Les derniers avis (27 avis)

Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Mort Cinder
Mort Cinder

Je vais défendre le scénariste ! Il y a le voyage dans le temps par des moyens divers et poétiques, remémorations de Mort Cinder ou de l'antiquaire, dont on parle peu et dont le rôle est si important que des exégètes sont allés jusqu'à prétendre qu'il rêvait de Mort Cinder ! "Le passé est-il aussi mort qu'il le semble ? demande-t-il, ce qui pourrait résumer l'œuvre que j'ai acheté et garde dans un meuble dérobé aux regards, tant elle me plaît et que je n'ai pas envie de prêter pour la perdre. Que j'aime tellement que la fantaisie me prend de demander une image de Mort ou bien d'Ezra comme blason à nos relecteurs, si cela est gratuit et ne leur demande pas trop de temps. Je fuis les problèmes et évite d'en poser ! J'écris au fil de la plume, plutôt lyrique, le temps est court, mieux vaut se concentrer sur les meilleures créations, sauf parfois pour remettre à leur place de fausses gloires. Bref, pour notre Cinder, hommage au dessinateur qui ne fait pas que dans l'expressionnisme d'ambiance, mais sait sculpter les traits de personnages habités par le passé comme Mort, ou touché par leurs reflets, savoir les objets puis Mort, comme l'antiquaire. Et le scénariste ? Il parvient à mêler le passé de son personnage à l'Histoire, contraste de son détachement d'homme qui en a tant vu et de son rôle de raconteur d'histoires ,et parfois de héros ou témoin détaché de l'action. Aux frontières d'un temps imprécis, car Mort peut revenir dans le passé et y entraîner Ezra, correspond une réalité en extension vers la science-fiction et le fantastique. Bien sûr, de telles intrigues demandaient un dessinateur exceptionnel ! Mais sans le scénariste, nous n'aurions pas senti passer sur nous le souffle de l'ailleurs ! Je dirais que Mort est comme le scénariste, lui qui passé de vie à trépas, peut ressusciter si quelqu'un empêche qu'on ne le tue de façon définitive, de sorte que l'antiquaire se demande s'il fait face à un vampire. Et le dessinateur est comme l'antiquaire, qui permet au héros de vivre. Les deux sont inséparables, et chacun ferait un beau blason. Dans la même veine mais plus politique et plus difficile d'accès, il y a l'Eternaute, attention, je parle de la version de nos deux auteurs, assez courte mais inégalée ! Ai-je une chance de convaincre ? Certains sont bien insensibles à Corto Maltese, bien plus accessible. Pas envie d'écrire sur lui mais de citer une commentatrice excellente mais fugace : Par Sophie_uneautre Note: 5/5 L'avatar du posteur Sophie_uneautre Je viens de finir de regarder "Hugo Pratt trait pour trait" et cette expression m'est restée en tête : le plaisir de se perdre. C'est effectivement comme ça que je résumerais Corto Maltese, ou comme une BD qui incarne parfaitement l'aventure de la lecture. Car pour moi son étiquette de BD d'aventure va bien au-delà des péripéties, faites de piraterie, de mythes, ou de guerres : c'est même inhérent au traitement qu'en fait Pratt (d'ailleurs, les Corto plus éloignés des clichés exotiques conservent cette qualité). C'est-à-dire qu'on ouvre un Corto comme on ouvrirait les yeux sur le monde, partant à l'aventure : avec curiosité, sans trop anticiper ni chercher le contrôle sur l'histoire, en acceptant de ne pas la maîtriser de bout en bout, en acceptant ce qui peut nous échapper, des références ésotériques obscures jusqu'aux motivations parfois floues du marin. Ce qui favorise cet égarement, ce sont toutes les zones d'ombre à investir : les silences sur deux cases, où les regards en disent long ; Corto qui songe, libre à nous de deviner à quoi ; une réplique intrigante, au sens profond ; ou simplement le trait de Pratt, contrasté, aérien, qui parfois confine à l'abstraction. Ce sont tous ces espaces, ainsi que les petites bizarreries qui à mon sens font le sel de cette BD : Bouche dorée vieille de plusieurs siècles, des années plus longues à Venise, deux lunes dans le ciel de Buenos Aires... Alors, à mesure qu'on lit, on ne s'interroge plus seulement sur les mécaniques de l'intrigue (aussi intéressante soit-elle), mais on s'attache à des symboles, à des thèmes récurrents, on lie les histoires les unes aux autres, et on dégage un maximum de sens sur ce que tout ça nous dit du monde, de la vision qu'en a Pratt. Et c'est une vision que je trouve plutôt séduisante, dominée par la curiosité, où le trajet vaut toujours plus que la destination. Corto nous le montre bien, lui qui si souvent ne trouve pas de trésor voire le détruit, mais sourit, car le jeu lui a plu. Le plaisir de se perdre, pour lui comme pour nous. Jamais inutilement toutefois, car en chemin, telle cause ou telle amie auront été aidées, d'autres auront trouvé la résolution qui manque à Corto (ou qu'il ne cherche pas). Son implication partielle dans l'Histoire, de même que le juste dosage de Pratt entre fiction pure et réalité historique, empêchent cette BD de n'être qu'une échappatoire. Ici, la fiction ne prévaut pas sur le réel mais a vocation à le rendre plus intense. Après avoir fini un Corto, je n'ai pas juste envie de le relire ou d'en relire d'autres, mais aussi d'élargir ma culture géopolitique, d'explorer le monde, et, pourquoi pas, de marcher sur les traces du marin. Donc, se perdre, oui, mais activement. 30/07/2021 (modifier) Par Yannou D. Yannou

24/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Black Dog - Les Rêves de Paul Nash
Black Dog - Les Rêves de Paul Nash

Il me semble que d'autres ont déjà dit la splendeur visuelle d'un album que le texte ne dépare pas. Alors pourquoi poursuivre ? Entre autre, pour relever encore la moyenne. Un album dont on peut goûter chaque page comme un tableau, ce qui ne veut pas dire qu'on manque de dynamisme narratif. En plus, j'adore le personnage principal ! Il y a tant d'albums qui ne sont rien, ou bien, de série dont la suite ne forme qu'un triste désaveu à l'idée de départ et aux premiers albums ! Tant de naufrages qu'on pense pouvoir expédier en une phrase assassine, n'étant pas de nature à s'épanouir dans le lyrisme de l'attaque ! Mais là, on a le baroque, le vrai, non la confusion maladroite de certains ! Toutes les techniques semblent n'en former qu'une, rêves et réalité se donnent la main, la diversité ne nuit pas à la lisibilité, et la cohérence ne nait pas de la pauvreté de l'inspiration. En bande dessinée, cet art qui unit le texte, ou plutôt, la narration et le dessin, aucun des deux ne doit faire oublier l'autre, non, la bd n'est pas de petites images, la bd n'est pas un texte aéré. Elle séquence leur union, et le fait au plus haut niveau ici, dans Corto Maltese et que sais-je encore ?

23/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Guerres de Lucas
Les Guerres de Lucas

Il y a longtemps, dans une Californie lointaine, très lointaine... Incontournable pour les adeptes de la saga, ce roman graphique super bien foutu pourra également intéresser les amateurs de backstage de cinéma tellement l’œuvre regorge d’anecdotes tout en étant dotée d’une narration fluide et assimilable par n’importe qui. Ce livre ce lit comme un vrai page-turner, j’ai été scotché de bout en bout et pourtant je ne suis pas un néophyte : j’ai vu les 6 premiers films des dizaines de fois chacun, j’ai lu des comics, des romans, fait tous les jeux vidéos, je me suis intéressé à d’autres médias, bref, je connais plutôt bien l’univers Star Wars par rapport à la moyenne. Après pour certaines personnes c’est quasiment une religion il faut dire, donc des trucs diverses et variés on peut en apprendre tout les jours. J’ignorais par exemple que les interprètes de C3PO et R2-D2 ne pouvaient pas se blairer sur le tournage (est-ce toujours le cas ? ), l’infarctus de Lucas, sa jeunesse rebelle dont je n’avais pas le moindre soupçon (quand on voit Lucas il fait plus pépère tranquille, même lorsqu’il était jeune), je ne vais pas vous gâcher le plaisir de lecture en vous spoilant le récit mais il y a à boire et à manger là-dedans. Ce qui est diablement intéressant, et c’est le tour de Force des auteurs, c’est d’avoir réussi à conjuguer une biographie intimiste de Georges Lucas tout en étant à la fois une histoire sur la production du tout premier « La Guerre des étoiles », de l’envie du réalisateur de créer quelque chose qui lui ressemble et qui sort des sentiers battus à la sortie dudit film et le ras-de-marée culturel qu’il a représenté. C’est une véritable aventure en parallèle de ce space fantasy qui nous est contée, et de for belle manière : Lucas cet homme taiseux et affable m’a touché par sa réserve, les gens de la 20st Century Fox au contraire apparaissent comme des méchants de James Bond tant ils sont vénales et calculateurs (c’est romancé mais est-ce si éloigné de la réalité ? ), certains personnages m’ont déçu : je savais par exemple qu’Alec Guinness trouvé les dialogues enfantins, ou que pas grand monde parmi le crew ne croyait au projet, mais j’ai été surpris que des Ford, Fisher ou Kenny Baker, c’est-à-dire des moins que rien avant ce film, se foutent ouvertement de ce film « de merde ». Cela a été plus qu’un parcours du combattant la réalisation de ce film, dans la lignée de ces films maudits comme Fitzcarraldo, Don Quichotte ou Waterworld. Lucas a sué sang et eau pour le mener au bout et il est intéressant de remarquer que si son succès repose pour l’immense partie sur les épaules de Lucas imself, quelques noms de notables sont à ajouter, des gens qui ont cru au projet et en l’homme : sa femme Marcia Lucas sa première critique et relectrice et son équipe de monteurs, Gary Kurtz le producteur exécutif le Sam de l’équipe, Tom Pollock son avocat qui a négocié le contrat du siècle, Ben Burtt prodige des effets sonores, John Williams l’un des plus grands compositeurs de cinéma, Alan Ladd indéfectible soutient de Lucas envers et contre tous, George Mather qui a remis de l’ordre dans le bordel des studios I.L.M ; Willard et Gloria Huyck les dialoguistes (sans eux ça ne ressemblerai à rien vu que Lucas « ne sait pas écrire »), Fred Roos le directeur de casting qui a eu du flair. Ah oui ! Et le dessin est juste parfait, aux petits oignons, il sert parfaitement la narration, le code couleur est génial, y rien à redire, c’est très plaisant à regarder. Mise à jour suite au tome 2 Note élevée au rang de "culte". Le tournage chaotique du premier film est bien connu des cinéphiles, je ne pensais pas qu'il y avait matière pour un épisode 2. Et pourtant ce livre se révèle aussi bien construit que le premier et enrichi d'anecdotes de tournage inédites. Les mecs ont potassé le sujet, le résultat est à la hauteur de l'attente suscitée par le succès de son prédécesseur. Le parallèle entre la bd et les films de Lucas est amusant de ce point de vu, mais que les auteurs se rassurent : ça casse la baraque ! Que dire... Vivement l'épisode III !

16/04/2024 (MAJ le 23/10/2025) (modifier)
Par Rustik
Note: 5/5
Couverture de la série Louca
Louca

Je recommande à 100% ! Je lis cette BD depuis que je suis tout petit et j'ai grandi avec Louca. Toujours impatient de connaître la suite. Pourrions nous s'il vous plaît avoir plus de communication ? Ce serait incroyable pour la communauté Louca qui a du mal à se regrouper. Ce serait génial d'avoir un forum dédié ou quelque chose comme ça. En tout cas, BD amusante, avec des rebondissements dans tous les coins ! Soutiens à Bruno et son équipe !

22/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série Blake et Mortimer
Blake et Mortimer

Coup de cœur, est-ce tout dire ? Non, il faut défendre le texte envahissant. Il sert de récitatif, de chœur ! Pas étonnant, l'auteur était très porté sur l'opéra. Il a donc sa petite convention à lui : les lire si on aime, les sauter si on n'aime pas ! Sinon, comment lui reprocher qu'Olrik soit presque tout le temps le méchant ? Cela arrive dans plein de séries. Mes préférés ? La marque jaune, l'énigme de l'Atlantide. Certains reprochent le manque de diversité, qui aurait été bien extraordinaire, à l'époque. Notons tout de même le Professeur Sato de son dernier album, un personnage que j'aime beaucoup ! Lire le second album du professeur Sato ? Par curiosité, on n'est pas au même niveau que dans le reste. Pour ce qui concerne les femmes, il ne faut pas oublier la censure de l'époque.

22/10/2025 (modifier)
Par Miguelof
Note: 5/5
Couverture de la série Tarzan - Intégrale Joe Kubert
Tarzan - Intégrale Joe Kubert

La meilleure de toutes les adaptations de Tarzan, surtout au niveau du dessin. La figure humaine est dynamique, sans les excès de Hogarth, mais sans non plus l'élégance de Manning. Le trait et le pinceau sont parfaits. Les histoires basées sur les textes de Burroughs sont efficaces, mais sont encore meilleures lorsqu'elles sont (presque entièrement) originales. Je préfère les versions en noir et blanc et sans couleurs criardes. Je ne comprends pas le sens des versions europeénnes récentes... un simple profit tiré de la libération relative des droits d'auteur?

21/10/2025 (modifier)
Par Warou
Note: 5/5
Couverture de la série Les 4 As
Les 4 As

Un série "Madeleine de Proust" certes, pour laquelle la subjectivité est inévitable. Enfant, je dévorais ces BD, ainsi que les "Fantômette" du même Georges Chaulet (avec des scénarios parfois très similaires, sans parler des personnages assez semblables également, Bouffi et Boulotte, Dina et Ficelle, Lastic et Doc fusionnant dans l'héroïne Fantômette). J'avais lu les 19 premiers tomes et j'ai racheté pour mes enfants les 8 tomes de l'intégrale (tomes 1 à 24 de la série). Quelle surprise et quelle déception de voir les mauvaises notes et les commentaires désobligeants ! "Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé". Certes, les goûts et les couleurs... Mais n'y aurait-il pas chez certains une forme de snobisme ou de prétention (quand je lis certains commentaires qui dézinguent la série tout en affirmant n'en avoir lu que quelques tomes il y a des années...) ? Et n'est-ce pas au contraire une chance que de pouvoir se replonger dans une série de son enfance avec un plaisir renouvelé ? Alors, oui, les personnages sont caricaturaux, mais c'est assumé. Et la série regorge de qualités et de trouvailles, un dessin simple mais pas simpliste, des histoires originales, beaucoup d'humour (je pense notamment au dictateur radin du "Diamant bleu" et au nombre de "balles dans la peau" qui diminue au fur et à mesure de l'album, je m'en souviens encore alors que je ne l'ai pas relu), du mystère, des méchants, des inventions en pagaille, de l'exotisme, deux inspecteurs ridicules (l'un des nombreux hommages de la série à Tintin)... Que demander de plus ? Il paraît que la qualité se relâche après les 20 premiers épisodes : ce n'est pas étonnant mais, au contraire, compréhensible. Est-ce un raison pour bouder son plaisir et jeter le discrédit sur toute la série ? Pour ma part, je suis heureux de redécouvrir les 4 As et je félicite Casterman pour son initiative : deux anthologies sorties récemment (en fait, plutôt les deux premiers tomes d'une nouvelle intégrale) qui rassemblent les 8 premiers albums. En espérant que la suite arrive rapidement (au moins 5 anthologies, soit les 20 premiers albums puisqu'il semble que ce soit les meilleurs).

21/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Fool Night
Fool Night

Sous réserve que Fool Night n'est pas fini, je la note comme une série culte. A elle seule, elle démontrerait que l'inventivité des auteurs de manga reste intacte. Et je trouve le dessin bien plus fin que dans Parasite et l'Attaque des Titans ! J'aime le côté contemplatif qui s'accorde à l'histoire… Dans un monde triste, où des humains doivent se transformer en végétaux, soit à cause de problèmes de santé, soit à cause de leur extrême pauvreté, on contemple ce qui existe encore sous l'ombre dépressive d'un nuage dérobant le soleil à la vue. Le héros veut trouver un assassin, et n'abdique pas de développer sa richesse intérieure avant de devenir une plante. Horreur de voir des humains ravalés à cela même s'ils l'ont voulu et qu'ils permettent la survie et à terme la dépollution des autres, traque et mélancolie, découverte des ressorts de ce monde. Mélancolie sans ennui, philosophie sans lourdeur, héros naïf sans être bête, autres personnages dont on sent le potentiel, ne manquez pas Fool Night !

21/10/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5
Couverture de la série Il était une fois en France
Il était une fois en France

Ouh, la belle claque que cette BD ! J'avais depuis très longtemps la série dans le viseur et j'ai enfin pu profiter de ma bibliothèque locale pour tout lire d'un coup. Et quelle lecture, c'est prenant et instructif, tout en posant de sérieuses questions sur l'humanité. Comme tout le monde, semblait-il, je ne connaissais pas cette figure contrastée de l'Histoire de France et de la Seconde Guerre Mondiale, mais je trouve que Fabien Nury a réussi un tour de force dans l'adaptation de la réalité à la BD. J'ai pu vérifier ensuite quelques détails qui me paraissaient presque trop gros pour être vrais, mais ils sont souvent ceux qui sont malheureusement très réaliste. Et quelle histoire ... Si je devais garder une idée de cette BD, c'est qu'il est facile de juger mais que personne ne nait saint ou salaud. Il n'y a qu'une infinité d'humains dans un monde qui n'est jamais tout noir ou tout gris. Que penser de Joanovici, après toute cette vie ? Quelle leçon en tirer, qu'en conclure ? Il est très très difficile de juger, et tant mieux. Le jugement, c'est dans un tribunal (et par sur Twitter), mais pour soi-même il est souvent bon de se l'interdire. En fait, au-delà de la figure sulfureuse du type, son parcours illustre bien les tensions qui habitèrent cette première moitié du vingtième siècle et les problématiques sociales, culturelles mais aussi économique de ce monde. Un milliardaire qui s'acoquine avec le pire de l'humain, mangeant aux deux râteliers et tentant sans cesse de sauver sa peau, jouant sur tout les tableaux pour toujours gagner ... Sa vie est sans doute moins "noble" et gentille que dans cette BD, mais elle montre ce que furent ces années-là, où tout devient progressivement permis. Le dessin de la BD va à merveille au récit, avec le trait de Sylvain Vallée qui se fait plaisir. Il croque des trognes, des gueules, des figures tout en ajoutant l'aspect historique bien travaillé dans les décors, les costumes mais aussi les types ayant réellement existé. Le tout fait rapidement immerger dans l'histoire et j'ai dévoré les six tomes en une soirée, happé par le récit et ne parvenant pas à m'en détacher. Sans fioritures, sans défaut, je trouve cette BD excellente. Le genre qui met une claque morale, celle où on se dit après que le monde n'est pas si simple à comprendre et que décidément, dans le pire des temps tout ce qui peut exister de l'humain ressort. Je ne peux que recommander cette lecture !

20/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Gouttes de Dieu
Les Gouttes de Dieu

Grâce à Grogro, je me lance dans la défense des Gouttes de Dieu. Vous savez le point commun entre Proust et cette œuvre ? Eh bien, les deux sont très poétique, et on ne le dit pas beaucoup ! A la perfection des étiquettes en dessin, répond l'égale qualité de la représentation graphique des description des vin déjà fort bien menée avec des mots. Et qu'est-ce que j'ai lu, que ce manga serait snob ? Eh bien non, les apôtres et tant d'autres vins délicieux ne coûtent pas grand-chose. Parfois même un vin estimé plus simple est considéré comme se mariant mieux qu'un plus cher et complexe comme dans le cas du chablis dont le restaurateur s'est entiché, incapable de suivre les enseignements de sa femme sommelière ! Aux Etats-Unis, un escroc veut dépouiller des gens, surtout Japonais, adorateurs des étiquettes et incapables se former un goût, et même les héros japonais luttant contre lui ne nient pas ce travers national. Dans les gouttes de Dieu, tout en rendant à la France la place qui lui est due, on montre aussi l'Italie moins chère et plus accessible à comprendre, notamment en cours de repas. Les gouttes de Dieu d'ailleurs dans un Goutte de Dieu mariage des plus logiques, un vin se buvant dans l'idéal dans un repas où je ne saurais dire si ce sont les plats qui doivent accompagner le jus de la treille ou bien l'inverse. L'idéal, je pense, serait une symbiose si parfaite que chacun serait accompagné et accompagner de l'autre à égalité. Me ravit que tant de volumes tiennent si parfaitement la route ! Mais je n'ai pas supporté longtemps le feuilleton télé, au large, donc. Et à présent, je vais lire d'autres critiques de mes collègues commentateurs !

19/10/2025 (modifier)