Les derniers avis (29 avis)

Couverture de la série Il était une fois en France
Il était une fois en France

Série brillante et clairement marquante. Le scénario impressionne par son niveau de recherche et sa maîtrise du rythme : c’est fluide, haletant, dense en rebondissements, sans jamais perdre le lecteur. Chaque tome s’inscrit naturellement dans une trajectoire globale très lisible, et l’évolution du contexte — avant, pendant et après-guerre — est passionnante à suivre. Les époques changent, les rapports de force aussi, mais certaines logiques humaines demeurent, et c’est précisément là que la série frappe juste. Le traitement résolument anti-manichéen de la Seconde Guerre mondiale en France est l’un des grands points forts. Ici, pas de confort moral : ni héros idéalisés, ni figures purement démoniaques. Le récit montre des existences faites d’ambition, de survie, de compromissions et d’horreurs bien réelles. Cette approche donne une profondeur rare au propos et rend la lecture à la fois fascinante et dérangeante, sans jamais tomber dans la démonstration lourde. Graphiquement, le travail est exemplaire. Le dessin, précis et légèrement caricatural, donne une véritable épaisseur aux personnages. Sans fioritures inutiles, il sert parfaitement un scénario très intense et renforce l’impact émotionnel des situations. Si l’œuvre éclaire avec intelligence une période complexe, elle pourrait aussi, si mal interprétée, par son angle, troubler l’imaginaire collectif sur les Juifs — un point qui interroge sans pour autant remettre en cause la puissance globale de la série.

22/12/2025 (modifier)
Couverture de la série De Cape et de Mots
De Cape et de Mots

Gros coup de cœur. La série réussit un équilibre rare entre légèreté, humour et propos de fond. Le récit est très rythmé, porté par une toile volontairement loufoque qui rend la lecture fluide et réjouissante. Pour un public jeunesse, mettre en avant l'esprit au dessus de toute autre forme de 'force' est brillant. L’héroïne est particulièrement réussie : profondément humaine, faillible, mais brillante dans sa manière d’affronter le monde. Les personnages secondaires assument pleinement leur côté cliché, mais de façon intelligente : ils incarnent des archétypes clairs qui servent la lisibilité et l’équilibre du récit plutôt que de l’appauvrir. L’ensemble fonctionne avec une grande justesse. Graphiquement, le style n’est pas, à titre personnel, celui que je préfère spontanément. Mais objectivement, il est parfaitement en adéquation avec le ton et le contenu. La narration visuelle est limpide, expressive, et l’on se laisse très vite happer malgré toute réticence initiale. Le fait d’oublier complètement ce frein personnel est, en soi, la meilleure preuve de la qualité de l’œuvre.

22/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Trilogie Nikopol
La Trilogie Nikopol

Mélange parfait d'Egypte ancienne, d'antifascisme, d'amour et de… Baudelaire ! Qui n'embarquerait quand la sauce prend ? Et d'autant que Bilal, c'est Bilal, et qu'il se débrouillait alors très bien sans Christin ! Après le sommeil du monstre et compagnie… Question difficile, je me remercie de l'avoir posé. Bref, il n'y a que Bilal pour rendre la décadence des cités et les visages humains ravagés par le pouvoir autant que l'étrangeté divine ! Il y a certes du comique, et pas que dans le duo Nikopol-Horus : les dieux jouent au Monopoli, qui dit mieux ? L'humain est un vrai rebelle, le dieu à tête d'oiseau aussi, dans l'œuvre, mais je pense que l'auteur tord le mythe, comme c'est le droit de tout créateur : Seth me semble mieux convenir à cet office. Mais il est beaucoup moins sympa, moins beau, aussi, je comprends l'auteur. Bref, les fascistes aussi sont comiques, à force d'avoir évincés les femmes, ils ont des maquillages évoquant celui des femmes, un vrai retour du refoulé. Après qu'on ait fait tomber cette dictature, on bifurque sur une étrange et belle relation entre la femme piège, Nikopol et Horus - avec un dieu inconnu à l'arrière-plan… On a aussi droit à une ville d'Afrique gelée, quel pied, les atmosphère glaciales à la Bilal renouvelées par l'Afrique ! Et que d'inventions, telles un mélange de jeux d'échecs et de boxe, l'obsession de gravir l'échelle de l'excellence par quelques humains obsédés par leur note, satirisant un certain élitisme spectaculaire de notre époque. Le dessin et les couleurs ne cessent d'évoluer selon l'intrigue, et je trouve, de s'améliorer. Il me semble même que l'auteur parvient à capter le mouvement aussi bien que les atmosphères, ce qui n'est pas peu dire. Il rend les dieux de l'Egypte expressifs, ce qui n'était pas gagné, vu leur face animale, mais je pense qu'il a eu raison de zapper les panthéons à visage humain, parce que l'étrangeté divine aurait été plus difficile à rendre en humain. D'ailleurs on ne voit pas Isis et Osiris, dont la face est aussi belle qu'humaine. L'humour permet de dissimuler des choses : pourquoi les immortels voyageaient ils dans l'espace ? On peut leur imaginer toutes sortes d'aventures, comme ce sont des dieux bons, on n'hésitera pas à les créditer d'essayer de sauver le monde, les menaces ne manquent pas dans les mythes égyptiens. Cela, tant d'autres pistes… La trilogie Nikopol est d'une richesse infinie.

21/12/2025 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Deathbringer
Deathbringer

Il va être compliqué de faire mieux que l'avis de mon copain PAco sur cette grosse pépite de 200 pages sortie de nulle part mais dont la couverture et le format atypique ne laissent pas de marbre en librairie. Il semble s'agir de la première œuvre d'Ismaël Legrand à qui je ne peux souhaiter qu'un parcours similaire à celui de Mathieu Bablet qui m'avait épaté dès son premier bouquin La Belle Mort et dont on connait depuis le parcours sans ombrages. Les bd franco-belges de pure Dark Fantasy ne sont pas si courants et sur le coup là, on en prend plein les mirettes tant sur le dessin fourmillant de détails comme sur le scénario à priori alambiqué qui nous embarque dans un monde tout à la fois crédible et étoffé mais d'une grande noirceur. Si le récit de ces destins parallèles (un guerrier taiseux et à priori invulnérable et une soldate en prise aux doutes et au passé trouble) s'avère finalement assez classique, c'est bien la façon de le mettre en scène qui reste plutôt exceptionnelle tant l'univers regorge de détails et d'une base solide. On y croise sorcières machiavéliques, des zombies, des chevaliers en armure et tout ce qui fait le sel du manga "Berzerk" et des jeux Dark Souls dans un univers glauque et violent. C'est à la fois désespéré (certaines scènes ne sont pas à mettre devant tous les regards), la plupart des personnages croisés sont pourris par l'orgueil et le pouvoir et petit à petit, tous les méandres du scénario s'assemblent et amènent même à une relecture immédiate pour mieux en comprendre les enjeux. Deathbringer est unique, ambitieux et constitue probablement l'une de mes plus belles surprises récentes. Aucun doute sur l'envie de voir ce que le talent de l'auteur nous réserve, j'ai déjà réservé ma place et vais suivre avec grand intérêt ce monsieur avec lequel la bd des années 2020 va devoir dorénavant compter.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Freaks' Squeele - Funérailles
Freaks' Squeele - Funérailles

Gros coup de cœur. La série dérivée dépasse clairement la proposition initiale par sa maîtrise graphique et narrative. Les couleurs sont remarquables, le dessin gagne en précision, en lisibilité et en impact, avec une identité visuelle forte et cohérente qui installe immédiatement une ambiance sombre mais jamais gratuite. L’univers, plus dark, se révèle surtout plus profond. Le monde déployé est fascinant, dense, et l’intrigue s’épaissit progressivement à chaque tome sans rupture ni dispersion. Le scénario est nettement plus lisible que celui de la série principale, tout en conservant une structure suffisamment riche pour éviter toute simplification excessive. L’humour reste présent, plus discret mais parfaitement dosé, et surtout au service des personnages. L’attachement fonctionne pleinement : les protagonistes portent le récit avec une vraie épaisseur émotionnelle. Une série plus mature, plus aboutie, qui capitalise sur les forces de Freaks’ Squeele tout en les affinant.

20/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Partie de chasse
Partie de chasse

Prophétique Bilal annonçant la fin de l'URSS, avec ces hauts dignitaires soviétiques dont nous voyons les réalisations, crimes et échecs ! La pétrification des hommes de pouvoir par leur visage semblables à de la pierre effritée est sublimement rendue. Le sang envahissant les cases quand il le faut pour l'intérêt de l'histoire comme pour ajouter à la splendeur du graphisme et à son expressivité est éblouissant. La chasse fait partie des traditions humaines les plus ancrées, et surtout chez les dirigeants. Ainsi, il y a du réalisme dans partie de chasse, aussi bien que du symbolisme : en fait, une telle chasse sacrificielle* aurait ma foi bien été possible La femme hantant le dignitaire soviétique maître du jeu, elle qu'il a sacrifié à l'ogre Staline pour survivre est aussi un leitmotiv fort bien trouvé. On a le rigide dignitaire de la RDA et le fantaisiste retraité accueillant tout le monde et sa fable avec des oiseaux de proie. Quelle comédie humaine. Aucune case qui ne soit parfaite en soit et insérée dans le flux de la narration… J'ai lu et relu cette œuvre à user l'ouvrage et mon goût pour lui comme lors de ma phase jus de tomate enfant, je n'en pouvais plus… Et puis, ne s'ouvre-t-on pas forcément à d'autres œuvres ? Mais je pense que j'y reviendrais, comme l'augure mon cycle de critique sur Bilal. * Qui est intrigué par cette expression n'a qu'à lire l'œuvre !

19/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Golden Kamui
Golden Kamui

Même ce que j'aime le moins tels que l'aspect policier et les dingues est logique : la guerre comme l'or font que les gens transgressent les limites ! Mais j'aime surtout le héros de guerre "immortel" et la jeune Aïnou. Quel personnage complexe et attachant : aimant la chasse, la nourriture de son peuple à laquelle elle convertit Sugimoto, d'autres traditions, sa liberté, celle de son peuple, le paysage sublimissime et son ami loup. Le dessin est nettement meilleur que celui de trop de mangas qui schématisent les dessins au point de les dessécher. Là, les visages, corps, postures des personnages sont nettement différenciés, merci ! S'il y a parfois des gens nus, ce sont les hommes et ça change, dans des scènes plus ou moins humoristiques, que je n'apprécie pas plus que ça, mais qui détendent cependant l'atmosphère, et font partie d'une œuvre qui charrie tout, et notamment, j'y reviens, la nourriture, vitale, qu'on doit chasser, cueillir, cuisiner, tandis que la peau des animaux sert à fabriquer des vêtements ou vendre ce qui permettra de poursuivre l'aventure, pour nos héros, voulant délivrer le père d' Ashirpa et trouver l'or, qui pour financer la lutte de libération des Aïnous, qui pour recaser les soldats perdus de l'Empire japonais, qui pour…. La nature et l'or dominent les humains, qui s'agitent aiguillonnés par la faim et la soif de l'or. Mais quelle vitalité ! A signaler que l'anime est aussi excellent, et permet de prendre la pleine mesure d'une nature qui en vaut la peine d'être vue en plus grand. A ce propos, j'aimerais qu'il y en ait une suite, et sinon quoi ? Je rejoins des protestataires comme les fidèles de l'ancien shogunat, et en garde !

17/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Watership Down
Watership Down

Je précise que je n’ai pas lu le roman original de Richard Adams avant cette lecture. Mon premier contact avec Watership Down s’est donc fait par ce roman graphique, et l’expérience a été immédiatement marquante. L’œuvre impose un univers dense, sombre et profondément adulte, bien loin d’un simple récit animalier, et réussit à captiver du début à la fin malgré son exigence. Visuellement, le roman graphique est impressionnant. Le dessin, très naturaliste, donne aux lapins une vraie crédibilité animale sans jamais tomber dans l’anthropomorphisme excessif. Les ambiances sont magnifiques, parfois apaisantes, parfois oppressantes, et certaines scènes dégagent une violence sèche et brutale qui renforce la gravité du récit. Les décors et les couleurs participent pleinement à l’immersion et donnent une véritable identité à l’album. Il est vrai que, sur certaines scènes, il peut être un peu difficile de reconnaître les différents lapins, notamment lors des passages de groupe. Les designs sont volontairement proches, ce qui peut entraîner une légère confusion. Cela dit, ce point n’est pas réellement dérangeant au final : il faut simplement rester attentif et concentré pendant la lecture, ce qui correspond bien au ton sérieux et à la densité de l’histoire. La qualité de l’ouvrage mérite une mention toute particulière, notamment parce qu’il est édité par Monsieur Toussaint Louverture. Comme souvent avec cet éditeur, le travail éditorial est remarquable : fabrication solide, impression soignée, très beau papier, et une couverture sublimée par un vernis sélectif qui met parfaitement en valeur l’illustration. On sent un vrai respect de l’œuvre et du lecteur, avec un livre pensé comme un objet à part entière. L’édition propose également de très bons compléments, notamment la carte fournie avec l’ouvrage, indispensable pour suivre les déplacements et comprendre la géographie des différentes garennes. Cette carte inclut aussi un vocabulaire propre à l’univers, ce qui aide à mieux saisir certains termes spécifiques au monde des lapins sans alourdir la lecture. Ce sont des ajouts discrets mais extrêmement appréciables. Je suis d’ailleurs particulièrement content que ce soit Monsieur Toussaint Louverture qui édite cet album. C’est un éditeur qui propose régulièrement de magnifiques ouvrages, exigeants et soignés, comme le roman La Maison des feuilles ou d’autres titres marquants de leur catalogue. Leur identité éditoriale, très forte, correspond parfaitement à une œuvre aussi singulière et ambitieuse que Watership Down. Sur le fond, le récit impressionne par sa maturité. Les thèmes de la survie, du pouvoir, de la peur, de la communauté et de la mort sont traités avec profondeur. La mythologie interne et les croyances des lapins donnent une richesse étonnante à l’univers et renforcent l’impact émotionnel de l’ensemble, même sans connaître le roman original. Après la lecture, j’ai regardé le film d’animation de 1978, qui m’a paru très complémentaire et tout aussi marquant dans son approche plus brute. Je sais également qu’il existe une série Netflix, que je n’ai pas encore regardé. En conclusion, ce roman graphique est une réussite totale. Une œuvre forte, sombre, ambitieuse, magnifiquement éditée, qui mérite pleinement son 5/5 et laisse une impression durable.

17/12/2025 (modifier)
Par Yann135
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Il était une fois en France
Il était une fois en France

Oyez oyez lecteurs de BDthèque ! Roulement de tambour s’il vous plaît et faites rugir les trompettes pour Il était une fois en France, un chef-d’œuvre à savourer sans modération ! Cette série est dessinée par le génialissime Sylvain Vallée et celle-ci a été primée – excuser du peu - à Angoulême en 2011. Vous allez plonger dans une œuvre où l’Histoire et l’art se rencontrent avec une puissance rare. Tout, absolument tout, est fascinant dans cette bande dessinée : du récit inspiré de faits réels, qui nous transporte dans les méandres de la résistance et de la collaboration, au trait puissant et expressif de Sylvain Vallée, chaque planche est une invitation à l’émotion et à la réflexion. C’est juste dingo ! Le découpage des pages est tout simplement parfait, un équilibre subtilement maîtrisé entre tension narrative et respiration visuelle. Les scènes s’enchaînent avec une fluidité qui captive, tandis que la colorisation, d’une richesse et d’une finesse exceptionnelles, renforce l’immersion et l’atmosphère de chaque époque évoquée. Les dessins, d’une beauté à couper le souffle, sont à la fois réalistes et chargés d’une intensité dramatique qui rend chaque personnage inoubliable. Un petit conseil... Ayez un peu de temps devant vous car quand vous allez commercer la lecture de la série, vous ne pourrez pas quitter votre canapé avant de découvrir la fin ! Il était une fois en France n’est pas seulement une bande dessinée : c’est une œuvre d’art totale, une plongée dans l’âme humaine à travers les tourments du XXe siècle. C’est le genre de série qui mérite une place de choix dans toutes les bibliothèques, et qui se savoure autant pour son contenu que pour sa forme. C’est bientôt Noel ! C’est le cadeau idéal pour les amateurs de récits historiques, de dessin sublime et d’émotions fortes. Si vous cherchez une BD exceptionnelle à offrir, ne cherchez plus : cette série est un trésor à partager, une expérience de lecture qui marque à jamais. À mettre entre toutes les mains, sans hésiter ! Et bonne nouvelle, vous pouvez vous procurer la série sous forme d'intégrale. Quel kiff cette lecture !

16/12/2025 (modifier)
Par Simili
Note: 5/5
Couverture de la série Les Aventures de Tintin
Les Aventures de Tintin

50ème avis, ça se fête. Et pour la peine, il fallait bien un héros hors normes. Ayant déjà écrit sur un couple de gaulois, un petit teigneux et un gros costaud, c'est naturellement que notre ami à la houppette rousse fut désigné victime idéale Mais comment passer après l'excellent avis rédigé par Deretaline au sujet de cette série cultissime. Quels arguments pourrai-je bien lui opposer, tant son argumentaire est bien construit ? Un simple "Mais moi Tintin je kiffe" me semble bien fade et bien léger. On va déjà commencer par évacuer le sujet du racisme et autres stéréotypes nauséabonds. Raciste Tintin ? Je ne pense pas fondamentalement, dès 1936 Tintin se liera d'amitié avec un jeune chinois. Hergé peut être, sous les traits d'Haddock, mais pas son héros. D'ailleurs dans le Lotus Bleu, le rôle du raciste est tenu par un méchant. Bourré de stéréotypes ? Indubitablement et tous ne sont pas heureux, loin de là. Mais il ne faudrait pas oublier de quand date la série. On retrouve ces mêmes clichés chez Jacobs avec ses très british Blake et Mortimer L'Europe colonialiste est encore une puissance importante et de part le monde les gens de couleurs sont estimés comme inférieurs et opprimés, Hergé n'étant finalement qu'un contemporain de son époque. Est ce qu'aujourd'hui Tintin pourrait paraitre de la sorte ? Assurément et heureusement non. Mais voilà il est paru dans les années 30, il y a presqu'un siècle. Est-on autant révolté en lisant du Blueberry paru 30 ans plus tard et dont le traitement des amérindiens n'est pas meilleur ? Fait on le même procès à Charlier ? Je n'en ai pas l'impression. Moi, Tintin, je kiffe pour plusieurs raisons. Ses aventures, et c'est important car le titre de la série c'est "Les Aventures de Tintin" J'ai bien entendu mes préférées (les deux diptyques, l'île noire ou encore au pays de l'or noir) mais je trouve que toutes se lisent relativement bien. Et comme pour le petit gaulois je peux les lire et les relire à l'envie (en tout cas mes préférées). L'écriture d'Hergé qui au contraire de Jacobs, n'en rajoute pas inutilement. Pas de voix off venant me dire "qu'un caillou rebondit sur le sol" quand il n''y a que ça dans la case. Hergé se contente de faire dialoguer ses personnages de manière plus ou moins développée mais je ne trouve jamais ça pompeux. Le dessin d'Hergé, que je trouve bien meilleur que celui de certains de nos contemporains. Même si aujourd'hui il peut paraitre daté, je lui trouve une constance rare, une simplicité et une fluidité agréables et engageantes. Ensuite j'ai un réel attachement, plus qu'à Tintin d'ailleurs, aux personnages secondaires créés par Hergé. Le Capitaine Haddock, les Dupond et Dupont, sont uniques et valent rien qu'à eux le détour. Plus encore que les villageois d'Astérix, ils prennent une part prépondérante dans les aventures et apporte un vrai plus à la série. Que ce soit l'effet comique des 2 policiers où le coté entier du capitaine, à chaque fois Hergé use d'eux à bon escient Enfin Tintin, ça, s'est arrêté avec Hergé. Là ou nombreux héros tirent sur la corde mercantile avec plus ou moins de réussite, je ne peux les citer tellement ils sont nombreux, le génie d'Hergé a été d'avoir imposé l'arrêt de la série avec sa mort. Et ça c'est un vrai plus pour moi Au final, il est clair que pour moi Tintin est culte, il constitue une sorte de rite de passage. Comme si il était impossible de dire "je lis des BD" sans avoir lu une de ses aventures. Rares sont les nonagénaires à se porter aussi bien que notre héros. PS: Deretaline j'ai adoré ton avis et plus encore ton PS :-)

16/12/2025 (modifier)