Mouais.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en empruntant cette série, imaginant vaguement quelque chose entre Les Aigles de Rome et Murena (espérant quand même que ça penche plus du côté de Murena !). Et en fait ça ne ressemble pas à ces deux séries. Mais cette lecture ne m’a pas vraiment emballé.
En fait, plusieurs choses m’ont gêné dans cette série. D’abord le côté graphique. Si le dessin est globalement lisible, il est clairement inégal, avec parfois des erreurs de perspectives, et des détails trop lissés. Surtout, je n’aime pas du tout les changements dans ce domaine en cours de série, et là, il y a quand même de nettes différences entre les différents dessinateurs.
Ensuite, j’ai trouvé cette lecture laborieuse, manquant de rythme – le premier album est d’ailleurs l’un des plus indigestes je trouve) – et d’intérêt. L’intrigue n’est pas palpitante et cette histoire de malédiction qui traverse les siècles, avec une famille qui de générations en générations veille sur une statue aux pouvoirs néfastes (le Palladium), ne m’a jamais vraiment captivé. Les scénaristes essayent d’utiliser divers moments connus de l’Histoire (guerre de Troie, guerres puniques, assassinat de César, etc.) pour dynamiser une histoire qui manque de peps. Ça n’a pas suffit en ce qui me concerne, et j’ai fini sans enthousiasme ma lecture.
Note réelle 2,5/5.
Avant l'avis de NoirDesir, je n'avais jamais entendu parler de cette BD alors que j'adore Gotlib et son œuvre. Après l'avoir finalement dénichée, je comprends pourquoi elle est restée si discrète : elle n'a rien de particulièrement enthousiasmant...
L'idée semble venir avant tout de Richard Gotainer, qui a proposé à Gotlib et à Uderzo de représenter quelques grandes caractéristiques attribuées aux Gaulois contemporains, autrement dit aux Français. Et qu'est-ce qu'Astérix et Obélix viennent faire dans cette histoire ? Pas grand-chose : ils servent surtout de prétexte visuel, apparaissant ponctuellement en bas de page, via de petits dessins d'Uderzo qui, pour la plupart, semblent repris directement des albums.
Chaque chapitre (il y en a neuf) se concentre sur un trait typique du Français moyen. On y trouve un texte introductif signé Gotainer, les paroles d'une chanson écrite avec son complice Kristy, et deux petites pages de BD dessinées par Gotlib inspirées du thème abordé.
Les textes alignent surtout des lieux communs sur ce que seraient les Français bien franchouillards, des généralités si larges qu'elles pourraient s'appliquer à n'importe quel peuple. Ni vraiment drôles, ni mordants, ils laissent assez indifférent. Les paroles de chanson, sans leur musique, peinent à susciter l'intérêt et ne brillent pas non plus par leur humour. Quant aux pages de Gotlib, on y retrouve un dessin impeccable et une mise en scène évoquant forcément la Rubrique-à-Brac, mais l'inspiration n'y est pas : l'humour reste timide, comme s'il s'agissait surtout d'illustrations produites faute de meilleure idée. C'est du Gotlib, donc le niveau reste correct, mais rarement plus qu'un léger sourire.
Bref, ce n'est clairement pas un indispensable. Seuls les collectionneurs complétistes fans de Gotlib auront envie d'ajouter cet album à leurs étagères.
J’ai lu Ranx et je dois dire que je n’ai pas du tout accroché. Le dessin est certes très travaillé et l’univers visuellement marquant, mais cela ne suffit pas à compenser l’absence totale de scénario. On a l’impression que l’histoire n’a aucun fil conducteur : tout semble n’être qu’un enchaînement de scènes choquantes ou provocatrices, sans véritable intention narrative derrière. Le personnage de Ranx et sa relation dérangeante avec Lubna ne sont jamais approfondis ; tout paraît gratuit, forcé, et uniquement conçu pour provoquer un malaise ou un choc, plutôt que pour raconter quelque chose. Au final, la BD ne propose aucune réflexion, aucun enjeu clair, et ne parvient pas à maintenir l’intérêt du lecteur. Elle accumule les excès sans âme et sans but, ce qui rend la lecture plus pénible que stimulante. Pour ma part, c’est un rendez-vous manqué : malgré le style graphique impressionnant, l’œuvre est creuse et franchement décevante. Je lui mets 2/5.
Rahan n’a jamais fait partie de mon paysage bd, je n’ai aucun attachement avec ce héros. Du coup je ne suis sans doute pas le mieux placé pour savourer cet hommage.
L’album se lit facilement mais il ne m’a pas conquis.
Le dessin est assez énergique et soigné, dans un style similaire aux débuts de Munuera. J’avoue que je n’en raffole pas mais ça fait le taf pour ce pastiche.
Par contre, je suis resté plus hermétique aux différentes aventures de notre blondinet. Je n’ai pas détesté mais lecture sans passion.
Je n’ai pas accroché à la proposition de l’auteur, l’humour ne m’a pas vraiment amusé, les hommages (bien que bien vus pour l’époque) ne m’ont pas parlé et les scènes « hot » ne sont pas émoustillantes, trop rares mais plutôt réussies dans le contexte ou situations, disons que c’est ce qui m’a amusé le plus.
2,5 mais le bof l’emporte.
Dans un genre un peu similaire, j’ai largement préféré Mr Coconut, tout aussi con mais bien plus fun à lire.
Alors ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé, mais cette lecture fut pénible et surtout, j'en ressors avec la sensation de n'avoir rien compris.
La BD est très étrange. Elle parle d'un couple de Hollandais dans le XVIè siècle, d'une esclave coréenne, de couple, de gestion de maisonnée et de la place des femmes, avec dessus la question des engins volants. Et franchement, je ne saurais dire quelle est l'histoire de cette BD. Est-ce une histoire de couple ? L'histoire d'une jeune femme qui s'émancipe ? L'histoire d'une femme qui se résigne ? Ça semble contradictoire mais la BD est tellement énigmatique que je ne suis même pas sur d'avoir compris dans quel sens elle va. Et j'en ressors plus interloqué qu'autre chose.
J'ai pas mal réfléchi après la lecture, et je ne comprends vraiment pas ce que l'autrice voulait dire. Il y a beaucoup de choses dans cette BD, sans doute trop, et qui ne semblent pas matcher entre elles. A la lecture, je n'avais que peu de compassion pour l'héroïne qui m'a semblé trop mélancolique, de même que son mari est ambivalent. Je pense qu'il était volontaire d'en faire un personnage gris, mais en fin de compte c'est le personnage pour lequel j'avais le plus d'empathie. Je ne sais pas si ça en dit long sur moi, mais de fait j'avais l'impression d'aller à l'inverse de ce que l'autrice voulait dire.
Une BD bien étrange, à côté de laquelle je suis complètement passée et dont je ne comprend pas le message. Je vais sans doute l'oublier et tant pis pour moi, mais franchement je ne la recommande pas.
Par le biais d'histoires courtes de cinq pages, Youssef Daoudi propose un tour d'horizon de grands stratèges ou de simples généraux de l'Histoire, revisités à la sauce Fluide Glacial. De Hannibal lors des guerres puniques aux marchands d'armes contemporains, en passant par Sun Tzu et les deux guerres mondiales, on les découvre dans des scènes romancées, parfois surprenantes, fondées sur une solide documentation mais toujours traitées sur le mode de la déconne.
Les saynètes sont courtes, le trait énergique et efficace, les caricatures bien vues, les textes soignés et riches en jeux de mots plutôt fins, le tout porté par une mise en scène qui assume volontiers le grotesque : cela aurait pu constituer un très bon cru de Fluide Glacial. Et tant visuellement que dans l'écriture des dialogues, Daoudi semble s'être fait plaisir, et cela se ressent.
Malheureusement, l'ensemble peine à trouver son ton. L'album oscille sans cesse entre satire militariste, hommage potache aux grands conquérants (aussi brutaux soient-ils) et humour plus graveleux qu'inspiré. Le rythme narratif pose également problème : le texte est souvent trop abondant par rapport à l'énergie du dessin et à la dynamique des planches. L'humour en souffre, tombant fréquemment à côté de la plaque, autant à cause de ce décalage de rythme que d'un manque de clarté. On ne comprend pas toujours ce que l'auteur cherche à raconter. Plusieurs histoires s'enlisent dans des dialogues bavards où les jeux de mots prennent le pas sur la véritable idée comique, et cette accumulation de clins d'œil finit par lasser.
Même les fiches récapitulatives en fin de chapitre échouent à fournir un contexte satisfaisant, tant elles mélangent faits authentiques et fantaisie sans indiquer clairement la frontière.
L'album reste fidèle à l'esprit Fluide Glacial, irrévérencieux, volontiers outrancier et porté ici par un dessin de très bonne qualité, mais il manque de subtilité, de souffle comique et surtout d'une ligne directrice capable de donner une réelle cohérence à cette galerie de généraux hystériques.
Bon ben je pense avoir un problème avec Terry Moore. J'avais lu il y a longtemps sa série phare Strangers in Paradise qui m'avait ennuyé et j'ai décidé de lui donner une seconde chance avec cet one-shot qui avait de bonnes notes.
Comme l'indique ma propre note, je n'ai pas aimé. Pourtant, il y a des qualités dans cet album comme le dessin que j'aime bien, mais globalement le scénario m'a ennuyé. L'histoire mets en vedette Zoe qui vient d'une autre série de l'auteur, mais l'histoire peut se lire comme un récit indépendant sans problème du moment qu'on lit le résumé au dos du livre qui permet de bien comprendre qui est Zoe. C'est amusant de voir Zoe tuer des hommes bien méchants, mais bon au bout de moment j'ai fini par trouver le temps long. L'intrigue de Zoe qui veut venger son amie tué par un autre serial killer ne m'a pas trop intéressé non plus. Je pense que j'ai trop lu de polar parce que tout m'a semblé banal. Il y a quelques scènes qui surnagent comme la fin, mais la plupart du temps j'étais indifférent à ce qui se passait.
Mouais. Bof.
Voilà un album qui m’a franchement laissé, alors même que le sujet m’intéressait a priori.
Disons que plusieurs signaux avaient éveillé ma méfiance, avant même d’entamer ma lecture. Le nom de cette nouvelle collection (« µLes maîtres de guerre »), assez racoleur et fourre-tout. Et cette couverture, déjà vue des dizaines de fois dans des séries d’héroïque fantasy ! Résultat ma déception n’a en fait été que relative. Mais elle est bien réelle.
En fait, je n’ai rien appris sur le sujet – même si je ne suis pas vraiment spécialiste. Et plusieurs choses m’ont d’emblée chiffonné. Tous les Huns sont des mastocs qui ressemblent davantage à des Germains, et leurs chevaux sont eux-aussi plus grands que je n’imagine le vrais chevaux hunniques, sans doute plus petits et adaptés aux steppes et au tir à l’arc en chevauchant. Mais les auteurs voulaient vraiment que tout paraisse massif, pour accentuer la force et la violence des combats, autour desquels tourne le récit.
Je veux bien que la collection se concentre sur les « maîtres de guerre », mais présenter plus en profondeur (et donc sans doute en un peu plus d’un tome) la personnalité d’Attila, la culture hunnique (bien plus raffinée que ce que l’on imagine) n’aurait pas fait de mal.
Les combats eux-mêmes sont décevants. En effet, ne restent que quelques planches multipliant les effusions de sang, sans que réellement la stratégie, les alliances (avec les équilibres instables qui rendent parfois fragiles certains regroupements), ne soient développées. Du coup la notion de « maître de guerre » reste jusqu’au bout très floue. C’est ainsi que la bataille des Champs catalauniques est expédiée en fin d’album en quelques cases, sans explication digne de ce nom.
Le petit dossier final (un peu de texte et quelques images semble avoir essentiellement pour source Wikipedia. C’est quand même léger !
On a là plus une reconstruction partielle, partiale et décevante d’un personnage, le cœur du sujet n’est qu’effleuré, sans sortir de certains clichés je trouve.
Ça n’est clairement pas un album que je recommanderais à quelqu’un souhaitant apprendre – même rapidement et succinctement – quelque chose d’intéressant et solide sur Attila et/ou les Huns.
Cet album signe le retour de Régis Loisel au dessin, après plusieurs années de pause durant lesquelles il s’était consacré uniquement à des scénarios.
Si le titre de cet album rappellera aux amateurs de films d’horreur le film de Wes Craven « La Dernière Maison sur la gauche », il comporte peu de points communs, si ce n’est la cruauté de certaines situations avec quelques homicides un brin sanglants. Pour le reste, on est plutôt ici dans la comédie, une comédie totalement déjantée où les auteurs ont donné libre cours à leur fantaisie. Et on sent bien qu’ils ont pris un malin plaisir à produire cette histoire mettant en scène une galerie de personnages hauts en couleurs dans des rebondissements aussi improbables qu’inattendus.
Néanmoins, même si ce récit recèle quelques atouts, il pourrait laisser perplexe une partie du lectorat (et c'est mon cas). Les mécanismes du rire sont parfois mystérieux, et malgré la folie et les trouvailles qui jalonnent « La Dernière Maison juste avant la forêt », ceux-ci semblent pour le moins inopérants. Et pourtant, tout avait si bien commencé…
Car en effet, les premières pages abordent avec le personnage de Pierrot, parfait crétin au physique repoussant qui se prend pour un Apollon, une thématique intéressante, celle du « déni de sale gueule », pourrait-on dire. Les miroirs lui renvoient une image très flatteuse, et on pourra soupçonner sa mère, dotée de pouvoirs magiques, d’y être pour quelque chose, celle-ci ayant par ailleurs réduit son queutard de mari à l’état de buste décoratif ! Bref, cette thématique est bien vite abandonnée pour être emportée par le tourbillon effréné de la narration, et on se dit que c’est presque dommage, qu’’il y avait là matière à produire une comédie efficace et jubilatoire avec ce seul sujet.
L’impression qui domine à la sortie de cette lecture est d’avoir mis la tête dans une centrifugeuse, sans être tout à fait sûr de comprendre ce qu’on a lu. Cette histoire aurait pu faire son petit effet dans L’Echo des savanes des premières années, où le foutraque joyeux était en vogue, où toute scène explicite évoquant la sexualité se voulait une provocation envers les « bonnes mœurs ». Mais aujourd’hui, les temps ont changé, et avec eux les stéréotypes. Les jeunes générations semblent avoir beaucoup moins d’interdits et abordent ces questions plus librement que leurs aînés, même si tout n’est pas gagné. En résumé, cette bande dessinée apparaît un peu datée dans son propos, parfois malaisant, avec des dialogues paresseux et inutilement outranciers.
Le seul élément qui ne nous fâchera pas totalement avec l’ouvrage est le dessin de Loisel. Son trait est toujours aussi enlevé et dynamique, l’expressivité des personnages semble décuplée dans ce contexte comique, et les atmosphères début XXe tout à fait réussies, notamment grâce au travail conforme sur la couleur de Bruno Tatti. Du Loisel comme on l’aime.
Cependant, si « La Dernière Maison juste avant la forêt » marque le « grand retour au dessin » de cette pointure du neuvième art qu’est Régis Loisel, on a du mal à être totalement convaincu de sa pertinence. Peut-être faut-il le prendre juste pour ce qu’il semble être, un projet potache purement récréatif, mais qui assurément ne restera pas comme une de ses œuvres marquantes.
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Mouais. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en empruntant cette série, imaginant vaguement quelque chose entre Les Aigles de Rome et Murena (espérant quand même que ça penche plus du côté de Murena !). Et en fait ça ne ressemble pas à ces deux séries. Mais cette lecture ne m’a pas vraiment emballé. En fait, plusieurs choses m’ont gêné dans cette série. D’abord le côté graphique. Si le dessin est globalement lisible, il est clairement inégal, avec parfois des erreurs de perspectives, et des détails trop lissés. Surtout, je n’aime pas du tout les changements dans ce domaine en cours de série, et là, il y a quand même de nettes différences entre les différents dessinateurs. Ensuite, j’ai trouvé cette lecture laborieuse, manquant de rythme – le premier album est d’ailleurs l’un des plus indigestes je trouve) – et d’intérêt. L’intrigue n’est pas palpitante et cette histoire de malédiction qui traverse les siècles, avec une famille qui de générations en générations veille sur une statue aux pouvoirs néfastes (le Palladium), ne m’a jamais vraiment captivé. Les scénaristes essayent d’utiliser divers moments connus de l’Histoire (guerre de Troie, guerres puniques, assassinat de César, etc.) pour dynamiser une histoire qui manque de peps. Ça n’a pas suffit en ce qui me concerne, et j’ai fini sans enthousiasme ma lecture. Note réelle 2,5/5.
Vive la Gaule
Avant l'avis de NoirDesir, je n'avais jamais entendu parler de cette BD alors que j'adore Gotlib et son œuvre. Après l'avoir finalement dénichée, je comprends pourquoi elle est restée si discrète : elle n'a rien de particulièrement enthousiasmant... L'idée semble venir avant tout de Richard Gotainer, qui a proposé à Gotlib et à Uderzo de représenter quelques grandes caractéristiques attribuées aux Gaulois contemporains, autrement dit aux Français. Et qu'est-ce qu'Astérix et Obélix viennent faire dans cette histoire ? Pas grand-chose : ils servent surtout de prétexte visuel, apparaissant ponctuellement en bas de page, via de petits dessins d'Uderzo qui, pour la plupart, semblent repris directement des albums. Chaque chapitre (il y en a neuf) se concentre sur un trait typique du Français moyen. On y trouve un texte introductif signé Gotainer, les paroles d'une chanson écrite avec son complice Kristy, et deux petites pages de BD dessinées par Gotlib inspirées du thème abordé. Les textes alignent surtout des lieux communs sur ce que seraient les Français bien franchouillards, des généralités si larges qu'elles pourraient s'appliquer à n'importe quel peuple. Ni vraiment drôles, ni mordants, ils laissent assez indifférent. Les paroles de chanson, sans leur musique, peinent à susciter l'intérêt et ne brillent pas non plus par leur humour. Quant aux pages de Gotlib, on y retrouve un dessin impeccable et une mise en scène évoquant forcément la Rubrique-à-Brac, mais l'inspiration n'y est pas : l'humour reste timide, comme s'il s'agissait surtout d'illustrations produites faute de meilleure idée. C'est du Gotlib, donc le niveau reste correct, mais rarement plus qu'un léger sourire. Bref, ce n'est clairement pas un indispensable. Seuls les collectionneurs complétistes fans de Gotlib auront envie d'ajouter cet album à leurs étagères.
Ranxerox
J’ai lu Ranx et je dois dire que je n’ai pas du tout accroché. Le dessin est certes très travaillé et l’univers visuellement marquant, mais cela ne suffit pas à compenser l’absence totale de scénario. On a l’impression que l’histoire n’a aucun fil conducteur : tout semble n’être qu’un enchaînement de scènes choquantes ou provocatrices, sans véritable intention narrative derrière. Le personnage de Ranx et sa relation dérangeante avec Lubna ne sont jamais approfondis ; tout paraît gratuit, forcé, et uniquement conçu pour provoquer un malaise ou un choc, plutôt que pour raconter quelque chose. Au final, la BD ne propose aucune réflexion, aucun enjeu clair, et ne parvient pas à maintenir l’intérêt du lecteur. Elle accumule les excès sans âme et sans but, ce qui rend la lecture plus pénible que stimulante. Pour ma part, c’est un rendez-vous manqué : malgré le style graphique impressionnant, l’œuvre est creuse et franchement décevante. Je lui mets 2/5.
Rhââl-Han - Le Fils des âges des filles pas farouches
Rahan n’a jamais fait partie de mon paysage bd, je n’ai aucun attachement avec ce héros. Du coup je ne suis sans doute pas le mieux placé pour savourer cet hommage. L’album se lit facilement mais il ne m’a pas conquis. Le dessin est assez énergique et soigné, dans un style similaire aux débuts de Munuera. J’avoue que je n’en raffole pas mais ça fait le taf pour ce pastiche. Par contre, je suis resté plus hermétique aux différentes aventures de notre blondinet. Je n’ai pas détesté mais lecture sans passion. Je n’ai pas accroché à la proposition de l’auteur, l’humour ne m’a pas vraiment amusé, les hommages (bien que bien vus pour l’époque) ne m’ont pas parlé et les scènes « hot » ne sont pas émoustillantes, trop rares mais plutôt réussies dans le contexte ou situations, disons que c’est ce qui m’a amusé le plus. 2,5 mais le bof l’emporte. Dans un genre un peu similaire, j’ai largement préféré Mr Coconut, tout aussi con mais bien plus fun à lire.
Le Ciel pour conquête
Alors ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé, mais cette lecture fut pénible et surtout, j'en ressors avec la sensation de n'avoir rien compris. La BD est très étrange. Elle parle d'un couple de Hollandais dans le XVIè siècle, d'une esclave coréenne, de couple, de gestion de maisonnée et de la place des femmes, avec dessus la question des engins volants. Et franchement, je ne saurais dire quelle est l'histoire de cette BD. Est-ce une histoire de couple ? L'histoire d'une jeune femme qui s'émancipe ? L'histoire d'une femme qui se résigne ? Ça semble contradictoire mais la BD est tellement énigmatique que je ne suis même pas sur d'avoir compris dans quel sens elle va. Et j'en ressors plus interloqué qu'autre chose. J'ai pas mal réfléchi après la lecture, et je ne comprends vraiment pas ce que l'autrice voulait dire. Il y a beaucoup de choses dans cette BD, sans doute trop, et qui ne semblent pas matcher entre elles. A la lecture, je n'avais que peu de compassion pour l'héroïne qui m'a semblé trop mélancolique, de même que son mari est ambivalent. Je pense qu'il était volontaire d'en faire un personnage gris, mais en fin de compte c'est le personnage pour lequel j'avais le plus d'empathie. Je ne sais pas si ça en dit long sur moi, mais de fait j'avais l'impression d'aller à l'inverse de ce que l'autrice voulait dire. Une BD bien étrange, à côté de laquelle je suis complètement passée et dont je ne comprend pas le message. Je vais sans doute l'oublier et tant pis pour moi, mais franchement je ne la recommande pas.
Les Maîtres de guerre
Par le biais d'histoires courtes de cinq pages, Youssef Daoudi propose un tour d'horizon de grands stratèges ou de simples généraux de l'Histoire, revisités à la sauce Fluide Glacial. De Hannibal lors des guerres puniques aux marchands d'armes contemporains, en passant par Sun Tzu et les deux guerres mondiales, on les découvre dans des scènes romancées, parfois surprenantes, fondées sur une solide documentation mais toujours traitées sur le mode de la déconne. Les saynètes sont courtes, le trait énergique et efficace, les caricatures bien vues, les textes soignés et riches en jeux de mots plutôt fins, le tout porté par une mise en scène qui assume volontiers le grotesque : cela aurait pu constituer un très bon cru de Fluide Glacial. Et tant visuellement que dans l'écriture des dialogues, Daoudi semble s'être fait plaisir, et cela se ressent. Malheureusement, l'ensemble peine à trouver son ton. L'album oscille sans cesse entre satire militariste, hommage potache aux grands conquérants (aussi brutaux soient-ils) et humour plus graveleux qu'inspiré. Le rythme narratif pose également problème : le texte est souvent trop abondant par rapport à l'énergie du dessin et à la dynamique des planches. L'humour en souffre, tombant fréquemment à côté de la plaque, autant à cause de ce décalage de rythme que d'un manque de clarté. On ne comprend pas toujours ce que l'auteur cherche à raconter. Plusieurs histoires s'enlisent dans des dialogues bavards où les jeux de mots prennent le pas sur la véritable idée comique, et cette accumulation de clins d'œil finit par lasser. Même les fiches récapitulatives en fin de chapitre échouent à fournir un contexte satisfaisant, tant elles mélangent faits authentiques et fantaisie sans indiquer clairement la frontière. L'album reste fidèle à l'esprit Fluide Glacial, irrévérencieux, volontiers outrancier et porté ici par un dessin de très bonne qualité, mais il manque de subtilité, de souffle comique et surtout d'une ligne directrice capable de donner une réelle cohérence à cette galerie de généraux hystériques.
Serial
Bon ben je pense avoir un problème avec Terry Moore. J'avais lu il y a longtemps sa série phare Strangers in Paradise qui m'avait ennuyé et j'ai décidé de lui donner une seconde chance avec cet one-shot qui avait de bonnes notes. Comme l'indique ma propre note, je n'ai pas aimé. Pourtant, il y a des qualités dans cet album comme le dessin que j'aime bien, mais globalement le scénario m'a ennuyé. L'histoire mets en vedette Zoe qui vient d'une autre série de l'auteur, mais l'histoire peut se lire comme un récit indépendant sans problème du moment qu'on lit le résumé au dos du livre qui permet de bien comprendre qui est Zoe. C'est amusant de voir Zoe tuer des hommes bien méchants, mais bon au bout de moment j'ai fini par trouver le temps long. L'intrigue de Zoe qui veut venger son amie tué par un autre serial killer ne m'a pas trop intéressé non plus. Je pense que j'ai trop lu de polar parce que tout m'a semblé banal. Il y a quelques scènes qui surnagent comme la fin, mais la plupart du temps j'étais indifférent à ce qui se passait.
Les Maîtres de guerre - Attila
Mouais. Bof. Voilà un album qui m’a franchement laissé, alors même que le sujet m’intéressait a priori. Disons que plusieurs signaux avaient éveillé ma méfiance, avant même d’entamer ma lecture. Le nom de cette nouvelle collection (« µLes maîtres de guerre »), assez racoleur et fourre-tout. Et cette couverture, déjà vue des dizaines de fois dans des séries d’héroïque fantasy ! Résultat ma déception n’a en fait été que relative. Mais elle est bien réelle. En fait, je n’ai rien appris sur le sujet – même si je ne suis pas vraiment spécialiste. Et plusieurs choses m’ont d’emblée chiffonné. Tous les Huns sont des mastocs qui ressemblent davantage à des Germains, et leurs chevaux sont eux-aussi plus grands que je n’imagine le vrais chevaux hunniques, sans doute plus petits et adaptés aux steppes et au tir à l’arc en chevauchant. Mais les auteurs voulaient vraiment que tout paraisse massif, pour accentuer la force et la violence des combats, autour desquels tourne le récit. Je veux bien que la collection se concentre sur les « maîtres de guerre », mais présenter plus en profondeur (et donc sans doute en un peu plus d’un tome) la personnalité d’Attila, la culture hunnique (bien plus raffinée que ce que l’on imagine) n’aurait pas fait de mal. Les combats eux-mêmes sont décevants. En effet, ne restent que quelques planches multipliant les effusions de sang, sans que réellement la stratégie, les alliances (avec les équilibres instables qui rendent parfois fragiles certains regroupements), ne soient développées. Du coup la notion de « maître de guerre » reste jusqu’au bout très floue. C’est ainsi que la bataille des Champs catalauniques est expédiée en fin d’album en quelques cases, sans explication digne de ce nom. Le petit dossier final (un peu de texte et quelques images semble avoir essentiellement pour source Wikipedia. C’est quand même léger ! On a là plus une reconstruction partielle, partiale et décevante d’un personnage, le cœur du sujet n’est qu’effleuré, sans sortir de certains clichés je trouve. Ça n’est clairement pas un album que je recommanderais à quelqu’un souhaitant apprendre – même rapidement et succinctement – quelque chose d’intéressant et solide sur Attila et/ou les Huns.
La Dernière Maison juste avant la forêt
Cet album signe le retour de Régis Loisel au dessin, après plusieurs années de pause durant lesquelles il s’était consacré uniquement à des scénarios. Si le titre de cet album rappellera aux amateurs de films d’horreur le film de Wes Craven « La Dernière Maison sur la gauche », il comporte peu de points communs, si ce n’est la cruauté de certaines situations avec quelques homicides un brin sanglants. Pour le reste, on est plutôt ici dans la comédie, une comédie totalement déjantée où les auteurs ont donné libre cours à leur fantaisie. Et on sent bien qu’ils ont pris un malin plaisir à produire cette histoire mettant en scène une galerie de personnages hauts en couleurs dans des rebondissements aussi improbables qu’inattendus. Néanmoins, même si ce récit recèle quelques atouts, il pourrait laisser perplexe une partie du lectorat (et c'est mon cas). Les mécanismes du rire sont parfois mystérieux, et malgré la folie et les trouvailles qui jalonnent « La Dernière Maison juste avant la forêt », ceux-ci semblent pour le moins inopérants. Et pourtant, tout avait si bien commencé… Car en effet, les premières pages abordent avec le personnage de Pierrot, parfait crétin au physique repoussant qui se prend pour un Apollon, une thématique intéressante, celle du « déni de sale gueule », pourrait-on dire. Les miroirs lui renvoient une image très flatteuse, et on pourra soupçonner sa mère, dotée de pouvoirs magiques, d’y être pour quelque chose, celle-ci ayant par ailleurs réduit son queutard de mari à l’état de buste décoratif ! Bref, cette thématique est bien vite abandonnée pour être emportée par le tourbillon effréné de la narration, et on se dit que c’est presque dommage, qu’’il y avait là matière à produire une comédie efficace et jubilatoire avec ce seul sujet. L’impression qui domine à la sortie de cette lecture est d’avoir mis la tête dans une centrifugeuse, sans être tout à fait sûr de comprendre ce qu’on a lu. Cette histoire aurait pu faire son petit effet dans L’Echo des savanes des premières années, où le foutraque joyeux était en vogue, où toute scène explicite évoquant la sexualité se voulait une provocation envers les « bonnes mœurs ». Mais aujourd’hui, les temps ont changé, et avec eux les stéréotypes. Les jeunes générations semblent avoir beaucoup moins d’interdits et abordent ces questions plus librement que leurs aînés, même si tout n’est pas gagné. En résumé, cette bande dessinée apparaît un peu datée dans son propos, parfois malaisant, avec des dialogues paresseux et inutilement outranciers. Le seul élément qui ne nous fâchera pas totalement avec l’ouvrage est le dessin de Loisel. Son trait est toujours aussi enlevé et dynamique, l’expressivité des personnages semble décuplée dans ce contexte comique, et les atmosphères début XXe tout à fait réussies, notamment grâce au travail conforme sur la couleur de Bruno Tatti. Du Loisel comme on l’aime. Cependant, si « La Dernière Maison juste avant la forêt » marque le « grand retour au dessin » de cette pointure du neuvième art qu’est Régis Loisel, on a du mal à être totalement convaincu de sa pertinence. Peut-être faut-il le prendre juste pour ce qu’il semble être, un projet potache purement récréatif, mais qui assurément ne restera pas comme une de ses œuvres marquantes.