Les derniers avis (2 avis)

Couverture de la série Légendes de la Garde
Légendes de la Garde

Voilà un coup de cœur très inattendu ! Si j’ai toujours été attirée par cette série, j’ai trouvé la lecture du premier tome fastidieuse. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’univers, la faute en partie au graphisme. Les souris sont certes adorables, mais il y a un petit quelque chose qui me dérange au niveau de la colorisation. Par ailleurs, j’ai eu du mal à différencier les souris au départ, et certaines scènes d’action manquent de lisibilité. C’est donc avec un sentiment plus que mitigé que je suis arrivée au bout de ce premier tome ; et là, sans que je m’y attende, la scène de conclusion a réveillé mon intérêt. Je ne saurais expliquer comment, mais j’ai commencé à ressentir un je-ne-sais-quoi… comme si l’histoire qu’on venait de me raconter n’était pas une pure fiction, mais une légende basée sur un monde ayant réellement existé. C’est comme si ce monde, ces personnages, prenaient soudainement vie sous mes yeux, et que je ressentais le souffle de l’aventure qui m’appelait… C’est donc avec enthousiasme que j’ai entamé la lecture du deuxième tome, et cette fois-ci j’ai été embarquée immédiatement. J’ai aimé les décors, parfois grandioses, dans lesquels évoluent courageusement ces souris minuscules. J’ai aimé l’univers, avec tous ces petits détails, ces cités différentes. J’ai aimé les personnages, leurs relations, leurs nuances. J’ai aimé le sentiment d’aventure et les confrontations épiques. J’ai dévoré la suite, et j’ai même relu le premier tome que j’ai finalement beaucoup apprécié à ma seconde lecture. J’ai lu les albums il y a quelques mois après les avoir empruntés à la bibliothèque, et rien que d’écrire cette critique, je sens un petit pincement au cœur qui me donne envie de me procurer la série pour repartir à l’aventure avec Kenzie, Saxon et Lieam.

10/11/2025 (modifier)
Couverture de la série 40 hommes et 12 fusils - Indochine 1954
40 hommes et 12 fusils - Indochine 1954

J'ai beaucoup apprécié cette fiction historique retraçant la fin de la guerre d'Indochine du côté Viet-Minh quelque peu dépolitisée. Minh est un jeune artiste libre d'esprit qui se retrouve enrôlé par les Rouges alors que sa famille et son éducation sont Bleues. Cela donne un récit documenté qui travaille sur deux axes. Le premier axe principal est militaire. Truong nous décrit d'une façon très crédible la montée du jeune soldat artiste vers la bataille décisive de Dien Ben Fu. L'auteur reprend toutes les situations qui ont fait la légende de la bravoure des paysans et paysannes Viet-Minh pour réussir à vaincre les troupes d'élites françaises qui se sont vaillamment battues. L'auteur utilise un road trip qui part du camp d'entrainement chinois jusqu'à l'enfer de Dien Bien Fu pour nous montrer la ténacité d'une armée en sandales, se déplaçant à pied de nuit sur des terrains difficiles aidée par des JF porteuses de lourdes caisses de munitions sur des axes continuellement bombardés et mitraillés. Le récit ne peut que conduire à l'admiration de ces combattant(e)s qui n'ont jamais faibli malgré des pertes colossales. L'auteur rappelle ainsi que le sort de la bataille a longtemps été incertain. Le second axe narratif concerne le côté politique qui imprégnait le discours idéologique des commissaires accompagnant la troupe. Les talents graphiques de Minh font de lui un élément de choix pour les unités de propagande (40 hommes ou femmes défendus par douze soldats) essentielles pour illustrer les exploits des uns et la cruauté des autres à une troupe et ses auxiliaires illettrés. Cette partie rend le personnage de Minh moins crédible. En effet il est douteux qu'une telle indépendance d'esprit considérée comme de l'insolence vis à vis de la doctrine communiste ait pu rester sans châtiment très sévère. Toutefois cela permet à l'auteur d'épingler la cécité de quelques intellectuels de l'époque qui participaient au culte de Staline et de rappeler le jdanovisme artistique qui sévissait dans les pays du bloc communiste. L'une des scènes est très symbolique du regard de l'auteur sur la liberté des artistes à cette époque. En effet la caricature que fait Minh de Staline superposé à Mao m'a immédiatement fait penser à la célèbre affaire du portrait de Picasso. Picasso est d'ailleurs honoré quelques pages plus loin comme artiste de la paix avec sa colombe. J'ai donc trouvé ce récit très riche tout au long des presque 300 pages qui se lisent sans effort. Le graphisme propose un N&B précis avec quelques nuances de couleurs. Les extérieurs sont bien travaillés ce qui plonge le/la lecteur-trice immédiatement dans l'ambiance du pays. Ma seule petite réserve graphique est qu'il est parfois difficile de distinguer certains personnages. Une lecture qui m'a parlé par sa justesse de ton et l'originalité de son point de vue. Un bon 4

08/11/2025 (modifier)