J'hésite vraiment entre 3 et 4, c'est pour ça que je penche pour le 3 + coup de cœur. Jérôme K. Jérôme Bloche est une saga que j'ai découvert sur le tard, mais j'aurais adoré la découvrir adolescent. Sa grande force est indéniablement la qualité de son dessin, la qualité de son personnage et la qualité de ses dialogues.
Le dessin, d'abord, est d'une finesse incroyable. Il insuffle à ses personnages et à ses intrigues une vie qui déborde dans chaque case ! Ce qui ne serait rien sans des dialogues qui permettent une immersion totale. On est à fond plongé dans cet univers de roman policier du terroir, bien franchouillard dans l'âme, tout comme on partage avec le personnage principal son côté un peu foutraque et tête-en-l'air. C'est plein de charme, d'humour mais aussi de tristesse quand il le faut, Dodier et ses auteurs sachant glisser du drame au milieu de l'enquête, doublée parfois d'une belle réflexion sociale.
Alors pourquoi "seulement" 3 étoiles ? Parce que, dans la grande majorité des cas, j'avoue avoir été un peu déçu des enquêtes. On comprend relativement vite que c'est rarement l'aspect policier qui prime, dans cette saga, mais souvent, j'entrevoyais sans peine par quel moyen donner un peu plus de relief à l'intrigue policière, comment créer davantage de surprise. Ici, en choisissant d'accentuer l'aspect humain derrière chaque drame sur lequel Jérôme enquête, c'est toujours l'ampleur narrative, le souffle romanesque qui en prend un coup. Et même si c'est un choix relativement assumé des auteurs, je trouve ça décevant. On avait le support parfait pour avoir un détective culte à la hauteur d'un Hercule Poirot, et finalement, on se retrouve avec des récits qui ne sont pas assez bien ficelés pour relever le défi.
Dans l'ensemble, Jérôme K. Jérôme Bloche est donc une saga que j'apprécie clairement. Mais je dois admettre qu'à la lecture de la plupart des tomes, je me rends compte que j'aurais voulu pouvoir l'aimer davantage. Une bonne saga à lire, donc, mais qui n'atteindra malheureusement jamais chez moi le niveau culte.
Je n'ai lu que 5 ou 6 tomes, mais n'ayant pas spécialement l'intention de continuer tout de suite, je poste un avis maintenant, tant que c'est encore un peu à chaud.
Bob Morane représente tout ce que j'aime. De l'Aventure avec un grand A, tout simplement ! Il est évident que tout cela a vieilli, probablement un peu plus que son homologue Blake et Mortimer, par exemple. Ici, le ton est résolument pulp, et c'est ce qui rend la saga à la fois géniale et désuète. Désuète car cela a forcément vieilli, au moins pour la période des années 60 (celle que j'ai principalement lue), les débuts de la saga correspondant à une époque où les codes de l'aventure étaient moins rigoureux qu'aujourd'hui. Mais en même temps, c'est ça qui rend la saga géniale.
Voir Bob Morane voyager dans l'espace, avoir une aventure sous-marine, lutter contre des grosses bestioles et sauver une civilisation atlante en péril, le tout en 3 pages, c'est quand même particulièrement jouissif. On saute un peu du coq à l'âne et on abuse parfois un peu de deus ex machina faciles, mais le rythme est si dense qu'on pourrait adapter chacun des premiers tomes de Bob Morane en faisant 3 films à chaque fois !
Et puis la saga a évolué, et j'avoue m'y être moins confronté. Dans les années 70, il me semble qu'on se rapprocherait davantage d'un Luc Orient, par exemple, l'aspect fantastique/SF ayant pris le pas sur le côté plus axé "aventure" des premiers tomes. Il n'empêche, le charme est toujours là. Les intrigues deviennent plus originales et changent un peu de ton en même temps qu'elles changent de dessinateur, ce qui est parfait pour le renouvellement de la saga. En tous cas, c'est toujours aussi palpitant, avec une dose de mystère en plus. J'adore ! Le côté pulp est toujours là, intact, pour notre plus grand bonheur.
Bref, je comprends mieux, après lecture de ces quelques tomes, pourquoi Bob Morane est à ce point une icône de l'aventure. Si je n'irai pas forcément chercher à acheter toute la collection, je lirais toujours avec grand plaisir les tomes qui me tomberont sous la main, sans jamais oublier que cette saga est avant tout protéiforme. Ce qui signifie que la surprise sera renouvelée à la lecture de chaque tome, mais qu'on n'est jamais à l'abri qu'un ou plusieurs tomes nous déçoivent... Pour l'instant, en tous cas, c'est totalement ma came !
Valérie Damidot a sans doute bénéficié de son exposition médiatique pour trouver un éditeur – pas forcément réputé pour ses publications « pointues », et je craignais de lire une bouse complaisante. En fait, même si dans le genre j’ai lu des choses bien plus intéressantes, ça reste quand même un album lisible, avec des anecdotes amusantes.
Anecdotes qui toucheront surtout ceux qui, comme moi, sont de la même génération que l’auteure. L’effet madeleine de Proust joue sans aucun doute, et les petits bouts d’époque glissés dans ces anecdotes, la narration primesautière, donnent une lecture qui passe bien.
Reste que, dans le genre autobiographie d’enfance, on est loin des meilleures séries (comme « Le petit Christian » de Blutch par exemple). Il manque en effet à Damidot un petit quelque chose en plus, un dépassement de l’anecdote personnelle, qui s’écarte de sa personne pour davantage atteindre le fait générationnel.
Ça se laisse lire donc, et le dessin de Roxane Damidot – simple et dynamique – accompagne bien le récit. Mais ça m’a quand même légèrement laissé sur ma faim.
Damidot laisse entendre sur la fin qu’une suite serait envisageable, transformant l’ensemble en biographie sur le long terme. Je pense que je n’en serai pas si c’est le cas.
Note réelle 2,5/5.
A la lecture des 8 premiers tomes, je ne peux cacher ma déception quant à cette série pourtant prometteuse à ses débuts.
Le défaut principal est la (trop) grande hétérogénéité de traitement (surtout scénaristique) entre les différents opus :
Si j’ai bien apprécié la saison 1 de manière générale (mention spéciale pour les tomes 1 et 4), je me suis très franchement ennuyé à la lecture de la saison 2 (seul le tome 5 sort un peu du lot..).
Une typographie pas toujours lisible, des lourdeurs de texte de plus en plus prenantes et des scénarios prévisibles qui se perdent dans des réflexions métaphysiques n’apportant aucune richesse supplémentaire au récit…
Côté dessin, c’est plutôt bon dans l’ensemble même si un peu plus de détails ne serait pas de refus, notamment côté faciès (ou le choix est délibéré vu qu’on traite avec des androïdes ?)
Saison 1 : 3.5/5
Saison 2 : 1.5/5
Je passe malheureusement mon tour pour la saison 3.
Une courte mais plaisante lecture pour cette BD muette retraçant l’odyssée d’un chien perdu et livré à lui-même après avoir fui son foyer au cours d’un violent orage.
On y découvre de très belles planches avec des paysages de campagne enneigés se dérobant sous la brume, des hameaux désertiques où les seules âmes y résidant sont des bêtes, des boisements hostiles et sinistres ou encore des routes effrayantes et impitoyables…
Une ambiance post-apocalyptique à certains égards ! Je ne pourrai l’expliquer mais j’y ai vu des similitudes avec le travail de Larcenet (La Route, Blast).
Il est précisé à la fin de l’histoire que l’auteur s’est inspiré de sa Bourgogne natale pour son œuvre.
Il y a également un joli travail qui est réalisé sur les ombres et les silhouettes, notamment en mouvement, de notre protagoniste à quatre pattes.
Seul bémol, les (rares) expressions faciales prêtées au bestiaire de l’histoire détonnent parfois avec le ressenti du lecteur.
Il aurait été préférable selon moi de laisser des visages informes pour coller davantage à l’environnement global du récit qui accorde une part importante au mystère et à l’imprégnation personnelle.
Se laisse lire. Relire ? En tout cas, moi qui n'ai pas tout lu voudrait lire la suite si je tombe dessus à la Bibliothèque et peut-être en savoir plus sur le voyage dans quelque ouvrage historique, un jour. On apprend beaucoup de choses en s'amusant. L'exploratrice n'est pas qu'une touriste, elle essaie parfois d'aider les plus malheureux et y parvient parfois. Son guide et elle forment un tandem bien touchant : on est porté par la soif de découverte de l'exploratrice mais on s'inquiète surtout pour le guide, menacé par un ancien patron, Anglais aussi tyrannique que brutal.
Sinon, les gens sont intéressants et accueillants : pas étonnant que l'exploratrice ait un air ravi d'ailleurs souvent prêté à ceux qui découvrent quelque chose, dans les mangas !
Note réelle : 3,5, entre pas mal et franchement bien.
Au vu de l'actualité, je pense qu'on va avoir de plus en plus de documentaire vulgarisateur sur les changements climatiques et ce n’est pas le premier documentaire en BD que je lis sur ce sujet.
Ce documentaire là est bien fait. On suit les deux auteurs, une ayant des connaissances sur le sujet et l'autre qui ne connait rien de découvre tout, rencontre différents scientifiques qui travaillent au G.I.E.C. et on va avoir droit à un résumé des problématiques climatiques actuels. Le résultat est pas mal même si parfois j'avais un peu de difficulté à suivre (je n'ai pas l'esprit très scientifique). Une bonne idée est que l'album est d'un format plus grand qu'une bande dessinée normale. Cela permet de rendre les cases plus grandes et de donner une narration aéré. Vu qu'il y a souvent beaucoup de textes, un format plus petit aurait donné une lecture plus difficile.
Je ne sais pas trop quoi écrire de plus. C'est un documentaire qui résume bien les problèmes que l'humanité est en train de faire face et je conseil au moins un emprunt si on est intéressé par les questions climatiques.
Le Scorpion coche exactement toutes les cases du grand récit d’aventure assumé. On y trouve des sociétés secrètes persuadées de gouverner le monde, des jeux de pouvoir permanents, de l’archéologie, une mythologie religieuse revisitée et un héros parfaitement héroïque, charismatique, et séduisant. Le scénario privilégie clairement le plaisir de lecture : complots, suspense, trahisons, voyages et révélations s’enchaînent avec un rythme très efficace, porté par un contexte romain foisonnant où l’Église, les intrigues politiques et les monuments deviennent de véritables moteurs narratifs.
L’exactitude historique n’est clairement pas l’objectif principal, et ce n’est jamais un problème. La série joue avec l’Histoire, la mythologie et les symboles religieux pour nourrir une aventure généreuse et spectaculaire. Rome est tour à tour magnifique et dangereuse, l’Orient est sec, sensuel et mystérieux, et les déplacements constants apportent un souffle bienvenu à une intrigue qui ne s’enlise jamais. Les personnages secondaires sont volontairement typés mais fonctionnent parfaitement : traîtres aux visages serpents, alliés bonhommes, figures d’autorité inquiétantes, femmes fatales ou envoûtantes… tout relève du cliché, mais du cliché maîtrisé et pleinement assumé.
Graphiquement, la série est un vrai plaisir. Le dessin, spectaculaire et lisible, sublime les décors, les costumes et les corps, avec une galerie de personnages immédiatement identifiables. Les habits, les architectures et les ambiances visuelles puisent sans complexe dans l’imaginaire collectif, renforçant encore l’efficacité du récit. Le Scorpion n’est pas une révolution du genre, mais une série d’aventure généreuse, addictive et réjouissante, qui se dévore tome après tome avec un plaisir constant.
Œuvre historique solide et maîtrisée, qui dépasse le simple récit de traque ou de duel. Le fil narratif autour de l’affrontement et de l’évolution des techniques martiales — du combat médiéval à la rapière renaissante — sert de métaphore claire à une rupture bien plus large : révolution intellectuelle, religieuse et politique portée par l’essor du protestantisme. Le conflit individuel reflète efficacement une Europe en mutation profonde.
Le choix du Jura comme décor est particulièrement pertinent. Région rarement exploitée en bande dessinée, elle renforce l’impression d’un entre-deux historique souvent délaissé : ni le Moyen Âge héroïsé, ni la Renaissance idéalisée, mais une période de transition brutale, confuse et violente. Cette localisation participe pleinement à l’identité du récit et à sa crédibilité.
Graphiquement, le dessin adopte un style volontairement rétro, lisible et rigoureux, parfaitement adapté au registre historique.
Série de science-fiction post-apocalyptique maîtrisée, au propos lisible et nuancé. Le cadre évoque des codes très film/série, mais le récit s’en démarque par une douceur de ton et une attention portée aux trajectoires humaines, sans édulcorer la dureté du contexte. L’équilibre entre dimension feel-good et réalisme cru fonctionne, donnant de l’épaisseur à l’univers.
Les thèmes de la croyance, de l’espoir collectif et de la connaissance comme socle civilisationnel sont traités avec cohérence et sans lourdeur démonstrative. Le scénario avance de manière fluide, avec une progression claire des enjeux et une vraie réflexion sur la transmission du savoir face à l’obscurantisme. Les personnages sont rapidement identifiables, bien caractérisés, et gagnent en attachement au fil des pages grâce à des intentions et des personnalités clairement posées.
Graphiquement, le trait rond et fluide soutient efficacement le récit. Il apporte une lisibilité constante et une forme de chaleur qui contraste intelligemment avec la gravité du monde décrit.
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Jérôme K. Jérôme Bloche
J'hésite vraiment entre 3 et 4, c'est pour ça que je penche pour le 3 + coup de cœur. Jérôme K. Jérôme Bloche est une saga que j'ai découvert sur le tard, mais j'aurais adoré la découvrir adolescent. Sa grande force est indéniablement la qualité de son dessin, la qualité de son personnage et la qualité de ses dialogues. Le dessin, d'abord, est d'une finesse incroyable. Il insuffle à ses personnages et à ses intrigues une vie qui déborde dans chaque case ! Ce qui ne serait rien sans des dialogues qui permettent une immersion totale. On est à fond plongé dans cet univers de roman policier du terroir, bien franchouillard dans l'âme, tout comme on partage avec le personnage principal son côté un peu foutraque et tête-en-l'air. C'est plein de charme, d'humour mais aussi de tristesse quand il le faut, Dodier et ses auteurs sachant glisser du drame au milieu de l'enquête, doublée parfois d'une belle réflexion sociale. Alors pourquoi "seulement" 3 étoiles ? Parce que, dans la grande majorité des cas, j'avoue avoir été un peu déçu des enquêtes. On comprend relativement vite que c'est rarement l'aspect policier qui prime, dans cette saga, mais souvent, j'entrevoyais sans peine par quel moyen donner un peu plus de relief à l'intrigue policière, comment créer davantage de surprise. Ici, en choisissant d'accentuer l'aspect humain derrière chaque drame sur lequel Jérôme enquête, c'est toujours l'ampleur narrative, le souffle romanesque qui en prend un coup. Et même si c'est un choix relativement assumé des auteurs, je trouve ça décevant. On avait le support parfait pour avoir un détective culte à la hauteur d'un Hercule Poirot, et finalement, on se retrouve avec des récits qui ne sont pas assez bien ficelés pour relever le défi. Dans l'ensemble, Jérôme K. Jérôme Bloche est donc une saga que j'apprécie clairement. Mais je dois admettre qu'à la lecture de la plupart des tomes, je me rends compte que j'aurais voulu pouvoir l'aimer davantage. Une bonne saga à lire, donc, mais qui n'atteindra malheureusement jamais chez moi le niveau culte.
Bob Morane
Je n'ai lu que 5 ou 6 tomes, mais n'ayant pas spécialement l'intention de continuer tout de suite, je poste un avis maintenant, tant que c'est encore un peu à chaud. Bob Morane représente tout ce que j'aime. De l'Aventure avec un grand A, tout simplement ! Il est évident que tout cela a vieilli, probablement un peu plus que son homologue Blake et Mortimer, par exemple. Ici, le ton est résolument pulp, et c'est ce qui rend la saga à la fois géniale et désuète. Désuète car cela a forcément vieilli, au moins pour la période des années 60 (celle que j'ai principalement lue), les débuts de la saga correspondant à une époque où les codes de l'aventure étaient moins rigoureux qu'aujourd'hui. Mais en même temps, c'est ça qui rend la saga géniale. Voir Bob Morane voyager dans l'espace, avoir une aventure sous-marine, lutter contre des grosses bestioles et sauver une civilisation atlante en péril, le tout en 3 pages, c'est quand même particulièrement jouissif. On saute un peu du coq à l'âne et on abuse parfois un peu de deus ex machina faciles, mais le rythme est si dense qu'on pourrait adapter chacun des premiers tomes de Bob Morane en faisant 3 films à chaque fois ! Et puis la saga a évolué, et j'avoue m'y être moins confronté. Dans les années 70, il me semble qu'on se rapprocherait davantage d'un Luc Orient, par exemple, l'aspect fantastique/SF ayant pris le pas sur le côté plus axé "aventure" des premiers tomes. Il n'empêche, le charme est toujours là. Les intrigues deviennent plus originales et changent un peu de ton en même temps qu'elles changent de dessinateur, ce qui est parfait pour le renouvellement de la saga. En tous cas, c'est toujours aussi palpitant, avec une dose de mystère en plus. J'adore ! Le côté pulp est toujours là, intact, pour notre plus grand bonheur. Bref, je comprends mieux, après lecture de ces quelques tomes, pourquoi Bob Morane est à ce point une icône de l'aventure. Si je n'irai pas forcément chercher à acheter toute la collection, je lirais toujours avec grand plaisir les tomes qui me tomberont sous la main, sans jamais oublier que cette saga est avant tout protéiforme. Ce qui signifie que la surprise sera renouvelée à la lecture de chaque tome, mais qu'on n'est jamais à l'abri qu'un ou plusieurs tomes nous déçoivent... Pour l'instant, en tous cas, c'est totalement ma came !
La Terrible Époque des sous-pulls acrylique
Valérie Damidot a sans doute bénéficié de son exposition médiatique pour trouver un éditeur – pas forcément réputé pour ses publications « pointues », et je craignais de lire une bouse complaisante. En fait, même si dans le genre j’ai lu des choses bien plus intéressantes, ça reste quand même un album lisible, avec des anecdotes amusantes. Anecdotes qui toucheront surtout ceux qui, comme moi, sont de la même génération que l’auteure. L’effet madeleine de Proust joue sans aucun doute, et les petits bouts d’époque glissés dans ces anecdotes, la narration primesautière, donnent une lecture qui passe bien. Reste que, dans le genre autobiographie d’enfance, on est loin des meilleures séries (comme « Le petit Christian » de Blutch par exemple). Il manque en effet à Damidot un petit quelque chose en plus, un dépassement de l’anecdote personnelle, qui s’écarte de sa personne pour davantage atteindre le fait générationnel. Ça se laisse lire donc, et le dessin de Roxane Damidot – simple et dynamique – accompagne bien le récit. Mais ça m’a quand même légèrement laissé sur ma faim. Damidot laisse entendre sur la fin qu’une suite serait envisageable, transformant l’ensemble en biographie sur le long terme. Je pense que je n’en serai pas si c’est le cas. Note réelle 2,5/5.
Androïdes
A la lecture des 8 premiers tomes, je ne peux cacher ma déception quant à cette série pourtant prometteuse à ses débuts. Le défaut principal est la (trop) grande hétérogénéité de traitement (surtout scénaristique) entre les différents opus : Si j’ai bien apprécié la saison 1 de manière générale (mention spéciale pour les tomes 1 et 4), je me suis très franchement ennuyé à la lecture de la saison 2 (seul le tome 5 sort un peu du lot..). Une typographie pas toujours lisible, des lourdeurs de texte de plus en plus prenantes et des scénarios prévisibles qui se perdent dans des réflexions métaphysiques n’apportant aucune richesse supplémentaire au récit… Côté dessin, c’est plutôt bon dans l’ensemble même si un peu plus de détails ne serait pas de refus, notamment côté faciès (ou le choix est délibéré vu qu’on traite avec des androïdes ?) Saison 1 : 3.5/5 Saison 2 : 1.5/5 Je passe malheureusement mon tour pour la saison 3.
Otto (par Charles Nogier)
Une courte mais plaisante lecture pour cette BD muette retraçant l’odyssée d’un chien perdu et livré à lui-même après avoir fui son foyer au cours d’un violent orage. On y découvre de très belles planches avec des paysages de campagne enneigés se dérobant sous la brume, des hameaux désertiques où les seules âmes y résidant sont des bêtes, des boisements hostiles et sinistres ou encore des routes effrayantes et impitoyables… Une ambiance post-apocalyptique à certains égards ! Je ne pourrai l’expliquer mais j’y ai vu des similitudes avec le travail de Larcenet (La Route, Blast). Il est précisé à la fin de l’histoire que l’auteur s’est inspiré de sa Bourgogne natale pour son œuvre. Il y a également un joli travail qui est réalisé sur les ombres et les silhouettes, notamment en mouvement, de notre protagoniste à quatre pattes. Seul bémol, les (rares) expressions faciales prêtées au bestiaire de l’histoire détonnent parfois avec le ressenti du lecteur. Il aurait été préférable selon moi de laisser des visages informes pour coller davantage à l’environnement global du récit qui accorde une part importante au mystère et à l’imprégnation personnelle.
Isabella Bird, femme exploratrice
Se laisse lire. Relire ? En tout cas, moi qui n'ai pas tout lu voudrait lire la suite si je tombe dessus à la Bibliothèque et peut-être en savoir plus sur le voyage dans quelque ouvrage historique, un jour. On apprend beaucoup de choses en s'amusant. L'exploratrice n'est pas qu'une touriste, elle essaie parfois d'aider les plus malheureux et y parvient parfois. Son guide et elle forment un tandem bien touchant : on est porté par la soif de découverte de l'exploratrice mais on s'inquiète surtout pour le guide, menacé par un ancien patron, Anglais aussi tyrannique que brutal. Sinon, les gens sont intéressants et accueillants : pas étonnant que l'exploratrice ait un air ravi d'ailleurs souvent prêté à ceux qui découvrent quelque chose, dans les mangas ! Note réelle : 3,5, entre pas mal et franchement bien.
Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C.
Au vu de l'actualité, je pense qu'on va avoir de plus en plus de documentaire vulgarisateur sur les changements climatiques et ce n’est pas le premier documentaire en BD que je lis sur ce sujet. Ce documentaire là est bien fait. On suit les deux auteurs, une ayant des connaissances sur le sujet et l'autre qui ne connait rien de découvre tout, rencontre différents scientifiques qui travaillent au G.I.E.C. et on va avoir droit à un résumé des problématiques climatiques actuels. Le résultat est pas mal même si parfois j'avais un peu de difficulté à suivre (je n'ai pas l'esprit très scientifique). Une bonne idée est que l'album est d'un format plus grand qu'une bande dessinée normale. Cela permet de rendre les cases plus grandes et de donner une narration aéré. Vu qu'il y a souvent beaucoup de textes, un format plus petit aurait donné une lecture plus difficile. Je ne sais pas trop quoi écrire de plus. C'est un documentaire qui résume bien les problèmes que l'humanité est en train de faire face et je conseil au moins un emprunt si on est intéressé par les questions climatiques.
Le Scorpion
Le Scorpion coche exactement toutes les cases du grand récit d’aventure assumé. On y trouve des sociétés secrètes persuadées de gouverner le monde, des jeux de pouvoir permanents, de l’archéologie, une mythologie religieuse revisitée et un héros parfaitement héroïque, charismatique, et séduisant. Le scénario privilégie clairement le plaisir de lecture : complots, suspense, trahisons, voyages et révélations s’enchaînent avec un rythme très efficace, porté par un contexte romain foisonnant où l’Église, les intrigues politiques et les monuments deviennent de véritables moteurs narratifs. L’exactitude historique n’est clairement pas l’objectif principal, et ce n’est jamais un problème. La série joue avec l’Histoire, la mythologie et les symboles religieux pour nourrir une aventure généreuse et spectaculaire. Rome est tour à tour magnifique et dangereuse, l’Orient est sec, sensuel et mystérieux, et les déplacements constants apportent un souffle bienvenu à une intrigue qui ne s’enlise jamais. Les personnages secondaires sont volontairement typés mais fonctionnent parfaitement : traîtres aux visages serpents, alliés bonhommes, figures d’autorité inquiétantes, femmes fatales ou envoûtantes… tout relève du cliché, mais du cliché maîtrisé et pleinement assumé. Graphiquement, la série est un vrai plaisir. Le dessin, spectaculaire et lisible, sublime les décors, les costumes et les corps, avec une galerie de personnages immédiatement identifiables. Les habits, les architectures et les ambiances visuelles puisent sans complexe dans l’imaginaire collectif, renforçant encore l’efficacité du récit. Le Scorpion n’est pas une révolution du genre, mais une série d’aventure généreuse, addictive et réjouissante, qui se dévore tome après tome avec un plaisir constant.
Le Maître d'armes
Œuvre historique solide et maîtrisée, qui dépasse le simple récit de traque ou de duel. Le fil narratif autour de l’affrontement et de l’évolution des techniques martiales — du combat médiéval à la rapière renaissante — sert de métaphore claire à une rupture bien plus large : révolution intellectuelle, religieuse et politique portée par l’essor du protestantisme. Le conflit individuel reflète efficacement une Europe en mutation profonde. Le choix du Jura comme décor est particulièrement pertinent. Région rarement exploitée en bande dessinée, elle renforce l’impression d’un entre-deux historique souvent délaissé : ni le Moyen Âge héroïsé, ni la Renaissance idéalisée, mais une période de transition brutale, confuse et violente. Cette localisation participe pleinement à l’identité du récit et à sa crédibilité. Graphiquement, le dessin adopte un style volontairement rétro, lisible et rigoureux, parfaitement adapté au registre historique.
Le Culte de Mars
Série de science-fiction post-apocalyptique maîtrisée, au propos lisible et nuancé. Le cadre évoque des codes très film/série, mais le récit s’en démarque par une douceur de ton et une attention portée aux trajectoires humaines, sans édulcorer la dureté du contexte. L’équilibre entre dimension feel-good et réalisme cru fonctionne, donnant de l’épaisseur à l’univers. Les thèmes de la croyance, de l’espoir collectif et de la connaissance comme socle civilisationnel sont traités avec cohérence et sans lourdeur démonstrative. Le scénario avance de manière fluide, avec une progression claire des enjeux et une vraie réflexion sur la transmission du savoir face à l’obscurantisme. Les personnages sont rapidement identifiables, bien caractérisés, et gagnent en attachement au fil des pages grâce à des intentions et des personnalités clairement posées. Graphiquement, le trait rond et fluide soutient efficacement le récit. Il apporte une lisibilité constante et une forme de chaleur qui contraste intelligemment avec la gravité du monde décrit.