Les derniers avis (173 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Légendaires - Les Chroniques de Darkhell
Les Légendaires - Les Chroniques de Darkhell

Darkhell est le Sorcier Noir, principal antagoniste au début de la série Les Légendaires. Avec cette série dérivée, Patrick Sobral propose un prequel consacré à ses origines, retraçant son parcours depuis un jeune garçon vaillant et un peu rebelle jusqu'au sombre mage qui a bien failli dominer le monde d'Alysia. Le point de départ est simple : Galen, encore enfant, s'empare de l'épée Ténébris, une arme capable de lui offrir un pouvoir immense mais aussi de corrompre son âme s'il en oublie son humanité. Il s'agit clairement d'un prequel pensé avant tout pour les fans, qui joue à la fois sur la découverte d'un passé jusque-là méconnu et sur le plaisir de replonger dans Alysia, cent ans avant les événements de la série principale. Et, à la manière d'un Anakin Skywalker, on se demande comment le jeune Galen deviendra le terrible mage qu'il est censé devenir. Le premier cycle, composé de trois tomes et dessiné par Orpheelin, se situe donc un siècle avant Les Légendaires, alors que Galen est encore enfant. Le second cycle, qui se terminera bientôt en quatre tomes, est illustré par Lowenael et se déroule quelques années plus tard, à l'adolescence du personnage, et introduit notamment une romance dont on devine assez vite qu'elle jouera un rôle clef dans son basculement vers le côté obscur. J'ai préféré le dessin du premier cycle, que je trouve plus mature que celui du second. L'ensemble reste très marqué par une esthétique shonen, dans la continuité graphique de la série principale, avec des couleurs numériques souvent pastel sans être criardes. Le style est efficace et les scènes d'action tiennent globalement bien la route. Le récit est dynamique, riche en action, en humour et en rebondissements, avec un bon sens du rythme et une mise en scène souvent très cinématographique. L'intrigue est accrocheuse, comme dans un bon shonen, et même sans connaître ou maîtriser la série Les Légendaires, on ne se sent pas perdu : les codes restent très classiques. Il est toutefois probable que les fans y trouveront un plaisir supplémentaire, en retrouvant lieux et personnages bien avant l'histoire principale. Les protagonistes fonctionnent dans l'ensemble, même s'ils reposent souvent sur des archétypes connus. La série s'adresse cependant clairement à un public jeune (pré-ados et ados). Même si un lecteur adulte peut y trouver un divertissement honnête, certaines faiblesses m'ont paru un peu trop visibles. Outre des transitions parfois abruptes, plusieurs retournements de situation et d'alliances m'ont semblé assez bancals, voire artificiels. Des antagonistes caricaturalement maléfiques deviennent subitement des alliés œuvrant pour une vision du Bien, des adversaires acharnés comprendront d'un coup leur erreur et s'excuseront platement, tandis que des amis fidèles trahissent sans que leurs changements de convictions soient toujours crédibles. L'ensemble donne parfois l'impression d'un récit cousu de fil blanc, multipliant les péripéties pour impressionner le lecteur au détriment de la cohérence. Les Chroniques de Darkhell reste une série dérivée plutôt convaincante, parfois un peu dense et inégale dans son déroulé, mais portée par une intrigue efficace et un univers généreux. Tout n'est pas irréprochable, notamment ces retournements d'alliances discutables, mais c'est une lecture qui séduira sans aucun doute les amateurs des Légendaires et qui saura divertir correctement les autres.

15/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série The Long Tomorrow
The Long Tomorrow

Un recueil d'histoires qui me semble assez mineur dans l'oeuvre de Moebius, un travail plutôt sur ses jeunes années avec des histoires de Métal Hurlant qui manquent un poil de percutant. Disons qu'en quelques pages, on n'a pas le temps de développer une histoire SF bien aboutie. C'est une sorte de court-métrage de ce que sera L'Incal plus tard. On retrouve aussi de l'humour dans ces pages. Le dessin de cette époque reste une référence.

14/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Dernier week-end de janvier
Dernier week-end de janvier

La couverture ne fait pas trop penser à un album de Vivès, très encré, mais on retrouve bien son style de dessin à l'intérieur. C'est une romance qui se passe à Angoulême pendant le festival, fin janvier. Denis Choupin est un auteur qui arrive le jeudi pour une série de dédicaces, il doit repartir en train samedi soir si possible pour les fiançailles de son fils le dimanche. Mais le hasard d'une rencontre avec une femme, médecin de son état et faisant la file pour son mari amateur de bd, va changer la donne et le sortir de sa léthargie. Un coup de foudre du moins pour lui mais semble-t-il réciproque. Au final une histoire qui peut laisser sceptique sur sa crédibilité mais je trouve que cela fonctionne, l'auteur a aussi de bons dialogues. Il arrive à faire monter la relation lentement au fil des jours, cela joue pas mal sur les silences aussi. Une histoire qui fait tout de même plus de 150 pages mais se lit assez rapidement d'une traite.

14/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Kurden People
Kurden People

Voici un récit du peuple kurde à travers la rencontre entre la protagoniste italienne Sonia revenant de vacances depuis la Grèce et un kurde aux yeux bleus. On en profite pour faire un historique de ce peuple réparti sur plusieurs pays, Turquie, Irak etc. On a aussi des petites histoires sur la mythologie. Le dessin est correct, un peu brouillon. Au final cela ne raconte pas grand chose. Un reportage qui ne creuse pas plus que ça selon moi. 2,5/5.

14/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Mon livre d'heures
Mon livre d'heures

C'est la première oeuvre de Frans Masereel que je lis. Avant de parcourir les quelques avis publiés ici, je ne connaissais absolument pas cet auteur et, à la vue de ses planches, je le pensais moderne, un peu underground mais contemporain. J'ai donc été surpris de découvrir ensuite qu'il avait publié ses oeuvres il y a plus d'un siècle. En observant simplement les images de la galerie, j'avais aussi l'impression d'avoir affaire à de simples recueils de gravures sans réel lien entre elles. La lecture de Mon livre d'heures m'a rassuré sur ce point : ces images racontent bien une histoire, ou du moins s'enchainent de manière cohérente, malgré quelques exceptions. L'enchainement entre certaines planches est en effet parfois très abrupt, donnant l'impression de passer soudainement à tout autre chose. Cela dit, je ne suis pas sensible à ce graphisme en gravures en aplats de noir et blanc. Je n'ai pas apprécié la narration muette, souvent trop vague et pas toujours facile à comprendre, même si le sens général se devine. Ce rythme narratif haché a fini par m'ennuyer. Bref, cette lecture ne m'a pas convaincu.

14/12/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Le Carnaval des cadavres
Le Carnaval des cadavres

Mike Mignola (Hellboy) signe ici un recueil d'histoires courtes fantastiques et folkloriques. Les contes proposés n'ont pas de lien entre eux, les personnages et les lieux n'ont pas de rapport entre eux. La seule ressemblance tient dans l'univers sombre dans lequel se déroule ces histoires. Des mondes moyenâgeux, ou l'on va croiser des aventuriers, des sorcières, le diable, des squelettes et autres joyeuses créatures du même acabit. Mike Mignola dit dans la postface : "Les idées ne manquaient pas, trop d'idées et pas de structures". C'est exactement ça. Ces contes regorgent d'idées mais il manque à l'ensemble un peu de profondeur. Les histoires sont inégales, et dans l'ensemble on sent qu'elles sont juste le prétexte à mettre sur papier quelques idées que l'auteur avait dans sa tête. Mais en l'absence de développement, certaines histoires sont assez quelconques. Par contre, il y en a une ou deux très sympas. A commencer par la première où un anti-héros va se retrouver malgré lui à la tête d'un grand pouvoir, simplement parce qu'il a gagné une partie de quilles, jouée avec des os contre des squelettes. Bonne idée plutôt rigolote, l'entrée en matière est réussie. La suite est moins convaincante. Au final c'est pas désagréable, mais la plupart de ces courtes histoires sont oubliées avant même la fin de l'album. Un pas mal sans plus, plutôt 2,5/5.

14/12/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Fuck ze tourists !
Fuck ze tourists !

Le tourisme de masse vaincra ! - Cet ouvrage est une anthologie de gags sur le thème du tourisme destructeur. Son édition originale date de 2025. Il a été réalisé par Zidrou pour le scénario, Éric Maltaite pour les dessins, la colorisation ayant été réalisée par Philippe Ory & Hosmane Benahmed. Il comprend cinquante-trois pages de bande dessinée. Ces créateurs ont également réalisé le diptyque Hollywoodland (Maltaite/Zidrou) (2022 & 2023), ainsi que L'Instant d'après (2020). Venise : un couple de touristes tire leur valise à roulettes, perdus dans les ruelles, à la recherche du port où est amarré leur paquebot M.S.T. (Marine Solidaire Tantrique). Le mari se plaint du poids de sa valise, et son épouse explique qu’elle contient le gorgonzola qu’elle a acheté pour remercier la voisine d’avoir nourri leurs perruches et fouiné partout dans la maison. Soudain le monsieur repère une gondole abandonnée, et ils montent dedans, le mari se chargeant de manier la rame. Il demande à son épouse de chercher le grand canal sur Gougle Maps, c’est leur A7 à eux. Elle ne parvient pas à lire la réponse qui affiche Canale grand di Venezia. Elle opte pour taper leur adresse en France, pour rejoindre leur pavillon en gondole. Ils sont interceptés par un commando du groupe terroriste FZT. Au Machu-Picchu, deux lamas regardent la foule de touristes, tout en se faisant photographier. L’un demande à l’autre, ce qu’il y a de plus bête qu’un touriste. Réponse 2.789 touristes. Il développe son propos critique : Mais regarde-moi ces trépanés du cervelet. Franchement ! Grimper à 2.340 mètres au-dessus du niveau de la mer pour tomber aussi bas ! Y a que des ruines, ici ! Des ruines qui visitent d’autres ruines. Une civilisation perdue qui visite une autre civilisation perdue. C’est bon, ils ont leurs selfies pouraves avec le site du Machu-Picchu en arrière-plan, et eux – comme il se doit – au premier plan. Ils peuvent barrer Machu-Picchu de leur To do list. Et remonter dans leur avion low-cost, pour retrouver leur vie Lacoste dans leur pays : en Egoland. Non sans avoir au préalable acheté à l’aéroport une peluche de condor Made in China pour leur gamine qui en leur absence a nourri les plantes et arrosé le chat. Route d’accès à la station de ski Val d’Hiver, un groupe des trois amies monte vers la station en voiture, tout en commençant à regretter de ne pas avoir mis de chaînes. Elles doivent s’arrêter devant un barrage de police. Elles sortent de voiture, et une policière leur explique qu’il a plu à monsieur Fusk de privatiser Val d’Hiver pour son bon plaisir et celui de sa 11e épouse. Il a privatisé toute la station, pour un budget correspondant à l’équivalent du P.I.B. du Mali… sauf qu’il n’y a pas une montagne digne de ce nom au Mali. Les trois copines demandent s’il a également privatisé le téléphérique de la Grande Chartreuse, le spa du Magic Hotel, la terrasse du restaurant panoramique du Mont Beige. La réponse est sans équivoque, tout est privatisé, et une flottille de drones a été déployée pour repérer les immigrants clandestins. Une bande dessinée éditée par Fluide Glacial, un titre sciemment provocateur (dont les initiales forment l’acronyme FZT, le nom du groupe terroriste anti-touristes), une illustration clairement critique de cette race de décérébrés, avec la représentation de ce couple apparaissant au mieux comme des imbéciles heureux qu’il convient d’exterminer. Les auteurs s’inscrivent avec énergie dans le registre comique associé à cet éditeur et au mensuel afférent, y faisant même une référence explicite. Un touriste explique qu’à Auschwitz-Birkenau, il faut payer un supplément pour entrer dans les chambres à gaz depuis qu’un vandale a tagué : Fluide Glacial umour et bandessinées disponible en kiosque tous les mois. S’il est un habitué de la sensibilité humaniste du scénariste, le lecteur peut s’attendre à un choc en découvrant un humour réellement mordant. En phase avec cette démarche, l’artiste ne ménage pas l’apparence visuelle des différents touristes : gras du bide, habillés de manière voyante et vulgaire, ou au contraire aguichante pour un selfie, avec souvent des expressions de visages trahissant un QI bas du front, leur condescendance pleine de morgue, leur entrain pour consommer des paysages et des lieux avec une appétence proche de la dévoration, et une suffisance sans limite. Chaque lecteur se retrouve à se reconnaître dans un comportement ou un autre. Accablant. Dans le même temps, les auteurs font preuve d’une forme d’empathie envers ces touristes au comportement crétin et destructeur, irresponsable. D’accord, le couple de quadragénaires ou quinquagénaires à Venise se sent supérieur avec une légitimité à être traité prioritairement sur les autochtones : leur condition de touriste implique que leur environnement existe pour satisfaire leurs exigences d’exotisme, et doit se conformer à leurs attentes. Toutefois, ils apparaissent sympathiques, constructifs dans leurs actions pour pouvoir jouir de leur voyage, totalement vulnérables quand ils se retrouvent dans la situation dépeinte sur la couverture. La deuxième histoire est racontée du point de vue de deux lamas, qui suscitent également la sympathie du lecteur, mais c’est un peu différent, pas vraiment des touristes. Dans la troisième histoire, les trois jeunes femmes sont fort sympathiques, cherchant juste à skier, profondément et sincèrement choquées qu’un seul individu puisse privatiser une grande station de ski. Impossible d’éprouver de la sympathie pour le troupeau de touristes venus assister au débarquement de migrants dans une embarcation de fortune. En revanche, impossible de se retenir d’en éprouver une pointe pour ce couple souhaitant photographier le dernier rhinocéros vivant au monde, pour le collectionneur de guides du Routard, pour la ribambelle de gugusses souhaitant réaliser un selfie souvenir qui en mettra plein la vue à leurs amis, avec eux au premier plan, et le site remarquable en arrière-plan… et pourtant leur comportement est insupportable, tout en étant simplement humain. L’illustration de couverture rend évident le talent de l’artiste pour croquer des individus normaux, avec une touche caricaturale, que ce soit la bouille ronde et bonhomme de monsieur, ou le double menton et les bijoux massifs et en toc de madame. Ce dosage entre détails réalistes et exagération rend chaque personnage très vivant, que ce soit les acharnés de la photographie ou du selfie, le mari fier de sa moustache et de son chapeau safari, Chantal qui fait penser à Mademoiselle Jeanne, le petit groupe de Belges joueurs de pétanque, la jolie guide blonde touristique maniant le pistolet à bord du bus de touristes, les vieilles dames âgées touristes aussi avides que les autres, la quinquagénaire plantureuse qui pose ses seins dénudés sur la table pour faire admirer les tatouages qui les ornent, le couple homosexuel passant en revue les options de destination dans une agence de voyage (sans S), etc. Le lecteur constate rapidement que le dessinateur réalise des planches avec un fort niveaux de détails, donnant à voir chaque lieu avec des éléments visuels consistants, attestant d’un vrai travail de recherche de référence, de repérage. Il est possible de voir les gondoles et les canaux de la cité des doges, et aussi les quais, les façades, le type de lampadaires, etc. L’histoire sur la station de ski permet d’admirer l’implantation des chalets et des installations sur la montagne, un téléphérique, le spa en plein air d’un hôtel, etc. La visite de Barcelone montre la Sagrada Familia, le Mercat, la façade du grand théâtre du Liceu, le quartier gothique, la plage. L’avant-dernière histoire offrent de magnifiques cases de balades dans la campagne française. Etc. La verve comique des deux auteurs repose sur une attaque virulente du tourisme de masse et de ses ravages. Ils réagissent en créant des situations aussi énormes que ce phénomène, allant jusqu’à l’absurde. Le lecteur apprécie qu’ils se lâchent ainsi : un groupe terroriste dézinguant les touristes pour préserver leur environnement quotidien de cette horde d’envahisseurs sans cesse renouvelée, la privatisation d’une station de ski de grande envergure, le débarquement de migrants transformé en spectacle pour touristes, la réplique grandeur nature visitable de la statue de la Liberté pour ne pas abîmer l’originale, les quatre-vingt-trois ans de liste d’attente avant de pouvoir visiter le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, l’île paradisiaque s’enfonçant dans les eaux sous le poids des touristes, etc. Avec une tonalité misanthrope dirigée contre cette engeance que sont les touristes en groupe, également avec une belle inventivité. Le scénariste se moque de marques bien connues au travers de détournement comme Diatribadvisor, Gougle Maps, MST (Marine Solidaire Tantrique), Cretinstagram. Il évoque des personnalités comme Elon Musk, Liliane Bettencourt, Philippe Gloaguen. Ces aventures reposent sur des phénomènes concrets, aussi bien par la fausse dérision (l’interdiction de l’usage des pailles) que par la réalité des ravages du surtourisme, la privatisation par les indécemment riches, l’immigration avec des embarcations du fortune sur la mer Méditerranée, la vague d’extinction des espèces animales, la montée des eaux, la marchandisation universelle… jusqu’à la disparition, ou plutôt l’extermination de la notion de bien commun. Rien ne peut s’opposer à la marchandisation des lieux et des populations, cette pratique abêtifie ceux qui la pratiquent en masse, s’abattant tel un fléau sur leur destination, tel un ogre dont rien ne peut arrêter la dévoration… quitte à ce qu’il périsse lui-même dans ses actions vaines pour rassasier sa faim inextinguible. Un vrai plaisir de retrouver l’humour mordant et critique de ce duo d’auteurs s’exerçant contre le touriste en groupe, la chute en flèche de son Q.I., sa conviction que tout lui est dû et tout lui est permis, et que sa destination n’existe que pour le satisfaire. Le dessinateur réalise des planches à l’équilibre parfait entre solides descriptions et exagération comique. Le scénariste pousse le curseur de l’exagération à la dimension de l’horreur du surtourisme, alors même que son humanisme lui fait conserver une sympathie pour ces êtres humains, tout en brossant le portrait d’une pratique destructrice dans un monde déjà livré aux démons du capitalisme, du manque de culture, et de l’indifférence à la souffrance humaine. Salvateur.

14/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Une saison en Egypte
Une saison en Egypte

Comme d'autres avis, j'ai trouvé cette lecture bien, et puis c'est à peu près tout ... J'aime beaucoup le travail graphique de Claire Fauvel, dont je découvre la bibliographie petit à petit. C'est le dessin qui donne l'atmosphère à la BD, retranscrivant l’Égypte et son désert dans des pages qui prennent le temps de poser des pleines cases qui parsèment le récit. Récit qui, par contre, est assez étrangement rythmé. Il parle d'un jeune russe malade qui se rend en Égypte, pour soigner son corps mais surtout son âme malade. L'âme russe, donc. Le récit est curieux, avec un début qui semble se poser sur son voyage et son mensonge de poète, puis le récit bascule avec la rencontre de cette belle femme avant de partir sur une recherche à travers le désert. Dans l'ensemble, les relations se tissent entre les personnages. C'est bien amenés, rien n'est acquis jusqu'au bout et la fin n'est pas évidente au début de l'aventure. Sauf que le revers de la médaille, c'est que l'histoire reste assez anecdotique au final. J'ai lu avec plaisir, mais je pense que j'oublierais trop rapidement cette histoire qui ne laisse pas d'instant mémorable en tête. C'est juste une jolie aventure en Égypte avec une fin sympathique qui reste sur le ton "léger" de l'histoire. Je n'en tire pas plus qu'une jolie promenade et je crois bien que c'est déjà suffisant pour une lecture. Dommage qu'il n'y ait pas le petite ajout qui fasse basculer vers plus !

13/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Lost Lad London
Lost Lad London

Un auteur est né ! La dame a un style épuré qui pourtant ne manque pas de chair, que ce soit dans le récit ou dans le coup de trait ! Le faux coupable et le flic fatigué me plaisent bien dans leur relation à la fois distante et filiale. L'auteur sait montrer le ciel, le métro, l'appartement, des visages fins, surtout celui du jeune héros, d'une manière différente, les fait redécouvrir. Les deux personnages principaux ne sont pas des Blancs sans que pour autant on se focalise sur cette caractéristique : bien trop pris par l'intrigue pour en faire plus de cas que par le vide qui règne toujours plus ou moins dans les cases. Solitudes des personnages, esthétique, philosophie bouddhique ? En tout cas, il intrigue, plus prenant que la ville et presque que l'intrigue… Des traits si purs et un vide qui n'étouffe pas mais qui oscille entre écrin de solitude et respiration sont rares.

13/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Gaston Lagaffe
Gaston Lagaffe

Avec Gaston, on oscille entre rire, sourire et tendresse… Si Gaston nous libère par sa fantaisie, on aime tout le monde. Bien sûr, je dirais comme tout le monde, tous ses potes, et la mouette, et le chat, et l'instrument de musique qui fait fuir les taupes du champ des paysans où il va l'essayer. Mais aussi tout le monde, tout le monde ! Les collègues de Gaston, qui sont gentils avec lui, l'agent de police psychorigide mais pas méchant, l'homme d'affaires qui n'arrive pas à signer les contrats mais ne demande jamais qu'on saque Gaston. Et il y a le trait incisif et tendre de Franquin ! Son dynamisme. Assez de détails pour qu'on ait plaisir à relire, mais pas trop pour ne pas ralentir la lecture. Il fait aimer le moindre objet, les voitures notamment, normales, et plus encore étranges comme le char de notre héros. Les frites ? On en sent l'odeur et on a envie de les manger. Et l'idylle avec M'oiselle Jeanne. Bref, en écrivant, je me sens fondre, ce qui méritera un coup de cœur !

13/12/2025 (modifier)