L'Homme en noir

Grégory Panaccione s'associe au scénariste de Les Soeurs Grémillet (Dupuis) pour un récit poignant abordant le thème délicat des violences sexuelles faites aux enfants en choisissant le point de vue de la victime.
Auteurs italiens Maltraitance infantile Mirages
Mattéo a tout pour être heureux. Des parents formidables, un petit chien affectueux, et Ivan, son meilleur ami. Mais tous les soirs, il fait le même cauchemar dans lequel un homme en noir terrifiant le poursuit. Qui est-il ? Le danger qu'il représente est-il réel ou imaginaire ? Un récit poignant sur un sujet de société des plus graves, les violences sexuelles infligées aux enfants.
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Date de parution | 22 Mai 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Je vais me démarquer de mes petits camarades avec ma mauvaise note. Une BD qui traite d'un sujet dérangeant, la pédophilie, au travers les yeux d'un petit garçon qui s'est créé un monde imaginaire pour se protéger. Un récit qui explique très bien les rouages que met en place Mattéo pour continuer à vivre un tant soit peu normalement. Un récit qui tient la route, puisque le coupable de ces actes abjects est très souvent un proche (ami ou famille). Un récit qui ne fait pas dans le racolage puisque les moments d'abus ne sont que suggérés. Mais la lecture en mode LGV (Lecture à Grande Vitesse) est frustrante et ne m'a pas permis de m'attacher à ce petit bonhomme. Mais aussi du fait qu'il n'y a pas de surprises, le récit est trop simpliste et prévisible. Un album qui cible toutes les catégories de lecteurs et justement, je trouve que cela le dessert. Je ne suis pas non plus convaincu par le dessin et la colorisation de Panaccione. Je n'aime pas son trait sale proche du crayonné et ses couleurs ternes. Par contre, je reconnais qu'il est très expressif et les passages avec le prédateur sexuel sont réussis. Une lecture qui ne me restera pas en mémoire. Note réelle : 2,5.


J'ai vraiment beaucoup aimé la façon avec laquelle les auteurs ont réussi à traiter le sujet de la pédophilie à hauteur d'enfant. Mattéo fait des cauchemars depuis les vacances . Il fait pipi au lit, a du mal à se coucher et ne suit plus à l'école. C'est perturbant pour les parents qui s'oriente vers un harcèlement scolaire mais sans résultat. La construction du récit s'appuie sur une trouvaille intelligente de Di Gregorio qui invite son lectorat dans deux univers sans que l'on sache vraiment lequel est réel et lequel est imaginaire. En effet il est difficile de discerner si cet homme noir appartient à l'imaginaire de l'enfant comme complément maléfique de son monde de super héros ou si c'est homme noir représente une réalité dramatique que l'enfant essaye de combattre avec ses pauvres armes. La narration invite au doute le plus longtemps possible tant que la parole ne s'est pas libérée. Ce qui rend le récit encore plus dramatique est la découverte finale du prédateur: incontournable et parent insoupçonnable, il est plutôt sympathique en surface. Di Gregorio vise juste en soulignant cette part de difficulté dans la découverte du crime. Le graphisme de Panaccione travaille avec maitrise sur la juxtaposition des deux univers sans jamais dévoiler où se trouve l'imaginaire du réel. Il alterne insécurité et zone de confort en montrant comment la première grignote l'espace de la seconde sans que l'entourage ne s'en rende compte. C'est parfaitement raccord avec la narration textuelle. Une lecture qui m'a bougé avec une belle intelligence dans la construction.


Giovanni Di Gregorio et Grégory Panaccione abordent ici un sujet très sensible : les violences sexuelles faites aux enfants. Le récit, malgré sa thématique lourde, reste accessible, ce qui en fait une véritable prouesse narrative. Di Gregorio opte pour une approche sobre et délicate, laissant entrevoir le traumatisme de Mattéo à travers ses cauchemars récurrents où l’homme en noir devient le symbole de ses peurs profondes. Panaccione allie la rondeur et l’énergie de ses personnages à des ambiances plus sombres et menaçantes, notamment lors des cauchemars. L’usage des pleines pages renforce bien l’angoisse ressentie par l’enfant, je suis toujours agréablement surpris par les dessins de Grégory Panaccione. Là où le récit pêche, c’est dans son format. La brièveté de l’histoire laisse une impression d’inachevé. Le développement des personnages secondaires, notamment les parents et les professionnels qui tentent de comprendre Mattéo, aurait pu être plus approfondi. Le prix de 13 euros pour un récit si rapide à lire peut sembler excessif, ca fait cher la minute de lecture. Disons le clairement, pour moi cette BD est plutôt à emprunter ou à acheter d’occasion... Une œuvre marquante, portée par une narration sensible et un beau travail graphique, je ne sais pas au final s'il eut été utile de rallonger l'histoire pour la rallonger. Peut être que ce format d'histoires courtes devraient en fait être éditées sur des formats moins onéreux pour avoir moins ce gout amer du prix Vs temps de lecture à la fin.


Sur un sujet ô combien grave et délicat, Panaccione et Di Gregorio conçoivent une BD délicate et aisément accessible. Le trait de Panaccione est toujours aussi sympathique et brouillon : on retrouve la rondeur, la vigueur, l'élan d'un Franquin, mais aussi une maladroite laideur dont il ne parvient généralement à s'extirper. Cet album prend tout son envol lorsque les cauchemars s'invitent et engendrent une merveilleuse peur enfantine insidieusement insufflée par ce bonhomme dont les ombres noires avancent sournoisement, en arachnides expressionnistes que n'aurait pas reniées un Murnau. Malheureusement, le scénario de Di Gregorio refuse l'ampleur du sujet. L'imaginaire du garçon, sa manière de transformer le réel en idéalisant son quotidien, est trop succinctement envisagé. La dualité aurait dû être plus affirmée dans un premier temps, Panaccione aurait davantage dû illustrer leur impossible cohabitation et saisir la violence de leur confrontation. Les interrogations et aides des parents et psys auraient quant à elles dû se construire plus amplement, avancer insidieusement entre tranche de vie et roman policier, pour finir du point de vue de l'enfant en un thriller psychanalytique terrifiant. Cette BD n'est pas tout cela, le projet est pour ainsi dire plus léger : il ne s'agit que d'un fort bref et très habile récit, empruntant le rythme d'une BD d'aventure ou d'une tranche de vie, sur les violences sexuelles à l'égard des enfants, miraculeusement accessible aux enfants. Un tour de force autant qu'un regret.


Auteur prolifique, Gregory Panaccione n’a conservé que sa casquette de dessinateur pour revenir avec un récit scénarisé par Giovanni di Gregorio. Si « L’Homme en noir » a trait au monde de l’enfance, il aborde un thème grave, celui de la pédophilie. La narration efficace, tout en subtilité et en évitant l’écueil du voyeurisme, va permettre à Panaccione d’y déployer toute sa créativité, le dessin contenant ici une réelle valeur ajoutée. Le récit démarre avec cette ombre noire et inquiétante, qui plane tel un gigantesque croquemitaine sur une barre d’immeuble HLM aux dimensions démesurées, puis embraye vers un registre beaucoup plus rassurant. Dans un avenant pavillon familial, Mattéo est réveillé par sa mère, c’est l’heure d’aller à l’école ! Le garçonnet émerge à peine d’un cauchemar saturé de visions terrifiantes du fameux homme en noir. Mais heureusement le quotidien familier reprend vite ses droits avec l’irruption du chiot Tommy, turbulent compagnon de Mattéo, qui vient le couvrir de léchouilles bien baveuses. Pour un peu, on se croirait dans « Boule et Bill », allusion évidente à l’insouciance du jeune âge… Mattéo ressemblerait presque à tous les garçons de son âge, si ce n’est pour son côté hyperactif, ces mictions récurrentes durant son sommeil ou ces sautes d’humeur lorsque par exemple son copain Ivan lui parle de l’homme en noir. Peu à peu, les obsessions du gamin vont s’imposer au fil de l’histoire, notamment cette peur du noir incontrôlable quand vient l’heure de dormir. Et de plus en plus, il montrera un visage accablé par la tristesse et l’angoisse. Jusqu’au dénouement final, où jaillira la terrible vérité, que le déni dans lequel s’est barricadé Mattéo ne suffira plus à contenir. D’un point de vue graphique, ce qui frappe est le contraste entre l’univers coloré du gosse et ses cauchemars représentés dans des tonalités très sombres, comme celles où Panaccione avait excellé dans un de ces récents opus, « La Petite Lumière ». Les pleines pages panoramiques renforcent l’aspect absolument terrifiant de l’homme en noir (faisant que cette BD n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains !) et décuplent la sensation de vertige, lorsque Mattéo rêve qu’il chute du haut de cet immeuble sinistre d’où se dégage une cruelle solitude, avec ces silhouettes mélancoliques contemplant la laideur des inhumaines cages à poules environnantes. « L’Homme en noir » s’avère indiscutablement une réussite où les partitions graphiques et narratives sont totalement en phase sur un sujet de société extrêmement délicat. Sans doute plus répandue qu’on ne pourrait le croire, la pédophilie prospère sur la loi du silence et la manipulation retorse d’individus certes détraqués psychologiquement mais hautement dangereux. Les auteurs tentent ici de nous avertir, avec subtilité, de certains signes qui font que l’on devrait s’inquiéter pour les jeunes victimes murées dans un silence mortifère, celles-ci risquant de voir leur enfance littéralement broyée par leurs prédateurs.


Grégory Panaccione que je suis depuis un moment, nous revient avec un album "tout public" sur un sujet très délicat et peu traité : les violences sexuelles infligées aux enfants. C'est sur un scénario de Giovanni Di Gregorio (Les Soeurs Grémillet) que Panaccione nous propose de partager son talent pour aborder ce sujet délicat. Le jeune Mattéo semble avoir tout pour être heureux, mais chaque nuit un cauchemar récurent vient troubler cette apparente tranquillité. Un monstrueux homme en noir le terrorise. Et cela ne va pas aller en s'arrangeant quand ce terrible personnage commence à lui apparaître dans la journée... C'est toujours avec autant d'expressivité que Panaccione croque ses personnages (et ses animaux ! On a l'impression de retrouver le chien "Tobby" d'un de ses précédents albums ^^ ), ce qui rend d'autant plus prenant cette histoire dramatique. Car c'est l'intérêt majeur de cet album que d'aborder un sujet aussi sensible en pointant clairement la proximité du bourreau. C'est malheureusement une réalité, plus de 80% des agresseurs font parti du cercle familial ou proche des victimes... C'est un album aussi dur (dans le sujet qu'il aborde) que salutaire que nous proposent nos deux auteurs.
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