Pour moi, Daredevil / Echo – Quête de Vision n’est pas un simple comics, c’est une œuvre d’art totale. David Mack signe ici à la fois le scénario et les illustrations, et le résultat est incroyable. On est très loin du schéma classique du super-héros : c’est une expérience visuelle, poétique et spirituelle qui se vit plus qu’elle ne se lit.
Mack mêle aquarelles, collages et symboles mystiques pour raconter une histoire sur la foi, la douleur, la rédemption et la recherche de sens. Daredevil et Echo y apparaissent comme deux âmes blessées en quête de lumière. Chaque page est un tableau à part entière — parfois même une méditation. J’ai eu l’impression de lire un roman graphique sur l’humanité, plus qu’une aventure de super-héros.
Ce qui m’a le plus marqué, c’est à quel point le récit est sincère et émotionnel. Il y a une vraie beauté dans la manière dont Mack aborde les croyances amérindiennes, la spiritualité et la compassion. C’est une œuvre exigeante, parfois abstraite, mais d’une puissance rare.
En refermant le livre, j’ai eu le sentiment d’avoir contemplé quelque chose d’unique, de profondément humain et artistique.
Franquin est un génie du dessin d’humour, caricatural, et ici son talent graphique porte à lui seul cet album, que l’on pourrait situer à mi-chemin entre Idées Noires et Un monstre par semaine.
On y voit même apparaitre Gaston, dans une version Idées Noires, puisque torturé, condamné à être pendu.
Quelques histoires courtes, beaucoup de strips et surtout de crobars, comme si étaient regroupés ici des pages d’un carnet personnel, des fonds de tiroir gardés « au cas où ». C’est du coup inégal et très vite lu.
Mais le génie de Franquin (comme pour Gaston Lagaffe, Franquin est parfois aidé de potes, comme Delporte) éclate : quel coup de crayon ! Et quelle noirceur aussi chez ce Franquin – qui se dessine parfois regardant ses monstres/cauchemars.
Note réelle 3,5
J’ai adoré cette BD. Marini réussit à donner à Batman une ambiance totalement différente de ce qu’on voit d’habitude : plus européenne, plus sensuelle aussi. On sent qu’il s’est fait plaisir sur le dessin — chaque planche est sublime, avec des couleurs chaudes, des ombres magnifiques et un Gotham presque vivant. Franchement, c’est l’une des plus belles BD Batman que j’ai lues visuellement.
L’histoire n’est pas très longue ni très complexe, mais elle tient bien la route. Le duel entre Batman et le Joker est super prenant, avec un ton à la fois cruel et ironique. J’ai bien aimé aussi la relation ambiguë entre Bruce Wayne et Catwoman, qui apporte un peu d’émotion et de charme au milieu de la noirceur.
Ce n’est pas le Batman le plus profond, mais c’est une version que j’ai trouvée très classe, intense et pleine de caractère. Si on aime les beaux dessins et une ambiance un peu “conte noir”, ça vaut vraiment le coup.
Je serai un brin moins enthousiasmé que les aviseurs précédents concernant cette adaptation graphique du roman de Jean Hegland paru en 1996.
Si cette œuvre a le mérite de sortir des sentiers battus en traitant un peu différemment le thème du monde post-apocalypse, maintes fois abordés en livres, BD et films, j'ai été gêné par plusieurs points.
Tout d'abord, bien que je souscrive au constat global de la déconnexion de l'être humain avec la nature qui l'entoure, la plupart des gens ne sachant même plus différencier une espèce d'arbre d'une autre, j'ai trouvé que la forêt et la nature en général étaient un brin idéalisées dans cette BD. Le retour de nos deux héroïnes, très jeunes et peu expérimentées à une vie digne de l'Homo Sapiens suite au départ (et à l'incendie) de leur maison, reste peu crédible. La rapidité avec laquelle est amenée la décrépitude de cette dernière l'est tout autant.
Enfin, j'ai également été gêné par les nombreuses scène de sexe, pas toujours utiles, présentes tout au long de l'histoire. La palme étant décernée à cette relation incestueuse entre les deux sœurs, sensée être le point de départ de la guérison de l'une d'entre elle du viol qu'elle a subi. Je ne dois pas avoir tout saisi mais peut-être qu'il fallait y voir un renforcement de la sororité entre ces deux sœurs...
Reste une œuvre tout de même agréable à lire, dont la narration avec des flashbacks récurrents est fluide et attise la curiosité du lecteur sur l'issue finale. Le dessin, au trait peu appuyé et dépouillé de toute couleur, colle parfaitement avec l'ambiance générale de l'histoire.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation, mise en page) : 7/10
NOTE GLOBALE : 13/20
Mouais. Je n’ai pas été convaincu par cette série.
Il y a des choses intéressantes, et le parti pris de lier technologies et recherche de pointe à du polar/thriller est bien vu sur le papier. D’ailleurs plus sur le « second cycle » (cinquième tome uniquement en fait) avec les nanotechnologies, plutôt que sur les quatre premiers albums du premier cycle, où les choses intéressantes côtoient des choses tirés par les cheveux (recherche sur les neurosciences, synchrotron, etc.).
En fait, il y a un peu trop de facilités scénaristiques à mon goût. Le personnage K2CM, relié à tous les ordinateurs et appareils électriques, qui semble en sus disposer de caméras partout pour voir toutes les choses importantes, c’est un peu trop.
De la même manière, la façon dont les trois membres de l’équipe S.T.A.R, a priori simples chercheurs, se convertissent en enquêteurs m’a laissé pantois. C’est encore moins crédible dans le dernier tome, qui est indépendant, où là ils sont directement recrutés en tant qu’enquêteurs, alliant les qualités de super flics, d’espions (avec évidemment l’un d’entre eux surdoué en informatique, qui craque tout et s’infiltre partout).
La narration est globalement fluide et agréable – si on accepte les facilités évoquées plus haut – même si Delperdange multiplie un peu trop les fausses pistes (c’est flagrant dans les premiers tomes autour des personnages de Kaminsky et de Delafontaine).
Par contre, la fin de chacun des deux cycles est abrupte. Ça passe sur le quatrième album, même si on reste en plan concernant la femme de K2CM. Quant à la conclusion du cinquième album, constituant à lui-seul un cycle, c’est vraiment plus que bâclé. S’il n’y avait pas le mot fin imprimé, je croirais à une série abandonnée. Clairement l’impression qu’il fallait finir car l’éditeur ou les auteurs ne voulaient pas d’un tome supplémentaire – et donc on a mis « fin ». J'aurais peut-être arrondi au supérieur sans cette fin qui se moque du lecteur.
Le dessin n’est pas désagréable, mais il est aussi inégal, comme la colorisation d’ailleurs, pas toujours heureuse. Les deux héroïnes, comme souvent dans ce genre de thriller, sont évidemment jolies et plutôt adeptes des jupes courtes…
Ça n’est pas une bouse, et certains amateurs du genre peuvent y trouver leur compte. Mais j’en suis sorti sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Encore une fois, une œuvre de Benjamin Adam me laisse indifférent.
Enfin, je n'ai pas été totalement indifférent à cet album parce que j'ai bien aimé le dessin et la mise en page. J'ai aussi aimé l'idée que dans le futur presque personne ne lit et la bande dessinée est vue comme un truc de vieux tombé en désuétude. C'est pratiquement le seul truc qui a retenu mon attention dans cet album qui contient beaucoup d'idées et de thèmes....Il y en a tellement que je pense que je serais incapable de faire un résumé clair tellement les idées de ce récit se bousculent dans ma tête...J'ai eu l'impression de lire un récit décousu où on saute du coq à l'âne tout le temps. Enfin, peut-être que tout devient plus clair par la suite, j'avoue que je n'ai même pas fini ce premier tome. Après 150 pages à m'ennuyer en lisant ce qui est pour moi un récit hermétique, j'ai décidé de passer à autre chose.
J'avoue que même si je mets une mauvaise note, je ne pense pas que l'œuvre soit mauvaise en soit. Je pense que d'autres lecteurs vont plus apprécier que moi, je suis juste passé à coté parce que c'était tout simplement pas une BD pour moi.
Un documentaire sans concession sur l'histoire du mouvement Black Panthers. Je connaissais surtout le mouvement de nom et j'ai bien aimé découvrir en profondeur ce mouvement.
Les auteurs montrent les faits sans vraiment prendre parti. C'est ainsi qu'on va voir les bons côtés (programmes sociaux pour aider les afro-américains) et les mauvais côtés (tous ces types qui veulent jouer à la révolution sans penser aux conséquences de leurs actes) du mouvement. J'en ai appris des choses et je dois dire que je ne suis pas du tout surpris par tout ce qui arrive aux Back Panthers tellement ce mouvement va suivre le même chemin que les autres mouvements issus de la gauche radicale : disputes entre les modérés et les radicaux, infiltration de la police qui va tout faire pour nuire au mouvement, comportement autodestructeur des leaders du mouvement, électrons libres qui font n'importe quoi et nuisent au mouvement... Bref, encore un mouvement qui commence avec plein de promesses pour régler les injustices sociales et qui finit détruit par les autorités et les égos démesurés de ses leaders... Lorsqu'on apprend qu'un des leaders les plus radicaux du mouvement était devenu plus vieux un républicain conservateur, j'étais aucunement surpris tellement c'est banal.
Le dessin est pas trop mal, quoique je ne sois pas un grand fan de ce style de dessin réaliste. Je dois dire que je suis divisé au sujet des Black Panthers, parce que si j'approuve lorsqu'ils aident les pauvres, je suis moins fan du coté auto-défense si américain, qui ne fait pas partie de mes valeurs. En même temps, je peux les comprendre, vu la violence de la société américaine envers les noirs, si j'étais dans leur situation j'aurais sans doute acheté une arme pour me défendre !
Un bon documentaire à lire si on s'intéresse à cette période de l'histoire.
L’album est assez épais (pas loin de 300 pages), mais il se lit vite (peu de cases ou de textes), et globalement plutôt agréablement. Le travail éditorial des éditions Huber est, comme toujours, excellent.
Mais je ne peux m’empêcher de ressentir un goût de trop peu quand même en le refermant.
Dans le dessin déjà. Très lisible et pas désagréable, il est minimaliste.
Dans l’intrigue ensuite. Elle bascule peu à peu vers du polar un peu noir, sur la base d’une vengeance assez classique. Mais le rythme est un peu mollasson, et l’histoire est un peu trop linéaire. Du coup les personnages et l’histoire ne sont pas suffisamment creusés, ce qui est frustrant.
Pas mal de réserves donc, mais c’est tout de même une histoire qui se laisse lire. Une fois, pas plus.
Note réelle 2,5/5.
J’avais découvert Filobedo avec Une aventure trépidante et sexy de Melonie Sweet, série que j’avais trouvé sympathique et amusante.
Mais je n’ai retrouvé qu’en partie les mêmes qualités dans « Le diable par la queue ». En fait surtout le dessin. Avec des formes caricaturales (le diable possède deux braquemarts surdimensionnés, et toutes les femmes ont des seins qui le sont tout autant. Tout ceci est propice à quelque chose d’humoristique, outrancier, ce vers quoi tend le travail d l’auteur.
Mais, là où Melonie ménageait quelques passages débiles, parfois drôles, en creusant un peu les personnages, ici ça ne tourne rapidement qu’autour du cul, les scènes s’enchaînant sans temps morts, lassant rapidement le lecteur. C’est dommage, parce que l’auteur aurait pu, dans ce cadre mythologique décalé, ajouter là aussi quelques touches d’humour plus posé, son dessin permettant avec la trogne des personnages – et quelques dialogues piquant par-dessus – de faire rire avec du sexe décalé.
Car Filobédo a un chouette coup de crayon dans son genre. Mais ici, tout est trop répétitif et sans réelle trame. Et l’humour espéré est en fait vite oublié, au profit de vulgaires copulations – pour ne pas dire de copulations vulgaires.
J’ai lu l’album « Coup double », réédité il y a quelques années par Tabou (les éditions originales sont difficiles à trouver). Je n’ai pas été surpris par le travail de Saudelli, même si je pensais a priori y trouver quelque chose de bien plus « adulte ».
En effet, il n’y a aucune scène réelle de sexe, ni même quoi que ce soit d’explicite. Reste qu’un érotisme latent innerve le récit. Un érotisme constamment entretenu par Saudelli, qui use ici d’une imagerie SM prononcée. Du shibari bien sûr, puisque les femmes sont toutes saucissonnées plusieurs fois. Mais aussi, quelque chose de récurrent chez lui, le fétichisme des pieds, le plus souvent habillés de chaussures à talons aiguilles (un fétichisme qu’il partage avec sa compagne Casotto).
Mais ce fétichisme, cet arrière-plan SM, ne sert que de décor à une histoire qui mélange un peu de SF et une intrigue parodiant quelque peu les polars noirs américains, à base d’enlèvement, d’enquête menée par un privé nonchalant et borderline (tous les personnages étant ici féminins, tendance bombasse, mini-jupe et talon hauts donc !).
Les péripéties sont improbables, et la surenchère de rebondissements, de ficelages, de gros plans sur les pieds donnent un rendu amusant, grotesque, même si ça finit un peu par tourner en rond, avec une fin un peu embrouillée. On se lasse au bout d’un moment, ce qui me fait dire que Saudelli a intérêt à bien se renouveler pour les tomes suivants – que je ne connais pas.
En l’état, c’est de l’humour érotique et SM qui passe bien, un petit défouloir plaisant. Surtout que le dessin de Saudelli est vraiment très agréable, et le Noir et Blanc lui convient très bien.
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Daredevil / Echo - Quête de Vision (Daredevil - Echo)
Pour moi, Daredevil / Echo – Quête de Vision n’est pas un simple comics, c’est une œuvre d’art totale. David Mack signe ici à la fois le scénario et les illustrations, et le résultat est incroyable. On est très loin du schéma classique du super-héros : c’est une expérience visuelle, poétique et spirituelle qui se vit plus qu’elle ne se lit. Mack mêle aquarelles, collages et symboles mystiques pour raconter une histoire sur la foi, la douleur, la rédemption et la recherche de sens. Daredevil et Echo y apparaissent comme deux âmes blessées en quête de lumière. Chaque page est un tableau à part entière — parfois même une méditation. J’ai eu l’impression de lire un roman graphique sur l’humanité, plus qu’une aventure de super-héros. Ce qui m’a le plus marqué, c’est à quel point le récit est sincère et émotionnel. Il y a une vraie beauté dans la manière dont Mack aborde les croyances amérindiennes, la spiritualité et la compassion. C’est une œuvre exigeante, parfois abstraite, mais d’une puissance rare. En refermant le livre, j’ai eu le sentiment d’avoir contemplé quelque chose d’unique, de profondément humain et artistique.
Cauchemarrant
Franquin est un génie du dessin d’humour, caricatural, et ici son talent graphique porte à lui seul cet album, que l’on pourrait situer à mi-chemin entre Idées Noires et Un monstre par semaine. On y voit même apparaitre Gaston, dans une version Idées Noires, puisque torturé, condamné à être pendu. Quelques histoires courtes, beaucoup de strips et surtout de crobars, comme si étaient regroupés ici des pages d’un carnet personnel, des fonds de tiroir gardés « au cas où ». C’est du coup inégal et très vite lu. Mais le génie de Franquin (comme pour Gaston Lagaffe, Franquin est parfois aidé de potes, comme Delporte) éclate : quel coup de crayon ! Et quelle noirceur aussi chez ce Franquin – qui se dessine parfois regardant ses monstres/cauchemars. Note réelle 3,5
Batman - The Dark Prince Charming
J’ai adoré cette BD. Marini réussit à donner à Batman une ambiance totalement différente de ce qu’on voit d’habitude : plus européenne, plus sensuelle aussi. On sent qu’il s’est fait plaisir sur le dessin — chaque planche est sublime, avec des couleurs chaudes, des ombres magnifiques et un Gotham presque vivant. Franchement, c’est l’une des plus belles BD Batman que j’ai lues visuellement. L’histoire n’est pas très longue ni très complexe, mais elle tient bien la route. Le duel entre Batman et le Joker est super prenant, avec un ton à la fois cruel et ironique. J’ai bien aimé aussi la relation ambiguë entre Bruce Wayne et Catwoman, qui apporte un peu d’émotion et de charme au milieu de la noirceur. Ce n’est pas le Batman le plus profond, mais c’est une version que j’ai trouvée très classe, intense et pleine de caractère. Si on aime les beaux dessins et une ambiance un peu “conte noir”, ça vaut vraiment le coup.
Dans la forêt - d'après le roman de Jean Hegland
Je serai un brin moins enthousiasmé que les aviseurs précédents concernant cette adaptation graphique du roman de Jean Hegland paru en 1996. Si cette œuvre a le mérite de sortir des sentiers battus en traitant un peu différemment le thème du monde post-apocalypse, maintes fois abordés en livres, BD et films, j'ai été gêné par plusieurs points. Tout d'abord, bien que je souscrive au constat global de la déconnexion de l'être humain avec la nature qui l'entoure, la plupart des gens ne sachant même plus différencier une espèce d'arbre d'une autre, j'ai trouvé que la forêt et la nature en général étaient un brin idéalisées dans cette BD. Le retour de nos deux héroïnes, très jeunes et peu expérimentées à une vie digne de l'Homo Sapiens suite au départ (et à l'incendie) de leur maison, reste peu crédible. La rapidité avec laquelle est amenée la décrépitude de cette dernière l'est tout autant. Enfin, j'ai également été gêné par les nombreuses scène de sexe, pas toujours utiles, présentes tout au long de l'histoire. La palme étant décernée à cette relation incestueuse entre les deux sœurs, sensée être le point de départ de la guérison de l'une d'entre elle du viol qu'elle a subi. Je ne dois pas avoir tout saisi mais peut-être qu'il fallait y voir un renforcement de la sororité entre ces deux sœurs... Reste une œuvre tout de même agréable à lire, dont la narration avec des flashbacks récurrents est fluide et attise la curiosité du lecteur sur l'issue finale. Le dessin, au trait peu appuyé et dépouillé de toute couleur, colle parfaitement avec l'ambiance générale de l'histoire. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation, mise en page) : 7/10 NOTE GLOBALE : 13/20
S.T.A.R.
Mouais. Je n’ai pas été convaincu par cette série. Il y a des choses intéressantes, et le parti pris de lier technologies et recherche de pointe à du polar/thriller est bien vu sur le papier. D’ailleurs plus sur le « second cycle » (cinquième tome uniquement en fait) avec les nanotechnologies, plutôt que sur les quatre premiers albums du premier cycle, où les choses intéressantes côtoient des choses tirés par les cheveux (recherche sur les neurosciences, synchrotron, etc.). En fait, il y a un peu trop de facilités scénaristiques à mon goût. Le personnage K2CM, relié à tous les ordinateurs et appareils électriques, qui semble en sus disposer de caméras partout pour voir toutes les choses importantes, c’est un peu trop. De la même manière, la façon dont les trois membres de l’équipe S.T.A.R, a priori simples chercheurs, se convertissent en enquêteurs m’a laissé pantois. C’est encore moins crédible dans le dernier tome, qui est indépendant, où là ils sont directement recrutés en tant qu’enquêteurs, alliant les qualités de super flics, d’espions (avec évidemment l’un d’entre eux surdoué en informatique, qui craque tout et s’infiltre partout). La narration est globalement fluide et agréable – si on accepte les facilités évoquées plus haut – même si Delperdange multiplie un peu trop les fausses pistes (c’est flagrant dans les premiers tomes autour des personnages de Kaminsky et de Delafontaine). Par contre, la fin de chacun des deux cycles est abrupte. Ça passe sur le quatrième album, même si on reste en plan concernant la femme de K2CM. Quant à la conclusion du cinquième album, constituant à lui-seul un cycle, c’est vraiment plus que bâclé. S’il n’y avait pas le mot fin imprimé, je croirais à une série abandonnée. Clairement l’impression qu’il fallait finir car l’éditeur ou les auteurs ne voulaient pas d’un tome supplémentaire – et donc on a mis « fin ». J'aurais peut-être arrondi au supérieur sans cette fin qui se moque du lecteur. Le dessin n’est pas désagréable, mais il est aussi inégal, comme la colorisation d’ailleurs, pas toujours heureuse. Les deux héroïnes, comme souvent dans ce genre de thriller, sont évidemment jolies et plutôt adeptes des jupes courtes… Ça n’est pas une bouse, et certains amateurs du genre peuvent y trouver leur compte. Mais j’en suis sorti sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Inlandsis Inlandsis
Encore une fois, une œuvre de Benjamin Adam me laisse indifférent. Enfin, je n'ai pas été totalement indifférent à cet album parce que j'ai bien aimé le dessin et la mise en page. J'ai aussi aimé l'idée que dans le futur presque personne ne lit et la bande dessinée est vue comme un truc de vieux tombé en désuétude. C'est pratiquement le seul truc qui a retenu mon attention dans cet album qui contient beaucoup d'idées et de thèmes....Il y en a tellement que je pense que je serais incapable de faire un résumé clair tellement les idées de ce récit se bousculent dans ma tête...J'ai eu l'impression de lire un récit décousu où on saute du coq à l'âne tout le temps. Enfin, peut-être que tout devient plus clair par la suite, j'avoue que je n'ai même pas fini ce premier tome. Après 150 pages à m'ennuyer en lisant ce qui est pour moi un récit hermétique, j'ai décidé de passer à autre chose. J'avoue que même si je mets une mauvaise note, je ne pense pas que l'œuvre soit mauvaise en soit. Je pense que d'autres lecteurs vont plus apprécier que moi, je suis juste passé à coté parce que c'était tout simplement pas une BD pour moi.
Black Panthers - Il était une fois la révolution afro-américaine
Un documentaire sans concession sur l'histoire du mouvement Black Panthers. Je connaissais surtout le mouvement de nom et j'ai bien aimé découvrir en profondeur ce mouvement. Les auteurs montrent les faits sans vraiment prendre parti. C'est ainsi qu'on va voir les bons côtés (programmes sociaux pour aider les afro-américains) et les mauvais côtés (tous ces types qui veulent jouer à la révolution sans penser aux conséquences de leurs actes) du mouvement. J'en ai appris des choses et je dois dire que je ne suis pas du tout surpris par tout ce qui arrive aux Back Panthers tellement ce mouvement va suivre le même chemin que les autres mouvements issus de la gauche radicale : disputes entre les modérés et les radicaux, infiltration de la police qui va tout faire pour nuire au mouvement, comportement autodestructeur des leaders du mouvement, électrons libres qui font n'importe quoi et nuisent au mouvement... Bref, encore un mouvement qui commence avec plein de promesses pour régler les injustices sociales et qui finit détruit par les autorités et les égos démesurés de ses leaders... Lorsqu'on apprend qu'un des leaders les plus radicaux du mouvement était devenu plus vieux un républicain conservateur, j'étais aucunement surpris tellement c'est banal. Le dessin est pas trop mal, quoique je ne sois pas un grand fan de ce style de dessin réaliste. Je dois dire que je suis divisé au sujet des Black Panthers, parce que si j'approuve lorsqu'ils aident les pauvres, je suis moins fan du coté auto-défense si américain, qui ne fait pas partie de mes valeurs. En même temps, je peux les comprendre, vu la violence de la société américaine envers les noirs, si j'étais dans leur situation j'aurais sans doute acheté une arme pour me défendre ! Un bon documentaire à lire si on s'intéresse à cette période de l'histoire.
Bottled
L’album est assez épais (pas loin de 300 pages), mais il se lit vite (peu de cases ou de textes), et globalement plutôt agréablement. Le travail éditorial des éditions Huber est, comme toujours, excellent. Mais je ne peux m’empêcher de ressentir un goût de trop peu quand même en le refermant. Dans le dessin déjà. Très lisible et pas désagréable, il est minimaliste. Dans l’intrigue ensuite. Elle bascule peu à peu vers du polar un peu noir, sur la base d’une vengeance assez classique. Mais le rythme est un peu mollasson, et l’histoire est un peu trop linéaire. Du coup les personnages et l’histoire ne sont pas suffisamment creusés, ce qui est frustrant. Pas mal de réserves donc, mais c’est tout de même une histoire qui se laisse lire. Une fois, pas plus. Note réelle 2,5/5.
Le Diable par la queue
J’avais découvert Filobedo avec Une aventure trépidante et sexy de Melonie Sweet, série que j’avais trouvé sympathique et amusante. Mais je n’ai retrouvé qu’en partie les mêmes qualités dans « Le diable par la queue ». En fait surtout le dessin. Avec des formes caricaturales (le diable possède deux braquemarts surdimensionnés, et toutes les femmes ont des seins qui le sont tout autant. Tout ceci est propice à quelque chose d’humoristique, outrancier, ce vers quoi tend le travail d l’auteur. Mais, là où Melonie ménageait quelques passages débiles, parfois drôles, en creusant un peu les personnages, ici ça ne tourne rapidement qu’autour du cul, les scènes s’enchaînant sans temps morts, lassant rapidement le lecteur. C’est dommage, parce que l’auteur aurait pu, dans ce cadre mythologique décalé, ajouter là aussi quelques touches d’humour plus posé, son dessin permettant avec la trogne des personnages – et quelques dialogues piquant par-dessus – de faire rire avec du sexe décalé. Car Filobédo a un chouette coup de crayon dans son genre. Mais ici, tout est trop répétitif et sans réelle trame. Et l’humour espéré est en fait vite oublié, au profit de vulgaires copulations – pour ne pas dire de copulations vulgaires.
La Blonde
J’ai lu l’album « Coup double », réédité il y a quelques années par Tabou (les éditions originales sont difficiles à trouver). Je n’ai pas été surpris par le travail de Saudelli, même si je pensais a priori y trouver quelque chose de bien plus « adulte ». En effet, il n’y a aucune scène réelle de sexe, ni même quoi que ce soit d’explicite. Reste qu’un érotisme latent innerve le récit. Un érotisme constamment entretenu par Saudelli, qui use ici d’une imagerie SM prononcée. Du shibari bien sûr, puisque les femmes sont toutes saucissonnées plusieurs fois. Mais aussi, quelque chose de récurrent chez lui, le fétichisme des pieds, le plus souvent habillés de chaussures à talons aiguilles (un fétichisme qu’il partage avec sa compagne Casotto). Mais ce fétichisme, cet arrière-plan SM, ne sert que de décor à une histoire qui mélange un peu de SF et une intrigue parodiant quelque peu les polars noirs américains, à base d’enlèvement, d’enquête menée par un privé nonchalant et borderline (tous les personnages étant ici féminins, tendance bombasse, mini-jupe et talon hauts donc !). Les péripéties sont improbables, et la surenchère de rebondissements, de ficelages, de gros plans sur les pieds donnent un rendu amusant, grotesque, même si ça finit un peu par tourner en rond, avec une fin un peu embrouillée. On se lasse au bout d’un moment, ce qui me fait dire que Saudelli a intérêt à bien se renouveler pour les tomes suivants – que je ne connais pas. En l’état, c’est de l’humour érotique et SM qui passe bien, un petit défouloir plaisant. Surtout que le dessin de Saudelli est vraiment très agréable, et le Noir et Blanc lui convient très bien.