Alors, la composition graphique, franchement, elle est top. Les effets de trame sur ces encres noires, ça donne vraiment de la texture, de la profondeur aux dessins. Et puis les arabesques colorées, c’est pas juste joli, ça rajoute une vraie dimension poétique, une intensité qui te fait ressentir chaque scène. C’est le genre de visuel où tu t’arrêtes sur chaque page juste pour observer, parce que chaque détail te parle d’une manière différente.
Mais au-delà de l’aspect graphique, ce que j’ai trouvé génial, c’est la manière dont l’histoire se déroule. Les deux personnages, au début, ils sont vraiment liés par quelque chose de très pur, presque une sorte de fusion enfantine. On dirait que leur existence dépend d’une symbiose, un peu comme si l’un ne pouvait pas vivre sans l’autre, et ça, c’est beau. C’est ce genre de lien qu’on vit tous à un moment donné, quand on est tout petits ou même dans certaines relations adultes, tu sais, cette dépendance naturelle.
Sauf qu’au fur et à mesure, ça commence à déraper. Ce lien qui semblait invincible devient presque oppressant. Ça glisse doucement vers la folie, puis l’incompréhension. On sent qu’ils ne se comprennent plus, qu’ils se perdent dans leurs propres délires, leurs peurs, et ça devient de plus en plus tendu. C’est là que l’histoire prend une autre direction, avec cette séparation qui arrive comme un coup de tonnerre. On passe d’une sorte d’unité à la plus totale solitude, et c’est ça qui est fort : cette évolution, ce changement radical.
Et au fond, l’histoire c’est ça. C’est une parabole, mais pas une parabole simpliste, hein. C’est vraiment mystique. Ça parle de l’orgueil et de l’humilité, ces deux forces opposées qui façonnent nos vies. L’orgueil, c’est ce qui les pousse à se perdre dans cette quête de pouvoir, de contrôle, de vouloir être plus fort, plus indépendant, à se croire invincibles. Et l’humilité, c’est ce qu’ils perdent en chemin. Ce moment où tu réalises que l’humilité, c’est la clé, mais que parfois, c’est trop tard. Ça te met une claque, parce que tu te dis que c’est exactement ça dans la vie : on se perd souvent dans nos envies, notre égo, et on oublie de rester connecté à ce qui compte vraiment.
Bref, c’est vraiment bien construit, tout ça. L’histoire, les dessins, l’évolution des personnages, ça nous fait réfléchir tout en nous emportant dans un univers qui est à la fois poétique, intense et tragique. C’est le genre d’histoire qui te reste avec toi longtemps après avoir tourné la dernière page.
Un premier tome qui fait bien plus que planter le décor, le XIIe siècle au Proche-Orient, au temps des croisades.
La Chevalerie estoye :
- moult belles paroles
- un brin de bravousre
- et à la fin tu mourroye.
du Guesclin
Séraphine, une femme de caractère, est forgeronne, elle prend la direction de Jérusalem pour recruter des mercenaires afin de protéger son village des croisés. Elle va en recruter sept, évidemment la référence aux Sept Samouraï d'Akira Kurosawa saute aux yeux, ils sont de cultures et d'horizons différents et c'est cette diversité qui apporte du piment au récit. Ce casting aux petits oignons m'a plongé dans une aventure épique et comique tout en mettant un taquet aux religions (elles sont à l'origine de nombreuses atrocités), et particulièrement au catholicisme, extrait : "... le croisé est content de mourir. Que ce soit au combat ou en ayant la chtouille, il aura gagné sa place au paradis. Et tout lui sera pardonné. Absolument tout.".
L'intrigue suit le déroulé du film dont il s'inspire, pas de véritables surprises donc. Séraphine et nos sept mercenaires sont attachants et bien plus complexes qu'on pourrait le croire au premier abord. Un petit zoom sur Galcerand, une sorte de clone de Don Quichotte.
Un récit chevaleresque et captivant qui retranscrit cette période historique sur un ton décalé avec cette ambiance burlesque et sanglante. Le rythme est maîtrisé, équilibré et accompagné de dialogues qui font mouche.
Cet album est une ode à la fraternité et à la diversité.
Un plaisir de lecture qui est accentué par ce visuel stylisé hyper dynamique et rehaussé par un choix judicieux des aplats de couleurs. L'ambiance ainsi créée est en symbiose avec le ton décalé du récit. Une mention spéciale pour la variété des designs des personnages.
Et pour enfoncer le clou, la mise en page et les cadrages spectaculaires en mettent plein la vue.
Superbe !
Bravo monsieur Arthur De Pins.
Vivement le second et dernier tome.
Coup de cœur.
Le photographe est sans conteste l'une des meilleures BD qu'il m'ait été donné de lire à ce jour. Je me suis enquillé les trois tomes tel le goinfre. Pourtant, l'idée de mêler photographies et dessin ne m'enchantait pas plus que ça, mais il y a un vrai jeu avec les clichés. Certains sont biffés, comme recalés, d'autres arrivent comme un contrepoint, ou comme une formidable ouverture. C'est génial.
Le dessin est top. le récit tout autant. On apprend des trucs incroyables qui cassent les clichés et les idées reçues. Et c'est une histoire vraie !
C'est une des rares BD pour laquelle j'ai consenti à faire l'acquisition d'une version luxueuse avec tirages de photos et coffret...
Depuis, Emmanuel Guibert occupe une bonne place dans mon panthéon personnel.
C'est un peu dur pour moi d'écrire un avis positif parce que je ne sais pas quoi ajouter de plus à ce qui a déjà été écrit. Cela va donc être un avis assez court.
Le récit traite de thèmes actuels que j'ai déjà lus au moins une bonne douzaine de fois en BD, mais le traitement est tellement original que cela ne m'a pas gêné. Non seulement le scénario est prenant, mais il est aussi très surprenant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. La fin est à la fois surprenante et logique. En fait, tout le récit est bien construit du début jusqu'à la fin. Le caractère des personnages est bien défini et ils se complètent bien. Le dessin est pas mal non plus.
J'ai bien hâte de voir les prochaines productions de cet auteur très talentueux !
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large.
Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !
Globalement, je suis du même avis que Canarde, sans compter qu'à moi aussi, L'odeur du fer a rappelé bien des références dont Christopher Hittinger et Joe Daly (Dungeon Quest) sont les principales. Mais le charme de cette BD a su produire chez moi un effet narcotique certain. Même ses défauts m'ont séduit, c'est dire...
Tout d'abord, il y a l'édition en elle-même : le format est agréable, tout comme cet effet Grip quand on l'empoigne. M'est avis que ça ne doit pas être super écolo, mais bon, si on compare l'industrie BD à celle de la bagnole, y a point photo !
La couverture est très chouette : effet métallique du titre légèrement gaufré, couleurs chatoyantes.
Et bien entendu, c'est le dessin la raison principale de ma satisfaction. Il est plein de finesse. Le mélange des genres ne m'a absolument pas perturbé, bien au contraire. J'ai trouvé ça vraiment original, ce qui m'a d'ailleurs rappelé une autre BD : Les derniers jours d'un immortel. Oui, ce dessin est plein de charmes avec son petit côté indé : finesse des traits je le disais, mais aussi justesse des pauses, expressions des visages dont les formes sont quelquefois à la limite de l'abstraction, détails des paysages ou des contextes urbains, quand il faut, où il faut, sans écraser les cases, juste ce qu'il faut pour générer une ambiance forte... Bref : c'est frais comme un gardon.
Le scénario est bien et dit quelque chose de notre époque, surtout dans sa conclusion (mais chuuuuutttt). On pourra aisément formuler des griefs concernant les situations qui se dénouent parfois trop rapidement (la rencontre avec le mage), ou bien contre certains événements peu voire pas expliqués du tout, au risque de rendre l'histoire un brin opaque (on ne saura pas grand chose du réveil du fameux démon...). Mais c'est aussi ce qui fait la force de cette histoire : on est avec les protagonistes, on suit leurs aventures qui percutent parfois les événements (la "Grande Histoire" dirait-on d'une BD historique), mais les personnages s'efforcent de tracer leur propre chemin (ce qui est une philosophie de vie à laquelle je suis très sensible).
Enfin, j'aime les personnages Ambre et Elaine, originaux à souhait. J'aime les questionnements d'Elaine, questionnements qui la conduiront à l'émancipation de ses maitres et de la guilde à laquelle elle appartient.
Un coup de cœur n'est pas nécessairement une œuvre parfaite, mais il est coup de cœur parce qu'il sait toucher une part intime en soi. Alors oui, je crois pouvoir dire que L'odeur du fer est un coup de cœur.
Alors là, j'ai été surpris. En feuilletant très rapidement (pour ne pas me spoiler moi-même), j'avais la sensation que c'est un ersatz post-apo de Les Légendaires et de survival façon Seuls : des personnages très sérieux dans un univers enfantin mais avec leurs traits de caractère bien tranchés, dans un univers laissant présagé des surprises régulières.
Alors effectivement les caractères kawai sont stéréotypés et les surprises sont régulières. Mais des stéréotypes plus contemporains: l'otaku, la révoltée, l'influenceuse... et les surprises ne sont pas tant dans les gros changements de direction mais dans la manière : est-ce une oeuvre à destination de jeunes-jeunes ou de jeunes adultes? Car ça défouraille parfois sérieusement! Avec des scènes bien appuyées sur l'addiction, le racisme etc.
Ca défouraille mais parfois dans la bonne humeur, on croit voir des Kenny de South Park partout: il/elle est supposé mourir/être mort? Pouf-pam, le revoilà comme dans un serial de Batman des 60s. Et ces fiches de personnages de début de chapitre, un régal; et intéressantes à relire au fil de l'histoire. Bien que les objectifs des différents personnages peuvent alourdir la compréhension, je trouve que la trame globale reste claire mais si elle est parfois tirée par les cheveux.
De beaux clins d'oeil à de grandes oeuvres comme Akira comme exemple le plus voyant, des petites private jokes casées discrètement entre 2 cases, beaucoup de petites choses incitent à la relecture et rendent le prix d'autant plus attraant.
Pour le dessin dynamique, la colorisation poussée mais évitant le flashy, les décors, les couvertures façon Mutafukaz, je dis oui, c'est pétillant et agréable à lire, on a tous passé de bons moments en compagnie de ces pauvres alevins.
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Soli Deo Gloria
Alors, la composition graphique, franchement, elle est top. Les effets de trame sur ces encres noires, ça donne vraiment de la texture, de la profondeur aux dessins. Et puis les arabesques colorées, c’est pas juste joli, ça rajoute une vraie dimension poétique, une intensité qui te fait ressentir chaque scène. C’est le genre de visuel où tu t’arrêtes sur chaque page juste pour observer, parce que chaque détail te parle d’une manière différente. Mais au-delà de l’aspect graphique, ce que j’ai trouvé génial, c’est la manière dont l’histoire se déroule. Les deux personnages, au début, ils sont vraiment liés par quelque chose de très pur, presque une sorte de fusion enfantine. On dirait que leur existence dépend d’une symbiose, un peu comme si l’un ne pouvait pas vivre sans l’autre, et ça, c’est beau. C’est ce genre de lien qu’on vit tous à un moment donné, quand on est tout petits ou même dans certaines relations adultes, tu sais, cette dépendance naturelle. Sauf qu’au fur et à mesure, ça commence à déraper. Ce lien qui semblait invincible devient presque oppressant. Ça glisse doucement vers la folie, puis l’incompréhension. On sent qu’ils ne se comprennent plus, qu’ils se perdent dans leurs propres délires, leurs peurs, et ça devient de plus en plus tendu. C’est là que l’histoire prend une autre direction, avec cette séparation qui arrive comme un coup de tonnerre. On passe d’une sorte d’unité à la plus totale solitude, et c’est ça qui est fort : cette évolution, ce changement radical. Et au fond, l’histoire c’est ça. C’est une parabole, mais pas une parabole simpliste, hein. C’est vraiment mystique. Ça parle de l’orgueil et de l’humilité, ces deux forces opposées qui façonnent nos vies. L’orgueil, c’est ce qui les pousse à se perdre dans cette quête de pouvoir, de contrôle, de vouloir être plus fort, plus indépendant, à se croire invincibles. Et l’humilité, c’est ce qu’ils perdent en chemin. Ce moment où tu réalises que l’humilité, c’est la clé, mais que parfois, c’est trop tard. Ça te met une claque, parce que tu te dis que c’est exactement ça dans la vie : on se perd souvent dans nos envies, notre égo, et on oublie de rester connecté à ce qui compte vraiment. Bref, c’est vraiment bien construit, tout ça. L’histoire, les dessins, l’évolution des personnages, ça nous fait réfléchir tout en nous emportant dans un univers qui est à la fois poétique, intense et tragique. C’est le genre d’histoire qui te reste avec toi longtemps après avoir tourné la dernière page.
Knight club
Un premier tome qui fait bien plus que planter le décor, le XIIe siècle au Proche-Orient, au temps des croisades. La Chevalerie estoye : - moult belles paroles - un brin de bravousre - et à la fin tu mourroye. du Guesclin Séraphine, une femme de caractère, est forgeronne, elle prend la direction de Jérusalem pour recruter des mercenaires afin de protéger son village des croisés. Elle va en recruter sept, évidemment la référence aux Sept Samouraï d'Akira Kurosawa saute aux yeux, ils sont de cultures et d'horizons différents et c'est cette diversité qui apporte du piment au récit. Ce casting aux petits oignons m'a plongé dans une aventure épique et comique tout en mettant un taquet aux religions (elles sont à l'origine de nombreuses atrocités), et particulièrement au catholicisme, extrait : "... le croisé est content de mourir. Que ce soit au combat ou en ayant la chtouille, il aura gagné sa place au paradis. Et tout lui sera pardonné. Absolument tout.". L'intrigue suit le déroulé du film dont il s'inspire, pas de véritables surprises donc. Séraphine et nos sept mercenaires sont attachants et bien plus complexes qu'on pourrait le croire au premier abord. Un petit zoom sur Galcerand, une sorte de clone de Don Quichotte. Un récit chevaleresque et captivant qui retranscrit cette période historique sur un ton décalé avec cette ambiance burlesque et sanglante. Le rythme est maîtrisé, équilibré et accompagné de dialogues qui font mouche. Cet album est une ode à la fraternité et à la diversité. Un plaisir de lecture qui est accentué par ce visuel stylisé hyper dynamique et rehaussé par un choix judicieux des aplats de couleurs. L'ambiance ainsi créée est en symbiose avec le ton décalé du récit. Une mention spéciale pour la variété des designs des personnages. Et pour enfoncer le clou, la mise en page et les cadrages spectaculaires en mettent plein la vue. Superbe ! Bravo monsieur Arthur De Pins. Vivement le second et dernier tome. Coup de cœur.
Le Photographe
Le photographe est sans conteste l'une des meilleures BD qu'il m'ait été donné de lire à ce jour. Je me suis enquillé les trois tomes tel le goinfre. Pourtant, l'idée de mêler photographies et dessin ne m'enchantait pas plus que ça, mais il y a un vrai jeu avec les clichés. Certains sont biffés, comme recalés, d'autres arrivent comme un contrepoint, ou comme une formidable ouverture. C'est génial. Le dessin est top. le récit tout autant. On apprend des trucs incroyables qui cassent les clichés et les idées reçues. Et c'est une histoire vraie ! C'est une des rares BD pour laquelle j'ai consenti à faire l'acquisition d'une version luxueuse avec tirages de photos et coffret... Depuis, Emmanuel Guibert occupe une bonne place dans mon panthéon personnel.
L'Héritage fossile
C'est un peu dur pour moi d'écrire un avis positif parce que je ne sais pas quoi ajouter de plus à ce qui a déjà été écrit. Cela va donc être un avis assez court. Le récit traite de thèmes actuels que j'ai déjà lus au moins une bonne douzaine de fois en BD, mais le traitement est tellement original que cela ne m'a pas gêné. Non seulement le scénario est prenant, mais il est aussi très surprenant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. La fin est à la fois surprenante et logique. En fait, tout le récit est bien construit du début jusqu'à la fin. Le caractère des personnages est bien défini et ils se complètent bien. Le dessin est pas mal non plus. J'ai bien hâte de voir les prochaines productions de cet auteur très talentueux !
Little Nemo in Slumberland
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large. Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !
L'Odeur du fer
Globalement, je suis du même avis que Canarde, sans compter qu'à moi aussi, L'odeur du fer a rappelé bien des références dont Christopher Hittinger et Joe Daly (Dungeon Quest) sont les principales. Mais le charme de cette BD a su produire chez moi un effet narcotique certain. Même ses défauts m'ont séduit, c'est dire... Tout d'abord, il y a l'édition en elle-même : le format est agréable, tout comme cet effet Grip quand on l'empoigne. M'est avis que ça ne doit pas être super écolo, mais bon, si on compare l'industrie BD à celle de la bagnole, y a point photo ! La couverture est très chouette : effet métallique du titre légèrement gaufré, couleurs chatoyantes. Et bien entendu, c'est le dessin la raison principale de ma satisfaction. Il est plein de finesse. Le mélange des genres ne m'a absolument pas perturbé, bien au contraire. J'ai trouvé ça vraiment original, ce qui m'a d'ailleurs rappelé une autre BD : Les derniers jours d'un immortel. Oui, ce dessin est plein de charmes avec son petit côté indé : finesse des traits je le disais, mais aussi justesse des pauses, expressions des visages dont les formes sont quelquefois à la limite de l'abstraction, détails des paysages ou des contextes urbains, quand il faut, où il faut, sans écraser les cases, juste ce qu'il faut pour générer une ambiance forte... Bref : c'est frais comme un gardon. Le scénario est bien et dit quelque chose de notre époque, surtout dans sa conclusion (mais chuuuuutttt). On pourra aisément formuler des griefs concernant les situations qui se dénouent parfois trop rapidement (la rencontre avec le mage), ou bien contre certains événements peu voire pas expliqués du tout, au risque de rendre l'histoire un brin opaque (on ne saura pas grand chose du réveil du fameux démon...). Mais c'est aussi ce qui fait la force de cette histoire : on est avec les protagonistes, on suit leurs aventures qui percutent parfois les événements (la "Grande Histoire" dirait-on d'une BD historique), mais les personnages s'efforcent de tracer leur propre chemin (ce qui est une philosophie de vie à laquelle je suis très sensible). Enfin, j'aime les personnages Ambre et Elaine, originaux à souhait. J'aime les questionnements d'Elaine, questionnements qui la conduiront à l'émancipation de ses maitres et de la guilde à laquelle elle appartient. Un coup de cœur n'est pas nécessairement une œuvre parfaite, mais il est coup de cœur parce qu'il sait toucher une part intime en soi. Alors oui, je crois pouvoir dire que L'odeur du fer est un coup de cœur.
Lozère apocalypse
Alors là, j'ai été surpris. En feuilletant très rapidement (pour ne pas me spoiler moi-même), j'avais la sensation que c'est un ersatz post-apo de Les Légendaires et de survival façon Seuls : des personnages très sérieux dans un univers enfantin mais avec leurs traits de caractère bien tranchés, dans un univers laissant présagé des surprises régulières. Alors effectivement les caractères kawai sont stéréotypés et les surprises sont régulières. Mais des stéréotypes plus contemporains: l'otaku, la révoltée, l'influenceuse... et les surprises ne sont pas tant dans les gros changements de direction mais dans la manière : est-ce une oeuvre à destination de jeunes-jeunes ou de jeunes adultes? Car ça défouraille parfois sérieusement! Avec des scènes bien appuyées sur l'addiction, le racisme etc. Ca défouraille mais parfois dans la bonne humeur, on croit voir des Kenny de South Park partout: il/elle est supposé mourir/être mort? Pouf-pam, le revoilà comme dans un serial de Batman des 60s. Et ces fiches de personnages de début de chapitre, un régal; et intéressantes à relire au fil de l'histoire. Bien que les objectifs des différents personnages peuvent alourdir la compréhension, je trouve que la trame globale reste claire mais si elle est parfois tirée par les cheveux. De beaux clins d'oeil à de grandes oeuvres comme Akira comme exemple le plus voyant, des petites private jokes casées discrètement entre 2 cases, beaucoup de petites choses incitent à la relecture et rendent le prix d'autant plus attraant. Pour le dessin dynamique, la colorisation poussée mais évitant le flashy, les décors, les couvertures façon Mutafukaz, je dis oui, c'est pétillant et agréable à lire, on a tous passé de bons moments en compagnie de ces pauvres alevins.