Assez décevant au final. Décevant car sur le papier j’apprécie les intervenants : Nicolas Siner je le suis depuis Horacio d’Alba et sur les illustrations il fait plus que le taf ; Scarlett Smulkowski toujours une valeur sûre sur les couleurs ; Benoît Dellac n’est pas aussi tranchant et impactant que sur ses dernières parutions mais l’essence de son dessin est bien présent, on peut trouver à y redire sur certains détails ou composition mais c’est néanmoins plaisant à regarder. Reste Jean-Pierre Pécau que je connais surtout de nom, malheureusement c’est le maillon faible dans cette histoire, pas de bol c’est pour le scénario, pas le boulot le moins important donc.
Non mais l’idée de base est intéressante : un français s’exile dans l’ouest américain après l’échec de la révolution de 1848. Le far west vécu du point de vue d’un frenchy donc, j’ai trouvé l’idée cocasse. Problème : scénario pas intriguant, direct on nous révèle qu’il s’agit d’une « bête » histoire de vengeance, alors le premier tome se focalise sur cette intrigue, puis ensuite notre héros digresse dans ses aventures avant que cette histoire de dette de sang ne soit remise sur le tapis dans le dernier tome. Problème : le lecteur que je suis a essayé vaguement de s’intéresser aux sous intrigues qui jalonne la quête principale du héros, mais on s’en fout de ces histoires de « placers », de général français à la mord-moi-le-nœud et ses plans pourris qui capotent à chaque coup, à cette péripatéticienne qui n’apporte absolument rien au scénario, j’ai nommé Lola Montez, dont le tome 2 porte son nom on se demande encore pourquoi… D’ailleurs la donzelle est tellement intéressante qu’elle disparaît au tome 3, à part montrer son cul sous tous les angles elle n’avait rien à dire.
Donc résumons : l’intrigue principale manque d’étoffe, bien que le contexte historique lui soit diablement intéressant (les noms de penseurs proto-communistes tels que Charles Fourier, Etienne Cabet, Saint-Simon ou Robert Owen, fondateurs de l’utopie socialiste, m’étaient totalement inconnus avant ce jour) ; les personnages sont nuls (mon Dieu je pense encore au gamin Mace, véritable tête à claque qui subitement passe de gros simplet idiot du village à shotgun principal porte-flingue de l’armée française) ; les dialogues peuvent se lire en diagonal, le découpage, la construction du récit a un problème de « fluidité » à mon sens : on n’est souvent paumé en terme de temps et de lieu.
Bref, il y a de bonnes idées mais ça manque de solidité dans les bases, l’exécution et les finitions.
Avec Marcel Keuf, l'intention de Charb est claire et assumée : taper sur les flics en général, à travers une succession de strips très courts. Marcel et ses collègues sont cons, violents, racistes, sexistes, homophobes, alcoolo, et enchainent bavures et sorties ignobles. ACAB en trois cases, répété à l'infini.
Le problème n'est pas tant le fond (on peut rire de tout, et se moquer de la police comme de n'importe quel corps de métier pourrait être drôle), mais la facilité du traitement. La critique est primaire, mécanique, presque complaisante dans son antifascisme de principe. Les clichés s'enchainent, les portes ouvertes sont enfoncées, et très vite les gags deviennent prévisibles. Le trash est frontal, souvent vulgaire, mais rarement percutant, surtout si on le compare à un Vuillemin, capable de rendre bien plus drôles et mémorables des personnages pourtant encore plus odieux. Là où ça devrait choquer ou provoquer un rire jaune, ça tombe à plat, comme un gag convenu dont le héros et son univers se résument à leur bêtise.
Pour ne rien arranger, la répétition du même message sur tout un album, sans réelle variation ni montée en puissance, finit par lasser.
C'est un humour trash qui se picore plus qu'il ne se lit, trop univoque et trop peu subtil pour réellement m'amuser.
Les Aventures d'Ultra-Chômeur détournent les codes des histoires de super-héros pour proposer une critique du capitalisme financier et de l’Amérique post-crise de 2008. Il transpose des concepts économiques en personnages costumés, avec un dessin plutôt solide, bien ancré dans une tradition comics assumée. Les auteurs avaient aussi visiblement une vraie volonté pédagogique, avec un discours inspiré d’Occupy Wall Street, qui cherche à rendre lisibles des mécanismes économiques complexes.
Mais à la lecture, l’ensemble m’a surtout laissé une impression de lourdeur. Outre des passages très verbeux, limite plombant, la mise en scène et l’humour, pourtant central, manquent cruellement de finesse : jeux de mots appuyés, personnifications trop littérales, satire frontale sans nuance. Tout cela parodie des thèmes aujourd’hui ultra-rebattus (finance prédatrice, rêve américain brisé, culpabilisation des pauvres) et le fait souvent de manière simpliste, là où d’autres ouvrages ont déjà abordé ces sujets avec plus d’intelligence et de subtilité. Le message prend systématiquement le pas sur le récit, au point que le scénario se dilue en une succession de saynètes bordéliques et peu surprenantes. Sans parler de quantités de sujets spécifiquement américains et de traductions qui ne parleront pas forcément aux lecteurs francophones.
Au final, malgré quelques bonnes idées et un habillage graphique efficace, j’ai trouvé l’album daté et finalement assez mou dans son humour. Une curiosité qui attire l'attention au départ mais dont l’impact critique et comique s’émousse très vite, surtout si l’on a déjà lu mieux sur le même terrain.
Les aventures d'Alix en Grèce - pardon - d'Orion en Grèce. C'est très académique, c'est bien dessiné, même si c'est un peu statique. Pour visiter la Grèce antique, c'est un bon guide, à condition de ne pas lire les textes.
Le 1er tome est un peu rapide, donnant l'impression que l'auteur invente au fur et à mesure, comme dans le 1er Alix. Pourtant, JM avait de la bouteille quand il a commencé Orion.
Le 2ème tome avec les hommes-lions est une catastrophe scénaristique. Je me demande ce que Jacques Martin avait pu consommer ce jour-là, ou bien c'est un défi stupide qu'il s'est lancé.
Le 3ème tome me fait me demander si JM n'aurait pas interverti Orion et Keos...
Le 4ème tome, je ne l'ai pas lu, mais ça ne me manque pas, car Orion est une BD peu attachante avec un héros encore plus tête à claques qu'Alix.
Une fois de plus, il n'est pas bon d'être la petite amie d'un personnage Martinien, oh non !
---Ajout décembre 2025---
J'ai pu lire le tome 4 (Les oracles), dessiné par Jailloux sur un scénario de Martin. J'aurait tendance à dire que c'est le meilleur du lot aussi bien du point de vue dessin (le 1er est aussi très bien) qu'histoire (le 2ème est le pire). Mis à part quelques bizarreries architecturales, graphiquement, ça tient très bien la route. Idem pour le scénario, malgré quelques facilités comme un éclair qui tombe à pic. Néanmoins, ça m'a bcp fait penser à un Alix de la période des années 60-70.
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Sonora
Assez décevant au final. Décevant car sur le papier j’apprécie les intervenants : Nicolas Siner je le suis depuis Horacio d’Alba et sur les illustrations il fait plus que le taf ; Scarlett Smulkowski toujours une valeur sûre sur les couleurs ; Benoît Dellac n’est pas aussi tranchant et impactant que sur ses dernières parutions mais l’essence de son dessin est bien présent, on peut trouver à y redire sur certains détails ou composition mais c’est néanmoins plaisant à regarder. Reste Jean-Pierre Pécau que je connais surtout de nom, malheureusement c’est le maillon faible dans cette histoire, pas de bol c’est pour le scénario, pas le boulot le moins important donc. Non mais l’idée de base est intéressante : un français s’exile dans l’ouest américain après l’échec de la révolution de 1848. Le far west vécu du point de vue d’un frenchy donc, j’ai trouvé l’idée cocasse. Problème : scénario pas intriguant, direct on nous révèle qu’il s’agit d’une « bête » histoire de vengeance, alors le premier tome se focalise sur cette intrigue, puis ensuite notre héros digresse dans ses aventures avant que cette histoire de dette de sang ne soit remise sur le tapis dans le dernier tome. Problème : le lecteur que je suis a essayé vaguement de s’intéresser aux sous intrigues qui jalonne la quête principale du héros, mais on s’en fout de ces histoires de « placers », de général français à la mord-moi-le-nœud et ses plans pourris qui capotent à chaque coup, à cette péripatéticienne qui n’apporte absolument rien au scénario, j’ai nommé Lola Montez, dont le tome 2 porte son nom on se demande encore pourquoi… D’ailleurs la donzelle est tellement intéressante qu’elle disparaît au tome 3, à part montrer son cul sous tous les angles elle n’avait rien à dire. Donc résumons : l’intrigue principale manque d’étoffe, bien que le contexte historique lui soit diablement intéressant (les noms de penseurs proto-communistes tels que Charles Fourier, Etienne Cabet, Saint-Simon ou Robert Owen, fondateurs de l’utopie socialiste, m’étaient totalement inconnus avant ce jour) ; les personnages sont nuls (mon Dieu je pense encore au gamin Mace, véritable tête à claque qui subitement passe de gros simplet idiot du village à shotgun principal porte-flingue de l’armée française) ; les dialogues peuvent se lire en diagonal, le découpage, la construction du récit a un problème de « fluidité » à mon sens : on n’est souvent paumé en terme de temps et de lieu. Bref, il y a de bonnes idées mais ça manque de solidité dans les bases, l’exécution et les finitions.
Marcel keuf le flic
Avec Marcel Keuf, l'intention de Charb est claire et assumée : taper sur les flics en général, à travers une succession de strips très courts. Marcel et ses collègues sont cons, violents, racistes, sexistes, homophobes, alcoolo, et enchainent bavures et sorties ignobles. ACAB en trois cases, répété à l'infini. Le problème n'est pas tant le fond (on peut rire de tout, et se moquer de la police comme de n'importe quel corps de métier pourrait être drôle), mais la facilité du traitement. La critique est primaire, mécanique, presque complaisante dans son antifascisme de principe. Les clichés s'enchainent, les portes ouvertes sont enfoncées, et très vite les gags deviennent prévisibles. Le trash est frontal, souvent vulgaire, mais rarement percutant, surtout si on le compare à un Vuillemin, capable de rendre bien plus drôles et mémorables des personnages pourtant encore plus odieux. Là où ça devrait choquer ou provoquer un rire jaune, ça tombe à plat, comme un gag convenu dont le héros et son univers se résument à leur bêtise. Pour ne rien arranger, la répétition du même message sur tout un album, sans réelle variation ni montée en puissance, finit par lasser. C'est un humour trash qui se picore plus qu'il ne se lit, trop univoque et trop peu subtil pour réellement m'amuser.
Les Aventures d'Ultra-Chômeur
Les Aventures d'Ultra-Chômeur détournent les codes des histoires de super-héros pour proposer une critique du capitalisme financier et de l’Amérique post-crise de 2008. Il transpose des concepts économiques en personnages costumés, avec un dessin plutôt solide, bien ancré dans une tradition comics assumée. Les auteurs avaient aussi visiblement une vraie volonté pédagogique, avec un discours inspiré d’Occupy Wall Street, qui cherche à rendre lisibles des mécanismes économiques complexes. Mais à la lecture, l’ensemble m’a surtout laissé une impression de lourdeur. Outre des passages très verbeux, limite plombant, la mise en scène et l’humour, pourtant central, manquent cruellement de finesse : jeux de mots appuyés, personnifications trop littérales, satire frontale sans nuance. Tout cela parodie des thèmes aujourd’hui ultra-rebattus (finance prédatrice, rêve américain brisé, culpabilisation des pauvres) et le fait souvent de manière simpliste, là où d’autres ouvrages ont déjà abordé ces sujets avec plus d’intelligence et de subtilité. Le message prend systématiquement le pas sur le récit, au point que le scénario se dilue en une succession de saynètes bordéliques et peu surprenantes. Sans parler de quantités de sujets spécifiquement américains et de traductions qui ne parleront pas forcément aux lecteurs francophones. Au final, malgré quelques bonnes idées et un habillage graphique efficace, j’ai trouvé l’album daté et finalement assez mou dans son humour. Une curiosité qui attire l'attention au départ mais dont l’impact critique et comique s’émousse très vite, surtout si l’on a déjà lu mieux sur le même terrain.
Orion
Les aventures d'Alix en Grèce - pardon - d'Orion en Grèce. C'est très académique, c'est bien dessiné, même si c'est un peu statique. Pour visiter la Grèce antique, c'est un bon guide, à condition de ne pas lire les textes. Le 1er tome est un peu rapide, donnant l'impression que l'auteur invente au fur et à mesure, comme dans le 1er Alix. Pourtant, JM avait de la bouteille quand il a commencé Orion. Le 2ème tome avec les hommes-lions est une catastrophe scénaristique. Je me demande ce que Jacques Martin avait pu consommer ce jour-là, ou bien c'est un défi stupide qu'il s'est lancé. Le 3ème tome me fait me demander si JM n'aurait pas interverti Orion et Keos... Le 4ème tome, je ne l'ai pas lu, mais ça ne me manque pas, car Orion est une BD peu attachante avec un héros encore plus tête à claques qu'Alix. Une fois de plus, il n'est pas bon d'être la petite amie d'un personnage Martinien, oh non ! ---Ajout décembre 2025--- J'ai pu lire le tome 4 (Les oracles), dessiné par Jailloux sur un scénario de Martin. J'aurait tendance à dire que c'est le meilleur du lot aussi bien du point de vue dessin (le 1er est aussi très bien) qu'histoire (le 2ème est le pire). Mis à part quelques bizarreries architecturales, graphiquement, ça tient très bien la route. Idem pour le scénario, malgré quelques facilités comme un éclair qui tombe à pic. Néanmoins, ça m'a bcp fait penser à un Alix de la période des années 60-70.