Les Aventures d'Ultra-Chômeur détournent les codes des histoires de super-héros pour proposer une critique du capitalisme financier et de l’Amérique post-crise de 2008. Il transpose des concepts économiques en personnages costumés, avec un dessin plutôt solide, bien ancré dans une tradition comics assumée. Les auteurs avaient aussi visiblement une vraie volonté pédagogique, avec un discours inspiré d’Occupy Wall Street, qui cherche à rendre lisibles des mécanismes économiques complexes.
Mais à la lecture, l’ensemble m’a surtout laissé une impression de lourdeur. Outre des passages très verbeux, limite plombant, la mise en scène et l’humour, pourtant central, manquent cruellement de finesse : jeux de mots appuyés, personnifications trop littérales, satire frontale sans nuance. Tout cela parodie des thèmes aujourd’hui ultra-rebattus (finance prédatrice, rêve américain brisé, culpabilisation des pauvres) et le fait souvent de manière simpliste, là où d’autres ouvrages ont déjà abordé ces sujets avec plus d’intelligence et de subtilité. Le message prend systématiquement le pas sur le récit, au point que le scénario se dilue en une succession de saynètes bordéliques et peu surprenantes. Sans parler de quantités de sujets spécifiquement américains et de traductions qui ne parleront pas forcément aux lecteurs francophones.
Au final, malgré quelques bonnes idées et un habillage graphique efficace, j’ai trouvé l’album daté et finalement assez mou dans son humour. Une curiosité qui attire l'attention au départ mais dont l’impact critique et comique s’émousse très vite, surtout si l’on a déjà lu mieux sur le même terrain.
Les aventures d'Alix en Grèce - pardon - d'Orion en Grèce. C'est très académique, c'est bien dessiné, même si c'est un peu statique. Pour visiter la Grèce antique, c'est un bon guide, à condition de ne pas lire les textes.
Le 1er tome est un peu rapide, donnant l'impression que l'auteur invente au fur et à mesure, comme dans le 1er Alix. Pourtant, JM avait de la bouteille quand il a commencé Orion.
Le 2ème tome avec les hommes-lions est une catastrophe scénaristique. Je me demande ce que Jacques Martin avait pu consommer ce jour-là, ou bien c'est un défi stupide qu'il s'est lancé.
Le 3ème tome me fait me demander si JM n'aurait pas interverti Orion et Keos...
Le 4ème tome, je ne l'ai pas lu, mais ça ne me manque pas, car Orion est une BD peu attachante avec un héros encore plus tête à claques qu'Alix.
Une fois de plus, il n'est pas bon d'être la petite amie d'un personnage Martinien, oh non !
---Ajout décembre 2025---
J'ai pu lire le tome 4 (Les oracles), dessiné par Jailloux sur un scénario de Martin. J'aurait tendance à dire que c'est le meilleur du lot aussi bien du point de vue dessin (le 1er est aussi très bien) qu'histoire (le 2ème est le pire). Mis à part quelques bizarreries architecturales, graphiquement, ça tient très bien la route. Idem pour le scénario, malgré quelques facilités comme un éclair qui tombe à pic. Néanmoins, ça m'a bcp fait penser à un Alix de la période des années 60-70.
C'est la première oeuvre de Frans Masereel que je lis. Avant de parcourir les quelques avis publiés ici, je ne connaissais absolument pas cet auteur et, à la vue de ses planches, je le pensais moderne, un peu underground mais contemporain. J'ai donc été surpris de découvrir ensuite qu'il avait publié ses oeuvres il y a plus d'un siècle.
En observant simplement les images de la galerie, j'avais aussi l'impression d'avoir affaire à de simples recueils de gravures sans réel lien entre elles. La lecture de Mon livre d'heures m'a rassuré sur ce point : ces images racontent bien une histoire, ou du moins s'enchainent de manière cohérente, malgré quelques exceptions. L'enchainement entre certaines planches est en effet parfois très abrupt, donnant l'impression de passer soudainement à tout autre chose.
Cela dit, je ne suis pas sensible à ce graphisme en gravures en aplats de noir et blanc. Je n'ai pas apprécié la narration muette, souvent trop vague et pas toujours facile à comprendre, même si le sens général se devine. Ce rythme narratif haché a fini par m'ennuyer. Bref, cette lecture ne m'a pas convaincu.
Je suis vraiment pas sur de ce que je dois penser de Liv Strömquist. J'aime son discours, je suis complètement d'accord avec ses idées, j'aime la façon dont elle lie les thématiques de lutte sociale, écologie, féminisme et anti-capitalisme. Mais en même temps, je dois avouer que je me suis emmerdé à la lecture. Et c'est un problème ...
Si je dois être honnête, ma lecture a été lente et surtout j'ai sauté quelques passages, n'ayant pas envie de m'infliger ça. La raison, c'est que Strömquist a un style de dessin que je qualifierais de bordélique. Rien que les quelques pages visibles en galerie donnent le ton, c'est plein de textes en tout sens avec quelques personnages pas très bien dessinés en plein milieu. C'est vite illisible à mes yeux et plusieurs fois j'ai vu des pages que je n'avais pas envie de lire, fatigué d'avance de la quantité de texte mis en tout sens. En fait, ça m'a évoqué la BD de Klou Bagarre érotique - Récits d'une travailleuse du sexe mais sauf que là, franchement, j'étais vite saturé des informations.
Ce qui est dommage, la BD est clairement intéressantes, avec des chapitres sur différents éléments de la culture capitaliste que nous vivons et ses différentes facettes. On reparle ici d'Ayn Rand et son importance capitale dans le néo-libéralisme, mais aussi des problématiques psychologiques des riches ou de la gauche, les questions sur la classe moyenne sur-représentée, etc ... Ce qui est dommage, c'est que parfois son discours clairement radical est tempéré par une volonté de ne pas taper sur des gens trop durement. Pour ma part, j'estime qu'on peut y aller franco, ça ne fait pas de mal face aux dérives de ce système qui est en train de faire crever doucement l'humanité.
C'est donc un album de BD que je ne recommande pas. Il est lourd à lire, porté par un dessin pas très beau mais surtout une mise en page très peu lisible, qui ne donne pas envie de s'y attaquer et parfois trop brouillon, au moins en apparence. Le propos a beau être intéressant et les idées franchement bonnes, je n'arrive pas à recommander la lecture parce que la mienne fut laborieuse et que je pense qu'elle le sera sans doute pour vous aussi.
Comme les westerns, les récits de pirates semblent ne jamais être démodés. Ce n’est a priori pas pour me déplaire, mais cela met aussi la pression sur les auteurs, qui doivent a minima s’écarter du déjà-vu, et proposer quelque chose d’originale pour captiver un lecteur un peu blasé.
Ici je suis clairement resté sur ma faim. Jarry est un auteur hyper productif, qui multiplie les séries de genre. Il sait donc a priori bâtir une intrigue. Mais celle-ci, malgré quelques bonnes idées, ne m’a pas convaincu.
C’est semble-t-il adapté d’un jeu vidéo (que je ne connais pas). Cela explique peut-être pourquoi l’action est prioritaire sur la profondeur de l’intrigue ou la psychologie des personnages. C’est du coup un divertissement léger, qui ne va pas aller au-delà de quelques clichés ou facilités. Que les pirates soient ici dirigés par une femme, pourquoi pas ? Mais qu’elle ne soit habillée que d’un bustier me laisse circonspect : l’aspect sexy a semble-t-il prévalu sur une certaine crédibilité.
Jarry mélange des influences européennes et asiatiques (Asie du sud-est plus précisément), ce qui donne une touche originale – hélas pas forcément très ancré dans l’Histoire réelle, et donc pas exploité au maximum.
Le dessin de Pelliccia fait le boulot, mais sans plus me concernant. Dessin et colorisation en fait manquent eux aussi de profondeur, de détails.
Un album honnête, mais pas ma came.
J'ai commencé sur la foi d'un bon dessin mais j'ai laissé tomber. Le dessin qui m'a fait survoler une BD où rien n'est approfondi ni porte au rêve ? Il me sera au moins une occasion de redire de lire voire acheter et relire Le vent des dieux, et surtout, surtout, les deux cycles des Eaux de Mortelune !
J’avais inégalement apprécié mes précédentes lectures de Gaëlle Geniller, et cet album, que j’ai pourtant entamé avec un a priori positif, s’est finalement révélé décevant.
Esthétiquement c’est intéressant, plutôt agréable, malgré des visages qui ne me conviennent pas (affaire de goût – trop « manga ») et une colorisation qui manque de nuance. Mais je reconnais un chouette cachet au rendu général.
C’est l’intrigue, son déroulé, sa construction, qui m’ont par contre laissé sur ma faim, au point que je me suis ennuyé à plusieurs reprises.
Le départ est intriguant, invite le fantastique dans l’intrigue, notre curiosité est titillée. Mais la suite n’est pas à la hauteur de mes attentes. En fait j’ai trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose, que toutes les allusions, les éventuelles métaphores ne servaient pas à grand-chose. On traverse l’histoire sans être accroché, « pour voir », et justement on ne voit rien (je suis un peu dur mais c’est le ressenti final).
Car si l’auteure a su mettre en place une atmosphère intrigante, je trouve que c’est resté un décor vide, bien décoré certes (un manoir de la grande bourgeoisie sert de lieu unique – à différentes époques – à l’histoire), mais sans âme. Et aussi sans la poésie qui aurait pu compenser une histoire creuse (ou alors qui m’a en partie échappé).
Bon, cela dit, une bonne partie de mes remarques sont affaires de goût, et semble-t-il d’autres lecteurs y ont trouvé leur compte – et l’album n’est clairement pas dénué de qualités. Mais je fais partie des déçus.
Note réelle 2,5/5.
Mouais. J’ai failli arrondir à l’arrache aux trois étoiles, parce que globalement, même si c’est sans enthousiasme, ça se laisse lire. Mais en fait non, trop de choses m’ont gêné pour que je fasse cet effort.
Le dessin fait le travail, mais il est sans âme, pas exempt de menus défauts (perspective), avec une colorisation sans nuance que je n’ai pas aimée.
L’intrigue est à la fois emberlificotée et prévisible. C’est typiquement le genre d’histoire artificiellement complexe, qui manque d’originalité (si ce n’est le fait qu’elle se déroule surtout dans le monde animalier et dans un zoo), et qui sent pas mal le déjà-vu. Ça transpire trop à mon goût le mauvais téléfilm français, avec comme ingrédient principal une famille nombreuse de la grande bourgeoisie, avec le retour d’un rejeton paria, les pièces rapportées mal intégrées, les inévitables bisbilles intra familiales, les secrets et autres trahisons qu’on découvre au fur et à mesure que le scénariste nous les jette en pâture. Pas vraiment la cadre qui m’attire a priori.
A cela s’ajoute une intrigue qui multiplie trop les facilités ou invraisemblances (en Afrique autour d’un trafic illégal, dans le parc animalier avec enlèvements et sabotages qui s’enchainent, etc.). Et une fin qui là aussi joue la facilité, bien vite expédiée qui plus est.
Bref, une lecture qui m’a laissé de côté.
Il y a au moins trois raisons pour lesquelles j’ai fait l’acquisition de cette BD. La première, qui est aussi la principale, c’est bien évidemment son dessin. La deuxième, c’est son thème qui me semblait tourner autour de la spiritualité, avec une petite patine à la sauce conte poétique. Le fait que les héros soient des vieux (une vieille en l’occurrence) ne m’a absolument pas gêné, ainsi que j’ai pu le lire ici ou là. La troisième raison, c’est l’éditeur, dont j’apprécie généralement le travail.
Pour ce qui est du dessin, splendide, ce dernier remplit complètement son rôle. Le trait est sûr, souligné par une colorisation du meilleur effet qui a l’avantage de mettre l'accent sur sa finesse sans le noyer sous des tonnes de nuances. Je ne connaissais pas Florent Desanthèmes, mais en voilà un qui va figurer en bonne position dans ma petite liste des auteurs à suivre.
Je n’ai rien à redire concernant l’édition. C’est une fois encore un travail soigné. Nul besoin de développer.
C’est le scénario qui peine à convaincre. Si le texte a le bon gout de ne pas se montrer omniprésent, laissant ainsi la part belle au dessin, il faut reconnaitre que la lecture manque de constance, et que le pauvre lecteur, lui, manque quand même de grain à moudre. Par exemple, on ne saisit pas forcément que la vieille Présentine tente de retrouver l’impact de la météorite. D’ailleurs, on ne comprend pas davantage que cette météorite a quelque chose à voir dans son escapade… Escapade qui ne dure pas suffisamment longtemps pour être crédible. En effet, elle se met soudain en route avec son frère (avec lequel elle semble un peu en froid mais qui déboule d’on ne sait trop où), occasion de montrer de belles pages certes, mais revient presque aussi sec sans qu’on sache trop ce qu’elle est partie faire (ou alors j’ai dormi). Très étrange !
J’aime beaucoup le contexte, l’univers… Mais l’ensemble me parait bien trop léger, si bien que je ne garde rien de ma lecture. J’ai eu le sentiment que le scénario n’était pas fini, en tout cas pas très clair ni pour le dessinateur, ni pour le scénariste lui-même qui n’a pas su trop quoi faire de ses personnages. Quant à trouver une fin qui se tienne…
Bref ! Avec une telle histoire, il y avait moyen de faire un truc chouette. Vues les thématiques abordées (la question de la transmission entre les générations, la croyance, les rituels, le poids familial mais également sociétal…), il y avait des chevaux sous le capot. Mais Charre a lancé les percherons…
Le résumé du scénario m'a attiré parce que j'aime bien les thrillers qui se passe dans le monde politique, surtout lorsque cela se passe lors d'une période historique intéressant comme c'est le cas ici avec la guerre d'Algérie.
Dés le début je savais pourtant que j'aurais quelques difficulté à apprécier cette série. En effet, je n'aime pas du tout le dessin qui fait partie des styles réalistes que je trouve moche et qui ne me donne pas une envie folle de lire une BD. Oui, c'est un peu méchant de traiter le travail du dessinateur comme ça, mais je n'aime juste pas son trait. Au moins, c'est lisible et j'ai déjà su apprécier des bandes dessinées dont je n'aimais pas trop le dessin. Sauf que c'est le scénario qui était parfois illisible.
Il y a beaucoup de personnages avec des motivations parfois complexes alors c'es un peu dur de s'y retrouver. Il y a aussi beaucoup de morts et dès la fin du premier tome je ne ressentais rien de voir quelqu'un mourir vu que c'était rendu banal. De toute façon aucun personnage n'est attachant, particulièrement le personnage principal qui est la caricature de l'agent qui semble capable de tout faire. Son intrigue romantique où il pourchasse se qui pourrait être sa femme idéal m'a semblé cliché. Bref, rien dans le scénario ne m'a intéressé.
Une série vraiment oubliable.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Les Aventures d'Ultra-Chômeur
Les Aventures d'Ultra-Chômeur détournent les codes des histoires de super-héros pour proposer une critique du capitalisme financier et de l’Amérique post-crise de 2008. Il transpose des concepts économiques en personnages costumés, avec un dessin plutôt solide, bien ancré dans une tradition comics assumée. Les auteurs avaient aussi visiblement une vraie volonté pédagogique, avec un discours inspiré d’Occupy Wall Street, qui cherche à rendre lisibles des mécanismes économiques complexes. Mais à la lecture, l’ensemble m’a surtout laissé une impression de lourdeur. Outre des passages très verbeux, limite plombant, la mise en scène et l’humour, pourtant central, manquent cruellement de finesse : jeux de mots appuyés, personnifications trop littérales, satire frontale sans nuance. Tout cela parodie des thèmes aujourd’hui ultra-rebattus (finance prédatrice, rêve américain brisé, culpabilisation des pauvres) et le fait souvent de manière simpliste, là où d’autres ouvrages ont déjà abordé ces sujets avec plus d’intelligence et de subtilité. Le message prend systématiquement le pas sur le récit, au point que le scénario se dilue en une succession de saynètes bordéliques et peu surprenantes. Sans parler de quantités de sujets spécifiquement américains et de traductions qui ne parleront pas forcément aux lecteurs francophones. Au final, malgré quelques bonnes idées et un habillage graphique efficace, j’ai trouvé l’album daté et finalement assez mou dans son humour. Une curiosité qui attire l'attention au départ mais dont l’impact critique et comique s’émousse très vite, surtout si l’on a déjà lu mieux sur le même terrain.
Orion
Les aventures d'Alix en Grèce - pardon - d'Orion en Grèce. C'est très académique, c'est bien dessiné, même si c'est un peu statique. Pour visiter la Grèce antique, c'est un bon guide, à condition de ne pas lire les textes. Le 1er tome est un peu rapide, donnant l'impression que l'auteur invente au fur et à mesure, comme dans le 1er Alix. Pourtant, JM avait de la bouteille quand il a commencé Orion. Le 2ème tome avec les hommes-lions est une catastrophe scénaristique. Je me demande ce que Jacques Martin avait pu consommer ce jour-là, ou bien c'est un défi stupide qu'il s'est lancé. Le 3ème tome me fait me demander si JM n'aurait pas interverti Orion et Keos... Le 4ème tome, je ne l'ai pas lu, mais ça ne me manque pas, car Orion est une BD peu attachante avec un héros encore plus tête à claques qu'Alix. Une fois de plus, il n'est pas bon d'être la petite amie d'un personnage Martinien, oh non ! ---Ajout décembre 2025--- J'ai pu lire le tome 4 (Les oracles), dessiné par Jailloux sur un scénario de Martin. J'aurait tendance à dire que c'est le meilleur du lot aussi bien du point de vue dessin (le 1er est aussi très bien) qu'histoire (le 2ème est le pire). Mis à part quelques bizarreries architecturales, graphiquement, ça tient très bien la route. Idem pour le scénario, malgré quelques facilités comme un éclair qui tombe à pic. Néanmoins, ça m'a bcp fait penser à un Alix de la période des années 60-70.
Mon livre d'heures
C'est la première oeuvre de Frans Masereel que je lis. Avant de parcourir les quelques avis publiés ici, je ne connaissais absolument pas cet auteur et, à la vue de ses planches, je le pensais moderne, un peu underground mais contemporain. J'ai donc été surpris de découvrir ensuite qu'il avait publié ses oeuvres il y a plus d'un siècle. En observant simplement les images de la galerie, j'avais aussi l'impression d'avoir affaire à de simples recueils de gravures sans réel lien entre elles. La lecture de Mon livre d'heures m'a rassuré sur ce point : ces images racontent bien une histoire, ou du moins s'enchainent de manière cohérente, malgré quelques exceptions. L'enchainement entre certaines planches est en effet parfois très abrupt, donnant l'impression de passer soudainement à tout autre chose. Cela dit, je ne suis pas sensible à ce graphisme en gravures en aplats de noir et blanc. Je n'ai pas apprécié la narration muette, souvent trop vague et pas toujours facile à comprendre, même si le sens général se devine. Ce rythme narratif haché a fini par m'ennuyer. Bref, cette lecture ne m'a pas convaincu.
Grandeur et décadence
Je suis vraiment pas sur de ce que je dois penser de Liv Strömquist. J'aime son discours, je suis complètement d'accord avec ses idées, j'aime la façon dont elle lie les thématiques de lutte sociale, écologie, féminisme et anti-capitalisme. Mais en même temps, je dois avouer que je me suis emmerdé à la lecture. Et c'est un problème ... Si je dois être honnête, ma lecture a été lente et surtout j'ai sauté quelques passages, n'ayant pas envie de m'infliger ça. La raison, c'est que Strömquist a un style de dessin que je qualifierais de bordélique. Rien que les quelques pages visibles en galerie donnent le ton, c'est plein de textes en tout sens avec quelques personnages pas très bien dessinés en plein milieu. C'est vite illisible à mes yeux et plusieurs fois j'ai vu des pages que je n'avais pas envie de lire, fatigué d'avance de la quantité de texte mis en tout sens. En fait, ça m'a évoqué la BD de Klou Bagarre érotique - Récits d'une travailleuse du sexe mais sauf que là, franchement, j'étais vite saturé des informations. Ce qui est dommage, la BD est clairement intéressantes, avec des chapitres sur différents éléments de la culture capitaliste que nous vivons et ses différentes facettes. On reparle ici d'Ayn Rand et son importance capitale dans le néo-libéralisme, mais aussi des problématiques psychologiques des riches ou de la gauche, les questions sur la classe moyenne sur-représentée, etc ... Ce qui est dommage, c'est que parfois son discours clairement radical est tempéré par une volonté de ne pas taper sur des gens trop durement. Pour ma part, j'estime qu'on peut y aller franco, ça ne fait pas de mal face aux dérives de ce système qui est en train de faire crever doucement l'humanité. C'est donc un album de BD que je ne recommande pas. Il est lourd à lire, porté par un dessin pas très beau mais surtout une mise en page très peu lisible, qui ne donne pas envie de s'y attaquer et parfois trop brouillon, au moins en apparence. Le propos a beau être intéressant et les idées franchement bonnes, je n'arrive pas à recommander la lecture parce que la mienne fut laborieuse et que je pense qu'elle le sera sans doute pour vous aussi.
Skull & Bones
Comme les westerns, les récits de pirates semblent ne jamais être démodés. Ce n’est a priori pas pour me déplaire, mais cela met aussi la pression sur les auteurs, qui doivent a minima s’écarter du déjà-vu, et proposer quelque chose d’originale pour captiver un lecteur un peu blasé. Ici je suis clairement resté sur ma faim. Jarry est un auteur hyper productif, qui multiplie les séries de genre. Il sait donc a priori bâtir une intrigue. Mais celle-ci, malgré quelques bonnes idées, ne m’a pas convaincu. C’est semble-t-il adapté d’un jeu vidéo (que je ne connais pas). Cela explique peut-être pourquoi l’action est prioritaire sur la profondeur de l’intrigue ou la psychologie des personnages. C’est du coup un divertissement léger, qui ne va pas aller au-delà de quelques clichés ou facilités. Que les pirates soient ici dirigés par une femme, pourquoi pas ? Mais qu’elle ne soit habillée que d’un bustier me laisse circonspect : l’aspect sexy a semble-t-il prévalu sur une certaine crédibilité. Jarry mélange des influences européennes et asiatiques (Asie du sud-est plus précisément), ce qui donne une touche originale – hélas pas forcément très ancré dans l’Histoire réelle, et donc pas exploité au maximum. Le dessin de Pelliccia fait le boulot, mais sans plus me concernant. Dessin et colorisation en fait manquent eux aussi de profondeur, de détails. Un album honnête, mais pas ma came.
L'Impératrice rouge
J'ai commencé sur la foi d'un bon dessin mais j'ai laissé tomber. Le dessin qui m'a fait survoler une BD où rien n'est approfondi ni porte au rêve ? Il me sera au moins une occasion de redire de lire voire acheter et relire Le vent des dieux, et surtout, surtout, les deux cycles des Eaux de Mortelune !
Minuit Passé
J’avais inégalement apprécié mes précédentes lectures de Gaëlle Geniller, et cet album, que j’ai pourtant entamé avec un a priori positif, s’est finalement révélé décevant. Esthétiquement c’est intéressant, plutôt agréable, malgré des visages qui ne me conviennent pas (affaire de goût – trop « manga ») et une colorisation qui manque de nuance. Mais je reconnais un chouette cachet au rendu général. C’est l’intrigue, son déroulé, sa construction, qui m’ont par contre laissé sur ma faim, au point que je me suis ennuyé à plusieurs reprises. Le départ est intriguant, invite le fantastique dans l’intrigue, notre curiosité est titillée. Mais la suite n’est pas à la hauteur de mes attentes. En fait j’ai trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose, que toutes les allusions, les éventuelles métaphores ne servaient pas à grand-chose. On traverse l’histoire sans être accroché, « pour voir », et justement on ne voit rien (je suis un peu dur mais c’est le ressenti final). Car si l’auteure a su mettre en place une atmosphère intrigante, je trouve que c’est resté un décor vide, bien décoré certes (un manoir de la grande bourgeoisie sert de lieu unique – à différentes époques – à l’histoire), mais sans âme. Et aussi sans la poésie qui aurait pu compenser une histoire creuse (ou alors qui m’a en partie échappé). Bon, cela dit, une bonne partie de mes remarques sont affaires de goût, et semble-t-il d’autres lecteurs y ont trouvé leur compte – et l’album n’est clairement pas dénué de qualités. Mais je fais partie des déçus. Note réelle 2,5/5.
Sauvages
Mouais. J’ai failli arrondir à l’arrache aux trois étoiles, parce que globalement, même si c’est sans enthousiasme, ça se laisse lire. Mais en fait non, trop de choses m’ont gêné pour que je fasse cet effort. Le dessin fait le travail, mais il est sans âme, pas exempt de menus défauts (perspective), avec une colorisation sans nuance que je n’ai pas aimée. L’intrigue est à la fois emberlificotée et prévisible. C’est typiquement le genre d’histoire artificiellement complexe, qui manque d’originalité (si ce n’est le fait qu’elle se déroule surtout dans le monde animalier et dans un zoo), et qui sent pas mal le déjà-vu. Ça transpire trop à mon goût le mauvais téléfilm français, avec comme ingrédient principal une famille nombreuse de la grande bourgeoisie, avec le retour d’un rejeton paria, les pièces rapportées mal intégrées, les inévitables bisbilles intra familiales, les secrets et autres trahisons qu’on découvre au fur et à mesure que le scénariste nous les jette en pâture. Pas vraiment la cadre qui m’attire a priori. A cela s’ajoute une intrigue qui multiplie trop les facilités ou invraisemblances (en Afrique autour d’un trafic illégal, dans le parc animalier avec enlèvements et sabotages qui s’enchainent, etc.). Et une fin qui là aussi joue la facilité, bien vite expédiée qui plus est. Bref, une lecture qui m’a laissé de côté.
Le Secret de Présentine Ramondore
Il y a au moins trois raisons pour lesquelles j’ai fait l’acquisition de cette BD. La première, qui est aussi la principale, c’est bien évidemment son dessin. La deuxième, c’est son thème qui me semblait tourner autour de la spiritualité, avec une petite patine à la sauce conte poétique. Le fait que les héros soient des vieux (une vieille en l’occurrence) ne m’a absolument pas gêné, ainsi que j’ai pu le lire ici ou là. La troisième raison, c’est l’éditeur, dont j’apprécie généralement le travail. Pour ce qui est du dessin, splendide, ce dernier remplit complètement son rôle. Le trait est sûr, souligné par une colorisation du meilleur effet qui a l’avantage de mettre l'accent sur sa finesse sans le noyer sous des tonnes de nuances. Je ne connaissais pas Florent Desanthèmes, mais en voilà un qui va figurer en bonne position dans ma petite liste des auteurs à suivre. Je n’ai rien à redire concernant l’édition. C’est une fois encore un travail soigné. Nul besoin de développer. C’est le scénario qui peine à convaincre. Si le texte a le bon gout de ne pas se montrer omniprésent, laissant ainsi la part belle au dessin, il faut reconnaitre que la lecture manque de constance, et que le pauvre lecteur, lui, manque quand même de grain à moudre. Par exemple, on ne saisit pas forcément que la vieille Présentine tente de retrouver l’impact de la météorite. D’ailleurs, on ne comprend pas davantage que cette météorite a quelque chose à voir dans son escapade… Escapade qui ne dure pas suffisamment longtemps pour être crédible. En effet, elle se met soudain en route avec son frère (avec lequel elle semble un peu en froid mais qui déboule d’on ne sait trop où), occasion de montrer de belles pages certes, mais revient presque aussi sec sans qu’on sache trop ce qu’elle est partie faire (ou alors j’ai dormi). Très étrange ! J’aime beaucoup le contexte, l’univers… Mais l’ensemble me parait bien trop léger, si bien que je ne garde rien de ma lecture. J’ai eu le sentiment que le scénario n’était pas fini, en tout cas pas très clair ni pour le dessinateur, ni pour le scénariste lui-même qui n’a pas su trop quoi faire de ses personnages. Quant à trouver une fin qui se tienne… Bref ! Avec une telle histoire, il y avait moyen de faire un truc chouette. Vues les thématiques abordées (la question de la transmission entre les générations, la croyance, les rituels, le poids familial mais également sociétal…), il y avait des chevaux sous le capot. Mais Charre a lancé les percherons…
Du côté de l'enfer
Le résumé du scénario m'a attiré parce que j'aime bien les thrillers qui se passe dans le monde politique, surtout lorsque cela se passe lors d'une période historique intéressant comme c'est le cas ici avec la guerre d'Algérie. Dés le début je savais pourtant que j'aurais quelques difficulté à apprécier cette série. En effet, je n'aime pas du tout le dessin qui fait partie des styles réalistes que je trouve moche et qui ne me donne pas une envie folle de lire une BD. Oui, c'est un peu méchant de traiter le travail du dessinateur comme ça, mais je n'aime juste pas son trait. Au moins, c'est lisible et j'ai déjà su apprécier des bandes dessinées dont je n'aimais pas trop le dessin. Sauf que c'est le scénario qui était parfois illisible. Il y a beaucoup de personnages avec des motivations parfois complexes alors c'es un peu dur de s'y retrouver. Il y a aussi beaucoup de morts et dès la fin du premier tome je ne ressentais rien de voir quelqu'un mourir vu que c'était rendu banal. De toute façon aucun personnage n'est attachant, particulièrement le personnage principal qui est la caricature de l'agent qui semble capable de tout faire. Son intrigue romantique où il pourchasse se qui pourrait être sa femme idéal m'a semblé cliché. Bref, rien dans le scénario ne m'a intéressé. Une série vraiment oubliable.