Comment gagner de la thune sans bosser ? Jim tente d'y répondre en mettant en scène une petite bande de losers magouilleurs qui testent toutes les arnaques possibles pour se faire du fric sur le dos des autres. Dans les faits, cela reprend beaucoup l'esprit de la série Les Pieds Nickelés, et je me demande si Jim ne s'est pas inspiré de certains de leurs innombrables mauvais coups pour imaginer les siens, plus modernes mais finalement pas si différents.
Magouilles, mensonges, voire vols : il est difficile de s'attacher à ces pseudo-feignasses qui inventent des combines débiles pour échouer invariablement. Le point positif, c'est que leurs idées restent assez variées et que le dessin de Jim est correct. Le point négatif, c'est qu'à part une ou deux exceptions, je n'ai ni ri ni été vraiment amusé. La faute à ces personnages peu attachants, à la structure des gags dont les chutes tombent à plat, et à l'idée de fond que le simple fait de voir des gens essayer d'en arnaquer d'autres serait intrinsèquement drôle, même quand ils échouent.
Ce n'est pas le meilleur album du duo Jim et Fredman.
Pour commencer, le sujet du régime ne me parle pas du tout. Non pas que je n'aie pas quelques kilos en trop que j'aimerais ne pas avoir et je fais du sport pour ne pas les voir s'accumuler, mais j'ai toujours été fermement opposé aux diktats de la mode façon magazines féminins et corps hollywoodiens. Je ne vais pas mentir : je ne me sens pas attiré par les femmes obèses, mais j'aime les femmes bien dans leur corps, et la maigreur n'est pas une situation saine à mes yeux. Bref, c'est ce qui m'a gêné au début de ma lecture du côté féminin de cet album : les références trop récurrentes aux magazines féminins et l'idée de voir des femmes déjà dessinées avec des corps parfaits vouloir faire un régime pour perdre quoi de plus ? Un os ?
Toutefois, j'ai constaté que sur cette moitié d'album, les auteurs avaient encore assez d'inspiration pour proposer une certaine variété, avec des idées pas toujours drôles mais au moins amusantes. Et puis il y a toujours le dessin de Fredman, très bon, dynamique et expressif, et particulièrement doué pour représenter de jolies filles pleines de vie.
En lisant la partie masculine de l'album, j'ai en revanche eu l'impression que l'inspiration s'était étiolée. C'est mou (comme des poignées d'amour) et encore moins drôle que l'autre moitié. Et peut-être que cela me rend un peu triste de voir ainsi jugés inacceptables ou risibles ces bourrelets que l'âge finit par donner à quasiment tout le monde, hommes comme femmes. Bref, je n'ai pas ri.
Ce n'est pas un mauvais album : il y a quelques planches amusantes et l'ensemble est bien dessiné, mais ce n'est pas une lecture que j'irais conseiller.
Quand on a connu Jim avec ses albums d'humour de supermarché, souvent sexy mais quand même très formatés pour le grand public, découvrir ce premier album a de quoi surprendre. Ici, on tombe directement dans la vulgarité pure, un humour trash réservé à un public averti... et surtout un humour que je trouve franchement nul.
Même le graphisme ne rattrape rien : Jim savait déjà dessiner des filles sexy quand il en avait envie, mais tout l'aspect caricatural et humoristique est raté. Le personnage principal, sorte de version grotesque de Jean-Pierre Pernaut, est particulièrement laid et pénible à suivre (et ce n'est pas le seul).
En plus de ça, l'album déborde de dialogues, de bulles partout, avec un lettrage changeant censé dynamiser l'ensemble mais qui finit juste par fatiguer. Ça rappelle un peu l'esprit du magazine MAD, mais uniquement dans ce qu'il pouvait avoir de plus agaçant à lire et de moins drôle.
Et surtout, les gags sont d'une vulgarité gratuite, centrés presque exclusivement sur des histoires de trous, de bites et de sperme, avec un pseudo présentateur qui passe plus de temps à gérer sa crampe qu'à expliquer quoi que ce soit. C'est d'une lourdeur absolue, avec des chutes qui ne fonctionnent jamais.
C'est juste lourdingue.
Un des premiers albums du duo Jim et Fredman, réalisé à une époque où ils avaient encore assez d'inspiration pour remplir ces BD d'humour qui ont fait leur succès à la fin des années 1990. L'album s'intéresse à la famille, en particulier aux proches un peu envahissants ou franchement pénibles. Je dois dire que je ne me suis pas senti très concerné par les situations (ma famille comme ma belle-famille ne ressemblent pas vraiment aux caricatures présentes ici), mais j'ai trouvé les gags plutôt bien construits, parfois prévisibles mais globalement efficaces. Le dessin très dynamique et expressif de Fredman fonctionne vraiment bien et donne du rythme même quand l'humour me touche moins. Les couleurs pastel, typiques du dessinateur, ajoutent un charme indéniable et rendent la lecture agréable.
Bref, ce n'est pas un chef-d'oeuvre de l'humour, mais c'est un album plutôt réussi, amusant et porté par un graphisme qui joue pour beaucoup dans son efficacité.
Décidément, Cosimo Ferri ne lâche plus les grands classiques de la mythologie grecque ! Après Achille et Ulysse, il nous propose sa vision du héros Héraclès.
Ferri est un amateur d’Histoire, et se documente solidement pour ses séries « antiques ». Ça se voit. Je dirais que je l’ai trouvé trop fidèle aux récits d’origine. En tout cas je m’attendais à ce qu’il s’en écarte un peu plus, tout du moins qu’il développe des récits annexes.
Ça n’est pas le cas, et nous suivons donc, de façon sans doute un chouia trop linéaire et « sec », la geste du héros (qui accomplit dans cet album inaugural ses quatre premiers « travaux ». C’est donc un récit très classique, qui suit la trame connue, et le fait très bien, de façon fluide et agréable (malgré les petites frustrations évoquées plus hauts).
Classique aussi le dessin de Ferri. Un peu trop avare de détails pour les décors, peu développés, il est vraiment très bon pour les personnages – masculins ou féminins (je ne sais pas s’il a prévu chez Tabou une série parallèle plus érotique ?). Ce dessin très plaisant plaira aux amateurs de l’auteur, mais aussi à ceux qu’Héraclès et la mythologie grecque intéressent : c’est la version simple et fidèle d’un passionné qu’il nous est donné de lire ici.
J’avais découvert les deux auteurs avec l’album La Chair des dieux. Je les retrouve sur un projet une nouvelle fois lié à une divinité, mais celle-ci égyptienne (après les divinités nordiques).
Le dessin de Winona est plutôt chouette (malgré quelques menus défauts pour certains visages. Cela ressemble à des crayonnés rehaussés à l’aquarelle. C’est parfois assez gras et chargé, tout en étant réellement très beau. Mais, comme pour La Chair des dieux, je me prends à penser qu’un travail uniquement en Noir et Blanc m’attirerait davantage encore (sa colorisation me satisfait un peu moins). Un dessin très sensuel en tout cas, Winona jouant souvent sur un érotisme latent.
L’intrigue d’Emka est pour le moment un peu obscure, pas toujours facile à suivre. Il mêle vie des dieux et celle des Égyptiens. Mais, après tout, les deux étaient sans doute imbriquées, la frontière entre les deux univers était probablement moins claire que ce que nous pensons aujourd’hui.
C’est ainsi qu’Emka propose à la fois une « biographie » d’Isis, mais aussi une vision quelque peu fantasmée, fantastique, de l’Égypte ancienne.
A voir donc ce que ça donnera dans le tome suivant, qui conclura la série. Pour le moment, l’Égypte d’Emka et de Winona possède suffisamment de mystères et de sensualité pour me donner envie de connaitre cette suite.
Je suis comme beaucoup de parents qui ont une ado , le partage de la lecture de Lou fut un must. Perso j'ai un ressenti mitigé sur la série: très bien au début puis un fléchissement. Quoiqu'il en soit la découverte chez mon libraire des deux premiers tomes de la saison 2 a impliqué leur achat immédiat.
Je suis surpris de constater le peu d'engouement sur le site pour une série qui se classe dans le top jeunesse pour sa saison 1. En effet un seul avis cinq années après sa première parution, c'est étonnant.
Je dois avouer que je n'ai pas été convaincu par cette suite. Bien sûr l'auteur exploite à fond une Lou qui a du mal à trouver sa place dans ce passage à la vie d'adulte. Le problème est que le vide qu'elle expérimente envahit de manière trop forte le scénario pour devenir un abîme de superficialité. Lou se retrouve vide dans des études imprécises, vide dans sa vie relationnelle ou dans ses objectifs. On retrouve une personne attachante mais qui se complait dans la facilité: hop un appart en centre ville, hop aucun problème de frais de scolarité, hop j'expérimente toutes les marques de bière que je cuve pendant les cours ( quand j'y vais), hop un héritage venu du ciel ( sans impôt en plus). Pour ma nièce de 19 ans qui a passé tout son temps derrière une caisse de supermarché pour payer ses frais de scolarité, le personnage de Lou est un rêve inaccessible.
Le T2 abandonne le schéma d'un épisode pour une année scolaire afin de contracter l'espace et le temps autour d'une première expérience à la fois professionnelle et festive. Ici encore tout est bien qui finit bien dans un monde où les difficultés restent de surface.
Il reste un graphisme très épuré et maitrisé qui séduira encore les fans de première heure. Perso je trouve que la mise en couleur se prêtait mieux à des épisodes collèges que la période fac.
Un petit 3
Je n'ai pas été convaincu par ma lecture. Enfin lecture c'est vite dit car j'ai du expédier les 180 pages en vingt minutes chrono. Comme je suis accro de la belle langue ou de la recherche sur le langage, cette série m'a vraiment déçu. En effet j'ai trouvé les rares dialogues proposés trop simplistes ou anachroniques ("Mais c'est quoi son problème!"p114 en parlant du roi son père!) enfin il y a souvent des termes vulgaires injustifiés pour l'époque ( "Juste une blessure de merde" p126). C'est ma seconde grosse réserve sur l'esprit du scénario qui essaye de concilier les opposés. D'un côté l'esprit viking guerrier illustré par la page 50: " Sur cette barque s'en va un guerrier...en route pour le paradis des braves. Avec cette barque brûle un héros…)(j'en ai eu la larme à l'œil) et de l'autre une grande partie de la narration visuelle qui propose un récit villageois viking fantasmé fait de fêtes, d'amour ado, de marchés débordant de victuailles et de bonne humeur. Le sommet est atteint avec le discours pacifiste de fils du roi que l'on pourrait retrouver dans la bouche d'un poilu de Tardi. Toutes ces propositions m'ont semblé contradictoires et incohérentes.
Il reste le visuel sur lequel s'appuie la majeure partie de la narration. Si les petites cases sont bien détaillées et donnent un fort dynamisme au récit, les grandes cases dévolues à la "dramaturgie" entre les personnages principaux sont trop minimalistes pour me transmettre les émotions des situations.
Une lecture que j'ai trouvée banale et que j'oublierai vite.
Autant le dire, je suis frustré de ne pas pouvoir accéder à la suite de la série, la version française n'ayant pas poursuivi au delà du tome 10 (ou 11 ?) sur les 22 - 24 tomes de l'édition japonaise.
Pourquoi tant de haine (par certains) à l'égard de cette série ? Le dessin n'appel pas de critique particulière. Et avoir imaginé la course des nations pour la prospection lunaire de façon aussi pragmatique m'a vraiment intéressé. Maintenant, le coté cru (et couillu) d'Ohtagaki a pu déranger des lecteurs habitués a plus d'angélisme par d'autres auteurs. Ce n'est pas votre tasse de thé et alors, passez donc votre chemin ! Mais quel besoin ont certains de passer au vitriol un style qu'ils n'apprécient pas, le manga doit-il être normé en fonction des goûts de ces derniers ?
Pour rappel, le Japon a produit voilà déjà bien longtemps des estampes à la sexualité des plus crues et explicites dans lesquelles la sueur, le poil et les liquides en tous genres y sont forts représentés. Et ces dernières estampes, n'en déplaise à certains critiques ici présents, étaient essentiellement destinées à la haute société. On peut trouver par ailleurs des mangas très fournis de ce genre de scènes depuis des années.
Alors, vous n'appréciez pas ces quelques scènes Culottées émaillant le déroulé de l'histoire de Moonlight Mile, soit, lisez d'autres auteurs et ne mettez pas au bûcher celui-ci, il ne le mérite absolument pas.
Peut être pensiez vous lire du Sailor moon ?
Le premier cycle est très bon, le reste sombrant dans le n'importe quoi et la banalité au niveau du scénario comme du dessin. Mais ah, le dessin du premier cycle ! Presque aussi bon que celui des Eaux de Mortelune, et ce n'est pas peu dire ! Il y a bien quelques maladresses au début, mais le style est inimitable et va vers sa perfection. Hélas, il y a fléchissement dans le dernier tome, et dans le trait, et dans la coloration, notre héros a les yeux bleus, n'importe quoi ! Cela m'a alerté, et voir la qualité baisser dans le second cycle que je n'ai heureusement pas acheté, n'a pas été un étonnement et puis je me suis séparé des cinq tomes, n'aimant pas garder des déceptions.
Bref, mais sur le moment, quel plaisir ! Je pense que le gros seigneur devenant meilleur sur le tard est crédible de ce point de vue, plusieurs choses vont dans ce sens, et notamment le personnage intéressant du moine Nichiren, plutôt distrayant avec ses discours et perversions. Et bien cerné par comme le dit la concubine en quête du samouraï et héros du Vent des Dieux. J'aime d'ailleurs tous les personnage, notre héros, et doit-on dire notre héroïne tant elle est importante ? Son amoureuse.
Notons que l'œuvre est une des rares où on montre des gens faisant l'amour avec l'esthétisme des estampes japonaises et le dynamisme d'une scène d'action. Par contre, les femmes n'y trainent pas dévêtues pour rien. Applaudissons que l'autre amoureuse de notre héros permette d'avoir une vue des exclus par les paysans : si les samouraïs et leur seigneur, et surtout le comploteur en chef, réifient les masses, les masses écrasent plus faibles qu'elles, ce qui est très bien montré… Pour moi, les scènes oniriques sont crédibles, le héros entre la vie et la mort hallucine sa vie et le passage dans le nirvana ou pas. Les paysages, la relation amoureuse entre deux samouraïs, une scène de seppuku, un guerrier qui ne comprend rien à rien et offre quelques scènes faisant sourire avec sa brutalité et sa bêtise transitoire, et des ninjas encore plus démythifiés que les samouraïs, que demander de plus ?
Ben moins de relâchement dans le dessin, à la fin.
Démystification de pas mal de choses, mais l'attirance pour la culture nipponne en sort paradoxalement renforcée.
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La Thune - Ces p'tites combines pour en gagner un max
Comment gagner de la thune sans bosser ? Jim tente d'y répondre en mettant en scène une petite bande de losers magouilleurs qui testent toutes les arnaques possibles pour se faire du fric sur le dos des autres. Dans les faits, cela reprend beaucoup l'esprit de la série Les Pieds Nickelés, et je me demande si Jim ne s'est pas inspiré de certains de leurs innombrables mauvais coups pour imaginer les siens, plus modernes mais finalement pas si différents. Magouilles, mensonges, voire vols : il est difficile de s'attacher à ces pseudo-feignasses qui inventent des combines débiles pour échouer invariablement. Le point positif, c'est que leurs idées restent assez variées et que le dessin de Jim est correct. Le point négatif, c'est qu'à part une ou deux exceptions, je n'ai ni ri ni été vraiment amusé. La faute à ces personnages peu attachants, à la structure des gags dont les chutes tombent à plat, et à l'idée de fond que le simple fait de voir des gens essayer d'en arnaquer d'autres serait intrinsèquement drôle, même quand ils échouent.
Maigrir - La Torture / Le Supplice
Ce n'est pas le meilleur album du duo Jim et Fredman. Pour commencer, le sujet du régime ne me parle pas du tout. Non pas que je n'aie pas quelques kilos en trop que j'aimerais ne pas avoir et je fais du sport pour ne pas les voir s'accumuler, mais j'ai toujours été fermement opposé aux diktats de la mode façon magazines féminins et corps hollywoodiens. Je ne vais pas mentir : je ne me sens pas attiré par les femmes obèses, mais j'aime les femmes bien dans leur corps, et la maigreur n'est pas une situation saine à mes yeux. Bref, c'est ce qui m'a gêné au début de ma lecture du côté féminin de cet album : les références trop récurrentes aux magazines féminins et l'idée de voir des femmes déjà dessinées avec des corps parfaits vouloir faire un régime pour perdre quoi de plus ? Un os ? Toutefois, j'ai constaté que sur cette moitié d'album, les auteurs avaient encore assez d'inspiration pour proposer une certaine variété, avec des idées pas toujours drôles mais au moins amusantes. Et puis il y a toujours le dessin de Fredman, très bon, dynamique et expressif, et particulièrement doué pour représenter de jolies filles pleines de vie. En lisant la partie masculine de l'album, j'ai en revanche eu l'impression que l'inspiration s'était étiolée. C'est mou (comme des poignées d'amour) et encore moins drôle que l'autre moitié. Et peut-être que cela me rend un peu triste de voir ainsi jugés inacceptables ou risibles ces bourrelets que l'âge finit par donner à quasiment tout le monde, hommes comme femmes. Bref, je n'ai pas ri. Ce n'est pas un mauvais album : il y a quelques planches amusantes et l'ensemble est bien dessiné, mais ce n'est pas une lecture que j'irais conseiller.
Jingle Sex
Quand on a connu Jim avec ses albums d'humour de supermarché, souvent sexy mais quand même très formatés pour le grand public, découvrir ce premier album a de quoi surprendre. Ici, on tombe directement dans la vulgarité pure, un humour trash réservé à un public averti... et surtout un humour que je trouve franchement nul. Même le graphisme ne rattrape rien : Jim savait déjà dessiner des filles sexy quand il en avait envie, mais tout l'aspect caricatural et humoristique est raté. Le personnage principal, sorte de version grotesque de Jean-Pierre Pernaut, est particulièrement laid et pénible à suivre (et ce n'est pas le seul). En plus de ça, l'album déborde de dialogues, de bulles partout, avec un lettrage changeant censé dynamiser l'ensemble mais qui finit juste par fatiguer. Ça rappelle un peu l'esprit du magazine MAD, mais uniquement dans ce qu'il pouvait avoir de plus agaçant à lire et de moins drôle. Et surtout, les gags sont d'une vulgarité gratuite, centrés presque exclusivement sur des histoires de trous, de bites et de sperme, avec un pseudo présentateur qui passe plus de temps à gérer sa crampe qu'à expliquer quoi que ce soit. C'est d'une lourdeur absolue, avec des chutes qui ne fonctionnent jamais. C'est juste lourdingue.
Comment supporter la famille
Un des premiers albums du duo Jim et Fredman, réalisé à une époque où ils avaient encore assez d'inspiration pour remplir ces BD d'humour qui ont fait leur succès à la fin des années 1990. L'album s'intéresse à la famille, en particulier aux proches un peu envahissants ou franchement pénibles. Je dois dire que je ne me suis pas senti très concerné par les situations (ma famille comme ma belle-famille ne ressemblent pas vraiment aux caricatures présentes ici), mais j'ai trouvé les gags plutôt bien construits, parfois prévisibles mais globalement efficaces. Le dessin très dynamique et expressif de Fredman fonctionne vraiment bien et donne du rythme même quand l'humour me touche moins. Les couleurs pastel, typiques du dessinateur, ajoutent un charme indéniable et rendent la lecture agréable. Bref, ce n'est pas un chef-d'oeuvre de l'humour, mais c'est un album plutôt réussi, amusant et porté par un graphisme qui joue pour beaucoup dans son efficacité.
Héraclès (Ferri)
Décidément, Cosimo Ferri ne lâche plus les grands classiques de la mythologie grecque ! Après Achille et Ulysse, il nous propose sa vision du héros Héraclès. Ferri est un amateur d’Histoire, et se documente solidement pour ses séries « antiques ». Ça se voit. Je dirais que je l’ai trouvé trop fidèle aux récits d’origine. En tout cas je m’attendais à ce qu’il s’en écarte un peu plus, tout du moins qu’il développe des récits annexes. Ça n’est pas le cas, et nous suivons donc, de façon sans doute un chouia trop linéaire et « sec », la geste du héros (qui accomplit dans cet album inaugural ses quatre premiers « travaux ». C’est donc un récit très classique, qui suit la trame connue, et le fait très bien, de façon fluide et agréable (malgré les petites frustrations évoquées plus hauts). Classique aussi le dessin de Ferri. Un peu trop avare de détails pour les décors, peu développés, il est vraiment très bon pour les personnages – masculins ou féminins (je ne sais pas s’il a prévu chez Tabou une série parallèle plus érotique ?). Ce dessin très plaisant plaira aux amateurs de l’auteur, mais aussi à ceux qu’Héraclès et la mythologie grecque intéressent : c’est la version simple et fidèle d’un passionné qu’il nous est donné de lire ici.
Isis - Les mystères dévoilés
J’avais découvert les deux auteurs avec l’album La Chair des dieux. Je les retrouve sur un projet une nouvelle fois lié à une divinité, mais celle-ci égyptienne (après les divinités nordiques). Le dessin de Winona est plutôt chouette (malgré quelques menus défauts pour certains visages. Cela ressemble à des crayonnés rehaussés à l’aquarelle. C’est parfois assez gras et chargé, tout en étant réellement très beau. Mais, comme pour La Chair des dieux, je me prends à penser qu’un travail uniquement en Noir et Blanc m’attirerait davantage encore (sa colorisation me satisfait un peu moins). Un dessin très sensuel en tout cas, Winona jouant souvent sur un érotisme latent. L’intrigue d’Emka est pour le moment un peu obscure, pas toujours facile à suivre. Il mêle vie des dieux et celle des Égyptiens. Mais, après tout, les deux étaient sans doute imbriquées, la frontière entre les deux univers était probablement moins claire que ce que nous pensons aujourd’hui. C’est ainsi qu’Emka propose à la fois une « biographie » d’Isis, mais aussi une vision quelque peu fantasmée, fantastique, de l’Égypte ancienne. A voir donc ce que ça donnera dans le tome suivant, qui conclura la série. Pour le moment, l’Égypte d’Emka et de Winona possède suffisamment de mystères et de sensualité pour me donner envie de connaitre cette suite.
Lou ! Sonata
Je suis comme beaucoup de parents qui ont une ado , le partage de la lecture de Lou fut un must. Perso j'ai un ressenti mitigé sur la série: très bien au début puis un fléchissement. Quoiqu'il en soit la découverte chez mon libraire des deux premiers tomes de la saison 2 a impliqué leur achat immédiat. Je suis surpris de constater le peu d'engouement sur le site pour une série qui se classe dans le top jeunesse pour sa saison 1. En effet un seul avis cinq années après sa première parution, c'est étonnant. Je dois avouer que je n'ai pas été convaincu par cette suite. Bien sûr l'auteur exploite à fond une Lou qui a du mal à trouver sa place dans ce passage à la vie d'adulte. Le problème est que le vide qu'elle expérimente envahit de manière trop forte le scénario pour devenir un abîme de superficialité. Lou se retrouve vide dans des études imprécises, vide dans sa vie relationnelle ou dans ses objectifs. On retrouve une personne attachante mais qui se complait dans la facilité: hop un appart en centre ville, hop aucun problème de frais de scolarité, hop j'expérimente toutes les marques de bière que je cuve pendant les cours ( quand j'y vais), hop un héritage venu du ciel ( sans impôt en plus). Pour ma nièce de 19 ans qui a passé tout son temps derrière une caisse de supermarché pour payer ses frais de scolarité, le personnage de Lou est un rêve inaccessible. Le T2 abandonne le schéma d'un épisode pour une année scolaire afin de contracter l'espace et le temps autour d'une première expérience à la fois professionnelle et festive. Ici encore tout est bien qui finit bien dans un monde où les difficultés restent de surface. Il reste un graphisme très épuré et maitrisé qui séduira encore les fans de première heure. Perso je trouve que la mise en couleur se prêtait mieux à des épisodes collèges que la période fac. Un petit 3
Parjure
Je n'ai pas été convaincu par ma lecture. Enfin lecture c'est vite dit car j'ai du expédier les 180 pages en vingt minutes chrono. Comme je suis accro de la belle langue ou de la recherche sur le langage, cette série m'a vraiment déçu. En effet j'ai trouvé les rares dialogues proposés trop simplistes ou anachroniques ("Mais c'est quoi son problème!"p114 en parlant du roi son père!) enfin il y a souvent des termes vulgaires injustifiés pour l'époque ( "Juste une blessure de merde" p126). C'est ma seconde grosse réserve sur l'esprit du scénario qui essaye de concilier les opposés. D'un côté l'esprit viking guerrier illustré par la page 50: " Sur cette barque s'en va un guerrier...en route pour le paradis des braves. Avec cette barque brûle un héros…)(j'en ai eu la larme à l'œil) et de l'autre une grande partie de la narration visuelle qui propose un récit villageois viking fantasmé fait de fêtes, d'amour ado, de marchés débordant de victuailles et de bonne humeur. Le sommet est atteint avec le discours pacifiste de fils du roi que l'on pourrait retrouver dans la bouche d'un poilu de Tardi. Toutes ces propositions m'ont semblé contradictoires et incohérentes. Il reste le visuel sur lequel s'appuie la majeure partie de la narration. Si les petites cases sont bien détaillées et donnent un fort dynamisme au récit, les grandes cases dévolues à la "dramaturgie" entre les personnages principaux sont trop minimalistes pour me transmettre les émotions des situations. Une lecture que j'ai trouvée banale et que j'oublierai vite.
Moonlight mile
Autant le dire, je suis frustré de ne pas pouvoir accéder à la suite de la série, la version française n'ayant pas poursuivi au delà du tome 10 (ou 11 ?) sur les 22 - 24 tomes de l'édition japonaise. Pourquoi tant de haine (par certains) à l'égard de cette série ? Le dessin n'appel pas de critique particulière. Et avoir imaginé la course des nations pour la prospection lunaire de façon aussi pragmatique m'a vraiment intéressé. Maintenant, le coté cru (et couillu) d'Ohtagaki a pu déranger des lecteurs habitués a plus d'angélisme par d'autres auteurs. Ce n'est pas votre tasse de thé et alors, passez donc votre chemin ! Mais quel besoin ont certains de passer au vitriol un style qu'ils n'apprécient pas, le manga doit-il être normé en fonction des goûts de ces derniers ? Pour rappel, le Japon a produit voilà déjà bien longtemps des estampes à la sexualité des plus crues et explicites dans lesquelles la sueur, le poil et les liquides en tous genres y sont forts représentés. Et ces dernières estampes, n'en déplaise à certains critiques ici présents, étaient essentiellement destinées à la haute société. On peut trouver par ailleurs des mangas très fournis de ce genre de scènes depuis des années. Alors, vous n'appréciez pas ces quelques scènes Culottées émaillant le déroulé de l'histoire de Moonlight Mile, soit, lisez d'autres auteurs et ne mettez pas au bûcher celui-ci, il ne le mérite absolument pas. Peut être pensiez vous lire du Sailor moon ?
Le Vent des Dieux
Le premier cycle est très bon, le reste sombrant dans le n'importe quoi et la banalité au niveau du scénario comme du dessin. Mais ah, le dessin du premier cycle ! Presque aussi bon que celui des Eaux de Mortelune, et ce n'est pas peu dire ! Il y a bien quelques maladresses au début, mais le style est inimitable et va vers sa perfection. Hélas, il y a fléchissement dans le dernier tome, et dans le trait, et dans la coloration, notre héros a les yeux bleus, n'importe quoi ! Cela m'a alerté, et voir la qualité baisser dans le second cycle que je n'ai heureusement pas acheté, n'a pas été un étonnement et puis je me suis séparé des cinq tomes, n'aimant pas garder des déceptions. Bref, mais sur le moment, quel plaisir ! Je pense que le gros seigneur devenant meilleur sur le tard est crédible de ce point de vue, plusieurs choses vont dans ce sens, et notamment le personnage intéressant du moine Nichiren, plutôt distrayant avec ses discours et perversions. Et bien cerné par comme le dit la concubine en quête du samouraï et héros du Vent des Dieux. J'aime d'ailleurs tous les personnage, notre héros, et doit-on dire notre héroïne tant elle est importante ? Son amoureuse. Notons que l'œuvre est une des rares où on montre des gens faisant l'amour avec l'esthétisme des estampes japonaises et le dynamisme d'une scène d'action. Par contre, les femmes n'y trainent pas dévêtues pour rien. Applaudissons que l'autre amoureuse de notre héros permette d'avoir une vue des exclus par les paysans : si les samouraïs et leur seigneur, et surtout le comploteur en chef, réifient les masses, les masses écrasent plus faibles qu'elles, ce qui est très bien montré… Pour moi, les scènes oniriques sont crédibles, le héros entre la vie et la mort hallucine sa vie et le passage dans le nirvana ou pas. Les paysages, la relation amoureuse entre deux samouraïs, une scène de seppuku, un guerrier qui ne comprend rien à rien et offre quelques scènes faisant sourire avec sa brutalité et sa bêtise transitoire, et des ninjas encore plus démythifiés que les samouraïs, que demander de plus ? Ben moins de relâchement dans le dessin, à la fin. Démystification de pas mal de choses, mais l'attirance pour la culture nipponne en sort paradoxalement renforcée.