Les derniers avis (44 avis)

Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Le Roi Méduse
Le Roi Méduse

Près de 300 pages qui n'ont pas été totalement une partie de plaisir il faut bien l'avouer. Lire du Brecht Evens demande une certaine exigence. Déjà sur le plan graphique c'est beau, un travail incroyable même, mais il faut parfois décrypter les enchevêtrements de couleurs de certaines planches. L'histoire est centrée sur un père et son fils, et en quelque sorte eux contre le reste du monde. Un certain relent de complotisme se fait sentir. J'ai pensé en effet au film Captain Fantastic avec Viggo Mortensen. Ça manque parfois de rythme, on ne sait pas trop où l'auteur veut en venir. Pour autant je pense que je me laisserai tenter un jour par le tome 2.

25/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Tarzan l'homme-singe
Tarzan l'homme-singe

Une énième adaptation du célèbre roman de Rice Burroughs. Plus proche du film « Greystoke » (avec Christophe Lambert – film que j’avais bien aimé à l’époque) que des versions Disney ou Weissmuller (dont j’adorais les films, qui me faisaient peur, lorsque je les avait vu tout gamin, mais qu’il me serait impossible aujourd’hui de regarder sans m’énerver ou m’ennuyer). Un joli dossier final rappelle d’ailleurs sur plusieurs pages l’histoire du roman et de ses premières adaptations. Pour ce qui est de ce premier tome (d’un diptyque), nous avons l’histoire de l’arrivée des parents de Lord Greystoke/Tarzan jusqu’à sa rencontre avec « Jane » (qui arrive sur la toute fin de l’album). Ça se laisse lire, mais ça ne m’a pas emballé plus que ça. En partie parce que la narration – essentiellement au style indirect – est assez monotone. Et pleine de naïveté dans certaines expressions ou idées (comment cet « homme-singe » peut-il différencier et reconnaitre plusieurs accents de langages de « Blancs » ?). J’ai aussi trouvé le dessin inégal. En particulier certains détails effacés en arrière-plan ne me conviennent pas. Mais il est quand même lisible et la colorisation est parfois très jolie pour les sous-bois. Après bien d’autres, Corbeyran livre sa version de Tarzan. Je suis resté sur ma faim pour ce tome inaugural en tout cas. Note réelle 2,5/5

25/01/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Une vingtaine
Une vingtaine

Voici un recueil de plusieurs histoires courtes de Sébastien Lumineau aussi connu en tant qu'Imius, signature qu'on voit sur certaines planches. C'est une époque fanzinat de la fin des années 1990 dont je ne suis pas spécialiste. Pour ma part je n'avais jamais entendu parler du Journal de Judith et Marinette, qui semble orienté au jeune public vu la tonalité de certaines histoires. Par exemple on a des histoires sur une fratrie de jeunes et pauvres bûcherons dans la montagne qui n'obéissent pas à leurs parents, puis les frères se liguent contre l'un d'eux, le chouchou des parents. On a aussi des pages plus courtes et muettes façon strips avec un chien qui se prend des lampadaires, prémices de Fido face à son destin. Je ne suis pas forcément fan de ce chien mais sur l'ensemble et avec un graphisme noir et blanc pouvant varier de style et faisant montre d'une belle maitrise, cela se laisse lire.

25/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Magus
Magus

Aucune indication de lieu ou de date pour cette série, qui semble toutefois vouloir se situer dans une région d’Europe longtemps indéfinie (on devine dans le troisième tome que c’est censé se trouver dans le sud-ouest de la France), durant le moyen-âge « classique » (XIIème/XIIIème siècles). Mais du coup, à cette époque, les autorités ecclésiastiques et politiques/militaires étaient bien installées, et j’ai eu du mal à croire/accepter certains détails de l’intrigue, comme cette « armée » privée pillant et dépouillant les cadavres, sans que cela ne soit problématique. C’est du médiéval fantastique qui amène dans une intrigue plus classique des personnages jouant de la magie/sorcellerie. Pourquoi pas ? Mais ici ça ne m’a pas emballé plus que ça. Si le début de l’histoire est dramatique et rythmé, il y a pas mal de passages moins dynamiques, un peu trop longs. Et, comme souvent, je n’ai pas toujours été convaincu par l’apport du fantastique. Mais, ceci étant dit, les trois tomes se laissent lire. C’est aussi que le dessin et la colorisation font plutôt bien le boulot. C’est lisible et assez agréable (peut-être des visages un peu trop « carrés » - mais moins souvent que ceux d’Hermann).

25/01/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Almudena - Le Temps d'un été
Almudena - Le Temps d'un été

Une série mignonne sur l'adolescence et la découverte d'une culture, mais sans grande envolée. C'est une BD ni honteuse ni géniale, qui plaira sans doute plus aux jeunes. En lisant la BD, j'ai eu l'impression de relire une sorte de La Saveur du Printemps, tant au niveau de l'histoire que du dessin. C'est plutôt rond et mignon, avec des grandes bouches ouvertes (trope qui m'énerve un peu), mais ça fait le café. Je note une chouette utilisation des couleurs, mais niveau dessin ça reste assez léger à mon goût. Pour l'histoire, c'est simple, presque trop. On a une jeune ado qui a la tête bien sur les épaules (contrairement à sa mère) et qui va passer trois mois avec son père Guatémaltèque qu'elle ne connait pas. L'histoire se déroule assez classiquement, avec des réactions d'une ado face à un père inconnu, la découverte de sa langue (l'espagnol qu'elle ne connait pas du tout) et différentes choses autour. Je suis juste très content qu'il n'y ai pas eu de romance casée au milieu, ce qui est agréable. Mais malheureusement je trouve qu'on reste en surface. Il n'y a que peu de réelles interrogations sur la communication avec la barrière de la langue, malgré une touchante idée finale, on manque de précision sur le Guatémala et ce qu'a connu ce pays (il n'a pas émigré par hasard), sur la gentrification évoquée mais sans réel développement, sur des questions de racisme structurel du pays (seulement évoqué). Je comprends les intentions de l'auteur sur le lien entre le père et la fille, mais j'avoue qu'au-delà des bons sentiments et des moments de joie, ça manque de corps. J'aurais aimé que certains sujets soient abordés frontalement et franchement, pas juste évoqué et ensuite résolu aussi vite. J'ai conscience que la BD s'adresse à des plus jeunes et peut amener à des réflexions nombreuses (gentrification, homosexualité, migration, liens familiaux ...) et plusieurs fois amenées intelligemment. C'est pas bête ni facile dans les sujets, c'est juste parfois un peu trop survolé. L'adulte que je suis y trouve bien moins son compte, tout simplement.

25/01/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Aux soirs de grande ardeur
Aux soirs de grande ardeur

Passionné d’Histoire et d’archéologie, Nicolas Puzenat prend soin de le préciser au début du livre, « Aux soirs de grande ardeur » est avant tout un récit de fiction qui ne recherche pas l’exactitude historique, et on lui sait gré de cette honnêteté ! Pour cela, il s’est tout de même inspiré des travaux des spécialistes pour raconter cette histoire qui se déroule pendant la révolution néolithique, où l’humanité découvrait l’agriculture et l’élevage, abandonnait le nomadisme pour se sédentariser. Il sera difficile de ne pas faire le rapprochement avec son diptyque Mégafauna, qui était davantage une uchronie médiévale fantaisiste. Comme pour son prédécesseur, « Aux soirs de grande ardeur » permet à son auteur d’y développer plusieurs thématiques sur la manière dont fonctionne une société humaine, notamment avec sa hiérarchie, ses croyances et ses mythes. De ce point de vue, c’est assez crédible, et l’ouvrage souligne amèrement que le pouvoir a toujours été voué à la corruption et d’abord dans l’intérêt de ceux qui le détiennent avant celui de leurs citoyens. Mais contrairement à Mégafauna, la société décrite ici est très patriarcale, et à ce titre plus proche de notre réalité, les femmes n’ayant que des fonctions subalternes, même si les choses ont — heureusement — bien évolué depuis la montée en puissance des mouvements féministes. Mais le récit est aussi une histoire d’amour mettant en scène Manakor, cette jeune servante un peu potelée qui fantasme secrètement sur son maître Kaal, qui, quant à lui, semble totalement indifférent à ses suppliques silencieuses. Sous les conseils toxiques de sa chuchoteuse, qui n’est autre que sa grand-mère, Manakor va devoir faire la part des choses en faisant davantage confiance à sa propre intuition. Car c’est ici l’élément fantastique du récit, une croyance selon laquelle les humains ont tous leur chuchoteur dédié, sorte de fantôme d’un ancêtre ou d’un parent représentant cette petite voix intérieure qui nous est tant familière, mais qui dans le récit apparaît comme négative et illustre bien la façon dont peuvent naître les superstitions. Quant à la « potentielle » histoire d’amour, d’abord à sens unique, elle va évoluer vers une sorte de triangle amoureux, avec l’irruption de la jeune nomade Ferline, amante secrète de Kaal, dès lors que l’incendie de forêt obligera les habitants à quitter la cité. Et c’est un autre élément qui servira de toile de fond à l’histoire : un énorme incendie qui ravage la forêt environnante et sera le catalyseur d’une quête initiatique pour Kaal et sa servante. On serait bien tenté de faire un rapprochement avec les « mégafeux » qui se manifestent de plus en plus fréquemment dans notre monde actuel — notamment les plus récents qui ont dévasté des quartiers entiers de Los Angeles — en les voyant comme le symptôme d’un bouleversement de la société. Dans le livre, c’est le nomadisme qui se confronte à la sédentarisation (on peut juste supposer que l’incendie est un acte malveillant de la part de ceux qui désapprouvent l’arrivée du progrès puisque cela n’est pas dit explicitement). Dans notre réalité, les effets du changement climatique menaçant de plus en plus le confort de nos sociétés. Le dessin de Nicolas Puzenat reste toujours aussi fouillé, avec force détails sur l’architecture, les outils, les armes et les parures en usage il y 10 000 ans. On apprécie beaucoup son côté « artisanal », antithèse d’un certain académisme un peu lisse que l’on vérifie souvent dans la bande dessinée, qui amène beaucoup de fraîcheur à la narration. On relèvera également l’effort sur la mise en couleur, en particulier dans la représentation des paysages forestiers, indifférents et pourtant fragiles face à la menace du feu. Si la narration est peut-être un peu moins prenante que Mégafauna, l’ouvrage vaut davantage pour son aspect documentaire et sociologique, sous la loupe du conteur qu’est Nicolas Puzenat. La conclusion arrive comme une ode à la liberté, où l’on découvrira une Manakor littéralement transfigurée, résultat d’une quête initiatique accomplie.

25/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Prince Valiant
Prince Valiant

Prince Valiant est un monument à l'ancienne, celles des années 1930 et 1940, même si sa parution s'est étalée jusqu'aux années 70. Elle mélange épopée médiévale, mythologie et aventure héroïque avec un héros à la fois noble et humain, en quête de justice et d’honneur dans des royaumes lointains. L'atout majeur de Prince Valiant réside dans son dessin magistral. Dans la lignée des Alex Raymond (Flash Gordon) autres autres Burne Hogarth (Tarzan), Hal Foste présente de planches virtuoses aux héros parfaits et aux décors à grand spectacle. A travers des planches d’une grande richesse visuelle, il capture l'esprit chevaleresque à l'ancienne avec des décors somptueux et des personnages expressifs. L’utilisation du format de page entière permet une immersion totale, et les illustrations demeurent impressionnantes même après plusieurs décennies. Les intrigues elles-mêmes, toutefois, ont nettement plus vieilli et il est difficile de passer outre leur aspect désuet, avec des stéréotypes de genre ou des dialogues un peu lourds. Si l'on y arrive, on peut tout demême profiter de leur côté épique, de leur rythme soutenu et de quelques personnages secoindaires bien développés, comme Sir Gawain ou la princesse Aleta. Malheureusement, même si je n'ai pas eu le courage de lire toute la série, j'en ai lu suffisamment pour retrouver quelques trames répétitives. Et surtout, c'est la narration textuelle qui est dure à surmonter pour un lecteur moderne. C'est cette narration à l'ancienne avec le texte qui accompagne l'image en se plaçant à ses côtés plutôt que de s'insérer dedans, et sans bulle même quand les personnages parlent. Ce type denarration est trop proche du livre illustré pour moi et m'empêche de profiter d'une lecture fluide. En somme, Prince Valiant est un grand classique de l'âge d'or des comic strips d'aventure à l'ancienne qui, même s’il a vieilli pour ce qui est des intrigues et de la narration, reste superbe visuellement.

25/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Fish girl
Fish girl

Curieuse lecture. Je suis assez mitigée, entre d'un côté mon appréciation de l'idée et du sous-texte de l'histoire et de l'autre le rythme et la narration souvent un peu mous. Commençons par le positif : l'histoire. Dans Fish Girl, nous suivons... Fish Girl. Oui, la malheureuse sirène enfermée dans cette étrange maison aquarium n'a pas de nom (du moins au début). Elle n'existe pas vraiment en dehors de sa relation avec la pieuvre, son amie de toujours, et Neptune, dieu des mers et père de la jeune fille. Son existence jusque là se résume à répéter inlassablement la même journée, à se cacher du regard des visiteur-euse-s et à récolter des pièces pour son père. Sauf que tout change lorsque Livia, une jeune fille venue visiter avec sa mère, décide de sortir du chemin de la visite et rencontre la sirène. Les deux décident de devenirs amies, chacune étant fascinée par l'autre. Livia lui donne un nom, l'envie de voir le monde au delà de l'aquarium et lui fait réaliser que son monde n'est peut-être pas vraiment celui qu'elle croyait jusqu'à présent. Voilà, une bonne petite histoire sur la liberté, l'équilibre et le lien avec la nature, sur la conscience de l'être aussi, le tout avec des allures de La Petite Sirène. Vraiment, l'histoire est sympathique. Malheureusement, comme dit en introduction, le découpage de l'action, de la narration, est assez lent et étrangement saccadé. Il y a plusieurs passages contemplatifs bienvenus, mais certains m'ont surtout semblés plomber l'ambiance, casser le rythme et la narration entretenus jusqu'à présent. Le récit reste beau et intéressant, encore une fois, mais son rythme étrange gâche un peu la forme selon moi.

25/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Chandelle du bon roy Henri
La Chandelle du bon roy Henri

Suite au succès de leur album précédent, Le Royal Fondement, Philippe Charlot et Eric Hübsch renouvellent l'expérience avec un nouveau roi, cette fois Henri IV, et une nouvelle affliction médicale que ce dernier subit, tout aussi intime et honteuse que celle de Louis XIV. Du fait de ses multiples frasques sexuelles, le bon roy Henri souffrait en effet de problèmes d'urètre et d'un rétrécissement d’origine blennorragique qui l'empêchait de... pisser sereinement. Pour le dire plus crûment, il n'arrivait à pisser quelques gouttes par-ci par-là et devait être en permanence suivi d'un porte-pot pour se soulager en toute occasion. Et cette BD nous raconte comment son médecin a fini par trouver une solution, non sans aide extérieure. Si la recette est la même, il y a quelque chose qui marche un peu moins bien dans cet album que dans Le Royal Fondement. Ça ne tient pas au dessin qui est toujours très bon. La mise en scène est bonne et claire, les décors sont soignés, les personnages sont vivants et agréables, et j'ai même trouvé que le roi Henri IV affichait ici et là une bouille qui n'est pas sans rappeler certains personnages de Gotlib. L'histoire pour sa part est bien rythmée et plutôt amusante, tout en donnant le ton de l'ambiance qui pouvait régner à Paris sous Henri IV. Mais voilà, elle n'est que gentiment amusante. Le Royal Fondement avait un aspect instructif sur la médecine de l'époque et sur l'affliction de Louis XIV qui est ici un peu plus léger avec Henri IV. J'ai notamment été embrouillé par cette histoire de chandelle qui est en réalité une canule. Quant à l'histoire d'hypnose qui vient s'y ajouter, j'ai bien l'impression qu'on est en pleine fiction et ça rend plus burlesque et moins crédible le sujet historique. De même, le complot de l'abbé ainsi que la romance entre la jolie campagnarde et le romantique hypnotiseur sont assez cousus de fil blanc. Rien n'est mauvais dans cet album qui se lit avec plaisir et un certain intérêt, mais il marque moins la mémoire que son prédécesseur des mêmes auteurs. Le souci vient peut-être de la comparaison ou de la perte de l'effet de surprise, car il est très possible que si j'avais lu cet album là seulement je l'aurais trouvé très bien.

25/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Chroniques de l'île perdue
Chroniques de l'île perdue

Chroniques de l'île perdue, c'est une histoire d'aventure horrifique jeunesse qui cherche à aborder le sujet des traumas et des relations familiales compliquées d'un point de vue de jeune enfant. En effet, l'île éponyme est en réalité la métaphore, la représentation des peurs et des traumas d'un enfant, perdu entre son espoir et ses pensées destructrices. Beaucoup de personnages ou d'éléments de l'île marquent une partie de la psyché enfantine. Le fond de l'histoire est intéressant mais j'avoue que certaines partie restent floues, comme le rôle concret que joue lae gardien-ne de l'île. J'ai compris qu'iel gardait et protégeait l'endroit, donc par conséquent l'enfant, mais je n'arrive pas à mettre le doigt sur sa symbolique concrète. Ce petit côté flou sur la fin (et sur quelques autres aspects du récit) est d'ailleurs ce qui m'empêche de monter la note davantage. Le dessin d'Anne Montel est joli, assez doux. Elle joue bien avec le contraste entre les designs très mignons des personnages et les horreurs de la situation.

25/01/2025 (modifier)