Les derniers avis (113 avis)

Couverture de la série Splendeurs & misères du verbe
Splendeurs & misères du verbe

Quatre histoires courtes au dessin minimaliste mais jouant très habilement avec les codes de la mise en page pour nous proposer une narration on ne peut plus intéressante. En effet, ici il est question de verbe, de phrasé, et pourtant tout est muet. Les phylactères sont en réalité des images voire même les cases elles-mêmes. On joue de ce qui compte comme un dialogue ou non pour parler du dialogue lui-même. Et ce dialogue, quel est-il ? Eh bien ici il est question d'un gros lourd cherchant à tout prix à faire savoir à une personne féminine qu'il aimerait bien la voir nue, coucher avec elle, ou plus encore. Bref, que de verbes et de savoir-vivre mes ami-e-s. Chacune des histoires courtes sera donc une joute verbale imagée, représentant le marchandage de notre charrot de protagoniste et la pauvre âme cherchant par tous les moyens à échapper à ce gros lourd. Qu'il s'agisse de la représentation des insultes imagées influençant sur la réalité (comme pour imager l'impact des discours dégradant et déshumanisant), d'un jeu sur la projection d'un avenir sans le consentement des intéressé-e-s ou bien même sur le poid des paroles elles-mêmes, l'album propose de très bonnes idées pour ce qui est d'illustrer son sujet. Une lecture courte mais loin d'être oubliable.

21/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Jean qui rit et Jean qui pleure
Jean qui rit et Jean qui pleure

Le concept est simple mais l'exécution reste bien menée. En tout cas, ce contraste entre cet homme riche à qui tout réussit et cet homme pauvre enchaînant les déboires marche. L'aspect drôle (en tout cas en apparence), c'est le fait qu'à chaque double page chacun de ces deux personnages soit dans la même position que l'autre. On rit de leur similarité physique, tant dans l'apparence que dans les gestes, mais le sous-texte reste que ces deux hommes n'ont finalement aucune différence si ce n'est le statut social et les emmerdes qui y sont liées (ou pas, justement). La fin, suggérant un moment tragique, parvient à toucher par sa brutalité. Après, l'album n'est pas parfait non plus (il manque d'un je ne sais quoi à mes yeux), mais bon la lecture est agréable.

21/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Elles (Le Lombard)
Elles (Le Lombard)

Le titre est assez explicite : nous allons suivre Elle, dans toutes ses multitudes. En effet, Elle (c'est son nom sur l'état civil) partage son corps entre plusieurs individus aux personnalités très marquées, prenant chacune le contrôle en fonction des évènements de leur vie de tous les jours. Le stress, la peur, la colère, les regrets, … toutes les émotions fortes peuvent à tout moment changer la personnalité aux commandes. Alors si on couple ça au fait qu'Elle vient tout juste d'arriver dans un nouveau collège, qu'elle espère se faire des ami-e-s et que des découvertes la pousseront bientôt à rechercher les mystères de ses origines, on peut être sûr qu'il va y avoir du conflit dans son esprit. C'est un récit jeunesse très sympathique sur les tumultes émotionnels de l'adolescence, sur la difficulté de créer et maintenir des liens lorsque l'on souffre de trouble psychiques, sur les multiples facettes qui composent une personnalité aussi. C'est un récit très simple, sans grande prétention mais qui parvient à faire mouche. L'histoire est prenante, les personnages sont intéressants (bon, le cercle d'ami-e-s est peu développé, si ce n'est Maëlys, mais chacun-e de ses membres rempli parfaitement son rôle narratif) et les dialogues entre les différentes Elles sont particulièrement savoureux dans le troisième album, bref j'ai passé une très bonne lecture. Graphiquement l'album est, là aussi, intéressant. J'ai eu du mal à m'habituer au début, car bien que je trouvais la composition, la colorisation et les expressions travaillées je trouvais tout de même la fluidité des mouvements et de l'action un peu molle. Mais au bout d'un moment je suis passé outre et j'ai tout de même pu apprécier les beaux paysages mentaux des différentes Elles. Encore une fois, le troisième album et leur quête pour réunir chacune des personnalité m'a bien plu. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le travail des couleurs et des univers respectifs pour chacune des Elles. Je suis très loin de m'y connaître suffisamment en matière de troubles dissociatifs de l'identité, il m'est donc incapable d'établir si la représentation est ici fidèle au vécu de concerné-e-s ou bien s'il s'en rapproche ne serait-ce qu'un peu. A voir ce que des personnes concerné-e-s en dirait, justement. Bon, après (attention SPOILER), ici il ne s'agit pas juste d'un trouble de la personnalité mais plutôt d'un cas de chimérisme où différentes consciences seraient nées au sein d'un même corps.

21/08/2025 (modifier)
Par Nicole
Note: 3/5
Couverture de la série Mortelle Adèle
Mortelle Adèle

En 1908, paraissent pour la première fois dans la revue française l’Épatant les aventures des Pieds nickelés. Croquignol, Ribouldingue et Filochard, les héros de cette bande dessinée créée par Louis Forton, sont trois escrocs insolents, mal rasés, ivrognes, tire-au flanc, toujours à l’affut d’un mauvais coup et qui parlent dans l’argot des « apaches », c’est-à-dire les gangsters parisiens de l’époque. On ne pouvait pas faire plus immoral et moins politiquement correct que cela à l’époque. Succès immédiat et durable auprès des enfants comme auprès des adultes, suivi de ce qu’on n’appelait pas encore le merchandising et avec plusieurs adaptations au cinéma de 1917 à 1964. Que je sache, ni la simplicité du dessin ni le style argotique des Pieds nickelés n’ont empêché Marcel Pagnol (relisez la Gloire de mon Père, le petit Marcel y mentionne ses lectures) de devenir le grand écrivain de la langue française que l’on connaît. Les enfants rebelles à l’autorité ne sont pas non plus une nouveauté dans la BD. Les Katzenjammer kids, une BD américaine créé par Rudolph Dirks en 1897, rebaptisée Pim- Pam- Poum en français, met en scène deux petits garçons qui n’ont rien d’angélique. Ils mentent, ils volent, ils sont cyniques, il leur arrive de brutaliser leur chien et n’ont absolument aucun respect pour les adultes victimes de leur farces souvent violentes. Ces garnements ont sévi dans les journaux et les dessins animés jusqu’en 2013. Ce n’est pas si mal pour des personnages qui n’étaient destinés qu’à distraire et qui dans leur langue originale parlaient un mauvais anglais mâtiné de patois allemand. J’ignore si William Faulkner serait devenu un moins grand écrivain s’il n’avait pas lu les Katzenjammer kids dans sa jeunesse, mais je suppose que l’obtention du prix Nobel de littérature en 1949 compense largement la perte d’éventuels chefs-d’œuvre causés par ses mauvaises lectures d’enfant. Les enfants terribles existent depuis les débuts de la bande dessinée. Mortelle Adèle est leur héritière et n’est pas plus offensante pour le bon goût et la morale qu’ils ne l’étaient. Elle est un personnage de BD. Les enfants savent faire la différence. Et en matière de bande dessinée, ce n’est ni le beau ni le bon goût qui en font le succès mais l’efficacité. Si vous voulez des enfants parfaits et impeccablement dessinés, lisez les Martine.

21/08/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Teen Titans -  Robin
Teen Titans - Robin

Un album qui m'a un peu dérouté parce que c'est censé être un one-shot, mais il se situe clairement dans la continuité d'une autre histoire et ça se termine avec un à suivre... Après quelques recherches, il semblerait que les auteurs font des one-shot qui font partie du même univers et se suivent. Le récit se passe dans un univers alternatif qui met en scène des personnages bien connus des fans de Batman et des Teen Titans. Ici, le groupe de méchants H.I.V.E. a fait d'horribles expériences sur des ados super-héros et ces derniers ont réussi à se sauver. Le scénario développe bien les différents personnages, même s'il met surtout pour le moment en avant le personnage de Damien, le fils naturel de Bruce Wayne et Dick Grayson qui enquête sur la mystérieuse disparition de son petit frère. Les relations entre les deux frères sont tendues, vu que Damien n'est pas content que son père ait adopté son fils alors qu'il ne connaissait même pas son existence. Le scénario est calibré pour les ados et on retrouve les éléments communs aux comics pour ados: des jeunes ados qui ont des problèmes et qui s'entraident entre eux parce que l'amitié c'est très important. Le dessin est aussi ce que l'on retrouve de nos jours dans les publications pour ados américains. C'est pas mal sans être extraordinaire. Il faut dire que le rythme est un peu lent et à la fin j'étais un peu sur ma faim. On est dans du scénario un peu trop léger, comme si on avait juste regardé un épisode d'une série télé, sauf que la suite ne va pas prendre une semaine pour arriver. Je suis tout de même un peu curieux de lire la suite et de découvrir les autres one-shot de ce duo.

21/08/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Les Aventures de Coco et Maîtwesse
Les Aventures de Coco et Maîtwesse

C'est un petit album constitué de plusieurs gags en une page avec une femme blanche robuste et tyrannique envers Coco un petit homme noir et soumis. On pense évidemment à Tintin au Congo dont la référence est évidente sur plusieurs planches qui reprennent les mêmes scènes en les parodiant. Une critique du colonialisme au sens large, c'est un bel ensemble à l'humour noir qui m'a fait sourire.

20/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Le 8ème jour
Le 8ème jour

La genèse et le bannissement du jardin d'Eden revu et corrigé façon rebel-le-s anti-système ? Un Dieu un brin fainéant (en tout cas apathique - même si je lui reconnais une pulsion meurtrière sur la fin) ? Un jeu de mot pourri à la quatrième page qui n'aurait pas dû autant me faire rire que ça ? Ouais, pourquoi pas ! Pas révolutionnaire (rire) mais tout de même divertissant. (Note réelle 2,5)

20/08/2025 (modifier)
Couverture de la série File d'attente
File d'attente

Une petite critique toute simple sur la capacité qu'ont les humains à très souvent bêtement suivre le mouvement, sans rime ni raison, juste pour faire comme tout le monde, sans même se rendre compte parfois que la situation est tout simplement absurde. Il y a finalement peu de chose à dire sur l'album, celui-ci étant très court, mais je vous invite à le lire. Après tout, déjà deux avis, l'instinct grégaire vous y poussera sans doute.

20/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Tureau
Le Tureau

C'est un album touchant. C'est d'ailleurs précisément parce qu'il a réussi à me toucher que je lui donne la moyenne, car j'avoue que sans ça la lecture m'aurait parue bien superficielle. Ce n'est pas contre l'autrice, on ressent bien que cette anecdote sur son grand-père est un élément important de sa psyché, on comprend que cela soit une histoire qu'elle ait eu envie de partager, de mettre sur papier, pour autant je vous avoue que j'ai trouvé le tout un peu trop intimiste. C'est con, on nous révèle mine de rien pratiquement rien sur ce grand-père, si ce n'est les quelques traumas qu'il a causés à l'autrice et son soutien indéfectible qu'il lui a donné, mais j'ai quand-même eu ce sentiment de m'introduire quelque part où je ne devrais pas être. Idiot, sans doute. (Note réelle 2,5)

20/08/2025 (modifier)
Couverture de la série La Mort du subjonctif
La Mort du subjonctif

Salut les merdeux ! Vous aimez les influenceurs ultra-masculinistes, sexistes et extrêmement réacs ? Vous aimez rentrer dans des cases sociétales idiotes pour vous sentir exister et pallier à votre manque d'amour propre et de confiance en vous ? Vous aimez les grosses bagnoles et les nanas à gros nichons ("qui cassent pas les couilles" comme on dit) ? Alors cet album est fait pour vous ! Ici on va vous apprendre à choisir la meilleur bagnole pour faire savoir au monde que vous avez des couilles grosses comme vos pectoraux, et une meuf qui fera saliver tous vos rivaux ! Sinon ce sera quoi ? Un moyen de transport éco-responsable ? Une partenaire avec qui construire une relation épanouissante ? Une remise en question de vos précédents choix de vie ? Oubliez ça, bande de couillons ! Tout ça c'est des idées de gauchiasses et d'hommes sojas ! Nous on est des vrais bonhommes, alors on emmerde le monde ! On emmerde même la conjugaison parce que la langue on lui fait dire tout qu'est-ce qu'on veut ! "La Mort du subjonctif", un album court pour montrer qu'on en a dans le slip !

20/08/2025 (modifier)