C'est l'histoire de Brigitte coloriste de son état, qui est née d'un père irakien et d'une mère française. C'est aussi la femme de Lewis depuis des années qui réalise le dessin dans son style plutôt minimaliste. Cet album de 2016 n'a pas eu l'écho de Persepolis dont on pourrait le rapprocher car il y a une thématique similaire de souvenirs d'enfance dans cette région du monde et les Findakly sont chrétiens ce qui a son importance dans un Irak où l'islam est majoritaire. Un pays tout comme l'Iran qui a bien changé depuis. Les anecdotes ne sont pas toujours chronologiquement aisées à suivre. La politique pas plus. Ce qui est le plus savoureux reste l'humour qui nait du décalage culturel notamment de la mère lorsqu'ils vivent en Irak.
Cet album est une biographie de la vie de la sage femme Angélique du Coudray qui a révolutionné l'enseignement de l'accouchement a une époque où les bébés mort-nées, les femmes mortes en accouchement ou les enfants et les femmes mutilés au cours de l'accouchement étaient légions.
Cette femme fait malheureusement parties trop nombreuses figures historiques féminines qui a finit oublié. Il faut dire que comme on le voit dans la BD les chirurgiens font tout pour contrôler le travail des sages femmes et veulent carrément prendre leurs places. Malgré le fait qu'il y a le roi dans le titre, au final on le voit peu et on quitte Paris pendant une bonne partie de l'album. On suit surtout la vie de du Coudray dans le milieu rural où c'est là qu'elle va avoir l'idée de génie pour bien enseigner l'art de l'accouchement à d'autres femmes.
La personnalité de du Coudray est intéressante parce que c'est une femme qui ne baisse pas les bras malgré les problèmes qu'elle subit. On voit aussi les différences entre la ville et le monde rural. Si à Paris les chirurgiens font tout pour prendre la place des sages-femmes, lorsqu'elle se retrouve à la campagne du Coudray va surtout faire face à la superstition et la mentalité conservatrice des autres femmes qui n'aiment pas trop se confier à des inconnus et qui préfèrent les matrones, ses femmes qui s'occupent des accouchements et dont le gros de leur éducation médicales vient du fait.... qu'elles ont elles-mêmes accouchées....
Bref, on va voir les difficultés de l'accouchement, comment c'est dur pour une femme de faire changer de mentalités dans un monde dominé par les hommes et c'est pas trop mal. Les thèmes abordés sont intéressants et encore actuel. Le dessin est correct, il manque un peu d'émotions, mais ce n'est pas figé ou trop académique comme c'était le cas dans les vieilles bandes dessinés historiques.
Les planches sont belles et grandes, y compris celles de Schuiten en fin de second tome, pour cette histoire mélangeant chasseurs de baleines et une espèce de baleine mythologique. C'est une île en soi cet animal et qui abrite une population autochtone bien étrange dont des bombasses blondes pas atteintes par la consanguinité. Cela conduit nécessairement à un conflit entre ces deux mondes, celui des gros bourrins sanguinaires avides d'argent et de l'autre les hippies écolos protecteurs de baleine. Attiré surtout par le nom de Schuiten, cela se laisse lire mais j'ai trouvé cela gentillet.
C'est un album de Tronchet qui m'a bien plu, pourtant je ne suis pas un inconditionnel de cet auteur et son humour. Il faut dire qu'ici il ne met pas en scène des personnages à l'humour parfois douteux mais sa propre famille partie vivre plusieurs années à Quito. C'est une ville incroyable dans les montagnes où les gens n'ont pas la même philosophie de vie et une des plus hautes capitales du monde. Sa femme parle le quechua et semble une sacrée baroudeuse. Il raconte plusieurs anecdotes un peu à la manière de Guy Delisle il est vrai mais son style de dessin est beaucoup plus coloré. Un 4/5 un poquito surnoté par rapport à mon réel ressenti.
Tiens, c'est marrant, cette BD date de 2010, et si l'on excepte quelques références à Facebook, elle n'a pas vraiment vieilli. Elle se fout de la gueule de la crise économique et de l'ultralibéralisme en les mettant en scène à travers des situations pleines d'ironie et d'humour noir, parfois très politiquement incorrectes.
Le parti pris est clairement caricatural, le cynisme est poussé à fond, ce qui en fait à la fois la force et la limite de l'album. Ce n'est pas toujours hilarant, certains gags sont un peu forcés et manquent de percutant, mais l'ensemble est suffisamment varié pour éviter la lassitude. En tout cas, j'ai ri plus d'une fois, parfois d'un rire un peu jaune devant cette vision extrême du système libéral et de ses dérives.
Le graphisme est appréciable. Le trait est simple mais il est mis en valeur par un encrage épais et élégant, ainsi que par un choix de couleurs légèrement désaturées qui donnent une vraie identité à l'ensemble. Ce n'est pas le genre de dessin qui impressionne techniquement, mais c'est efficace, et surtout ça me donne envie de lire. Et comme la mise en scène fonctionne, au final, je suis plutôt satisfait, même si je reste un peu sur ma faim sur certains gags.
Avec Marcel Keuf, l'intention de Charb est claire et assumée : taper sur les flics en général, à travers une succession de strips très courts. Marcel et ses collègues sont cons, violents, racistes, sexistes, homophobes, alcoolo, et enchainent bavures et sorties ignobles. ACAB en trois cases, répété à l'infini.
Le problème n'est pas tant le fond (on peut rire de tout, et se moquer de la police comme de n'importe quel corps de métier pourrait être drôle), mais la facilité du traitement. La critique est primaire, mécanique, presque complaisante dans son antifascisme de principe. Les clichés s'enchainent, les portes ouvertes sont enfoncées, et très vite les gags deviennent prévisibles. Le trash est frontal, souvent vulgaire, mais rarement percutant, surtout si on le compare à un Vuillemin, capable de rendre bien plus drôles et mémorables des personnages pourtant encore plus odieux. Là où ça devrait choquer ou provoquer un rire jaune, ça tombe à plat, comme un gag convenu dont le héros et son univers se résument à leur bêtise.
Pour ne rien arranger, la répétition du même message sur tout un album, sans réelle variation ni montée en puissance, finit par lasser.
C'est un humour trash qui se picore plus qu'il ne se lit, trop univoque et trop peu subtil pour réellement m'amuser.
Un jeune extraterrestre issu d'une civilisation très avancée se révèle pourtant totalement nul en astrophysique. À tel point qu'il devient le premier de son espèce à rater un examen élémentaire et se retrouve, par la même occasion, perdu sur Terre, où il va rencontrer deux jeunes humains. Heureusement pour lui, ces derniers sont au contraire très calés en matière d'étoiles et de mécanique de l'univers. Ce sont donc eux qui vont lui apprendre ce qu'il ignore, tout en profitant de sa navette pour voyager à travers différents lieux de l'espace-temps.
Les Explorateurs de l'univers est une BD documentaire qui s'articule habilement autour d'une petite aventure servant de prétexte à des échanges et à des découvertes entre humains et extraterrestre. Le sujet abordé est l'astrophysique, sous la houlette de son scénariste Christophe Galfard, lui-même astrophysicien et écrivain.
Passionné par l'espace depuis toujours, je lisais déjà de nombreux ouvrages sur le sujet quand j'étais enfant. Cette publication m'a fait réaliser à quel point l'astronomie et l'astrophysique ont évolué depuis ma jeunesse, il y a une quarantaine d'années. Outre des concepts physiques nouveaux, ou du moins absents de mes lectures enfantines, l'album intègre des découvertes récentes ainsi que des photographies spectaculaires issues des satellites Hubble, James Webb ou encore Euclid. En plus des superbes images de nébuleuses et autres objets de Herbig-Haro, on trouve plusieurs clichés d'étoiles en cours de formation ou de trous noirs qui n'existaient tout simplement pas il y a encore quelques années. De la même manière, les classifications des objets stellaires selon leur masse et leur devenir diffèrent de celles que je connaissais enfant, notamment concernant la nature des naines blanches, que je redécouvre ici. Sans même parler de tout ce qui touche à la matière noire dans le second tome, un sujet dont on ne parlait pas du tout "de mon temps".
Même en tant que lecteur adulte déjà bien informé, j'ai énormément apprécié ce que cette série m'a permis de découvrir, de redécouvrir ou tout simplement d'admirer.
L'ensemble est bien vulgarisé sans tomber dans l'excès de simplification. Certains passages restent toutefois exigeants, quel que soit l'âge du lecteur : il ne faut pas s'attendre à ce qu'un enfant de dix ans comprenne tout du premier coup. Mais à cet âge-là, je lisais Anselme Lanturlu, une série parfois bien plus complexe encore (et je n'ai jamais prétendu tout y comprendre, seulement la trouver passionnante).
La mise en scène est très agréable, portée par le dessin de Fanny Antigny, dans une veine manga enfantine à la fois sympathique et efficace. Les personnages sont attachants, leurs dialogues vivants, et l'ensemble évite habilement l'écueil rébarbatif du pur documentaire.
Je l'ai déjà mentionné, mais les photographies d'astronomie généreusement intégrées au fil des pages sont magnifiques, parfois même époustouflantes lorsqu'on prend conscience de ce que l'on observe réellement. Je soulignerai aussi la représentation 3D d'un trou noir galactique en fin de premier tome, encore plus impressionnante que celui d'Interstellar. En revanche, les auteurs ont eu l'idée de glisser dans presque chacune de ces grandes photos, sous forme de petit jeu, des dessins de "pandableus" à retrouver dans ces grandes images. Pour ma part, je n'en ai pas repéré un seul, ou du moins je crois. J'ai l'impression qu'ils sont ressortis trop petits ou trop discrets à l'impression, malgré le format relativement généreux des albums, et qu'ils se confondent trop facilement avec les innombrables étoiles visibles sur ces clichés. Une légère frustration, au point que j'aurais presque préféré ne pas perdre de temps à les chercher en vain.
Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé cette série documentaire consacrée à l'espace, même si cet enthousiasme est sans doute renforcé par mon intérêt ancien et profond pour le sujet.
Oyez oyez lecteurs de BDthèque ! Roulement de tambour s’il vous plaît et faites rugir les trompettes pour Il était une fois en France, un chef-d’œuvre à savourer sans modération ! Cette série est dessinée par le génialissime Sylvain Vallée et celle-ci a été primée – excuser du peu - à Angoulême en 2011.
Vous allez plonger dans une œuvre où l’Histoire et l’art se rencontrent avec une puissance rare. Tout, absolument tout, est fascinant dans cette bande dessinée : du récit inspiré de faits réels, qui nous transporte dans les méandres de la résistance et de la collaboration, au trait puissant et expressif de Sylvain Vallée, chaque planche est une invitation à l’émotion et à la réflexion. C’est juste dingo !
Le découpage des pages est tout simplement parfait, un équilibre subtilement maîtrisé entre tension narrative et respiration visuelle. Les scènes s’enchaînent avec une fluidité qui captive, tandis que la colorisation, d’une richesse et d’une finesse exceptionnelles, renforce l’immersion et l’atmosphère de chaque époque évoquée. Les dessins, d’une beauté à couper le souffle, sont à la fois réalistes et chargés d’une intensité dramatique qui rend chaque personnage inoubliable. Un petit conseil... Ayez un peu de temps devant vous car quand vous allez commercer la lecture de la série, vous ne pourrez pas quitter votre canapé avant de découvrir la fin !
Il était une fois en France n’est pas seulement une bande dessinée : c’est une œuvre d’art totale, une plongée dans l’âme humaine à travers les tourments du XXe siècle. C’est le genre de série qui mérite une place de choix dans toutes les bibliothèques, et qui se savoure autant pour son contenu que pour sa forme.
C’est bientôt Noel ! C’est le cadeau idéal pour les amateurs de récits historiques, de dessin sublime et d’émotions fortes. Si vous cherchez une BD exceptionnelle à offrir, ne cherchez plus : cette série est un trésor à partager, une expérience de lecture qui marque à jamais. À mettre entre toutes les mains, sans hésiter ! Et bonne nouvelle, vous pouvez vous procurer la série sous forme d'intégrale.
Quel kiff cette lecture !
Sur ce coup-là, encore une fois, ce sont essentiellement mes souvenirs que je note.
Mais avant toute chose, je dois avouer que je n'ai aucune idée de la manière dont un tel titre serait reçu à l'ère post Metoo. Bon, cela dit, je n'ai pas souvenir d'un truc sexiste, bien au contraire. Mais bon, y a des trucs qui ont pu m'échapper, et si d'aventure ça devait être le cas, je réviserai cet avis !
Je garde en mémoire un récit assez cool et agréable à suivre, dont la lecture m'a cependant lassée au tome 5 (version intégrale). Comme pour Walking Dead, il y a un certain systématisme qui s'installe, et les nouvelles bonnes idées sont distillées de manière plus espacées histoire de rallonger la sauce et de vendre davantage de papier, mais je dois être mauvaise langue.
Graphiquement, c'est assez quelconque. A mes yeux du moins, ça parait quelconque. Je trouve en effet que les dessins façon Comics sont très stéréotypés et tous assez semblables. En la matière, c'est surtout le scénar qui va faire la différence.
Donc voui, il s'agit là d'une bonne série que j'ai eu plaisir à lire jusqu'à ce que la lassitude s'empare de moi. D'où un "pas mal" (alors qu'en réalité, j'aurais pu mettre un "franchement bien" sur le début de la série, disons les 4 premiers tomes de l'intégrale)
50ème avis, ça se fête.
Et pour la peine, il fallait bien un héros hors normes. Ayant déjà écrit sur un couple de gaulois, un petit teigneux et un gros costaud, c'est naturellement que notre ami à la houppette rousse fut désigné victime idéale
Mais comment passer après l'excellent avis rédigé par Deretaline au sujet de cette série cultissime. Quels arguments pourrai-je bien lui opposer, tant son argumentaire est bien construit ?
Un simple "Mais moi Tintin je kiffe" me semble bien fade et bien léger.
On va déjà commencer par évacuer le sujet du racisme et autres stéréotypes nauséabonds.
Raciste Tintin ? Je ne pense pas fondamentalement, dès 1936 Tintin se liera d'amitié avec un jeune chinois. Hergé peut être, sous les traits d'Haddock, mais pas son héros. D'ailleurs dans le Lotus Bleu, le rôle du raciste est tenu par un méchant.
Bourré de stéréotypes ? Indubitablement et tous ne sont pas heureux, loin de là.
Mais il ne faudrait pas oublier de quand date la série. On retrouve ces mêmes clichés chez Jacobs avec ses très british Blake et Mortimer
L'Europe colonialiste est encore une puissance importante et de part le monde les gens de couleurs sont estimés comme inférieurs et opprimés, Hergé n'étant finalement qu'un contemporain de son époque.
Est ce qu'aujourd'hui Tintin pourrait paraitre de la sorte ? Assurément et heureusement non.
Mais voilà il est paru dans les années 30, il y a presqu'un siècle. Est-on autant révolté en lisant du Blueberry paru 30 ans plus tard et dont le traitement des amérindiens n'est pas meilleur ? Fait on le même procès à Charlier ? Je n'en ai pas l'impression.
Moi, Tintin, je kiffe pour plusieurs raisons.
Ses aventures, et c'est important car le titre de la série c'est "Les Aventures de Tintin"
J'ai bien entendu mes préférées (les deux diptyques, l'île noire ou encore au pays de l'or noir) mais je trouve que toutes se lisent relativement bien. Et comme pour le petit gaulois je peux les lire et les relire à l'envie (en tout cas mes préférées).
L'écriture d'Hergé qui au contraire de Jacobs, n'en rajoute pas inutilement. Pas de voix off venant me dire "qu'un caillou rebondit sur le sol" quand il n''y a que ça dans la case. Hergé se contente de faire dialoguer ses personnages de manière plus ou moins développée mais je ne trouve jamais ça pompeux.
Le dessin d'Hergé, que je trouve bien meilleur que celui de certains de nos contemporains. Même si aujourd'hui il peut paraitre daté, je lui trouve une constance rare, une simplicité et une fluidité agréables et engageantes.
Ensuite j'ai un réel attachement, plus qu'à Tintin d'ailleurs, aux personnages secondaires créés par Hergé.
Le Capitaine Haddock, les Dupond et Dupont, sont uniques et valent rien qu'à eux le détour. Plus encore que les villageois d'Astérix, ils prennent une part prépondérante dans les aventures et apporte un vrai plus à la série.
Que ce soit l'effet comique des 2 policiers où le coté entier du capitaine, à chaque fois Hergé use d'eux à bon escient
Enfin Tintin, ça, s'est arrêté avec Hergé.
Là ou nombreux héros tirent sur la corde mercantile avec plus ou moins de réussite, je ne peux les citer tellement ils sont nombreux, le génie d'Hergé a été d'avoir imposé l'arrêt de la série avec sa mort. Et ça c'est un vrai plus pour moi
Au final, il est clair que pour moi Tintin est culte, il constitue une sorte de rite de passage. Comme si il était impossible de dire "je lis des BD" sans avoir lu une de ses aventures. Rares sont les nonagénaires à se porter aussi bien que notre héros.
PS: Deretaline j'ai adoré ton avis et plus encore ton PS :-)
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Coquelicots d'Irak
C'est l'histoire de Brigitte coloriste de son état, qui est née d'un père irakien et d'une mère française. C'est aussi la femme de Lewis depuis des années qui réalise le dessin dans son style plutôt minimaliste. Cet album de 2016 n'a pas eu l'écho de Persepolis dont on pourrait le rapprocher car il y a une thématique similaire de souvenirs d'enfance dans cette région du monde et les Findakly sont chrétiens ce qui a son importance dans un Irak où l'islam est majoritaire. Un pays tout comme l'Iran qui a bien changé depuis. Les anecdotes ne sont pas toujours chronologiquement aisées à suivre. La politique pas plus. Ce qui est le plus savoureux reste l'humour qui nait du décalage culturel notamment de la mère lorsqu'ils vivent en Irak.
La Sage-Femme du Roi
Cet album est une biographie de la vie de la sage femme Angélique du Coudray qui a révolutionné l'enseignement de l'accouchement a une époque où les bébés mort-nées, les femmes mortes en accouchement ou les enfants et les femmes mutilés au cours de l'accouchement étaient légions. Cette femme fait malheureusement parties trop nombreuses figures historiques féminines qui a finit oublié. Il faut dire que comme on le voit dans la BD les chirurgiens font tout pour contrôler le travail des sages femmes et veulent carrément prendre leurs places. Malgré le fait qu'il y a le roi dans le titre, au final on le voit peu et on quitte Paris pendant une bonne partie de l'album. On suit surtout la vie de du Coudray dans le milieu rural où c'est là qu'elle va avoir l'idée de génie pour bien enseigner l'art de l'accouchement à d'autres femmes. La personnalité de du Coudray est intéressante parce que c'est une femme qui ne baisse pas les bras malgré les problèmes qu'elle subit. On voit aussi les différences entre la ville et le monde rural. Si à Paris les chirurgiens font tout pour prendre la place des sages-femmes, lorsqu'elle se retrouve à la campagne du Coudray va surtout faire face à la superstition et la mentalité conservatrice des autres femmes qui n'aiment pas trop se confier à des inconnus et qui préfèrent les matrones, ses femmes qui s'occupent des accouchements et dont le gros de leur éducation médicales vient du fait.... qu'elles ont elles-mêmes accouchées.... Bref, on va voir les difficultés de l'accouchement, comment c'est dur pour une femme de faire changer de mentalités dans un monde dominé par les hommes et c'est pas trop mal. Les thèmes abordés sont intéressants et encore actuel. Le dessin est correct, il manque un peu d'émotions, mais ce n'est pas figé ou trop académique comme c'était le cas dans les vieilles bandes dessinés historiques.
Aquarica
Les planches sont belles et grandes, y compris celles de Schuiten en fin de second tome, pour cette histoire mélangeant chasseurs de baleines et une espèce de baleine mythologique. C'est une île en soi cet animal et qui abrite une population autochtone bien étrange dont des bombasses blondes pas atteintes par la consanguinité. Cela conduit nécessairement à un conflit entre ces deux mondes, celui des gros bourrins sanguinaires avides d'argent et de l'autre les hippies écolos protecteurs de baleine. Attiré surtout par le nom de Schuiten, cela se laisse lire mais j'ai trouvé cela gentillet.
Vertiges de Quito
C'est un album de Tronchet qui m'a bien plu, pourtant je ne suis pas un inconditionnel de cet auteur et son humour. Il faut dire qu'ici il ne met pas en scène des personnages à l'humour parfois douteux mais sa propre famille partie vivre plusieurs années à Quito. C'est une ville incroyable dans les montagnes où les gens n'ont pas la même philosophie de vie et une des plus hautes capitales du monde. Sa femme parle le quechua et semble une sacrée baroudeuse. Il raconte plusieurs anecdotes un peu à la manière de Guy Delisle il est vrai mais son style de dessin est beaucoup plus coloré. Un 4/5 un poquito surnoté par rapport à mon réel ressenti.
Liberal attitude
Tiens, c'est marrant, cette BD date de 2010, et si l'on excepte quelques références à Facebook, elle n'a pas vraiment vieilli. Elle se fout de la gueule de la crise économique et de l'ultralibéralisme en les mettant en scène à travers des situations pleines d'ironie et d'humour noir, parfois très politiquement incorrectes. Le parti pris est clairement caricatural, le cynisme est poussé à fond, ce qui en fait à la fois la force et la limite de l'album. Ce n'est pas toujours hilarant, certains gags sont un peu forcés et manquent de percutant, mais l'ensemble est suffisamment varié pour éviter la lassitude. En tout cas, j'ai ri plus d'une fois, parfois d'un rire un peu jaune devant cette vision extrême du système libéral et de ses dérives. Le graphisme est appréciable. Le trait est simple mais il est mis en valeur par un encrage épais et élégant, ainsi que par un choix de couleurs légèrement désaturées qui donnent une vraie identité à l'ensemble. Ce n'est pas le genre de dessin qui impressionne techniquement, mais c'est efficace, et surtout ça me donne envie de lire. Et comme la mise en scène fonctionne, au final, je suis plutôt satisfait, même si je reste un peu sur ma faim sur certains gags.
Marcel keuf le flic
Avec Marcel Keuf, l'intention de Charb est claire et assumée : taper sur les flics en général, à travers une succession de strips très courts. Marcel et ses collègues sont cons, violents, racistes, sexistes, homophobes, alcoolo, et enchainent bavures et sorties ignobles. ACAB en trois cases, répété à l'infini. Le problème n'est pas tant le fond (on peut rire de tout, et se moquer de la police comme de n'importe quel corps de métier pourrait être drôle), mais la facilité du traitement. La critique est primaire, mécanique, presque complaisante dans son antifascisme de principe. Les clichés s'enchainent, les portes ouvertes sont enfoncées, et très vite les gags deviennent prévisibles. Le trash est frontal, souvent vulgaire, mais rarement percutant, surtout si on le compare à un Vuillemin, capable de rendre bien plus drôles et mémorables des personnages pourtant encore plus odieux. Là où ça devrait choquer ou provoquer un rire jaune, ça tombe à plat, comme un gag convenu dont le héros et son univers se résument à leur bêtise. Pour ne rien arranger, la répétition du même message sur tout un album, sans réelle variation ni montée en puissance, finit par lasser. C'est un humour trash qui se picore plus qu'il ne se lit, trop univoque et trop peu subtil pour réellement m'amuser.
Les Explorateurs de l'univers
Un jeune extraterrestre issu d'une civilisation très avancée se révèle pourtant totalement nul en astrophysique. À tel point qu'il devient le premier de son espèce à rater un examen élémentaire et se retrouve, par la même occasion, perdu sur Terre, où il va rencontrer deux jeunes humains. Heureusement pour lui, ces derniers sont au contraire très calés en matière d'étoiles et de mécanique de l'univers. Ce sont donc eux qui vont lui apprendre ce qu'il ignore, tout en profitant de sa navette pour voyager à travers différents lieux de l'espace-temps. Les Explorateurs de l'univers est une BD documentaire qui s'articule habilement autour d'une petite aventure servant de prétexte à des échanges et à des découvertes entre humains et extraterrestre. Le sujet abordé est l'astrophysique, sous la houlette de son scénariste Christophe Galfard, lui-même astrophysicien et écrivain. Passionné par l'espace depuis toujours, je lisais déjà de nombreux ouvrages sur le sujet quand j'étais enfant. Cette publication m'a fait réaliser à quel point l'astronomie et l'astrophysique ont évolué depuis ma jeunesse, il y a une quarantaine d'années. Outre des concepts physiques nouveaux, ou du moins absents de mes lectures enfantines, l'album intègre des découvertes récentes ainsi que des photographies spectaculaires issues des satellites Hubble, James Webb ou encore Euclid. En plus des superbes images de nébuleuses et autres objets de Herbig-Haro, on trouve plusieurs clichés d'étoiles en cours de formation ou de trous noirs qui n'existaient tout simplement pas il y a encore quelques années. De la même manière, les classifications des objets stellaires selon leur masse et leur devenir diffèrent de celles que je connaissais enfant, notamment concernant la nature des naines blanches, que je redécouvre ici. Sans même parler de tout ce qui touche à la matière noire dans le second tome, un sujet dont on ne parlait pas du tout "de mon temps". Même en tant que lecteur adulte déjà bien informé, j'ai énormément apprécié ce que cette série m'a permis de découvrir, de redécouvrir ou tout simplement d'admirer. L'ensemble est bien vulgarisé sans tomber dans l'excès de simplification. Certains passages restent toutefois exigeants, quel que soit l'âge du lecteur : il ne faut pas s'attendre à ce qu'un enfant de dix ans comprenne tout du premier coup. Mais à cet âge-là, je lisais Anselme Lanturlu, une série parfois bien plus complexe encore (et je n'ai jamais prétendu tout y comprendre, seulement la trouver passionnante). La mise en scène est très agréable, portée par le dessin de Fanny Antigny, dans une veine manga enfantine à la fois sympathique et efficace. Les personnages sont attachants, leurs dialogues vivants, et l'ensemble évite habilement l'écueil rébarbatif du pur documentaire. Je l'ai déjà mentionné, mais les photographies d'astronomie généreusement intégrées au fil des pages sont magnifiques, parfois même époustouflantes lorsqu'on prend conscience de ce que l'on observe réellement. Je soulignerai aussi la représentation 3D d'un trou noir galactique en fin de premier tome, encore plus impressionnante que celui d'Interstellar. En revanche, les auteurs ont eu l'idée de glisser dans presque chacune de ces grandes photos, sous forme de petit jeu, des dessins de "pandableus" à retrouver dans ces grandes images. Pour ma part, je n'en ai pas repéré un seul, ou du moins je crois. J'ai l'impression qu'ils sont ressortis trop petits ou trop discrets à l'impression, malgré le format relativement généreux des albums, et qu'ils se confondent trop facilement avec les innombrables étoiles visibles sur ces clichés. Une légère frustration, au point que j'aurais presque préféré ne pas perdre de temps à les chercher en vain. Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé cette série documentaire consacrée à l'espace, même si cet enthousiasme est sans doute renforcé par mon intérêt ancien et profond pour le sujet.
Il était une fois en France
Oyez oyez lecteurs de BDthèque ! Roulement de tambour s’il vous plaît et faites rugir les trompettes pour Il était une fois en France, un chef-d’œuvre à savourer sans modération ! Cette série est dessinée par le génialissime Sylvain Vallée et celle-ci a été primée – excuser du peu - à Angoulême en 2011. Vous allez plonger dans une œuvre où l’Histoire et l’art se rencontrent avec une puissance rare. Tout, absolument tout, est fascinant dans cette bande dessinée : du récit inspiré de faits réels, qui nous transporte dans les méandres de la résistance et de la collaboration, au trait puissant et expressif de Sylvain Vallée, chaque planche est une invitation à l’émotion et à la réflexion. C’est juste dingo ! Le découpage des pages est tout simplement parfait, un équilibre subtilement maîtrisé entre tension narrative et respiration visuelle. Les scènes s’enchaînent avec une fluidité qui captive, tandis que la colorisation, d’une richesse et d’une finesse exceptionnelles, renforce l’immersion et l’atmosphère de chaque époque évoquée. Les dessins, d’une beauté à couper le souffle, sont à la fois réalistes et chargés d’une intensité dramatique qui rend chaque personnage inoubliable. Un petit conseil... Ayez un peu de temps devant vous car quand vous allez commercer la lecture de la série, vous ne pourrez pas quitter votre canapé avant de découvrir la fin ! Il était une fois en France n’est pas seulement une bande dessinée : c’est une œuvre d’art totale, une plongée dans l’âme humaine à travers les tourments du XXe siècle. C’est le genre de série qui mérite une place de choix dans toutes les bibliothèques, et qui se savoure autant pour son contenu que pour sa forme. C’est bientôt Noel ! C’est le cadeau idéal pour les amateurs de récits historiques, de dessin sublime et d’émotions fortes. Si vous cherchez une BD exceptionnelle à offrir, ne cherchez plus : cette série est un trésor à partager, une expérience de lecture qui marque à jamais. À mettre entre toutes les mains, sans hésiter ! Et bonne nouvelle, vous pouvez vous procurer la série sous forme d'intégrale. Quel kiff cette lecture !
Y Le Dernier Homme
Sur ce coup-là, encore une fois, ce sont essentiellement mes souvenirs que je note. Mais avant toute chose, je dois avouer que je n'ai aucune idée de la manière dont un tel titre serait reçu à l'ère post Metoo. Bon, cela dit, je n'ai pas souvenir d'un truc sexiste, bien au contraire. Mais bon, y a des trucs qui ont pu m'échapper, et si d'aventure ça devait être le cas, je réviserai cet avis ! Je garde en mémoire un récit assez cool et agréable à suivre, dont la lecture m'a cependant lassée au tome 5 (version intégrale). Comme pour Walking Dead, il y a un certain systématisme qui s'installe, et les nouvelles bonnes idées sont distillées de manière plus espacées histoire de rallonger la sauce et de vendre davantage de papier, mais je dois être mauvaise langue. Graphiquement, c'est assez quelconque. A mes yeux du moins, ça parait quelconque. Je trouve en effet que les dessins façon Comics sont très stéréotypés et tous assez semblables. En la matière, c'est surtout le scénar qui va faire la différence. Donc voui, il s'agit là d'une bonne série que j'ai eu plaisir à lire jusqu'à ce que la lassitude s'empare de moi. D'où un "pas mal" (alors qu'en réalité, j'aurais pu mettre un "franchement bien" sur le début de la série, disons les 4 premiers tomes de l'intégrale)
Les Aventures de Tintin
50ème avis, ça se fête. Et pour la peine, il fallait bien un héros hors normes. Ayant déjà écrit sur un couple de gaulois, un petit teigneux et un gros costaud, c'est naturellement que notre ami à la houppette rousse fut désigné victime idéale Mais comment passer après l'excellent avis rédigé par Deretaline au sujet de cette série cultissime. Quels arguments pourrai-je bien lui opposer, tant son argumentaire est bien construit ? Un simple "Mais moi Tintin je kiffe" me semble bien fade et bien léger. On va déjà commencer par évacuer le sujet du racisme et autres stéréotypes nauséabonds. Raciste Tintin ? Je ne pense pas fondamentalement, dès 1936 Tintin se liera d'amitié avec un jeune chinois. Hergé peut être, sous les traits d'Haddock, mais pas son héros. D'ailleurs dans le Lotus Bleu, le rôle du raciste est tenu par un méchant. Bourré de stéréotypes ? Indubitablement et tous ne sont pas heureux, loin de là. Mais il ne faudrait pas oublier de quand date la série. On retrouve ces mêmes clichés chez Jacobs avec ses très british Blake et Mortimer L'Europe colonialiste est encore une puissance importante et de part le monde les gens de couleurs sont estimés comme inférieurs et opprimés, Hergé n'étant finalement qu'un contemporain de son époque. Est ce qu'aujourd'hui Tintin pourrait paraitre de la sorte ? Assurément et heureusement non. Mais voilà il est paru dans les années 30, il y a presqu'un siècle. Est-on autant révolté en lisant du Blueberry paru 30 ans plus tard et dont le traitement des amérindiens n'est pas meilleur ? Fait on le même procès à Charlier ? Je n'en ai pas l'impression. Moi, Tintin, je kiffe pour plusieurs raisons. Ses aventures, et c'est important car le titre de la série c'est "Les Aventures de Tintin" J'ai bien entendu mes préférées (les deux diptyques, l'île noire ou encore au pays de l'or noir) mais je trouve que toutes se lisent relativement bien. Et comme pour le petit gaulois je peux les lire et les relire à l'envie (en tout cas mes préférées). L'écriture d'Hergé qui au contraire de Jacobs, n'en rajoute pas inutilement. Pas de voix off venant me dire "qu'un caillou rebondit sur le sol" quand il n''y a que ça dans la case. Hergé se contente de faire dialoguer ses personnages de manière plus ou moins développée mais je ne trouve jamais ça pompeux. Le dessin d'Hergé, que je trouve bien meilleur que celui de certains de nos contemporains. Même si aujourd'hui il peut paraitre daté, je lui trouve une constance rare, une simplicité et une fluidité agréables et engageantes. Ensuite j'ai un réel attachement, plus qu'à Tintin d'ailleurs, aux personnages secondaires créés par Hergé. Le Capitaine Haddock, les Dupond et Dupont, sont uniques et valent rien qu'à eux le détour. Plus encore que les villageois d'Astérix, ils prennent une part prépondérante dans les aventures et apporte un vrai plus à la série. Que ce soit l'effet comique des 2 policiers où le coté entier du capitaine, à chaque fois Hergé use d'eux à bon escient Enfin Tintin, ça, s'est arrêté avec Hergé. Là ou nombreux héros tirent sur la corde mercantile avec plus ou moins de réussite, je ne peux les citer tellement ils sont nombreux, le génie d'Hergé a été d'avoir imposé l'arrêt de la série avec sa mort. Et ça c'est un vrai plus pour moi Au final, il est clair que pour moi Tintin est culte, il constitue une sorte de rite de passage. Comme si il était impossible de dire "je lis des BD" sans avoir lu une de ses aventures. Rares sont les nonagénaires à se porter aussi bien que notre héros. PS: Deretaline j'ai adoré ton avis et plus encore ton PS :-)