Incroyable, cette série !
Je voulais la lire depuis longtemps et j'ai franchi le pas en la trouvant à la bibliothèque. Et je suis sidéré de sa qualité, parce qu'elle accuse l'âge de ans aujourd'hui ! Luc Brunschwig n'est pas un manche en terme de scénario, je le savais déjà, mais là j'ai été soufflé par la qualité de sa production.
Si la BD accuse un certain âge au niveau du dessin qui est perfectible, notamment dans certains gros plans et dans une organisation de page pas toujours très claire dans le premier tome, qui va progressivement s'améliorer au fur et à mesure du temps, si la BD accuse un certain âge niveau dessin donc, le scénario est curieusement très actuel à mon gout. Bien qu'installé dans les politiques des années 90 et de l'insécurité de New-York dans ces années-là, le commentaire de la BD est tout à fait pertinent aujourd'hui encore, et peut-être même plus depuis quelques années.
J'avoue que le premier tome m'avait laissé craindre une direction spécifique de la BD : la constatation des échecs politiques dans l'idée de lutter contre la criminalité et l'apparition -et la glorification- du héros vengeur, le justicier individuel qui vient faire régner l'ordre et la loi dans la ville. A l'image d'un Bronson dans "Un justicier dans la ville", quoi.
Mais très vite le scénario bifurque et installe des propos politiques que j'ai beaucoup apprécié. Parce que c'est toujours les mêmes aujourd'hui : la sécurité mise en avant au détriment du reste, le détournement d'argent pour financer des campagnes avec magouille derrière, les liens entre politiques et mafias (et riches, mais les riches et les mafieux se confondent vite), l'oubli de tout les pauvres ... Et j'ai beaucoup aimé ce qui est dit dans la BD.
Si la plupart des personnages sont gris et que le final flamboyant remet en place les différentes pièces du puzzle, il reste dedans quelques personnages très typés. A commencer par Jessica Rupert. J'ai lu dans plusieurs avis et je comprends que certains n'ont pas aimé ce personnage trop gentil, trop parfait et trop altruiste. Je dois dire que je n'ai pas eu de problème avec ça, puisque je le vois comme un idéal. Pur, certes, irréaliste pour certains, mais personnellement ça m'a fait du bien de la voir et de voir ses discours. Parce que je pense sincèrement qu'elle a raison : oui, l'entraide et la solidarité sont nécessaire, oui, aller vers l'autre nous fera tous mieux vivre, oui, il est plus sympa d'être gentil. C'est le message du film "Everything, everywhere, all at once" : "si rien ne compte, autant être gentil".
En fait, je trouve que la BD est furieusement dans l'air du temps. C'est même dingue de voir que ce sont les mêmes sujets, les mêmes débats, les mêmes problématiques, et la finalité est la même : entraide, solidarité, gentillesse, liens sociaux. Je sais que c'est parfois naïf à entendre, mais le monde capitaliste que nous avons développé se base sur l'exact inverse. D'ailleurs la BD est pour moi l'expression politique d'une lutte capitaliste, et si on peut y voir une candeur, c'est peut-être parce que nous sommes devenus si blasés et désespérés dans notre lutte politique qu'imaginer la gentillesse gagner nous parait désormais absurde. Et ça me parait terrible.
Une série que je recommande, elle a quelques défauts, notamment l'abondance de retours en arrière à partir du tome 3 pour expliquer ce qu'il s'est passé et qui n'est pas toujours indispensable (j'aurais aimé que la femme de Joshua soit développée avant son flashback). Mais en global, la série est portée par un message intelligent sur les dérives d'un monde autoritaire, sécuritaire, glorifiant l'individu au détriment du groupe. Et sa réponse me convient, alors évidemment j'apprécie !
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Le Pouvoir des innocents
Incroyable, cette série ! Je voulais la lire depuis longtemps et j'ai franchi le pas en la trouvant à la bibliothèque. Et je suis sidéré de sa qualité, parce qu'elle accuse l'âge de ans aujourd'hui ! Luc Brunschwig n'est pas un manche en terme de scénario, je le savais déjà, mais là j'ai été soufflé par la qualité de sa production. Si la BD accuse un certain âge au niveau du dessin qui est perfectible, notamment dans certains gros plans et dans une organisation de page pas toujours très claire dans le premier tome, qui va progressivement s'améliorer au fur et à mesure du temps, si la BD accuse un certain âge niveau dessin donc, le scénario est curieusement très actuel à mon gout. Bien qu'installé dans les politiques des années 90 et de l'insécurité de New-York dans ces années-là, le commentaire de la BD est tout à fait pertinent aujourd'hui encore, et peut-être même plus depuis quelques années. J'avoue que le premier tome m'avait laissé craindre une direction spécifique de la BD : la constatation des échecs politiques dans l'idée de lutter contre la criminalité et l'apparition -et la glorification- du héros vengeur, le justicier individuel qui vient faire régner l'ordre et la loi dans la ville. A l'image d'un Bronson dans "Un justicier dans la ville", quoi. Mais très vite le scénario bifurque et installe des propos politiques que j'ai beaucoup apprécié. Parce que c'est toujours les mêmes aujourd'hui : la sécurité mise en avant au détriment du reste, le détournement d'argent pour financer des campagnes avec magouille derrière, les liens entre politiques et mafias (et riches, mais les riches et les mafieux se confondent vite), l'oubli de tout les pauvres ... Et j'ai beaucoup aimé ce qui est dit dans la BD. Si la plupart des personnages sont gris et que le final flamboyant remet en place les différentes pièces du puzzle, il reste dedans quelques personnages très typés. A commencer par Jessica Rupert. J'ai lu dans plusieurs avis et je comprends que certains n'ont pas aimé ce personnage trop gentil, trop parfait et trop altruiste. Je dois dire que je n'ai pas eu de problème avec ça, puisque je le vois comme un idéal. Pur, certes, irréaliste pour certains, mais personnellement ça m'a fait du bien de la voir et de voir ses discours. Parce que je pense sincèrement qu'elle a raison : oui, l'entraide et la solidarité sont nécessaire, oui, aller vers l'autre nous fera tous mieux vivre, oui, il est plus sympa d'être gentil. C'est le message du film "Everything, everywhere, all at once" : "si rien ne compte, autant être gentil". En fait, je trouve que la BD est furieusement dans l'air du temps. C'est même dingue de voir que ce sont les mêmes sujets, les mêmes débats, les mêmes problématiques, et la finalité est la même : entraide, solidarité, gentillesse, liens sociaux. Je sais que c'est parfois naïf à entendre, mais le monde capitaliste que nous avons développé se base sur l'exact inverse. D'ailleurs la BD est pour moi l'expression politique d'une lutte capitaliste, et si on peut y voir une candeur, c'est peut-être parce que nous sommes devenus si blasés et désespérés dans notre lutte politique qu'imaginer la gentillesse gagner nous parait désormais absurde. Et ça me parait terrible. Une série que je recommande, elle a quelques défauts, notamment l'abondance de retours en arrière à partir du tome 3 pour expliquer ce qu'il s'est passé et qui n'est pas toujours indispensable (j'aurais aimé que la femme de Joshua soit développée avant son flashback). Mais en global, la série est portée par un message intelligent sur les dérives d'un monde autoritaire, sécuritaire, glorifiant l'individu au détriment du groupe. Et sa réponse me convient, alors évidemment j'apprécie !