Il m'est assez difficile de parler de "Slava". Déjà parce que d'autres avis l'ont fait mieux que moi et que j'ai du mal à être au clair sur mon avis.
J'ai un intérêt que je ne m'explique pas pour la Russie. Ce pays me fascine depuis des années, et j'ai eu l'occasion de visiter Moscou en hiver il y a quelques années avec une amie. Une visite qui m'a marqué sur la différence si grande qu'il y a entre européen de l'ouest et ce monde de l'est si différent. J'ai épluché son histoire, et comme Gomont, j'ai été surpris (le mot est faible) par les années Elstine. Le démembrement de l'URSS et la violence sordide de ceux qui deviendront les oligarques.
Cette BD, c'est tout cela. Avec un faux air de Kusturika comme disait Tomdelapampa, avec son humour parfois étrangement cartoonesque mais aussi une mélancolie sourde qui pointe, une tristesse de tout les instants. "Slava", c'est l'histoire qu'on aimerait voir bien finir et qu'on sait dès le début qu'elle sera un drame. Et je dois dire que sa fin est d'une tristesse très grande, d'autant que l'on a eu le temps de s'attacher à eux.
Une BD de Gomont c'est difficile à décrire pour moi. Déjà parce qu'il y a de la densité et que le bonhomme ne facilite pas la chose. Allez résumer "Slava" à trois paragraphes sans trop en dire ! Mais ce qui est simple, c'est que j'ai aimé. Adoré ? Non, clairement pas. La BD prend un peu trop de temps dans sa deuxième partie avant l'explosif final, et d'autre part j'ai trouvé la BD très (trop) bavarde dans son tome 3, surtout au début, lorsque je sentais le poids omniprésent du texte qui commençait à m'embêter dans ma lecture. D'autant que Gomont a ce tic d'intégrer du texte entre les bandes de dessins avec parfois des dialogues continus. Ce qui m'oblige à d'abord lire la voix off puis ensuite le dialogue sous peine de me perdre dans le texte, et parfois je trouve la voix-off trop présente, presque trop lyrique et parfois redondante.
Maintenant que cette critique est faite (une critique que je fais à plusieurs autres BD de Gomont) je dois dire que l'auteur sait y faire niveau histoire. Slava, Nina et Lavrine sont attachants, par leurs forces et par leurs faiblesses. Le dessin de Gomont, alliant ses bulles aux dessins explicatifs avec des passages muets, tout en y allant de ses dialogues percutants et ses moments de tension. C'est maitrisé et clair, comme à son habitude.
En fait je ressors de la BD frustré, un peu. Parce que j'ai l'impression que ça aurait pu être plus que ça, que l'histoire aurait été plus efficace et impactante plus condensé. En l'état, c'est bon, sans doute au-dessus de la moyenne, mais je continue de me dire que ça aurait pu être carrément génial.
Mais pour autant, ne vous privez pas d'une lecture qui tente de rendre tangible ce que fut l'éclatement de l'URSS et ce que les russes vécurent. Une BD pour se rendre compte...
Mouais. La lecture n’est pas désagréable, mais elle m’a quand même un peu laissé sur ma faim. Je pense qu’elle s’adresse davantage à des lecteurs adolescents, de par son dessin, mais aussi ses péripéties (que j’ai trouvé parfois inspirées d’Harry Potter).
Le dessin est lisible, peut plaire (on peut le trouver jolie), mais ce travail visiblement à l’informatique n’est pas trop mon truc, surtout que les visages ont un rendu un peu « manga » dont je ne suis pas fan. Et la colorisation lisse trop les détails.
Quant à l’histoire, elle met en scène un univers étrange, l'Ouvremonde, où règne la magie, avec comme héros Darryl, journalyste (je n’ai pas compris ce truc de remplacer sur certains mots les « i » par des « y »), qui, aidé d’une fée, du fantôme d’un ami, va enquêter sur une mystérieuse menace.
Un petit côté steampunk parfois, plein de détails très « Potter », mais une intrigue qui m’a moyennement captivé. La conclusion est aussi un peu trop brutale.
L’illusion est entretenue sur le fait que ce que nous venons de lire est le scénario qu’une auteure propose à son éditrice – ou est-ce la réalité ? De même, une dernière petite phrase peut laisser penser qu’une autre aventure pourrait être envisagée. Elle se ferait alors sans moi.
A réserver à des ados je pense.
Note réelle 2,5/5.
Voilà une série Fantasy plutôt sympathique. Et qui se démarque déjà du tout venant du genre, par un univers original. Et, là où souvent un groupe de héros se lance dans une quête ou à l’assaut d’un mal ou de bestioles monstrueuses, c’est au contraire à une longue retraite que nous avons affaire.
L’inévitable tyran n’est pas omnipotent – il est même peu présent, sauf dans la conclusion – et les auteurs ne se sont pas embarrassés de bimbos peu vêtues ou d’histoire d’amour à deux balles.
La narration est fluide, rythmée, la menace des « fils du magma » grandissant, éliminant les uns après les autres les fuyards, jusqu’au dénouement final.
Ce final justement, qui est le seul petit bémol, tant je l’ai trouvé un chouia brutal, un peu trop vite expédié (je pense même que les auteurs auraient pu se permettre un tome supplémentaire pour mieux exploiter le vieux monarque et les vengeances ou trahison que ses décisions ou la situation dramatique du monde ravagé par les flammes pouvaient inspirer).
Reste que j’ai lu d’une traite les trois tomes, avec plaisir. Les amateurs du genre y trouveront leur compte.
Une jeune californienne découvre bien malgré elle qu'elle est la réincarnation d'un Naga, l'esprit d'un mythique serpent hindou incarné dans son corps de femme. A travers les âges, des hommes tentent de la retrouver et de la tuer pour une sombre histoire de vengeance et d'injustice.
Si bien des choses sont nulles dans ce comics, il n'est pas totalement à jeter et j'aurais été curieux de lire sa fin même si rien ne m'y aurait poussé en particulier.
Le graphisme est très austère, très comics pour jeunes adultes qui se prennent trop au sérieux. Les décors sont raides et froids, les personnages juste corrects. Par contre, la mise en scène est extrêmement mauvaise. L'enchainement des cases est mal foutu et embrouille la narration alors que l'action parait particulièrement simple une fois déchiffrée. Le dessinateur n'arrive pas à raconter son histoire correctement.
Pour ne rien arranger, les dialogues sont indigents, en particulier dans les quelques premières pages et dans la rencontre entre l'héroïne et son voisin de palier dont le dialogue est si décousu qu'il est en grande partie incompréhensible. Je ne sais pas si ça vient de la traduction, mais dans tous les cas, c'est complètement raté.
L'histoire pour sa part est à la fois basique, convenue et en partie ridicule. Une femme qui se découvre être dotée de pouvoirs qu'elle ne maîtrise pas et d'un passé qu'elle ignore, et une sorte de secte sans âge qui cherche à la tuer, voilà pour le côté cliché. Cette créature de femme serpent, ou du moins de femme qui fait "Sssss !" et à qui il peut parfois pousser des écailles, voilà pour le côté ridicule. Sans mentionner le rituel mystique du vieil homme qui essaie de raviver ses instincts et ses souvenirs à la fin de cet unique tome paru en France.
C'est donc un comics raté, mais sans que je lui en veuille vraiment. Il aurait peut-être pu me divertir si sa suite avait vu le jour. Cependant, puisqu'il s'agissait d'une filiale de Soleil et compte tenu de l'accueil calamiteux réservé à ce premier tome, il n'est guère étonnant que la seconde partie n'ait jamais été publiée. Ce qui m'étonne davantage, en revanche, c'est qu'un éditeur français ait jugé pertinent d'investir dans sa traduction et sa sortie en France.
Je confesse avoir été un peu fatigué du tueur dans cette série, déçu également. Les images restent excellentes, l'intrigue n'est pas sans intérêt. Mais, à partir d'un certain moment, les sentiments et les émotions semblent l'emporter. Les enfants sont-ils responsables de ce changement ? Peut-être... on conclue: le tueur est humain!
P.S. les auteurs: il faut le tuer! Le personnage, bien sûr...J'aime bien Matz et Jacamon!
Il me semble que d'autres ont déjà dit la splendeur visuelle d'un album que le texte ne dépare pas. Alors pourquoi poursuivre ? Entre autre, pour relever encore la moyenne. Un album dont on peut goûter chaque page comme un tableau, ce qui ne veut pas dire qu'on manque de dynamisme narratif. En plus, j'adore le personnage principal ! Il y a tant d'albums qui ne sont rien, ou bien, de série dont la suite ne forme qu'un triste désaveu à l'idée de départ et aux premiers albums ! Tant de naufrages qu'on pense pouvoir expédier en une phrase assassine, n'étant pas de nature à s'épanouir dans le lyrisme de l'attaque ! Mais là, on a le baroque, le vrai, non la confusion maladroite de certains ! Toutes les techniques semblent n'en former qu'une, rêves et réalité se donnent la main, la diversité ne nuit pas à la lisibilité, et la cohérence ne nait pas de la pauvreté de l'inspiration. En bande dessinée, cet art qui unit le texte, ou plutôt, la narration et le dessin, aucun des deux ne doit faire oublier l'autre, non, la bd n'est pas de petites images, la bd n'est pas un texte aéré. Elle séquence leur union, et le fait au plus haut niveau ici, dans Corto Maltese et que sais-je encore ?
Je connaissais déjà plusieurs des dessinateurs historiques de Tarzan, de Foster à Hogarth, et j’étais curieux de découvrir ce que Russ Manning, souvent présenté comme l’un de leurs grands héritiers, avait pu apporter au mythe. Malheureusement, ma lecture s’est révélée bien moins enthousiasmante que prévu.
Graphiquement, Manning livre un travail propre, élégant, parfois même trop sage. Ses personnages ont la classe et l'élégance des comics de l'âge d'or. Toutefois son trait clair et fluide donne au roi de la jungle une allure policée, presque trop soignée avec sa coiffure impeccable. Il propose un héros lisse, aux postures parfaites mais sans vraie intensité. Ses animaux sont en outre parfois peu convaincants, en particulier les primates pourtant si essentiels au récit de l’homme singe. Les arrière-plans sont souvent vides et comblés par les couleurs informatiques et assez laides des rééditions récentes chez Soleil puis Graph Zeppelin, ce qui n’arrange rien : elles aplatissent les reliefs et privent les planches de leur mystère. On devine le soin, mais il ne reste pas grand-chose de la moiteur et du danger de la jungle.
Narrativement, il paraît difficile de dater la série tant sa naïveté semble parfois accuser un âge encore plus ancien que le sien, alors que son graphisme et son rythme plus modernes donnent l’impression d’une œuvre récente. Les scénarios sont répétitifs, prisonniers d’un schéma d’aventure à l’ancienne : Tarzan sauve la belle, affronte des fauves, croise des civilisations perdues ou de vils méchants bien manichéens, puis recommence. Il a tout du super-héros capable d’apprendre seul à lire et à écrire une langue inconnue, de s’envoler en tendant le bras vers une liane providentielle, et de garder sa stature de mâle alpha impeccable. Ce n’est pas désagréable, mais difficile d’y voir autre chose qu’un feuilleton figé dans les codes des années 60, voire d’avant. Les dialogues sont plats, et l’héroïsme sans nuance finit par lasser.
Sur le plan du contenu, chaque histoire se déroule à une époque différente de la vie de Tarzan, avec parfois des ellipses si grandes qu’on a clairement l’impression d’avoir manqué des épisodes. Entre la première et la deuxième histoire, on découvre que Tarzan a vécu de nombreuses aventures en Europe et en Amérique, notamment contre des espions russes. Puis entre la deuxième et la troisième, on apprend qu’il a eu un bébé avec Jane, lequel est déjà adolescent dans l’histoire suivante. Par la suite, on revient en arrière, dans un flou artistique où tout se mélange et où le monde paraît minuscule, tant tous les protagonistes semblent se retrouver sans cesse au même endroit, avec des coïncidences énormes.
L’auteur lui-même se perd dans ses continuités : des marins français retrouvent des naufragés déjà sauvés des mois plus tôt dans une aventure précédente, ou le fils de Tarzan appelle à l’aide Tantor, l’éléphant ami de son père, surgissant de nulle part alors qu’on l’avait laissé des années auparavant à l’autre bout de l’Afrique.
Certaines histoires se déroulent dans la jungle africaine fantasmée chère aux classiques du personnage, d’autres plongent Tarzan dans la civilisation où il affronte divers scélérats, ennemis de la France ou de l’Angleterre, ou part en quête de trésors oubliés.
Cette version de Tarzan m’a semblé à la fois trop lisse sur le plan graphique et trop kitsch dans ses intrigues. Manning a sans doute apporté une clarté et une rigueur bienvenues, mais au prix d’une part d’âme. Une curiosité historique, certes, mais une lecture assez fade pour qui espère encore frissonner dans la jungle.
Il y a longtemps, dans une Californie lointaine, très lointaine...
Incontournable pour les adeptes de la saga, ce roman graphique super bien foutu pourra également intéresser les amateurs de backstage de cinéma tellement l’œuvre regorge d’anecdotes tout en étant dotée d’une narration fluide et assimilable par n’importe qui.
Ce livre ce lit comme un vrai page-turner, j’ai été scotché de bout en bout et pourtant je ne suis pas un néophyte : j’ai vu les 6 premiers films des dizaines de fois chacun, j’ai lu des comics, des romans, fait tous les jeux vidéos, je me suis intéressé à d’autres médias, bref, je connais plutôt bien l’univers Star Wars par rapport à la moyenne. Après pour certaines personnes c’est quasiment une religion il faut dire, donc des trucs diverses et variés on peut en apprendre tout les jours. J’ignorais par exemple que les interprètes de C3PO et R2-D2 ne pouvaient pas se blairer sur le tournage (est-ce toujours le cas ? ), l’infarctus de Lucas, sa jeunesse rebelle dont je n’avais pas le moindre soupçon (quand on voit Lucas il fait plus pépère tranquille, même lorsqu’il était jeune), je ne vais pas vous gâcher le plaisir de lecture en vous spoilant le récit mais il y a à boire et à manger là-dedans.
Ce qui est diablement intéressant, et c’est le tour de Force des auteurs, c’est d’avoir réussi à conjuguer une biographie intimiste de Georges Lucas tout en étant à la fois une histoire sur la production du tout premier « La Guerre des étoiles », de l’envie du réalisateur de créer quelque chose qui lui ressemble et qui sort des sentiers battus à la sortie dudit film et le ras-de-marée culturel qu’il a représenté. C’est une véritable aventure en parallèle de ce space fantasy qui nous est contée, et de for belle manière : Lucas cet homme taiseux et affable m’a touché par sa réserve, les gens de la 20st Century Fox au contraire apparaissent comme des méchants de James Bond tant ils sont vénales et calculateurs (c’est romancé mais est-ce si éloigné de la réalité ? ), certains personnages m’ont déçu : je savais par exemple qu’Alec Guinness trouvé les dialogues enfantins, ou que pas grand monde parmi le crew ne croyait au projet, mais j’ai été surpris que des Ford, Fisher ou Kenny Baker, c’est-à-dire des moins que rien avant ce film, se foutent ouvertement de ce film « de merde ».
Cela a été plus qu’un parcours du combattant la réalisation de ce film, dans la lignée de ces films maudits comme Fitzcarraldo, Don Quichotte ou Waterworld. Lucas a sué sang et eau pour le mener au bout et il est intéressant de remarquer que si son succès repose pour l’immense partie sur les épaules de Lucas imself, quelques noms de notables sont à ajouter, des gens qui ont cru au projet et en l’homme : sa femme Marcia Lucas sa première critique et relectrice et son équipe de monteurs, Gary Kurtz le producteur exécutif le Sam de l’équipe, Tom Pollock son avocat qui a négocié le contrat du siècle, Ben Burtt prodige des effets sonores, John Williams l’un des plus grands compositeurs de cinéma, Alan Ladd indéfectible soutient de Lucas envers et contre tous, George Mather qui a remis de l’ordre dans le bordel des studios I.L.M ; Willard et Gloria Huyck les dialoguistes (sans eux ça ne ressemblerai à rien vu que Lucas « ne sait pas écrire »), Fred Roos le directeur de casting qui a eu du flair.
Ah oui ! Et le dessin est juste parfait, aux petits oignons, il sert parfaitement la narration, le code couleur est génial, y rien à redire, c’est très plaisant à regarder.
Mise à jour suite au tome 2
Note élevée au rang de "culte". Le tournage chaotique du premier film est bien connu des cinéphiles, je ne pensais pas qu'il y avait matière pour un épisode 2. Et pourtant ce livre se révèle aussi bien construit que le premier et enrichi d'anecdotes de tournage inédites. Les mecs ont potassé le sujet, le résultat est à la hauteur de l'attente suscitée par le succès de son prédécesseur. Le parallèle entre la bd et les films de Lucas est amusant de ce point de vu, mais que les auteurs se rassurent : ça casse la baraque !
Que dire... Vivement l'épisode III !
Parue en pleine période COVID, l'idée de départ de cette BD ressemble furieusement à celle de Seuls, la poésie en plus : deux enfants, Héli et Selen, qui ne se connaissent encore pas, se réveillent un matin seuls, leurs familles et tous les habitants de leur ville ayant mystérieusement disparu. De grandes tours blanches, énigmatiques, sont visibles au loin.
Ce qui frappe d'emblée dans cette œuvre, c'est la qualité et le côté très personnel du dessin. Le trait de Timothée Leman, tout en rondeur et en douceur est vraiment magnifique et très différent des productions habituelles. Il donne en outre une ambiance très douce, presque cotonneuse, à l'ensemble malgré la noirceur du scénario. La colorisation faite de nuances de gris rehaussées de quelques touches de couleurs ça et là, renforce l'impression de froideur et de fin du monde qui entoure nos deux héros.
Je ne serai en revanche pas aussi dithyrambique sur le scénario. En effet, bien que je reconnaisse l'indéniable poésie qui se dégage de cette œuvre, je suis ressorti très frustré par le manque d'un minimum d'explications sur les phénomènes observés (animaux chimériques, plantes cotonneuses sortant du sol, etc) et sur cette fin abrupte, un peu trop facile à mon goût. En refermant ce livre, j'ai eu l'impression que l'auteur ne savait pas vraiment comment conclure son histoire. Mais peut-être suis-je trop cartésien pour ce type d’œuvre onirique...
Une BD qui sort tout de même du lot et dont je conseille la lecture.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation, mise en page) : 7,5/10
NOTE GLOBALE : 12,5/20
La série Martin Milan n’est pas passée inaperçue dans le journal tintin de la fin des années 60 et du début des années 70 tant le personnage était décalé parmi les héros de l’époque. On pourrait le ranger dans la catégorie des héros atypiques avec le Jonathan de Cosey.
Martin Milan n’est pas vraiment un aventurier a proprement parler, juste le pilote d’un avion branlant, pour lequel chaque vol
Qui se termine bien est un exploit.
D’un humour redoutable et décalé, Martin Milan cherche juste à gagner quelques argent pour vivre avec son vieux coucou. Mais ce n’est pas vraiment l’argent qui le motive, mais plutôt faire de belles rencontres. Les histoires qui ont le plus touché ne sont pas des récits complet de 46 pages mais plutôt des histoires courtes comme « il s’appelait Jérôme » ou églantine de ma jeunesse ». Les personnages d’enfant tiennent souvent un rôle prépondérant dans cette série; je pense ainsi à « l’âge et le surdoué » ou aux « clochards de la jungle ». Il faut reconnaître de Christian Godard à un véritable talent pour trouver des titres d’album marquant. Cette série qui compte finalement peu d’albums s’étale sur une trentaine d’année et j’avoue que je préfère le style graphique de Girard des années 70 à celui de la fin des années 80 et même des années 90, puisque la série a rebondi à ce moment là aux éditions Dargaud. Curieusement les éditions du Lombard n’ont pas vraiment respecté la chronologie pour la parution des albums et on voit bien. Que des histoires plus récentes ont été publiées en album avant des récits plus anciens. Cette série tendre et émouvante que je viens de relire m’a de nouveau procure bien du plaisir comme ce fut le cas lors de la pré publication des histoires dans le journal Tintin.
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Slava
Il m'est assez difficile de parler de "Slava". Déjà parce que d'autres avis l'ont fait mieux que moi et que j'ai du mal à être au clair sur mon avis. J'ai un intérêt que je ne m'explique pas pour la Russie. Ce pays me fascine depuis des années, et j'ai eu l'occasion de visiter Moscou en hiver il y a quelques années avec une amie. Une visite qui m'a marqué sur la différence si grande qu'il y a entre européen de l'ouest et ce monde de l'est si différent. J'ai épluché son histoire, et comme Gomont, j'ai été surpris (le mot est faible) par les années Elstine. Le démembrement de l'URSS et la violence sordide de ceux qui deviendront les oligarques. Cette BD, c'est tout cela. Avec un faux air de Kusturika comme disait Tomdelapampa, avec son humour parfois étrangement cartoonesque mais aussi une mélancolie sourde qui pointe, une tristesse de tout les instants. "Slava", c'est l'histoire qu'on aimerait voir bien finir et qu'on sait dès le début qu'elle sera un drame. Et je dois dire que sa fin est d'une tristesse très grande, d'autant que l'on a eu le temps de s'attacher à eux. Une BD de Gomont c'est difficile à décrire pour moi. Déjà parce qu'il y a de la densité et que le bonhomme ne facilite pas la chose. Allez résumer "Slava" à trois paragraphes sans trop en dire ! Mais ce qui est simple, c'est que j'ai aimé. Adoré ? Non, clairement pas. La BD prend un peu trop de temps dans sa deuxième partie avant l'explosif final, et d'autre part j'ai trouvé la BD très (trop) bavarde dans son tome 3, surtout au début, lorsque je sentais le poids omniprésent du texte qui commençait à m'embêter dans ma lecture. D'autant que Gomont a ce tic d'intégrer du texte entre les bandes de dessins avec parfois des dialogues continus. Ce qui m'oblige à d'abord lire la voix off puis ensuite le dialogue sous peine de me perdre dans le texte, et parfois je trouve la voix-off trop présente, presque trop lyrique et parfois redondante. Maintenant que cette critique est faite (une critique que je fais à plusieurs autres BD de Gomont) je dois dire que l'auteur sait y faire niveau histoire. Slava, Nina et Lavrine sont attachants, par leurs forces et par leurs faiblesses. Le dessin de Gomont, alliant ses bulles aux dessins explicatifs avec des passages muets, tout en y allant de ses dialogues percutants et ses moments de tension. C'est maitrisé et clair, comme à son habitude. En fait je ressors de la BD frustré, un peu. Parce que j'ai l'impression que ça aurait pu être plus que ça, que l'histoire aurait été plus efficace et impactante plus condensé. En l'état, c'est bon, sans doute au-dessus de la moyenne, mais je continue de me dire que ça aurait pu être carrément génial. Mais pour autant, ne vous privez pas d'une lecture qui tente de rendre tangible ce que fut l'éclatement de l'URSS et ce que les russes vécurent. Une BD pour se rendre compte...
Darryl Ouvremonde
Mouais. La lecture n’est pas désagréable, mais elle m’a quand même un peu laissé sur ma faim. Je pense qu’elle s’adresse davantage à des lecteurs adolescents, de par son dessin, mais aussi ses péripéties (que j’ai trouvé parfois inspirées d’Harry Potter). Le dessin est lisible, peut plaire (on peut le trouver jolie), mais ce travail visiblement à l’informatique n’est pas trop mon truc, surtout que les visages ont un rendu un peu « manga » dont je ne suis pas fan. Et la colorisation lisse trop les détails. Quant à l’histoire, elle met en scène un univers étrange, l'Ouvremonde, où règne la magie, avec comme héros Darryl, journalyste (je n’ai pas compris ce truc de remplacer sur certains mots les « i » par des « y »), qui, aidé d’une fée, du fantôme d’un ami, va enquêter sur une mystérieuse menace. Un petit côté steampunk parfois, plein de détails très « Potter », mais une intrigue qui m’a moyennement captivé. La conclusion est aussi un peu trop brutale. L’illusion est entretenue sur le fait que ce que nous venons de lire est le scénario qu’une auteure propose à son éditrice – ou est-ce la réalité ? De même, une dernière petite phrase peut laisser penser qu’une autre aventure pourrait être envisagée. Elle se ferait alors sans moi. A réserver à des ados je pense. Note réelle 2,5/5.
Hurlevent (Duval/Créty)
Voilà une série Fantasy plutôt sympathique. Et qui se démarque déjà du tout venant du genre, par un univers original. Et, là où souvent un groupe de héros se lance dans une quête ou à l’assaut d’un mal ou de bestioles monstrueuses, c’est au contraire à une longue retraite que nous avons affaire. L’inévitable tyran n’est pas omnipotent – il est même peu présent, sauf dans la conclusion – et les auteurs ne se sont pas embarrassés de bimbos peu vêtues ou d’histoire d’amour à deux balles. La narration est fluide, rythmée, la menace des « fils du magma » grandissant, éliminant les uns après les autres les fuyards, jusqu’au dénouement final. Ce final justement, qui est le seul petit bémol, tant je l’ai trouvé un chouia brutal, un peu trop vite expédié (je pense même que les auteurs auraient pu se permettre un tome supplémentaire pour mieux exploiter le vieux monarque et les vengeances ou trahison que ses décisions ou la situation dramatique du monde ravagé par les flammes pouvaient inspirer). Reste que j’ai lu d’une traite les trois tomes, avec plaisir. Les amateurs du genre y trouveront leur compte.
Snake Woman
Une jeune californienne découvre bien malgré elle qu'elle est la réincarnation d'un Naga, l'esprit d'un mythique serpent hindou incarné dans son corps de femme. A travers les âges, des hommes tentent de la retrouver et de la tuer pour une sombre histoire de vengeance et d'injustice. Si bien des choses sont nulles dans ce comics, il n'est pas totalement à jeter et j'aurais été curieux de lire sa fin même si rien ne m'y aurait poussé en particulier. Le graphisme est très austère, très comics pour jeunes adultes qui se prennent trop au sérieux. Les décors sont raides et froids, les personnages juste corrects. Par contre, la mise en scène est extrêmement mauvaise. L'enchainement des cases est mal foutu et embrouille la narration alors que l'action parait particulièrement simple une fois déchiffrée. Le dessinateur n'arrive pas à raconter son histoire correctement. Pour ne rien arranger, les dialogues sont indigents, en particulier dans les quelques premières pages et dans la rencontre entre l'héroïne et son voisin de palier dont le dialogue est si décousu qu'il est en grande partie incompréhensible. Je ne sais pas si ça vient de la traduction, mais dans tous les cas, c'est complètement raté. L'histoire pour sa part est à la fois basique, convenue et en partie ridicule. Une femme qui se découvre être dotée de pouvoirs qu'elle ne maîtrise pas et d'un passé qu'elle ignore, et une sorte de secte sans âge qui cherche à la tuer, voilà pour le côté cliché. Cette créature de femme serpent, ou du moins de femme qui fait "Sssss !" et à qui il peut parfois pousser des écailles, voilà pour le côté ridicule. Sans mentionner le rituel mystique du vieil homme qui essaie de raviver ses instincts et ses souvenirs à la fin de cet unique tome paru en France. C'est donc un comics raté, mais sans que je lui en veuille vraiment. Il aurait peut-être pu me divertir si sa suite avait vu le jour. Cependant, puisqu'il s'agissait d'une filiale de Soleil et compte tenu de l'accueil calamiteux réservé à ce premier tome, il n'est guère étonnant que la seconde partie n'ait jamais été publiée. Ce qui m'étonne davantage, en revanche, c'est qu'un éditeur français ait jugé pertinent d'investir dans sa traduction et sa sortie en France.
Le Tueur - Affaires d'Etat
Je confesse avoir été un peu fatigué du tueur dans cette série, déçu également. Les images restent excellentes, l'intrigue n'est pas sans intérêt. Mais, à partir d'un certain moment, les sentiments et les émotions semblent l'emporter. Les enfants sont-ils responsables de ce changement ? Peut-être... on conclue: le tueur est humain! P.S. les auteurs: il faut le tuer! Le personnage, bien sûr...J'aime bien Matz et Jacamon!
Black Dog - Les Rêves de Paul Nash
Il me semble que d'autres ont déjà dit la splendeur visuelle d'un album que le texte ne dépare pas. Alors pourquoi poursuivre ? Entre autre, pour relever encore la moyenne. Un album dont on peut goûter chaque page comme un tableau, ce qui ne veut pas dire qu'on manque de dynamisme narratif. En plus, j'adore le personnage principal ! Il y a tant d'albums qui ne sont rien, ou bien, de série dont la suite ne forme qu'un triste désaveu à l'idée de départ et aux premiers albums ! Tant de naufrages qu'on pense pouvoir expédier en une phrase assassine, n'étant pas de nature à s'épanouir dans le lyrisme de l'attaque ! Mais là, on a le baroque, le vrai, non la confusion maladroite de certains ! Toutes les techniques semblent n'en former qu'une, rêves et réalité se donnent la main, la diversité ne nuit pas à la lisibilité, et la cohérence ne nait pas de la pauvreté de l'inspiration. En bande dessinée, cet art qui unit le texte, ou plutôt, la narration et le dessin, aucun des deux ne doit faire oublier l'autre, non, la bd n'est pas de petites images, la bd n'est pas un texte aéré. Elle séquence leur union, et le fait au plus haut niveau ici, dans Corto Maltese et que sais-je encore ?
Tarzan par Russ Manning
Je connaissais déjà plusieurs des dessinateurs historiques de Tarzan, de Foster à Hogarth, et j’étais curieux de découvrir ce que Russ Manning, souvent présenté comme l’un de leurs grands héritiers, avait pu apporter au mythe. Malheureusement, ma lecture s’est révélée bien moins enthousiasmante que prévu. Graphiquement, Manning livre un travail propre, élégant, parfois même trop sage. Ses personnages ont la classe et l'élégance des comics de l'âge d'or. Toutefois son trait clair et fluide donne au roi de la jungle une allure policée, presque trop soignée avec sa coiffure impeccable. Il propose un héros lisse, aux postures parfaites mais sans vraie intensité. Ses animaux sont en outre parfois peu convaincants, en particulier les primates pourtant si essentiels au récit de l’homme singe. Les arrière-plans sont souvent vides et comblés par les couleurs informatiques et assez laides des rééditions récentes chez Soleil puis Graph Zeppelin, ce qui n’arrange rien : elles aplatissent les reliefs et privent les planches de leur mystère. On devine le soin, mais il ne reste pas grand-chose de la moiteur et du danger de la jungle. Narrativement, il paraît difficile de dater la série tant sa naïveté semble parfois accuser un âge encore plus ancien que le sien, alors que son graphisme et son rythme plus modernes donnent l’impression d’une œuvre récente. Les scénarios sont répétitifs, prisonniers d’un schéma d’aventure à l’ancienne : Tarzan sauve la belle, affronte des fauves, croise des civilisations perdues ou de vils méchants bien manichéens, puis recommence. Il a tout du super-héros capable d’apprendre seul à lire et à écrire une langue inconnue, de s’envoler en tendant le bras vers une liane providentielle, et de garder sa stature de mâle alpha impeccable. Ce n’est pas désagréable, mais difficile d’y voir autre chose qu’un feuilleton figé dans les codes des années 60, voire d’avant. Les dialogues sont plats, et l’héroïsme sans nuance finit par lasser. Sur le plan du contenu, chaque histoire se déroule à une époque différente de la vie de Tarzan, avec parfois des ellipses si grandes qu’on a clairement l’impression d’avoir manqué des épisodes. Entre la première et la deuxième histoire, on découvre que Tarzan a vécu de nombreuses aventures en Europe et en Amérique, notamment contre des espions russes. Puis entre la deuxième et la troisième, on apprend qu’il a eu un bébé avec Jane, lequel est déjà adolescent dans l’histoire suivante. Par la suite, on revient en arrière, dans un flou artistique où tout se mélange et où le monde paraît minuscule, tant tous les protagonistes semblent se retrouver sans cesse au même endroit, avec des coïncidences énormes. L’auteur lui-même se perd dans ses continuités : des marins français retrouvent des naufragés déjà sauvés des mois plus tôt dans une aventure précédente, ou le fils de Tarzan appelle à l’aide Tantor, l’éléphant ami de son père, surgissant de nulle part alors qu’on l’avait laissé des années auparavant à l’autre bout de l’Afrique. Certaines histoires se déroulent dans la jungle africaine fantasmée chère aux classiques du personnage, d’autres plongent Tarzan dans la civilisation où il affronte divers scélérats, ennemis de la France ou de l’Angleterre, ou part en quête de trésors oubliés. Cette version de Tarzan m’a semblé à la fois trop lisse sur le plan graphique et trop kitsch dans ses intrigues. Manning a sans doute apporté une clarté et une rigueur bienvenues, mais au prix d’une part d’âme. Une curiosité historique, certes, mais une lecture assez fade pour qui espère encore frissonner dans la jungle.
Les Guerres de Lucas
Il y a longtemps, dans une Californie lointaine, très lointaine... Incontournable pour les adeptes de la saga, ce roman graphique super bien foutu pourra également intéresser les amateurs de backstage de cinéma tellement l’œuvre regorge d’anecdotes tout en étant dotée d’une narration fluide et assimilable par n’importe qui. Ce livre ce lit comme un vrai page-turner, j’ai été scotché de bout en bout et pourtant je ne suis pas un néophyte : j’ai vu les 6 premiers films des dizaines de fois chacun, j’ai lu des comics, des romans, fait tous les jeux vidéos, je me suis intéressé à d’autres médias, bref, je connais plutôt bien l’univers Star Wars par rapport à la moyenne. Après pour certaines personnes c’est quasiment une religion il faut dire, donc des trucs diverses et variés on peut en apprendre tout les jours. J’ignorais par exemple que les interprètes de C3PO et R2-D2 ne pouvaient pas se blairer sur le tournage (est-ce toujours le cas ? ), l’infarctus de Lucas, sa jeunesse rebelle dont je n’avais pas le moindre soupçon (quand on voit Lucas il fait plus pépère tranquille, même lorsqu’il était jeune), je ne vais pas vous gâcher le plaisir de lecture en vous spoilant le récit mais il y a à boire et à manger là-dedans. Ce qui est diablement intéressant, et c’est le tour de Force des auteurs, c’est d’avoir réussi à conjuguer une biographie intimiste de Georges Lucas tout en étant à la fois une histoire sur la production du tout premier « La Guerre des étoiles », de l’envie du réalisateur de créer quelque chose qui lui ressemble et qui sort des sentiers battus à la sortie dudit film et le ras-de-marée culturel qu’il a représenté. C’est une véritable aventure en parallèle de ce space fantasy qui nous est contée, et de for belle manière : Lucas cet homme taiseux et affable m’a touché par sa réserve, les gens de la 20st Century Fox au contraire apparaissent comme des méchants de James Bond tant ils sont vénales et calculateurs (c’est romancé mais est-ce si éloigné de la réalité ? ), certains personnages m’ont déçu : je savais par exemple qu’Alec Guinness trouvé les dialogues enfantins, ou que pas grand monde parmi le crew ne croyait au projet, mais j’ai été surpris que des Ford, Fisher ou Kenny Baker, c’est-à-dire des moins que rien avant ce film, se foutent ouvertement de ce film « de merde ». Cela a été plus qu’un parcours du combattant la réalisation de ce film, dans la lignée de ces films maudits comme Fitzcarraldo, Don Quichotte ou Waterworld. Lucas a sué sang et eau pour le mener au bout et il est intéressant de remarquer que si son succès repose pour l’immense partie sur les épaules de Lucas imself, quelques noms de notables sont à ajouter, des gens qui ont cru au projet et en l’homme : sa femme Marcia Lucas sa première critique et relectrice et son équipe de monteurs, Gary Kurtz le producteur exécutif le Sam de l’équipe, Tom Pollock son avocat qui a négocié le contrat du siècle, Ben Burtt prodige des effets sonores, John Williams l’un des plus grands compositeurs de cinéma, Alan Ladd indéfectible soutient de Lucas envers et contre tous, George Mather qui a remis de l’ordre dans le bordel des studios I.L.M ; Willard et Gloria Huyck les dialoguistes (sans eux ça ne ressemblerai à rien vu que Lucas « ne sait pas écrire »), Fred Roos le directeur de casting qui a eu du flair. Ah oui ! Et le dessin est juste parfait, aux petits oignons, il sert parfaitement la narration, le code couleur est génial, y rien à redire, c’est très plaisant à regarder. Mise à jour suite au tome 2 Note élevée au rang de "culte". Le tournage chaotique du premier film est bien connu des cinéphiles, je ne pensais pas qu'il y avait matière pour un épisode 2. Et pourtant ce livre se révèle aussi bien construit que le premier et enrichi d'anecdotes de tournage inédites. Les mecs ont potassé le sujet, le résultat est à la hauteur de l'attente suscitée par le succès de son prédécesseur. Le parallèle entre la bd et les films de Lucas est amusant de ce point de vu, mais que les auteurs se rassurent : ça casse la baraque ! Que dire... Vivement l'épisode III !
Après le monde
Parue en pleine période COVID, l'idée de départ de cette BD ressemble furieusement à celle de Seuls, la poésie en plus : deux enfants, Héli et Selen, qui ne se connaissent encore pas, se réveillent un matin seuls, leurs familles et tous les habitants de leur ville ayant mystérieusement disparu. De grandes tours blanches, énigmatiques, sont visibles au loin. Ce qui frappe d'emblée dans cette œuvre, c'est la qualité et le côté très personnel du dessin. Le trait de Timothée Leman, tout en rondeur et en douceur est vraiment magnifique et très différent des productions habituelles. Il donne en outre une ambiance très douce, presque cotonneuse, à l'ensemble malgré la noirceur du scénario. La colorisation faite de nuances de gris rehaussées de quelques touches de couleurs ça et là, renforce l'impression de froideur et de fin du monde qui entoure nos deux héros. Je ne serai en revanche pas aussi dithyrambique sur le scénario. En effet, bien que je reconnaisse l'indéniable poésie qui se dégage de cette œuvre, je suis ressorti très frustré par le manque d'un minimum d'explications sur les phénomènes observés (animaux chimériques, plantes cotonneuses sortant du sol, etc) et sur cette fin abrupte, un peu trop facile à mon goût. En refermant ce livre, j'ai eu l'impression que l'auteur ne savait pas vraiment comment conclure son histoire. Mais peut-être suis-je trop cartésien pour ce type d’œuvre onirique... Une BD qui sort tout de même du lot et dont je conseille la lecture. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation, mise en page) : 7,5/10 NOTE GLOBALE : 12,5/20
Martin Milan
La série Martin Milan n’est pas passée inaperçue dans le journal tintin de la fin des années 60 et du début des années 70 tant le personnage était décalé parmi les héros de l’époque. On pourrait le ranger dans la catégorie des héros atypiques avec le Jonathan de Cosey. Martin Milan n’est pas vraiment un aventurier a proprement parler, juste le pilote d’un avion branlant, pour lequel chaque vol Qui se termine bien est un exploit. D’un humour redoutable et décalé, Martin Milan cherche juste à gagner quelques argent pour vivre avec son vieux coucou. Mais ce n’est pas vraiment l’argent qui le motive, mais plutôt faire de belles rencontres. Les histoires qui ont le plus touché ne sont pas des récits complet de 46 pages mais plutôt des histoires courtes comme « il s’appelait Jérôme » ou églantine de ma jeunesse ». Les personnages d’enfant tiennent souvent un rôle prépondérant dans cette série; je pense ainsi à « l’âge et le surdoué » ou aux « clochards de la jungle ». Il faut reconnaître de Christian Godard à un véritable talent pour trouver des titres d’album marquant. Cette série qui compte finalement peu d’albums s’étale sur une trentaine d’année et j’avoue que je préfère le style graphique de Girard des années 70 à celui de la fin des années 80 et même des années 90, puisque la série a rebondi à ce moment là aux éditions Dargaud. Curieusement les éditions du Lombard n’ont pas vraiment respecté la chronologie pour la parution des albums et on voit bien. Que des histoires plus récentes ont été publiées en album avant des récits plus anciens. Cette série tendre et émouvante que je viens de relire m’a de nouveau procure bien du plaisir comme ce fut le cas lors de la pré publication des histoires dans le journal Tintin.