Les derniers avis (21 avis)

Par Scar
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Azur Asphalte
Azur Asphalte

La couleur tout d abord, le dessin ensuite, le récit enfin, c'est dans cet ordre que j'ai découvert Azur asphalte de Sylvain Bordesoules. On sent vraiment le sud, le vent, le soleil, rien qu'à regarder la couverture on est déjà dans l'histoire. Manque le lien entre ces deux femmes, que l'on va découvrir au fur et à mesure du récit...Leur quotidien qui n a rien d'original, tiens ça ressemble étrangement au notre ... c est à la fois beau, les illustrations notamment les pleines pages sont magnifiques, et émouvant...est ce que la vie est plus facile sous le soleil ?

16/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série Monsieur désire ?
Monsieur désire ?

La servante est étonnante, à l'écoute de son patron, certes, mais aussi bien de toute autre personne se confiant à elle. Quel contraste avec l'aristocrate et tant d'autres seulement centrés sur leur personne ! C'est je pense cette ouverture à l'autre qui la prédispose à l'ailleurs, savoir aller en Amérique. Elle se fait payer le passage par la mère de l'aristocrate, qui finit par comprendre qu'elle le lui doit bien, sans parler du fait qu'elle n'apprécie guère l'influence que prend une servante. Le happy end est permis car pas tiré par les cheveux, et le vent de l'Amérique des grandes plaines d'Amérique fait du bien, après le brouillard et la presque société de caste anglaise ! Le dessin et la couleur sont à la hauteur, et le mieux que je puisse en dire est qu'ils savent retranscrire la beauté intérieure de la servante. Les contraintes sociales sont aussi bien rendues. Et quel sourire final de notre héroïne en Amérique !

16/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série L'Eternaute 1969
L'Eternaute 1969

Un classique ! Quelle bonne idée : les méchants aliens n'envahissent que l'Amérique latine, car vue comme la partie la plus faible de la planète. Bien vu : il n'y a guère de solidarité entre nations. Un bémol : l'Afrique est encore plus désarmée, mais c'est un scénariste latino qui décide ! Et qui n'a que de bonnes idées, qu'on en juge. La pluie de neige brouille tout, indistinction de l'espace, l'Eternaute, lui, le voyageur temporel, brouille le temps, deux éléments nous plongeant dans une atmosphère de fantastique. De fantastique effrayant, car les gens sont attaqués ! Assaillis par des créatures aliens ou humaines attachées par des fils, manipulées comme des marionnettes, encore une grande idée symbolique et graphique. Comme d'habitude, toute histoire d'intrusion doit commencer par un décor et des gens bien enracinés dans la réalité. Et l'Eternaute fait le job, parfait, absolument parfait. L'extravagance du parfait, comme on le dit d'un vin, mais je ne vais pas me lancer là-dedans.. La brièveté de l'œuvre, sa vivacité… Bon, ok, je sais que nous sommes en France, mais les formes brèves valent autant que les longues, voir les nouvelles et les haikus et autres tankas ! Parfois, ce qu'on sait fait obstacle à la connaissance, comme on le voit encore ici. On sait qu'il y a eu des problèmes de parution, on en déduit que l'œuvre en a pâti. Certes, on a les probabilités pour soi, mais en vérité, ce cri contre la tyrannie et l'abandon des faibles surgit sans doute plus court mais plus dense que sous une forme longue…. Attention, je n'ai rien contre les sagas, je rappelle les vertus de la brièveté et de l'ellipse, les formes courtes valent autant que les longues, illustration : « Fût-ce en mille éclats. Elle est toujours là. La lune dans l'eau ! » Haiku de Ueda Chôsh qui est aussi beau que capable de remonter le moral… fut-ce un instant ! Dans cette poésie comme dans l'Eternaute, pointe l'éloge de la résilience, si l'un est plus passionné que l'autre. Il y a aussi la chaude amitié entre notre groupe de survivants combattant les envahisseurs. Œuvre ancrée dans son temps qui s'arrime au nôtre, elle est classique, non une œuvre qu'il faut avoir lu pour comprendre comment la BD évolue, mais parce que sa perfection la place au firmament avec quelques autres comme les Corto Maltese. Noir destin des humains, griffés par le dessin, blanc qui fait éclater les formes et les cases, coïncidence des contraires, feu d'artifice de perfection, trésor à garder dans sa bibliothèque pour le rouvrir, ébloui, havre et tempête !

15/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Corto Maltese
Corto Maltese

A l'origine, je regardais quelques images, je lisais quelques phrases de Corto, mais je comprenais que je n'étais pas prêt. Un jour enfin, j'ai senti qu'il était temps, j'ai lu et ne m'en suis jamais repenti. Quels traits, qui vous emportent comme la mer… Quel héros : Corto peut rester immobile, à fumer le cigare, sans qu'on s'ennuie, et on peut espérer que la suite dispensable ne le condamnera pas à mâchonner de l'herbe comme Lucky Luke. Et que de personnages pour lui donner la réplique ! On en trouve de toutes les couleurs, et je dirais que Hugo Pratt en a le droit, lui, alors que d'autres, non, trois fois non ! Pourquoi, parce qu'il sait les dessiner, déjà, on n'est ni dans la caricature, ni dans la fadeur, il rend parfaitement le corps humain, son visage, ses mouvements, tout…. Ensuite, en terme de perception, mais c'est aussi important, parce que Pratt connait et invente assez d'histoire pour que les gens de toutes les couleurs y soient non comme collection pour montrer de la diversité, mais des personnages d'histoires à part entière. Et quelles histoires ? La réalité et le rêve s'enrichissent mutuellement. Même remarque pour les femmes que pour la diversité ethnique, sociale, religieuse, culturelle et psychologique. D'ailleurs ce fou de Raspoutine lui reproche d'être toujours entouré de trop de femmes ! Il y a aussi l'alcoolique Steiner qui nous montre un vieux savant assez émouvant dans sa dérive, et parfois, comme dans un spectacle, il y a des invités, des personnages historiques comme le Baron fou qu'une chinoise aidée d'une organisation secrète comme il en grouille dans Corto en Sibérie, contrecarre. Contrairement à une duchesse de cette aventure ou Bouche dorée de plein d'aventures, c''est après coup qu'on se rend compte de son importance. C'est formidable, non ? Mais parfois, on est tout aussi heureux pour une mouette fendant l'air - par parenthèse, découvrez l'aventure provoquée par ce genre de volatile ! Ou bien pour des cases où le noir et le blanc font le… tango? Mais Corto, gentilhomme de fortune, né de la mer, est sans doute mieux suivi en commençant par la mer salée, dans les pas de Stevenson et sa navigation, et son île au trésor quand Corto en cherche tant, passionné et plein de détachement, mystérieux à l'image du monde qui se reflète dans ses yeux.

14/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Krimi
Krimi

Krimi est une œuvre magistrale, autant sur le fond que sur la forme. Alex W. Inker livre ici un travail graphique absolument saisissant, réalisé à l’encre et au fusain, qui confère à chaque planche une profondeur et une texture incroyables. Les noirs sont d’une densité rare, les contrastes subtilement dosés, et le trait évoque la pellicule d’un vieux film. On y retrouve tout l’esprit du cinéma expressionniste allemand, ses ombres mouvantes et son esthétique du clair-obscur. Graphiquement, c’est un choc. L’édition de Sarbacane est à la hauteur du contenu : grand format et dos toilé, un véritable écrin pour ce travail d’orfèvre. On sent une vraie volonté de mettre en valeur la matérialité du dessin, presque palpable à chaque page. C’est le genre d’album qu’on feuillette lentement, pour savourer la puissance de chaque composition. Le scénario, signé Thibault Vermot, plonge dans la figure complexe de Fritz Lang, cinéaste de génie hanté par ses démons, son époque et la culpabilité. L’histoire entremêle la réalité et la fiction avec une grande maîtrise, tout en gardant une cohérence narrative et émotionnelle remarquable. Le rythme, lent mais tendu, accompagne parfaitement cette descente dans l’ombre. Je conseille de voir le film M le Maudit avant de se plonger dans la BD : cela permet de saisir pleinement les enjeux artistiques et psychologiques du récit, et de comprendre comment Inker et Vermot dialoguent avec l’œuvre de Lang. En somme, Krimi est plus qu’un simple polar : c’est une réflexion sur la création, la culpabilité et le pouvoir des images. Un album ambitieux, noir et superbe, servi par un duo d’auteurs en parfaite symbiose.

13/11/2025 (modifier)
Par Vaudou
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Hombre
Hombre

Hombre vit pour survivre. Son emploi du temps : trouver des balles pour son fusil et de la viande pour se nourrir. Hombre et ses décors post apo sont dessinés de main de maître. Hombre a des dialogues crus et intelligents. Hombre croise tout un tas d'ordures et leur fait la faveur de les envoyer ad patres. Hombre est désabusé, lassé mais a conservé ce fil rouge d'humanité qui le lie au monde. Hombre ferait passer Jeremiah pour un bisounours. Hombre a de faux airs de Sean Connery. Hombre est difficilement trouvable en librairie, ce qui renforce son statut d'oeuvre culte. Hombre a des airs de macho mais il se fait apprendre la vie par Attila, sa partenaire amazone. Attila a la phobie des fringues. Muchas gracias Hombre.

10/11/2025 (modifier)
Par Fair Play
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Voleuse du Père Fauteuil
La Voleuse du Père Fauteuil

Une bd originale qui à mon sens mèle la Créature de Frankeinstein et Arsène Lupin. Je les ai tous lu, et je les adore tous. Pas la peine de faire un récit de 15 lignes. Quand on aime, on ne compte pas.

10/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série La Maison où rêvent les arbres
La Maison où rêvent les arbres

Les gens se plaignent de trop d'explications, mais quand on les laisse cogiter, dériver dans les songes, il n'y a plus personne ! Des êtres capables d'en rêver d'autres, les arbres, se rebellent contre les humains. Lesquels ne sont pas diabolisés, leur charge pèse trop sur les arbres, c'est tout, ils nous rejettent. Réaction vitale de la vie, bien évidemment de l'ordre du mythe ! Les arbres rêvant ne sont pas plus sympas que le commun des humains dont on peut penser qu'il vaut mieux qu'ils se purgent de leur agressivité dans la chasse qu'entre eux, et c'est bien vu, la vie n'est pas gentille, souffrance et mort existant bien avant l'espèce humaine et trouvant des développements inédits avec elle. Ce sont souvent les innocents qui paient pour les autres, ça aussi, c'est bien vu. Il y a une fin ouverte terrifiante : et si tout ce qui vient des arbres nous rejetait ? Les amateurs de BD savent qu'ils serait difficile de s'en passer, ne fut-ce que parce que les BD et autres livres se lisent surtout sur du papier tiré de leur coupe.. La petite fille, personnage principal, est la plus intelligente, sorte d'Alice au pays des merveilles d'un monde à peine esquissé opportunément recouvert de brume. Les animaux de rêve sont marrants, exemple l'enfant a peur de dormir à cause du monstre qu'elle craint qu'il y ait sous le lit ? L'animal dit qu'il y en a toujours un sur un ton normal, et comme si rien de mal ne pouvait en advenir. Pour une fois, Comes fait quelques références sur la BD, et en plus, elles ne tombent pas comme un cheveu sur la soupe. Chapeau l'artiste !

08/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série Silence
Silence

Comes est vraiment très inégal, et par là, je vise surtout ses albums en couleur, dispensables que je noterais à 2 si je m'en donnais la peine. Son talent pour le noir et blanc égale les créateurs de Mort Cinder et Corto Maltese, ce n'est pas rien. Mais ses visages sont peu variés, oscillant souvent entre dégénérés de la campagne et visages à la Giacometti de partout. Encore que la vieille très ridée au visage de masque de La maison où rêvent les arbres, et l'ingénuité de sa petite fille amorcent une diversification passée incroyablement inaperçue ! J'aime l'exploration d'une ruralité non idéalisée mais défendue contre le mépris de trop d'urbains. Il y a des éclats de magie, offrant une évasion à certains mal intégrés par la société en raison d'un psychisme particulier comme le héros éponyme Silence, ou bien parce que femmes insoumises. L'appétence vers l'esthétique nazie me met mal à l'aise, me semblant présentée comme morbide, certes, mais aussi le privilège de certains êtres raffinés. Cependant, tout cela me semble non une complaisance idéologique, mais des résurgences historiques dans le psychisme des personnages et la prolongation perverse du romantisme allemand. Pour alléger un peu l'atmosphère, un humour bienvenue apparaît parfois. Mais à son meilleur comme ici, Comes mérite toutes nos étoiles.

08/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Le Pacte des Yôkai
Le Pacte des Yôkai

Une série bien poétique ! Le trait, beau, n'est pas son seul attrait. Assez d'action pour chasser l'ennui, assez de contemplation pour être plongé dans une atmosphère étrange autant qu'esthétique. Et les deux ne me semblent faire qu'un, de même que l'auteur parlant de sa vie ne parvient pas à casser le rythme. Je l'attribue au fait que la dame est talentueuse, mais pas que. Il n'y a pas opposition entre la nature, et la culture, le réel et l'imaginaire, mais des glissements très subtils, au Japon. Sinon, j'aime que le héros protège les humains des yokais agressifs, mais aussi qu'il délivre "ses" yokais et protège aussi les créatures magiques quand c'est possible. Commenter me donne envie de le relire, ce qui va influencer ma note.

07/11/2025 (modifier)