C’est la première fois que je lis une œuvre de Riverstone, et je dois dire que, dans ce genre particulier d’ouvrages « pour adultes », c’est un auteur qui se révèle original et intéressant.
Son dessin déjà sort quelque peu de l’ordinaire, et, malgré quelques menus défauts, c’est souvent très beau, en tout cas éloigné des styles formatés de beaucoup d’auteurs érotiques ou pornographiques.
Ensuite l’histoire elle-même est bien plus ambitieuse que la plupart des séries du genre. Elle s’inspire de personnages et d’épisodes bibliques, mais ce décor n’est pas qu’un simple prétexte à un empilement de scènes de sexe (d’ailleurs la première n’intervient pas avant une vingtaine de pages). Connaitre la Bible et le contexte est même un plus pour la lecture (un comble quand même pour un album pornographique !)
La lecture est intéressante, les scènes de sexe peuvent être émoustillantes. Je note juste un texte parfois trop présent (là aussi c’est rare de faire ce genre de remarque sur ce type d’album !), et une fin un peu brutale.
Après avoir entamé la collection avec des biographies de quelques « légendes » de l’Ouest, voilà qu’elle se développe de plus en plus autour de « moments », de batailles ou d’événements qui sont restés dans les mémoires et/ou qui ont été magnifiés (et quelque peu embellis ou travestis) par le cinéma.
C’est d’ailleurs via le cinéma, et avec le film lyrique et « patriotique » de John Wayne que j’avais découvert cet événement, me documentant un peu plus par la suite.
Ici, j’ai trouvé la lecture plutôt agréable, mais sans plus.
Gabella se spécialise depuis quelques temps dans les biographies historiques chez Glénat, il commence à être rodé pour boucler son sujet en une cinquantaine de pages. Mais je pense qu’il aurait peut-être fallu le développer davantage. Je suis en effet sorti frustré par le manque de détails sur les protagonistes, leur personnalité, leurs rivalités (et leurs intérêts) souvent très divergents. C’est le cas pour les « défenseurs » d’Alamo, comme pour Santa Anna. Cela aurait aussi permis d’être moins manichéen entre les deux camps (un peu moins, mais quand même dans la lignée du film de Wayne).
Plusieurs visions de cette bataille ont déjà été données en BD, mais celui qui a le plus développé le sujet est sans doute l’auteur américain Jack Jackson, dans Une autre histoire de l'Amérique et dans « Fort Alamo » (encore non référencé sur le site).
Avec cet album de Glénat, on reste un peu à la surface des choses. Le contexte et les divergences d’intérêt sont un peu trop escamotés à mon goût – faute de place entre autres, de documentation peut-être aussi. Un petit dossier historique, avec bibliographie, accompagne et complète l’album.
Note réelle 2,5/5.
Je reconnais de belles qualités à cet album et je comprends qu’il fasse bien l’unanimité. Cependant je me contenterais que d’un franchement pas mal un peu dur.
J’ai terminé ma lecture facilement et sans déplaisir mais avec un petit oui en ressenti final.
Commençons par ce que j’ai préféré, à savoir la partie graphique. Ça faisait un certain temps que je n’avais pas recroisé le dessinateur, mais là il en met plein les yeux. J’aime bien son trait en constante progression, sa narration est très agréable et petite mention pour ses couleurs d’une fausse simplicité. Bref cette partie du voyage est archi solide et accompagne parfaitement le propos.
Pour le récit, j’avoue y avoir moins succombé, la magie n’a fonctionné qu’à moitié. Disons que j’ai un peu tout vu venir. Tout est bien fait, les personnages sont attachants mais j’y perçois un truc un peu trop classique, en plus d’un genre dont je ne raffole pas spécialement. Ça m’empêche de m’emballer personnellement mais une BD que je ne déconseillerai absolument pas.
Un album que j’ai apprécié et que je situe dans une moyenne haute de l’univers. Pourtant je ne m’étais pas pressé de l’emprunter, la postlogie (comme pour beaucoup) est loin d’être ma période préférée.
Honnêtement ici rien de fou mais j’ai tellement dû enchaîner des tomes SW pourris que le présent résultat fait plaisir et ne trahit pas la franchise.
Chronologiquement nous nous situons avant le réveil de la force, l’histoire débute juste après la prise de bec entre Luke et son élève Ben Solo et elle se terminera par l’intronisation de ce dernier en Kylo Ren.
Ça m’a semblé un peu rapide à lire, l’aventure est pliée en 4 chapitres et moins de 100 pages, néanmoins j’y ai retrouvé ce que j’aimais dans l’univers.
Pas de grosses surprises donc mais ça reste sympathique à lire pour les amateurs. En plus la partie graphique est plutôt solide et avenante. Je ne déconseille pas.
Matt Kindt est un auteur avec lequel j’ai souvent eu du mal. Et c’est encore le cas avec cette série, même si, globalement, je l’ai un peu plus appréciée que mes précédentes incursions dans l’œuvre de cet auteur.
Le récit est intrigant jusqu’au bout, difficile à appréhender. C’est la force et la faiblesse de cette histoire. On est captivé par intrigue et personnages, on veut savoir ce qui s’est passé, qui manipule qui.
Le problème est que c’est un peu stérile, et que tout n’est pas clair, et surtout l’intrigue manque de profondeur, autre qu’artificiellement entretenue par la construction. Je reste avec un arrière-goût de trop peu, de trop obscur.
Le dessin de Pendanx est agréable – comme souvent avec lui – tout en étant différent de ce que je connais de lui.
Je relirai peut-être ce diptyque à l’occasion, pour éclaircir les zones d’ombre…
2.5
Cette série de manga m'a attiré à cause de son dessin qui est bien différent des styles que l'on retrouve habituellement dans les mangas. Le style rappelle ce que l'on peut retrouver dans les livres pour illustrations occidentaux et j'aime bien.
Malheureusement, je pense que je suis trop vieux pour ce genre de séries qui s'adressent aux enfants. L'éditeur fait la comparaison avec l'univers de Tim Burton, mais on est loin du côté macabre et irrévérencieux du réalisateur américain. On est plus dans du feel good où personne n'est vraiment méchant et l'héroïne ne semble jamais vraiment en danger. Je pense que j'ai un problème avec les mangas dont le principal objectif est de donner des bons sentiments aux lecteurs parce que la plupart du temps je m'ennuie un peu. Ce qui n'aide pas non plus c'est que le ton est enfantin, c'est vraiment une série qui va surtout parler aux 7-10 ans.
Je conseille donc un emprunt à la bibliothèque pour les parents qui ont des enfants de ce groupe d'âge qui aiment bien les histoires remplies de créatures fantastiques. Perso en tant d'adultes j'ai lu les deux premiers tomes sans grande passion et je n'ai pas trop envie d'en lire plus.
Je suis d'un avis assez proche de celui de NoirDésir, avec une retenue prudente sur une BD dont le sujet est sensible. A titre d'exemple, j'ai lu récemment En quête de liberté qui parle d'une famille emmenée en Syrie, endoctrinée par les mêmes personnes.
Ici, la BD est moins lourde, mais elle est aussi légèrement limitée à mon gout. L'histoire de Benoit m'a directement fait penser à celle de Pierre Choulet, que Gauvain Sers à chanté dans sa chanson "Mon fils est parti au Jihad" que je recommande. L'histoire est un peu la même, celle d'un parent qui voit son enfant partir en Syrie suite à un endoctrinement de la part des combattants de l'ISIS. Cette mère ne comprend pas, s'alarme et va tenter de le retrouver.
La BD a fait le choix de rester sur la mère qui découvre petit à petit ce qu'il advenait sans qu'elle ne s'en rende compte. Et c'est un peu la limite de la BD que j'ai vu lors de ma lecture : en se centrant sur la mère, on perd un peu ce qui a poussé ce jeune homme à se radicaliser. Il manquerait le contexte, évoqué mais jamais développé, qui a laissé cet enfant basculer dedans sans un regard extérieur qui aurait pu le canaliser. De même, le comportement de la mère frise à un moment donné l'excès lorsqu'elle est prêt à condamner une famille pour récupérer son fils. La résolution est morale, mais le comportement de la mère devient tout de même contestable. Je suppose que l'idée est de montrer qu'elle est prête à tout pour récupérer son gamin, mais ça laisse aussi entendre qu'elle est prête à condamner n'importe qui pour ça. Et cette acharnement me l'a rendu assez peu sympathique. Je trouve que ça fait très écho à ces idées qu'un parent doit tout faire pour son enfant, y compris si ça nuit à d'autres. Je n'aime pas cette idée et j'aurais beaucoup à en dire mais ce n'est pas le sujet.
En fin de compte, la BD est sur l'attente longue et terrible de ceux qui voient leurs enfants partir à la guerre en Syrie. Cet aspect est bien mené, de même que la question de l'endoctrinement progressif, mais il manque l'aspect social, ce qui a permis à Benoit de s'y sentir plus à l'aise que chez lui. La BD est bien, mais trop incomplète à mon gout.
C'est avec ces adaptations publiées par Dargaud que je découvre doucement l'œuvre de Simenon, que je résumais jusque là aux seules enquêtes de Maigret. La Maison du Canal n'a pourtant rien d'un roman policier, même s'il contient une part de drame. Il s'agit plutôt d'un récit entre tragédie et chronique sociale, situé dans la campagne flamande au début du XXe siècle, où une jeune femme devenue orpheline est recueillie par ses cousins. Son tempérament de citadine trop gâtée par son père s'accorde mal avec la rudesse du milieu rural. Mutique, hautaine, elle semble indifférente à ceux qui l'entourent, mais cette froideur intrigue et attire certains membres masculins de la famille, ce qui entraînera plusieurs conséquences tragiques.
C'est une histoire d'atmosphère qu'Edith adapte efficacement, avec des paysages humides noyés de gris bleuté, de pluie et de brouillards presque permanents. Cette ambiance pesante, parfois oppressante, renforce le sentiment d'enfermement et de déclassement ressenti par l'héroïne.
Celle-ci n'a rien de sympathique. Derrière son silence figé et ses répliques systématiquement négatives, on ne peut qu'essayer de deviner ce qu'elle pense vraiment, et même lorsqu'on parvient à mieux la comprendre, elle reste distante, déplaisante, régulièrement malsaine dans ses attitudes et ses tentatives d'influence. Le roman met en lumière les tensions liées aux différences de classe au sein d'une même famille et la manière dont elles s'insinuent dans les relations. C'est aussi une histoire de déchéance familiale, initialement propriétaire exploitant une immense propriété mais courant inéluctablement vers la ruine et le naufrage moral et même physique.
Malgré des éléments intéressants et une construction solide, ma lecture a été marquée par une forme de détachement. Je suis resté curieux de voir où Simenon voulait m'emmener, sans être réellement captivé, et l'héroïne m'a souvent rebuté. Je n'ai pas été ennuyé, mais je n'ai jamais été véritablement impliqué non plus : j'ai refermé l'album avec une impression d'indifférence, partagé entre un attrait pour l'atmosphère et un manque d'enthousiasme pour le récit et ses personnages.
Une BD qui a du bon et du moins bon. La dédicace d'entrée indique que la BD a été difficile à faire pour l'auteur et je dirais que ça s'en ressent.
Cette BD navigue entre plusieurs sujets, plusieurs thèmes et reste très flou dans certains choix narratifs. On a par exemple l'idée du fantastique qui est disséminé dans le récit sauf que rien de tangible ne vient étayer ce que ça dit sur les personnages. Est-ce que la jeune femme est la mort, la peste, l'incarnation de la rage, une image de la violence de la maladie ? C'est flou, très flou -trop flou- et ça donne l'impression que la BD est un assemblage de beaucoup de choses dont tout n'est pas traité correctement.
La BD est riche en histoire, entre la jeune femme qui débarque comme la modernité dans un monde rural reculé, la question de la place des femmes, la question des rebouteuses et leurs pouvoirs face à un monde qui les craint mais a besoin d'elle, la douleur de la perte, les infections encore largement transmises à l'époque ... C'est dense, et je dois dire que j'ai du mal à voir le lien entre tout ça. Ce n'est jamais très complexe à suivre ni brouillon, c'est juste que la finalité de l'histoire semble aller dans un sens qui n'est pas vraiment celui de tout le reste de l'histoire.
La BD est servie par un dessin très efficace, qui convient bien à l'histoire. Il retranscrit la montagne des Pyrénées, tout comme l'atmosphère des petits villages et la vie paysanne de cette époque. C'est lisible et c'est un des gros points intéressant du livre !
En fait, je suis partagé sur cette BD. Il y a des bonnes choses dedans, mais la BD est franchement mal maitrisée et il manque quelque chose qui lierait l'ensemble de façon claire. En l'état, il y a beaucoup de pistes, une histoire qui semble finalement décousue avec beaucoup de bonnes idées. Étrange, pas désagréable à lire mais pas spécialement bon non plus.
2.5
Un album qui se laisse lire, mais qui m'a semblé un peu trop conventionnel.
Tout le long du récit, j'ai eu l'impression de lire la version BD d'une de ses nombreuses comédies romantiques qui sortent chaque année. Le mot romantique est peut-être un peu fort vu qu'il ne semble pas avoir de sentiments amoureux entre les deux personnages principaux, mais le scénario repose tout de même sur le principe de deux personnes qui se rencontrent par hasard et vivent des aventures où ils vont rencontrer quelques personnages hauts en couleurs et parler des banalités de la vie. Franchement, il y a des scènes qui semblent sortir d'une bande annonce (surtout la scène avec la course poursuite et la grenade). SI vous lisez cette BD un jour, faites le jeu d'essayer d'imaginer la bande annonce d'une comédie en prenant des scènes de la BD et vous allez voir que c'est très facile !
Tout n'est pas mauvais dans le scénario, j'aime bien le fantôme d'Oscar Wilde, mais tout est trop exagéré et peu crédible pour me passionner. Le dessin est correct.
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Thamara & Juda
C’est la première fois que je lis une œuvre de Riverstone, et je dois dire que, dans ce genre particulier d’ouvrages « pour adultes », c’est un auteur qui se révèle original et intéressant. Son dessin déjà sort quelque peu de l’ordinaire, et, malgré quelques menus défauts, c’est souvent très beau, en tout cas éloigné des styles formatés de beaucoup d’auteurs érotiques ou pornographiques. Ensuite l’histoire elle-même est bien plus ambitieuse que la plupart des séries du genre. Elle s’inspire de personnages et d’épisodes bibliques, mais ce décor n’est pas qu’un simple prétexte à un empilement de scènes de sexe (d’ailleurs la première n’intervient pas avant une vingtaine de pages). Connaitre la Bible et le contexte est même un plus pour la lecture (un comble quand même pour un album pornographique !) La lecture est intéressante, les scènes de sexe peuvent être émoustillantes. Je note juste un texte parfois trop présent (là aussi c’est rare de faire ce genre de remarque sur ce type d’album !), et une fin un peu brutale.
Fort Alamo
Après avoir entamé la collection avec des biographies de quelques « légendes » de l’Ouest, voilà qu’elle se développe de plus en plus autour de « moments », de batailles ou d’événements qui sont restés dans les mémoires et/ou qui ont été magnifiés (et quelque peu embellis ou travestis) par le cinéma. C’est d’ailleurs via le cinéma, et avec le film lyrique et « patriotique » de John Wayne que j’avais découvert cet événement, me documentant un peu plus par la suite. Ici, j’ai trouvé la lecture plutôt agréable, mais sans plus. Gabella se spécialise depuis quelques temps dans les biographies historiques chez Glénat, il commence à être rodé pour boucler son sujet en une cinquantaine de pages. Mais je pense qu’il aurait peut-être fallu le développer davantage. Je suis en effet sorti frustré par le manque de détails sur les protagonistes, leur personnalité, leurs rivalités (et leurs intérêts) souvent très divergents. C’est le cas pour les « défenseurs » d’Alamo, comme pour Santa Anna. Cela aurait aussi permis d’être moins manichéen entre les deux camps (un peu moins, mais quand même dans la lignée du film de Wayne). Plusieurs visions de cette bataille ont déjà été données en BD, mais celui qui a le plus développé le sujet est sans doute l’auteur américain Jack Jackson, dans Une autre histoire de l'Amérique et dans « Fort Alamo » (encore non référencé sur le site). Avec cet album de Glénat, on reste un peu à la surface des choses. Le contexte et les divergences d’intérêt sont un peu trop escamotés à mon goût – faute de place entre autres, de documentation peut-être aussi. Un petit dossier historique, avec bibliographie, accompagne et complète l’album. Note réelle 2,5/5.
Ulysse & Cyrano
Je reconnais de belles qualités à cet album et je comprends qu’il fasse bien l’unanimité. Cependant je me contenterais que d’un franchement pas mal un peu dur. J’ai terminé ma lecture facilement et sans déplaisir mais avec un petit oui en ressenti final. Commençons par ce que j’ai préféré, à savoir la partie graphique. Ça faisait un certain temps que je n’avais pas recroisé le dessinateur, mais là il en met plein les yeux. J’aime bien son trait en constante progression, sa narration est très agréable et petite mention pour ses couleurs d’une fausse simplicité. Bref cette partie du voyage est archi solide et accompagne parfaitement le propos. Pour le récit, j’avoue y avoir moins succombé, la magie n’a fonctionné qu’à moitié. Disons que j’ai un peu tout vu venir. Tout est bien fait, les personnages sont attachants mais j’y perçois un truc un peu trop classique, en plus d’un genre dont je ne raffole pas spécialement. Ça m’empêche de m’emballer personnellement mais une BD que je ne déconseillerai absolument pas.
Star Wars - L'Ascension de Kylo Ren
Un album que j’ai apprécié et que je situe dans une moyenne haute de l’univers. Pourtant je ne m’étais pas pressé de l’emprunter, la postlogie (comme pour beaucoup) est loin d’être ma période préférée. Honnêtement ici rien de fou mais j’ai tellement dû enchaîner des tomes SW pourris que le présent résultat fait plaisir et ne trahit pas la franchise. Chronologiquement nous nous situons avant le réveil de la force, l’histoire débute juste après la prise de bec entre Luke et son élève Ben Solo et elle se terminera par l’intronisation de ce dernier en Kylo Ren. Ça m’a semblé un peu rapide à lire, l’aventure est pliée en 4 chapitres et moins de 100 pages, néanmoins j’y ai retrouvé ce que j’aimais dans l’univers. Pas de grosses surprises donc mais ça reste sympathique à lire pour les amateurs. En plus la partie graphique est plutôt solide et avenante. Je ne déconseille pas.
Mister Mammoth
Matt Kindt est un auteur avec lequel j’ai souvent eu du mal. Et c’est encore le cas avec cette série, même si, globalement, je l’ai un peu plus appréciée que mes précédentes incursions dans l’œuvre de cet auteur. Le récit est intrigant jusqu’au bout, difficile à appréhender. C’est la force et la faiblesse de cette histoire. On est captivé par intrigue et personnages, on veut savoir ce qui s’est passé, qui manipule qui. Le problème est que c’est un peu stérile, et que tout n’est pas clair, et surtout l’intrigue manque de profondeur, autre qu’artificiellement entretenue par la construction. Je reste avec un arrière-goût de trop peu, de trop obscur. Le dessin de Pendanx est agréable – comme souvent avec lui – tout en étant différent de ce que je connais de lui. Je relirai peut-être ce diptyque à l’occasion, pour éclaircir les zones d’ombre…
Le Fantastique Voyage de Nicola au pays des démons
2.5 Cette série de manga m'a attiré à cause de son dessin qui est bien différent des styles que l'on retrouve habituellement dans les mangas. Le style rappelle ce que l'on peut retrouver dans les livres pour illustrations occidentaux et j'aime bien. Malheureusement, je pense que je suis trop vieux pour ce genre de séries qui s'adressent aux enfants. L'éditeur fait la comparaison avec l'univers de Tim Burton, mais on est loin du côté macabre et irrévérencieux du réalisateur américain. On est plus dans du feel good où personne n'est vraiment méchant et l'héroïne ne semble jamais vraiment en danger. Je pense que j'ai un problème avec les mangas dont le principal objectif est de donner des bons sentiments aux lecteurs parce que la plupart du temps je m'ennuie un peu. Ce qui n'aide pas non plus c'est que le ton est enfantin, c'est vraiment une série qui va surtout parler aux 7-10 ans. Je conseille donc un emprunt à la bibliothèque pour les parents qui ont des enfants de ce groupe d'âge qui aiment bien les histoires remplies de créatures fantastiques. Perso en tant d'adultes j'ai lu les deux premiers tomes sans grande passion et je n'ai pas trop envie d'en lire plus.
L'Appel
Je suis d'un avis assez proche de celui de NoirDésir, avec une retenue prudente sur une BD dont le sujet est sensible. A titre d'exemple, j'ai lu récemment En quête de liberté qui parle d'une famille emmenée en Syrie, endoctrinée par les mêmes personnes. Ici, la BD est moins lourde, mais elle est aussi légèrement limitée à mon gout. L'histoire de Benoit m'a directement fait penser à celle de Pierre Choulet, que Gauvain Sers à chanté dans sa chanson "Mon fils est parti au Jihad" que je recommande. L'histoire est un peu la même, celle d'un parent qui voit son enfant partir en Syrie suite à un endoctrinement de la part des combattants de l'ISIS. Cette mère ne comprend pas, s'alarme et va tenter de le retrouver. La BD a fait le choix de rester sur la mère qui découvre petit à petit ce qu'il advenait sans qu'elle ne s'en rende compte. Et c'est un peu la limite de la BD que j'ai vu lors de ma lecture : en se centrant sur la mère, on perd un peu ce qui a poussé ce jeune homme à se radicaliser. Il manquerait le contexte, évoqué mais jamais développé, qui a laissé cet enfant basculer dedans sans un regard extérieur qui aurait pu le canaliser. De même, le comportement de la mère frise à un moment donné l'excès lorsqu'elle est prêt à condamner une famille pour récupérer son fils. La résolution est morale, mais le comportement de la mère devient tout de même contestable. Je suppose que l'idée est de montrer qu'elle est prête à tout pour récupérer son gamin, mais ça laisse aussi entendre qu'elle est prête à condamner n'importe qui pour ça. Et cette acharnement me l'a rendu assez peu sympathique. Je trouve que ça fait très écho à ces idées qu'un parent doit tout faire pour son enfant, y compris si ça nuit à d'autres. Je n'aime pas cette idée et j'aurais beaucoup à en dire mais ce n'est pas le sujet. En fin de compte, la BD est sur l'attente longue et terrible de ceux qui voient leurs enfants partir à la guerre en Syrie. Cet aspect est bien mené, de même que la question de l'endoctrinement progressif, mais il manque l'aspect social, ce qui a permis à Benoit de s'y sentir plus à l'aise que chez lui. La BD est bien, mais trop incomplète à mon gout.
La Maison du canal
C'est avec ces adaptations publiées par Dargaud que je découvre doucement l'œuvre de Simenon, que je résumais jusque là aux seules enquêtes de Maigret. La Maison du Canal n'a pourtant rien d'un roman policier, même s'il contient une part de drame. Il s'agit plutôt d'un récit entre tragédie et chronique sociale, situé dans la campagne flamande au début du XXe siècle, où une jeune femme devenue orpheline est recueillie par ses cousins. Son tempérament de citadine trop gâtée par son père s'accorde mal avec la rudesse du milieu rural. Mutique, hautaine, elle semble indifférente à ceux qui l'entourent, mais cette froideur intrigue et attire certains membres masculins de la famille, ce qui entraînera plusieurs conséquences tragiques. C'est une histoire d'atmosphère qu'Edith adapte efficacement, avec des paysages humides noyés de gris bleuté, de pluie et de brouillards presque permanents. Cette ambiance pesante, parfois oppressante, renforce le sentiment d'enfermement et de déclassement ressenti par l'héroïne. Celle-ci n'a rien de sympathique. Derrière son silence figé et ses répliques systématiquement négatives, on ne peut qu'essayer de deviner ce qu'elle pense vraiment, et même lorsqu'on parvient à mieux la comprendre, elle reste distante, déplaisante, régulièrement malsaine dans ses attitudes et ses tentatives d'influence. Le roman met en lumière les tensions liées aux différences de classe au sein d'une même famille et la manière dont elles s'insinuent dans les relations. C'est aussi une histoire de déchéance familiale, initialement propriétaire exploitant une immense propriété mais courant inéluctablement vers la ruine et le naufrage moral et même physique. Malgré des éléments intéressants et une construction solide, ma lecture a été marquée par une forme de détachement. Je suis resté curieux de voir où Simenon voulait m'emmener, sans être réellement captivé, et l'héroïne m'a souvent rebuté. Je n'ai pas été ennuyé, mais je n'ai jamais été véritablement impliqué non plus : j'ai refermé l'album avec une impression d'indifférence, partagé entre un attrait pour l'atmosphère et un manque d'enthousiasme pour le récit et ses personnages.
Un sombre manteau
Une BD qui a du bon et du moins bon. La dédicace d'entrée indique que la BD a été difficile à faire pour l'auteur et je dirais que ça s'en ressent. Cette BD navigue entre plusieurs sujets, plusieurs thèmes et reste très flou dans certains choix narratifs. On a par exemple l'idée du fantastique qui est disséminé dans le récit sauf que rien de tangible ne vient étayer ce que ça dit sur les personnages. Est-ce que la jeune femme est la mort, la peste, l'incarnation de la rage, une image de la violence de la maladie ? C'est flou, très flou -trop flou- et ça donne l'impression que la BD est un assemblage de beaucoup de choses dont tout n'est pas traité correctement. La BD est riche en histoire, entre la jeune femme qui débarque comme la modernité dans un monde rural reculé, la question de la place des femmes, la question des rebouteuses et leurs pouvoirs face à un monde qui les craint mais a besoin d'elle, la douleur de la perte, les infections encore largement transmises à l'époque ... C'est dense, et je dois dire que j'ai du mal à voir le lien entre tout ça. Ce n'est jamais très complexe à suivre ni brouillon, c'est juste que la finalité de l'histoire semble aller dans un sens qui n'est pas vraiment celui de tout le reste de l'histoire. La BD est servie par un dessin très efficace, qui convient bien à l'histoire. Il retranscrit la montagne des Pyrénées, tout comme l'atmosphère des petits villages et la vie paysanne de cette époque. C'est lisible et c'est un des gros points intéressant du livre ! En fait, je suis partagé sur cette BD. Il y a des bonnes choses dedans, mais la BD est franchement mal maitrisée et il manque quelque chose qui lierait l'ensemble de façon claire. En l'état, il y a beaucoup de pistes, une histoire qui semble finalement décousue avec beaucoup de bonnes idées. Étrange, pas désagréable à lire mais pas spécialement bon non plus.
La Nuit est belle
2.5 Un album qui se laisse lire, mais qui m'a semblé un peu trop conventionnel. Tout le long du récit, j'ai eu l'impression de lire la version BD d'une de ses nombreuses comédies romantiques qui sortent chaque année. Le mot romantique est peut-être un peu fort vu qu'il ne semble pas avoir de sentiments amoureux entre les deux personnages principaux, mais le scénario repose tout de même sur le principe de deux personnes qui se rencontrent par hasard et vivent des aventures où ils vont rencontrer quelques personnages hauts en couleurs et parler des banalités de la vie. Franchement, il y a des scènes qui semblent sortir d'une bande annonce (surtout la scène avec la course poursuite et la grenade). SI vous lisez cette BD un jour, faites le jeu d'essayer d'imaginer la bande annonce d'une comédie en prenant des scènes de la BD et vous allez voir que c'est très facile ! Tout n'est pas mauvais dans le scénario, j'aime bien le fantôme d'Oscar Wilde, mais tout est trop exagéré et peu crédible pour me passionner. Le dessin est correct.