Je trouve que Zidrou possède un réel talent pour nous conter des faits de vie. Dans cette série son regard se pose sur l'adoption, un sujet compliqué et ô combien casse gueule.
Au gré des différents cycles il s'attarde sur le vécu de cette expérience par les protagonistes, le chamboulement de leur vie. Mais il ne se place pas nécessairement au niveau de l'enfant adopté. Et finalement c'est peut être ce qu'il manque le plus à cette série car s'il est évident que la vie familiale ne peut qu'être bouleversée, j'imagine qu'au niveau de l'enfant cela doit être un cataclysme, surtout pour les 2 premiers bouts de chou
Cycle 1
Dans ce premier cycle l'objectif est braqué sur Gabriel, ancien boucher à la retraite, qui accueille avec scepticisme l'adoption d'une petite fille péruvienne par son fils. On suit l'évolution des sentiments chez ce papy bourru.
La conclusion, quoique finalement assez logique, m'a surpris.
Cycle 2
Ce second s'attarde sur les états d'âmes de Gaëlle, qui déjà maman, a souhaité replonger une dernière fois dans le grand bain de l'éducation en adoptant un jeune garçon arraché à la guerre au proche Orient. Mais tout comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, éduquer un enfant est un parcours semé d'embuches. Gaëlle l'avait sans doute oublié. La fin heureuse est somme toute rapide
Cycle 3
Un cinquième album dans lequel je n'ai pas retrouvé l'essence de la série. Non pas qu'il soit mauvais, mais j'ai trouvé qu'il n'avait pas sa place dans cette série car l'adoption n'y est quasiment pas abordé
Au final une série plaisante, fondamentalement humaine qui se lit facilement mais qui n'est pas exceptionnelle
Noir et blanc parfait et novateur : le fond, noir, offre un écrin pertinent, au propos bien noir : les Ogres règnent sur des Hommes qu'ils tuent soit par colère, soit pour les dévorer, certains étant élevés à cet effet ! Grandeur et décadence des humains du coin d'être tombés si bas, cependant que les autres continuent leurs progrès, avec des armes à feu pouvant changer le rapport de force. Grandeur et décadence d'Ogres consanguins de plus en plus bêtes et petits ! Cependant, certains Ogres se veulent humanistes, et certains humains dominer les leurs par les Ogres, voire manipuler ces derniers en sous-mains. Le dessin semi-réaliste est parfait : assez réaliste pour qu'on croie à l'action, laissant assez de place à l'indéterminé pour ménager sa place au rêve quand les Ogres relèvent tout de même du mythe.
Les femmes, humaines et Ogres, ne jouent pas les utilités : j'ai beaucoup aimé la grand-mère de Petit, ce personnage entre humain et Ogre qui n'est pas mal non plus. Et sa maman ! Un peu d'humour parsème les pages de l'histoire agrémentée de quelques pages expliquant mieux les tenants et les aboutissants, par exemple de la réforme ratée d'un Ogre roi éclairé, et l'origine de l'institutionnalisation du cannibalisme.
Seul bémol : l'inachèvement dont grâce aux commentateurs j'apprends qu'il est hélas, définitif !
Ce one-shot raconte un moment précis de la vie de Beethoven (avec tout de même une bonne dizaine de pages qui montre de manière générale sa vie avant et après l'incident).
Je me suis rendu compte en lisant cet album à quel point au final je ne connaissais pas grand chose de la vie de Beethoven. C'est vraiment la figure historique typique dont tout le monde connait le nom, mais très peu sa vie en dehors de quelques trucs généraux comme le fait qu'il est sourd. J'ai bien aimé découvrir la personnalité de Beethoven, qui aimait la liberté et qui était quelqu'un qui ne faisait pas de compromis devant ses idéaux. C'est ainsi qu'il finira par sacrifier le confort que lui apportait son riche mécène parce qu'il ne voulait pas jouer devant des officiers français. D'autres l'auraient fait pour ne pas créer de vague, mais Beethoven était d'un autre genre et j'admire lorsque quelqu'un va au bout de ses idéaux.
Cela dit, je n'ai pas trouvé le récit passionnant à lire. La faute au dessin que je trouve trop académique, notamment dans sa mise en scène avec ses personnages qui bougent parfois comme des acteurs de théâtre. La narration manque de dynamisme. Mais bon au moins l'album m'a raconté une anecdote que je ne connaissais pas et au moins c'est un peu divertissant.
Après le très réussi Voyage aux îles de la Désolation (que je relis souvent), Lepage revient douze plus tard, avec ce nouvel album, qui retrace son nouveau voyage aux îles Kerguelen. Le dessin est toujours aussi somptueux avec des pleines planches ou demi-planches d'une beauté à tomber par terre.
J'ai pris mon temps pour lire cette bande dessinée, mais j'avoue vers la fin avoir tourné les pages rapidement.
Là où "les îles de la Désolation" m'avait enchanté avec ses paysages, l'histoire des premiers aventuriers, cet album a fini par me lasser.
En fin de compte, j'ai du mal à me faire opinion sur cet album.
Peut-être que le livre tourne autour de trop de personnages, que cela en donne le tournis ! On ne sait plus qui est qui et j'ai du mal à avoir une empathie avec tous ces protagonistes, seul le personnage d'Alexis m'a touché.
En voulant donner la parole aux nombreux acteurs de terrain, Lepage rate un peu le but d'un tel ouvrage, celui de nous faire rêver...
Graphiquement superbe, je suis assez réservé sur le fond.
Mouais. Je suis d’habitude bon client des créations de Bouzard, dont j’apprécie l’humour absurde plein d’auto-dérision. Mais là je n’y ai pas trouvé mon compte.
Ça se laisse gentiment lire, mais l’histoire ne m’a globalement pas trop captivé. Il y a des longueurs, pas mal de situations qui me laissent perplexe. En tout cas où l’humour n’a pas fonctionné. Certes, quelques passages baignent dans l’absurde, comme cette course poursuite entre nos deux héros et la mafia et la police : pas facile de courir avec des palmes, en portant un coffre-fort… Mais ces passages amusants n’ont pas suffi.
Quant au dessin de Pourquié, a priori pas ma came, il passe assez bien. J’ai bien aimé la colorisation en tout cas.
Note réelle 2,5/5.
Dargaud n’a pas fini d’exploiter le filon de notre célèbre amnésique. Au dos de couverture, outre la poursuite de ses aventures sous Y Sentes, un nouveau tome collectif annoncé de XIII Mystery sous JVH, et bien sûr la suite de cette trilogie consacrée à Jones … $$$
Au commande de la présente série, 2 auteurs qu’on ne présente plus, ces derniers connaissent bien l’univers puisqu’ils ont déjà officié indépendamment sur XIII Mystery.
Après le tome consacré à Jonathan Fly, un plaisir de retrouver TaDuc aux pinceaux, un auteur que je connais finalement assez peu mais toujours garant d’une belle fluidité et j’aime son trait élégant.
Pour ce qui est du scénario, Yann renoue avec le personnage de Jones, plus âgée cette fois, on la découvre en train de faire ses classes dans l’armée. Forcément, le scénariste s’appuie sur sa 1ère histoire, nous sommes 10 ans plus tard et le personnage du frère ressurgi.
Ça se lit sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus, un tome introductif qui ronronne un peu, ça rentre bien dans le carcan de la franchise mais sans surprises, j’espère que la suite va se réveiller.
Ce personnage mérite autre chose que du classique et calibré.
MàJ tome 2 :
Après la longue introduction que constituait le tome 1, ça se réveille un peu en terme de péripéties. L’intrigue m’a paru plus resserrée, les pions sont en place et toute l’action va se passer autour d’Alcatraz. Les liens entre Jones et Carrington s’approfondissent.
Pour autant, si ma lecture a été divertissante et pas désagréable, c’est en grande partie du au très bon travail de Taduc. L’histoire m’apparaît toujours aussi classique - peut être trop malheureusement, j’attends vraiment le petit truc en plus, la franchise ne peut pas se contenter de lambda.
A noter, mais c’est beaucoup plus discret que dans Little Jones, l’utilisation de personnages « pastiches », ici une ersatz de Janis Joplin, j’avoue ne pas être bien fan de ce procédé.
MàJ tome 3 :
Fin de la trilogie autour de Jones avec ce dernier tome, j’en sors vraiment sans enthousiaste particulier. Les auteurs fournissent du travail fluide et honnête mais trop standard à mes yeux, je n’ai pas eu l’envol souhaité niveau récit. Les enjeux familiaux ne m’ont pas touché et finalement ça s’est avéré plus soporifique que le film The Rock.
J’avoue aussi que je n’ai plus de grand intérêt pour la série mère et j’ai roulé des yeux quand j’ai vu au dos de couverture, qu’une nouvelle série XIII Trilogy, signée Pécau et Wilson, était à venir autour de(s) Sheridan …
Pour la première fois dans leur collaboration, Jim et Fredman n'offraient pas ici une BD d'humour thématique articulée autour de saynètes indépendantes, mais bien une forme d'histoire continue, découpée en faux chapitres qui donnent l'impression d'être autonomes tout en suivant un fil narratif cohérent. C'est aussi leur seul album au format à l'italienne, choix qui s'explique peut-être par une histoire finalement plus courte que les albums 48cc classiques du duo.
Le dessin, nerveux et vivant, est dans la veine habituelle de Fredman : un trait clair, semi-caricatural, des couleurs vives et une mise en scène dynamique, mais aussi hélas des décors un peu vides ici et cette colorisation informatique qui rappellent de précédentes "BD de supermarchés" un peu trop formatées que je reprochais à ces auteurs.
On y suit un petit groupe de jeunes urbains sur la route des vacances, direction Ibiza après une grosse escale en Espagne, trajet et séjour au cours desquels leurs caractères opposés et parfois fantasques seront la source des situations humoristiques. Les auteurs y croquent les travers des vacanciers à l'étranger, en forçant un peu le trait, tout en maintenant leur histoire de fond qui est une histoire de potes en vacances.
Aucun des gags ne m'a vraiment rire, en particulier parce que je ne me suis pas senti proche des personnages, mais l'ambiance d'ensemble amène le sourire et l'histoire reste plaisante à parcourir.
Au final, c'est une BD divertissante, qui fait passer le temps avec un petit air de vacances. Sans être mémorable, j'imagine qu'elle remplit son rôle de lecture sans prétention, à lire en vacances ou pour se rappeler de l'ambiance estivale.
Cet album de Baru m'a paru étrange. Il mêle la Seconde Guerre mondiale à ses thèmes plus habituels, ceux des cités ouvrières de l'est de la France où il a grandi. Mais il le fait au travers d'un récit très éclaté, que j'ai eu du mal à suivre.
Tout commence par une double introduction présentant deux passés possibles pour un certain Enrico/Heinrich. Dès cette étape, je n'ai pas compris l'un de ces deux parcours, car ni le dessin ni la voix-off ne m'ont permis de saisir ce qui se jouait dans cette scène de mine avec cette histoire de moto. Ensuite, le récit saute d'une époque à l'autre : parfois en pleine Seconde Guerre mondiale avec l'un des personnages historique, parfois dans la jeunesse ou la période contemporaine de Baru qui se met alors en scène, sans que le lien entre ces fragments soit toujours clair, ni leur ordre logique.
Au fil de la lecture, on finit par comprendre plus ou moins ce que l'auteur cherche à raconter et à qui il veut rendre hommage, mais on aperçoit finalement très peu ce fameux commando de résistantes et rien de leurs actions. Je suis resté perplexe : j'aime beaucoup Baru et son attachement au Grand Est populaire, mais cette narration trop morcelée ne m'a pas donné les clés pour suivre son propos ou pour ressentir les émotions qu'il voulait transmettre. J'ai refermé l'album sans être bien sûr de ce que j'avais lu.
Note : 2,5/5
J’ai connu cette série il y a environ 20ans et depuis, mes différentes relectures n’ont jamais terni le bousin.
Cailleteau n’est pas reconnu pour sa subtilité mais ici, je trouve que ça passe crème. Le scénariste propose, une aventure zombies dans l’espace qui saura ravir les amateurs du genre ou de films sf un peu old school.
Alors attention on a droit à tous les clichés, personnages stéréotypés, on ne s’embarrasse pas de psychologies ou explications développées, ça va vite … cependant le lecteur reste bien happé par le rythme, l’ambiance et la mise en page efficace d’un Bajram alors débutant.
Bref un diptyque que j’apprécie beaucoup, de la série B fun et divertissante.
Je connaissais très vaguement Shirley et Dino : j'en avais pas mal entendu parler il y a longtemps avant de voir un de leurs spectacles en VHS, sans que cela me laisse un souvenir particulier. Leurs personnages avaient quelque chose d'assez original, entre exubérance sympathique et ringardise décalée, mais ni eux ni leur humour ne me parlaient vraiment. Je ne riais pas. Cette BD m'a laissé le même sentiment de perplexité, alors qu'elle n'est pas l'adaptation d'un de leurs spectacles mais plutôt un roman graphique semi humoristique sur leur installation à Paris et leur parcours jusqu'à trouver enfin un certain succès de music-hall.
Le dessin est du Margerin typique, avec un trait clair, rond et légèrement rock, un style qui ne me touche pas car je l'associe trop au déplaisir que je ressentais en lisant sa série Manu quand j'étais jeune. L'album s'organise en courts chapitres de quelques pages (comme s'ils avaient été prépubliés dans l'Echo des Savanes), mais l'ensemble forme une histoire suivie. On y découvre Shirley et Dino dans des versions naïves, un peu simples et gentiment exubérantes. Je connais trop mal les vrais artistes pour juger de la fidélité des personnages, mais j'ai trouvé Shirley moins simplette que dans le spectacle dont je gardais le souvenir, et Dino au contraire très obtus, presque benêt, comme débarqué de sa campagne.
Leurs petites aventures citadines (au marché, avec leurs voisins, dans leur quotidien parisien) m'ont laissé totalement indifférent. Je n'ai pas ri une seule fois. Je me suis retrouvé davantage porté par la curiosité de voir où l'histoire voulait aller que par le moindre ressort humoristique. Et au final, je n'ai pas eu l'impression qu'elle allait bien loin. J'imagine que cette BD aurait davantage pu parler à ceux qui sont attachés au duo et à leur univers, mais ce n'est pas mon cas.
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L'Adoption
Je trouve que Zidrou possède un réel talent pour nous conter des faits de vie. Dans cette série son regard se pose sur l'adoption, un sujet compliqué et ô combien casse gueule. Au gré des différents cycles il s'attarde sur le vécu de cette expérience par les protagonistes, le chamboulement de leur vie. Mais il ne se place pas nécessairement au niveau de l'enfant adopté. Et finalement c'est peut être ce qu'il manque le plus à cette série car s'il est évident que la vie familiale ne peut qu'être bouleversée, j'imagine qu'au niveau de l'enfant cela doit être un cataclysme, surtout pour les 2 premiers bouts de chou Cycle 1 Dans ce premier cycle l'objectif est braqué sur Gabriel, ancien boucher à la retraite, qui accueille avec scepticisme l'adoption d'une petite fille péruvienne par son fils. On suit l'évolution des sentiments chez ce papy bourru. La conclusion, quoique finalement assez logique, m'a surpris. Cycle 2 Ce second s'attarde sur les états d'âmes de Gaëlle, qui déjà maman, a souhaité replonger une dernière fois dans le grand bain de l'éducation en adoptant un jeune garçon arraché à la guerre au proche Orient. Mais tout comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, éduquer un enfant est un parcours semé d'embuches. Gaëlle l'avait sans doute oublié. La fin heureuse est somme toute rapide Cycle 3 Un cinquième album dans lequel je n'ai pas retrouvé l'essence de la série. Non pas qu'il soit mauvais, mais j'ai trouvé qu'il n'avait pas sa place dans cette série car l'adoption n'y est quasiment pas abordé Au final une série plaisante, fondamentalement humaine qui se lit facilement mais qui n'est pas exceptionnelle
Les Ogres-Dieux
Noir et blanc parfait et novateur : le fond, noir, offre un écrin pertinent, au propos bien noir : les Ogres règnent sur des Hommes qu'ils tuent soit par colère, soit pour les dévorer, certains étant élevés à cet effet ! Grandeur et décadence des humains du coin d'être tombés si bas, cependant que les autres continuent leurs progrès, avec des armes à feu pouvant changer le rapport de force. Grandeur et décadence d'Ogres consanguins de plus en plus bêtes et petits ! Cependant, certains Ogres se veulent humanistes, et certains humains dominer les leurs par les Ogres, voire manipuler ces derniers en sous-mains. Le dessin semi-réaliste est parfait : assez réaliste pour qu'on croie à l'action, laissant assez de place à l'indéterminé pour ménager sa place au rêve quand les Ogres relèvent tout de même du mythe. Les femmes, humaines et Ogres, ne jouent pas les utilités : j'ai beaucoup aimé la grand-mère de Petit, ce personnage entre humain et Ogre qui n'est pas mal non plus. Et sa maman ! Un peu d'humour parsème les pages de l'histoire agrémentée de quelques pages expliquant mieux les tenants et les aboutissants, par exemple de la réforme ratée d'un Ogre roi éclairé, et l'origine de l'institutionnalisation du cannibalisme. Seul bémol : l'inachèvement dont grâce aux commentateurs j'apprends qu'il est hélas, définitif !
Beethoven - Le Prix de la liberté
Ce one-shot raconte un moment précis de la vie de Beethoven (avec tout de même une bonne dizaine de pages qui montre de manière générale sa vie avant et après l'incident). Je me suis rendu compte en lisant cet album à quel point au final je ne connaissais pas grand chose de la vie de Beethoven. C'est vraiment la figure historique typique dont tout le monde connait le nom, mais très peu sa vie en dehors de quelques trucs généraux comme le fait qu'il est sourd. J'ai bien aimé découvrir la personnalité de Beethoven, qui aimait la liberté et qui était quelqu'un qui ne faisait pas de compromis devant ses idéaux. C'est ainsi qu'il finira par sacrifier le confort que lui apportait son riche mécène parce qu'il ne voulait pas jouer devant des officiers français. D'autres l'auraient fait pour ne pas créer de vague, mais Beethoven était d'un autre genre et j'admire lorsque quelqu'un va au bout de ses idéaux. Cela dit, je n'ai pas trouvé le récit passionnant à lire. La faute au dessin que je trouve trop académique, notamment dans sa mise en scène avec ses personnages qui bougent parfois comme des acteurs de théâtre. La narration manque de dynamisme. Mais bon au moins l'album m'a raconté une anecdote que je ne connaissais pas et au moins c'est un peu divertissant.
Danser avec le vent
Après le très réussi Voyage aux îles de la Désolation (que je relis souvent), Lepage revient douze plus tard, avec ce nouvel album, qui retrace son nouveau voyage aux îles Kerguelen. Le dessin est toujours aussi somptueux avec des pleines planches ou demi-planches d'une beauté à tomber par terre. J'ai pris mon temps pour lire cette bande dessinée, mais j'avoue vers la fin avoir tourné les pages rapidement. Là où "les îles de la Désolation" m'avait enchanté avec ses paysages, l'histoire des premiers aventuriers, cet album a fini par me lasser. En fin de compte, j'ai du mal à me faire opinion sur cet album. Peut-être que le livre tourne autour de trop de personnages, que cela en donne le tournis ! On ne sait plus qui est qui et j'ai du mal à avoir une empathie avec tous ces protagonistes, seul le personnage d'Alexis m'a touché. En voulant donner la parole aux nombreux acteurs de terrain, Lepage rate un peu le but d'un tel ouvrage, celui de nous faire rêver... Graphiquement superbe, je suis assez réservé sur le fond.
Le Bras qui bouge - Les Tribulations de Pebble & Biozevitch
Mouais. Je suis d’habitude bon client des créations de Bouzard, dont j’apprécie l’humour absurde plein d’auto-dérision. Mais là je n’y ai pas trouvé mon compte. Ça se laisse gentiment lire, mais l’histoire ne m’a globalement pas trop captivé. Il y a des longueurs, pas mal de situations qui me laissent perplexe. En tout cas où l’humour n’a pas fonctionné. Certes, quelques passages baignent dans l’absurde, comme cette course poursuite entre nos deux héros et la mafia et la police : pas facile de courir avec des palmes, en portant un coffre-fort… Mais ces passages amusants n’ont pas suffi. Quant au dessin de Pourquié, a priori pas ma came, il passe assez bien. J’ai bien aimé la colorisation en tout cas. Note réelle 2,5/5.
XIII Trilogy - Jones
Dargaud n’a pas fini d’exploiter le filon de notre célèbre amnésique. Au dos de couverture, outre la poursuite de ses aventures sous Y Sentes, un nouveau tome collectif annoncé de XIII Mystery sous JVH, et bien sûr la suite de cette trilogie consacrée à Jones … $$$ Au commande de la présente série, 2 auteurs qu’on ne présente plus, ces derniers connaissent bien l’univers puisqu’ils ont déjà officié indépendamment sur XIII Mystery. Après le tome consacré à Jonathan Fly, un plaisir de retrouver TaDuc aux pinceaux, un auteur que je connais finalement assez peu mais toujours garant d’une belle fluidité et j’aime son trait élégant. Pour ce qui est du scénario, Yann renoue avec le personnage de Jones, plus âgée cette fois, on la découvre en train de faire ses classes dans l’armée. Forcément, le scénariste s’appuie sur sa 1ère histoire, nous sommes 10 ans plus tard et le personnage du frère ressurgi. Ça se lit sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus, un tome introductif qui ronronne un peu, ça rentre bien dans le carcan de la franchise mais sans surprises, j’espère que la suite va se réveiller. Ce personnage mérite autre chose que du classique et calibré. MàJ tome 2 : Après la longue introduction que constituait le tome 1, ça se réveille un peu en terme de péripéties. L’intrigue m’a paru plus resserrée, les pions sont en place et toute l’action va se passer autour d’Alcatraz. Les liens entre Jones et Carrington s’approfondissent. Pour autant, si ma lecture a été divertissante et pas désagréable, c’est en grande partie du au très bon travail de Taduc. L’histoire m’apparaît toujours aussi classique - peut être trop malheureusement, j’attends vraiment le petit truc en plus, la franchise ne peut pas se contenter de lambda. A noter, mais c’est beaucoup plus discret que dans Little Jones, l’utilisation de personnages « pastiches », ici une ersatz de Janis Joplin, j’avoue ne pas être bien fan de ce procédé. MàJ tome 3 : Fin de la trilogie autour de Jones avec ce dernier tome, j’en sors vraiment sans enthousiaste particulier. Les auteurs fournissent du travail fluide et honnête mais trop standard à mes yeux, je n’ai pas eu l’envol souhaité niveau récit. Les enjeux familiaux ne m’ont pas touché et finalement ça s’est avéré plus soporifique que le film The Rock. J’avoue aussi que je n’ai plus de grand intérêt pour la série mère et j’ai roulé des yeux quand j’ai vu au dos de couverture, qu’une nouvelle série XIII Trilogy, signée Pécau et Wilson, était à venir autour de(s) Sheridan …
Putain de vacances
Pour la première fois dans leur collaboration, Jim et Fredman n'offraient pas ici une BD d'humour thématique articulée autour de saynètes indépendantes, mais bien une forme d'histoire continue, découpée en faux chapitres qui donnent l'impression d'être autonomes tout en suivant un fil narratif cohérent. C'est aussi leur seul album au format à l'italienne, choix qui s'explique peut-être par une histoire finalement plus courte que les albums 48cc classiques du duo. Le dessin, nerveux et vivant, est dans la veine habituelle de Fredman : un trait clair, semi-caricatural, des couleurs vives et une mise en scène dynamique, mais aussi hélas des décors un peu vides ici et cette colorisation informatique qui rappellent de précédentes "BD de supermarchés" un peu trop formatées que je reprochais à ces auteurs. On y suit un petit groupe de jeunes urbains sur la route des vacances, direction Ibiza après une grosse escale en Espagne, trajet et séjour au cours desquels leurs caractères opposés et parfois fantasques seront la source des situations humoristiques. Les auteurs y croquent les travers des vacanciers à l'étranger, en forçant un peu le trait, tout en maintenant leur histoire de fond qui est une histoire de potes en vacances. Aucun des gags ne m'a vraiment rire, en particulier parce que je ne me suis pas senti proche des personnages, mais l'ambiance d'ensemble amène le sourire et l'histoire reste plaisante à parcourir. Au final, c'est une BD divertissante, qui fait passer le temps avec un petit air de vacances. Sans être mémorable, j'imagine qu'elle remplit son rôle de lecture sans prétention, à lire en vacances ou pour se rappeler de l'ambiance estivale.
Rodina
Cet album de Baru m'a paru étrange. Il mêle la Seconde Guerre mondiale à ses thèmes plus habituels, ceux des cités ouvrières de l'est de la France où il a grandi. Mais il le fait au travers d'un récit très éclaté, que j'ai eu du mal à suivre. Tout commence par une double introduction présentant deux passés possibles pour un certain Enrico/Heinrich. Dès cette étape, je n'ai pas compris l'un de ces deux parcours, car ni le dessin ni la voix-off ne m'ont permis de saisir ce qui se jouait dans cette scène de mine avec cette histoire de moto. Ensuite, le récit saute d'une époque à l'autre : parfois en pleine Seconde Guerre mondiale avec l'un des personnages historique, parfois dans la jeunesse ou la période contemporaine de Baru qui se met alors en scène, sans que le lien entre ces fragments soit toujours clair, ni leur ordre logique. Au fil de la lecture, on finit par comprendre plus ou moins ce que l'auteur cherche à raconter et à qui il veut rendre hommage, mais on aperçoit finalement très peu ce fameux commando de résistantes et rien de leurs actions. Je suis resté perplexe : j'aime beaucoup Baru et son attachement au Grand Est populaire, mais cette narration trop morcelée ne m'a pas donné les clés pour suivre son propos ou pour ressentir les émotions qu'il voulait transmettre. J'ai refermé l'album sans être bien sûr de ce que j'avais lu. Note : 2,5/5
Cryozone
J’ai connu cette série il y a environ 20ans et depuis, mes différentes relectures n’ont jamais terni le bousin. Cailleteau n’est pas reconnu pour sa subtilité mais ici, je trouve que ça passe crème. Le scénariste propose, une aventure zombies dans l’espace qui saura ravir les amateurs du genre ou de films sf un peu old school. Alors attention on a droit à tous les clichés, personnages stéréotypés, on ne s’embarrasse pas de psychologies ou explications développées, ça va vite … cependant le lecteur reste bien happé par le rythme, l’ambiance et la mise en page efficace d’un Bajram alors débutant. Bref un diptyque que j’apprécie beaucoup, de la série B fun et divertissante.
Shirley et Dino
Je connaissais très vaguement Shirley et Dino : j'en avais pas mal entendu parler il y a longtemps avant de voir un de leurs spectacles en VHS, sans que cela me laisse un souvenir particulier. Leurs personnages avaient quelque chose d'assez original, entre exubérance sympathique et ringardise décalée, mais ni eux ni leur humour ne me parlaient vraiment. Je ne riais pas. Cette BD m'a laissé le même sentiment de perplexité, alors qu'elle n'est pas l'adaptation d'un de leurs spectacles mais plutôt un roman graphique semi humoristique sur leur installation à Paris et leur parcours jusqu'à trouver enfin un certain succès de music-hall. Le dessin est du Margerin typique, avec un trait clair, rond et légèrement rock, un style qui ne me touche pas car je l'associe trop au déplaisir que je ressentais en lisant sa série Manu quand j'étais jeune. L'album s'organise en courts chapitres de quelques pages (comme s'ils avaient été prépubliés dans l'Echo des Savanes), mais l'ensemble forme une histoire suivie. On y découvre Shirley et Dino dans des versions naïves, un peu simples et gentiment exubérantes. Je connais trop mal les vrais artistes pour juger de la fidélité des personnages, mais j'ai trouvé Shirley moins simplette que dans le spectacle dont je gardais le souvenir, et Dino au contraire très obtus, presque benêt, comme débarqué de sa campagne. Leurs petites aventures citadines (au marché, avec leurs voisins, dans leur quotidien parisien) m'ont laissé totalement indifférent. Je n'ai pas ri une seule fois. Je me suis retrouvé davantage porté par la curiosité de voir où l'histoire voulait aller que par le moindre ressort humoristique. Et au final, je n'ai pas eu l'impression qu'elle allait bien loin. J'imagine que cette BD aurait davantage pu parler à ceux qui sont attachés au duo et à leur univers, mais ce n'est pas mon cas.