Après ses one-shots Betty Blues et l’excellent Sumato et un petit crochet avec le démarrage d’une série loufoque Mister Plumb scénarisé par Régis Hautière, j’attendais un peu Renaud Dillies au tournant d’autant qu’il est un des mes jeunes auteurs préférés… quoique, maintenant, avec ce quatrième album à son actif, je ne peux plus vraiment le présenter comme un « jeune » auteur…
« Mélodie au crépuscule » est finalement dans la lignée des précédents récits complets de Renaud Dillies. On y retrouve les thèmes favoris de l’auteur : la musique, un amour déçu, le sentiment d’abandon, la rencontre avec des personnages pittoresques… donc pas de surprise de ce côté.
Dans cette BD, plusieurs séquences semblent être reprises sur d’autres BD comme celles où l’on voit la terre s’écrouler autour de Scission le personnage principal. D’autres comme celle où Scission rencontre un employé « modèle » semble sortir tout droit d’un film des Monty Python… donc rien de vraiment original de ce côté non plus.
Contrairement à « Betty Blues » et à « Sumato », le scénario de « Mélodie au crépuscule » semble être un assemblage mal construit de plusieurs idées. Ainsi, les séquences de rêveries me sont apparues trop brutales… d’autant plus que le dénouement qui reprend un de ces moments de béatitude de notre héros m’a semblé assez quelconque.
Graphiquement, le style de Renaud Dillies dans « Mélodie au crépuscule » se rapproche énormément de « Betty Blues ». Ainsi, le gaufrier à 6 cases et le remplissage du noir au feutre refont leurs apparitions après un graphisme plus « lisse » remarqué dans « Sumato »… donc, là encore, rien d’original de la part de l’auteur de ce côté… sauf que j’aime énormément le coup de patte de Renaud Dillies !
« Mélodie au crépuscule » est finalement un album qui m’a déçu. Je m’attendais à ce que Renaud Dillies nous fasse davantage surprendre, qu’il essaye autre chose que des histoires d’amour perdu sur fond de musique. Je suis resté sceptique sur le dénouement de l’histoire où notre héros s’est réfugié de plus en plus vers la rêverie d’autant plus que l’introduction inaugurait un album plutôt bien construit et intéressant.
Je pense que « Mélodie au crépuscule » est un album qui pourrait éventuellement plaire à ceux qui ne connaissent pas encore les one-shots de Renaud Dillies. Quant à moi, je ne peux que vous conseiller les lectures de « Betty Blues » et surtout de « Sumato » dont les scénarii me semblent plus aboutis.
Avis pour le tome 1 « Les lilliputiens »
Avant de réaliser ses one shots Kady, "Balade" et Le commun des mortels, Kokor avait conçu la série "Phil Corridor" chez Zenda. J'apprécie énormément ses one-shots et j'avais un peu d'appréhension lorsque j'ai appris que l'auteur projetait la réalisation d'une série de 3 tomes basée sur un célèbre classique de la littérature fantastique « Les voyages de Gulliver ». Pendant la lecture, mes doutes se sont vite dissipés...
La BD de Kokor n’est pas une retranscription pure et dure de l’œuvre de Jonathan Swift. En effet, à l’image de Loisel dans Peter Pan, Kokor s’est fixé comme objectif de dévoiler à sa façon les zones voilées des « voyages de Gulliver ». Ainsi, le lecteur est invité à découvrir la véritable identité et les relations du héros en la personne du docteur Gulliver.
Dans ce premier tome, le lecteur suit les péripéties de Gulliver chez les lilliputiens. Ceux-ci y apparaissent –sans surprise- craintifs envers les humains, franchement, je n’ai pas appris grand-chose sur ces êtres. Par contre, j’ai énormément aimé les « petits d’à côté » humoristiques et poétiques que je ne vous dévoilerai pas… Car c’est la force de Kokor de nous bercer dans la rêverie ! A l’image des nombreuses séquences où apparaît le docteur en train de contempler la mer jusqu’à ce que les navires disparaissent de sa vue. J’ai adoré également les rapports tendres et complices qu’entretiennent le héros avec sa femme, relations qui vont apparemment se détériorer sous l’œil intéressé d’un autre personnage… C’est donc dans ces moments que j’ai trouvé mon intérêt envers cette BD.
Kokor a repris la mise en couleurs qu’il avait employée dans Le commun des mortels en utilisant des tons bleutés, blancs, jaunes, ocres et bruns. Ce choix confère à la BD un style très personnel et une ambiance propice à l’évasion (thème cher à Kokor au vu de ses dernières réalisations).
Le coup de crayon de l’auteur est rond et gras à la fois. Ainsi, les personnages (surtout les lilliputiens) ont souvent un aspect sympathique. Bref, le dessin de Kokor est vraiment agréable à contempler.
Cette version des « voyages de Gulliver » n’est donc pas une véritable transposition en BD du roman de Jonathan Swift. C’est un parti-pris qui est, à mon avis, très intéressant car ceci nous permet de bénéficier d’un regard neuf vis à vis de l’œuvre originale. En tout cas, j’ai eu beaucoup de plaisirs à lire ce premier tome d’autant plus que j’aime beaucoup la narration et le style de Kokor.
Note finale : 3,5/5
Vous avez envie de lire une BD pour se détendre à fond en évitant le thème de la fantasy ou de la philosophie ? « Les cons, ça ose tout » me semble tout à fait indiquer pour votre lecture !
Les lecteurs sont invités dans cet album à suivre les péripéties minables d’une famille de truands minables. Comment peut-on en dire autrement lorsqu’on sait que ces « minables » vont attaquer le train postal qui participe à l’opération « pièces jaunes » ? C’est complètement taré n’est-ce pas ?
Le scénario est précepte à des courses poursuites endiablées et totalement farfelues. Les fans de Lautner (réalisateur des « tontons flingueurs ») seront aux anges notamment grâce à la présence d’un personnage « littéraire » dans cette famille. Par conséquent, les dialogues ridicules et ironiques pleuvent pour mon plus grand plaisir.
L’histoire est conne mais à la décharge des auteurs, ces derniers s’assument complètement ! Alors rien que pour ça, je pense que ça mérite un coup de chapeau !
Il est clair, pour moi, que l’humour de « Les cons, ça ose tout », ne plaira pas à tout le monde. D’ailleurs, j’espère bien que tous ceux qui auront la curiosité de feuilleter auront suffisamment de recul pour apprécier le comique de cet album. Personnellement, ça a marché… alors pourquoi pas vous ?…
Avis pour le tome 1 « les orientales »
Du baron de Münchhausen, je ne connais que le dernier film de ce roman réalisé par Terry Gilliam (Monty Python). Alors en souvenir de ce long métrage fort divertissant, je me suis dis que j’allais certainement passer un bon moment de lecture avec cette nouvelle BD réalisée par Olivier Supiot, le dessinateur du Dérisoire primé lors du festival d’Angoulême et de Marie Frisson, une série pour enfants.
L’histoire débute lorsque le baron est emprisonné par un émir, ce dernier lui promet de le libérer s’il le convainc de la véracité de ses péripéties. Le récit s’enchaîne ensuite par les maintes ou moult exploits du baron de Münchhausen commentés par lui-même. Les aventures du baron me sont apparues très divertissantes. J’ai beaucoup apprécié le fait que l’histoire soit inédite, qu’elle ne soit pas un remake du film. Je me demande même si le récit existe réellement en littérature… une petite recherche s’impose pour moi !
J’ai aimé aussi les passages où le baron est en proie au doute et où la mort n’est jamais très loin de lui, ces séquences contribuent à le rendre attachant.
La narration est très efficace, tellement efficace que j’ai eu une petite frustration lorsque je me suis aperçu que ma lecture fut courte malgré les 56 pages de l’ouvrage !
La situation de cette histoire dans des contrées orientales à l’époque moyenâgeuse contribue beaucoup à l’aspect féerique que j’ai pu ressentir de la lecture, l’ambiance des « mille et une nuits » effleure de très près ce récit.
Le traitement graphique des « aventures oubliées du baron de Münchhausen » se rapproche beaucoup du Dérisoire. La mise en couleurs est splendide avec cette diversité de tons, tantôt flamboyante pour des séquences d’action ou pour retransmettre la chaleur des pays arabes dont le récit se situe en partie, tantôt sombre lorsque la mort rôde, tantôt glaciale lorsque le personnage principal est en huis clos… c’est un vrai régal pour les yeux !
Olivier Supiot use de l’acrylique dans ses mises en couleurs. D’ailleurs, l’excellente qualité d’impression du livre cache mal l’utilisation de cette technique de peinture (l’acrylique permet de mettre du relief dans les compositions).
La mise en page est très aérée, Olivier Supiot se permet même d’y glisser de magnifiques pleines pages.
« Les aventures oubliées du baron de Münchhausen » est bien partie pour être une série captivante à lire. Dans ce premier tome, l’histoire m’est apparue suffisamment inédite pour que je la suive sans ennui, Olivier Supiot ne s’est donc pas contenté de reprendre la trame du seul film que je connaisse de ce héros. La mise en couleurs m’a semblée exceptionnelle, elle contribue beaucoup à l’ambiance féerique que j’ai éprouvée lors de la lecture. Mon seul reproche envers cette BD est que, malgré ses 56 pages, l’album se lit très vite ! A suivre…
Note finale : 3,5/5
Cette BD raconte le destin d’un être, J’On le Chninkel, qui se retrouve malgré lui dans la peau d’un messie. Celui-ci va affronter maintes péripéties afin de convertir des peuples à la cause de l’« Unique » (Dieu).
J’ai vécu cette lecture comme un divertissement, charmé par les aventures majoritairement humoristiques du Chninkel dans un monde imaginaire pas si éloigné finalement du notre. Il est intéressant de constater que le scénariste s’est inspiré de la vie de Jésus et de Mahomet, des romans de Tolkien et du film « 2001, l’odyssée de l’espace » pour concevoir cette histoire. Le tout forme une sorte de compilation très réussie, le scénario est bien rodé et plaisant. Le personnage principal m’est apparu attachant et sympathique.
Le gros point fort de cette BD est, à mon avis, la scène finale où le roi déchu prononce des paroles qui ne peuvent pas laisser de marbre les lecteurs, surtout ceux qui pratiquent régulièrement la religion… en dehors de cette séquence, l’histoire m’est apparue amusante et exempte de message particulier à nous transmettre.
Le trait de Rosinski est fascinant. Son dessin est précis et très détaillé. Pour moi, le débat pour le choix entre la version colorisée et celle en noir et blanc est un sujet caduc. Chaque version a ses avantages et ses inconvénients, je pense que l’édition couleur conviendra aux lecteurs qui cherchent une meilleure lisibilité alors que celle en noir et blanc fera le bonheur à ceux qui aiment la virtuosité graphique de Rosinski.
« Le grand pouvoir du Chninkel » est une BD divertissante et agréable à lire. Elle est dessinée par un auteur ayant un trait en noir et blanc remarquable. Mais de là à classer cette série comme « culte », c’est un pas que je ne franchirai pas !
Note finale : 3,5/5
Que peut-on attendre d’autres que des histoires déjantées de la part d’un auteur déjanté ? Rien d’autre finalement !
Edika n’a réalisé que pour l’instant des récits courts. Autant le dire tout de suite, ses scénarii sont politiquement incorrects et grossiers la plupart du temps : ça parle de cul, de pipi, de caca, de nénettes aux gros nichons, d’obsédés sexuels, de mamies gâteuses, de jeunes trop curieux de la nature, de parents irresponsables et égoïstes, de politiciens corrompus, de fausses pubs, de l’éditeur Fluide Glacial, de ses copains-copines dessinateurs-dessinatrices, d’animaux avides de sexes, de ses retards dans la réalisation des planches, de recherches d’une chute à ses histoires, de poésies parfois (si ! si !), de pépés peureux, de jeunes rockers irrespectueux, de clochards dégueulasses… le tout et à chaque fois avec un humour noir qui fait mouche !
Une bonne trentaine d’albums d’Edika sont disponibles actuellement, j’avoue qu’au bout de 5, 6 tomes, les gags me sont apparus répétitifs. Mais je reconnais que le dessin comique d’Edika et l’absurdité des récits sont à chaque fois irrésistibles !
Finalement, je ne pense pas qu’il est indispensable de posséder tous les albums d’Edika car, à moins d’y être fan absolu de son humour assez provocateur, ses gags me sont pas apparus répétitifs. Mais j’avoue que ça fait énormément de bien de lire de temps en temps une bonne connerie d’Edika !
Avis pour le tome 10 « Les soldats d’honneur »
« Les soldats d’honneur » est le premier album de tous les « Donjons » que j’ai acheté jusqu’à maintenant. En fait, je me suis offert la version limitée en noir et blanc de cet album rien qu’en l’ayant feuilleté rapidement en librairie. Le dessin m’a franchement fasciné et cerise sur le gâteau, le scénario et la narration me sont apparus très accrocheurs.
Bézian est un auteur qui m’était inconnu jusqu’à ce jour. La version colorisée de cet album, parue avant l’édition en noir et blanc qui a été activement demandée par les fans de la série « Donjons », ne m’avait pas attirée. L’album en format standard me semble trop petit pour apprécier la finesse du trait de Bézian et la richesse de ses décors ; en plus, la mise en couleurs « noie » son encrage.
Revenons maintenant sur cette version en noir et blanc, le dessin assez personnel de Bézian est tout simplement magnifique ! J’admire beaucoup les planches n°22 et 23 se passant sous la pluie. Le dessin est assez sombre et convient très bien à la noirceur du scénario. La mise en page en gaufrier de 6 cases m’est apparue excellente et fait preuve d’originalité comme la pleine page de la planche n°7.
Quant à l’histoire, Trondheim et Sfar ont opté pour une narration en voix off. Celle-ci à la première personne du singulier m’est apparue très accrocheuse. Le scénario est basée comme l’indique le titre sur le dévouement des soldats à leur supérieur. L’histoire est assez dure, tragique et touchante. Pourtant, de temps en temps, on se surprend à s’arracher un petit sourire devant l’absurdité de certaines situations notamment lorsque les personnages principaux se chamaillent souvent pour un rien ou pour tuer l’ennui...
« Les soldats d’honneur » m’a donné ensuite l’envie de découvrir les deux premiers tomes de la série qui m’ont finalement déçu... encore heureux que chaque tome de « Donjon Monsters » soit une histoire complète ! Pour tous les bédéphiles qui n’ont jamais lu «les « Donjons » et qui ont beaucoup d’appréhensions à découvrir « les soldats d’honneur », n’ayez aucune crainte à feuilleter cet album qui est un one-shot ! Le dessin de Bézian est magnifique (préférez tout de même la version limitée en noir et blanc… si vous arrivez à mettre la main dessus…) et le scénario est captivant ! A lire d’urgence ! Que du bonheur !
Note finale : 5/5
Connu pour avoir réalisé Lou !, Julien Neel nous propose un one-shot « Chaque chose » au dessin et au scénario complètement différents de sa série phare.
Sa nouvelle BD met en scène un chassé-croisé temporel d’un père illusionniste et de son garçon. Dans la première période, le lecteur est invité à suivre les péripéties de ce couple dans lesquelles le père cherchera un travail. Dans la deuxième période, l’histoire débute par la visite du fils dans un hôpital où séjourne son père.
Il faut se forcer un peu pour lire cette BD car le début est déroutant avec cette succession assez vive de scènes entre le passé et le présent. Aidé par un traitement colorisé différent entre ces deux périodes, le lecteur trouvera une cohérence scénaristique que lorsqu’il sera arrivé à la moitié de l’album.
L’histoire m’est apparue bizarre, je trouve qu’il y a énormément de mélancolies dans ce récit. Cette impression est renforcée par une mise en couleurs aux tons froids qui, à mon avis, n’invite pas franchement le lecteur à lire cette BD.
Contrairement à ce que je pensais, les péripéties de nos deux personnages principaux ne m’ont jamais réellement fait rire malgré le classement de cet album dans une collection humoristique.
Le point fort de « chaque chose » est, à mon avis, la présence de personnages secondaires assez curieux à défaut d’être franchement sympathiques. Par la suite, j’ai su que cette histoire est un hommage de Julien Neel à son père.
« Chaque chose » m’est donc apparu comme un one-shot assez difficile à lire par la présence de scènes temporelles ininterrompues et par une mise en couleurs aux tons froids qui peut rebuter le lecteur. Le scénario ne m’a pas franchement captivé. Une fois la lecture terminée et malgré la sensibilité du thème abordé, je n’ai pas eu la sensation d’avoir lu une histoire inoubliable.
Bizarre, bizarre comme histoire… tel a été mon sentiment lorsque j’ai refermé cet album. « Bunker » est la nouvelle série de Christophe Bec en co-scénario avec Stéphane Betbeder. Les auteurs reprennent les thèmes liés au fantastique et à l’horreur qui ont fait le succès de Sanctuaire (entièrement réalisée par Bec). A la différence de cette série, « Bunker » se situe en pleine montagne dans un monde en guerre.
L’univers de « Bunker » me rappelle fortement le massif de l’Everest. Dans cette BD, les hommes ont érigé une ligne de démarcation (apparemment inspirée de la ligne « Maginot ») renforcée par des bunkers le long d’une immense crête montagneuse. Ils se servent de ce rempart naturel pour contenir l’ennemi.
Au début de l’histoire, le lecteur est invité à suivre l’arrivée d’une jeune équipe de commando en remplacement d’une autre plus âgée dans cette chaîne montagneuse. Une fois sur place, ces jeunes recrues vont vite apprendre que d’étranges évènements se sont produits près du Bunker 37 et que personne n’a jamais vu l’ennemi…
Les points forts de cette BD demeurent sans contexte sa capacité à nous transmettre la sensation d’étrangeté et froid qui règnent dans ce paysage montagneux et l’excellent dessin réaliste de Bec. Par rapport à ses précédentes séries, Christophe Bec a cette fois-ci fait en sorte que les personnages soient plus facilement reconnaissables ; ceci permet ainsi aux lecteurs de mieux de se concentrer sur l’histoire.
La narration en voix off est très présente dans ce premier tome et plombe un peu l’histoire. Malgré cela, le dessinateur a néanmoins réussi à incorporer de magnifiques vues d’ensemble grâce à l’utilisation d’un lettrage de petite taille (mais qui reste suffisamment lisible).
La mise en page est donc aérée et par conséquent rend la lecture de cette sombre histoire assez plaisante.
La mise en couleurs a été confiée à Marie Paule Alluard, c’est une coloriste connue pour avoir réalisée des séries comme Les Maîtres de l'Orge et Largo Winch. Elle a employé des tons froids et des aplats qui sied à merveille avec le thème de « Bunker ».
« Les frontières interdites » semble mettre en place une histoire fascinante renforcée par l’excellent trait réaliste de Bec et une ambiance malsaine qui m’a fait accrocher à cette BD. Cependant, je suis assez sceptique sur la capacité de cette nouvelle série à me faire captiver à son scénario tout au long des 5 tomes prévus… Wait and see !
« Blankets » est un gros pavé à lire, prévoyez un bon fauteuil et… au moins une heure et demi devant vous pour le finir ! J’ai découvert cette BD sur les fora et auprès de mon entourage qui me la conseillait vivement. J’étais assez sceptique car l’autobiographie n’est pas le genre que je préfère mais j’avais un excellent souvenir de la lecture de « pilules bleues » réalisée par Frédérik Peeters… alors pourquoi pas !
Craig Thompson nous conte sa jeunesse, de ses études jusqu’à l’âge adulte où un homme choisit de s’installer. Il y raconte ses moments de bonheur et aussi de différends avec ses parents qui ont une foi énorme envers Dieu et le Christ. Il nous fait partager également ses premiers amours contrariés par l’éducation religieuse qu’il a reçue de sa famille.
Au vu des avis postés ça et là sur les fora, la majorité des bédéphiles ont été très sensibles sur les rapports qu’entretenait Craig sur la religion et ses conséquences sur ses rapports avec la gente féminine en pleine période adolescente. Personnellement, je ne pense pas que l’éducation religieuse puisse être un obstacle à ça : il y a suffisamment d’exemples dans nos entourages de familles athées pour qui la question de la sexualité est un sujet tabou ! Et l’inverse est également vrai aussi !
En partant de ces constats personnels, « Blankets » m’est donc apparu comme un récit sur un adolescent complexé, résultat de d’une éducation sévère de ses parents basée sur la religion. L’auteur nous dévoile ses moments de doutes et d’espoirs pendant cette période comme tout le monde le ressentait –il me semble- pendant cette période. Il nous fait partager aussi ses sentiments pour son premier amour de sa vie avec bonheur comme tout le monde l’a en souvenir –il me semble-. Alors… je n’ai pas finalement pas appris grand chose dans cette BD, tout au plus, j’y passé un agréable moment de lecture sans prise de tête comme lorsque je feuillette un bon roman sentimental.
Personnellement, je n’ai pas ressenti de grands frissons comme j’ai pu en avoir avec « Pilules bleues » de Frédérik Peeters. J’ai l’impression que l’auteur ne s’est pas exprimé très ouvertement comme si sa part de timidité était restée en lui.
D’ailleurs, Il est intéressant de constater que le style de Craig Thompson ressemble énormément à celui de Frédérik Peeters. Sa mise en page aérée, son découpage, ses choix de cadrage assez originaux et pertinents, son rythme de narration d’une lenteur accrocheuse… sont équivalents à Frédérik Peeters ! Alors… j’ai aimé son dessin !
« Blankets » est un album qui m’est apparu agréable à lire mais qui ne m’a pas autant touché que Pilules bleues de Frédérik Peeters. Il est assez incroyable d’ailleurs que le trait de Craig ressemble beaucoup à Frédérik Peeters. Personnellement, cette BD m’a semblée être une autobiographie comme les autres à la différence près que « Blankets » a une narration très accrocheuse. A vous de voir…
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Mélodie au crépuscule
Après ses one-shots Betty Blues et l’excellent Sumato et un petit crochet avec le démarrage d’une série loufoque Mister Plumb scénarisé par Régis Hautière, j’attendais un peu Renaud Dillies au tournant d’autant qu’il est un des mes jeunes auteurs préférés… quoique, maintenant, avec ce quatrième album à son actif, je ne peux plus vraiment le présenter comme un « jeune » auteur… « Mélodie au crépuscule » est finalement dans la lignée des précédents récits complets de Renaud Dillies. On y retrouve les thèmes favoris de l’auteur : la musique, un amour déçu, le sentiment d’abandon, la rencontre avec des personnages pittoresques… donc pas de surprise de ce côté. Dans cette BD, plusieurs séquences semblent être reprises sur d’autres BD comme celles où l’on voit la terre s’écrouler autour de Scission le personnage principal. D’autres comme celle où Scission rencontre un employé « modèle » semble sortir tout droit d’un film des Monty Python… donc rien de vraiment original de ce côté non plus. Contrairement à « Betty Blues » et à « Sumato », le scénario de « Mélodie au crépuscule » semble être un assemblage mal construit de plusieurs idées. Ainsi, les séquences de rêveries me sont apparues trop brutales… d’autant plus que le dénouement qui reprend un de ces moments de béatitude de notre héros m’a semblé assez quelconque. Graphiquement, le style de Renaud Dillies dans « Mélodie au crépuscule » se rapproche énormément de « Betty Blues ». Ainsi, le gaufrier à 6 cases et le remplissage du noir au feutre refont leurs apparitions après un graphisme plus « lisse » remarqué dans « Sumato »… donc, là encore, rien d’original de la part de l’auteur de ce côté… sauf que j’aime énormément le coup de patte de Renaud Dillies ! « Mélodie au crépuscule » est finalement un album qui m’a déçu. Je m’attendais à ce que Renaud Dillies nous fasse davantage surprendre, qu’il essaye autre chose que des histoires d’amour perdu sur fond de musique. Je suis resté sceptique sur le dénouement de l’histoire où notre héros s’est réfugié de plus en plus vers la rêverie d’autant plus que l’introduction inaugurait un album plutôt bien construit et intéressant. Je pense que « Mélodie au crépuscule » est un album qui pourrait éventuellement plaire à ceux qui ne connaissent pas encore les one-shots de Renaud Dillies. Quant à moi, je ne peux que vous conseiller les lectures de « Betty Blues » et surtout de « Sumato » dont les scénarii me semblent plus aboutis.
Les Voyages du Docteur Gulliver
Avis pour le tome 1 « Les lilliputiens » Avant de réaliser ses one shots Kady, "Balade" et Le commun des mortels, Kokor avait conçu la série "Phil Corridor" chez Zenda. J'apprécie énormément ses one-shots et j'avais un peu d'appréhension lorsque j'ai appris que l'auteur projetait la réalisation d'une série de 3 tomes basée sur un célèbre classique de la littérature fantastique « Les voyages de Gulliver ». Pendant la lecture, mes doutes se sont vite dissipés... La BD de Kokor n’est pas une retranscription pure et dure de l’œuvre de Jonathan Swift. En effet, à l’image de Loisel dans Peter Pan, Kokor s’est fixé comme objectif de dévoiler à sa façon les zones voilées des « voyages de Gulliver ». Ainsi, le lecteur est invité à découvrir la véritable identité et les relations du héros en la personne du docteur Gulliver. Dans ce premier tome, le lecteur suit les péripéties de Gulliver chez les lilliputiens. Ceux-ci y apparaissent –sans surprise- craintifs envers les humains, franchement, je n’ai pas appris grand-chose sur ces êtres. Par contre, j’ai énormément aimé les « petits d’à côté » humoristiques et poétiques que je ne vous dévoilerai pas… Car c’est la force de Kokor de nous bercer dans la rêverie ! A l’image des nombreuses séquences où apparaît le docteur en train de contempler la mer jusqu’à ce que les navires disparaissent de sa vue. J’ai adoré également les rapports tendres et complices qu’entretiennent le héros avec sa femme, relations qui vont apparemment se détériorer sous l’œil intéressé d’un autre personnage… C’est donc dans ces moments que j’ai trouvé mon intérêt envers cette BD. Kokor a repris la mise en couleurs qu’il avait employée dans Le commun des mortels en utilisant des tons bleutés, blancs, jaunes, ocres et bruns. Ce choix confère à la BD un style très personnel et une ambiance propice à l’évasion (thème cher à Kokor au vu de ses dernières réalisations). Le coup de crayon de l’auteur est rond et gras à la fois. Ainsi, les personnages (surtout les lilliputiens) ont souvent un aspect sympathique. Bref, le dessin de Kokor est vraiment agréable à contempler. Cette version des « voyages de Gulliver » n’est donc pas une véritable transposition en BD du roman de Jonathan Swift. C’est un parti-pris qui est, à mon avis, très intéressant car ceci nous permet de bénéficier d’un regard neuf vis à vis de l’œuvre originale. En tout cas, j’ai eu beaucoup de plaisirs à lire ce premier tome d’autant plus que j’aime beaucoup la narration et le style de Kokor. Note finale : 3,5/5
Les cons ça ose tout
Vous avez envie de lire une BD pour se détendre à fond en évitant le thème de la fantasy ou de la philosophie ? « Les cons, ça ose tout » me semble tout à fait indiquer pour votre lecture ! Les lecteurs sont invités dans cet album à suivre les péripéties minables d’une famille de truands minables. Comment peut-on en dire autrement lorsqu’on sait que ces « minables » vont attaquer le train postal qui participe à l’opération « pièces jaunes » ? C’est complètement taré n’est-ce pas ? Le scénario est précepte à des courses poursuites endiablées et totalement farfelues. Les fans de Lautner (réalisateur des « tontons flingueurs ») seront aux anges notamment grâce à la présence d’un personnage « littéraire » dans cette famille. Par conséquent, les dialogues ridicules et ironiques pleuvent pour mon plus grand plaisir. L’histoire est conne mais à la décharge des auteurs, ces derniers s’assument complètement ! Alors rien que pour ça, je pense que ça mérite un coup de chapeau ! Il est clair, pour moi, que l’humour de « Les cons, ça ose tout », ne plaira pas à tout le monde. D’ailleurs, j’espère bien que tous ceux qui auront la curiosité de feuilleter auront suffisamment de recul pour apprécier le comique de cet album. Personnellement, ça a marché… alors pourquoi pas vous ?…
Les Aventures oubliées du Baron de Münchhausen
Avis pour le tome 1 « les orientales » Du baron de Münchhausen, je ne connais que le dernier film de ce roman réalisé par Terry Gilliam (Monty Python). Alors en souvenir de ce long métrage fort divertissant, je me suis dis que j’allais certainement passer un bon moment de lecture avec cette nouvelle BD réalisée par Olivier Supiot, le dessinateur du Dérisoire primé lors du festival d’Angoulême et de Marie Frisson, une série pour enfants. L’histoire débute lorsque le baron est emprisonné par un émir, ce dernier lui promet de le libérer s’il le convainc de la véracité de ses péripéties. Le récit s’enchaîne ensuite par les maintes ou moult exploits du baron de Münchhausen commentés par lui-même. Les aventures du baron me sont apparues très divertissantes. J’ai beaucoup apprécié le fait que l’histoire soit inédite, qu’elle ne soit pas un remake du film. Je me demande même si le récit existe réellement en littérature… une petite recherche s’impose pour moi ! J’ai aimé aussi les passages où le baron est en proie au doute et où la mort n’est jamais très loin de lui, ces séquences contribuent à le rendre attachant. La narration est très efficace, tellement efficace que j’ai eu une petite frustration lorsque je me suis aperçu que ma lecture fut courte malgré les 56 pages de l’ouvrage ! La situation de cette histoire dans des contrées orientales à l’époque moyenâgeuse contribue beaucoup à l’aspect féerique que j’ai pu ressentir de la lecture, l’ambiance des « mille et une nuits » effleure de très près ce récit. Le traitement graphique des « aventures oubliées du baron de Münchhausen » se rapproche beaucoup du Dérisoire. La mise en couleurs est splendide avec cette diversité de tons, tantôt flamboyante pour des séquences d’action ou pour retransmettre la chaleur des pays arabes dont le récit se situe en partie, tantôt sombre lorsque la mort rôde, tantôt glaciale lorsque le personnage principal est en huis clos… c’est un vrai régal pour les yeux ! Olivier Supiot use de l’acrylique dans ses mises en couleurs. D’ailleurs, l’excellente qualité d’impression du livre cache mal l’utilisation de cette technique de peinture (l’acrylique permet de mettre du relief dans les compositions). La mise en page est très aérée, Olivier Supiot se permet même d’y glisser de magnifiques pleines pages. « Les aventures oubliées du baron de Münchhausen » est bien partie pour être une série captivante à lire. Dans ce premier tome, l’histoire m’est apparue suffisamment inédite pour que je la suive sans ennui, Olivier Supiot ne s’est donc pas contenté de reprendre la trame du seul film que je connaisse de ce héros. La mise en couleurs m’a semblée exceptionnelle, elle contribue beaucoup à l’ambiance féerique que j’ai éprouvée lors de la lecture. Mon seul reproche envers cette BD est que, malgré ses 56 pages, l’album se lit très vite ! A suivre… Note finale : 3,5/5
Le Grand Pouvoir du Chninkel
Cette BD raconte le destin d’un être, J’On le Chninkel, qui se retrouve malgré lui dans la peau d’un messie. Celui-ci va affronter maintes péripéties afin de convertir des peuples à la cause de l’« Unique » (Dieu). J’ai vécu cette lecture comme un divertissement, charmé par les aventures majoritairement humoristiques du Chninkel dans un monde imaginaire pas si éloigné finalement du notre. Il est intéressant de constater que le scénariste s’est inspiré de la vie de Jésus et de Mahomet, des romans de Tolkien et du film « 2001, l’odyssée de l’espace » pour concevoir cette histoire. Le tout forme une sorte de compilation très réussie, le scénario est bien rodé et plaisant. Le personnage principal m’est apparu attachant et sympathique. Le gros point fort de cette BD est, à mon avis, la scène finale où le roi déchu prononce des paroles qui ne peuvent pas laisser de marbre les lecteurs, surtout ceux qui pratiquent régulièrement la religion… en dehors de cette séquence, l’histoire m’est apparue amusante et exempte de message particulier à nous transmettre. Le trait de Rosinski est fascinant. Son dessin est précis et très détaillé. Pour moi, le débat pour le choix entre la version colorisée et celle en noir et blanc est un sujet caduc. Chaque version a ses avantages et ses inconvénients, je pense que l’édition couleur conviendra aux lecteurs qui cherchent une meilleure lisibilité alors que celle en noir et blanc fera le bonheur à ceux qui aiment la virtuosité graphique de Rosinski. « Le grand pouvoir du Chninkel » est une BD divertissante et agréable à lire. Elle est dessinée par un auteur ayant un trait en noir et blanc remarquable. Mais de là à classer cette série comme « culte », c’est un pas que je ne franchirai pas ! Note finale : 3,5/5
Edika
Que peut-on attendre d’autres que des histoires déjantées de la part d’un auteur déjanté ? Rien d’autre finalement ! Edika n’a réalisé que pour l’instant des récits courts. Autant le dire tout de suite, ses scénarii sont politiquement incorrects et grossiers la plupart du temps : ça parle de cul, de pipi, de caca, de nénettes aux gros nichons, d’obsédés sexuels, de mamies gâteuses, de jeunes trop curieux de la nature, de parents irresponsables et égoïstes, de politiciens corrompus, de fausses pubs, de l’éditeur Fluide Glacial, de ses copains-copines dessinateurs-dessinatrices, d’animaux avides de sexes, de ses retards dans la réalisation des planches, de recherches d’une chute à ses histoires, de poésies parfois (si ! si !), de pépés peureux, de jeunes rockers irrespectueux, de clochards dégueulasses… le tout et à chaque fois avec un humour noir qui fait mouche ! Une bonne trentaine d’albums d’Edika sont disponibles actuellement, j’avoue qu’au bout de 5, 6 tomes, les gags me sont apparus répétitifs. Mais je reconnais que le dessin comique d’Edika et l’absurdité des récits sont à chaque fois irrésistibles ! Finalement, je ne pense pas qu’il est indispensable de posséder tous les albums d’Edika car, à moins d’y être fan absolu de son humour assez provocateur, ses gags me sont pas apparus répétitifs. Mais j’avoue que ça fait énormément de bien de lire de temps en temps une bonne connerie d’Edika !
Donjon Monsters
Avis pour le tome 10 « Les soldats d’honneur » « Les soldats d’honneur » est le premier album de tous les « Donjons » que j’ai acheté jusqu’à maintenant. En fait, je me suis offert la version limitée en noir et blanc de cet album rien qu’en l’ayant feuilleté rapidement en librairie. Le dessin m’a franchement fasciné et cerise sur le gâteau, le scénario et la narration me sont apparus très accrocheurs. Bézian est un auteur qui m’était inconnu jusqu’à ce jour. La version colorisée de cet album, parue avant l’édition en noir et blanc qui a été activement demandée par les fans de la série « Donjons », ne m’avait pas attirée. L’album en format standard me semble trop petit pour apprécier la finesse du trait de Bézian et la richesse de ses décors ; en plus, la mise en couleurs « noie » son encrage. Revenons maintenant sur cette version en noir et blanc, le dessin assez personnel de Bézian est tout simplement magnifique ! J’admire beaucoup les planches n°22 et 23 se passant sous la pluie. Le dessin est assez sombre et convient très bien à la noirceur du scénario. La mise en page en gaufrier de 6 cases m’est apparue excellente et fait preuve d’originalité comme la pleine page de la planche n°7. Quant à l’histoire, Trondheim et Sfar ont opté pour une narration en voix off. Celle-ci à la première personne du singulier m’est apparue très accrocheuse. Le scénario est basée comme l’indique le titre sur le dévouement des soldats à leur supérieur. L’histoire est assez dure, tragique et touchante. Pourtant, de temps en temps, on se surprend à s’arracher un petit sourire devant l’absurdité de certaines situations notamment lorsque les personnages principaux se chamaillent souvent pour un rien ou pour tuer l’ennui... « Les soldats d’honneur » m’a donné ensuite l’envie de découvrir les deux premiers tomes de la série qui m’ont finalement déçu... encore heureux que chaque tome de « Donjon Monsters » soit une histoire complète ! Pour tous les bédéphiles qui n’ont jamais lu «les « Donjons » et qui ont beaucoup d’appréhensions à découvrir « les soldats d’honneur », n’ayez aucune crainte à feuilleter cet album qui est un one-shot ! Le dessin de Bézian est magnifique (préférez tout de même la version limitée en noir et blanc… si vous arrivez à mettre la main dessus…) et le scénario est captivant ! A lire d’urgence ! Que du bonheur ! Note finale : 5/5
Chaque chose
Connu pour avoir réalisé Lou !, Julien Neel nous propose un one-shot « Chaque chose » au dessin et au scénario complètement différents de sa série phare. Sa nouvelle BD met en scène un chassé-croisé temporel d’un père illusionniste et de son garçon. Dans la première période, le lecteur est invité à suivre les péripéties de ce couple dans lesquelles le père cherchera un travail. Dans la deuxième période, l’histoire débute par la visite du fils dans un hôpital où séjourne son père. Il faut se forcer un peu pour lire cette BD car le début est déroutant avec cette succession assez vive de scènes entre le passé et le présent. Aidé par un traitement colorisé différent entre ces deux périodes, le lecteur trouvera une cohérence scénaristique que lorsqu’il sera arrivé à la moitié de l’album. L’histoire m’est apparue bizarre, je trouve qu’il y a énormément de mélancolies dans ce récit. Cette impression est renforcée par une mise en couleurs aux tons froids qui, à mon avis, n’invite pas franchement le lecteur à lire cette BD. Contrairement à ce que je pensais, les péripéties de nos deux personnages principaux ne m’ont jamais réellement fait rire malgré le classement de cet album dans une collection humoristique. Le point fort de « chaque chose » est, à mon avis, la présence de personnages secondaires assez curieux à défaut d’être franchement sympathiques. Par la suite, j’ai su que cette histoire est un hommage de Julien Neel à son père. « Chaque chose » m’est donc apparu comme un one-shot assez difficile à lire par la présence de scènes temporelles ininterrompues et par une mise en couleurs aux tons froids qui peut rebuter le lecteur. Le scénario ne m’a pas franchement captivé. Une fois la lecture terminée et malgré la sensibilité du thème abordé, je n’ai pas eu la sensation d’avoir lu une histoire inoubliable.
Bunker
Bizarre, bizarre comme histoire… tel a été mon sentiment lorsque j’ai refermé cet album. « Bunker » est la nouvelle série de Christophe Bec en co-scénario avec Stéphane Betbeder. Les auteurs reprennent les thèmes liés au fantastique et à l’horreur qui ont fait le succès de Sanctuaire (entièrement réalisée par Bec). A la différence de cette série, « Bunker » se situe en pleine montagne dans un monde en guerre. L’univers de « Bunker » me rappelle fortement le massif de l’Everest. Dans cette BD, les hommes ont érigé une ligne de démarcation (apparemment inspirée de la ligne « Maginot ») renforcée par des bunkers le long d’une immense crête montagneuse. Ils se servent de ce rempart naturel pour contenir l’ennemi. Au début de l’histoire, le lecteur est invité à suivre l’arrivée d’une jeune équipe de commando en remplacement d’une autre plus âgée dans cette chaîne montagneuse. Une fois sur place, ces jeunes recrues vont vite apprendre que d’étranges évènements se sont produits près du Bunker 37 et que personne n’a jamais vu l’ennemi… Les points forts de cette BD demeurent sans contexte sa capacité à nous transmettre la sensation d’étrangeté et froid qui règnent dans ce paysage montagneux et l’excellent dessin réaliste de Bec. Par rapport à ses précédentes séries, Christophe Bec a cette fois-ci fait en sorte que les personnages soient plus facilement reconnaissables ; ceci permet ainsi aux lecteurs de mieux de se concentrer sur l’histoire. La narration en voix off est très présente dans ce premier tome et plombe un peu l’histoire. Malgré cela, le dessinateur a néanmoins réussi à incorporer de magnifiques vues d’ensemble grâce à l’utilisation d’un lettrage de petite taille (mais qui reste suffisamment lisible). La mise en page est donc aérée et par conséquent rend la lecture de cette sombre histoire assez plaisante. La mise en couleurs a été confiée à Marie Paule Alluard, c’est une coloriste connue pour avoir réalisée des séries comme Les Maîtres de l'Orge et Largo Winch. Elle a employé des tons froids et des aplats qui sied à merveille avec le thème de « Bunker ». « Les frontières interdites » semble mettre en place une histoire fascinante renforcée par l’excellent trait réaliste de Bec et une ambiance malsaine qui m’a fait accrocher à cette BD. Cependant, je suis assez sceptique sur la capacité de cette nouvelle série à me faire captiver à son scénario tout au long des 5 tomes prévus… Wait and see !
Blankets - Manteau de neige
« Blankets » est un gros pavé à lire, prévoyez un bon fauteuil et… au moins une heure et demi devant vous pour le finir ! J’ai découvert cette BD sur les fora et auprès de mon entourage qui me la conseillait vivement. J’étais assez sceptique car l’autobiographie n’est pas le genre que je préfère mais j’avais un excellent souvenir de la lecture de « pilules bleues » réalisée par Frédérik Peeters… alors pourquoi pas ! Craig Thompson nous conte sa jeunesse, de ses études jusqu’à l’âge adulte où un homme choisit de s’installer. Il y raconte ses moments de bonheur et aussi de différends avec ses parents qui ont une foi énorme envers Dieu et le Christ. Il nous fait partager également ses premiers amours contrariés par l’éducation religieuse qu’il a reçue de sa famille. Au vu des avis postés ça et là sur les fora, la majorité des bédéphiles ont été très sensibles sur les rapports qu’entretenait Craig sur la religion et ses conséquences sur ses rapports avec la gente féminine en pleine période adolescente. Personnellement, je ne pense pas que l’éducation religieuse puisse être un obstacle à ça : il y a suffisamment d’exemples dans nos entourages de familles athées pour qui la question de la sexualité est un sujet tabou ! Et l’inverse est également vrai aussi ! En partant de ces constats personnels, « Blankets » m’est donc apparu comme un récit sur un adolescent complexé, résultat de d’une éducation sévère de ses parents basée sur la religion. L’auteur nous dévoile ses moments de doutes et d’espoirs pendant cette période comme tout le monde le ressentait –il me semble- pendant cette période. Il nous fait partager aussi ses sentiments pour son premier amour de sa vie avec bonheur comme tout le monde l’a en souvenir –il me semble-. Alors… je n’ai pas finalement pas appris grand chose dans cette BD, tout au plus, j’y passé un agréable moment de lecture sans prise de tête comme lorsque je feuillette un bon roman sentimental. Personnellement, je n’ai pas ressenti de grands frissons comme j’ai pu en avoir avec « Pilules bleues » de Frédérik Peeters. J’ai l’impression que l’auteur ne s’est pas exprimé très ouvertement comme si sa part de timidité était restée en lui. D’ailleurs, Il est intéressant de constater que le style de Craig Thompson ressemble énormément à celui de Frédérik Peeters. Sa mise en page aérée, son découpage, ses choix de cadrage assez originaux et pertinents, son rythme de narration d’une lenteur accrocheuse… sont équivalents à Frédérik Peeters ! Alors… j’ai aimé son dessin ! « Blankets » est un album qui m’est apparu agréable à lire mais qui ne m’a pas autant touché que Pilules bleues de Frédérik Peeters. Il est assez incroyable d’ailleurs que le trait de Craig ressemble beaucoup à Frédérik Peeters. Personnellement, cette BD m’a semblée être une autobiographie comme les autres à la différence près que « Blankets » a une narration très accrocheuse. A vous de voir…