Mouais. Je n’ai pas été convaincu, tout du moins captivé par cet album.
Je connaissais à peine la personne de Georges de Caunes, un peu plus celle d’Antoine de Caunes, mais c’est au hasard et sans en attendre spécialement grand-chose que j’ai emprunté cet album. Un album très épais, que j’ai traversé sans enthousiasme, et en m’ennuyant à plusieurs reprises. C’est avant tout grâce au dessin et aux couleurs de Xavier Coste (un trait simple, efficace et lumineux) que j’ai fini cette lecture.
Car cette Robinsonnade moderne – et quand même médiatique, m’a laissé de côté. Surtout que l’aspect sans doute le plus intéressant de cet album, à savoir le dialogue entretenu à distance (géographique et temporelle) entre Antoine de Caunes et son père, a peiné me concernant à dépasser le cadre affectif familial. Si je conçois qu’Antoine de Caunes y a trouvé de quoi poursuivre ou clore un chapitre important de sa vie – voire soigner quelques blessures, ça ne m’a pas touché en tant que lecteur extérieur, le plaisir de lecture n’étant pas suffisamment au rendez-vous sur la durée, malgré quelques passages quand même intéressants.
Sans doute n’était-ce pas ma came.
Note réelle 2,5/5.
Je n’avais pas trop accroché au dessin d’Emilie Gleason sur Ebouriffant.e.s, mais je dois dire que son style – très particulier – passe beaucoup mieux ici (même si je conçois qu’il puisse être clivant). En effet, ce style « élastique », ainsi qu’une colorisation tranchée et pétante, conviennent assez bien au ton du récit, et au personnage principal, Ted, un autiste fortement inspiré par le propre frère de l’auteure.
Après un temps d’adaptation – au dessin et à l’histoire, mais aussi au personnage même de Ted – on entre de plain-pied dans un monde particulier, à la fois parallèle et ancré dans le nôtre, celui d’un autiste, aux réactions parfois surprenantes.
La narration est un peu fouillis, mais on s’attache aisément à Ted – et la surprise brutale de la fin nous prend un peu au dépourvu.
En tout cas c’est une lecture plutôt sympathique.
Je connaissais Etienne Davodeau en reporter engagé grâce à Rural ! et Les Ignorants, je le découvre aujourd'hui auteur à travers ce road trip.
Lulu est une quadra, qui après une longue pause pour élever ses enfants, recherche un emploi. Après un énième entretien non concluant, elle décide de partir à "l'aventure"...
L'histoire de Lulu, si elle est finalement assez simple, nous questionne sur la charge mentale, sur le sens de nos vies et ce besoin de se sentir vivant à un moment de sa vie où la flamme s'éteint peu à peu. Ce que l'on nomme communément la crise de la quarantaine est abordé avec beaucoup de pudeur par l'auteur. On ne sent aucun parti pris, aucun jugement sur les actions de son héroïne.
Il existe un vrai contraste entre le rythme lent du roman qui nous laisse penser qu'il ne se passe pas grand chose et les aventures de Lulu qui sont riches en rencontres et rebondissements.
Au niveau du dessin Davodeau fait … du Davodeau.
Un dessin simple et sans fioritures. Il n'est certes pas exceptionnel mais ne recèle pas non plus de défauts rédhibitoires. On apprécie ou non son style mais on ne pourra pas dire que l'on soit surpris. Personnellement, je n'y suis pas allergique et je n'ai donc pas eu de mal en me lancer dans l'histoire de notre brave quadra.
Globalement la lecture est assez plaisante mais il manque quand même le petit quelque chose qui permettrait d'emporter le lecteur avec lui.
L'adaptation du roman de Kafka par Bargain Sakuraichi, pseudonyme du mangaka Toshifumi Sakurai qui a fait deux séries que j'adore.
On reconnait bien la patte de l'auteur avec à la fois son dessin si personnel et aussi avec son humour. Parce que c'est vraiment une adaptation réinterpréter par un autre artiste et pas seulement une adaptation fidèle qui ne ferait que reprendre point par point ce qui s'est passé dans l'œuvre de base. Au lieu de suivre ce qui arrive à ce pauvre Grégor, on voit surtout la réaction de sa famille et en particulier le père qui est le vrai personnage principal de cet album, Grégor étant relégué en personnage secondaire qui souvent n'apparait pas ou très peu au cours d'un chapitre. L'intrigue tourne surtout autour de ce que doit faire sa famille maintenant que celui qui ramenait l'argent au foyer ne peut plus travailler.
J'avoue que j'étais un peu perplexe parce que je lisais. On retrouve l'humour de l'auteur que j'aime bien, mais je ne pense pas que cela colle vraiment au style particulier de Kafka. Tous les gags autour de la libido du paternel me semble hors de propos, mais il faut dire aussi que je n'ai pas lu le roman depuis très longtemps et que je n'ai que de vague souvenir. Je compare surtout cette adaptation avec d'autres adaptations de Kafka que j'ai lu ou vu et le ton est très différent de ce que j'avais vu jusqu'à présent dans les adaptations de Kafka.
C'est pas trop mal même si certains gags sont un peu lourds. Une curiosité à lire en tout cas.
Un récit qui présente Klimt par un petit bout de sa vie, presque de l'anecdote et mélangeant des bouts de rêves d'anciens peuples babyloniens. On y découvre un homme à femmes, d'apparence hirsute, et qui réalise des toiles d'un nouveau genre, de l'art nouveau même. Le dossier en fin d'album est intéressant pour en apprendre plus de cet artiste viennois qui fut reconnu et célèbre de son vivant puis n'a été "redécouvert" que plusieurs dizaines d'années après sa mort. Je n'avais par exemple jamais entendu parler du courant de la Sécession au début du XXème siècle ou de la revue Ver Sacrum (printemps sacré). La couverture dorée fort jolie fait écho à l'art même de Klimt et de son oeuvre Portrait d'Adele Bloch-Bauer, la femme d'un riche mécène de l'artiste.
Un one-shot qui marche bien, je m'attendais à quelque chose sans grande surprise, un peu froid vu le dessin, mais c'est bien exécuté. On est dans un monde futuriste, la société est clivée en plusieurs zones sociales (on retrouve encore cela dans Chien 51 récemment adapté au cinéma). Toutes les plantes sont bannies car elles ont provoqué une catastrophe dans le passé et un peu comme dans Fahrenheit 451 des brigades sont chargées d'éliminer tout ce qui n'est pas dans la doxa. L'héroïne en fait partie et subrepticement décide contrairement à son devoir de conserver des graines de tomates et de faire pousser ça dans une pièce, en cachette de son mari. Mais aussi elle doit se procurer de l'eau qui est rationnée et surveillée. Une dystopie qui ne révolutionne pas le genre mais une bonne lecture.
Cet album de Kago contient plusieurs courtes histoires de quelques pages, à la frontière de plusieurs genres car il y a de l'humour et de l'absurde, de l'érotique et du scato, un peu de gore mais pas ce qu'il a fait de pire dans le genre. A réserver à un public averti néanmoins, la couverture montrant une des histoires qui est loin d'être la plus trash. On a par exemple un homme dont les problèmes de dents sont liés à l'état des buildings de la ville, en lien avec le titre. Mais d'autres ne sont pas forcément dans cette thématique, comme cette enfant qui utilise beaucoup de papier toilette, et sa mère cherche à savoir pourquoi, avec de bons gros plans je vous passe les détails. Voilà un auteur atypique que j'aime bien et son dessin est très soigné.
Au fil des albums, Jung poursuit sa quête d’identité, mais aussi propose à son lectorat de découvrir certains aspects de la société coréenne, en particulier, puisque ça a été au cœur de son expérience personnelle, les nombreuses adoptions « forcées », en tout cas pas vraiment choisies par les mères.
Ici, c’est encore un récit en partie autobiographique, mais qui est construit autour d’une jeune Coréenne, avec laquelle il est entré en contact après que celle-ci ait découvert une de ses BD : tombée enceinte – le « père » l’ayant abandonnée, cette femme, « Joy », est victime des lourds carcans de la société coréenne. « Fille perdue », ses études – et sa vie sociale – mises entre parenthèse, elle peine à supporter seule la violence des injonctions sociales, alors qu’aucune aide de l’État ne peut alléger son fardeau, des institutions ayant pignon sur rue la poussant même à abandonner son enfant pour qu’il soit adopté.
Les questionnements habituels de Jung s’entremêlent à l’histoire de Joy, jusqu’aux brèves retrouvailles finales. Jung parvient à dresser le portrait de Joy, tout en dressant celui – plus sombre – d’une société hypocrite et sexiste, dans laquelle les femmes ne bénéficient clairement pas des mêmes droits que les hommes (cela ressemble pas mal à ce que nous avons pu connaître en France jusqu’aux années 1960/1970).
La narration est fluide. Ceci est accentué par le dessin, toujours aussi agréable – dessin assez simplifié au niveau des décors, souvent absent, tout se concentrant sur les personnages.
Une lecture intéressante.
J’ai lu le premier tome de ce recueil d’histoires courtes (de deux à trois pages), qui nous propose une sorte d’encyclopédie historique, en présentant quelques moments fort de l’Histoire de l’humanité, quelques inventions plus ou moins célèbres et essentielles.
Libon joue sur de petits décalages, un peu d’absurde et de loufoque, pour une Histoire des connaissances qui ne se prend bien évidemment jamais au sérieux. De l’approximation volontairement fragile pour présenter des inventions prétendument majeures.
D’autres ont déjà balisé ce terrain comme Gotlib (dans ses Rubrique-à-Brac entre autres) ou Goscinny (avec ce même Gotlib dans Les Dingodossiers ou avec Martial dans Les Divagations de Mr Sait-Tout) ou, dans un autre registre, Katia Even dans Le Petit derrière de l'Histoire.
Libon joue sur un style clairement moins efficace et percutant que Goscinny et Gotlib (et aussi moins réussi et drôle, en tout cas plus inégal je trouve), alors même que son dessin, qui se prête bien aux strips, n’est a priori pas ma tasse de thé. Malgré un langage parfois familier ça semble partir vers le trashouille, ça reste généralement assez soft, et l’humour proposé ne m’a pas toujours convaincu.
Une petite lecture d’emprunt.
2.5
La scénariste raconte son périple dans des pays africains pour voir les résultats de l'ambitieux projet de la grande muraille verte, une initiative pour combattre le réchauffement climatique et la désertification.
Je ne savais rien sur ce projet et je trouvais cela intéressant de le découvrir, mais malheureusement ce n'est pas raconté de manière passionnante. La narration manque de fluidité et le dessin n'est pas dynamique, deux qualités qui me semblent essentielles dans un documentaire qui contient autant d'informations. D'ailleurs, on apprend tellement de choses que j'ai un peu peur d'en avoir oublié la moitié, lorsqu'une nouvelle information rentrait dans ma tête, une autre en sortait !
Le pire selon moi est qu'il y a beaucoup de textes en dehors des cases. Ça me rappelait les débuts de la bande dessinée française lorsque les bulles n'existaient pas et qu'on avait droit à du texte narratif en-dessous des images. J'ai toujours trouvé ce procédé indigeste à lire et je ne vais pas changer d'idée maintenant. Il y a des séquences d'art séquentiel, mais aussi d'autres où le dessin est pratiquement facultatif au point où faire un bouquin aurait été mieux.
En gros, l'album parle d'un projet important, mais c'est pas raconté de manière captivante.
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Il déserte - Georges ou la vie sauvage
Mouais. Je n’ai pas été convaincu, tout du moins captivé par cet album. Je connaissais à peine la personne de Georges de Caunes, un peu plus celle d’Antoine de Caunes, mais c’est au hasard et sans en attendre spécialement grand-chose que j’ai emprunté cet album. Un album très épais, que j’ai traversé sans enthousiasme, et en m’ennuyant à plusieurs reprises. C’est avant tout grâce au dessin et aux couleurs de Xavier Coste (un trait simple, efficace et lumineux) que j’ai fini cette lecture. Car cette Robinsonnade moderne – et quand même médiatique, m’a laissé de côté. Surtout que l’aspect sans doute le plus intéressant de cet album, à savoir le dialogue entretenu à distance (géographique et temporelle) entre Antoine de Caunes et son père, a peiné me concernant à dépasser le cadre affectif familial. Si je conçois qu’Antoine de Caunes y a trouvé de quoi poursuivre ou clore un chapitre important de sa vie – voire soigner quelques blessures, ça ne m’a pas touché en tant que lecteur extérieur, le plaisir de lecture n’étant pas suffisamment au rendez-vous sur la durée, malgré quelques passages quand même intéressants. Sans doute n’était-ce pas ma came. Note réelle 2,5/5.
Ted, drôle de coco
Je n’avais pas trop accroché au dessin d’Emilie Gleason sur Ebouriffant.e.s, mais je dois dire que son style – très particulier – passe beaucoup mieux ici (même si je conçois qu’il puisse être clivant). En effet, ce style « élastique », ainsi qu’une colorisation tranchée et pétante, conviennent assez bien au ton du récit, et au personnage principal, Ted, un autiste fortement inspiré par le propre frère de l’auteure. Après un temps d’adaptation – au dessin et à l’histoire, mais aussi au personnage même de Ted – on entre de plain-pied dans un monde particulier, à la fois parallèle et ancré dans le nôtre, celui d’un autiste, aux réactions parfois surprenantes. La narration est un peu fouillis, mais on s’attache aisément à Ted – et la surprise brutale de la fin nous prend un peu au dépourvu. En tout cas c’est une lecture plutôt sympathique.
Lulu Femme Nue
Je connaissais Etienne Davodeau en reporter engagé grâce à Rural ! et Les Ignorants, je le découvre aujourd'hui auteur à travers ce road trip. Lulu est une quadra, qui après une longue pause pour élever ses enfants, recherche un emploi. Après un énième entretien non concluant, elle décide de partir à "l'aventure"... L'histoire de Lulu, si elle est finalement assez simple, nous questionne sur la charge mentale, sur le sens de nos vies et ce besoin de se sentir vivant à un moment de sa vie où la flamme s'éteint peu à peu. Ce que l'on nomme communément la crise de la quarantaine est abordé avec beaucoup de pudeur par l'auteur. On ne sent aucun parti pris, aucun jugement sur les actions de son héroïne. Il existe un vrai contraste entre le rythme lent du roman qui nous laisse penser qu'il ne se passe pas grand chose et les aventures de Lulu qui sont riches en rencontres et rebondissements. Au niveau du dessin Davodeau fait … du Davodeau. Un dessin simple et sans fioritures. Il n'est certes pas exceptionnel mais ne recèle pas non plus de défauts rédhibitoires. On apprécie ou non son style mais on ne pourra pas dire que l'on soit surpris. Personnellement, je n'y suis pas allergique et je n'ai donc pas eu de mal en me lancer dans l'histoire de notre brave quadra. Globalement la lecture est assez plaisante mais il manque quand même le petit quelque chose qui permettrait d'emporter le lecteur avec lui.
La métamorphose (Sakuraichi)
L'adaptation du roman de Kafka par Bargain Sakuraichi, pseudonyme du mangaka Toshifumi Sakurai qui a fait deux séries que j'adore. On reconnait bien la patte de l'auteur avec à la fois son dessin si personnel et aussi avec son humour. Parce que c'est vraiment une adaptation réinterpréter par un autre artiste et pas seulement une adaptation fidèle qui ne ferait que reprendre point par point ce qui s'est passé dans l'œuvre de base. Au lieu de suivre ce qui arrive à ce pauvre Grégor, on voit surtout la réaction de sa famille et en particulier le père qui est le vrai personnage principal de cet album, Grégor étant relégué en personnage secondaire qui souvent n'apparait pas ou très peu au cours d'un chapitre. L'intrigue tourne surtout autour de ce que doit faire sa famille maintenant que celui qui ramenait l'argent au foyer ne peut plus travailler. J'avoue que j'étais un peu perplexe parce que je lisais. On retrouve l'humour de l'auteur que j'aime bien, mais je ne pense pas que cela colle vraiment au style particulier de Kafka. Tous les gags autour de la libido du paternel me semble hors de propos, mais il faut dire aussi que je n'ai pas lu le roman depuis très longtemps et que je n'ai que de vague souvenir. Je compare surtout cette adaptation avec d'autres adaptations de Kafka que j'ai lu ou vu et le ton est très différent de ce que j'avais vu jusqu'à présent dans les adaptations de Kafka. C'est pas trop mal même si certains gags sont un peu lourds. Une curiosité à lire en tout cas.
Klimt
Un récit qui présente Klimt par un petit bout de sa vie, presque de l'anecdote et mélangeant des bouts de rêves d'anciens peuples babyloniens. On y découvre un homme à femmes, d'apparence hirsute, et qui réalise des toiles d'un nouveau genre, de l'art nouveau même. Le dossier en fin d'album est intéressant pour en apprendre plus de cet artiste viennois qui fut reconnu et célèbre de son vivant puis n'a été "redécouvert" que plusieurs dizaines d'années après sa mort. Je n'avais par exemple jamais entendu parler du courant de la Sécession au début du XXème siècle ou de la revue Ver Sacrum (printemps sacré). La couverture dorée fort jolie fait écho à l'art même de Klimt et de son oeuvre Portrait d'Adele Bloch-Bauer, la femme d'un riche mécène de l'artiste.
La Tomate
Un one-shot qui marche bien, je m'attendais à quelque chose sans grande surprise, un peu froid vu le dessin, mais c'est bien exécuté. On est dans un monde futuriste, la société est clivée en plusieurs zones sociales (on retrouve encore cela dans Chien 51 récemment adapté au cinéma). Toutes les plantes sont bannies car elles ont provoqué une catastrophe dans le passé et un peu comme dans Fahrenheit 451 des brigades sont chargées d'éliminer tout ce qui n'est pas dans la doxa. L'héroïne en fait partie et subrepticement décide contrairement à son devoir de conserver des graines de tomates et de faire pousser ça dans une pièce, en cachette de son mari. Mais aussi elle doit se procurer de l'eau qui est rationnée et surveillée. Une dystopie qui ne révolutionne pas le genre mais une bonne lecture.
Villes et infrastructure
Cet album de Kago contient plusieurs courtes histoires de quelques pages, à la frontière de plusieurs genres car il y a de l'humour et de l'absurde, de l'érotique et du scato, un peu de gore mais pas ce qu'il a fait de pire dans le genre. A réserver à un public averti néanmoins, la couverture montrant une des histoires qui est loin d'être la plus trash. On a par exemple un homme dont les problèmes de dents sont liés à l'état des buildings de la ville, en lien avec le titre. Mais d'autres ne sont pas forcément dans cette thématique, comme cette enfant qui utilise beaucoup de papier toilette, et sa mère cherche à savoir pourquoi, avec de bons gros plans je vous passe les détails. Voilà un auteur atypique que j'aime bien et son dessin est très soigné.
Destins coréens
Au fil des albums, Jung poursuit sa quête d’identité, mais aussi propose à son lectorat de découvrir certains aspects de la société coréenne, en particulier, puisque ça a été au cœur de son expérience personnelle, les nombreuses adoptions « forcées », en tout cas pas vraiment choisies par les mères. Ici, c’est encore un récit en partie autobiographique, mais qui est construit autour d’une jeune Coréenne, avec laquelle il est entré en contact après que celle-ci ait découvert une de ses BD : tombée enceinte – le « père » l’ayant abandonnée, cette femme, « Joy », est victime des lourds carcans de la société coréenne. « Fille perdue », ses études – et sa vie sociale – mises entre parenthèse, elle peine à supporter seule la violence des injonctions sociales, alors qu’aucune aide de l’État ne peut alléger son fardeau, des institutions ayant pignon sur rue la poussant même à abandonner son enfant pour qu’il soit adopté. Les questionnements habituels de Jung s’entremêlent à l’histoire de Joy, jusqu’aux brèves retrouvailles finales. Jung parvient à dresser le portrait de Joy, tout en dressant celui – plus sombre – d’une société hypocrite et sexiste, dans laquelle les femmes ne bénéficient clairement pas des mêmes droits que les hommes (cela ressemble pas mal à ce que nous avons pu connaître en France jusqu’aux années 1960/1970). La narration est fluide. Ceci est accentué par le dessin, toujours aussi agréable – dessin assez simplifié au niveau des décors, souvent absent, tout se concentrant sur les personnages. Une lecture intéressante.
Un petit pas pour l'homme, un croche-patte pour l'humanité
J’ai lu le premier tome de ce recueil d’histoires courtes (de deux à trois pages), qui nous propose une sorte d’encyclopédie historique, en présentant quelques moments fort de l’Histoire de l’humanité, quelques inventions plus ou moins célèbres et essentielles. Libon joue sur de petits décalages, un peu d’absurde et de loufoque, pour une Histoire des connaissances qui ne se prend bien évidemment jamais au sérieux. De l’approximation volontairement fragile pour présenter des inventions prétendument majeures. D’autres ont déjà balisé ce terrain comme Gotlib (dans ses Rubrique-à-Brac entre autres) ou Goscinny (avec ce même Gotlib dans Les Dingodossiers ou avec Martial dans Les Divagations de Mr Sait-Tout) ou, dans un autre registre, Katia Even dans Le Petit derrière de l'Histoire. Libon joue sur un style clairement moins efficace et percutant que Goscinny et Gotlib (et aussi moins réussi et drôle, en tout cas plus inégal je trouve), alors même que son dessin, qui se prête bien aux strips, n’est a priori pas ma tasse de thé. Malgré un langage parfois familier ça semble partir vers le trashouille, ça reste généralement assez soft, et l’humour proposé ne m’a pas toujours convaincu. Une petite lecture d’emprunt.
Dadji
2.5 La scénariste raconte son périple dans des pays africains pour voir les résultats de l'ambitieux projet de la grande muraille verte, une initiative pour combattre le réchauffement climatique et la désertification. Je ne savais rien sur ce projet et je trouvais cela intéressant de le découvrir, mais malheureusement ce n'est pas raconté de manière passionnante. La narration manque de fluidité et le dessin n'est pas dynamique, deux qualités qui me semblent essentielles dans un documentaire qui contient autant d'informations. D'ailleurs, on apprend tellement de choses que j'ai un peu peur d'en avoir oublié la moitié, lorsqu'une nouvelle information rentrait dans ma tête, une autre en sortait ! Le pire selon moi est qu'il y a beaucoup de textes en dehors des cases. Ça me rappelait les débuts de la bande dessinée française lorsque les bulles n'existaient pas et qu'on avait droit à du texte narratif en-dessous des images. J'ai toujours trouvé ce procédé indigeste à lire et je ne vais pas changer d'idée maintenant. Il y a des séquences d'art séquentiel, mais aussi d'autres où le dessin est pratiquement facultatif au point où faire un bouquin aurait été mieux. En gros, l'album parle d'un projet important, mais c'est pas raconté de manière captivante.