Un diptyque à réserver aux amateurs d’action mêlant espionnage et aviation. Factuellement, c’est assez bien fait de ce point de vue. On nous montre bien la très longue préparation par Israël de l’opération qui visait à détruire les réacteurs nucléaires irakiens (susceptibles par la suite de produire des armes atomiques). L’actualité récente, en particulier l’élimination massive de milliers de combattants du Hezbollah au Liban avec des appareils téléphoniques piégés a montré que les services israéliens (Mossad en tête) n’avaient pas perdu la main.
La longue préparation militaire (avec la livraison opportune par les Américains de leurs tout nouveaux chasseurs F16), mais aussi l’infiltration d’espions en Irak même, l’élimination de savants travaillant pour l’Irak, tout ceci est bien développé dans ce récit, qui fait l’effort de présenter le contexte international dans lequel il se déroule.
C’est ainsi l’occasion de quelques rappels. La France (Barre, Chirac apparaissent) a soutenu Saddam Hussein, lui fournissant la technologie pour ces réacteurs, mais aussi lui vendant des armes (avec les Américains), en particulier durant le conflit l’opposant à l’Iran. Un détail que les médias ont « oublié » lorsqu’il s’est agi de faire disparaitre Saddam Hussein après l’attaque américaine de 2003.
De même, les États-Unis soutenaient la dictature iranienne du Shah, l’Iran basculant dans le camp des ennemis non pas parce que les mollahs installaient une dictature, mais parce qu’ils s’opposaient aux États-Unis.
Intéressant sur la partie relations et magouilles internationales, le récit n’est quand même pas palpitant.
D’abord parce qu’aucun personnage n’est réellement attachant. Les dialogues sont souvent mièvres, et, en particulier, la relation amoureuse entre le leader des pilotes israéliens et la conseillère du Premier ministre israélien est sans intérêt.
Ensuite parce que le dessin, très lisible, est d’une froideur incroyable. La colorisation bien sûr y est pour quelque chose, mais je trouve ce style très peu accrocheur. Ça manque clairement de nuances.
Note réelle 2,5/5.
J'avais vraiment apprécié la précédente collaboration de Matz et Xavier Le Serpent et le Coyote, toujours chez le même éditeur.
Les auteurs nous offrent ici une intrigue plus basique qui se déroule en grande partie dans le désert.
Comme pour l'album précédent,j'ai opté pour une version noir et blanc, dans lequel le dessin de Xavier excelle. Personnages, décors, voiture, le graphisme de Xavier colle parfaitement au scénario de Matz.
Par contre, j'ai trouvé le récit un peu de deçà de l'album précédent. Les personnages sont un peu trop caricaturaux, jusqu'au vieux fou, qui m'a fait sérieusement songer au "Spectre aux balles d'or" de Blueberry.
Entrecoupés de chapitres dont les titres rappellent des western, l'histoire tourne autour de trahisons, de règlements de compte où rien ne se passe comme prévu, le tout avec un clin d’œil plus qu'appuyé au récit précédent signés des mêmes auteurs.
Là où Matz avait élaboré un scénario huilé comme un mécanisme d'horlogerie dans Le Serpent et le Coyote; il nous offre là une histoire à laquelle nous avons du mal à croire.
Divertissant mais sans être l'album que l'on retiendra de ce duo.
L'album reprend la diatribe écologique qu'était le bouquin de Norek. Plus qu'une alerte, c'est une véritable alarme et qui résonne très fort.
Le fond comme le ton sont sans appel : un thriller pré-apocalyptique.
Tout comme Caryl Férey, Olivier Norek fait partie de ces écrivains qui aiment adapter leurs romans en albums de bande dessinée. Et on aime bien ça.
Comme son polar Surface par exemple (Michel Lafon - 2022).
Cette fois-ci il n'a pas choisi son bouquin le plus facile : Impact (sorti en 2020), un véritable pamphlet écologique, assez controversé d'autant qu'une lecture rapide pouvait laisser croire à une apologie de l'éco-terrorisme.
L'album reprend le titre du roman, Impact - Green War, et c'est Fred Pontarolo qui prend les pinceaux, avec pour commencer cette belle couverture d'un panda qui pleure des larmes de sang.
Une histoire qui pourrait être une version romancée du Monde sans fin de Jancovici et Blain.
Depuis le roman, l'histoire est connue : Virgil Solal, ancien militaire, ancien flic, a basculé du côté obscur à la naissance de sa fille. Une enfant mort-née pour cause de pollution.
Après ce drame, Virgil est devenu un éco-terroriste, et pour faire court : Norek Virgil est en colère.
La trame du récit est donc celle d'un thriller policier (Norek est aux commandes !) : après le PDG du Groupe Total et une dirigeante de la Société Générale, qu'est-ce qu'ont prévu les "terroristes", comment les arrêter alors que les réseaux sociaux s'enflamment pour la cause défendue ?
C'est une psychologue, une "profileuse", qui va faire avancer l'intrigue. Elle se soigne aux anxiolytiques contre divers troubles : « agoraphobie, haptophobie, entomophobie, germaphobie, hypocondrie, rien qui ne puisse gêner la mission ».
L'album reprend cette alerte planétaire, cette diatribe écologique qu'était le bouquin.
Plus qu'une alerte, c'est une véritable alarme et qui résonne très fort.
Même si le discours reste soigné et mesuré : « Je n'ai rien d'un utopiste. Et je connais les faiblesses des énergies renouvelables. Le rendement des éoliennes est trop variable. Les panneaux photovoltaïques sont faits de métaux rares, recouverts du sang des gosses qui les sortent des mines. Les voitures électriques ont leurs batteries et le nucléaire a ses déchets. »
Mais le fond comme le ton sont sans appel et l'album est imagé d'encarts qui illustrent les pires désastres écologiques de notre planète, tout cela est bien documenté.
Pour dire vrai, je n'ai pas lu le bouquin original mais je me demande si cette mise en images n'est pas encore plus appropriée au message qui nous est délivré.
Côté dessins, le crayon de Pontarolo est connu et peut déconcerter ou même sembler brouillon, d'autant que même les cases se gondolent parfois. On aime ou on n'aime pas. Nous pas trop, mais cela ne justifie pas de passer à côté du texte, généreusement retranscrit dans les pages de cet album.
D'autant que le ton du pamphlet très didactique n'est guère édulcoré par les images : État et Justice sont mis au banc des accusés, quand « l'appareil politique, désarmé, n'est plus que le syndic des ambitions des plus riches ».
Olivier Norek n'oublie pas de poser quelques bonnes questions : « L’écologie sans révolution, c’est du jardinage.».
Ou bien encore : « Nous ne ferons rien sans nous allier au capitalisme. ».
Alors rendez-vous dans quelques années puisque « les glaciers disparaîtront probablement tous d'ici 2040. Nous savons ce qu'il se passe et ce qu'il faut faire. Vous seul(e)s saurez si nous l'avons fait. ».
C'est le résumé de l'épitaphe qui figure sur une plaque apposée en 2019 sur les restes du glacier pyrénéen Arriel.
Dans son récit, Norek évoque plusieurs scénarios possibles pour notre futur de 2040 mais je ne suis pas sûr de croire beaucoup à celui que les auteurs ont choisi pour clôturer cet album.
Après Le Serpent et le Coyote (paru en 2022) Matz et Xavier reprennent les routes de l'Ouest Américain et revisitent le western au son d'un auto-radio des années 70.
Philippe Xavier est un artiste dont le coup de crayon s'est aiguisé dans le domaine de la publicité et du graphisme sur le sol américain.
Matz (Alexis Nolent) est notre scénariste préféré : c'est celui de la série Le Tueur et de quelques autres albums remarquables, souvent des coups de cœur. Ses scénarios, très écrits, sont presque des romans.
Les deux complices n'en sont pas à leur coup d'essai (on leur doit notamment la série Tango - Le Lombard 2017) et L'or du spectre est un peu la suite de leur album précédent, Le serpent et le coyote (Le Lombard 2022), mais il peut tout de même se lire indépendamment.
Dans l'album précédent (Le serpent et le coyote), on avait laissé Joe (un malfrat repenti, témoin protégé d'un procès anti-mafia), en cavale avec son camping-car quelque part sur les routes du Nouveau Mexique.
Nous voilà repartis sur les routes de l'ouest sauvage, Montana, Wyoming, Colorado, Nouveau-Mexique, au bout de nulle part : Chuck sort de 5 ans de placard et retrouve sa dulcinée, Kat.
Tous deux veulent bien sûr retrouver le butin que Chuck a enterré quelque part, avant ses vacances en taule mais ils vont tomber sur un os creux et sur un vieux pépé, qui n'est pas sûr de s'appeler Rufus, il perd la boule, et pire, la mémoire ce qui n'est pas très pratique quand on cherche après son or !
Le pépé gâteux croit être né en 1820 au temps de la ruée vers l'or et les indiens du coin le prennent pour un fantôme. Après tout, qui sait ...
En gros, tout le monde se retrouve avec une pelle à la main et creuse, creuse, tantôt pour déterrer un trésor, tantôt pour enterrer un gêneur. La routine de l'Ouest, quoi !
Et que les fans se rassurent, nos héros finiront bien par croiser la route de Joe dans son camping-car !
? Chuck et Kat, on les trouve plutôt sympas.
Chuck incarne l'idiot parfait : il a même révélé à un camarade de cellule l'endroit où il avait dissimulé son butin ! Et le "camarade" est évidemment sorti avant Chuck ...
C'est Kat la tête pensante, la blonde fatale dans toute sa splendeur, et le dessinateur Philippe Xavier fait tout pour nous la rendre séduisante.
Mais elle est assez vénère après les conneries de son petit-ami.
Ce qui nous vaut des dialogues piquants puisque la belle Kat n'a pas la langue dans la poche de son jean.
« [...] - Tout va bien se passer, bébé, t'inquiète.
- C'est quand tu dis des trucs comme ça que je m'inquiète en fait.
J'hésite. J'arrive pas à décider si t'es un pauvre con ou un sale con Chuck. Pourquoi t'as préféré dire à quelqu'un d'autre que moi où était planqué le fric ?
- Mais tu m'aimes, bébé, non ?
- Arrête de m'appeler bébé, ça m'énerve. »
? Côté dessins, Philippe Xavier se régale (et nous aussi) : c'est du grand cinéma, digne du technicolor. Cadrages larges sur des panoramas grandioses et plans resserrés sur les trognes des personnages, tous très variés, ou les beaux yeux de Kat.
Dans ces planches, il plane parfois comme un petit air de Blueberry, que l'on aperçoit d'ailleurs en arrière-plan page 29 : clin d’œil.
C'est un véritable plaisir et cela nous offre un album magnifique.
? Voilà un western revisité années 70 au dessin impeccable.
L'album précédent évoquait les débuts du programme WITSEC de protection des témoins repentis et cela donnait au scénario une profondeur, une densité, que l'on ne retrouve pas vraiment ici : L'or du spectre semble manquer d'un fil conducteur un peu plus riche que les déboires de Chuck et Kate en quête de leur bonne fortune.
Peut-être faut-il voir là un épisode de transition dans une série qui ne dit pas encore son nom.
Le perruquier officiel de Versailles doit livrer une commande importante au château. Il en profite pour y emmener sa jolie fille, dont la présence ne passe pas inaperçue : toute la cour s'intéresse à elle, jusqu'au roi lui-même qui l'invite à l'une de ses réceptions. Cette faveur royale déclenche jalousies et complots : plusieurs nobles cherchent alors à se débarrasser de la jeune femme, mais aussi du valet de son père, secrètement amoureux d'elle, ainsi que du père lui-même… et de ses perruques.
L'ensemble prend la forme d'un vaudeville humoristique sur fond de château de Versailles, une façon de tourner en dérision les mœurs absurdes de l'aristocratie tout en déroulant une intrigue à la fois romantique et optimiste. Les auteurs font parler les personnages dans une langue volontairement ampoulée, censée évoquer l'époque. Je ne sais pas si ce type de langage était réellement en usage, mais il ralentit un peu la lecture, tout en renforçant le ton moqueur et en accentuant le contraste entre la noblesse et le petit peuple. À l'inverse, les jeux de mots très appuyés sur les noms des personnages m'ont sorti de l'ambiance : trop anachroniques, ils cassent l'immersion sans vraiment me faire rire.
L'histoire est dense, souvent amusante, avec une galerie de personnages plutôt riche. Certains sont bien trouvés, d'autres plus anecdotiques, au point que j'ai parfois eu du mal à suivre qui faisait quoi et pourquoi, tant les intrigues s'entremêlent dans un joyeux désordre. Malgré tout, j'ai passé un bon moment. L'ensemble s'avère dépaysant, avec des situations cocasses et bien mises en scène. Et j'ai apprécié qu'on ait droit à une fin heureuse, à la manière d'un petit conte de fées romantique.
Encore une série BD adaptée en dessin animé sur Okoo (FranceTV) que je ne connaissais pas. Jean-Michel le caribou a visiblement débuté sous forme de petits livres-jeux pour enfants dès 5 ans, avant de devenir une série de bandes dessinées qui compte aujourd'hui neuf tomes (en parallèle de trois autres livres-jeux).
On suit les aventures de Jean-Michel, un caribou super-héros qui protège la forêt et ses habitants. Il est amoureux de l'infirmière Gisèle, à qui il a eu bien du mal à avouer ses sentiments, et traverse de petites péripéties et rivalités, plus drôles que réellement dangereuses. Son vrai pouvoir, c'est surtout d'aider les autres et de se faire des amis.
Magali Le Huche construit peu à peu une œuvre riche, autant en jeunesse qu'en albums plus adultes. Son style graphique évoque ici celui de Serge Bloch (SamSam, Max et Lili) ou de Marc Boutavant (Ariol et son inoubliable Chevalier Cheval, qui m'a justement fait penser à Jean-Michel). Le dessin est donc parfaitement adapté aux jeunes lecteurs, du genre qu'on retrouverait sans surprise dans Astrapi.
Les albums, petits et cartonnés, avec une narration en police rigoureuse, font penser à des livres illustrés jeunesse, mais il s'agit bien de bandes dessinées. Il n'y a pas de cases, mais la narration séquentielle est claire. Tout reste compréhensible même sans lire le texte, qui fait parfois doublon avec l'image. Ce format crée une passerelle intéressante entre le livre jeunesse classique et la BD.
Même si les récits s'adressent aux jeunes lecteurs, à partir de 5 ans et probablement jusqu'à une dizaine d'années, je les ai trouvés amusants et bien construits. Les histoires restent simples, mais suffisamment développées pour ne pas être prévisibles. Et surtout, l'humour fonctionne, même pour un adulte. En somme, c'est mignon, drôle et bourré de bons sentiments, au fil de petites aventures plus ou moins mouvementées selon les tomes.
La série a été abandonnée, c’est bien dommage. En effet, il manque au moins un ou deux tomes pour conclure le récit. Et celui-ci était plutôt agréable à suivre.
Rodolphe a bien réinvesti l’histoire de la cité d’YS – qui n’aura donc pas eu le temps d’être engloutie ! Nous sommes dans une Bretagne légendaire, à l’heure où le christianisme combat encore les cultes païens, et Rodolphe manie assez bien ce matériau, le roi Gladron incarnant les tiraillements entre les deux.
La narration est assez fluide, agréable, presque trop allégée parfois, tant on aurait pu densifier le récit.
Le dessin et la colorisation d’Alzate sont plutôt chouettes. Si le premier tome est très sombre, le second est plus lumineux. Mais dans les deux le trait un peu granuleux et une certaine brume dominent pour accompagner ce récit où ténèbres et magie poétique ne sont jamais très loin. Le rendu, avec la colorisation, de certaines cases (je pense au banquet en fin de second tome) rappelle certains tableaux médiévaux. J’ai en tout cas bien aimé ce travail graphique.
C’est donc un peu frustrant de ne pas voir cette série poussée jusqu’à sa conclusion. A emprunter à l’occasion quand même.
Je n'ai pas lu le roman de Claudie Hunzinger mais les extraits de son entretien radio en fin d'ouvrage donnent des clés pour mieux appréhender cette œuvre. Il me semble d'ailleurs important de se plonger dans la biographie de l'écrivaine pour mieux saisir certains passages que le graphisme de Gaétan Nocq tend à lisser. En effet certains détails ( le Toyota, internet) positionnent assez clairement l'action aujourd'hui. Or le graphisme de Nocq présente Pamina comme une presque jeune femme ce qui modifie à mes yeux la relation Pamina-Léo qui fonde une grande partie du scénario. En effet si je lis la série comme un épisode biographique de la vie de Claudie on se retrouve sur une relation mère-fils qui me convient bien mieux dans ma lecture. Cela explique à mes yeux la douceur avec laquelle est traité la Trahison de Léo mais aussi le conflit que vit le jeune homme entre sa relation avec Pamina (fils/mère) et celle avec le chasseur (fils/père). Cette complexité du caractère de Léo apparait peu dans la série et j'ai eu souvent du mal à comprendre certaines situations de la série.
Alors Nocq travaille beaucoup sur le graphisme pour nous proposer un récit écologique dans l'esprit du temps. C'est beau, c'est sympa et c'est très émotionnel mais je pense qu'il y avait bien plus à exprimer dans la perte des utopies de Pamina.
Encore une fois, Ducoudray propose un scénario qui se passe dans un milieu qu'on voit peu en fiction et qui contient des éléments originaux, mais ce n'est pas assez pour en faire un scénario mémorable.
J'ai bien aimé découvrir le milieu dans lequel vit le héros. Ne connaissant pas la vie des routiers chinois, mais tout ce que je peux dire c'est que tout m'a paru réaliste et crédible hormis une ou deux facilités scénaristiques. C'est sympa de suivre la vie de notre héros, mais le rythme est tout de même un peu trop lent pour moi et ça prend quand même un peu de temps avant qu'arrivent des péripéties un peu excitantes. Le dessin est pas mal, mais parfois je trouvais que les personnages se ressemblaient un peu trop.
Un one-shot pas mal à emprunter à la bibliothèque à l'occasion. Ça ne révolutionne pas la BD, mais au moins c'est divertissant et c'est le minimum que je demande.
2.5
Un polar qui m'a au final déçu.
Cela commence plutôt bien avec un mystère passionnant qui me donnait envie de tourner les pages pour savoir la suite. Et puis lorsqu'on commence à avoir des réponses aux questions j'ai un peu décroché parce qu'on utilise un sujet qui ne me passionne pas trop. J'ai quand même continué à trouver le scénario pas mal, mais petit à petit j'ai trouvé qu'il y avait tout de même une accumulation de facilités et aussi que le scénario trainait en longueur. Les personnages parlent beaucoup aussi, ça se voit un peu trop que c'est l'adaptation d'un roman.
Un autre problème est le dessin. J'aime bien le style, mais ça manque de dynamisme. Pour moi c'est typique le genre de dessin parfait pour des illustrations, mais moins pour l’art séquentiel, qui inclut de l'action.
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Un diptyque à réserver aux amateurs d’action mêlant espionnage et aviation. Factuellement, c’est assez bien fait de ce point de vue. On nous montre bien la très longue préparation par Israël de l’opération qui visait à détruire les réacteurs nucléaires irakiens (susceptibles par la suite de produire des armes atomiques). L’actualité récente, en particulier l’élimination massive de milliers de combattants du Hezbollah au Liban avec des appareils téléphoniques piégés a montré que les services israéliens (Mossad en tête) n’avaient pas perdu la main. La longue préparation militaire (avec la livraison opportune par les Américains de leurs tout nouveaux chasseurs F16), mais aussi l’infiltration d’espions en Irak même, l’élimination de savants travaillant pour l’Irak, tout ceci est bien développé dans ce récit, qui fait l’effort de présenter le contexte international dans lequel il se déroule. C’est ainsi l’occasion de quelques rappels. La France (Barre, Chirac apparaissent) a soutenu Saddam Hussein, lui fournissant la technologie pour ces réacteurs, mais aussi lui vendant des armes (avec les Américains), en particulier durant le conflit l’opposant à l’Iran. Un détail que les médias ont « oublié » lorsqu’il s’est agi de faire disparaitre Saddam Hussein après l’attaque américaine de 2003. De même, les États-Unis soutenaient la dictature iranienne du Shah, l’Iran basculant dans le camp des ennemis non pas parce que les mollahs installaient une dictature, mais parce qu’ils s’opposaient aux États-Unis. Intéressant sur la partie relations et magouilles internationales, le récit n’est quand même pas palpitant. D’abord parce qu’aucun personnage n’est réellement attachant. Les dialogues sont souvent mièvres, et, en particulier, la relation amoureuse entre le leader des pilotes israéliens et la conseillère du Premier ministre israélien est sans intérêt. Ensuite parce que le dessin, très lisible, est d’une froideur incroyable. La colorisation bien sûr y est pour quelque chose, mais je trouve ce style très peu accrocheur. Ça manque clairement de nuances. Note réelle 2,5/5.
L'Or du spectre
J'avais vraiment apprécié la précédente collaboration de Matz et Xavier Le Serpent et le Coyote, toujours chez le même éditeur. Les auteurs nous offrent ici une intrigue plus basique qui se déroule en grande partie dans le désert. Comme pour l'album précédent,j'ai opté pour une version noir et blanc, dans lequel le dessin de Xavier excelle. Personnages, décors, voiture, le graphisme de Xavier colle parfaitement au scénario de Matz. Par contre, j'ai trouvé le récit un peu de deçà de l'album précédent. Les personnages sont un peu trop caricaturaux, jusqu'au vieux fou, qui m'a fait sérieusement songer au "Spectre aux balles d'or" de Blueberry. Entrecoupés de chapitres dont les titres rappellent des western, l'histoire tourne autour de trahisons, de règlements de compte où rien ne se passe comme prévu, le tout avec un clin d’œil plus qu'appuyé au récit précédent signés des mêmes auteurs. Là où Matz avait élaboré un scénario huilé comme un mécanisme d'horlogerie dans Le Serpent et le Coyote; il nous offre là une histoire à laquelle nous avons du mal à croire. Divertissant mais sans être l'album que l'on retiendra de ce duo.
Impact - Green War
L'album reprend la diatribe écologique qu'était le bouquin de Norek. Plus qu'une alerte, c'est une véritable alarme et qui résonne très fort. Le fond comme le ton sont sans appel : un thriller pré-apocalyptique. Tout comme Caryl Férey, Olivier Norek fait partie de ces écrivains qui aiment adapter leurs romans en albums de bande dessinée. Et on aime bien ça. Comme son polar Surface par exemple (Michel Lafon - 2022). Cette fois-ci il n'a pas choisi son bouquin le plus facile : Impact (sorti en 2020), un véritable pamphlet écologique, assez controversé d'autant qu'une lecture rapide pouvait laisser croire à une apologie de l'éco-terrorisme. L'album reprend le titre du roman, Impact - Green War, et c'est Fred Pontarolo qui prend les pinceaux, avec pour commencer cette belle couverture d'un panda qui pleure des larmes de sang. Une histoire qui pourrait être une version romancée du Monde sans fin de Jancovici et Blain. Depuis le roman, l'histoire est connue : Virgil Solal, ancien militaire, ancien flic, a basculé du côté obscur à la naissance de sa fille. Une enfant mort-née pour cause de pollution. Après ce drame, Virgil est devenu un éco-terroriste, et pour faire court : Norek Virgil est en colère. La trame du récit est donc celle d'un thriller policier (Norek est aux commandes !) : après le PDG du Groupe Total et une dirigeante de la Société Générale, qu'est-ce qu'ont prévu les "terroristes", comment les arrêter alors que les réseaux sociaux s'enflamment pour la cause défendue ? C'est une psychologue, une "profileuse", qui va faire avancer l'intrigue. Elle se soigne aux anxiolytiques contre divers troubles : « agoraphobie, haptophobie, entomophobie, germaphobie, hypocondrie, rien qui ne puisse gêner la mission ». L'album reprend cette alerte planétaire, cette diatribe écologique qu'était le bouquin. Plus qu'une alerte, c'est une véritable alarme et qui résonne très fort. Même si le discours reste soigné et mesuré : « Je n'ai rien d'un utopiste. Et je connais les faiblesses des énergies renouvelables. Le rendement des éoliennes est trop variable. Les panneaux photovoltaïques sont faits de métaux rares, recouverts du sang des gosses qui les sortent des mines. Les voitures électriques ont leurs batteries et le nucléaire a ses déchets. » Mais le fond comme le ton sont sans appel et l'album est imagé d'encarts qui illustrent les pires désastres écologiques de notre planète, tout cela est bien documenté. Pour dire vrai, je n'ai pas lu le bouquin original mais je me demande si cette mise en images n'est pas encore plus appropriée au message qui nous est délivré. Côté dessins, le crayon de Pontarolo est connu et peut déconcerter ou même sembler brouillon, d'autant que même les cases se gondolent parfois. On aime ou on n'aime pas. Nous pas trop, mais cela ne justifie pas de passer à côté du texte, généreusement retranscrit dans les pages de cet album. D'autant que le ton du pamphlet très didactique n'est guère édulcoré par les images : État et Justice sont mis au banc des accusés, quand « l'appareil politique, désarmé, n'est plus que le syndic des ambitions des plus riches ». Olivier Norek n'oublie pas de poser quelques bonnes questions : « L’écologie sans révolution, c’est du jardinage.». Ou bien encore : « Nous ne ferons rien sans nous allier au capitalisme. ». Alors rendez-vous dans quelques années puisque « les glaciers disparaîtront probablement tous d'ici 2040. Nous savons ce qu'il se passe et ce qu'il faut faire. Vous seul(e)s saurez si nous l'avons fait. ». C'est le résumé de l'épitaphe qui figure sur une plaque apposée en 2019 sur les restes du glacier pyrénéen Arriel. Dans son récit, Norek évoque plusieurs scénarios possibles pour notre futur de 2040 mais je ne suis pas sûr de croire beaucoup à celui que les auteurs ont choisi pour clôturer cet album.
L'Or du spectre
Après Le Serpent et le Coyote (paru en 2022) Matz et Xavier reprennent les routes de l'Ouest Américain et revisitent le western au son d'un auto-radio des années 70. Philippe Xavier est un artiste dont le coup de crayon s'est aiguisé dans le domaine de la publicité et du graphisme sur le sol américain. Matz (Alexis Nolent) est notre scénariste préféré : c'est celui de la série Le Tueur et de quelques autres albums remarquables, souvent des coups de cœur. Ses scénarios, très écrits, sont presque des romans. Les deux complices n'en sont pas à leur coup d'essai (on leur doit notamment la série Tango - Le Lombard 2017) et L'or du spectre est un peu la suite de leur album précédent, Le serpent et le coyote (Le Lombard 2022), mais il peut tout de même se lire indépendamment. Dans l'album précédent (Le serpent et le coyote), on avait laissé Joe (un malfrat repenti, témoin protégé d'un procès anti-mafia), en cavale avec son camping-car quelque part sur les routes du Nouveau Mexique. Nous voilà repartis sur les routes de l'ouest sauvage, Montana, Wyoming, Colorado, Nouveau-Mexique, au bout de nulle part : Chuck sort de 5 ans de placard et retrouve sa dulcinée, Kat. Tous deux veulent bien sûr retrouver le butin que Chuck a enterré quelque part, avant ses vacances en taule mais ils vont tomber sur un os creux et sur un vieux pépé, qui n'est pas sûr de s'appeler Rufus, il perd la boule, et pire, la mémoire ce qui n'est pas très pratique quand on cherche après son or ! Le pépé gâteux croit être né en 1820 au temps de la ruée vers l'or et les indiens du coin le prennent pour un fantôme. Après tout, qui sait ... En gros, tout le monde se retrouve avec une pelle à la main et creuse, creuse, tantôt pour déterrer un trésor, tantôt pour enterrer un gêneur. La routine de l'Ouest, quoi ! Et que les fans se rassurent, nos héros finiront bien par croiser la route de Joe dans son camping-car ! ? Chuck et Kat, on les trouve plutôt sympas. Chuck incarne l'idiot parfait : il a même révélé à un camarade de cellule l'endroit où il avait dissimulé son butin ! Et le "camarade" est évidemment sorti avant Chuck ... C'est Kat la tête pensante, la blonde fatale dans toute sa splendeur, et le dessinateur Philippe Xavier fait tout pour nous la rendre séduisante. Mais elle est assez vénère après les conneries de son petit-ami. Ce qui nous vaut des dialogues piquants puisque la belle Kat n'a pas la langue dans la poche de son jean. « [...] - Tout va bien se passer, bébé, t'inquiète. - C'est quand tu dis des trucs comme ça que je m'inquiète en fait. J'hésite. J'arrive pas à décider si t'es un pauvre con ou un sale con Chuck. Pourquoi t'as préféré dire à quelqu'un d'autre que moi où était planqué le fric ? - Mais tu m'aimes, bébé, non ? - Arrête de m'appeler bébé, ça m'énerve. » ? Côté dessins, Philippe Xavier se régale (et nous aussi) : c'est du grand cinéma, digne du technicolor. Cadrages larges sur des panoramas grandioses et plans resserrés sur les trognes des personnages, tous très variés, ou les beaux yeux de Kat. Dans ces planches, il plane parfois comme un petit air de Blueberry, que l'on aperçoit d'ailleurs en arrière-plan page 29 : clin d’œil. C'est un véritable plaisir et cela nous offre un album magnifique. ? Voilà un western revisité années 70 au dessin impeccable. L'album précédent évoquait les débuts du programme WITSEC de protection des témoins repentis et cela donnait au scénario une profondeur, une densité, que l'on ne retrouve pas vraiment ici : L'or du spectre semble manquer d'un fil conducteur un peu plus riche que les déboires de Chuck et Kate en quête de leur bonne fortune. Peut-être faut-il voir là un épisode de transition dans une série qui ne dit pas encore son nom.
Cour royale
Le perruquier officiel de Versailles doit livrer une commande importante au château. Il en profite pour y emmener sa jolie fille, dont la présence ne passe pas inaperçue : toute la cour s'intéresse à elle, jusqu'au roi lui-même qui l'invite à l'une de ses réceptions. Cette faveur royale déclenche jalousies et complots : plusieurs nobles cherchent alors à se débarrasser de la jeune femme, mais aussi du valet de son père, secrètement amoureux d'elle, ainsi que du père lui-même… et de ses perruques. L'ensemble prend la forme d'un vaudeville humoristique sur fond de château de Versailles, une façon de tourner en dérision les mœurs absurdes de l'aristocratie tout en déroulant une intrigue à la fois romantique et optimiste. Les auteurs font parler les personnages dans une langue volontairement ampoulée, censée évoquer l'époque. Je ne sais pas si ce type de langage était réellement en usage, mais il ralentit un peu la lecture, tout en renforçant le ton moqueur et en accentuant le contraste entre la noblesse et le petit peuple. À l'inverse, les jeux de mots très appuyés sur les noms des personnages m'ont sorti de l'ambiance : trop anachroniques, ils cassent l'immersion sans vraiment me faire rire. L'histoire est dense, souvent amusante, avec une galerie de personnages plutôt riche. Certains sont bien trouvés, d'autres plus anecdotiques, au point que j'ai parfois eu du mal à suivre qui faisait quoi et pourquoi, tant les intrigues s'entremêlent dans un joyeux désordre. Malgré tout, j'ai passé un bon moment. L'ensemble s'avère dépaysant, avec des situations cocasses et bien mises en scène. Et j'ai apprécié qu'on ait droit à une fin heureuse, à la manière d'un petit conte de fées romantique.
Jean-Michel le caribou
Encore une série BD adaptée en dessin animé sur Okoo (FranceTV) que je ne connaissais pas. Jean-Michel le caribou a visiblement débuté sous forme de petits livres-jeux pour enfants dès 5 ans, avant de devenir une série de bandes dessinées qui compte aujourd'hui neuf tomes (en parallèle de trois autres livres-jeux). On suit les aventures de Jean-Michel, un caribou super-héros qui protège la forêt et ses habitants. Il est amoureux de l'infirmière Gisèle, à qui il a eu bien du mal à avouer ses sentiments, et traverse de petites péripéties et rivalités, plus drôles que réellement dangereuses. Son vrai pouvoir, c'est surtout d'aider les autres et de se faire des amis. Magali Le Huche construit peu à peu une œuvre riche, autant en jeunesse qu'en albums plus adultes. Son style graphique évoque ici celui de Serge Bloch (SamSam, Max et Lili) ou de Marc Boutavant (Ariol et son inoubliable Chevalier Cheval, qui m'a justement fait penser à Jean-Michel). Le dessin est donc parfaitement adapté aux jeunes lecteurs, du genre qu'on retrouverait sans surprise dans Astrapi. Les albums, petits et cartonnés, avec une narration en police rigoureuse, font penser à des livres illustrés jeunesse, mais il s'agit bien de bandes dessinées. Il n'y a pas de cases, mais la narration séquentielle est claire. Tout reste compréhensible même sans lire le texte, qui fait parfois doublon avec l'image. Ce format crée une passerelle intéressante entre le livre jeunesse classique et la BD. Même si les récits s'adressent aux jeunes lecteurs, à partir de 5 ans et probablement jusqu'à une dizaine d'années, je les ai trouvés amusants et bien construits. Les histoires restent simples, mais suffisamment développées pour ne pas être prévisibles. Et surtout, l'humour fonctionne, même pour un adulte. En somme, c'est mignon, drôle et bourré de bons sentiments, au fil de petites aventures plus ou moins mouvementées selon les tomes.
La ville d'Ys
La série a été abandonnée, c’est bien dommage. En effet, il manque au moins un ou deux tomes pour conclure le récit. Et celui-ci était plutôt agréable à suivre. Rodolphe a bien réinvesti l’histoire de la cité d’YS – qui n’aura donc pas eu le temps d’être engloutie ! Nous sommes dans une Bretagne légendaire, à l’heure où le christianisme combat encore les cultes païens, et Rodolphe manie assez bien ce matériau, le roi Gladron incarnant les tiraillements entre les deux. La narration est assez fluide, agréable, presque trop allégée parfois, tant on aurait pu densifier le récit. Le dessin et la colorisation d’Alzate sont plutôt chouettes. Si le premier tome est très sombre, le second est plus lumineux. Mais dans les deux le trait un peu granuleux et une certaine brume dominent pour accompagner ce récit où ténèbres et magie poétique ne sont jamais très loin. Le rendu, avec la colorisation, de certaines cases (je pense au banquet en fin de second tome) rappelle certains tableaux médiévaux. J’ai en tout cas bien aimé ce travail graphique. C’est donc un peu frustrant de ne pas voir cette série poussée jusqu’à sa conclusion. A emprunter à l’occasion quand même.
Les Grands Cerfs
Je n'ai pas lu le roman de Claudie Hunzinger mais les extraits de son entretien radio en fin d'ouvrage donnent des clés pour mieux appréhender cette œuvre. Il me semble d'ailleurs important de se plonger dans la biographie de l'écrivaine pour mieux saisir certains passages que le graphisme de Gaétan Nocq tend à lisser. En effet certains détails ( le Toyota, internet) positionnent assez clairement l'action aujourd'hui. Or le graphisme de Nocq présente Pamina comme une presque jeune femme ce qui modifie à mes yeux la relation Pamina-Léo qui fonde une grande partie du scénario. En effet si je lis la série comme un épisode biographique de la vie de Claudie on se retrouve sur une relation mère-fils qui me convient bien mieux dans ma lecture. Cela explique à mes yeux la douceur avec laquelle est traité la Trahison de Léo mais aussi le conflit que vit le jeune homme entre sa relation avec Pamina (fils/mère) et celle avec le chasseur (fils/père). Cette complexité du caractère de Léo apparait peu dans la série et j'ai eu souvent du mal à comprendre certaines situations de la série. Alors Nocq travaille beaucoup sur le graphisme pour nous proposer un récit écologique dans l'esprit du temps. C'est beau, c'est sympa et c'est très émotionnel mais je pense qu'il y avait bien plus à exprimer dans la perte des utopies de Pamina.
Les Âmes noires
Encore une fois, Ducoudray propose un scénario qui se passe dans un milieu qu'on voit peu en fiction et qui contient des éléments originaux, mais ce n'est pas assez pour en faire un scénario mémorable. J'ai bien aimé découvrir le milieu dans lequel vit le héros. Ne connaissant pas la vie des routiers chinois, mais tout ce que je peux dire c'est que tout m'a paru réaliste et crédible hormis une ou deux facilités scénaristiques. C'est sympa de suivre la vie de notre héros, mais le rythme est tout de même un peu trop lent pour moi et ça prend quand même un peu de temps avant qu'arrivent des péripéties un peu excitantes. Le dessin est pas mal, mais parfois je trouvais que les personnages se ressemblaient un peu trop. Un one-shot pas mal à emprunter à la bibliothèque à l'occasion. Ça ne révolutionne pas la BD, mais au moins c'est divertissant et c'est le minimum que je demande.
Le Cri
2.5 Un polar qui m'a au final déçu. Cela commence plutôt bien avec un mystère passionnant qui me donnait envie de tourner les pages pour savoir la suite. Et puis lorsqu'on commence à avoir des réponses aux questions j'ai un peu décroché parce qu'on utilise un sujet qui ne me passionne pas trop. J'ai quand même continué à trouver le scénario pas mal, mais petit à petit j'ai trouvé qu'il y avait tout de même une accumulation de facilités et aussi que le scénario trainait en longueur. Les personnages parlent beaucoup aussi, ça se voit un peu trop que c'est l'adaptation d'un roman. Un autre problème est le dessin. J'aime bien le style, mais ça manque de dynamisme. Pour moi c'est typique le genre de dessin parfait pour des illustrations, mais moins pour l’art séquentiel, qui inclut de l'action.