Les derniers avis (231 avis)

Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Orignal
Orignal

J'ai lu la version d'origine en noir et blanc. N'ayant pas lu de quoi ça parlait avant, j'ai été surpris de voir qu'il s'agissait de harcèlement scolaire. Joe se fait brutaliser et racketter par un autre garçon Jason. On ne sait pas trop pourquoi, à cause des parents un peu particuliers de Joe ? En tout cas Joe ne se confie à personne de ces brimades ce qui est étonnant. Pour éviter de croiser son harceleur dans le bus scolaire, il coupe par la forêt et tombe un jour sur un orignal majestueux. La fin se révèle aussi cruelle envers Jason et on ne sait trop quoi penser. Qu'aurait-on fait dans pareille situation ? Le dessin est simple et rapidement exécuté, peu de textes, dans un format assez petit comme un manga. Un bon ouvrage de Max de Radiguès.

19/10/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Endroll back
Endroll back

« End roll » est un mot wasei-eigo qui signifie « générique de fin » m'apprend Google. Kantetsu le scénariste est parti visiblement sur des idées similaires à Prison Lab qu'il a fait précédemment. C'est une histoire de harcèlement scolaire qui conduit une jeune fille au suicide. Effectivement le manga commence "par la fin" avec le suicide et les obsèques de la fille, son frère est présent. Un ange lui apparait soudainement et lui propose un marché pour retrouver ceux qui ont poussé sa soeur vers la mort et en contre-partie la ressusciter. Une sorte de pacte faustien. Il va alors revivre une boucle temporelle en tant que professeur sous un pseudonyme dans l'école de sa soeur et tenter de comprendre qui est responsable du suicide parmi les élèves. Sauf que s'il se trompe dans son enquête, on repart sur une nouvelle boucle et il perd un peu d'espérance de vie au passage. L'ange lui permet aussi d'avoir certains pouvoirs ou jokers comme dans un jeu vidéo. Je ne connais pas cet éditeur qui semble récent. Quelques fautes d'orthographe dans le premier tome. Même dans le résumé j'ai du corriger plusieurs fautes dans un si petit texte. Ça ne fait pas sérieux. Si on fait abstraction du postulat de départ avec l'ange etc. cela se laisse lire et en 3 tomes seulement on a une histoire complète.

19/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Silver Surfer - L'Obscure Clarté des étoiles
Silver Surfer - L'Obscure Clarté des étoiles

Un bijou absolu, à la fois graphique et éditorial. Cette édition Marvel Prestige de Silver Surfer : L’obscure clarté des étoiles est une redécouverte magistrale du one-shot culte de 1996 (Silver Surfer: Dangerous Artifacts) signé Ron Marz et Claudio Castellini. Dès les premières pages, on est happé par la beauté du dessin. Castellini livre ici un travail d’une précision incroyable : anatomies parfaites, perspectives vertigineuses, planètes et galaxies rendues avec un sens du détail presque baroque. Chaque case est pensée comme une composition complète, et le grand format choisi par Panini met parfaitement en valeur cette dimension presque “monumentale” de son art. Mais ce qui rend cette édition exceptionnelle, c’est son choix du noir et blanc. À l’origine, la version américaine était sortie en couleur, dans un format plus standard. Or, Castellini lui-même avait conçu son travail pour être vu en noir et blanc, en jouant sur les ombres, les contrastes et la lumière. La colorisation d’époque avait littéralement étouffé son trait — à tel point que la première édition avait été très critiquée pour ça. Ici, Panini a corrigé le tir en proposant une édition restaurée et supervisée par l’auteur lui-même, qui a nettoyé ses planches originales pour leur redonner l’intensité et la clarté qu’il voulait à l’origine. Le résultat est bluffant : la finesse du trait, la puissance des noirs, la lumière qui se dégage de certaines pages… tout est sublimé. C’est une œuvre qui se lit presque comme un artbook narratif, où le scénario de Marz — simple mais efficace — sert surtout de cadre pour admirer le talent graphique de Castellini. Certains pourront trouver l’histoire un peu convenue, mais franchement, devant une telle maîtrise visuelle, on pardonne tout. Un mot aussi sur la fabrication : papier épais (170g), grand format, impression soignée, dos toilé noir… c’est une édition qui respire le respect du travail original. L’obscure clarté des étoiles dans ce format noir et blanc, c’est le Silver Surfer dans toute sa splendeur cosmique, vu à travers les yeux d’un artiste qui a enfin pu montrer son œuvre telle qu’il l’avait imaginée.

19/10/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série La Mise à mort du tétras lyre
La Mise à mort du tétras lyre

Quand le bouquin (« petit » pavé de 288 pages…) nous arrive dans les mains, la première réaction est proche de l’émerveillement. Un titre intrigant (qui s’expliquera à la lecture), une couverture réussie, un beau travail éditorial de Glénat, et un graphisme tout en explosion de couleurs, souvent proche de l’art pictural (évoquant David Hockney dont il revendique l’influence dans le récit). Encore jeune dessinateur de trente ans et quelques, David Combet signe ici sa première œuvre (semi-autobiographique ?) en tant qu’auteur complet. La narration se déploie autour de deux axes narratifs parallèles : le quotidien d’artiste du jeune Pierre, natif des Alpes, écumant les soirées lyonnaises en quête de reconnaissance », et ses souvenirs d’enfance centrés sur les parties de chasse avec son père, qui visiblement ont laissé des traces peu confortables dans sa psyché d’artiste. C'est ainsi que le lecteur va suivre Pierre enfant (« Caillou ») sous la houlette de papa et son collègue Edouard dans des randonnées alpines (en mode chasse-pêche-nature et tradition), où il se sentait écartelé entre son admiration pour la flore et la faune alpines et sa réticence d’avoir à empoigner un fusil pour viser des proies sous la pression du paternel. On devine que sa sensibilité d’artiste ne s’accordait guère avec les injonctions viriles et culpabilisantes d’un père (« tu seras un vrai bonhomme, mon fils, ou tu ne seras pas ») dont les certitudes vont se fissurer au fil du récit, en raison d'une mauvaise passe conjugale. Et ce passé amer continue à hanter sa vie d’adulte à Lyon (cette cité très plaisante que l’on reconnaît facilement à travers les nombreuses références graphiques) où l’on assiste aux errances du gamin devenu grand, décidé à vivre sa vie d’artiste gay dans l’anonymat de la grande ville, espérant pourquoi pas provoquer le début d’une carrière couronnée de succès… mais le poids d’une enfance brimée dans ses aspirations peut-il vraiment s’alléger dans un milieu où priment l’apparence et l’arrogance, bien symbolisées par le personnage de Simon Chevalier ? Côté dessin, c’est un feu d’artifice sous le signe de l’arc-en-ciel – ce qui, vu la thématique, est pour le moins approprié… David Combet aime les couleurs, ça se voit et c’est joli quand on aime ça. La référence à David Hockney est explicite, et en effet, l’auteur a opté pour une approche très picturale. La représentation de Lyon et des paysages alpins est très plaisante, même si on sera peut-être un peu moins convaincu par les visages à l’expressivité très appuyée. Mais globalement, le rendu visuel est plaisant, et on sent une certaine gourmandise de la part de Combet à croquer la vie comme le monde environnant. Quant au récit, il a clairement une fonction exutoire, celle d’évoquer les blessures morales de l’auteur, ce qu’il fait à travers le personnage de Pierre. On ressent également cette volonté d’être exhaustif, de représenter toute l’échelle des émotions chez ses personnages, qu’il s’agisse des visages et des postures. Cette particularité a pour inconvénient d’étirer la narration, ce qui donne lieu à quelques longueurs dont on ne saisit pas toujours la pertinence. On peut également regretter le traitement psychologique un peu superficiel des autres personnages, l’action étant centrée uniquement autour de Pierre. En résumé, « La Mise à mort du tétras lyre » se lit comme la quête initiatique d’un homme, qu’il soit le double ou non de l’auteur, pour trouver les clés de sa libération et de son épanouissement. Avec ce récit très personnel et authentique, David Combet peut être satisfait du travail accompli, même si la narration, un rien inaboutie, aurait mérité davantage de rigueur. On ne peut nier qu’il y a chez lui un potentiel à raconter les choses, mais ce livre est peut-être arrivé un peu tôt. L’impression finale est d’avoir dégusté un vin un peu jeune qui n’aurait pas eu le temps de vieillir.

18/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Milo & les créatures du grand escalier.
Milo & les créatures du grand escalier.

Voilà un album jeunesse plutôt réussi. Le pitch est des plus simples : le jeune Milo est envoyé par sa mère chercher une chaussette pour sa petite sœur. Mais, arrivé dans la cave, sombre comme de bien entendu, Milo va voir cette chaussette volée et emportée par un rat. Il va se lancer à sa poursuite, et c’est le début d’une longue aventure ! Car rapidement, des passages secrets débouchant sur des lieux improbables vont le mener très loin. Et il va rencontrer une foule de personnages plus ou moins loufoques, la Mort, un fantôme, des personnages difformes, gélatineux, un bouc prénommé Ibn Battuta, etc. C’est extrêmement rythmé, Milo vol d’aventures en aventures, plein de courage et de persévérance. La plupart des êtres rencontrés, au départ menaçants – en tout cas provoquant la peur – se révèlent rapidement amicaux, et vont aider Milo à remplir sa mission, ramener cette fichue chaussette ! Avec une chute amusante (et qui aurait pu donner lieu à une suite ?), lorsque sa mère envoie Milo chercher un carton au grenier… Un récit simple et rythmé, dans lequel un gamin dépasse ses peurs, voilà une lecture que les plus jeunes apprécieront sans doute. Malgré l’importante pagination (près de 250 pages), la lecture est rapide : peu de texte, un petit format, et un rythme empêchant de faire une pause…

18/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Hors les murs - Journal d'un voyage immobile
Hors les murs - Journal d'un voyage immobile

Hors les murs est une bande dessinée publiée par la Réunion des Musées Nationaux, issue d'une collaboration entre le musée du Grand Palais, une vingtaine de commissaires, conservateurs et artistes, le Centre pénitentiaire Sud Francilien, et plusieurs détenus volontaires. Ensemble, ils ont imaginé une exposition artistique au sein même de la prison. Sous la direction d'un commissaire d'exposition, un comité de détenus a choisi les œuvres à présenter et défini le message qu'ils souhaitaient transmettre : celui du voyage et de l'ouverture sur le monde, en contraste avec leur enfermement. Le projet s'est accompagné de rencontres avec des artistes, conférenciers et restaurateurs venus partager leurs savoirs sur l'art et le fonctionnement des musées. Cendrine Borzycki, invitée à assister à plusieurs de ces séances, en a tiré ce récit documentaire. Elle y montre que la culture peut franchir les murs, tout en dévoilant les coulisses concrètes d'une exposition, bien loin de la simple installation de tableaux. L'ouvrage se veut avant tout instructif. Il documente à la fois le milieu carcéral, la démarche muséale et l'état d'esprit des participants. Le dessin de Borzycki, proche du croquis, privilégie la spontanéité à la virtuosité. Son trait simple et ses teintes sobres confèrent à l'ensemble une élégance discrète, mais le graphisme peut paraître sommaire. En revanche, la lecture reste fluide et les dialogues, vivants, donnent de l'épaisseur aux détenus, souvent curieux et réfléchis. Ils rappellent d'ailleurs eux-mêmes qu'ils ne représentent qu'une minorité : la plupart des prisonniers n'ont montré aucun intérêt pour le projet, et ceux-là ne figurent pas dans le livre. Malgré son intérêt documentaire, le récit perd un peu de souffle après son introduction. Les comptes rendus de réunions et les visites de musées manquent de dynamisme, et la frustration s'accentue lorsque l'exposition finale n'est jamais montrée. La bande dessinée se conclut en renvoyant à une page web que je n'ai pas trouvée, sans doute disparue il y a quelques années, laissant le lecteur sans image du résultat si ce n'est quelques planches de la BD montrant les prototypes visuels de ce à quoi elle pourrait ressembler lors de sa préparation. Hors les murs est un témoignage sincère et instructif sur la rencontre entre art et détention, mais dont la lecture reste un peu aride et inachevée. Une belle idée, plus enrichissante que réellement captivante. Note : 2.5/5

18/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Electric Miles
Electric Miles

Au sortir de ce tome introductif, je ne sais pas trop quoi penser. D’abord parce que certaines choses m’ont clairement échappé, des passages sont restés obscurs, comme l’histoire elle-même. Je ne sais pas où elle va nous mener, si le polar, un certain fantastique ésotérique vont prendre le dessus. Pour le moment, Nury est aussi mystérieux que son personnage principal, auteur putatif d’un livre que quasiment personne n’a lu ou vu, mais qui attire les convoitises, jusqu’aux producteurs vénaux d’Hollywood (au passage Nury caricature – à peine – les techniques marketing et publicitaires, avec un passage savoureux lorsque deux producteurs envisagent leur campagne de lancement de l’adaptation du bouquin – qu’ils n’ont pourtant pas lu !). Du coup, entre ces mystères entretenus et les passages un peu obscurs (le rôle du clébard, les digressions religieuses, etc.), je reste pour le moment réservé. Mais la lecture n’en a pas pour autant été désagréable, en grande partie grâce au travail graphique de Brüno. En effet, je trouve que son dessin se bonifie avec le temps. Toujours aussi épuré, le rendu est ici très chouette. A voir donc ce que ça donnera par la suite.

18/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Hors-saison
Hors-saison

Le Jour du Marché du même auteur m’avait clairement laissé sur ma faim. Je me réconcilie un peu avec lui avec cet album qui, sans être hyper emballant, se révèle quand même plaisant à lire, vraiment plus intéressant. Déjà le format à l’italienne et plus globalement le travail éditorial de Delcourt me conviennent, c’est un format que j’apprécie, et qui est adapté au récit, dans lequel nous suivons durant quelques semaines (mais des flash-backs densifient le récit et l’étendent) la vie de Mark. Mark, qui se débat alors que sa vie se délite, alors que tout s’éparpille auteur de lui, alors que ses certitudes se fragilisent. Son couple périclite et le divorce s’annonce – de moins en moins à l’amiable. Au niveau boulot ça ne va pas mieux, il est escroqué par son patron. Il se débat en tant que nouveau célibataire avec ses enfants lorsqu’il en a la garde, alors que sa mère souffre d’un cancer. En arrière-plan, les incertitudes se multiplient aussi, nous sommes en pleine campagne électorale, entre Hillary Clinton et Donald Trump… Le récit est traité de façon légère, doux-amer, sans surjouer empathie ou trop impliquer le lecteur, observateur décalé du verni qui craque. Les personnages animaliers et la colorisation usant de divers gris plutôt ternes accentuent une certaine langueur, une certaine tristesse, jusqu’aux dernières cases, où l’optimisme semble vouloir retenter sa chance.

18/10/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Murmures des sous-bois
Murmures des sous-bois

Voilà un album délicat, accessible aux plus jeunes, distillant progressivement sa touchante émotion. Autour d'un propos écolo sur la réouverture au monde, aux autres, l'auteur développe une non-intrigue : des promenades dans la forêt permettant de prendre le temps d'observer la faune sauvage, le ciel, d'entendre cette vie fragile que nos sociétés connectées et individualisées oublient. On découvre peu à peu une relation mère-fille emplie de silences, mais non-dénuée d'attentions ; la thématique du deuil s'invite alors et donne de l'ampleur à l'ensemble. Avec son format à l'italienne, son noir et blanc teinté de brun, la rareté du texte, un style à la lisière du manga et de la ligne claire, un découpage "façon storyplay" de cinéma, cette manière occasionnellement de créer du mouvement en démultipliant les personnages sur une même case, associé à un crescendo narratif plutôt réussi, l'auteur parvient à déployer une histoire dramatique et pleine d'espoir qui étonnamment nous fait passer de l'anecdotique aux douleurs intimes les plus belles. Surprenant de constater combien l'indéniable maladresse des ficelles narratives et dialogues aboutit à un sentiment général de délicatesse poétique. Beau comme un bébé qui pleure.

18/10/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Les Sentiers d'Anahuac
Les Sentiers d'Anahuac

Edition soignée, grand format carré, couverture élégante, cet album attire indéniablement le regard. Les Sentiers d'Anahuac retrace un pan de la civilisation aztèque et sa colonisation par les espagnols. Commençons par souligner le travail graphique très intéressant. Le style est à la fois simple et précis, les personnages sont soignés et très reconnaissables. Les pages ne sont pas surchargées mais pourtant elles contiennent beaucoup d'informations et de détails. L'utilisation de la couleur avec parcimonie met l'accent sur des petits éléments par ci par là. C'est très esthétique. Mais ce qui est plus réussi encore c'est le découpage des planches. On sort régulièrement du traditionnel gaufrier, avec des dessins pleines pages qui représentent pourtant un enchainement que d'autres dessinateurs auraient découpé en cases successives. Ces mises en pages sont très esthétiques et en plus c'est toujours fluide, lisible et compréhensible. Visuellement c'est du beau boulot et l'album est très agréable. Sur le contenu, nous avons un récit très historique. Il retrace une civilisation, découverte par le prisme d'un jeune novice, né juste après la colonisation. Le jeune Antonio aide un missionnaire à traduire et écrire l'histoire. Il y est question de croyance, de dieux anciens, d'évangélisation par les colons qui font la chasse aux croyances anciennes qui façonnaient la civilisation aztèque. On apprend tout ça au travers du regard du jeune Antonio. C'est une quête qui va durer des décennies qui est relaté dans cet album. Tout cela est très bien documenté, très précis. Si le propos est globalement intéressant, il a eu du mal à me passionner sur la longueur de l'album. L'usage de termes nahuatl est omniprésent. Il peut y avoir des phrases avec 3 ou 4 mots issus de cette langue. Il y a bien un glossaire complet en fin d'album mais c'est un peu fastidieux de s'y référer toutes les pages.

18/10/2025 (modifier)