Je rejoins ceux qui n'ont pas aimé ce one-shot. Je note que c'est le second album de Gaëlle Geniller que je lis et c'est aussi la seconde fois que je n'aime pas. Peut-être qu'elle est tout simplement pas une autrice pour moi.
Dommage parce que je voulais aimer cet album. Le dessin est très bon et élégant, on voit les efforts de l'autrice pour faire cet album. J'aime aussi le genre conte alors tout était en place pour que ce one-shot soit pour moi... Sauf que je n'ai jamais réussi à rentrer dans l'histoire. Le début m'a semblé très long. On dirait qu'il y a des scènes qui existent juste pour que les lecteurs ressentent des émotions positives. Alors oui c'est bien que le père et son fils aient une bonne relation, mais c'est pas assez pour faire un scénario captivant. Puis lorsqu'il se passe des choses, la moitié du temps je ne savais pas si j'avais bien compris les intentions de l'autrice. Lorsque j'ai refermé l'album je me suis demandé où l'autrice voulait en venir.
Au final, le scénario était trop crypté pour moi et je n'ai jamais accroché.
Une biographie en bonne et due forme de Marie-Antoinette qui se concentre sur la période allant de son arrivée en France à ses premiers pas en tant que véritable reine, après la mort de Louis XV.
On y suit une adolescente déroutée par son arrivée à la cour de Versailles, loin de son pays natal et perdue au milieu d'intrigants, tandis que son époux ne lui prête aucune attention et paraît surtout trop mollasson face à son énergie et à son envie de faire la fête pour masquer son trouble.
L'absence de numérotation laisse penser à un one-shot, mais l'album s'interrompt de façon inattendue avant même les prémices de la Révolution Française. Après plusieurs pages retraçant ses premiers gestes de souveraine, les écarts qui contribueront à la rendre impopulaire et sa rencontre avec le comte Fersen, l'histoire s'arrête brusquement, avec un mot de conclusion dont on ignore s'il annonce une suite ou s'il sert simplement de présage au destin tragique que les lecteurs connaissent déjà. Cette fin laisse perplexe sans être mauvaise.
Le dessin est de bonne qualité, même s'il paraît parfois un peu figé. Les costumes et coiffures sont soignés, tandis que les visages manquent d'uniformité, oscillant entre charmants et moins réussis.
La mise en scène rapproche le lecteur de cette future reine, la rendant à la fois humaine par son malaise et ses doutes, et distante par sa déconnexion totale de la réalité du peuple. Un exemple parlant apparaît lorsqu'elle apprend que les Français manquent de pain et meurent de faim, et qu'elle choisit pour leur rendre hommage d'orner sa coiffure de petites madeleines décoratives.
C'est bien construit, documenté, agréable à lire, mais l'ensemble reste trop académique et légèrement désuet pour vraiment captiver. J'ai même eu la sensation de lire une BD historique des années 1980.
Ah bah zut, je pensais que j'allais succomber et finalement j'ai trouvé ça bien mais bof, juste pas mal donc.
Ma "relative" désillusion doit beaucoup aussi à mes attentes. J'espérais un truc qui m'emporte du début à la fin et si je reconnais à l'ensemble une fluidité à toute épreuve, ma lecture s'est révélée sans réelle passion.
Je crois que le fautif est le personnage principal, interressant au demeurant mais zéro empathie ou attachement. Pourtant le scénariste fait tout pour, il fait tout pour le rendre sympathique mais comme certains de mes prédécesseurs, je tique sur quelques faits, montrés mais vite oubliés grâce au rythme donné.
Niveau graphisme, c'est très agréable sans être vraiment marquant. C'est avec cet album que j'avais découvert le dessinateur, et il fera bien mieux par la suite.
Dans le cas présent, je ne peux m'empêcher de le comparer au travail d'Efa sur Django que je trouve bien plus abouti et fignolé.
Une oeuvre avec beaucoup de qualités mais que ne m'a pas tant parlé.
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large.
Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !
Bravo à Moebius de relever le niveau du dessin habituel des histoires de superhéros ! En plus, il renouvelle son style. Une pépite ! Tout a été dit sur cette œuvre hormis ceci : la manière dont le surfeur d'argent arrive à convaincre l'ogre des planètes est subtile, bravo Stan Lee ! Autre chose, le Surfeur sauve aussi les humains d'eux-mêmes, face à Galactus et la fin est extraordinaire. Que dire sans trop en dévoiler ? Elle redouble la solitude et la grandeur du Surfeur d'Argent. Cerise sur le gâteau, le héros est moins bavard que de coutume. Attention ! Je ne l'accuse pas d'être verbeux d'habitude ! Je remarque seulement que tout, dans cette histoire, est mieux dosé.
Mathieu Bablet nous livre pour cette fin d'année, un album monumental très attendu : une histoire où Jenny file un mauvais coton dans un monde post-apocalyptique d'où les abeilles ont totalement disparu.
On avait été bluffé par Mathieu Bablet en 2020 et sa très belle histoire d'amour entre deux androïdes : Carbone & Silicium.
Le revoici avec de nouveau un gros album monumental : Silent Jenny, un récit dystopique sur une planète d'où les abeilles ont disparu.
L'univers de l'album :
Une planète post-apocalyptique qui préfigure sans doute la nôtre. Eau raréfiée, nourriture artificielle, lacs d'acide, air vicié, météo en surchauffe, ...
« le stress thermique mortel est à son maximum, aujourd'hui. Pensez à vous hydrater toutes les demi-heures. Quant aux mises en garde habituelles : évitez l'exposition directe au soleil.
Et souvenez-vous : "demain sera un autre jour" ! »
Jenny la taciturne travaille sur une monade : une sorte de navire terrestre ambulant où survit une petite communauté qui arpente la surface désertique de la planète.
Pour la firme Pyrrhocorp elle va rechercher sous terre des traces ADN d'abeilles : elles ont disparu depuis longtemps.
« Les abeilles, puis la pollinisation, la fin de la famine. Les gens penseront moins à survivre et Pyrrhocorp pourra rebâtir un système de santé qui tient la route. Des médicaments, des vaccins, des médecins ... c'était ça le monde d'avant, tu sais.
Il ne faut jamais cesser d'y croire. »
Pour cette recherche, Jenny se miniaturise en microïde et pénètre dans le sol, dans l'infra-monde. C'est une opération risquée pour l'organisme, surtout quand la « combinaison n'est plus très étanche ». le moindre bout de peau au contact de l'air se nécrose très vite à cause de la calcification. le sous-sol est d'ailleurs infesté de microïdes qui ne sont jamais remontés. La mission de Jenny est à haut risque « parce que les profondeurs appellent certaines personnes, et qu'à un moment, l'appel devient assourdissant ».
Pour ces survivants, toute la difficulté est de parvenir à « s'enchanter du monde dans lequel on vit, tout en étant terrifié de la direction dans laquelle il va ».
? Mathieu Bablet se pose en digne successeur de Jean Giraud, aka Moebius : les mondes qu'il crée dans ses gros albums sont travaillés en profondeur, complexes et fouillés.
Le terme de monade est emprunté à la philosophie (celle de Leibniz notamment) où une monade est l'unité ultime. Elles peuvent aussi évoquer une version mobile des conurbations de l'écrivain Robert Silverberg.
Sur la planète de Jenny, les monades sont aussi nomades, sans cesse en déplacement car « la monade n'a pas d'autre mission que le mouvement ».
Ces navires terrestres évoquent un peu les chars des sables de la planète Tatooine (celle de Star Wars) et certains personnages (les mange-cailloux, les pénitents, ...) peuvent même faire penser aux Jawas : l'univers de Mathieu Bablet est aussi dense que celui des grandes épopées stellaires et l'auteur nous délivre les informations tout au long de son récit où ce monde se dévoile peu à peu.
? Les enfants casqués sont aussi une belle trouvaille, à la fois graphique et scénaristique.
« On n'a pas trouvé meilleure solution pour vous préserver des maladies et réduire la mortalité infantile. Une fois assez grands, vous risquerez moins de choper tout ce qui se balade dans l'air. »
? le graphisme est assez surprenant, sombre, onirique, touffu, organique souvent, avec des couleurs estompées sur papier mat : il faut un peu de temps pour s'habituer à cette richesse graphique et à cette avalanche de détails car c'est un monde assez obscur où nous invite Mathieu Bablet.
Le dessin accompagne un scénario sombre, plutôt pessimiste, et j'avoue que le mal de vivre d'une Jenny mutique et dépressive plombe un peu la lecture. À réserver aux inconditionnels de cet auteur.
Cyril Bonin continue d'explorer son style de prédilection, à savoir les histoires intimistes, sur la vie de gens ordinaires et souvent invisibles, dont on ne se rappelle pas. Ici, l'histoire sera sur un personnage qui va littéralement disparaitre du monde, devenant une sorte de fantôme puisqu'il n'existe presque plus dans la vie.
En lisant la BD, j'ai repensé très fort à la BD Les Petites Distances de Véro Cazot qui a un sujet presque identique, à savoir un homme qui perd substance et va explorer autour de lui, tombant sur une femme spéciale. Mais la ressemblance de surface s'arrête vite, notamment parce que les deux BD ont des développements bien distincts. Et en refermant la BD, j'ai eu l'impression que le développement de celle-ci était franchement limitée. Le nombre de page restreint m'a vite fait craindre que la BD se terminerait trop tôt et c'est mon impression finale. Il manque clairement quelques ajouts au volume, peut-être une conclusion plus forte mais aussi, je trouve, quelque chose qui justifie le discours final du protagoniste qui sort un peu étrangement puisque je ne vois pas d'où lui vient cette prise de conscience soudaine.
En fait la BD me semble à la fois trop rapide dans son exécution mais aussi très lente à se mettre en place. En comparant à d'autres lectures du même sujets, je trouve qu'il manque ici quelque chose de plus, un commentaire sur le monde ou ses personnages, ce que ça dirait de nous. Ici la BD est trop rapide dans son final et ne m'a pas laissée grande impression. Il est plus que probable que j'en oublie les grandes lignes d'ici quelques mois.
Reste le dessin de l'auteur, toujours appréciable et qui colle au récit. Ça donne une atmosphère intimiste, quelque chose qui s'intéresse aux personnages et à leurs émotions. Je l'aime toujours autant, ce n'est clairement pas un souci lors de la lecture.
Une BD oubliable bien que pas mauvaise. Dommage, j'aurais aimé plus.
Une BD que j'ai pas aimé, tout comme Bamiléké et Josq, et je soutiens leurs arguments au deux.
Déjà, la BD s'ouvre sur le cliché éculé de l'obscurantisme du Moyen-Âge repoussé par les lumières de la Renaissance. Si l'auteur y croit, je suis désolé pour lui mais il faut se mettre à la page. Ensuite, le cliché de la religion toute puissante refusant le partage de son pouvoir envers un peuple maintenu volontairement dans l'ignorance tandis que les rois pourraient les aider, c'est presque un contre-sens historique qui serait risible s'il n'était pas si présent. Le contexte de l'apparition du protestantisme est intéressant, mais malheureusement je l'ai étudié et ce qu'on en dit ici est ... faux. C'est même dommage de ne pas présenter réellement le contexte, les revendications et la question que soulevait la Réforme (et les débats autour).
D'autre part, la BD est portée par un cliché de monsieur bad-ass qui casse des gueules même après avoir arrêté pendant des années d'exercer, blessé dix fois mais toujours relevé alors que l'époque ne connait ni les désinfectants ni les antibiotiques, où l'on condamne au bûcher à tour de bras sans jamais avoir de procès équitable (ben oui, c'est le Moyen-Âge obscurantiste, on a dit), le tout dans des combats à un contre quatre gagnés parce que monsieur trop fort qui tape tout et gagne à la fin. J'en ai marre de ce cliché de l'ancien héros qui revient pour un baroud d'honneur parce qu'on l'a pris par les sentiments.
Bref, niveau historique j'aime pas, niveau histoire c'est des clichés véhiculés partout qui m’écœurent aujourd'hui. C'est une histoire de mecs, pour des mecs, avec des mecs. Aucune sensibilité, aucune originalité, rien de notable. Ça se lit aussi vite que ça s'oublie et ça manipule l'Histoire pour un propos contemporain bien loin des réalités de l'époque, le tout dans une histoire cliché de baston à répétition.
Ma note est surtout justifiée par le dessin qui envoie, il faut dire, et colle très bien au récit. On sent les forêts jurassiennes et ça se caille les meules, on est vite imprégné de l'atmosphère. J'ai beaucoup apprécié son atmosphère, c'est un très bon point au dessinateur !
Mouais. Je n’ai pas été convaincu, tout du moins captivé par cet album.
Je connaissais à peine la personne de Georges de Caunes, un peu plus celle d’Antoine de Caunes, mais c’est au hasard et sans en attendre spécialement grand-chose que j’ai emprunté cet album. Un album très épais, que j’ai traversé sans enthousiasme, et en m’ennuyant à plusieurs reprises. C’est avant tout grâce au dessin et aux couleurs de Xavier Coste (un trait simple, efficace et lumineux) que j’ai fini cette lecture.
Car cette Robinsonnade moderne – et quand même médiatique, m’a laissé de côté. Surtout que l’aspect sans doute le plus intéressant de cet album, à savoir le dialogue entretenu à distance (géographique et temporelle) entre Antoine de Caunes et son père, a peiné me concernant à dépasser le cadre affectif familial. Si je conçois qu’Antoine de Caunes y a trouvé de quoi poursuivre ou clore un chapitre important de sa vie – voire soigner quelques blessures, ça ne m’a pas touché en tant que lecteur extérieur, le plaisir de lecture n’étant pas suffisamment au rendez-vous sur la durée, malgré quelques passages quand même intéressants.
Sans doute n’était-ce pas ma came.
Note réelle 2,5/5.
Je n’avais pas trop accroché au dessin d’Emilie Gleason sur Ebouriffant.e.s, mais je dois dire que son style – très particulier – passe beaucoup mieux ici (même si je conçois qu’il puisse être clivant). En effet, ce style « élastique », ainsi qu’une colorisation tranchée et pétante, conviennent assez bien au ton du récit, et au personnage principal, Ted, un autiste fortement inspiré par le propre frère de l’auteure.
Après un temps d’adaptation – au dessin et à l’histoire, mais aussi au personnage même de Ted – on entre de plain-pied dans un monde particulier, à la fois parallèle et ancré dans le nôtre, celui d’un autiste, aux réactions parfois surprenantes.
La narration est un peu fouillis, mais on s’attache aisément à Ted – et la surprise brutale de la fin nous prend un peu au dépourvu.
En tout cas c’est une lecture plutôt sympathique.
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Je rejoins ceux qui n'ont pas aimé ce one-shot. Je note que c'est le second album de Gaëlle Geniller que je lis et c'est aussi la seconde fois que je n'aime pas. Peut-être qu'elle est tout simplement pas une autrice pour moi. Dommage parce que je voulais aimer cet album. Le dessin est très bon et élégant, on voit les efforts de l'autrice pour faire cet album. J'aime aussi le genre conte alors tout était en place pour que ce one-shot soit pour moi... Sauf que je n'ai jamais réussi à rentrer dans l'histoire. Le début m'a semblé très long. On dirait qu'il y a des scènes qui existent juste pour que les lecteurs ressentent des émotions positives. Alors oui c'est bien que le père et son fils aient une bonne relation, mais c'est pas assez pour faire un scénario captivant. Puis lorsqu'il se passe des choses, la moitié du temps je ne savais pas si j'avais bien compris les intentions de l'autrice. Lorsque j'ai refermé l'album je me suis demandé où l'autrice voulait en venir. Au final, le scénario était trop crypté pour moi et je n'ai jamais accroché.
Marie-Antoinette - L’état de grâce
Une biographie en bonne et due forme de Marie-Antoinette qui se concentre sur la période allant de son arrivée en France à ses premiers pas en tant que véritable reine, après la mort de Louis XV. On y suit une adolescente déroutée par son arrivée à la cour de Versailles, loin de son pays natal et perdue au milieu d'intrigants, tandis que son époux ne lui prête aucune attention et paraît surtout trop mollasson face à son énergie et à son envie de faire la fête pour masquer son trouble. L'absence de numérotation laisse penser à un one-shot, mais l'album s'interrompt de façon inattendue avant même les prémices de la Révolution Française. Après plusieurs pages retraçant ses premiers gestes de souveraine, les écarts qui contribueront à la rendre impopulaire et sa rencontre avec le comte Fersen, l'histoire s'arrête brusquement, avec un mot de conclusion dont on ignore s'il annonce une suite ou s'il sert simplement de présage au destin tragique que les lecteurs connaissent déjà. Cette fin laisse perplexe sans être mauvaise. Le dessin est de bonne qualité, même s'il paraît parfois un peu figé. Les costumes et coiffures sont soignés, tandis que les visages manquent d'uniformité, oscillant entre charmants et moins réussis. La mise en scène rapproche le lecteur de cette future reine, la rendant à la fois humaine par son malaise et ses doutes, et distante par sa déconnexion totale de la réalité du peuple. Un exemple parlant apparaît lorsqu'elle apprend que les Français manquent de pain et meurent de faim, et qu'elle choisit pour leur rendre hommage d'orner sa coiffure de petites madeleines décoratives. C'est bien construit, documenté, agréable à lire, mais l'ensemble reste trop académique et légèrement désuet pour vraiment captiver. J'ai même eu la sensation de lire une BD historique des années 1980.
Le Travailleur de la nuit
Ah bah zut, je pensais que j'allais succomber et finalement j'ai trouvé ça bien mais bof, juste pas mal donc. Ma "relative" désillusion doit beaucoup aussi à mes attentes. J'espérais un truc qui m'emporte du début à la fin et si je reconnais à l'ensemble une fluidité à toute épreuve, ma lecture s'est révélée sans réelle passion. Je crois que le fautif est le personnage principal, interressant au demeurant mais zéro empathie ou attachement. Pourtant le scénariste fait tout pour, il fait tout pour le rendre sympathique mais comme certains de mes prédécesseurs, je tique sur quelques faits, montrés mais vite oubliés grâce au rythme donné. Niveau graphisme, c'est très agréable sans être vraiment marquant. C'est avec cet album que j'avais découvert le dessinateur, et il fera bien mieux par la suite. Dans le cas présent, je ne peux m'empêcher de le comparer au travail d'Efa sur Django que je trouve bien plus abouti et fignolé. Une oeuvre avec beaucoup de qualités mais que ne m'a pas tant parlé.
Little Nemo in Slumberland
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large. Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !
Silver Surfer - Parabole (Moebius)
Bravo à Moebius de relever le niveau du dessin habituel des histoires de superhéros ! En plus, il renouvelle son style. Une pépite ! Tout a été dit sur cette œuvre hormis ceci : la manière dont le surfeur d'argent arrive à convaincre l'ogre des planètes est subtile, bravo Stan Lee ! Autre chose, le Surfeur sauve aussi les humains d'eux-mêmes, face à Galactus et la fin est extraordinaire. Que dire sans trop en dévoiler ? Elle redouble la solitude et la grandeur du Surfeur d'Argent. Cerise sur le gâteau, le héros est moins bavard que de coutume. Attention ! Je ne l'accuse pas d'être verbeux d'habitude ! Je remarque seulement que tout, dans cette histoire, est mieux dosé.
Silent Jenny
Mathieu Bablet nous livre pour cette fin d'année, un album monumental très attendu : une histoire où Jenny file un mauvais coton dans un monde post-apocalyptique d'où les abeilles ont totalement disparu. On avait été bluffé par Mathieu Bablet en 2020 et sa très belle histoire d'amour entre deux androïdes : Carbone & Silicium. Le revoici avec de nouveau un gros album monumental : Silent Jenny, un récit dystopique sur une planète d'où les abeilles ont disparu. L'univers de l'album : Une planète post-apocalyptique qui préfigure sans doute la nôtre. Eau raréfiée, nourriture artificielle, lacs d'acide, air vicié, météo en surchauffe, ... « le stress thermique mortel est à son maximum, aujourd'hui. Pensez à vous hydrater toutes les demi-heures. Quant aux mises en garde habituelles : évitez l'exposition directe au soleil. Et souvenez-vous : "demain sera un autre jour" ! » Jenny la taciturne travaille sur une monade : une sorte de navire terrestre ambulant où survit une petite communauté qui arpente la surface désertique de la planète. Pour la firme Pyrrhocorp elle va rechercher sous terre des traces ADN d'abeilles : elles ont disparu depuis longtemps. « Les abeilles, puis la pollinisation, la fin de la famine. Les gens penseront moins à survivre et Pyrrhocorp pourra rebâtir un système de santé qui tient la route. Des médicaments, des vaccins, des médecins ... c'était ça le monde d'avant, tu sais. Il ne faut jamais cesser d'y croire. » Pour cette recherche, Jenny se miniaturise en microïde et pénètre dans le sol, dans l'infra-monde. C'est une opération risquée pour l'organisme, surtout quand la « combinaison n'est plus très étanche ». le moindre bout de peau au contact de l'air se nécrose très vite à cause de la calcification. le sous-sol est d'ailleurs infesté de microïdes qui ne sont jamais remontés. La mission de Jenny est à haut risque « parce que les profondeurs appellent certaines personnes, et qu'à un moment, l'appel devient assourdissant ». Pour ces survivants, toute la difficulté est de parvenir à « s'enchanter du monde dans lequel on vit, tout en étant terrifié de la direction dans laquelle il va ». ? Mathieu Bablet se pose en digne successeur de Jean Giraud, aka Moebius : les mondes qu'il crée dans ses gros albums sont travaillés en profondeur, complexes et fouillés. Le terme de monade est emprunté à la philosophie (celle de Leibniz notamment) où une monade est l'unité ultime. Elles peuvent aussi évoquer une version mobile des conurbations de l'écrivain Robert Silverberg. Sur la planète de Jenny, les monades sont aussi nomades, sans cesse en déplacement car « la monade n'a pas d'autre mission que le mouvement ». Ces navires terrestres évoquent un peu les chars des sables de la planète Tatooine (celle de Star Wars) et certains personnages (les mange-cailloux, les pénitents, ...) peuvent même faire penser aux Jawas : l'univers de Mathieu Bablet est aussi dense que celui des grandes épopées stellaires et l'auteur nous délivre les informations tout au long de son récit où ce monde se dévoile peu à peu. ? Les enfants casqués sont aussi une belle trouvaille, à la fois graphique et scénaristique. « On n'a pas trouvé meilleure solution pour vous préserver des maladies et réduire la mortalité infantile. Une fois assez grands, vous risquerez moins de choper tout ce qui se balade dans l'air. » ? le graphisme est assez surprenant, sombre, onirique, touffu, organique souvent, avec des couleurs estompées sur papier mat : il faut un peu de temps pour s'habituer à cette richesse graphique et à cette avalanche de détails car c'est un monde assez obscur où nous invite Mathieu Bablet. Le dessin accompagne un scénario sombre, plutôt pessimiste, et j'avoue que le mal de vivre d'une Jenny mutique et dépressive plombe un peu la lecture. À réserver aux inconditionnels de cet auteur.
L'Homme qui n'existait pas
Cyril Bonin continue d'explorer son style de prédilection, à savoir les histoires intimistes, sur la vie de gens ordinaires et souvent invisibles, dont on ne se rappelle pas. Ici, l'histoire sera sur un personnage qui va littéralement disparaitre du monde, devenant une sorte de fantôme puisqu'il n'existe presque plus dans la vie. En lisant la BD, j'ai repensé très fort à la BD Les Petites Distances de Véro Cazot qui a un sujet presque identique, à savoir un homme qui perd substance et va explorer autour de lui, tombant sur une femme spéciale. Mais la ressemblance de surface s'arrête vite, notamment parce que les deux BD ont des développements bien distincts. Et en refermant la BD, j'ai eu l'impression que le développement de celle-ci était franchement limitée. Le nombre de page restreint m'a vite fait craindre que la BD se terminerait trop tôt et c'est mon impression finale. Il manque clairement quelques ajouts au volume, peut-être une conclusion plus forte mais aussi, je trouve, quelque chose qui justifie le discours final du protagoniste qui sort un peu étrangement puisque je ne vois pas d'où lui vient cette prise de conscience soudaine. En fait la BD me semble à la fois trop rapide dans son exécution mais aussi très lente à se mettre en place. En comparant à d'autres lectures du même sujets, je trouve qu'il manque ici quelque chose de plus, un commentaire sur le monde ou ses personnages, ce que ça dirait de nous. Ici la BD est trop rapide dans son final et ne m'a pas laissée grande impression. Il est plus que probable que j'en oublie les grandes lignes d'ici quelques mois. Reste le dessin de l'auteur, toujours appréciable et qui colle au récit. Ça donne une atmosphère intimiste, quelque chose qui s'intéresse aux personnages et à leurs émotions. Je l'aime toujours autant, ce n'est clairement pas un souci lors de la lecture. Une BD oubliable bien que pas mauvaise. Dommage, j'aurais aimé plus.
Le Maître d'armes
Une BD que j'ai pas aimé, tout comme Bamiléké et Josq, et je soutiens leurs arguments au deux. Déjà, la BD s'ouvre sur le cliché éculé de l'obscurantisme du Moyen-Âge repoussé par les lumières de la Renaissance. Si l'auteur y croit, je suis désolé pour lui mais il faut se mettre à la page. Ensuite, le cliché de la religion toute puissante refusant le partage de son pouvoir envers un peuple maintenu volontairement dans l'ignorance tandis que les rois pourraient les aider, c'est presque un contre-sens historique qui serait risible s'il n'était pas si présent. Le contexte de l'apparition du protestantisme est intéressant, mais malheureusement je l'ai étudié et ce qu'on en dit ici est ... faux. C'est même dommage de ne pas présenter réellement le contexte, les revendications et la question que soulevait la Réforme (et les débats autour). D'autre part, la BD est portée par un cliché de monsieur bad-ass qui casse des gueules même après avoir arrêté pendant des années d'exercer, blessé dix fois mais toujours relevé alors que l'époque ne connait ni les désinfectants ni les antibiotiques, où l'on condamne au bûcher à tour de bras sans jamais avoir de procès équitable (ben oui, c'est le Moyen-Âge obscurantiste, on a dit), le tout dans des combats à un contre quatre gagnés parce que monsieur trop fort qui tape tout et gagne à la fin. J'en ai marre de ce cliché de l'ancien héros qui revient pour un baroud d'honneur parce qu'on l'a pris par les sentiments. Bref, niveau historique j'aime pas, niveau histoire c'est des clichés véhiculés partout qui m’écœurent aujourd'hui. C'est une histoire de mecs, pour des mecs, avec des mecs. Aucune sensibilité, aucune originalité, rien de notable. Ça se lit aussi vite que ça s'oublie et ça manipule l'Histoire pour un propos contemporain bien loin des réalités de l'époque, le tout dans une histoire cliché de baston à répétition. Ma note est surtout justifiée par le dessin qui envoie, il faut dire, et colle très bien au récit. On sent les forêts jurassiennes et ça se caille les meules, on est vite imprégné de l'atmosphère. J'ai beaucoup apprécié son atmosphère, c'est un très bon point au dessinateur !
Il déserte - Georges ou la vie sauvage
Mouais. Je n’ai pas été convaincu, tout du moins captivé par cet album. Je connaissais à peine la personne de Georges de Caunes, un peu plus celle d’Antoine de Caunes, mais c’est au hasard et sans en attendre spécialement grand-chose que j’ai emprunté cet album. Un album très épais, que j’ai traversé sans enthousiasme, et en m’ennuyant à plusieurs reprises. C’est avant tout grâce au dessin et aux couleurs de Xavier Coste (un trait simple, efficace et lumineux) que j’ai fini cette lecture. Car cette Robinsonnade moderne – et quand même médiatique, m’a laissé de côté. Surtout que l’aspect sans doute le plus intéressant de cet album, à savoir le dialogue entretenu à distance (géographique et temporelle) entre Antoine de Caunes et son père, a peiné me concernant à dépasser le cadre affectif familial. Si je conçois qu’Antoine de Caunes y a trouvé de quoi poursuivre ou clore un chapitre important de sa vie – voire soigner quelques blessures, ça ne m’a pas touché en tant que lecteur extérieur, le plaisir de lecture n’étant pas suffisamment au rendez-vous sur la durée, malgré quelques passages quand même intéressants. Sans doute n’était-ce pas ma came. Note réelle 2,5/5.
Ted, drôle de coco
Je n’avais pas trop accroché au dessin d’Emilie Gleason sur Ebouriffant.e.s, mais je dois dire que son style – très particulier – passe beaucoup mieux ici (même si je conçois qu’il puisse être clivant). En effet, ce style « élastique », ainsi qu’une colorisation tranchée et pétante, conviennent assez bien au ton du récit, et au personnage principal, Ted, un autiste fortement inspiré par le propre frère de l’auteure. Après un temps d’adaptation – au dessin et à l’histoire, mais aussi au personnage même de Ted – on entre de plain-pied dans un monde particulier, à la fois parallèle et ancré dans le nôtre, celui d’un autiste, aux réactions parfois surprenantes. La narration est un peu fouillis, mais on s’attache aisément à Ted – et la surprise brutale de la fin nous prend un peu au dépourvu. En tout cas c’est une lecture plutôt sympathique.