Les derniers avis (365 avis)

Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Les Leçons du professeur Bourremou
Les Leçons du professeur Bourremou

Je ne connaissais pas du tout cette collaboration entre Christin et Boucq. L'album rassemble des histoires courtes humoristiques en noir et blanc, publiées dans Fluide Glacial en 1980. Elles mettent en scène le professeur Bourremou et son jeune acolyte, rencontrés sur les routes où ils vagabondent. En s'appuyant sur la verve aussi érudite que politique du professeur (et parfois sur le corps juvénile du garçon), ils parviennent à gagner de quoi manger et quelques sous. Le professeur excelle en effet dans l'art de submerger son auditoire de discours savants et idéologiques, au point de l'amener à agir à l'inverse de ses intentions initiales. À cette époque, Christin bénéficiait déjà d'une longue carrière, tandis que Boucq n'en était qu'à ses débuts (ce que rappelle d'ailleurs avec humour une page d'introduction de l'album). J'ai trouvé intéressant de découvrir son style graphique à ce stade. Il s'y rapproche assez de celui d'Alexis, d'autant que ces histoires humoristiques en noir et blanc évoquent volontiers celles d'autres personnages du dessinateur de Time is Money (Timoléon) et autres Avatars et coquecigrues. On perçoit toutefois déjà par endroits un trait plus organique propre à Boucq, ainsi que quelques indices de ses créations futures, notamment dans certains passages aux lignes de fuite très apparentes. Même si l'ensemble noir et blanc peut parfois sembler un peu sinistre, le dessin est déjà solide et agréable. L'humour, en revanche, m'a nettement moins convaincu. Le principe de la série se résume assez vite et ne se renouvelle guère. Les tirades érudico-politiques du professeur m'ont paru lourdes et assommantes. Elles peuvent certes être lues comme un témoignage de l'état d'esprit des années 80, mais ce qui se voulait subversif à l'époque paraît aujourd'hui parfois maladroit, voire gênant. Certaines dénonciations du racisme reposent elles-mêmes sur des stéréotypes raciaux, et celles du viol ou de la misogynie n'échappent pas totalement à des relents sexistes. Je ne doute pas des intentions des auteurs, qui sont très certainement à l'opposé de ces travers, mais la lecture près d'un demi-siècle plus tard laisse un sentiment de décalage marqué. Au final, je n'ai pas ri et je me suis même ennuyé. Le rythme est laborieux, les dialogues pesants, les gags tirés en longueur sans véritable surprise. L'album constitue surtout une curiosité pour qui s'intéresse à cette collaboration particulière ou au dessin de Boucq à ses débuts, mais il ne s'agit en rien d'une œuvre marquante.

28/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Alexandre - L'épopée
Alexandre - L'épopée

Alexandre est de ces personnages historiques dont le destin et les actions ont depuis longtemps enflammé l'imagination. Le titre de la série est ambitieux, puisqu'il était envisagé de retracer toute sa vie et ses conquêtes énormes. Le lexique et la carte en fin d'album confirme cette ambition exhaustive. Au passage, la carte est intéressante, mais j'aurais bien vue le lexique (termes techniques ou noms de personnages historiques) plutôt placé au fur et à mesure en bas des pages concernées. Le dessin est agréable, et pas mal d'intrigues secondaires (rancunes familiales, complots de cours, chasse au trésor, ambitions et jalousies diverses) dynamisent le récit. En tout cas ce tome introductif est dense et fait plus que planter le décor. Je l'ai lu avec plaisir. Plusieurs choses m'ont toutefois gêné et/ou frustré. D'abord plusieurs personnages (et il y en a beaucoup !) Se ressemblent trop. Ensuite et surtout la série semble avoir été abandonnée, laissant en plan les lecteurs alors qu'Alexandre vient à peine de succéder à son père, et qu'il n'a pas encore quitté la grande Grèce pour se lancer à l'assaut de la Perse. L'épopée promise par le titre n'en est donc qu'à ses balbutiements hélas. C'est dommage que cette série ambitieuse n'ait pas tenu ses promesses, car le sujet m'intéressait fortement. Un album à emprunter à l'occasion...

28/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Nimuë
Nimuë

Un récit relativement classique sur la forme, dans l'univers des légendes arthuriennes. Ça se laisse lire aisément, la narration ne s'écarte jamais du fil rouge (j'aurais justement sans doute apprécié de voir l'intrigue plus étoffée). Avec peut-être un Merlin plus noir et ambivalent que dans la plupart des récits situés dans cet univers. Le dessin est moderne, un peu inégal. Mais la colorisation, qui joue très bien des ombres, des brumes et d'un halo de mystère est vraiment réussie, et donne un rendu qui m'a bien plu.

28/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Elle s'appelait Sarah
Elle s'appelait Sarah

Un sujet sensible et déjà pas mal évoqué : la rafle du Vélo d'Hiv durant l'été 1942. Le choix narratif est relativement original. En effet, nous suivons en parallèle/alternance deux histoires, liées dans le temps. D'abord le destin d'une gamine juive, Sarah, raflée avec sa famille. Puis l'histoire d'une journaliste américaine, Julia, qui, 70 ans plus tard, emmenage dans l'ancien appartement de Sarah. Par hasard elle enquête sur la rafle du Vel d'hiver, ett, de fil en aiguille, elle apprend le destin de Sarah, découvre qu'elle a peut-être survécu à la rafle, et veut ensuite la retrouver. Le sujet est sensible, et le rôle central de la police de Vichy est mis en avant (ils sont les seuls à incarner la répression dans la période Sarah, et l'enquête de Julia insiste sur le fait - véridique - que Vichy (en l'occurrence Laval) a fait pression sur les Nazis pour que les enfants soient ajoutés aux adultes déportés). Mais, si ça se laisse lire, il y a quand même quelques facilités scénaristiques (dans les deux périodes), et les dialogues ne sont pas folichons. Et je n'ai pas été convaincu par le choix de représenter les policiers français par des géants peu réalistes et noirs, comme des spectres.

28/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 2/5
Couverture de la série Michel Vaillant
Michel Vaillant

Encore une bd surestimée, public captif d'exploits non arthuriens, mais de courses automobiles. Scénario bien plats, autant que la psychologie des personnages et l'expression de leurs sentiments par leur visage et postures. Les dialogues ? Eh ben, si on peut appeler ça des dialogues… On ouvre pour les voitures, on ferme parce qu'on s'ennuie.

28/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 2/5
Couverture de la série Chevalier Ardent
Chevalier Ardent

Bd bien surestimée, qu'on lit vraiment faute de mieux. Dessin pas terrible, et scénario de même. Une seule bonne idée, pour changer, le roi Arthur et Merlin n'ont rien de glamour, le second vendant d'ailleurs son aide au premier contre des jours de sa vie. Je pense qu'on avait deux façon d'améliorer la série : soit la rendre plus créative, soit tout organiser autour de cet axe.

28/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Hägar Dünor le Viking
Hägar Dünor le Viking

Le contraste entre la fascination qu'on a pour les vikings et la quotidienneté qu'on en voit fait la moitié du comique. J'aime aussi les dialogues et les dessins. On peut si on veut y voir une satire de l'Amérique mais je trouve le comique plus large que ça. En plus, j'aime bien tous les personnages qui n'ont rien de terrifiant. Un comique entre caustique et tendre. En plus, on n'oublie pas cette série.

28/12/2025 (modifier)
Couverture de la série The Summer Hikaru Died
The Summer Hikaru Died

J'ai entendu du bien de cette série pendant très longtemps et, même si je ne serai pas aussi dithyrambique que les échos glanés auraient pu me le faire croire, j'avoue que l’œuvre mérite des louanges. Le titre est explicite, ça va parler de mort, de la mort de l'éponyme Hikaru pour être exacte. Enfin, pas si explicite que ça parce que l'on ne se doute pas forcément dans quoi on s'embarque avec ce simple postulat. Quelqu'un est mort, quelqu'un qui avait des proches, des proches qu'il a aimés, qui l'ont aimé aussi, il sera question de deuil et de la force de la mémoire, bref le sujet central est la mort. Dans un petit village de campagne japonaise, un beau jour d'été, Hikaru a disparu dans la montagne. Ces ami-e-s n'ont jamais su pourquoi, d'autant qu'Hikaru est apparemment rentré une semaine après disparition, mais il va très clairement paraître évident à Yoshiki, son meilleur ami, que quelque chose cloche. Cela ressemble à Hikaru, cela a la voix d'Hikaru, cela a les souvenirs d'Hikaru, mais cela n'est pas Hikaru. Hikaru est mort dans la montagne et quelque chose a pris possession de son cadavre, enfilant sa peau comme on enfilerait un costume, et essaye de s'immiscer parmi les humains pour exaucer le dernier souhait du véritable Hikaru : faire en sorte que ses ami-e-s ne se retrouvent pas seul-e-s, ne souffrent pas de son absence. L'œuvre est tout d'abord un subtil mélange entre tranche de vie campagnarde dans un petit village abandonné et un récit horrifique et réflexif sur la nature des liens humains. Je me doutais à la réputation de cette série qu'elle flirterait avec les mystères angoissants (sans être non plus absolument terrifiant), mais j'avoue avoir été surprise de la direction prise. Tout le mystère de ce qui est arrivé à Hikaru, de ce qu'est le nouvel Hikaru, de ce qu'il s'est passé il y a bien longtemps dans la région est prenant, alternant horreurs et attaques "au delà de la compréhension humaine" dans notre présent narratif et flashbacks et légendes nous en apprenant chaque fois un peu plus sur la sordide histoire de la région. L'héritage historique, culturel et spirituel du Japon est utilisé à plein escient, on nous parle d'anciens rites animistes, de cultes, d'arrivée de la chrétienté, de légendes locales, de l'évolution et de la déformation des mythes aussi. La dimension horrifique de l'œuvre est sympathique, le graphisme la rend particulièrement prenante - j'applaudis notamment la forme réelle (ou irréelle en l’occurrence) d'Hikaru, sorte de peinture noire flottante et dégoulinante, simple mais efficace pour illustrer à la fois le côté parasitique de cet être et sa nature d'être à la frontière entre deux plans d'existence. Le mystère et l'horreur sont prenants, certes, mais si l'œuvre est joliment travaillée c'est aussi grâce à son travail sur ses personnages et leurs liens. Qu'il s'agisse du drame de Yoshiki, tout d'abord forcé de continuer d'agir comme si de rien n'était, incapable de pleinement faire son deuil, car quelque chose qu'il peine à comprendre s'est déguisé en son ami décédé, ou bien du nouvel Hikaru qui peine à comprendre le simple fait d'exister, lui qui jusque là n'avait jamais été qu'une idée, une chose d'un autre plan, tous les personnages se révèlent rapidement assez complexes - je n'ai parlé que de ces deux là car ils sont les personnages centraux de ce récit, mais tous les autres sont aussi assez complexes et attachants. La relation Hikaru/Yoshiki est centrale, le cœur du récit, même. Oui, il est question de deuil (ou d'incapacité à vraiment pouvoir faire son deuil), mais il est aussi question d'amour et d'attachement. D'amour dans toutes ses formes d'ailleurs, Yoshiki étant vraisemblablement homosexuel et ayant aimé en secret Hikaru depuis longtemps. Cet état de fait n'est jamais directement confirmé mais rapidement évident, plus que sous-entendu par les dialogues internes de Yoshiki et par la mise en scène (notamment des flashbacks). Yoshiki aimait Hikaru, n'a jamais pu le lui dire, n'a jamais pu passer outre les stigmates sociaux que cela engendrerait, et peut-être que cela le hante d'autant plus maintenant qu'Hikaru tel qu'il l'a connu n'est plus. L'amour romantique n'est pas le seul lien traité ici, la nature de l'attachement du second Hikaru pour Yoshiki est d'ailleurs encore floue, même pour lui (il faut dire que pour quelqu'un qui peine encore à pleinement comprendre le concept de mort car le concept même de vie lui était inconnu cela ne doit pas être facile d'appréhender une chose aussi complexe que la nature des émotions), en tout cas ils s'aiment tous les deux - on ressort même une de mes métaphores préférées pour traiter la romance de manière complexe et horrifique, à savoir l'envie de dévorer ou d'assimiler l'autre à son propre être (yay). J'apprécie aussi que, puisqu'il est question d'amour et d'attachement entre deux êtres, on aborde la situation émotionnelle complexe du fait de s'attacher à quelque chose qui ressemble en tout point à ce que l'on a aimé autrefois tout en reconnaissant que ce quelque chose est bel et bien différent, mérite d'être individualisé. L'œuvre est elle parfaite ? Bien sûr que non, je regrette par exemple certaines facilités scénaristiques comme le fait que les protagonistes et adjuvants ont une sacrée chance et tombent toujours sur l'individu capable de les sauver et/ou de leur raconter l'histoire exacte qu'il leur fallait pour avancer dans leur enquête. Cependant, même si pas parfaite, l'œuvre est très bonne, joliment mise en scène et dessinée, l'histoire racontée est touchante et angoissante, le mélange tranche de vie dans un village de campagne loin de tout et récit horrifique marche très bien, la fin du tome 6 me donne vraiment envie de savoir la suite (d'autant qu'on sait enfin à quoi ressemble ces fichus trous), ... Bref, la série est très bonne et mérite la lecture.

27/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Maus
Maus

Le dessin ? Génialissime. Il parvient à rendre visible d'un coup qui est qui - Juif souris, Allemand chat. Et pourtant, tous les protagonistes semblent "humains trop humains" jusqu'au cœur du pire. Les hachures rendent compte du drame, le noir et blanc plus épuré du dialogue du créateur et de son père donne une respiration de lumière à l'œuvre. D'ailleurs, on se rattache à ce dernier comme protagoniste principal et seul espoir puisque lui va survivre. L'œuvre n'élude rien mais rend tout supportable, ce que je trouve incroyable. Le père n'est pas sorti brisé, on le voit à son sale caractère, et il n'est pas idéalisé car raciste. On le dit souvent mais là c'est vrai : un classique et une œuvre profondément humaine.

27/12/2025 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Les Parques
Les Parques

Un dyptique pulp, dans la veine des romans policiers de Boris Vian.Une intrigue très foutraque comme le laisse entrevoir les couvertures. Mais j'aime bien ce vaudeville de barbouzes qui sort cette BD du lot. Le trait est particulier, on voit des tronches à la façon de Foerster, des séquences façon Blain, des plans inhabituels le temps d'une case. En fait, sur de donner une note, le mieux est de la lire pour se faire sa propre idée.

27/12/2025 (modifier)