Les derniers avis (353 avis)

Couverture de la série Quiproquos
Quiproquos

J'aime beaucoup l'humour absurde, les blagues à froid et les répliques bien cons, bref je suis friande de ce genre de production. Ici c'est bon, j'avoue avoir a minima souri, mais je suis quand-même déçue. Je suis souvent déçue dans mes avis, ça va finir par devenir mon running gag officiel sur le site, mais ici ma déception ne vient pas d'attente trop grandes ou d'une lecture d'une traite qui auraient pu tuer l'humour, non ma déception vient du fait que j'ai déjà lu la plupart de ces gags dans d'autres formats auparavant sur le net. Le gag sur "les filles chaudes et désespérée de ta région" en est le plus gros exemple, j'ai littéralement reposé l'album pour le comparer avec une version antérieure que je connaissais et que je trouve bien mieux rythmée et impactante. Pas un mal absolu, les gags sont standards, déjà faits auparavant, mais pas nécessairement mauvais. J'en ai découvert certains qui, même s'ils reposent eux aussi sur la même rythmique de cassure d'attente, ont réussi à me faire rire. Bref, pas excellent mais pas déplaisant.

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Trois Mousquetaires (Rochier/Erre)
Les Trois Mousquetaires (Rochier/Erre)

Bon, qu'ajouter de plus ? Pour tout dire je m'attendais déjà à ce que le résultat ne soit pas reluisant, de par les avis me précédant et les quelques pages d'extraits ne me faisant pas miroiter un travail humoristique de grande qualité. Pourtant, je vous prie de me croire, j'ai tout de même lancé ma lecture en mettant tout a priori de côté pour laisser toute sa chance à ce diptyque - sait-on jamais, on peut toujours être agréablement surprise. Bon, rentrons dans le vif du sujet : je n'ai pas trouvé ça drôle. Il y a des bases propices à un récit humoristique a minima entrainant, j'avoue que certaines pages sont parvenues à me faire sourire (principalement parce que j'imaginais une chute mieux amenée pour mieux faire marcher la chose), mais rien n'y fait : ça n'est pas drôle. C'est poussif, réchauffé, mal-amené aussi parfois, les personnages sont caricaturaux au possible sans pour autant posséder ce je ne sais quoi d'attachant (si ce n'est le duo d'antagonistes), ... Bref, encore une fois : ça n'est pas la rigolade. Avec Fabrice Erre au dessin et la réécriture parodique d'une figure héroïque clichée en diptyque j'ai évidemment pensé à Z comme don Diego, BD qui m'avait fait bien rigoler à sa sortie, mais à part la forme tout les oppose : pas d'intrigue filée ici pour lier les gags, tout s'enchaîne à la volée (et on espère que vous connaissez un minimum le roman de base ou l'une de ses adaptations pour pouvoir resituer deux/trois trucs parce que sinon bonjour), ... Bref c'est décousu, étrangement rythmé, plat, en un mot comme en cent : c'est pas très très la rigolade, mes p'tits potes. Bref, pas la peine de s'acharner, je fais sonner la chose plus terrible qu'elle ne l'est réellement, la série reste lisible, pas nécessairement insultante (si ce n'est Porthos qui n'est réduit qu'à des gags de gros et le fait que le language faussement jeune m'a donné envie de lâcher des "how do you do, fellow kids" toutes les deux pages), la production finale est en fait surtout assez anecdotique. Vu la publicité qui lui est faite à chaque fin d'album il semblerait que cette courte série n'existe que pour promouvoir l'adaptation de 2023, la nature "simple produit publicitaire de commande" explique peut-être sa platitude (même si je loue la volonté d'informer et de remettre légèrement en contexte le récit d'origine à chaque fin de tome).

23/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Monsieur Bonhomme
Monsieur Bonhomme

Je ne connaissais absolument pas ce personnage de Wasterlain avant de tomber sur cette série en bouquinerie. Monsieur Bonhomme est apparu dans les pages du journal Tintin, d'abord en 1972 dans une histoire où il n'était pas encore musicien mais "marchand de vacances". La majorité des récits ont ensuite été publiés en 1973 et 1974 (une autre histoire sera réalisée bien plus tard, dans les années 80, mais ne sera jamais éditée en album). Il s'agit d'une série inclassable, naviguant tour à tour entre le conte fantastique, l'humour, la science-fiction voire même l'aventure-action exotique comme on en retrouvera plus tard chez Jeannette Pointu. Leur point commun réside dans ce héros débonnaire, d'abord assez neutre, qui évolue rapidement vers une figure d'artiste musicien légèrement hippie, ainsi que dans une tendance récurrente à le confronter à l'absurdité de la société humaine. En ce sens, Monsieur Bonhomme s'adresse autant aux enfants, avec des histoires simples et amusantes, qu'aux adultes, grâce à un humour discret, une atmosphère poétique et un léger fond de satire sociale. Le dessin est un peu guindé dans les toutes premières histoires, lorsque Monsieur Bonhomme est encore très lisse et coiffé court. Le style personnel de Wasterlain s'impose toutefois rapidement, au fur et à mesure que les cheveux de Bonhomme s'allongent et que le personnage adopte une allure nettement plus cool. J'ai apprécié ces histoires courtes et variées, ainsi que leur ambiance très marquée années 70. Le mélange des tons et la diversité des genres évitent toute lassitude et suscitent même une certaine curiosité quant à la direction que prendra chaque nouveau récit. Les intrigues restent toutefois assez simples, parfois un peu trop enfantines pour m'embarquer pleinement en tant que lecteur adulte, mais cela n'empêche pas cette lecture d'être une jolie découverte.

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Stern
Stern

Stern propose un western décalé, subtilement loufoque, qui ne cherche jamais à cocher mécaniquement toutes les cases du genre. Le récit avance à hauteur d’homme, porté par un héros profondément attachant, dont le destin semble s’acharner avec une ironie presque fataliste. Cette dureté permanente du contexte n’empêche jamais l’empathie : la série reste touchante, sincère. L’écriture se distingue par une grande humanité. Les enquêtes servent surtout de prétexte à explorer des trajectoires de vie, des regrets, des zones d’ombre, dans une Amérique rude où chacun tente de survivre avec ses failles. La galerie de personnages est particulièrement soignée, tous traités avec finesse, et la diversité des lieux d’un tome à l’autre renouvelle efficacement l’intérêt sans casser la cohérence de l’ensemble. Graphiquement, le dessin est très expressif, lisible et précis, sans démonstration inutile. Le choix de couleurs relativement soutenues pour un western apporte une identité visuelle forte et participe au ton singulier de la série. L’ensemble se lit avec un réel plaisir, dans un équilibre maîtrisé entre légèreté, gravité et intimisme.

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Danser avec le vent
Danser avec le vent

Il y a des incohérences dans mes réactions à cet album, en fait je n’arrive pas à avoir un avis, alors j’écris pour essayer d’en trouver un. Lorsque l’on ouvre un Lepage et que l’on a déjà lu l’auteur on sait globalement ce que l’on va trouver, une descente dans son quotidien de voyageur aventurier sans l’être, à la fois témoin et passeur d’un environnement dans lequel nous ne nous sentons pas légitimes d’aller. Cette fois ci c’est un retour ce qui détonne d’autant plus comment se renouveler ? que va-t-on voir de plus ou de moins ? Graphiquement, l’auteur murit, les illustrations sont maintenant des exercices de style tout à fait sublimes et je trouve un jeu entre les versions croquis et les versions travaillées au sein de la narration pour nous offrir des pauses et des moments de méditation. L’humain trouve dans ce récit toute sa place, et le témoignage sur ce que l’on ne doit pas communiquer pour ne pas sensibiliser le « grand public » à des choses pourtant nécessaires qui pourraient le heurter me parait un modèle de narration journalistique sans ligne éditoriale politique venant nous dire ce qu’il est bon ou mal de penser : Merci ! Tout ceci bien sûr très positif, oui mais que c’est lent, je ne me suis pas attaché aux personnages tant ils paraissent fugaces, trop étroitement décrit pour se les approprier et partager en quelques sorte le vécu. Il y a une frustration évidente à partager des moments dans l’intimité de Lepage sans pouvoir agir ou exister dans le sens où nous aurions un mot une attitude pour faire raisonner le moment selon notre sensibilité. La limite du récit de voyage se situe dans cette faille : l’auteur a été suffisamment subtil et sensible pour nous faire partager des moments de grâce et pourtant nous ne les avons pas vécu car tout ceci n’est qu’un récit tiers sur lequel nous n’avons pas prise et sur lequel nous sommes désespérément passifs. Cette conscience de notre incapacité à être actif dans l’aventure donne au lecteur une frustration évidente, non que nous aurions fait mieux, mais nous aurions fait nos propres erreurs et appris sur nous même ce que ce témoignage ne nous permet pas de faire… Je ne suis pour ma part pas certain qu’il y ait de la connerie à enlever aux uns où aux autres, elle fait partie de nous et permet à la vie d’être un apprentissage permanent, ce livre ne nous apprend pas grand-chose, il nous fait partager du vécu, un cheminement et comme toutes les sagesses de l’histoire le disent l’important n’est pas la destination mais le chemin. Apprenons de ce chemin et prenons ce qui en est bon pour nous, peu importe ce qui est une limite, une frustration !

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Seul le silence
Seul le silence

Adaptation d'un roman, cette version BD propose un polar solide, bien construit, qui mise davantage sur la durée et l’atmosphère que sur l’esbroufe. L’intrigue est efficace, lisible, et bénéficie d’un étalement temporel bien géré, avec des ellipses pertinentes qui renforcent le poids du traumatisme et l’obsession du héros. Sans prétendre au statut d’œuvre majeure, le scénario tient parfaitement ses promesses. Les personnages sont crédibles et attachants, inscrits dans un contexte historique et social cohérent. Les thèmes périphériques aux meurtres — mémoire, culpabilité, violence diffuse de l’Amérique rurale — sont traités avec sérieux et apportent de l’épaisseur au récit, sans parasiter la trame principale. Graphiquement, un travail précis et maîtrisé. Le dessin reste sobre, lisible, au service de la narration, et les couleurs évoquent efficacement une Amérique campagnarde, poussiéreuse et mélancolique. L’ensemble fonctionne bien et installe une ambiance durablement sombre, sans excès de démonstration.

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Roi Ours
Roi Ours

Visuellement, l’album s’impose immédiatement : un dessin très rond, séduisant, d’une grande lisibilité, qui installe avec naturel une ambiance de conte. Cette douceur graphique contraste fortement avec un propos souvent âpre. Le récit avance comme une fable, simple en surface, mais traversée par une violence sociale et rituelle qui renvoie à quelque chose de profondément humain, et parfois tristement crédible. Le fond est solide et maîtrisé. La vengeance y est montrée pour ce qu’elle est : un mécanisme stérile, destructeur, incapable de produire autre chose que de nouvelles souffrances. La métaphore animale fonctionne pleinement : les humains agissent comme des bêtes, tandis que les animaux incarnent une forme d’humanité plus juste, plus empathique. Le thème de la famille est également central, posé sans lourdeur : celle du sang face à celle du choix, de l’acceptation et de la protection. La seule réserve tient à son positionnement. Trop dur et cru pour un jeune public, mais formellement et narrativement très proche du conte, l’album occupe une zone volontairement floue. Cette ambiguïté est intéressante et assumée, mais peut désarçonner certains lecteurs. Elle participe néanmoins à l’identité singulière de l’ouvrage. 4.5/5

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Quelques Mois à l'Amélie
Quelques Mois à l'Amélie

Le récit se lit sans déplaisir et propose une introspection honnête autour d’un écrivain en perte de repères, marqué par le deuil et l’épuisement créatif. Suivre ce personnage errant, tant géographiquement qu’intérieurement, fonctionne par moments : certains thèmes résonnent juste et l’observation de cette dérive douce a quelque chose de sincère et d’assez humain. En revanche, l’ensemble reste déroutant dans sa construction. La mise en abyme, présente mais jamais pleinement assumée ni menée jusqu’au bout, donne l’impression d’un propos qui hésite en permanence. Le récit avance pourtant avec son héros, laisse espérer un point d’aboutissement, une bascule ou une clarification… qui ne vient finalement pas. La conclusion, volontairement ouverte, renforce ce sentiment d’inachèvement plutôt que de contemplation maîtrisée. Graphiquement, le trait rétro de Jean-Claude Denis s’accorde avec l’ambiance mélancolique, mais reste très statique. Il manque ici un peu de dynamisme ou de tension visuelle pour soutenir un scénario déjà peu directif. Au final, l’album propose une parenthèse introspective agréable mais peine à s’imposer comme une œuvre marquante, laissant surtout l’impression d’un cheminement interrompu plutôt que pleinement abouti.

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Muchacho
Muchacho

Récit solide et nuancé sur la révolution nicaraguayenne, Muchacho adopte clairement la forme d’un carnet de voyage révolutionnaire. La romanisation du contexte historique fonctionne bien : les clivages sociaux et politiques sont lisibles, incarnés, et les personnages dégagent une réelle humanité. Sans idéaliser naïvement la révolution, l’album parvient à en transmettre l’élan, presque séduisant, tout en laissant affleurer sa dureté latente. La première partie est la plus convaincante dans son articulation entre découverte politique, immersion sociale et regard extérieur du protagoniste. La seconde ouvre vers des thématiques plus intimes et spirituelles, en marge du strict cadre révolutionnaire. L’élargissement n’est pas incohérent et enrichit le portrait du personnage, mais n’apporte pas un gain narratif équivalent à la force du cœur politique du récit. La dimension religieuse et sa représentation graphique constituent un axe particulièrement pertinent, à la fois symbolique et charnel. Le dessin d’Emmanuel Lepage est très expressif, chargé de matière et d’atmosphère, au service du ressenti plus que de la lisibilité stricte. On peut parfois confondre certains personnages, mais l’immersion visuelle est telle que cela n’entrave pas réellement l’expérience de lecture.

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Mattéo
Mattéo

Mattéo est une œuvre dense et exigeante, qui traverse près de quarante ans d’histoire européenne sans jamais s’appesantir inutilement. Le récit avance vite, parfois brutalement, à l’image d’un monde où tout bascule tous les dix ans. Cette accélération permanente sert le propos : le lecteur ressent la perte de repères, les glissements idéologiques et les fractures intimes d’une époque qui a profondément marqué l’Occident. Le scénario ne cherche pas la démonstration ni la relecture spectaculaire de l’Histoire. Il fonctionne plutôt comme une introspection historique, portée par des personnages crédibles et attachants, souvent dépassés par les événements. La richesse du contexte et la multiplicité des enjeux peuvent parfois désorienter, mais c’est aussi ce qui donne à l’ensemble sa profondeur. C’est clairement une lecture qui gagne à être revisitée avec le temps et une certaine maturité. Graphiquement, le dessin est élégant, réaliste sans rigidité, avec une identité forte qui évoque un vieux film d’époque. Les ambiances, les décors et les visages participent pleinement à cette fresque historique contemplative, sans jamais tomber dans la caricature ou l’emphase.

23/12/2025 (modifier)