Les derniers avis (247 avis)

Couverture de la série P.T.S.D.
P.T.S.D.

P.T.S.D. (ou Stress Post-Traumatique chez nous), c'est le terme pour désigner le comportement anxieux et les troubles psychiques qui naissent après un événement extrêmement traumatisant. Comme on peut s'y attendre avec un pareil titre et une telle couverture, il sera ici question du syndrôme post-traumatique d'une ancienne soldate revenue de la guerre et ne parvenant toujours pas à passer à autre chose. Le pays dans lequel nous nous trouvons n'est pas mentionné, pas plus que la guerre et ses enjeux, au fond on s'en fiche : le sujet de l'album est le syndrome post-traumatique en lui-même. Pas la peine de nous préciser en détail le passé pour comprendre les enjeux ici, les soldat-e-s survivant-e-s qui se sont battu-e-s pour leur pays sont aujourd'hui laissé-e-s à l'abandon à même la rue, sans le moindre soutien de l'état. Livré-e-s à leur sort, réduit-e-s à vivre sous le joug des gangs pour espérer obtenir le moindre réconfort sous la forme de médicaments et de drogues, les vétérans souffrent et meurent en silence. Parmi elleux nous suivons principalement Jun, une ancienne snipeuse ayant perdu toute son escouade ainsi que son œil droit à la fin de la guerre. Comme tous-tes les autres vétérans elle vit à même la rue, comme tous-tes les autres vétérans elle préfère se shooter aux médicaments plutôt que de revivre sobre ses cauchemars, mais contrairement à la plupart des autres vétérans elle s'est pleinement isolée des autres. Pas d'appartenance à un groupe, pas le moindre soutien émotionnel, Jun vit parfaitement seule. L'histoire sera donc celle de son évolution, du changement de son rapport avec les autres (en bien comme en mal), d'une tentative d'aller de l'avant, de sortir enfin de la guerre et de, on l'espère, pouvoir enfin déposer les armes. Mais pour ça il faudrait encore que Jun le réalise avant qu'il ne soit trop tard... L'oeuvre est violente, pas mal de scènes d'actions, pas mal de scènes de morts rapides et cruelles, une histoire de vendetta, des guerres de gangs, ... l'album donne vraiment l'impression d'un film d'action hong-kongais restranscrit en bande-dessinée (et, d'après les informations de fin d'album, cela faisait effectivement partie des influences/références pour l'album). Le travail graphique de Singelin est intéressant, sa grande ville aux gratte-ciels gigantesques, aux marchés collorés et pleins de foule et aux petites ruelles froides, sales et parfois mal-famées est vivante. On croit à la vie de cette ville, à son découpage des quartiers, à la séparation des rues "civiles" et des rues où vivent les abandonné-e-s, celleux qui vont finir par s'entretuer. Le contraste entre les couleurs sales et ternes et les couleurs chaudes et vives pour signaler l'évolution de la perception de Jun est intéressant. L'action est fluide et lisible, le monde et ses personnages sont à la fois mignons et sales, empathiques et cruels, en bref l'histoire est simple mais humaine. Un album intéressant, classique mine de rien dans sa construction narrative mais rondement mené et très agréable à lire. (Note réelle 3,5)

15/11/2025 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Carnets de Stamford Hawksmoor
Les Carnets de Stamford Hawksmoor

Dire que j’attendais « Les Carnets de Stamford Hawksmoor » avec impatience est un doux euphémisme. J’adore la série mère Grandville, et de manière générale toutes les œuvres de Bryan Talbot. J’avais d’ailleurs longuement interviewé l’auteur à Angoulême en janvier 2024, et découvert la centaine de planches alors réalisées, sur sa tablette… presque 2 ans plus tard, je mets enfin les mains sur l’album, fébrilement, ayant peur d’être déçu, de trop en attendre. Et bien non, ouf. Je précise tout d’abord une chose importante : il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu Grandville pour lire et apprécier cette préquelle. L’histoire est complètement indépendante, et propose une enquête « à la Sherlock » absolument passionnante… les références au personnage de Conan Doyle abondent, à commencer par le nom du protagoniste (Stamford apparait dans le premier roman, « Une étude en rouge »). L’enquête est bien construite et parfaitement narrée, même si sa complexité nécessite une lecture attentive. Comme c’est souvent le cas, Bryan Talbot parsème son récit de parallèles et réflexions sur notre société… les allusions à la catastrophe « Brexit » sont évidentes, mais l’auteur en profite également pour parler de la montée de l’extrême droite et du nationalisme dans le monde, ou encore des déboulonnages de statues liées à l'esclavage, par exemple. La mise en image est magnifique. La représentation brumeuse du Londres victorien est des plus réussies, notamment grâce aux superbes couleurs aquarelles sépia, pour un rendu vintage. Les personnages animaliers sont toujours aussi réussis, ainsi que les fiacres Hansom et les costumes d’époque. Voilà, une enquête classique, certes, et parfois difficile à suivre, mais je me suis régalé, et je me prends à rêver d’une suite (même ce n’est pas du tout d’actualité). Un coup de cœur !

15/11/2025 (modifier)
Couverture de la série From Hell
From Hell

Voilà plus d’un siècle que l’identité du mystérieux Jack l’Éventreur nourrit tous les fantasmes. En février 2025, un détective amateur affirmait avoir enfin percé le secret grâce à des analyses ADN réalisées sur le châle porté par Catherine Eddowes, l’une des victimes. Selon lui, le meurtrier serait Aaron Kosminski, un immigrant juif venu de Pologne, barbier de son état et déjà suspecté à l’époque. Une conclusion qui, évidemment, a depuis été largement contestée… C’est dans ce contexte que je me suis plongé dans From Hell d’Alan Moore, un véritable monument. Alan Moore y propose, avec une précision quasi chirurgicale, sa propre lecture de la légende, appuyée sur un important travail d’enquête et de documentation. Comme l’ont souligné de nombreux lecteurs avant moi, il faut d’abord saluer l’ampleur colossale de ses recherches : chacune des scènes du récit repose sur des sources minutieusement référencées. Une annexe d’une quarantaine de pages détaille ainsi, chapitre après chapitre, les ouvrages et documents sur lesquels s’appuie sa théorie. À cela s’ajoute une reconstitution impressionnante du Londres victorien, en particulier de ses bâtiments religieux — le deuxième chapitre, d’une trentaine de pages, y est entièrement consacré. Ce travail titanesque engendre toutefois quelques lourdeurs et un rythme parfois lent. Mais l’ensemble reste passionnant et m’a donné envie de creuser davantage le mythe de Jack l’Éventreur et les multiples hypothèses autour de son identité. Ayant vu et apprécié l’adaptation cinématographique avant de lire la bande dessinée, je réalise maintenant que le film fait bien pâle figure face à l’œuvre d’Alan Moore. Je regrette cependant que la partie graphique ne soit pas à la hauteur de la qualité du scénario. Dans l’intégrale en noir et blanc que j’ai lue, le trait m’a semblé souvent approximatif, parfois même bâclé. Il m’est arrivé de revenir plusieurs fois en arrière, peinant à distinguer certains éléments du décor ou à différencier les personnages. Pour moi, une bande dessinée culte doit allier un récit original et prenant à un dessin agréable à l’œil — notion certes très subjective. Ici, l’aspect visuel m’empêche d’attribuer la note maximale, même si l’œuvre mérite clairement son statut tant elle marque ses lecteurs. Un très beau coup de cœur malgré tout. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 10/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 6/10 NOTE GLOBALE : 16/20

15/11/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Avatar - Aux frontières de Pandora
Avatar - Aux frontières de Pandora

Et hop ! Encore un Avatar ! plutôt déçu par les derniers albums de la production qui gravite autour de la franchise, c'est un peu à reculons que je suis rentré dans ma lecture. Mais contre toute attente, j'ai trouvé celui-ci beaucoup plus intéressant que les précédents. Si le dessin de Gabriel Guzman m'a un peu surpris au début (comparé aux derniers albums lus et illustrés par d'autres auteurs), j'ai trouvé qu'il était plutôt efficace pour représenter toute la richesse et la diversité de ce petit monde de Pandora. Toute l'intrigue va se focaliser sur la quête initiatique que va vivre So'lek, le seul na'avi survivant de sa tribu après la première grande guerre perdue par les na'avis. Evoluant au fil des ans de tribu en tribu, il va acquérir les savoir-faire spécifiques à chacune et apprendre de l'univers dans lequel il évolue... Jusqu'à sa nouvelle rencontre avec l'espèce humaine... Beaucoup moins simpliste et dénué de fond que mes autres lectures autour d'Avatar, voilà un album qui devrait plaire et ravir les amateurs de cet univers.

15/11/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
Couverture de la série Une toute petite conversation
Une toute petite conversation

Moi qui avait été plus qu'agréablement surpris par le premier album qu'avaient réalisé nos deux mêmes autrices, j'avoue m'être passablement ennuyé avec leur deuxième production. C'est tout d'abord les émotions qu'elles avaient admirablement réussi à faire passer dans Les Fleurs aussi ont une saison qui m'avait touché. Cette façon d'amener, de parler et de traverser 3 deuils successifs m'avait impressionné. Que ce soit par la narration ou le dessin, tout sonnait juste et touchait au coeur. Cette fois, ce récit sur les relations amoureuses et la parentalité de ce couple, Camille et Sébastien, m'a paru bien fade et quelconque en comparaison. Même le dessin de Cécile Poree que j'avais énormément apprécié, m'est apparu moins efficace. Bref, on est loin de leur premier album qui sonnait si juste et j'ai pris sur moi pour finir ma lecture.

15/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Ether (Chaize)
Ether (Chaize)

Comme à leur habitude, les éditions 2024 (aujourd’hui 2042) ont réalisé un très beau travail éditorial, et le très grand format met très bien en valeur l’esthétique proposée par Étienne Chaize, qui développe une œuvre singulière, originale en tous points. Mais ici, je suis resté un chouia sur ma faim. Le long périple des rescapés d’Ur traine un peu trop, l’histoire manque d’un quelque chose qui la ferait basculer vers une épopée extraordinaire. Pourtant, il y a de la poésie, et la narration (le texte est uniquement placé en bas d’immenses planches – certaines étant muettes) semble nous pousser vers un récit quasi biblique, comme une revisite des errances des Hébreux. L’aspect graphique m’a lui aussi un peu laissé sur ma faim. En effet, je n’ai pas trouvé heureux ici le procédé consistant à placer les personnages dessinés dans des décors immenses aux airs de photos retravaillées. C’est original, et ça dégage une certaine poésie, mais le rendu m’a laissé de côté.

15/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série The Promised Neverland
The Promised Neverland

Excellente série aux limites de la vraisemblance tant tout le monde est positif sauf Ray, alors que les enfants connaissent enfin la vérité terrifiante dans laquelle ils vivent ! Mais c'est peut-être un plus, en faire une série pour très jeunes et pour ceux qui souhaiteraient retrouver un optimisme auroral. Originalités ! Les monstres n'ont guère le choix d'agir autrement, et contraignent "maman", un personnage plein d'ambiguïté bien humaine. Emma, pas la plus brillante au départ, se montre finalement la clé, à la fin. L'orphelinat n'est pas ce qu'il semble être ? Le monde non plus. L'intelligence est le cœur du récit, inégalement distribuée, c'est cependant en réfléchissant tous ensemble que nos héros progressent. Si on se demande quoi offrir à des enfants éveillés, je pense cette série tombant à point nommée.

15/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Vive la Gaule
Vive la Gaule

Cet album est une petite curiosité, qui a attiré mon attention parce que tout ce que fais Gotlib m’intéresse a priori. La pagination est faible, c’est vite lu. L’album accompagnait initialement la sortie d’un disque de Gotainer (les paroles de ses chansons accompagnent chacun des chapitres, sensés présenter une des qualités des « Gaulois »). Quant à Uderzo, outre donner les droits d’utiliser logos et personnages des célèbres Gaulois – et enrichir le catalogue de sa maison d’édition Albert René, il est peu présent, uniquement avec Astérix et Obélix qui commentent, en petit, ce que Gotlib a développé au-dessus dans ses histoires courtes. Histoires qui se déroulent dans un cadre contemporain, illustrant les Gaulois d’aujourd’hui. Disons-le tout de suite, l’album n’est pas courant, mais il n’est pas non plus indispensable. Le principal intérêt – le seul quasiment à mes yeux – c’est de découvrir un petit travail méconnu de Gotlib. Son dessin est toujours excellent, juste ce qu’il faut de caricature pour agiter les zygomatiques. Ces petites histoires sont inégales, mais la lecture – très rapide au demeurant – est plutôt agréable. Une curiosité amusante, sans plus. Mais je suis un incorrigible complétiste de Gotlib ! Note réelle 2,5/5.

15/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 3/5
Couverture de la série Ibicus
Ibicus

Les dessins sont par moments baveux mais malgré tout esthétiques, et ils expriment la déliquescence fascinante de la société et du personnage. Je pense et souhaite que le roman sorte de l'oubli. La déformation des corps exprime ce que les malheureux doivent subir pour survivre, notamment notre héros qui fait tout pour survivre, s'enrichir et s'enfuir à l'Ouest, pour plus de liberté ! Un zéro en moral, en sentiment, en tout, ne retient pas la sympathie, comme cependant, nul ne mérite d'être broyé par l'Histoire, on espère qu'il parviendra à se sauver. Les péripéties valent pour elles-mêmes et pour leur léger suspens. A lire, peut se relire mais ce n'est certainement pas nécessaire.

15/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Cas David Zimmerman
Le Cas David Zimmerman

Toutes les BD de Lucas Harari que j’ai lues (je ne sais pas trop ce qu’Arthur – son frère ? – a ajouté ici au scénario) ont un point commun : il installe une ambiance fantastique à la fois douce et angoissante, une gêne, quelque chose d’indéfinissable qui attire et hypnotise quelque peu. C’est encore le cas ici, même si l’intrigue est un peu plus directe et joue moins sur ce que l’imagination du lecteur peut ajouter à ce qu’il voit. L’histoire est intéressante et originale, une fois acceptée le principe du changement de corps entre individus. Je regrette juste quelques longueurs ou sautes de rythme. Mais globalement j’ai bien aimé cette histoire, qui trouble les identités des protagonistes (identités civiles et sexuelles), qui pose aussi la question des relations familiales : est-on prêt à accepter que celui ou celle qu’on a connu.e ait changé de corps, voire de sexe ? Le dessin d’Harari est, comme à son habitude, assez froid et statique (ceci étant renforcé » par la colorisation), mais je l’aime bien lui aussi. Une lecture intrigante. Note réelle 3,5/5.

15/11/2025 (modifier)