Je vais faire ma voix dissidente mais je n'ai vraiment pas aimée cette série. Je n'ai d'ailleurs pas poursuivit au-delà du deuxième tome, dont je n'ai pas spécialement apprécié l'histoire et la direction artistique.
J'ai vite tiqué sur le dessin de cette BD, avec son intention réaliste mais qui a ce défaut horrible de rendre tout le monde assez semblable. Le dessin de BD a souvent recourt à l'artifice de distinguer chaque personnage par une caractérisation physique parfois artificielle mais qui a cette avantage en terme de lisibilité de distinguer en un coup d'oeil chaque personnage. C'est souvent un détail physique ou une couleur, mais ici avec le dessin photo-réaliste, on a l'écueil de distinguer des gens "ordinaires" qui sont assez vite semblables d'autant plus quand on les voit de loin. De fait, j'étais constamment ralenti dans ma lecture par le souci de distinguer clairement ce que je voyais.
Ce premier défaut -a mes yeux, bien sur- a été le premier frein à ma lecture, et le principal d'ailleurs puisque d'une page à l'autre je devais en permanence conscientiser ma lecture afin de ne pas me perdre, ce qui provoquait sans cesse des arrêts de l'immersion et me sortant complètement de l'histoire. Mais en m'accrochant j'ai fini par la suivre et la reconstituer, et elle est... appréciable. Très inspiré des films des années 30 avec des esthétiques très marquées (savant fou, chasseur morbide, écrivaine gothique ...) et par de nombreux personnages réels des années 1800, le récit recompose une histoire fantastique inspiré par ces livres, poètes et écrivaines. Le tout dans un récit à rebours qui remonte progressivement aux origines de tout ceci. C'est inspiré, je le reconnais, mais moi qui n'ait pas d'amour spécial envers ces figures ou ces périodes, je me suis senti assez peu investi dans les histoires.
En fait, la lecture est distrayante et facile, avec un amour des personnes cités, des films dont il s'inspire (et ne s'en cache pas, il n'y a qu'a regarder le cahier en fin d'album), mais qui au final m'a indifféré. Je pense que c'est la combinaison du dessin que je n'aime pas du tout, vraiment pas, et de l'histoire assez classique dans le genre pulp, avec des références qui ne sont pas les miennes. Au final, je reste clairement en-dehors de la BD que je ne pense pas mauvaise, mais dont le traitement et le sujet m'intéresse peu. Ma note n'est donc pas objective (la BD mériterait un 3* je pense) mais l'appréciation que j'en ai.
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir…
C’est la troisième fois que je croise Mau sur un récit aussi noir après les très bons Au revoir Monsieur et Achevé d'imprimer. Et bien avec ce « Bonne nuit les Petits », on est là encore dans un récit à l’atmosphère oppressante, très noir.
Le récit est bâti sur l’entrecroisement de deux histoires, autour de deux personnages que tout semble opposer : Jeanne, une jeune femme qui se bat pour surnager au milieu de la mouise, et Fabrice, un jeune homme plein aux as et fêtard.
Jeanne est une battante, pleine d’envies, qui positive toujours, alors qu’elle ne croise que des beaufs, des gros nazes, et que patrons et mecs ne cherchent qu’à l’exploiter et « se la faire ». Plus on tourne les pages et plus l’univers de Jeanne est noir, même si elle garde toujours l’espoir de s’en sortir, cumulant les petits boulots, les castings. Les passages où nous croisons Fabrice, dilettante dilapidant le fric de son père dans des fêtes où la drogue, l’alcool et les prostituées déconnectent de la réalité sont autant de moments contrastant avec la vie glauque de Jeanne.
Si Mau développe une atmosphère de plus en plus étouffante, la chute – au moment de la rencontre de Jeanne et de Fabrice parvient à atteindre un degré supplémentaire en matière de noirceur, avec une chute pleine d’ironie et d’un humour très noir.
Lenglet accompagne bien ce récit, avec un dessin lui aussi très noir, parsemé de quelques nuances de gris.
J’espère que les scénarios de Mau ne sont pas trop inspirés de sa propre vie, car on a là quelque chose d’excessivement déprimant ! Mais j’ai encore une fois beaucoup aimé ma lecture, même si je place cet album légèrement en deçà des deux autres, cités plus hauts.
Note réelle 3,5/5.
Je me suis à plusieurs reprises fait la remarque que plusieurs des reines évoquées dans cette collection n’avaient pas été si « sanglantes » que ça. Et voici une femme qui est connue pour l’avoir été – mais qui n’était pas reine…
Le point positif de cet album – et pour tout dire le seul qui m’ait un tant soit peu satisfait – c’est le dessin de Pilipovic. Un beau rendu (et la colorisation de Fabris est, elle aussi, très agréable). Un trait réaliste et classique, dynamique, très plaisant donc. Il tombe par contre dans certains travers, avec des femmes qui sont toutes des bombasses à la poitrine opulente. Pas désagréable pour les yeux, mais ça fait un peu cliché.
Et cela renforce aussi certains défauts du récit de Pécau, qui multiplie les scènes déshabillées, voire d’orgie, qui font un peu prétexte et n’apportent pas toujours quelque chose au récit.
Erzsebet Bathory a déjà donné lieu à pas mal de bouquins, et de nombreuses séries BD (voir le thème dédié), et je dois dire que l’album de Pécau m’a franchement déçu.
J’ai souvent trouvé que ça n’était qu’un assemblage d’anecdotes, de passages mal liés, et le personnage même d’Erzsebet/Elisabeth Bathory n’en sort pas ici très « éclairci ». Sa tante dans le premier tiers de l’album, un de ses oncles ambitieux et manipulateur ensuite l’éclipsent même parfois. Et la chute est un peu expédiée et brutale.
Du coup, on survole un personnage et une famille sans trop en savoir plus au final – mise à part sa plastique. L’autre sanguinaire des Carpates, dont la légende a alimenté l’imagination de pas mal de monde depuis des siècles, est mal servie avec cet album.
J’ai emprunté ces deux albums au hasard. Il faut dire qu’à défaut de sortir du lot, ils sortaient franchement des bacs où je les ai rencontrés, tant le format est vraiment très grand et surprenant (275 x 383 mm quand même) !
Un format qui a priori permet de mettre en valeur le dessinateur. Et c’est vrai que Di Filadoro au dessin et Amici aux couleurs ont du talent. J’ai juste trouvé un peu bizarre le rendu parfois, avec certaines parties des cases aux contours précis, d’autres plus floues, certains passages plus détaillés que d’autres. Je ne suis pas fan du mélange des styles (en particulier avec ces fantômes colorés qui tranchent par rapport au décor). Certaines planches tiennent plus de l’illustration que de la BD parfois. Si le dessin des personnages n’est pas forcément mon truc, l’aspect graphique est globalement bon.
C’est plutôt l’intrigue qui m’a laissé sur ma faim. En effet, il y a des longueurs, et l’histoire n’est pas emballante. J’attendais plus du second tome, pour dynamiser l’histoire. Mais j’ai trouvé que ça restait ronronnant, assez – trop – basique, dans les dialogues et l’histoire elle-même, alors que certains passages sont plutôt obscurs.
Original au niveau éditorial et graphique, mais décevant au niveau narratif.
2.5
Une série fantastique correcte sans plus. On retrouve le schéma classique d'un duo de héros qui combat les menaces fantastiques (principalement des sorcières, mais pas que), l'un est un homme mystérieux avec de l'expérience et l'autre est une femme qui veut se venger des sorcières qui ont détruit sa vie lorsqu'elle était jeune.
On a donc droit à des arcs où les héros affrontent des méchants et j'ai souvent eu l'impression de retrouver des éléments de scénarios ou des scènes que j'avais déjà vus avant. Cela me dérangerait moins si j'avais trouvé les scénarios captivants, mais au mieux je trouvais que c'était sympa sans plus. Rien n'a vraiment retenu mon attention et j'ai lu une dizaine de tomes sans grande passion. Il faut dire que le scénario est parfois un peu confus, à moins que ça soit moi qui étais tellement peu passionné que j'oubliais facilement des détails. Le dessin est bon, mais comme c'est souvent le cas avec les mangas, les scènes de combats sont parfois un peu dures à suivre.
Un autre manga fantastique avec des scènes de bastons qui ne renouvelle pas le genre.
Je suis surpris de retrouver Matz au scénario de cet album, lui que j’imagine plus sur des polars ou des romans graphiques. Mais il s’en tire plutôt bien, sur quelque chose de différent, un documentaire ambitieux qui, sous couvert de nous présenter une « histoire de la mer », balaye assez large, en termes de thématiques, de chronologie et d’espaces.
Histoire économique, politique, prise en compte des enjeux environnementaux, rappel des grandes explorations, des richesses, des sources d’inspirations, ainsi que quelques faits marquants ayant inspiré la littérature, on le voit, cet album est éclectique : c’est sa force et sa faiblesse, les chapitres s’enchainant sur des thèmes très variés, avec comme dénominateur commun la mer, qu’elle soit voie de transport, enjeu commercial, frontière, espace vierge à découvrir ou exploiter, que ce soit en surface ou dans ses grands fonds.
C’est fourre-tout, parfois inégal, mais globalement très intéressant. Et très solidement documenté (l’album est publié en partenariat avec la Sorbonne, et la bibliographie finale est très abondante).
En tout cas j’ai apprécié cette lecture, instructive, qui ouvre sur beaucoup de thématiques, et qui lie bien passé et présent, rappelant que dès l’origine, c’est de la mer que vient la vie sur Terre – et qu’il faudrait donc en prendre davantage soin…
Le dessin et la colorisation sont classiques, plutôt lisibles et agréables (même si les visages ne sont pas toujours réussis).
Au final, un album imposant, mais dont la lecture est assez rapide – et captivante.
Je me suis essayée à la lecture de cet album car, d'une part j'ai beaucoup d'affection pour les récits jeunesse et prend plaisir à en lire de temps en temps, et d'autre part car le style m'avait semblé être au premier abord dans la veine de Benjamin Renner (dont j'apprécie énormément le travail tant en bande dessinée qu'en animation).
Bon, malheureusement, la comparaison avec les albums de Benjamin Renner ne va pas faire briller cet album-ci…
Ce n'est pas mauvais, j'ai retrouvé dans cette histoire une prémisse intéressante, des idées fantaisistes et quelques répliques et tournures de phrases qui, normalement, auraient dû me plaire. Pourtant, j'avoue être restée… circonspecte, tout le long de ma lecture.
En fait, selon moi, le problème vient surtout de l'humour. Qu'il s'agisse du rythme ne laissant pas toujours les moments comiques respirer ou pleinement s'installer, les expressions bien trop souvent neutre des personnages qui n'appuient pas les phrases et réactions comiques, ou même d'un mélange des deux, je ne sais pas. En tout cas, bien que je comprenais ou se trouvait la blague, je n'ai jamais vraiment ris ou souris, rien n'a réussi à accrocher pleinement mon attention.
Peut-être suis-je trop dure ? Sans doute que je ne suis critique avec cet album que parce que je le compare avec tant d'autres passés avant lui et ayant réussi avec plus de talent et de prises de risques. En tout cas je n'ai pas cessé de me dire qu'il y a du bon là-dedans, que même si les gags n'ont pas fait mouche sur moi j'ai tout de même trouvé qu'il y avait deux/trois tournures de phrases bien trouvées, qu'il y avait de bonnes idées de péripéties loufoques aussi. Je déplore seulement le fait que le résultat soit, finalement, passable.
Mais bon, comme dit au début, je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux œuvres de Renner dès l'ouverture de cet album et l'histoire ici présente souffre la comparaison. C'est trop mou, trop convenu, les moments comiques ou émotions ne sont pas assez appuyés, … Bref, je n'ai pas retrouvé la fantaisie et l'énergie auxquelles je m'attendais. Une bonne base ne fait pas tout, malheureusement.
J'ai peur d'être trop sévère avec l'album. Je me suis ennuyée à la lecture, le rythme m'a semblé imparfait mais je reconnais que le fond reste bon.
Bon, on va dire que je lui mets la moyenne.
Peut-être l'histoire saura toucher davantage d'autres lecteur-ice-s.
(Note réelle 2,5)
Une courte série en deux tomes basée sur un pitch un peu convenu, mais qui surprend quand même par son traitement qui prend à rebrousse poil le lecteur en proposant un développement inattendu.
En effet, la population apprend de bon matin par courrier qu'une météorite se dirige vers la Terre et qu'elle va éradiquer toute la planète de façon inéluctable. Là on s'attend au virage post apo à suivre, mais au contraire c'est à travers plusieurs personnages développés au fil des deux tomes qu'on va découvrir des personnes cherchant à "positiver" et "faire le bien" dans cette année singulière qu'ils vont traverser.
Les travers de l'humanité ne sont pas évincés, loin de là, mais pour autant, ce qui fait aussi sa singularité et ses bons côtés sont mis en exergue pour une fois.
Le dessin hyper réaliste est bon (réalisé d'après photos ?) et nous immerge pleinement dans cette ambiance surréaliste de fin du monde programmée.
Rojava est une jeune tireuse d'élite kurde qui s'est engagée dans les brigades féminines YPJ pour lutter contre Daesh. Bien malgré elle, son talent et sa beauté attirent l'attention des médias, la propulsant au rang d'icône sur les réseaux sociaux alors qu'elle n'aspire qu'à combattre aux côtés des siennes pour défendre son pays et son peuple. Envoyée sur le front au sein d'une petite escouade, elle découvre la dure réalité du terrain : l'affrontement direct avec l'ennemi, mais aussi une lutte intérieure pour canaliser son ardeur juvénile et affirmer son engagement en faveur de l'émancipation des femmes.
Malgré la gravité de son sujet, cette BD séduit par son graphisme et par la vitalité de ses personnages. Le dessin de Sébastien Morice est chaleureux, porté par un trait souple et dynamique, avec des visages expressifs qui rappellent parfois le comics ou l'animation. Les décors, qu'ils soient désertiques ou faits de villes en ruine, sont sublimés par un travail sur la lumière et la couleur qui leur donne vie, tout autant qu'aux personnages. Seule une certaine ressemblance entre les protagonistes, forcément toutes femmes kurdes brunes en uniforme, peut parfois nuire à la clarté du visuel.
L'intrigue repose sur la rencontre d'un petit groupe de combattantes aux personnalités marquées : l'héroïne douée mais encore immature, la commandante autoritaire mais bienveillante, la blagueuse, la figure maternelle et cuisinière, ou encore la fillette rebelle et souriante qui déborde d'énergie. Leurs interactions et leur coordination au combat constituent le cœur du récit, tout en mettant en avant la thématique incontournable de l'émancipation des femmes, entre un ennemi qui les réduit en esclavage et des traditions kurdes encore fortement conservatrices.
La dimension militaire est également prenante, entre exploration du terrain et description des affrontements. Sur ce point, difficile cependant de juger de la crédibilité : voir trois ou quatre combattantes tenir tête à des dizaines de djihadistes fait parfois penser à un film hollywoodien où seules les balles des héros atteignent leur cible. C'est presque une ode au combat, comme des enfants qui jouent à la guerre des gentils contre les méchants. Et d'ailleurs la présence de la fillette, aussi attachante soit-elle, surprend dans ce contexte violent... mais je n'en dirai pas plus sur la conclusion du premier tome.
En définitive, ce mélange entre volonté de réalisme sur la condition des femmes et mise en scène spectaculaire d'une guerre où une poignée de justes triomphent d'une horde de méchants laisse une impression mitigée même si globalement positive. J'ai beaucoup apprécié le graphisme et les personnages, et l'action m'a happé, mais je reste dubitatif quant au réalisme global et au message de fond. Il me faudra lire le second tome pour affiner mon jugement.
Simon Hureau est un auteur qui m’intéresse et a déjà produit pas mal d’albums qui m’ont plu, assez originaux, tout en restant finalement assez simples. Cet album, qui reprend des choses que l’auteur avait publié en auto-édition. C’est donc quelque chose de relativement ancien.
C’est un recueil d’histoire courtes, sans gaufrier, avec un personnage qui monopolise quasiment toutes les images, et dont les monologues – rares sont les échanges avec d’autres protagonistes – envahissent l’espace. C’est en effet parfois très bavard, comme notre vieillard, qui semble avoir encore une petite réserve d’énergie à dépenser.
Il le fait en vociférant, en râlant, en invectivant passants ou même l’humanité. Notre vieillard peut s’avérer retors, faisant un croque-en-jambe à un passant, mais aussi attendrissant. Mais c’est quand même sa misanthropie qui domine.
Le dessin est simple, mais agréable. Sans prétention, cet album est sympathique, même si Hureau a fait plus captivant ailleurs.
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Maudit sois-tu
Je vais faire ma voix dissidente mais je n'ai vraiment pas aimée cette série. Je n'ai d'ailleurs pas poursuivit au-delà du deuxième tome, dont je n'ai pas spécialement apprécié l'histoire et la direction artistique. J'ai vite tiqué sur le dessin de cette BD, avec son intention réaliste mais qui a ce défaut horrible de rendre tout le monde assez semblable. Le dessin de BD a souvent recourt à l'artifice de distinguer chaque personnage par une caractérisation physique parfois artificielle mais qui a cette avantage en terme de lisibilité de distinguer en un coup d'oeil chaque personnage. C'est souvent un détail physique ou une couleur, mais ici avec le dessin photo-réaliste, on a l'écueil de distinguer des gens "ordinaires" qui sont assez vite semblables d'autant plus quand on les voit de loin. De fait, j'étais constamment ralenti dans ma lecture par le souci de distinguer clairement ce que je voyais. Ce premier défaut -a mes yeux, bien sur- a été le premier frein à ma lecture, et le principal d'ailleurs puisque d'une page à l'autre je devais en permanence conscientiser ma lecture afin de ne pas me perdre, ce qui provoquait sans cesse des arrêts de l'immersion et me sortant complètement de l'histoire. Mais en m'accrochant j'ai fini par la suivre et la reconstituer, et elle est... appréciable. Très inspiré des films des années 30 avec des esthétiques très marquées (savant fou, chasseur morbide, écrivaine gothique ...) et par de nombreux personnages réels des années 1800, le récit recompose une histoire fantastique inspiré par ces livres, poètes et écrivaines. Le tout dans un récit à rebours qui remonte progressivement aux origines de tout ceci. C'est inspiré, je le reconnais, mais moi qui n'ait pas d'amour spécial envers ces figures ou ces périodes, je me suis senti assez peu investi dans les histoires. En fait, la lecture est distrayante et facile, avec un amour des personnes cités, des films dont il s'inspire (et ne s'en cache pas, il n'y a qu'a regarder le cahier en fin d'album), mais qui au final m'a indifféré. Je pense que c'est la combinaison du dessin que je n'aime pas du tout, vraiment pas, et de l'histoire assez classique dans le genre pulp, avec des références qui ne sont pas les miennes. Au final, je reste clairement en-dehors de la BD que je ne pense pas mauvaise, mais dont le traitement et le sujet m'intéresse peu. Ma note n'est donc pas objective (la BD mériterait un 3* je pense) mais l'appréciation que j'en ai.
Bonne nuit les petits
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir… C’est la troisième fois que je croise Mau sur un récit aussi noir après les très bons Au revoir Monsieur et Achevé d'imprimer. Et bien avec ce « Bonne nuit les Petits », on est là encore dans un récit à l’atmosphère oppressante, très noir. Le récit est bâti sur l’entrecroisement de deux histoires, autour de deux personnages que tout semble opposer : Jeanne, une jeune femme qui se bat pour surnager au milieu de la mouise, et Fabrice, un jeune homme plein aux as et fêtard. Jeanne est une battante, pleine d’envies, qui positive toujours, alors qu’elle ne croise que des beaufs, des gros nazes, et que patrons et mecs ne cherchent qu’à l’exploiter et « se la faire ». Plus on tourne les pages et plus l’univers de Jeanne est noir, même si elle garde toujours l’espoir de s’en sortir, cumulant les petits boulots, les castings. Les passages où nous croisons Fabrice, dilettante dilapidant le fric de son père dans des fêtes où la drogue, l’alcool et les prostituées déconnectent de la réalité sont autant de moments contrastant avec la vie glauque de Jeanne. Si Mau développe une atmosphère de plus en plus étouffante, la chute – au moment de la rencontre de Jeanne et de Fabrice parvient à atteindre un degré supplémentaire en matière de noirceur, avec une chute pleine d’ironie et d’un humour très noir. Lenglet accompagne bien ce récit, avec un dessin lui aussi très noir, parsemé de quelques nuances de gris. J’espère que les scénarios de Mau ne sont pas trop inspirés de sa propre vie, car on a là quelque chose d’excessivement déprimant ! Mais j’ai encore une fois beaucoup aimé ma lecture, même si je place cet album légèrement en deçà des deux autres, cités plus hauts. Note réelle 3,5/5.
Elisabeth Bathory - La Comtesse sanglante
Je me suis à plusieurs reprises fait la remarque que plusieurs des reines évoquées dans cette collection n’avaient pas été si « sanglantes » que ça. Et voici une femme qui est connue pour l’avoir été – mais qui n’était pas reine… Le point positif de cet album – et pour tout dire le seul qui m’ait un tant soit peu satisfait – c’est le dessin de Pilipovic. Un beau rendu (et la colorisation de Fabris est, elle aussi, très agréable). Un trait réaliste et classique, dynamique, très plaisant donc. Il tombe par contre dans certains travers, avec des femmes qui sont toutes des bombasses à la poitrine opulente. Pas désagréable pour les yeux, mais ça fait un peu cliché. Et cela renforce aussi certains défauts du récit de Pécau, qui multiplie les scènes déshabillées, voire d’orgie, qui font un peu prétexte et n’apportent pas toujours quelque chose au récit. Erzsebet Bathory a déjà donné lieu à pas mal de bouquins, et de nombreuses séries BD (voir le thème dédié), et je dois dire que l’album de Pécau m’a franchement déçu. J’ai souvent trouvé que ça n’était qu’un assemblage d’anecdotes, de passages mal liés, et le personnage même d’Erzsebet/Elisabeth Bathory n’en sort pas ici très « éclairci ». Sa tante dans le premier tiers de l’album, un de ses oncles ambitieux et manipulateur ensuite l’éclipsent même parfois. Et la chute est un peu expédiée et brutale. Du coup, on survole un personnage et une famille sans trop en savoir plus au final – mise à part sa plastique. L’autre sanguinaire des Carpates, dont la légende a alimenté l’imagination de pas mal de monde depuis des siècles, est mal servie avec cet album.
La Vallée des Mutants
J’ai emprunté ces deux albums au hasard. Il faut dire qu’à défaut de sortir du lot, ils sortaient franchement des bacs où je les ai rencontrés, tant le format est vraiment très grand et surprenant (275 x 383 mm quand même) ! Un format qui a priori permet de mettre en valeur le dessinateur. Et c’est vrai que Di Filadoro au dessin et Amici aux couleurs ont du talent. J’ai juste trouvé un peu bizarre le rendu parfois, avec certaines parties des cases aux contours précis, d’autres plus floues, certains passages plus détaillés que d’autres. Je ne suis pas fan du mélange des styles (en particulier avec ces fantômes colorés qui tranchent par rapport au décor). Certaines planches tiennent plus de l’illustration que de la BD parfois. Si le dessin des personnages n’est pas forcément mon truc, l’aspect graphique est globalement bon. C’est plutôt l’intrigue qui m’a laissé sur ma faim. En effet, il y a des longueurs, et l’histoire n’est pas emballante. J’attendais plus du second tome, pour dynamiser l’histoire. Mais j’ai trouvé que ça restait ronronnant, assez – trop – basique, dans les dialogues et l’histoire elle-même, alors que certains passages sont plutôt obscurs. Original au niveau éditorial et graphique, mais décevant au niveau narratif.
The Witch and the Beast
2.5 Une série fantastique correcte sans plus. On retrouve le schéma classique d'un duo de héros qui combat les menaces fantastiques (principalement des sorcières, mais pas que), l'un est un homme mystérieux avec de l'expérience et l'autre est une femme qui veut se venger des sorcières qui ont détruit sa vie lorsqu'elle était jeune. On a donc droit à des arcs où les héros affrontent des méchants et j'ai souvent eu l'impression de retrouver des éléments de scénarios ou des scènes que j'avais déjà vus avant. Cela me dérangerait moins si j'avais trouvé les scénarios captivants, mais au mieux je trouvais que c'était sympa sans plus. Rien n'a vraiment retenu mon attention et j'ai lu une dizaine de tomes sans grande passion. Il faut dire que le scénario est parfois un peu confus, à moins que ça soit moi qui étais tellement peu passionné que j'oubliais facilement des détails. Le dessin est bon, mais comme c'est souvent le cas avec les mangas, les scènes de combats sont parfois un peu dures à suivre. Un autre manga fantastique avec des scènes de bastons qui ne renouvelle pas le genre.
Histoire de la mer
Je suis surpris de retrouver Matz au scénario de cet album, lui que j’imagine plus sur des polars ou des romans graphiques. Mais il s’en tire plutôt bien, sur quelque chose de différent, un documentaire ambitieux qui, sous couvert de nous présenter une « histoire de la mer », balaye assez large, en termes de thématiques, de chronologie et d’espaces. Histoire économique, politique, prise en compte des enjeux environnementaux, rappel des grandes explorations, des richesses, des sources d’inspirations, ainsi que quelques faits marquants ayant inspiré la littérature, on le voit, cet album est éclectique : c’est sa force et sa faiblesse, les chapitres s’enchainant sur des thèmes très variés, avec comme dénominateur commun la mer, qu’elle soit voie de transport, enjeu commercial, frontière, espace vierge à découvrir ou exploiter, que ce soit en surface ou dans ses grands fonds. C’est fourre-tout, parfois inégal, mais globalement très intéressant. Et très solidement documenté (l’album est publié en partenariat avec la Sorbonne, et la bibliographie finale est très abondante). En tout cas j’ai apprécié cette lecture, instructive, qui ouvre sur beaucoup de thématiques, et qui lie bien passé et présent, rappelant que dès l’origine, c’est de la mer que vient la vie sur Terre – et qu’il faudrait donc en prendre davantage soin… Le dessin et la colorisation sont classiques, plutôt lisibles et agréables (même si les visages ne sont pas toujours réussis). Au final, un album imposant, mais dont la lecture est assez rapide – et captivante.
Betty et Polo
Je me suis essayée à la lecture de cet album car, d'une part j'ai beaucoup d'affection pour les récits jeunesse et prend plaisir à en lire de temps en temps, et d'autre part car le style m'avait semblé être au premier abord dans la veine de Benjamin Renner (dont j'apprécie énormément le travail tant en bande dessinée qu'en animation). Bon, malheureusement, la comparaison avec les albums de Benjamin Renner ne va pas faire briller cet album-ci… Ce n'est pas mauvais, j'ai retrouvé dans cette histoire une prémisse intéressante, des idées fantaisistes et quelques répliques et tournures de phrases qui, normalement, auraient dû me plaire. Pourtant, j'avoue être restée… circonspecte, tout le long de ma lecture. En fait, selon moi, le problème vient surtout de l'humour. Qu'il s'agisse du rythme ne laissant pas toujours les moments comiques respirer ou pleinement s'installer, les expressions bien trop souvent neutre des personnages qui n'appuient pas les phrases et réactions comiques, ou même d'un mélange des deux, je ne sais pas. En tout cas, bien que je comprenais ou se trouvait la blague, je n'ai jamais vraiment ris ou souris, rien n'a réussi à accrocher pleinement mon attention. Peut-être suis-je trop dure ? Sans doute que je ne suis critique avec cet album que parce que je le compare avec tant d'autres passés avant lui et ayant réussi avec plus de talent et de prises de risques. En tout cas je n'ai pas cessé de me dire qu'il y a du bon là-dedans, que même si les gags n'ont pas fait mouche sur moi j'ai tout de même trouvé qu'il y avait deux/trois tournures de phrases bien trouvées, qu'il y avait de bonnes idées de péripéties loufoques aussi. Je déplore seulement le fait que le résultat soit, finalement, passable. Mais bon, comme dit au début, je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux œuvres de Renner dès l'ouverture de cet album et l'histoire ici présente souffre la comparaison. C'est trop mou, trop convenu, les moments comiques ou émotions ne sont pas assez appuyés, … Bref, je n'ai pas retrouvé la fantaisie et l'énergie auxquelles je m'attendais. Une bonne base ne fait pas tout, malheureusement. J'ai peur d'être trop sévère avec l'album. Je me suis ennuyée à la lecture, le rythme m'a semblé imparfait mais je reconnais que le fond reste bon. Bon, on va dire que je lui mets la moyenne. Peut-être l'histoire saura toucher davantage d'autres lecteur-ice-s. (Note réelle 2,5)
Le Dernier Écho de notre existence
Une courte série en deux tomes basée sur un pitch un peu convenu, mais qui surprend quand même par son traitement qui prend à rebrousse poil le lecteur en proposant un développement inattendu. En effet, la population apprend de bon matin par courrier qu'une météorite se dirige vers la Terre et qu'elle va éradiquer toute la planète de façon inéluctable. Là on s'attend au virage post apo à suivre, mais au contraire c'est à travers plusieurs personnages développés au fil des deux tomes qu'on va découvrir des personnes cherchant à "positiver" et "faire le bien" dans cette année singulière qu'ils vont traverser. Les travers de l'humanité ne sont pas évincés, loin de là, mais pour autant, ce qui fait aussi sa singularité et ses bons côtés sont mis en exergue pour une fois. Le dessin hyper réaliste est bon (réalisé d'après photos ?) et nous immerge pleinement dans cette ambiance surréaliste de fin du monde programmée.
Rojava
Rojava est une jeune tireuse d'élite kurde qui s'est engagée dans les brigades féminines YPJ pour lutter contre Daesh. Bien malgré elle, son talent et sa beauté attirent l'attention des médias, la propulsant au rang d'icône sur les réseaux sociaux alors qu'elle n'aspire qu'à combattre aux côtés des siennes pour défendre son pays et son peuple. Envoyée sur le front au sein d'une petite escouade, elle découvre la dure réalité du terrain : l'affrontement direct avec l'ennemi, mais aussi une lutte intérieure pour canaliser son ardeur juvénile et affirmer son engagement en faveur de l'émancipation des femmes. Malgré la gravité de son sujet, cette BD séduit par son graphisme et par la vitalité de ses personnages. Le dessin de Sébastien Morice est chaleureux, porté par un trait souple et dynamique, avec des visages expressifs qui rappellent parfois le comics ou l'animation. Les décors, qu'ils soient désertiques ou faits de villes en ruine, sont sublimés par un travail sur la lumière et la couleur qui leur donne vie, tout autant qu'aux personnages. Seule une certaine ressemblance entre les protagonistes, forcément toutes femmes kurdes brunes en uniforme, peut parfois nuire à la clarté du visuel. L'intrigue repose sur la rencontre d'un petit groupe de combattantes aux personnalités marquées : l'héroïne douée mais encore immature, la commandante autoritaire mais bienveillante, la blagueuse, la figure maternelle et cuisinière, ou encore la fillette rebelle et souriante qui déborde d'énergie. Leurs interactions et leur coordination au combat constituent le cœur du récit, tout en mettant en avant la thématique incontournable de l'émancipation des femmes, entre un ennemi qui les réduit en esclavage et des traditions kurdes encore fortement conservatrices. La dimension militaire est également prenante, entre exploration du terrain et description des affrontements. Sur ce point, difficile cependant de juger de la crédibilité : voir trois ou quatre combattantes tenir tête à des dizaines de djihadistes fait parfois penser à un film hollywoodien où seules les balles des héros atteignent leur cible. C'est presque une ode au combat, comme des enfants qui jouent à la guerre des gentils contre les méchants. Et d'ailleurs la présence de la fillette, aussi attachante soit-elle, surprend dans ce contexte violent... mais je n'en dirai pas plus sur la conclusion du premier tome. En définitive, ce mélange entre volonté de réalisme sur la condition des femmes et mise en scène spectaculaire d'une guerre où une poignée de justes triomphent d'une horde de méchants laisse une impression mitigée même si globalement positive. J'ai beaucoup apprécié le graphisme et les personnages, et l'action m'a happé, mais je reste dubitatif quant au réalisme global et au message de fond. Il me faudra lire le second tome pour affiner mon jugement.
Filandreux
Simon Hureau est un auteur qui m’intéresse et a déjà produit pas mal d’albums qui m’ont plu, assez originaux, tout en restant finalement assez simples. Cet album, qui reprend des choses que l’auteur avait publié en auto-édition. C’est donc quelque chose de relativement ancien. C’est un recueil d’histoire courtes, sans gaufrier, avec un personnage qui monopolise quasiment toutes les images, et dont les monologues – rares sont les échanges avec d’autres protagonistes – envahissent l’espace. C’est en effet parfois très bavard, comme notre vieillard, qui semble avoir encore une petite réserve d’énergie à dépenser. Il le fait en vociférant, en râlant, en invectivant passants ou même l’humanité. Notre vieillard peut s’avérer retors, faisant un croque-en-jambe à un passant, mais aussi attendrissant. Mais c’est quand même sa misanthropie qui domine. Le dessin est simple, mais agréable. Sans prétention, cet album est sympathique, même si Hureau a fait plus captivant ailleurs.