Les derniers avis (361 avis)

Couverture de la série Quiproquos
Quiproquos

Il y a bien quelques gags qui m’ont paru à la fois trop faciles et manquant cruellement de peps ou de surprise. C’est un peu inégal. Comme la plupart du temps dans ce genre de recueil humoristique. Mais beaucoup moins que je ne le craignais. Car en fait la très grande majorité des gags provoquent a minima le sourire, et plusieurs m’ont franchement fait marrer. Pourtant, le genre d’humour absurde en gags courts, avec chutes décalées, un dessin réaliste et statique (avec itération iconique), voilà bien quelque chose qui, de niche, est presque devenu la norme, et le succès – légitime – de Fabcaro dans ce domaine n’a fait que développer ce créneau. Beaucoup de publications sur ce créneau donc, un certain nombre de déceptions. Mais, moi qui suis adepte du genre, c’est toujours avec grand plaisir que je découvre un auteur – en l’occurrence une auteure – qui parvient à me faire franchement rire, alors que je pourrais être blasé. Visiblement repérée sur Instagram, l’auteure développe un humour percutant, en peu de cases (souvent deux, parfois jusqu’à quatre), avec des dialogues courts mais qui surprennent par leur incongruité, pas mal d’humour noir et d’absurde. Je ne connais pas l’auteure, et ne vais jamais sur ces réseaux sociaux du type Instagram. Mais l’album est présenté comme un tome 1. Je suis bien évidemment preneur d’une récidive !

26/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Le 11e Jour
Le 11e Jour

Des albums sur les attentats du 11 septembre 2001 à New-York (et Washington), il commence à en avoir pas mal. Mais j’ai trouvé que celui-ci sortait de l’ordinaire et que, avec une économie de moyen, il parvenait à lier « l’intime », le personnel, et « l’historique ». Il se trouve que Sandrine Revel était à New-York au moment des attentats – elle avait même visité les World Trade Center deux jours avant les attentats qui vont détruire les tours et tuer des centaines de personnes. C’est un événement inouï et dramatique, qui va télescoper chez elle un autre drame : elle venait de perdre un frère, et le « fantôme » de celui-ci ne cesse de la hanter, de l’accompagner dans ses réflexions. C’est sans doute ce qui fait que le drame collectif est ici vécu et présenté de façon original, et quelque peu décalé, poétique. Mais ce traitement rend la lecture agréable. Ça n’est pas seulement un documentaire, ça tourne au roman graphique et le mélange des deux fonctionne bien ici. Une lecture très rapide, mais plaisante.

26/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Tea Party
Tea Party

Je me retrouve dans l’avis de gruizzli, pour les points positifs et le petit bémol. Comme lui j’avais un chouia plus apprécié l’album Le Chat du kimono, dans lequel j’avais trouvé un peu plus de poésie, un côté conte un peu plus décalé. Mais ça reste quand même une lecture très plaisante. Le fil rouge est assez banal (un concours de bravaches, qui cherchent à montrer à l’autre qu’il peut proposer le meilleur thé). Mais la narration est fluide, légère, agréable. Et Pena ajoute au récit de base quelques petits à-côtés sympathique. A commencer par son dessin. Un Noir et Blanc agréable, parfois rehaussé de rouge (avec quelques touches de fantastique à ce moment). Et une pincée de polar (Sherlock Holmes fait quelques apparitions), de menus rebondissements qui densifient quelque peu l’histoire de base, en particulier au tour du personnage d’Alice.

26/11/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Nyaight of the Living Cat
Nyaight of the Living Cat

Je pensai que j'allais trouver ça pathétique mais en fait ces chats sont tellement mimis. Le dessin est bien maîtrisé, pas si facile de dessiner de beaux chats. Bien joué de la part de l'auteur, Hawkman, un pseudo j'imagine, cette revisite de l'apocalypse zombie avec des chats qui transforment les humains en chats à leur tour par simple contact. L'un des derniers humains de ce monde est un ancien tenancier de bar à chats et qui ne se remet pas de plus pouvoir les caresser. L'auteur glisse quelques anecdotes savantes sur les chats au passage. Bien sûr Romero est une influence assumée. Dans le même genre il y avait Walking Cat, une série en 3 tomes. Mais de mémoire l'humour est plus présent ici. Je n'ai pu récupérer que 2 tomes à ce jour mais la suite me tente.

25/11/2025 (modifier)
Par Creamy
Note: 3/5
Couverture de la série Le Dandy illustré
Le Dandy illustré

Il s'agit d'histoires courtes et loufoques qui tournent autour du dandysme et mettent en scène Dorian Gray et son amie duchesse. Stanislas Gros m'a avoué en festival qu'il avait concocté cette BD avec la documentation inutilisée accumulée lors de la préparation de son "Portrait de Dorian Gray". Le ton y est très différent, sans aucune tension dramatique. Je vois le "Dandy illustré" comme une sorte d'exutoire à la noirceur du "Portrait", un défouloir maîtrisé techniquement. Stanislas Gros possède un humour sophistiqué et poétique qui, sans être hilarant, m'a régulièrement fait sourire. Le mobilier et les tenues des personnages sont soignés dans un style art nouveau du plus bel effet, accentué par la quasi-absence de décors et quelques touches de couleur.

25/11/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Le Muret
Le Muret

C'est étrange à quel point j'ai lu plusieurs histoires d'ados qui se bourrent la gueule dernièrement. Ici l'héroïne n'a que 13 ans, vit seule car son père travaille loin (ou a une double vie ?) et elle commence par taper dans le mini-bar. Puis elle se promène régulièrement avec une bouteille de whisky dans le cartable. Elle ne fréquente plus trop l'école finalement et alors qu'elle erre sur un muret rencontre un jeune garçon qui doit avoir 16 ans et est aussi émancipé, vivant de petits trafics. Un bon ensemble, restant réaliste et servi par un beau dessin noir et blanc.

25/11/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Susceptible
Susceptible

Le 1/5 est un peu sévère bien que j'avoue que j'ai eu un certain mal à rentrer dans cette histoire. Si c'est une pure autobiographie, qu'est-ce que c'est sordide la vie de cette enfant qui n'est pas gâtée par une mère complètement barge et un beau-père qui la méprise ouvertement et lui attribue l'échec de la relation avec sa mère. En grandissant les vexations continuent. L'alcool devient une bouée de secours, à l'instar de sa mère régulièrement bourrée. La jeune Goglu va retrouver son père biologique qui vit dans le Canada anglophone isolé dans une forêt. Au début ils ont un peu de mal à se comprendre comme elle a grandi côté Québec francophone. Je viens de voir dans Wikipédia que l'autrice canadienne par ailleurs musicienne serait morte à seulement 35 ans.

25/11/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Deryn Du
Deryn Du

Comment susciter la peur en bande dessinée ? En puisant dans la littérature et le cinéma britanniques fantastiques, Guillaume Sorel a tenté de relever le défi. Avec « Deryn Du », il s’est inspiré des écrits de l’écrivain gallois Arthur Machen, aujourd’hui quelque peu tombé dans l’oubli. Pourtant, Lovecraft le considérait comme une de ses influences majeures, aux côtés d’Edgar Allan Poe. Sorel convoque ici les légendes du pays de Galles avec son petit peuple, ses fées et ses fantômes, dans un récit horrifique mêlant surnaturel et poésie. Coutumier des histoires fantastiques, Guillaume Sorel s’est déjà livré à plusieurs adaptations de romans d’auteurs du genre (« Le Horla » de Maupassant ou « MacBeth » de Shakespeare) et s’est inspiré de l’univers de Lovecraft dans la série qui l’a fait connaître, « L’Île aux morts ». Dans ce nouvel opus, il réhabilite en quelque sorte Arthur Machen en mettant en images l’univers du romancier britannique à travers quelques unes de ses œuvres, notamment « La Colline des rêves » et « Les trois imposteurs » — et l’on peut voir dans le récit que ces deux titres font partie des livres de chevet du personnage principal. Sorel possède un univers bien à part dans la bande dessinée, assorti à un talent graphique qui en fait un véritable artiste. Son trait tourmenté, voire déchiqueté, ne manque pas d’élégance, de même que la mise en couleurs révélant une grande maîtrise de l’aquarelle, le tout cadrant parfaitement au contexte victorien mâtiné de gothique. Les décors diurnes et solaires (pour représenter le petit port paisible et ses environs champêtres) alternent avec des ambiances nocturnes très sombres (dans les rues étroites où ont lieu les crimes). Les passages plus oniriques sont intégrés au récit dans une mise en page déstructurée, illustrant bien le chaos intérieur du jeune homme face à la fillette dont on comprendra vite qu’elle est un fantôme. Aussi charmante que machiavélique, celle-ci semble se réjouir des cadavres laissés sur son passage, avec en guise de signature une poupée énucléée. Le scénario n’est pas trop compliqué à suivre, mais les séquences plus oniriques pourront en dérouter certains, malgré la force qui s’en dégage, mais celles-ci donnent lieu à de véritables tableaux où l’horrifique dialogue avec le surréalisme dans une abondance de détails. L’auteur a parfaitement su faire passer à l’image la tonalité littéraire de l’œuvre d’origine. Quant à la question centrale, celle de savoir si Guillaume Sorel a atteint son but, il est plus difficile d’y répondre. La peur est toujours une notion très subjective, et des choses qui paraîtront effrayantes à une personne laisseront une autre de marbre. Si je dois m’exprimer à titre personnel, c’est avec le cinéma que j’ai éprouvé mes plus grandes frayeurs, mais (de mémoire) jamais avec la littérature ou la bande dessinée. Je comprends la fascination que peut exercer Lovecraft (dont l’univers surnaturel est apparemment assez proche de celui de Machen, et donc de cette histoire) sur beaucoup de gens. Le romancier étatsunien possédait certes une imagination fertile, mais j’ai toujours été moins convaincu par la capacité de ses romans à susciter véritablement l’angoisse par leur côté un peu grand-guignolesque. Vous l’aurez donc deviné, ce n’est pas avec « Deryn Du » que j’aurai ressenti ma première terreur en matière de BD. Mais surtout, la narration, trop relâchée pour impliquer suffisamment le lecteur, n’est pas ce qui fait le point fort de cet ouvrage. Du reste, cette lecture est loin d’être désagréable. Néanmoins, elle vaut davantage pour sa qualité graphique que pour son contenu, quand bien même on pourra être sensible à cette exploration des mondes parallèles.

25/11/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Dix Secondes
Dix Secondes

J'aime bien les histoires de Max de Radiguès, cela porte souvent sur les ados comme avec cette histoire où le personnage principal est une vraie tête à claque qui se rapproche des mauvaises personnes. Il se déscolarise petit à petit, abuse de produits et s'amuse à un drôle de jeu quand il conduit. Autant dire que j'ai senti venir la fin tragique. Je dois être de la même génération que l'auteur, par les références on situe cette histoire en Belgique vers la fin des années 1990 et il a le chic pour croquer l'ennui et la banalité du quotidien des ados.

25/11/2025 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série La Ville (Nicolas Presl)
La Ville (Nicolas Presl)

Nicolas Presl avec son style si particulier de dessin noir et blanc où les personnages ont des fronts tout aplatis raconte à travers ces planches muettes une histoire de lutte des classes. Dans un monde qu'on suppose futuriste où les riches vivent sur de grandes plateformes entourées d'eau, peut-être à cause de la fonte des glaces qui a réduit les zones terrestres, on croise également toute une frange de survivants au visage squelettique. Ils errent comme des zombies, sombrant dans la délinquance et attaquant tels des pirates modernes les riches sur leurs bateaux. Les riches eux sont oisifs et aiment bien se droguer et s'envoyer en l'air, cette bande de dépravés. Les planches sont quasiment toutes sur un standard de 4 cases de dimension identique, sauf dans les scènes un peu psychédéliques d'abus de stupéfiants. Un album épais, j'ai bien aimé même si je ne suis pas certain de tout capter au message de l'auteur dans cette sorte de fable universelle sur l'humanité.

25/11/2025 (modifier)