Hoka Hey s’impose comme une oeuvre de très grand qualité dans l'univers Western, à la fois ample et profondément humain. Le scénario est d’une grande lisibilité sans jamais verser dans la facilité : le récit avance avec une évidence narrative remarquable, laissant les personnages se construire naturellement au fil des pages. Aucun manichéisme ici, seulement des êtres cabossés, traversés par la colère, la douleur ou le doute, mais toujours crédibles et représentatifs de l’humain dans ce qu’il a de plus fragile comme de plus digne.
L’émotion est omniprésente, mais traitée avec une retenue rare. Le récit est dur, parfois brutal dans ce qu’il raconte, sans jamais tomber dans le cliché ni la complaisance. Une forme de douceur affleure pourtant en permanence, notamment dans la relation entre les personnages et dans la manière dont la transmission culturelle devient un apaisement possible. Le respect du monde western, de ses codes et de son imaginaire, est évident, tout en étant mis au service d’un propos plus intime et politique.
Graphiquement, Neyef livre un travail remarquable. Le dessin est très beau, coloré, expressif, avec une finesse de détail bien dosée. Le trait ne cherche pas un réalisme absolu : il privilégie clairement la transmission des émotions, ce qui renforce encore l’impact du récit. Les ambiances, les regards et les silences parlent souvent autant que les dialogues.
Stern propose un western décalé, subtilement loufoque, qui ne cherche jamais à cocher mécaniquement toutes les cases du genre. Le récit avance à hauteur d’homme, porté par un héros profondément attachant, dont le destin semble s’acharner avec une ironie presque fataliste. Cette dureté permanente du contexte n’empêche jamais l’empathie : la série reste touchante, sincère.
L’écriture se distingue par une grande humanité. Les enquêtes servent surtout de prétexte à explorer des trajectoires de vie, des regrets, des zones d’ombre, dans une Amérique rude où chacun tente de survivre avec ses failles. La galerie de personnages est particulièrement soignée, tous traités avec finesse, et la diversité des lieux d’un tome à l’autre renouvelle efficacement l’intérêt sans casser la cohérence de l’ensemble.
Graphiquement, le dessin est très expressif, lisible et précis, sans démonstration inutile. Le choix de couleurs relativement soutenues pour un western apporte une identité visuelle forte et participe au ton singulier de la série. L’ensemble se lit avec un réel plaisir, dans un équilibre maîtrisé entre légèreté, gravité et intimisme.
Visuellement, l’album s’impose immédiatement : un dessin très rond, séduisant, d’une grande lisibilité, qui installe avec naturel une ambiance de conte. Cette douceur graphique contraste fortement avec un propos souvent âpre. Le récit avance comme une fable, simple en surface, mais traversée par une violence sociale et rituelle qui renvoie à quelque chose de profondément humain, et parfois tristement crédible.
Le fond est solide et maîtrisé. La vengeance y est montrée pour ce qu’elle est : un mécanisme stérile, destructeur, incapable de produire autre chose que de nouvelles souffrances. La métaphore animale fonctionne pleinement : les humains agissent comme des bêtes, tandis que les animaux incarnent une forme d’humanité plus juste, plus empathique. Le thème de la famille est également central, posé sans lourdeur : celle du sang face à celle du choix, de l’acceptation et de la protection.
La seule réserve tient à son positionnement. Trop dur et cru pour un jeune public, mais formellement et narrativement très proche du conte, l’album occupe une zone volontairement floue. Cette ambiguïté est intéressante et assumée, mais peut désarçonner certains lecteurs. Elle participe néanmoins à l’identité singulière de l’ouvrage.
4.5/5
J'hésite vraiment entre 3 et 4, c'est pour ça que je penche pour le 3 + coup de cœur. Jérôme K. Jérôme Bloche est une saga que j'ai découvert sur le tard, mais j'aurais adoré la découvrir adolescent. Sa grande force est indéniablement la qualité de son dessin, la qualité de son personnage et la qualité de ses dialogues.
Le dessin, d'abord, est d'une finesse incroyable. Il insuffle à ses personnages et à ses intrigues une vie qui déborde dans chaque case ! Ce qui ne serait rien sans des dialogues qui permettent une immersion totale. On est à fond plongé dans cet univers de roman policier du terroir, bien franchouillard dans l'âme, tout comme on partage avec le personnage principal son côté un peu foutraque et tête-en-l'air. C'est plein de charme, d'humour mais aussi de tristesse quand il le faut, Dodier et ses auteurs sachant glisser du drame au milieu de l'enquête, doublée parfois d'une belle réflexion sociale.
Alors pourquoi "seulement" 3 étoiles ? Parce que, dans la grande majorité des cas, j'avoue avoir été un peu déçu des enquêtes. On comprend relativement vite que c'est rarement l'aspect policier qui prime, dans cette saga, mais souvent, j'entrevoyais sans peine par quel moyen donner un peu plus de relief à l'intrigue policière, comment créer davantage de surprise. Ici, en choisissant d'accentuer l'aspect humain derrière chaque drame sur lequel Jérôme enquête, c'est toujours l'ampleur narrative, le souffle romanesque qui en prend un coup. Et même si c'est un choix relativement assumé des auteurs, je trouve ça décevant. On avait le support parfait pour avoir un détective culte à la hauteur d'un Hercule Poirot, et finalement, on se retrouve avec des récits qui ne sont pas assez bien ficelés pour relever le défi.
Dans l'ensemble, Jérôme K. Jérôme Bloche est donc une saga que j'apprécie clairement. Mais je dois admettre qu'à la lecture de la plupart des tomes, je me rends compte que j'aurais voulu pouvoir l'aimer davantage. Une bonne saga à lire, donc, mais qui n'atteindra malheureusement jamais chez moi le niveau culte.
Gros coup de cœur. La série réussit un équilibre rare entre légèreté, humour et propos de fond. Le récit est très rythmé, porté par une toile volontairement loufoque qui rend la lecture fluide et réjouissante. Pour un public jeunesse, mettre en avant l'esprit au dessus de toute autre forme de 'force' est brillant.
L’héroïne est particulièrement réussie : profondément humaine, faillible, mais brillante dans sa manière d’affronter le monde. Les personnages secondaires assument pleinement leur côté cliché, mais de façon intelligente : ils incarnent des archétypes clairs qui servent la lisibilité et l’équilibre du récit plutôt que de l’appauvrir. L’ensemble fonctionne avec une grande justesse.
Graphiquement, le style n’est pas, à titre personnel, celui que je préfère spontanément. Mais objectivement, il est parfaitement en adéquation avec le ton et le contenu. La narration visuelle est limpide, expressive, et l’on se laisse très vite happer malgré toute réticence initiale. Le fait d’oublier complètement ce frein personnel est, en soi, la meilleure preuve de la qualité de l’œuvre.
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Hoka Hey !
Hoka Hey s’impose comme une oeuvre de très grand qualité dans l'univers Western, à la fois ample et profondément humain. Le scénario est d’une grande lisibilité sans jamais verser dans la facilité : le récit avance avec une évidence narrative remarquable, laissant les personnages se construire naturellement au fil des pages. Aucun manichéisme ici, seulement des êtres cabossés, traversés par la colère, la douleur ou le doute, mais toujours crédibles et représentatifs de l’humain dans ce qu’il a de plus fragile comme de plus digne. L’émotion est omniprésente, mais traitée avec une retenue rare. Le récit est dur, parfois brutal dans ce qu’il raconte, sans jamais tomber dans le cliché ni la complaisance. Une forme de douceur affleure pourtant en permanence, notamment dans la relation entre les personnages et dans la manière dont la transmission culturelle devient un apaisement possible. Le respect du monde western, de ses codes et de son imaginaire, est évident, tout en étant mis au service d’un propos plus intime et politique. Graphiquement, Neyef livre un travail remarquable. Le dessin est très beau, coloré, expressif, avec une finesse de détail bien dosée. Le trait ne cherche pas un réalisme absolu : il privilégie clairement la transmission des émotions, ce qui renforce encore l’impact du récit. Les ambiances, les regards et les silences parlent souvent autant que les dialogues.
Stern
Stern propose un western décalé, subtilement loufoque, qui ne cherche jamais à cocher mécaniquement toutes les cases du genre. Le récit avance à hauteur d’homme, porté par un héros profondément attachant, dont le destin semble s’acharner avec une ironie presque fataliste. Cette dureté permanente du contexte n’empêche jamais l’empathie : la série reste touchante, sincère. L’écriture se distingue par une grande humanité. Les enquêtes servent surtout de prétexte à explorer des trajectoires de vie, des regrets, des zones d’ombre, dans une Amérique rude où chacun tente de survivre avec ses failles. La galerie de personnages est particulièrement soignée, tous traités avec finesse, et la diversité des lieux d’un tome à l’autre renouvelle efficacement l’intérêt sans casser la cohérence de l’ensemble. Graphiquement, le dessin est très expressif, lisible et précis, sans démonstration inutile. Le choix de couleurs relativement soutenues pour un western apporte une identité visuelle forte et participe au ton singulier de la série. L’ensemble se lit avec un réel plaisir, dans un équilibre maîtrisé entre légèreté, gravité et intimisme.
Roi Ours
Visuellement, l’album s’impose immédiatement : un dessin très rond, séduisant, d’une grande lisibilité, qui installe avec naturel une ambiance de conte. Cette douceur graphique contraste fortement avec un propos souvent âpre. Le récit avance comme une fable, simple en surface, mais traversée par une violence sociale et rituelle qui renvoie à quelque chose de profondément humain, et parfois tristement crédible. Le fond est solide et maîtrisé. La vengeance y est montrée pour ce qu’elle est : un mécanisme stérile, destructeur, incapable de produire autre chose que de nouvelles souffrances. La métaphore animale fonctionne pleinement : les humains agissent comme des bêtes, tandis que les animaux incarnent une forme d’humanité plus juste, plus empathique. Le thème de la famille est également central, posé sans lourdeur : celle du sang face à celle du choix, de l’acceptation et de la protection. La seule réserve tient à son positionnement. Trop dur et cru pour un jeune public, mais formellement et narrativement très proche du conte, l’album occupe une zone volontairement floue. Cette ambiguïté est intéressante et assumée, mais peut désarçonner certains lecteurs. Elle participe néanmoins à l’identité singulière de l’ouvrage. 4.5/5
Jérôme K. Jérôme Bloche
J'hésite vraiment entre 3 et 4, c'est pour ça que je penche pour le 3 + coup de cœur. Jérôme K. Jérôme Bloche est une saga que j'ai découvert sur le tard, mais j'aurais adoré la découvrir adolescent. Sa grande force est indéniablement la qualité de son dessin, la qualité de son personnage et la qualité de ses dialogues. Le dessin, d'abord, est d'une finesse incroyable. Il insuffle à ses personnages et à ses intrigues une vie qui déborde dans chaque case ! Ce qui ne serait rien sans des dialogues qui permettent une immersion totale. On est à fond plongé dans cet univers de roman policier du terroir, bien franchouillard dans l'âme, tout comme on partage avec le personnage principal son côté un peu foutraque et tête-en-l'air. C'est plein de charme, d'humour mais aussi de tristesse quand il le faut, Dodier et ses auteurs sachant glisser du drame au milieu de l'enquête, doublée parfois d'une belle réflexion sociale. Alors pourquoi "seulement" 3 étoiles ? Parce que, dans la grande majorité des cas, j'avoue avoir été un peu déçu des enquêtes. On comprend relativement vite que c'est rarement l'aspect policier qui prime, dans cette saga, mais souvent, j'entrevoyais sans peine par quel moyen donner un peu plus de relief à l'intrigue policière, comment créer davantage de surprise. Ici, en choisissant d'accentuer l'aspect humain derrière chaque drame sur lequel Jérôme enquête, c'est toujours l'ampleur narrative, le souffle romanesque qui en prend un coup. Et même si c'est un choix relativement assumé des auteurs, je trouve ça décevant. On avait le support parfait pour avoir un détective culte à la hauteur d'un Hercule Poirot, et finalement, on se retrouve avec des récits qui ne sont pas assez bien ficelés pour relever le défi. Dans l'ensemble, Jérôme K. Jérôme Bloche est donc une saga que j'apprécie clairement. Mais je dois admettre qu'à la lecture de la plupart des tomes, je me rends compte que j'aurais voulu pouvoir l'aimer davantage. Une bonne saga à lire, donc, mais qui n'atteindra malheureusement jamais chez moi le niveau culte.
De Cape et de Mots
Gros coup de cœur. La série réussit un équilibre rare entre légèreté, humour et propos de fond. Le récit est très rythmé, porté par une toile volontairement loufoque qui rend la lecture fluide et réjouissante. Pour un public jeunesse, mettre en avant l'esprit au dessus de toute autre forme de 'force' est brillant. L’héroïne est particulièrement réussie : profondément humaine, faillible, mais brillante dans sa manière d’affronter le monde. Les personnages secondaires assument pleinement leur côté cliché, mais de façon intelligente : ils incarnent des archétypes clairs qui servent la lisibilité et l’équilibre du récit plutôt que de l’appauvrir. L’ensemble fonctionne avec une grande justesse. Graphiquement, le style n’est pas, à titre personnel, celui que je préfère spontanément. Mais objectivement, il est parfaitement en adéquation avec le ton et le contenu. La narration visuelle est limpide, expressive, et l’on se laisse très vite happer malgré toute réticence initiale. Le fait d’oublier complètement ce frein personnel est, en soi, la meilleure preuve de la qualité de l’œuvre.