Une lecture sympathique.
J’aime bien le dessin et la colorisation de Cyril Bonin, avec son trait reconnaissable, très fin, moderne, sur des tons verts et cuivrés agréables. Un rendu moderne plaisant.
Il adapte ici un roman que je ne connais pas. L’histoire se laisse lire, même si elle un petit air de déjà-vu. En lisant l’album, j’ai immédiatement pensé au film de Pollack « nos plus belles années » dans lequel un homme et une femme vivent une histoire d’amour hachée et bouleversée par le Maccarthysme, comme c’est le cas ici (même si c’est le frère de Sara et non celui qu’elle aime, Jack, qui en est victime (mais cela à une incidence décisive sur leurs relations).
La narration est fluide, agréable, mais l’intrigue manque un peu de rebondissements, d’aspérités, voire de surprises. Tous les personnages donnent l’impression d’être écrasés par l’Histoire et leur destin, et du coup, subissent une voie qui semble tracée d’avance, et ne surprend donc pas assez le lecteur.
Mais bon, ça reste quand même, par-delà le travail graphique de Bonin que j’aime toujours autant, un bon roman graphique. Sans doute trop classique.
Mouais. Disons que ça se laisse lire. Mais sans plus me concernant.
Il faut dire que j’ai lu l’ensemble dans l’intégrale, et que mon ressenti aurait peut-être été un chouia plus positif si j’avais lu les épisodes par petites touches. C’est un peu lassant au bout d’un moment.
Car si c’est du tout public, ça s’adresse quand même avant tout à un jeune lectorat.
C’est gentiment amusant, avec des aventures pour de rire, dans lesquelles Argile et son copain Georges le cochon arrivent immanquablement à déjouer les pièges et autres mauvaises ondes du super méchant de l’histoire, le machiavélique professeur W (toujours secondé par son sbire Grischka), ennemi juré du gentil, naïf et maladroit professeur T (le savant père d’Argile donc).
C’est clairement à réserver à vos enfants. Le dessin de Sapin, simple et efficace, leur plaira aussi assurément.
Note réelle 2,5/5.
J'avais beaucoup aimé la lecture de Babybox et j'attendais probablement trop de cette deuxième lecture de Jung. Pourtant la lecture reste agréable grâce à une narration fluide et par moment touchante. Las cette suite d'anecdotes plus ou moins signifiantes sur les thématiques principales ne m'a pas toujours captivé. En effet à travers cette autobiographie chronologique pas à pas Jung mélange ce qui est propre à l'adoption et au déracinement avec ce qui est du ressort d'étapes d'un modèle éducatif occidental. Comme toujours je suis assez dubitatif sur la justesse de souvenirs très anciens. Ainsi pour sortir de la platitude on se retrouve souvent avec un concentré d'épisodes émotionnels où dramatiques. Comme les personnes mises en cause n'ont jamais de droit de réponse je lis toujours ce type de récit avec distance.
Même si j'avais trouvé son graphisme plus abouti dans Babybox Jung fait déjà preuve d'une belle maitrise du N&B. Son trait rond est déjà très précis et propose de belles expressions. De plus une grande partie de l'humour qu'introduit Jung passe par sa narration graphique. Cela se lit vite et plaisante mais j'ai trouvé les anecdotes d'un intérêt assez inégal.
Calamity Jane a eu droit à plusieurs séries en BD et j'en ai déjà lu certaines donc je n'ai pas apprit de nouveau durant ma lecture, mais cela ne m'a pas dérangé parce que ce one-shot est bien fait.
Ici, les autrices mélangent bien les scènes qui montrent Calamity Jane tels que le voie la légende de l'ouest américain et ce qu'elle devait être dans la vraie vie. J'ai bien aimé les passages qui étaient dessinés comme si cela venait d'un de ses nombreux feuilletons de l'époque. La personnalité de Calamity est attachante parce que les autrices montrent que derrière son attitude grossière se cachait une femme qui doit survivre dans un monde fait par et pour des hommes très viril. Contrairement à d'autres biographies du même genre, on ne mets pas Calamity Jane sur un piédestal en la montrant femme super-courageuse qui semble avoir aucun défaut. Elle était une humaine avec ses qualités et ses défauts et cela la rends terriblement humane et fascinante.
Le dessin est bien sympa et au-dessus de la moyenne qu'on retrouve dans ce type de collection en BD.
J'aime bien quand une bande dessinée biographique montre un événement ou au moins une partie de la vie d'un personnage historique au lieu de juste faire un survolé en 44 pages de la vie de quelqu'un.
Ici, on parle de la bataille de Little Big Horn de manière réaliste, loin de la glorification posthume qu'à eu Custer, dont le seul vrai fait d'armes au final a été d'êtres un incompétent qui a fini tué par les Amérindiens. On voit aussi les événements qui ont emmené à l'affrontement entre les tuniques bleues et certaines nations amérindiennes, avec des traités bafoués par le gouvernement américain dès qu'on trouve de l'or dans un territoire sacré. La BD résume bien la bataille et le dossier à la fin est un bon bonus et pas le seul intérêt de l'album, comme c'est le cas avec les mauvaises biographies en BD.
Le dessin est pas mal et les scènes de combats sont bien dynamiques. Une BD à emprunter si on est intéressé par l'histoire de l'ouest américain.
L’auteur algérien Salim Zerrouki (que je découvre avec cet album) a pris le parti de traiter un sujet d’actualité de plus en plus présent en BD de façon relativement originale. En effet, il va user d’humour noir, d’un cynisme détourné, de situations caricaturales – encore que, on espère qu’elles le sont au moins en partie ? – pour nous montrer l’envers du décor des migrants clandestins cherchant à quitter l’Afrique pour rejoindre une Europe fantasmée.
Dès les premières histoires courtes nous sommes fixés. Cette « méthode du parfait petit migrants » n’est ni un guide ni un catalogue sérieux, mais une dénonciation « par la bande » d’horreurs qui elles sont hélas bien réelles. Car sous couvert d’humour, ce sont bien des réalités tangibles qui nous sont montrées : noyades, maltraitances diverses (renforcées si vous êtes noirs !), complicité hypocrite des Européens qui « délèguent » le contrôle de leurs frontières extérieures – et donc la gestion de ces « flux migratoires » à des États clairement peu respectueux des droits humains (voir la monstrueuse séance de torture aux airs d’expérience SM déjantée sous les yeux d’observateurs européens !).
Si l’ensemble est inégal, la lecture est agréable et intéressante. Elle renouvelle un peu le traitement du sujet, et parvient à glisser un peu d’humour dans des histoires très glauques.
Voilà une série que j’ai trouvée déroutante. Déroutante en général. Mais aussi par rapport à ce que je connaissais de l’auteur (et je commence à avoir lu pas mal de Gipi !).
En effet, j’ai été surpris de retrouver le nom de Gipi sur cette couverture, qui singe – c’est le cas de le dire ! (même si la planète des singes érotomanes n’apparait que dans les premières pages, puis dans la conclusion de ce tome) – celle de pas mal de feuilletons/pulps des années 1950/60. Une couverture qui, par sa présentation, mais aussi ses « avertissements », me laissait penser que j’allais plonger dans une histoire d’humour déjanté et totalement loufoque, un genre qui n’est a priori pas celui dans lequel Gipi se lance habituellement.
Après avoir fini ce premier tome, je dois dire que pas mal de questions restent en suspens. Certes, ça n’est pas un gros délire d’humour débile. Mais les esprits cartésiens et autres amateurs de Franco-Belge classique peuvent s’abstenir. Car le casting est on ne peut plus surprenant. En plus de Barbarone, Terrien dont le vaisseau s’est échoué sur une planète perdue, nous avons une flaque de pisse (si si !), un personnage inclassable, Goggo, sorte de géant simplet (dans le cerveau duquel s’est glissé notre flaque de pisse – si si !), et quelques autres personnages improbable (dont uache, sorte de saucisson sur pattes).
Résumer l’intrigue est difficile et peu intéressant. Je ne sais pas si Gipi avait d’emblée l’histoire entière en tête. J’ai eu l’impression de lire parfois quelques improvisations.
Quant au dessin, ça reste ce qu’il y a de plus classique ici (mais là aussi ceux qui ne connaissent pas son coup de crayon et ne jurent que par du Franco-Belge classique seront déçus). Mais moi j’aime bien son trait nerveux, son crayonné rageur qui donne un rendu faussement brouillon, mais agréable et très lisible.
Au final, c’est un album très surprenant, qui va interroger ceux qui découvrent l’auteur comme ceux qui le connaissent bien, tant il livre ici quelque chose de foutraque et hors des sentiers battus – y compris par lui-même. A voir ce que ça va donner par la suite…
Un album qui met en lumière un aspect peu connu de la seconde guerre mondiale, la création de pouponnières par le IIIe Reich afin de peupler son empire d'enfants aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Les fameux Lebensborn, ils étaient situés principalement en Norvège et en Allemagne. Un programme de purification aryenne chapeauté par la SS.
Un album qui n'est pas présenté sous la forme d'un documentaire, mais par le biais d'une enquête familiale initiée par la mère de l'autrice, elle est née dans un Lebensborn en Norvège. Elle va retrouver de la famille et découvrir que son père était un SS.
Un récit bien construit, il m'a permis de m'instruire sur ces maternités de la honte et de m'attacher à tout ce petit monde qui gravite autour de la mère d'Isabelle Maroger. Par contre, malgré cet attachement, il m'a manqué de l'émotion pour être complètement comblé.
Un témoignage historique nécessaire pour faire connaître cette facette du nazisme.
Le dessin d'Isabelle Maroger est simple, expressif et va à l'essentiel. Pas d'esbroufes. Une ligne fluide, elle manque cependant de dynamisme. Une colorisation en adéquation avec ce style graphique.
Une mise en page aérée.
Très sympa.
Lecture conseillée.
Je réalise bien que les adaptations de jeux vidéo en BD sont rarement de qualité, mais j’ai beaucoup aimé le jeu « Horizon Zero Dawn », les critiques des comics sont plutôt bonnes, et surtout, l’équipe de Guerrilla Games a contribué à l’adaptation. Anne Toole est une des scénaristes du jeu, il est donc prometteur de la retrouver dans le même rôle sur ces 2 volumes.
Le premier tome se concentre sur le personnage de Talanah, leader du pavillon des grands chasseurs. J’ai trouvé l’histoire assez convenue et peu marquante, et le graphisme de Ann Maulina est sympa mais un peu trop typé manga pour moi.
Par contre le deuxième tome m’a plus plu… il se penche sur le personnage d’Érend, un des plus intéressant et attachant du jeu, et sur le destin tragique de sa soeur. Le style graphique m’a aussi plus enchanté.
Ces 2 tomes n’ont aucun intérêt si nous n’avez pas joué au jeu, mais je suis content de ma lecture, qui m’a permis de revisiter ce monde passionnant… Il ne me reste plus qu’à jouer au deuxième épisode, « Horizon Forbidden West ».
Cette œuvre devrait toucher bien plus les lecteurs d'origine espagnole. Ce n'est pas mon cas mais j'aime l'histoire et j'ai lu plusieurs ouvrages sur la guerre civile espagnole. José Pablo Garcia adapte en BD un roman de Javier Cercas qui a eu un certain succès en Espagne. Comme le dit Javier qui est mis en scène dans la BD, il s'agit moins d'un roman que d'une histoire réelle d'un épisode minime mais très symbolique de la fin de la guerre. L'écrivain Rafael Sanchez Mazas est un intellectuel co-fondateur de la Phalange et théoricien du fascisme espagnol. A ce titre ses conseils et écrits vont participer au coup d'état contre la République ce qui va mener à la guerre. Plusieurs fois interpellé, il s'en tire grâce à des amitiés de l'autre camp ( Prieto). Arrêté à Barcelone, il fuit lors de son exécution et doit la vie à un soldat républicain qui le laisse partir. Cet épisode et ses suites fait de Mazas un héros à la fin de la guerre. Cercas s'empare de cette notion de héros pour démêler le vrai du faux du récit de Mazas . De fil en aiguille le récit s'équilibre en retrouvant le soldat républicain.
C'est donc un minuscule épisode puisque le sort de la guerre est réglé. Pourtant cela accroche vite grâce au côté romanesque de la situation. En effet pendant ces quelques jours, Mazas va trouver du secours auprès de plusieurs soldats républicains désabusés et avides de retrouver la paix. C'est comme si les auteurs voulaient mettre en avant la vérité historique dans un esprit de réconciliation dans cette guerre fratricide. Le récit se partage en trois parties: une mise en place du projet, la lecture historique et la conclusion du soldat républicain. Le scénario est bien construit autour de ces différents genres historiques, journalistique et romanesques. Malgré trois parties très différentes Garcia réussit à construire un récit cohérent imprégné d'une ambiance où l'humour et la dérision sont présentes pour alléger un sujet toujours sensible en Espagne.
Le graphisme est assez simple avec une forte économie de couleurs. Cela reste toutefois plaisant à lire même si la narration textuelle domine largement.
Une lecture un peu "niche" qui intéressera les passionnés d'histoire en dehors des familles d'origine espagnole.
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La Poursuite du bonheur
Une lecture sympathique. J’aime bien le dessin et la colorisation de Cyril Bonin, avec son trait reconnaissable, très fin, moderne, sur des tons verts et cuivrés agréables. Un rendu moderne plaisant. Il adapte ici un roman que je ne connais pas. L’histoire se laisse lire, même si elle un petit air de déjà-vu. En lisant l’album, j’ai immédiatement pensé au film de Pollack « nos plus belles années » dans lequel un homme et une femme vivent une histoire d’amour hachée et bouleversée par le Maccarthysme, comme c’est le cas ici (même si c’est le frère de Sara et non celui qu’elle aime, Jack, qui en est victime (mais cela à une incidence décisive sur leurs relations). La narration est fluide, agréable, mais l’intrigue manque un peu de rebondissements, d’aspérités, voire de surprises. Tous les personnages donnent l’impression d’être écrasés par l’Histoire et leur destin, et du coup, subissent une voie qui semble tracée d’avance, et ne surprend donc pas assez le lecteur. Mais bon, ça reste quand même, par-delà le travail graphique de Bonin que j’aime toujours autant, un bon roman graphique. Sans doute trop classique.
La Fille du Savant Fou
Mouais. Disons que ça se laisse lire. Mais sans plus me concernant. Il faut dire que j’ai lu l’ensemble dans l’intégrale, et que mon ressenti aurait peut-être été un chouia plus positif si j’avais lu les épisodes par petites touches. C’est un peu lassant au bout d’un moment. Car si c’est du tout public, ça s’adresse quand même avant tout à un jeune lectorat. C’est gentiment amusant, avec des aventures pour de rire, dans lesquelles Argile et son copain Georges le cochon arrivent immanquablement à déjouer les pièges et autres mauvaises ondes du super méchant de l’histoire, le machiavélique professeur W (toujours secondé par son sbire Grischka), ennemi juré du gentil, naïf et maladroit professeur T (le savant père d’Argile donc). C’est clairement à réserver à vos enfants. Le dessin de Sapin, simple et efficace, leur plaira aussi assurément. Note réelle 2,5/5.
Couleur de peau : miel
J'avais beaucoup aimé la lecture de Babybox et j'attendais probablement trop de cette deuxième lecture de Jung. Pourtant la lecture reste agréable grâce à une narration fluide et par moment touchante. Las cette suite d'anecdotes plus ou moins signifiantes sur les thématiques principales ne m'a pas toujours captivé. En effet à travers cette autobiographie chronologique pas à pas Jung mélange ce qui est propre à l'adoption et au déracinement avec ce qui est du ressort d'étapes d'un modèle éducatif occidental. Comme toujours je suis assez dubitatif sur la justesse de souvenirs très anciens. Ainsi pour sortir de la platitude on se retrouve souvent avec un concentré d'épisodes émotionnels où dramatiques. Comme les personnes mises en cause n'ont jamais de droit de réponse je lis toujours ce type de récit avec distance. Même si j'avais trouvé son graphisme plus abouti dans Babybox Jung fait déjà preuve d'une belle maitrise du N&B. Son trait rond est déjà très précis et propose de belles expressions. De plus une grande partie de l'humour qu'introduit Jung passe par sa narration graphique. Cela se lit vite et plaisante mais j'ai trouvé les anecdotes d'un intérêt assez inégal.
Calamity Jane (Bardiaux-Vaïente)
Calamity Jane a eu droit à plusieurs séries en BD et j'en ai déjà lu certaines donc je n'ai pas apprit de nouveau durant ma lecture, mais cela ne m'a pas dérangé parce que ce one-shot est bien fait. Ici, les autrices mélangent bien les scènes qui montrent Calamity Jane tels que le voie la légende de l'ouest américain et ce qu'elle devait être dans la vraie vie. J'ai bien aimé les passages qui étaient dessinés comme si cela venait d'un de ses nombreux feuilletons de l'époque. La personnalité de Calamity est attachante parce que les autrices montrent que derrière son attitude grossière se cachait une femme qui doit survivre dans un monde fait par et pour des hommes très viril. Contrairement à d'autres biographies du même genre, on ne mets pas Calamity Jane sur un piédestal en la montrant femme super-courageuse qui semble avoir aucun défaut. Elle était une humaine avec ses qualités et ses défauts et cela la rends terriblement humane et fascinante. Le dessin est bien sympa et au-dessus de la moyenne qu'on retrouve dans ce type de collection en BD.
Little Big Horn
J'aime bien quand une bande dessinée biographique montre un événement ou au moins une partie de la vie d'un personnage historique au lieu de juste faire un survolé en 44 pages de la vie de quelqu'un. Ici, on parle de la bataille de Little Big Horn de manière réaliste, loin de la glorification posthume qu'à eu Custer, dont le seul vrai fait d'armes au final a été d'êtres un incompétent qui a fini tué par les Amérindiens. On voit aussi les événements qui ont emmené à l'affrontement entre les tuniques bleues et certaines nations amérindiennes, avec des traités bafoués par le gouvernement américain dès qu'on trouve de l'or dans un territoire sacré. La BD résume bien la bataille et le dossier à la fin est un bon bonus et pas le seul intérêt de l'album, comme c'est le cas avec les mauvaises biographies en BD. Le dessin est pas mal et les scènes de combats sont bien dynamiques. Une BD à emprunter si on est intéressé par l'histoire de l'ouest américain.
Comment réussir sa migration clandestine
L’auteur algérien Salim Zerrouki (que je découvre avec cet album) a pris le parti de traiter un sujet d’actualité de plus en plus présent en BD de façon relativement originale. En effet, il va user d’humour noir, d’un cynisme détourné, de situations caricaturales – encore que, on espère qu’elles le sont au moins en partie ? – pour nous montrer l’envers du décor des migrants clandestins cherchant à quitter l’Afrique pour rejoindre une Europe fantasmée. Dès les premières histoires courtes nous sommes fixés. Cette « méthode du parfait petit migrants » n’est ni un guide ni un catalogue sérieux, mais une dénonciation « par la bande » d’horreurs qui elles sont hélas bien réelles. Car sous couvert d’humour, ce sont bien des réalités tangibles qui nous sont montrées : noyades, maltraitances diverses (renforcées si vous êtes noirs !), complicité hypocrite des Européens qui « délèguent » le contrôle de leurs frontières extérieures – et donc la gestion de ces « flux migratoires » à des États clairement peu respectueux des droits humains (voir la monstrueuse séance de torture aux airs d’expérience SM déjantée sous les yeux d’observateurs européens !). Si l’ensemble est inégal, la lecture est agréable et intéressante. Elle renouvelle un peu le traitement du sujet, et parvient à glisser un peu d’humour dans des histoires très glauques.
Barbarone
Voilà une série que j’ai trouvée déroutante. Déroutante en général. Mais aussi par rapport à ce que je connaissais de l’auteur (et je commence à avoir lu pas mal de Gipi !). En effet, j’ai été surpris de retrouver le nom de Gipi sur cette couverture, qui singe – c’est le cas de le dire ! (même si la planète des singes érotomanes n’apparait que dans les premières pages, puis dans la conclusion de ce tome) – celle de pas mal de feuilletons/pulps des années 1950/60. Une couverture qui, par sa présentation, mais aussi ses « avertissements », me laissait penser que j’allais plonger dans une histoire d’humour déjanté et totalement loufoque, un genre qui n’est a priori pas celui dans lequel Gipi se lance habituellement. Après avoir fini ce premier tome, je dois dire que pas mal de questions restent en suspens. Certes, ça n’est pas un gros délire d’humour débile. Mais les esprits cartésiens et autres amateurs de Franco-Belge classique peuvent s’abstenir. Car le casting est on ne peut plus surprenant. En plus de Barbarone, Terrien dont le vaisseau s’est échoué sur une planète perdue, nous avons une flaque de pisse (si si !), un personnage inclassable, Goggo, sorte de géant simplet (dans le cerveau duquel s’est glissé notre flaque de pisse – si si !), et quelques autres personnages improbable (dont uache, sorte de saucisson sur pattes). Résumer l’intrigue est difficile et peu intéressant. Je ne sais pas si Gipi avait d’emblée l’histoire entière en tête. J’ai eu l’impression de lire parfois quelques improvisations. Quant au dessin, ça reste ce qu’il y a de plus classique ici (mais là aussi ceux qui ne connaissent pas son coup de crayon et ne jurent que par du Franco-Belge classique seront déçus). Mais moi j’aime bien son trait nerveux, son crayonné rageur qui donne un rendu faussement brouillon, mais agréable et très lisible. Au final, c’est un album très surprenant, qui va interroger ceux qui découvrent l’auteur comme ceux qui le connaissent bien, tant il livre ici quelque chose de foutraque et hors des sentiers battus – y compris par lui-même. A voir ce que ça va donner par la suite…
Lebensborn
Un album qui met en lumière un aspect peu connu de la seconde guerre mondiale, la création de pouponnières par le IIIe Reich afin de peupler son empire d'enfants aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Les fameux Lebensborn, ils étaient situés principalement en Norvège et en Allemagne. Un programme de purification aryenne chapeauté par la SS. Un album qui n'est pas présenté sous la forme d'un documentaire, mais par le biais d'une enquête familiale initiée par la mère de l'autrice, elle est née dans un Lebensborn en Norvège. Elle va retrouver de la famille et découvrir que son père était un SS. Un récit bien construit, il m'a permis de m'instruire sur ces maternités de la honte et de m'attacher à tout ce petit monde qui gravite autour de la mère d'Isabelle Maroger. Par contre, malgré cet attachement, il m'a manqué de l'émotion pour être complètement comblé. Un témoignage historique nécessaire pour faire connaître cette facette du nazisme. Le dessin d'Isabelle Maroger est simple, expressif et va à l'essentiel. Pas d'esbroufes. Une ligne fluide, elle manque cependant de dynamisme. Une colorisation en adéquation avec ce style graphique. Une mise en page aérée. Très sympa. Lecture conseillée.
Horizon Zero Dawn
Je réalise bien que les adaptations de jeux vidéo en BD sont rarement de qualité, mais j’ai beaucoup aimé le jeu « Horizon Zero Dawn », les critiques des comics sont plutôt bonnes, et surtout, l’équipe de Guerrilla Games a contribué à l’adaptation. Anne Toole est une des scénaristes du jeu, il est donc prometteur de la retrouver dans le même rôle sur ces 2 volumes. Le premier tome se concentre sur le personnage de Talanah, leader du pavillon des grands chasseurs. J’ai trouvé l’histoire assez convenue et peu marquante, et le graphisme de Ann Maulina est sympa mais un peu trop typé manga pour moi. Par contre le deuxième tome m’a plus plu… il se penche sur le personnage d’Érend, un des plus intéressant et attachant du jeu, et sur le destin tragique de sa soeur. Le style graphique m’a aussi plus enchanté. Ces 2 tomes n’ont aucun intérêt si nous n’avez pas joué au jeu, mais je suis content de ma lecture, qui m’a permis de revisiter ce monde passionnant… Il ne me reste plus qu’à jouer au deuxième épisode, « Horizon Forbidden West ».
Les Soldats de Salamine
Cette œuvre devrait toucher bien plus les lecteurs d'origine espagnole. Ce n'est pas mon cas mais j'aime l'histoire et j'ai lu plusieurs ouvrages sur la guerre civile espagnole. José Pablo Garcia adapte en BD un roman de Javier Cercas qui a eu un certain succès en Espagne. Comme le dit Javier qui est mis en scène dans la BD, il s'agit moins d'un roman que d'une histoire réelle d'un épisode minime mais très symbolique de la fin de la guerre. L'écrivain Rafael Sanchez Mazas est un intellectuel co-fondateur de la Phalange et théoricien du fascisme espagnol. A ce titre ses conseils et écrits vont participer au coup d'état contre la République ce qui va mener à la guerre. Plusieurs fois interpellé, il s'en tire grâce à des amitiés de l'autre camp ( Prieto). Arrêté à Barcelone, il fuit lors de son exécution et doit la vie à un soldat républicain qui le laisse partir. Cet épisode et ses suites fait de Mazas un héros à la fin de la guerre. Cercas s'empare de cette notion de héros pour démêler le vrai du faux du récit de Mazas . De fil en aiguille le récit s'équilibre en retrouvant le soldat républicain. C'est donc un minuscule épisode puisque le sort de la guerre est réglé. Pourtant cela accroche vite grâce au côté romanesque de la situation. En effet pendant ces quelques jours, Mazas va trouver du secours auprès de plusieurs soldats républicains désabusés et avides de retrouver la paix. C'est comme si les auteurs voulaient mettre en avant la vérité historique dans un esprit de réconciliation dans cette guerre fratricide. Le récit se partage en trois parties: une mise en place du projet, la lecture historique et la conclusion du soldat républicain. Le scénario est bien construit autour de ces différents genres historiques, journalistique et romanesques. Malgré trois parties très différentes Garcia réussit à construire un récit cohérent imprégné d'une ambiance où l'humour et la dérision sont présentes pour alléger un sujet toujours sensible en Espagne. Le graphisme est assez simple avec une forte économie de couleurs. Cela reste toutefois plaisant à lire même si la narration textuelle domine largement. Une lecture un peu "niche" qui intéressera les passionnés d'histoire en dehors des familles d'origine espagnole.