Pas mieux que Gaston, vous pouvez passer votre chemin.
Cette trilogie m’attirait bien, j’aime beaucoup le personnage de Catwoman et je trouve les couvertures plutôt réussies mais j’ai rapidement déchanté sur le contenu.
Il faut dire que je suis un peu largué chronologiquement dans la carrière de notre héroïne mais ici j’ai pointé un absent de taille : la ville de Gotham.
Ce détail mine de rien va faire pas mal de différence dans le ressenti, comme l’explication de cette virée, en gros notre héroïne a quitté Batman pour son bien car ce dernier est moins bon dans son job si il est heureux.
On découvre donc une Sélina un peu dépressive au début mais qui aura vite à faire tant les ennuis vont rapidement lui tomber dessus. Au programme, nouvelle organisation avec nouveau méchant et en parallèle nouveaux amis, avec petit instant flash-back familial autour de sa sœur.
L’idée est louable, l’héroïne se reconstruit mais ce n’est vraiment pas bien palpitant dans les péripéties ou relations. Je n’ai trouvé d’intérêt qu’au dernier tome, les 2ers m’ont assez vite ennuyé. Il est de même pour les parties graphiques, je n’ai rien retenu avant l’intervention de Andolfo Mirka (début du 3eme tome), puis d’enfin trouver quelque chose à celle de Joëlle Jones notamment sur ses doubles pages.
Dispensable.
La couleur tout d abord, le dessin ensuite, le récit enfin, c'est dans cet ordre que j'ai découvert Azur asphalte de Sylvain Bordesoules. On sent vraiment le sud, le vent, le soleil, rien qu'à regarder la couverture on est déjà dans l'histoire. Manque le lien entre ces deux femmes, que l'on va découvrir au fur et à mesure du récit...Leur quotidien qui n a rien d'original, tiens ça ressemble étrangement au notre ... c est à la fois beau, les illustrations notamment les pleines pages sont magnifiques, et émouvant...est ce que la vie est plus facile sous le soleil ?
Tiens, voilà une BD curieuse, sans mauvais jeu de mots.
L'utilisation de la 3D se justifie par la richesse visuelle de l'album, entre la flore sous-marine, les décors très inventifs et la mise en scène plutôt recherchée. Le style est assez naïf, mais plutôt efficace, on discerne bien les expressions de Jim à travers le casque de son scaphandre. L'histoire est simple, mais pleine de vie, on ne s'ennuie pas même si la lecture est très courte lorsqu'on est un adulte. c'en est même un peu frustrant.
Sympa, mais sans plus.
La servante est étonnante, à l'écoute de son patron, certes, mais aussi bien de toute autre personne se confiant à elle. Quel contraste avec l'aristocrate et tant d'autres seulement centrés sur leur personne ! C'est je pense cette ouverture à l'autre qui la prédispose à l'ailleurs, savoir aller en Amérique. Elle se fait payer le passage par la mère de l'aristocrate, qui finit par comprendre qu'elle le lui doit bien, sans parler du fait qu'elle n'apprécie guère l'influence que prend une servante. Le happy end est permis car pas tiré par les cheveux, et le vent de l'Amérique des grandes plaines d'Amérique fait du bien, après le brouillard et la presque société de caste anglaise !
Le dessin et la couleur sont à la hauteur, et le mieux que je puisse en dire est qu'ils savent retranscrire la beauté intérieure de la servante. Les contraintes sociales sont aussi bien rendues. Et quel sourire final de notre héroïne en Amérique !
Souvent, je trouve que des BD arborent inutilement crasse et poussière. En plus, je dois dire que je n'aime pas trop la grisaille... Mais ici, cela fait ressentir l'environnement et la guerre, et à la réflexion, s'imposait. Les humains, pour survivre à ce traitement, prouvent leur force, à l'image du héros défenseur des villes… Héros, oui, et quel héros, qui cogite et qui se bat, solitaire car venu seul, mais solidaire, qui agrège autour de lui ! En apprenant à se battre autrement, il réforme peuple et élites. Les personnages secondaires ne sont pas de simples faire valoir. Le discours sur la guerre n'est pas naïf, et ça change… Ni soif de gloire inclinant à la guerre, ni pacifisme à la soumission, que fait-il ? En bon Chinois, du juste milieu. Cette BD donne un aperçu du passé de la Chine sans l'immobilisme de tant de récits historiques. Un héros se détache sans écraser le reste, mais plutôt avec le désir d'en apprendre davantage. Une perle… grise !
Aussitôt lu, aussitôt oublié !
Je ne pense pas qu ce recueil d'histoires courtes me laissera un grand souvenir. Ça se lit viiiiiite.
En plus la conclusion des histoires est datée.
L'élégance du dessin est un vrai point positif (belle couverture...) mais je n'ai pas aimé l'angle par lequel l'auteur aborde la nudité. C'est très chaste. Je préfère la provocation d'un Manara.
Little ego souffre d'ailleurs de la comparaison avec Gulliveriana, autre voyage érotique au pays des rêves, qui est pour le coup un vrai chef d'oeuvre avec des planches iconiques.
Un trois très généreux.
Dès les premières pages de Colorado Train, l’ambiance est lourde, presque poisseuse : on est dans une petite ville minière du Colorado des années 90, avec des ados paumés, des vies brisées, de la misère sociale. L’intrigue : une disparition qui vire à l’horreur, monte progressivement en tension, et on sent qu’il y a quelque chose de très profond qui se cache derrière chaque personnage.?
Ce que j’ai le plus apprécié, c’est le dessin d’Alex W. Inker : un noir et blanc très charbonneux, qui correspond parfaitement au récit. Certains avis soulignent que ce trait « très noir » est parfois difficile à lire, mais pour moi, c’est justement cette densité graphique qui rend l’univers si crédible et oppressant. ?
Les personnages sont très bien écrits : Michael, Durham, Donnie et Suzy ont chacun leurs blessures, leurs désirs, et on ressent vraiment leurs espoirs et leurs peurs. Plusieurs lecteurs disent que l’album est plus une fresque adolescente qu’un simple thriller horrifique et je suis d’accord : l’amitié, l’ennui, la drogue, le skate, tout cela joue un rôle central. ?
Un gros plus selon moi : la musique. Le QR code à la fin pour accéder à une playlist grunge / rock des années 90 est une idée géniale. Ça renforce l’immersion et donne vraiment l’impression d’être dans cette époque, entre désespoir et rébellion. ?
Je comprends aussi les critiques, certains trouvent des longueurs et regrettent que la fin soit un peu expédiée. Mais personnellement, ça ne m’a pas gâché l’expérience, je trouve que l’album parvient à instiller son malaise et ses thèmes sociaux avec beaucoup de force.
En bref : Colorado Train est une BD sombre, intense, qui combine thriller, horreur et drame social de façon très réussie. Le dessin, l’ambiance, les personnages, tout fonctionne. Pour moi, c’est une lecture forte, à recommander si vous aimez les récits adultes, mélancoliques et ancrés dans la réalité.
Histoire excellente, ce que je préfère est sans doute la remise de la clef des enfers à Sandman par Morning star et ce qui en découle. Hélas, il y a un dessin où le meilleur et le pire se côtoient. Dans Corto, un humain mélange rêves et aventures, ici un éternel crée les rêves et vit des aventures qu'il n'est pas allé chercher, côtoyant des humains très ancrés dans le réel, des dieux, des extraterrestres et des animaux. Morphe se montre à eux sous la forme qui leur convient. Et des êtres cauchemar peuvent être terrifiants, des êtres lieu enchanteurs.
Morphée est l'un des éternels qui fait le mieux son job, mais quel salopard avec ses anciens amours ! Ce qui désacralise le personnage et lui offre une marge de progression. Œuvre foisonnante qui ne cache pas ses dettes en littérature et en bande dessinée, elle m'a fait lire Le paradis perdu et quelques Constantine, elle pâtit de la bonté, de la gentillesse de son scénariste jouant par trop collectif au lieu de se choisir un artiste excellent au lieu de laisser ses idées à l'aléas des meilleurs mais aussi des pires. Malgré tout, je note cette œuvre assez haut, par exemple pour l'image de Lucifer dialoguant sur la plage en admettant la beauté d'un coucher de soleil.
Voilà qui confirme que Pratt est bien meilleur en noir et blanc qu'en couleur, voilà surtout qui manque de profondeur. Qu'est le "héros" face à Corto ? Rien, tant qu'aux autres, n'en parlons pas. Amusant, c'est quand il fait dans la couleur que la subtilité, que la diversité échappe à Pratt. Les personnages sont tous tellement unidimensionnels que peu importe ce qu'ils peuvent devenir au lecteur, ils ne font pas réels. Les images ne sont pas aussi bien dessinées qu'avec Corto, et le rêve a déserté les pages du livre. L'auteur dédaigne de traiter la rivière et les arbres comme ils le méritent, qu'il retourne donc à la mer et au désert, tellement réussi avec Corto. Quelle déception que cette œuvre !
Les ex-people, comme leur nom l'indique, sont d'anciens gens, d'anciens humain-e-s pour être plus précise. Une escouade composée de sept fantômes, tous revenu-e-s à la vie, bloqué-e-s dans un état second avant la mort, qui décide de partir dans une quête improbable vers Jérusalem afin de pouvoir obtenir le moyen de revenir à la vie (et de redevenir normaux).
J'aime bien les histoires de protagonistes atypiques se rejoignant/regroupant sur le tas, par les hasards du destin, j'aime les groupes chaotiques mais soudés (souvent générateurs d'histoires vives et entrainantes), j'aime les récits qui sentent bon les contes et légendes et enfin j'aime beaucoup les histoires d'amour. Bon, vu que le diptyque coche toutes ces cases j'ai passé un très bon moment à la lecture, mais je regrette tout de même quelques facilités scénaristiques, une exposition du passé de certains personnages pas toujours amenée de manière fluide et un dénouement sympathique mais un peu trop rapide à mon goût. L'oeuvre est bonne, les personnages simples mais attachants et le dessin m'a beaucoup plu, mais il n'empêche qu'il me manque un je ne sais quoi pour pleinement apprécier cette histoire autant qu'elle aurait pu me plaire. Il y avait de quoi me faire fermer l'album avec des étoiles dans les yeux, le dessin d'Alexander Utkin me parle beaucoup, l'aventure m'a entrainée et les personnages, sans être révolutionnaires, sont sincèrement attachants, alors je trouve ça bien dommage que de légers petits défauts de la forme (notamment la fin) me rendent le tout finalement "bien sans plus"
Bref, un récit très agréable, certes pas parfait, mais tout de même sympathique.
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Selina Kyle: Catwoman
Pas mieux que Gaston, vous pouvez passer votre chemin. Cette trilogie m’attirait bien, j’aime beaucoup le personnage de Catwoman et je trouve les couvertures plutôt réussies mais j’ai rapidement déchanté sur le contenu. Il faut dire que je suis un peu largué chronologiquement dans la carrière de notre héroïne mais ici j’ai pointé un absent de taille : la ville de Gotham. Ce détail mine de rien va faire pas mal de différence dans le ressenti, comme l’explication de cette virée, en gros notre héroïne a quitté Batman pour son bien car ce dernier est moins bon dans son job si il est heureux. On découvre donc une Sélina un peu dépressive au début mais qui aura vite à faire tant les ennuis vont rapidement lui tomber dessus. Au programme, nouvelle organisation avec nouveau méchant et en parallèle nouveaux amis, avec petit instant flash-back familial autour de sa sœur. L’idée est louable, l’héroïne se reconstruit mais ce n’est vraiment pas bien palpitant dans les péripéties ou relations. Je n’ai trouvé d’intérêt qu’au dernier tome, les 2ers m’ont assez vite ennuyé. Il est de même pour les parties graphiques, je n’ai rien retenu avant l’intervention de Andolfo Mirka (début du 3eme tome), puis d’enfin trouver quelque chose à celle de Joëlle Jones notamment sur ses doubles pages. Dispensable.
Azur Asphalte
La couleur tout d abord, le dessin ensuite, le récit enfin, c'est dans cet ordre que j'ai découvert Azur asphalte de Sylvain Bordesoules. On sent vraiment le sud, le vent, le soleil, rien qu'à regarder la couverture on est déjà dans l'histoire. Manque le lien entre ces deux femmes, que l'on va découvrir au fur et à mesure du récit...Leur quotidien qui n a rien d'original, tiens ça ressemble étrangement au notre ... c est à la fois beau, les illustrations notamment les pleines pages sont magnifiques, et émouvant...est ce que la vie est plus facile sous le soleil ?
Jim Curious
Tiens, voilà une BD curieuse, sans mauvais jeu de mots. L'utilisation de la 3D se justifie par la richesse visuelle de l'album, entre la flore sous-marine, les décors très inventifs et la mise en scène plutôt recherchée. Le style est assez naïf, mais plutôt efficace, on discerne bien les expressions de Jim à travers le casque de son scaphandre. L'histoire est simple, mais pleine de vie, on ne s'ennuie pas même si la lecture est très courte lorsqu'on est un adulte. c'en est même un peu frustrant. Sympa, mais sans plus.
Monsieur désire ?
La servante est étonnante, à l'écoute de son patron, certes, mais aussi bien de toute autre personne se confiant à elle. Quel contraste avec l'aristocrate et tant d'autres seulement centrés sur leur personne ! C'est je pense cette ouverture à l'autre qui la prédispose à l'ailleurs, savoir aller en Amérique. Elle se fait payer le passage par la mère de l'aristocrate, qui finit par comprendre qu'elle le lui doit bien, sans parler du fait qu'elle n'apprécie guère l'influence que prend une servante. Le happy end est permis car pas tiré par les cheveux, et le vent de l'Amérique des grandes plaines d'Amérique fait du bien, après le brouillard et la presque société de caste anglaise ! Le dessin et la couleur sont à la hauteur, et le mieux que je puisse en dire est qu'ils savent retranscrire la beauté intérieure de la servante. Les contraintes sociales sont aussi bien rendues. Et quel sourire final de notre héroïne en Amérique !
Bokko (Stratège)
Souvent, je trouve que des BD arborent inutilement crasse et poussière. En plus, je dois dire que je n'aime pas trop la grisaille... Mais ici, cela fait ressentir l'environnement et la guerre, et à la réflexion, s'imposait. Les humains, pour survivre à ce traitement, prouvent leur force, à l'image du héros défenseur des villes… Héros, oui, et quel héros, qui cogite et qui se bat, solitaire car venu seul, mais solidaire, qui agrège autour de lui ! En apprenant à se battre autrement, il réforme peuple et élites. Les personnages secondaires ne sont pas de simples faire valoir. Le discours sur la guerre n'est pas naïf, et ça change… Ni soif de gloire inclinant à la guerre, ni pacifisme à la soumission, que fait-il ? En bon Chinois, du juste milieu. Cette BD donne un aperçu du passé de la Chine sans l'immobilisme de tant de récits historiques. Un héros se détache sans écraser le reste, mais plutôt avec le désir d'en apprendre davantage. Une perle… grise !
Little Ego
Aussitôt lu, aussitôt oublié ! Je ne pense pas qu ce recueil d'histoires courtes me laissera un grand souvenir. Ça se lit viiiiiite. En plus la conclusion des histoires est datée. L'élégance du dessin est un vrai point positif (belle couverture...) mais je n'ai pas aimé l'angle par lequel l'auteur aborde la nudité. C'est très chaste. Je préfère la provocation d'un Manara. Little ego souffre d'ailleurs de la comparaison avec Gulliveriana, autre voyage érotique au pays des rêves, qui est pour le coup un vrai chef d'oeuvre avec des planches iconiques. Un trois très généreux.
Colorado train
Dès les premières pages de Colorado Train, l’ambiance est lourde, presque poisseuse : on est dans une petite ville minière du Colorado des années 90, avec des ados paumés, des vies brisées, de la misère sociale. L’intrigue : une disparition qui vire à l’horreur, monte progressivement en tension, et on sent qu’il y a quelque chose de très profond qui se cache derrière chaque personnage.? Ce que j’ai le plus apprécié, c’est le dessin d’Alex W. Inker : un noir et blanc très charbonneux, qui correspond parfaitement au récit. Certains avis soulignent que ce trait « très noir » est parfois difficile à lire, mais pour moi, c’est justement cette densité graphique qui rend l’univers si crédible et oppressant. ? Les personnages sont très bien écrits : Michael, Durham, Donnie et Suzy ont chacun leurs blessures, leurs désirs, et on ressent vraiment leurs espoirs et leurs peurs. Plusieurs lecteurs disent que l’album est plus une fresque adolescente qu’un simple thriller horrifique et je suis d’accord : l’amitié, l’ennui, la drogue, le skate, tout cela joue un rôle central. ? Un gros plus selon moi : la musique. Le QR code à la fin pour accéder à une playlist grunge / rock des années 90 est une idée géniale. Ça renforce l’immersion et donne vraiment l’impression d’être dans cette époque, entre désespoir et rébellion. ? Je comprends aussi les critiques, certains trouvent des longueurs et regrettent que la fin soit un peu expédiée. Mais personnellement, ça ne m’a pas gâché l’expérience, je trouve que l’album parvient à instiller son malaise et ses thèmes sociaux avec beaucoup de force. En bref : Colorado Train est une BD sombre, intense, qui combine thriller, horreur et drame social de façon très réussie. Le dessin, l’ambiance, les personnages, tout fonctionne. Pour moi, c’est une lecture forte, à recommander si vous aimez les récits adultes, mélancoliques et ancrés dans la réalité.
Sandman
Histoire excellente, ce que je préfère est sans doute la remise de la clef des enfers à Sandman par Morning star et ce qui en découle. Hélas, il y a un dessin où le meilleur et le pire se côtoient. Dans Corto, un humain mélange rêves et aventures, ici un éternel crée les rêves et vit des aventures qu'il n'est pas allé chercher, côtoyant des humains très ancrés dans le réel, des dieux, des extraterrestres et des animaux. Morphe se montre à eux sous la forme qui leur convient. Et des êtres cauchemar peuvent être terrifiants, des êtres lieu enchanteurs. Morphée est l'un des éternels qui fait le mieux son job, mais quel salopard avec ses anciens amours ! Ce qui désacralise le personnage et lui offre une marge de progression. Œuvre foisonnante qui ne cache pas ses dettes en littérature et en bande dessinée, elle m'a fait lire Le paradis perdu et quelques Constantine, elle pâtit de la bonté, de la gentillesse de son scénariste jouant par trop collectif au lieu de se choisir un artiste excellent au lieu de laisser ses idées à l'aléas des meilleurs mais aussi des pires. Malgré tout, je note cette œuvre assez haut, par exemple pour l'image de Lucifer dialoguant sur la plage en admettant la beauté d'un coucher de soleil.
Jesuit Joe
Voilà qui confirme que Pratt est bien meilleur en noir et blanc qu'en couleur, voilà surtout qui manque de profondeur. Qu'est le "héros" face à Corto ? Rien, tant qu'aux autres, n'en parlons pas. Amusant, c'est quand il fait dans la couleur que la subtilité, que la diversité échappe à Pratt. Les personnages sont tous tellement unidimensionnels que peu importe ce qu'ils peuvent devenir au lecteur, ils ne font pas réels. Les images ne sont pas aussi bien dessinées qu'avec Corto, et le rêve a déserté les pages du livre. L'auteur dédaigne de traiter la rivière et les arbres comme ils le méritent, qu'il retourne donc à la mer et au désert, tellement réussi avec Corto. Quelle déception que cette œuvre !
The Ex-People
Les ex-people, comme leur nom l'indique, sont d'anciens gens, d'anciens humain-e-s pour être plus précise. Une escouade composée de sept fantômes, tous revenu-e-s à la vie, bloqué-e-s dans un état second avant la mort, qui décide de partir dans une quête improbable vers Jérusalem afin de pouvoir obtenir le moyen de revenir à la vie (et de redevenir normaux). J'aime bien les histoires de protagonistes atypiques se rejoignant/regroupant sur le tas, par les hasards du destin, j'aime les groupes chaotiques mais soudés (souvent générateurs d'histoires vives et entrainantes), j'aime les récits qui sentent bon les contes et légendes et enfin j'aime beaucoup les histoires d'amour. Bon, vu que le diptyque coche toutes ces cases j'ai passé un très bon moment à la lecture, mais je regrette tout de même quelques facilités scénaristiques, une exposition du passé de certains personnages pas toujours amenée de manière fluide et un dénouement sympathique mais un peu trop rapide à mon goût. L'oeuvre est bonne, les personnages simples mais attachants et le dessin m'a beaucoup plu, mais il n'empêche qu'il me manque un je ne sais quoi pour pleinement apprécier cette histoire autant qu'elle aurait pu me plaire. Il y avait de quoi me faire fermer l'album avec des étoiles dans les yeux, le dessin d'Alexander Utkin me parle beaucoup, l'aventure m'a entrainée et les personnages, sans être révolutionnaires, sont sincèrement attachants, alors je trouve ça bien dommage que de légers petits défauts de la forme (notamment la fin) me rendent le tout finalement "bien sans plus" Bref, un récit très agréable, certes pas parfait, mais tout de même sympathique.