Les derniers avis (15 avis)

Couverture de la série Shrög
Shrög

Je suis sorti de cette lecture avec le même ressenti qu'Arzak, et ma note sera la même. Surtout que, contrairement à lui, j'ai lu les deux tomes parus, c'est à dire que je sais que l'intrigue ne sera jamais conclue. L'histoire manque d'originalité dans les grandes lignes, mais aussi dans ses détails. Les personnages ne sortent pas des clichés, à commencer par le duo principal, au départ mal assorti - même si l'on devine qu'ils sont sensés se rapprocher fortement d'ici la fin de l’histoire. Le rebelle beau gosse sur de lui et la jeune chercheuse binoclarde aux airs de bimbo qui s'ignore (toujours en short et la poitrine opulente peu cachée), on a déjà fait plus original ! Vent d'ouest et Soleil ont pondu des tonnes de séries du genre. Idem pour le dessin et la colorisation (meilleure sur le second tome), pas désagréable, mais franchement pas mon truc. C'est le type de série qui se laisse lire sans jamais accrocher vraiment, et qu'on oublie rapidement. Le fait qu'elle ait été abandonnée sans rien conclure ne fait qu'ajouter selon moi à son manque d'intérêt.

18/04/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
Couverture de la série Chunchu (Chonchu)
Chunchu (Chonchu)

Boarfff ! Mais que c'est confus ! J'avoue avoir eu du mal à finir ce premier tome. Entre le dessin et la narration, on peine à suivre le fil du destin de ce fils du démon... Les personnages sont antipathiques au possible, les dialogues font surjoués et caricaturaux, et comble de tout notre héros semble immortel. Il enchaîne combats et blessures taillant dans le tas, parfois même dans ses propres coéquipiers, sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter. Après tout, pourquoi pas, mais la narration est vraiment mauvaise. On saute du coq à l'âne, que ce soit entre 2 chapitres ou parfois entre 2 cases, et pour le coup les noms coréens des personnages ou des tribus qui s'enchaînent nous font perdre le fil des alliances et des objectifs de chaque camp. Tout cela est en plus construit sur une trame des plus manichéenne, bref, pas ma came. La suite se fera sans moi.

18/04/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série La Tête dans les étoiles
La Tête dans les étoiles

Grosse déception pour cet one-shot. J'avais bien aimé le seul album de Jen Wang que j'avais lu et je pensais passer un bon moment de lecture, mais je rejoins l'avis de Mac Arthur. On a donc droit à un récit mettant en scène deux filles que tout opposent, une étant plus introverti et studieuse et l'autre est extraverti et un peu garçon manqué. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu les situations décrites dans d'autres albums pour jeunes. Le scénario est long et pas vraiment captivant. Puis il arrive un gros événement qui bouleverse la vie des héroïnes. Là cela devient un peu intéressant, mais cela arrive bien trop tard dans le récit, j'avais décroché depuis longtemps et au final cela n'occupe qu'une petite partie dans un long récit de plus de 200 pages. Je ne comprends pas trop pourquoi l'autrice n'a pas mis cet événement au centre du scénario, cela l'aurait amélioré. Il reste le dessin qui est pas mal. À emprunter si on a des jeunes lecteurs à la maison.

17/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série A History of Violence
A History of Violence

Mécanique efficace, mais personnages trop fades - Cette histoire est parue pour la première fois en 1997. Elle a servi de base pour un film "A history of violence" de David Cronenberg avec Viggo Mortensen. À Raven's Bend dans le Michigan, Tom McKenna tient un café. Un soir, 2 individus débarquent, après avoir abattu froidement un couple d'autostoppeurs. Ils réclament du café et l'un d'eux sort un pistolet. McKenna ne se laisse pas faire et reprend le dessus sur les 2 petites frappes avec une violence létale. Ce fait divers fait la une des journaux locaux, ainsi que de la chaîne de télévision régionale. Tom McKenna se retrouve assailli de demande d'interviews, de gens voyant en lui un véritable héros, et même de courriers d'admirateurs. Il garde un profil discret en attendant que la tempête médiatique se calme. Edie, sa femme, est plutôt fière de lui et l'assure que le prochain fait divers viendra mettre un terme à l'intérêt que lui portent les médias. Buzz (leur fils, entre 16 et 18 ans) et Ellie (leur fille, une dizaine d'années) sont plutôt fiers de leur père, même si Ellie s'inquiète de savoir s'il viendra d'autres méchants hommes. Alors que la vie reprend son cours normal dans cette petite ville de province, une limousine noire est aperçue à proximité de la maison des McKenna, et non loin de la partie de baseball à laquelle participe Tom. Ce comics sort des sentiers battus pour plusieurs raisons. Tout d'abord il s'agit d'une histoire complète parue en un tome, indépendante de toute autre série. Il s'agit d'un polar assez noir, à la frontière du thriller au fur et à mesure que l'histoire se dévoile. Elle a été écrite par John Wagner et illustrée en noir & blanc par Vince Locke. le style de ce dernier se démarque totalement des illustrations de comics habituelles. Chaque dessin ressemble à une esquisse détaillée, griffonnée. Il faut un peu de temps pour s'habituer à cette vision artistique où chaque ligne est un peu tremblée et apparaît comme repassée ou doublé 2 ou 3 fois. Locke utilise du début jusqu'à la fin une seule et unique épaisseur de trait. Il utilise les aplats de noir avec parcimonie, leur préférant les traits entrecroisés pour figurer l'ombrage, avec un maillage plus ou moins serré en fonction de la luminosité. Malgré ce rendu atypique, il parvient à conserver une lecture facile à chaque case, une fois que l'œil s'est habitué à déchiffrer ces traits presqu'hésitants. Et pourtant à travers ce style un peu brouillon, Vince Locke fait naître tout l'ordinaire de la vie de Tom McKenna, il rend parfaitement la violence des affrontements, l'horreur de la torture, la banalité des individus, la familiarité des intérieurs. Il s'agit vraiment d'une expérience de lecture singulière dans laquelle le dessinateur s'attache parfois à la forme, parfois au mouvement, parfois à la simplification extrême des objets (un ou deux pistolets qui semblent des jouets en plastique pour enfant de 5 ans), toujours avec ces traits presque tremblés, et pourtant sans que la compréhension des images ne soit pénible, ou sans que le résultat ne s'apparente à un carnet de croquis inachevé. Derrière la banalité des descriptions visuelles, il y a un scénario déconcertant. Ces presque 300 pages de bandes dessinées se lisent assez vite, car la narration a été travaillée pour être la plus simple et la plus directe possible. le scénariste et le dessinateur se complémentent pour donner un sentiment de banalité et de quotidien aux événements survenant à Tom McKenna. John Wagner commence par une scène qui ne laisse pas place aux doutes : la violence promise dans le titre est bien présente dès cette première exécution sommaire. Elle ira crescendo pour déboucher sur des actes de barbarie, d'autant plus difficiles à soutenir que les dessins de Locke laissent le soin au lecteur d'imaginer la dégradation des chairs et du corps. John Wagner n'est pas en reste en imaginant des niveaux de violence très élevés. En fait le début de cette histoire captive par sa simplicité, sa plausibilité et son évidence. Et puis au fur et à mesure des pages qui se tournent, 2 caractéristiques prennent le dessus. John Wagner propose un récit riche en événements. Il ne joue pas la carte des révélations dramatiques, il pose plutôt un élément après l'autre, sans rajouter d'effet de manche ou de dramatisation. Les séquences s'enchaînent avec quelques actions spectaculaires ou horrifiques, avec la chaleur humaine des habitants de Raven's Bend, avec la distance professionnelle des policiers de New York, avec la cruauté ordinaire du crime organisé. Et le lecteur attend de ressentir de l'empathie pour Tom McKenna et sa famille et ça ne vient pas. John Wagner a choisi de ne pas s'attarder sur la psychologie des personnages : il y a les méchants, il y a les gens normaux qui sont tous gentils et il y a Tom McKenna à la moralité légèrement ambiguë. le lecteur n'arrive pas à s'attacher à ces personnages un peu falots, un peu trop lisses, un peu trop détachés de ce qui leur arrive. Lorsqu'Edie découvre la vérité sur son mari, ça ne semble pas la perturber outre mesure. Son amour est une évidence, et finalement elle n'a pas lieu de se remettre en question, de réévaluer ses relations, car après tout ce n'est pas si grave que ça. Euh, ben si quand même ! Quand un personnage apprend qu'un de ses amis a été torturé pendant 20 ans, c'est grave, mais le lecteur a du mal à comprendre en quoi cela a de l'importance plutôt que ça n'en ait pas pour ce personnage. D'un coté, John Wagner épargne à son lecteur des personnages dramatisant tout ou exaltés par des sentiments démesurés, mais de l'autre il n'arrive pas du tout à donner de l'épaisseur à ses personnages presque dépourvus d'émotion. Malgré des bons cotés très singuliers (les illustrations sortant de l'ordinaire, le scénario malin et cruel construit en crescendo), John Wagner ne sait pas impliquer son lecteur dans les épreuves vécues par les personnages principaux. Locke arrive à rendre visuellement crédible cette histoire policière, sans qu'elle devienne ridicule ou fade, ce qui est assez compliqué du fait que la bande dessinée repose sur des mécanismes qui ont vite fait de rendre visible et idiot les clichés des polars (les porte-flingues stéréotypés et caricaturaux, par exemple). Mais John Wagner se contente de la mécanique de son récit, sans lui donner d'âme, sans lui fournir une profondeur psychologique qui fasse exister ses personnages. de ce fait il n'y a aucun enjeu moral. Au final cela donne une histoire facile à lire, avec quelques passages bien noirs, ou biens tendus, mais c'est tout. Commenter J’apprécie

17/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Avengers - X-Sanction
Avengers - X-Sanction

Je vais pas dire que c’est nul cette série mais on n’en est pas loin, franchement passez votre chemin. Une histoire anecdotique et qui meuble entre 2 cross-over de l’univers. Cet album fait suite aux événements aperçus dans la Trilogie du Messie (qui lui même faisait suite à House of M) et prépare le terrain pour Avengers Vs X-Men. Pour ceux qui sont perdus, un rapide rappel, les mutants ont été décimés par la sorcière rouge (House of M), puis un messie est apparu en la personne de Hope (seule naissance mutante depuis HoM), cette dernière fera l’objet de nombreuses convoitises et entraînera de nombreuses aventures à suivre dans Le complexe/La guerre/ et Le retour du Messie. Ces arcs sont plutôt sympas à suivre, surtout la partie où Câble, poursuivi par Bishop, emmène le bébé mutant dans le futur pour la protéger, ils y vivront de nombreuses années et reviennent enfin dans le présent quand Hope est devenue grande. Durant leurs voyages temporels, une relation particulière père/fille s’est nouée entre Cable et Hope, cette dernière trouvant son paroxysme dans la conclusion de la saga où Cable se sacrifie pour sauver Hope. Du bon spectacle avec petit moment d’émotion à la fin, je dis bien ouej. Le présent album vient tout foutre en l’air. On ressuscite Cable de manière artificielle et on lui confie une mission à la con, ce dernier veut éliminer les Avengers car ils s’en prendraient à Hope dans le futur. Évidemment il échouera, bah oui plus d’Avengers, égale plus de série et donc plus de vente ^^. Vous l’aurez compris, je ne suis absolument pas convaincu par le scénario, j’ai connu Loeb plus inspiré. L’album est relativement court et n’existe que pour montrer différents affrontements entre Cable et certains des Avengers, il leur met d’ailleurs bien la pâtée avant l’intervention d’une certaine messie qui calmera le jeu, avec une morale du genre rien n’est écrit, laisse les tranquilles. Mmm la perte de temps ce tome, en plus le dessinateur n’impressionne pas des masses. A oublier, ça tourne en rond.

17/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Rwama
Rwama

Et allez ! Encore une autobiographie dans laquelle l'auteur nous parle de sa jeunesse. A croire que ce monde est devenu tellement autocentré que les humains ne savent plus parler d'autre chose que d'eux-mêmes. Si encore, cette jeunesse était exceptionnelle ou pouvait servir d'exemple aux générations futures, son évocation aurait elle un sens. Dans le cas présent, le seul intérêt que je trouve à cet album concerne le contexte historique qui lui sert de toile de fond. Depuis la construction de cet immeuble à appartements dans le cadre des jeux méditerranéens jusqu'à la prise du pouvoir politique par des partis religieux, c'est vraiment ce seul aspect qui aura capté mon attention. Sinon, nous avons une évocation sans grand intérêt d'une jeunesse plutôt favorisée de l'auteur (n'est pas Baru qui veut et Salim Zerrouki ne possède pas ce petit truc qui m'aurait mis en empathie avec ses personnages). Ses parents occupent un appartement de fonction, il va à l'école, joue avec des copains de l'immeuble, est confronté au racisme ordinaire ou à la violence des enfants des cités. Par manque d'entretien (tant de la part des locataires que de l'Etat), l'immeuble tombe progressivement en ruine, à l'image du pays (ce qui est du pain béni pour les partis islamistes qui voient leur influence grandir au même rythme que la crise économique et politique). Je n'ai pas été sensible à l'humour, je n'ai pas été spécialement séduit par le dessin, l'évocation de cette jeunesse n'a pas eu d'écho avec mon propre vécu. Je n'ai donc rien eu à quoi me raccrocher et même si rien n'est mal fait (le dessin est correct, la narration est fluide, le découpage est bon), je sors de cette lecture totalement indifférent à ce qui vient de m'être raconté. Je pense cependant que si un lecteur a vécu une situation similaire à ce qui est raconté dans cette histoire, son appréciation sera totalement différente. Si je n'ai pas spécialement envie de lire la suite de ce récit, je ne peux m'empêcher de penser que celle-ci sera peut-être plus intéressante historiquement parlant. Salim Zerrouki vieillissant (ce premier tome se focalise sur son enfance, la suite devrait le voir devenir adolescent voire jeune adulte), sa conscience politique va sans doute s'éveiller et avec elle, le ton du récit va peut-être passer d'une simple évocation de sa jeunesse à une réflexion plus globale sur l'évolution de son pays. Mais bon... je crains que ça ne se fasse sans moi. Bof pour ma part mais j'insiste : rien n'est mal fait ! Cette autobiographie est peut-être juste tombée au mauvais moment pour moi et le parcours de l'auteur n'a pas eu d'écho avec le mien (ou du moins les points communs m'ont paru sans intérêt). A vous de voir si ce type de jeunesse vous parle.

17/04/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 2/5
Couverture de la série L'Orchidée Noire (Black Orchid)
L'Orchidée Noire (Black Orchid)

Encore une BD qu'il aurait mieux valu découvrir au moment de sa sortie. Mais déjà, à l'époque, je la choisissais sur le rayonnage pour sa jolie couverture et, après un rapide feuilletage, la reposais, déçu. Maintenant que je l'ai enfin lue, je confirme ma première impression. C'est que Dave McKean, pourtant original dans son approche peinte du médium, échoue néanmoins à en maitriser les bases principales -et nécessaires- à son exploitation basique. Découpage, points de vue, mise en valeur des scènes ou même des personnages : rien ne vient au secours de la prose assez indigeste de Gaiman, faite d'interminables dialogues obscurs, dialogues calibrés et autres dialogues inutiles auxquels s'ajoutent moult monologues empesés et pas du tout informatifs -et désespérément dénués du moindre humour. Les phylactères, tout de rigueur d'imprimerie, tranchent assez laidement (c'est malheureusement banal) sur des images dont l'exécution, parfois si peu maitrisée, trouble la traduction qu'on peut en faire ; même si un semblant d'effort est fait pour les placer de manière élégante ou utile, comme cela se pratique pourtant dans des Comics graphiquement plus classiques. L'histoire n'a rien de passionnant, même si l'idée de la "renaissance amnésique" comme principal argument du récit demeure séduisante : hélas, le prétexte ne suffit pas et, malgré un début très riche de potentialités et l'errance consécutive des héroïnes, on a vraiment l'impression de faire du sur-place... Auteur en devenir, Neil Gaiman a depuis lors fait plus efficace, dans le fond sinon la forme. De Dave McKean, je n'ai pas vu mieux, par contre : son travail sur Arkham Asylum trahit les mêmes faiblesses que celles qui déparent ses peintures sur celui-ci. Dommage, parce que je suis plutôt amateur d'expérimentation, dans le genre.

16/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Vic & Blood
Vic & Blood

Banal - Ce tome regroupe les 3 histoires d'Harlan Hellison mettant en scène Vic et son chien Blood ("Eggsucker", "A boy and his dog", Run, Spot, run", à l'origine des nouvelles parues respectivement en 1977, 1969 et 1980), adaptées en bandes dessinées par Richard Corben, parues pour la première fois en 1987. Eggsucker (12 pages) - Dans cette courte histoire, le lecteur fait connaissance avec Vic (un adolescent) et Blood (un chien télépathe doué de conscience) et leur monde post apocalyptique, un peu après 2021. Vic a déniché quelques bouteilles de vin intactes dans des ruines et il se rend sur un bateau où un groupe de jeunes hommes effectue du troc, en l'occurrence de l'alcool contre des munitions. En chemin, Blood en profite pour faire réciter la liste des présidents américains à Vic, par ordre chronologique. A boy and his dog (36 pages) - Vic et Blood se sont mis d'accord pour se rendre dans une ville proche pour aller au cinéma. Il s'agit d'une ville en ruine où subsiste une petite communauté. Dans la salle, Blood flaire une femme humaine, une denrée rare dans cet environnement presqu'uniquement masculin. Vic se remémore pourquoi Blood dispose d'un odorat plus développé que celui des autres chiens. Ils attendent qu'elle quitte la salle pour la suivre, bien décidé à ce que Vic bénéficie de relations charnelles (consenties ou non). Run, Spot, run (13 pages) - Vic et Blood se retrouvent à nouveau en pleine zone sauvage avec des poches de radiation. Ils sont bientôt poursuivis par Fellini et son gang qui sont décidés à les tuer pour une raison peu claire. - Ces 3 histoires jouissent d'une réputation flatteuse du fait de leurs auteurs et du fait que la partie médiane a été adaptée en film A boy and his dog avec Don Johnson dans le rôle principal. Harlan Hellison est un écrivant de science-fiction à succès aux États-Unis, ayant également travaillé pour plusieurs séries télévisées telles que Star Trek, Au-delà du réel, La cinquième dimension, et Babylon 5. Richard Corben est surtout connu pour sa bande dessinée Den et sa participation aux magazines Creepy & Eerie. Dans un premier temps, l'admirateur de Richard Corben sera un peu déçu puisque pour commencer il n'a pas réalisé la mise en couleurs à l'aérographe comme il pouvait le faire pour ses propres histoires. Ensuite, son adaptation est assez platounette. Corben semble avoir adopté le parti d'être avant tout descriptif dans ses images. Il se met donc au service du récit pour dessiner avec application les paysages désolés, et les ruines, les cratères où subsistent des poches de radiations, le sol en terre informe, les amoncellements de débris de matériaux de constructions, les immeubles désertés avec des débris sur les sols des pièces, et la ville très proprette et années 1950 de la colonie souterraine. D'un coté il s'agit d'un travail soigné et appliqué ; de l'autre le lecteur ne retrouve pas la démesure et l'exagération propre à cet illustrateur. Il en va de même pour les personnages. Toujours au service des 3 nouvelles, Corben proscrit les morphologies qui l'ont rendu célèbre : homme bodybuildé au-delà du possible, femme à la poitrine énorme. Il dessine de jeunes adolescents filiformes pour être cohérent avec la rareté de la nourriture. La seule femme ayant un rôle important (Quilla June Holmes) dispose quand même d'une poitrine plantureuse qu'elle montre à Vic (et au lecteur en même temps) juste le temps d'une case. Il s'avère plus à l'aise pour définir des tenues vestimentaires variées et adaptées aux conditions de vie. Blood ressemble à un chien, sans disposer de postures ou de mouvements particulièrement élaborés. Les mises en pages reposent sagement sur des cases rectangulaires, ce qui n'empêche pas le découpage de chaque scène d'être très vivant. Difficile pour un lecteur des années 2000 de déterminer ce qui a pu rendre ces histoires inoubliables auprès des lecteurs de 1969 (date de parution de la première nouvelle "A boy and his dog"). Il est certain que la menace de la guerre atomique était plus présente dans l'inconscient collectif, d'où une plus grande résonnance de ce monde dévasté. Lorsque le jeune Vic détruit une paisible communauté figée dans années 1950 et refusant d'évoluer, il est vraisemblable que ce thème parlait plus à des lecteurs vivant l'éclosion de la contre-culture, de l'été de l'amour, etc. Aujourd'hui, ces péripéties ne constituent plus une attaque virulente contre l'ordre établi ; elles sont devenues des stéréotypes de ce genre de récit, largement dépassées en termes d'acidité, de refus de l'establishment, de violence, de crudité, de noirceur, et même de nihilisme. Aussi, avec le passage du temps, ces 3 histoires semblent un peu trop sages et convenues, avec un niveau de provocation et de rébellion trop basique. Or la psychologie n'est pas fortement développée : Vic est juste une incarnation d'une jeunesse débarrassée d'une tutelle adulte, obligé de subvenir par lui-même à ses besoins. Blood fait figure de compagnon plutôt générique, de gentil "ami imaginaire". La narration est linéaire (sauf pour l'explication des capacités télépathiques de Blood). La violence n'est pas graphique. Les coups de théâtre sont rares et amenés en douceur. Alors que le lecteur pouvait croire qu'il découvrirait une pépite rare et intense, il lit une histoire qui a perdu de son mordant et de sa virulence avec les années, sans que ce ne soit contrebalancé par des personnages forts ou une narration virtuose. Richard Corben évite de s'adonner à ses excès graphiques habituels pour ne pas phagocyter les histoires, et les illustrations deviennent trop sages. Il ne s'agit pas d'un ratage complet, mais ces histoires relèvent plus d'un témoignage d'une époque, que d'un récit classique ayant résisté à l'épreuve du temps.

16/04/2024 (modifier)
Par Pierig
Note: 2/5
Couverture de la série Diamants vengeurs
Diamants vengeurs

Cet album de la collection Atomium vaut surtout le détour pour le trait semi-réaliste de Luc Cornillon. Si il est encore perfectible, j'ai été séduit par ses créatures marines, sortes de stranger thing tout droit sorti d'un comics. Côté récit, le format de la collection impose la brièveté. Mais ici, c'est clairement trop juste. Le manque de développement donne l'impression de survoler une histoire qui sent le déjà-vu. La recherche du butin du troisième Reich n'est pas franchement novateur et le traitement qui en est fait est décevant. Reste un final qui rattrape la sauce d'un rôti un peu trop cuit.

16/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Bowie
Bowie

Une biographie de plus, serais-je tenté de dire. Celle-ci se focalise sur les débuts de David Bowie, les années de galères puis le succès rencontré avec Ziggy Stardust and the Spiders from Mars. A titre personnel, j'en sors peu emballé. En cause principalement, les nombreuses planches qui s'enchainent avec pour seuls textes l'évocation d'une anecdote des plus secondaires (David Bowie a un accident de voiture, tout le monde s'en sort indemne), les dates et lieux de concert (10 juillet, Rainbow Theatre) ou les différents costumes de scène du groupe. En fait, hormis l'aspect graphique qui permet d'illustrer brillamment l'esthétique glam dans toute son exubérance, j'ai trouvé cette biographie extrêmement pauvre. Elle ne parvient en tous les cas pas à me faire comprendre les raisons du succès de Bowie, l'originalité de l'artiste, son talent, son génie musical. Là, si je n'était pas amateur du musicien par ailleurs, j'aurais le sentiment que son seul talent, c'est son look extravagant. Donc voilà, lue d'un œil de plus en plus distrait au fur et à mesure que les planches défilaient, cette biographie n'aura pas réussi à m'apporter ce que j'en attendais. Reste l'aspect visuel avec cette mise en avant de l'exubérance glam, de ses paillettes, ses coupes de cheveux improbables et ses excès en tous genres. Bof pour ma part.

16/04/2024 (modifier)