Les derniers avis (3 avis)

Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Cléopâtre - La Reine fatale
Cléopâtre - La Reine fatale

Dans la collection "Les Reines de sang" voici venir Cléopâtre. La famille Gloris et leur goût prononcé pour l'histoire leur font continuer l'aventure avec ce nouveau grand personnage historique féminin, avec cette fois-ci au dessin Joël Mouclier que je découvre. Ce premier tome installe tranquillement ses pièces sur l'échiquier autour de notre grande reine d'Egypte. Car c'est qu'il y en a du monde à évoluer autour d'elle, à commencer par son jeune frère Ptolémée, avec qui les tensions familiales vont monter crescendo. Ajoutez à cela un empire romain lui aussi déchiré entre Pompée et César mais qui tient l’Égypte par les bourses et vous allez pouvoir sortir le pop corn pour profiter d'une partie pas toujours fine qui ne donnera pas forcément dans la dentelle... Ce qui marque d'emblée c'est l'ambiance qui nous est retranscrite de cette Egypte du Ier siècle avant J.C. Joël Mouclier a le don de nous immerger dans cette période historique grâce à la qualité de son dessin et de sa mise en couleur. Faste, chaleur, architecture démesurée, chatoyance des maquillages ou des décors, on s'y croirait. Mais derrière les fards, c'est aussi une période sans pitié où la mort et les complots ponctuent le quotidien de ces grands de l'Histoire. Et c'est tout cela que notre Cléopâtre va polariser autour d'elle, menant sa barque tant bien que mal dans ce vortex dangereux. Les grandes lignes sont maintenant posées avec ce premier opus, reste à suivre dans les prochains tomes l'évolution de cette femme bien trempée ! *** Tome 2 *** Voici donc venir le deuxième opus de cette série qui aura réussi à me réconcilier avec la BD historique. Toujours aussi chatoyant et intense, le personnage historique de Cléopâtre a, il faut l'avouer quelques atouts pour nous prendre par la main et nous tenir en haleine. Car il s'en passe des choses dans cette suite. Cléopâtre trouve un moyen radical pour assoir son pouvoir, elle donne a César le fils qu'il attendait et lui fait la surprise de la rejoindre à Rome pour le lui présenter... Sauf que les surprises ne sont parfois pas du gout de tout le monde et Cléopâtre si à l'aise chez elle, va vite déchanter et se rendre compte que le faste de Rome est peut-être rutilant vu de loin, mais qu'il n'est pas aussi éclatant et intéressant au quotidien. Surtout que César ne semble plus aussi impatient de revoir sa belle maintenant qu'elle lui a donné ce qu'il attendait... C'est donc toujours aussi bien construit, mêlant habilement l'Histoire et les intrigues de couloir pour nous servir une narration soutenue. On ne lâche l'album qu'en le refermant, ce qui est révélateur de sa qualité. Je monte donc déjà ma note à 4 et j'attends la suite avec impatience. *** Tome 3 *** Arfff... Ba mince alors, moi qui m'étais entiché de cette série, j'avoue que ce troisième tome ne m'aura pas autant emballé que les autres. Car si dans les tomes précédents Cléopâtre crevait les pages de par son personnage et son rôle historique, je l'ai trouvée cette fois-ci nettement en retrait derrière les intrigues romaines une bonne partie de l'album... Heureusement son retour en Égypte permet de recentrer le récit sur elle, même si les intrigues de l'Empire ou de ses proches continuent de servir de fil rouge au récit et d'émailler le quotidien de la souveraine. Pour ce qui est du dessin, rien à redire, c'est toujours aussi efficace et colorisé de façon chatoyante, rendant à cette période historique et au bassin méditerranéen toute la chaleur et l'exubérance dont elle sait faire preuve. Il ne reste plus qu'à attendre le 4e album conclusif, en espérant qu'il relève un peu la barre au niveau des deux premiers pour terminer ce récit de belle manière et ainsi rendre hommage comme il se doit à ce nez de l'Histoire. *** Tome 4 *** Petite surprise pour commencer, ce 4e tome ne sera finalement pas le dernier : un cinquième est annoncé ! Du côté de l'histoire, si les intrigues romaines continuent d'alimenter une bonne partie du récit, Cléopâtre y retrouve un rôle plus prépondérant que dans le tome précédent qui m'avait un peu déçu. On est plus ici dans cette dualité qui ne fait que commencer entre l'Orient et l'Occident. Cléopâtre cherche à conquérir définitivement le coeur de Marc-Antoine, consul de la partie orientale de l'Empire Romain. Octave, l'autre consul avec qui Marc-Antoine se partage l'Empire, ne va pas lui rendre la vie facile et les trahisons s'enchaînent, tout comme les batailles... Marc-Antoine manque d'y laisser sa peau à plusieurs reprises, mais heureusement, le soutient de Cléopâtre lui sera à chaque fois salvateur. Pour autant Octave n'en a pas fini de ses manigances et cherche à en finir avec Marc-Antoine. Voilà donc un quatrième tome qui a su redonner du rythme et repiquer ma curiosité en nous se recentrant sur la partie orientale de la Méditerranée. Je suis moins fan des séries historiques centrée sur Rome, d'autres l'ont déjà très bien traité. Le dessin de Joël Mouclier est toujours aussi efficace pour restituer le faste et la grandeur de cette période dominante de l'Egypte. Il nous reste donc plus qu'à attendre le 5e tome de cette série, qui sera le dernier cette fois-ci je l'espère. *** Tome 5 *** Voici donc le dernier tome de cette très bonne série historique qu'on serait tenté de résumer par "Amour et pouvoir ne font pas bon ménage". En effet, dans ce dernier opus, c'est le déchirement inéluctable de la relation entre Marc-Antoine et Cléopâtre qui se joue, jusqu'à la mort fatidique de nos deux protagonistes (je ne spoile pas grand chose si vous avez été un minimum assidu pendant vos cours d'histoire, hein :p ). Car entre les velléités de pouvoir d'Octave qui s'impose à Rome par un coup d'état afin de pouvoir s'arroger le titre de César et d'en finit avec le partage du pouvoir et cette relation amoureuse avec Cléopâtre qui semble transformer Marc-Antoine, son aura de chef de guerre s'étiole et la confiance de ses troupes fond comme neige au soleil d’Égypte... De défaites en défaites et de trahisons en trahisons, Marc-Antoine n'est plus que l'ombre du conquérant qu'il a été, ce qui n'arrange rien dans sa relation avec l'impétueuse Cléopâtre. C'est donc son destin tragique et sa chute dans laquelle finira par le suivre la plus célèbre des reines égyptienne que nous narre cet album de la plus belle des manières. Une très bonne série !

13/09/2017 (MAJ le 02/10/2023) (modifier)
Couverture de la série L'Or et le Sang
L'Or et le Sang

J'ai encore beaucoup apprécié cette oeuvre où participe Fabien Nury. Malgré quelques petites réserves, la lecture des quatre tomes de cette épopée de Calixte et Léon est vraiment plaisante. L'idée de placer ce récit d'aventure en pleine guerre du Rif est assez originale. C'est un conflit assez peu connu car comme le montre la série, les armées française et espagnole ont eu toutes les peines du monde à vaincre le courage et l'opiniatreté des combattants d'Abdelkrim. Le scénario équilibre très bien les passages de fictions incorporés dans les événements de la grande histoire. Mais ce qui fait le sel de la série est la formidable personnalité de Calixte ( le plus beau et le nom de la Corse pour les premiers Grecs!!). C'est Calixte comme idéaliste absolu qui porte le souffle épique de la série. Sa recherche de mise en conformité de sa vie avec ses valeurs de liberté, de courage et de fidélité en fait un personnage à la fois enfantin par sa naïveté et inaccessible par sa pureté d'âme. Léon est son altérité dans ses compromissions, sa vénalité et son matérialisme. C'est donc la rencontre entre ces deux compsantes de nous même qui fait avancer l'histoire de façon si dynamique. Un très bon récit qui travaille en profondeur les différentes personnalités des deux personnages. Si j'aime beaucoup le côté aventure du scénario, je suis un peu plus réservé sur le côté historique des combats proposés par les auteurs. J'ai trouvé que certaines de ces scènes tombaient dans la facilité ( l'évasion de Léon en T4 par exemple). J'ai même trouvé certains passages du ventre de la série un peu longs et mous. Les dialogues sont assez simples avec une dose d'humour agréable et la série se lit rapidement. Graphiquement j'ai trouvé les deux amis très bien réalisés. Leurs gestuelles, leurs attitudes traduisent parfaitement leur éducation supposée et leur origine sociale. C'est du bel ouvrage. Les décors des montagnes manquent un peu de grandiose et d'aridité pour créer l'ambiance adéquat mais cela reste un visuel plaisant. Malgré ces quelques reserves la lecture est très plaisante comme souvent quand Nury signe une série.

02/10/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Dieu vagabond
Le Dieu vagabond

Je suis un peu indécis après la lecture de cette série. Incontestablement le graphisme de Dori est magnifique. C'est très travaillé avec des changements de style en fonction de l'épisode traversé. Il en va de même d'une mise en couleur très luxuriante qui va des rouges les plus chauds aux pastel les plus doux. Si l'idée de départ du scénario est séduisante avec Eutis qui traine sa solitude divine comme une âme en peine depuis des siècles. Je me suis quand même par moment demandé où l'auteur voulait nous conduire sauf à voyager dans un univers à la Ulysse pour se réapproprier les divinités grecques. Le monde mythologique de Dori reste bien en phase avec les écrits antiques, toutefois Dori ne fait pas l'effort d'approfondir le sens de ces mythes. Le scénario reste à un niveau poétique agréable mais insuffisant à mon goût. Ainsi en bon disciple de Dionysos, Eutis est réduit à un gros buveur de vin sans beaucoup plus de charisme. Or Dionysos et sa suite représentent bien plus que trois verres de vin. C'est une petite réserve pour un ouvrage très travaillé graphiquement mais avec un scénario qui ne m'a pas fait vibrer. 3.5

02/10/2023 (modifier)