Je suis d'un avis assez proche de celui de NoirDésir, avec une retenue prudente sur une BD dont le sujet est sensible. A titre d'exemple, j'ai lu récemment En quête de liberté qui parle d'une famille emmenée en Syrie, endoctrinée par les mêmes personnes.
Ici, la BD est moins lourde, mais elle est aussi légèrement limitée à mon gout. L'histoire de Benoit m'a directement fait penser à celle de Pierre Choulet, que Gauvain Sers à chanté dans sa chanson "Mon fils est parti au Jihad" que je recommande. L'histoire est un peu la même, celle d'un parent qui voit son enfant partir en Syrie suite à un endoctrinement de la part des combattants de l'ISIS. Cette mère ne comprend pas, s'alarme et va tenter de le retrouver.
La BD a fait le choix de rester sur la mère qui découvre petit à petit ce qu'il advenait sans qu'elle ne s'en rende compte. Et c'est un peu la limite de la BD que j'ai vu lors de ma lecture : en se centrant sur la mère, on perd un peu ce qui a poussé ce jeune homme à se radicaliser. Il manquerait le contexte, évoqué mais jamais développé, qui a laissé cet enfant basculer dedans sans un regard extérieur qui aurait pu le canaliser. De même, le comportement de la mère frise à un moment donné l'excès lorsqu'elle est prêt à condamner une famille pour récupérer son fils. La résolution est morale, mais le comportement de la mère devient tout de même contestable. Je suppose que l'idée est de montrer qu'elle est prête à tout pour récupérer son gamin, mais ça laisse aussi entendre qu'elle est prête à condamner n'importe qui pour ça. Et cette acharnement me l'a rendu assez peu sympathique. Je trouve que ça fait très écho à ces idées qu'un parent doit tout faire pour son enfant, y compris si ça nuit à d'autres. Je n'aime pas cette idée et j'aurais beaucoup à en dire mais ce n'est pas le sujet.
En fin de compte, la BD est sur l'attente longue et terrible de ceux qui voient leurs enfants partir à la guerre en Syrie. Cet aspect est bien mené, de même que la question de l'endoctrinement progressif, mais il manque l'aspect social, ce qui a permis à Benoit de s'y sentir plus à l'aise que chez lui. La BD est bien, mais trop incomplète à mon gout.
Tout comme Yann135, je pense que la BD aurait dû avoir une petite page finale, celle indiquant ce qu'il advient des protagonistes de l'enquête (notamment le faux coupable) tout en expliquant la suite de la secte Aum et la fin de son leader.
Mais la BD a une bonne base, présentant la secte Aum par l’intermédiaire d'un nouveau membre tout en découvrant de l'intérieur les coulisses de la préparation de l'attentat de 95. Je ne savais pas qu'une répétition avait eu lieu neuf mois avant à Matsumoto, mais en la découvrant on ne peut qu'être effaré. Déjà par la secte en elle-même et son leader, Sh?k? Asahara, mais aussi par l'ampleur de la préparation minutieuse et surtout la façon dont les personnes finissent par déclencher un attentat aussi grave.
Cette secte et les attentats de 95 n'ont pas fini d'inspirer des œuvres, de 20th Century Boys de Naoki Urasawa à Underground de Murakami (livre recommandé). Cette histoire est dans la même veine, permettant de comprendre à quel point cette secte est absurde en son sein même, avec les exercices et la drogue, chapeauté par un leader qui semble libidineux et imbu de lui-même. Bref, un portrait particulièrement étonnant, rappelant à quel point les sectes ont une influence colossale et grandissante dans les sociétés post-crise.
En la lisant, je me suis dit que ça faisait froid dans le dos et je suis sidéré de voir à quel point la police à été inefficace dans une enquête aussi bâclée. C'est peut-être le pire, voir à quel point tout cela aurait dû s'arrêter immédiatement et que la société japonaise à laissé faire. Quelle aberration ....
Une BD recommandée, surtout si vous vous interrogez sur les sectes. Très agréable lecture !
C'est avec ces adaptations publiées par Dargaud que je découvre doucement l'œuvre de Simenon, que je résumais jusque là aux seules enquêtes de Maigret. La Maison du Canal n'a pourtant rien d'un roman policier, même s'il contient une part de drame. Il s'agit plutôt d'un récit entre tragédie et chronique sociale, situé dans la campagne flamande au début du XXe siècle, où une jeune femme devenue orpheline est recueillie par ses cousins. Son tempérament de citadine trop gâtée par son père s'accorde mal avec la rudesse du milieu rural. Mutique, hautaine, elle semble indifférente à ceux qui l'entourent, mais cette froideur intrigue et attire certains membres masculins de la famille, ce qui entraînera plusieurs conséquences tragiques.
C'est une histoire d'atmosphère qu'Edith adapte efficacement, avec des paysages humides noyés de gris bleuté, de pluie et de brouillards presque permanents. Cette ambiance pesante, parfois oppressante, renforce le sentiment d'enfermement et de déclassement ressenti par l'héroïne.
Celle-ci n'a rien de sympathique. Derrière son silence figé et ses répliques systématiquement négatives, on ne peut qu'essayer de deviner ce qu'elle pense vraiment, et même lorsqu'on parvient à mieux la comprendre, elle reste distante, déplaisante, régulièrement malsaine dans ses attitudes et ses tentatives d'influence. Le roman met en lumière les tensions liées aux différences de classe au sein d'une même famille et la manière dont elles s'insinuent dans les relations. C'est aussi une histoire de déchéance familiale, initialement propriétaire exploitant une immense propriété mais courant inéluctablement vers la ruine et le naufrage moral et même physique.
Malgré des éléments intéressants et une construction solide, ma lecture a été marquée par une forme de détachement. Je suis resté curieux de voir où Simenon voulait m'emmener, sans être réellement captivé, et l'héroïne m'a souvent rebuté. Je n'ai pas été ennuyé, mais je n'ai jamais été véritablement impliqué non plus : j'ai refermé l'album avec une impression d'indifférence, partagé entre un attrait pour l'atmosphère et un manque d'enthousiasme pour le récit et ses personnages.
J'ai beaucoup aimé cette BD ! Elle a un côté enfantin, très léger, comme un film de Disney, avec une histoire très linéaire dont les surprises ne sont pas spécialement intéressantes mais qui a une vraie fraicheur d'ensemble.
Soyons honnête, si vous avez lu quelques livres ou BD, il n'y a aucun doute que vous sachiez vers où l'on se dirigera et sans grandes surprises. C'est effectivement très linéaire et très mignon, avec des sorties de situation parfois très tirée par les cheveux. Notamment parce qu'on ressort des personnages du chapeau sans grande raison.
Mais franchement, je dois dire que j'ai adoré ma lecture. C'est entrainant, frais, sympathique. Un petit Disney sans histoire d'amour mais avec les chansons, une morale simple mais efficace, des dessins sympathiques inspirées de l'art nouveau et des impressionnistes ... C'est joli, sympathique, dynamique. Je l'ai lu d'une traite et ma copine a fait de même dans la foulée, ce qui m'a indiqué que c'était vraiment efficace. Et parfois, ça fait du bien de juste se laisser porter par une simple histoire comme ici.
Je n'aurais pas grand chose de plus à en dire, c'est simplement une bonne idée bien retranscrite et qui fonctionne. Si vous vous attendez à quelque chose de fantastique, c'est pas vraiment le cas. Mais parfois, entre deux lectures plus prenantes et entre deux histoires denses, ça fait du bien d'avoir une BD dans ce style. J'ai aimé !
Une BD qui a du bon et du moins bon. La dédicace d'entrée indique que la BD a été difficile à faire pour l'auteur et je dirais que ça s'en ressent.
Cette BD navigue entre plusieurs sujets, plusieurs thèmes et reste très flou dans certains choix narratifs. On a par exemple l'idée du fantastique qui est disséminé dans le récit sauf que rien de tangible ne vient étayer ce que ça dit sur les personnages. Est-ce que la jeune femme est la mort, la peste, l'incarnation de la rage, une image de la violence de la maladie ? C'est flou, très flou -trop flou- et ça donne l'impression que la BD est un assemblage de beaucoup de choses dont tout n'est pas traité correctement.
La BD est riche en histoire, entre la jeune femme qui débarque comme la modernité dans un monde rural reculé, la question de la place des femmes, la question des rebouteuses et leurs pouvoirs face à un monde qui les craint mais a besoin d'elle, la douleur de la perte, les infections encore largement transmises à l'époque ... C'est dense, et je dois dire que j'ai du mal à voir le lien entre tout ça. Ce n'est jamais très complexe à suivre ni brouillon, c'est juste que la finalité de l'histoire semble aller dans un sens qui n'est pas vraiment celui de tout le reste de l'histoire.
La BD est servie par un dessin très efficace, qui convient bien à l'histoire. Il retranscrit la montagne des Pyrénées, tout comme l'atmosphère des petits villages et la vie paysanne de cette époque. C'est lisible et c'est un des gros points intéressant du livre !
En fait, je suis partagé sur cette BD. Il y a des bonnes choses dedans, mais la BD est franchement mal maitrisée et il manque quelque chose qui lierait l'ensemble de façon claire. En l'état, il y a beaucoup de pistes, une histoire qui semble finalement décousue avec beaucoup de bonnes idées. Étrange, pas désagréable à lire mais pas spécialement bon non plus.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
L'Appel
Je suis d'un avis assez proche de celui de NoirDésir, avec une retenue prudente sur une BD dont le sujet est sensible. A titre d'exemple, j'ai lu récemment En quête de liberté qui parle d'une famille emmenée en Syrie, endoctrinée par les mêmes personnes. Ici, la BD est moins lourde, mais elle est aussi légèrement limitée à mon gout. L'histoire de Benoit m'a directement fait penser à celle de Pierre Choulet, que Gauvain Sers à chanté dans sa chanson "Mon fils est parti au Jihad" que je recommande. L'histoire est un peu la même, celle d'un parent qui voit son enfant partir en Syrie suite à un endoctrinement de la part des combattants de l'ISIS. Cette mère ne comprend pas, s'alarme et va tenter de le retrouver. La BD a fait le choix de rester sur la mère qui découvre petit à petit ce qu'il advenait sans qu'elle ne s'en rende compte. Et c'est un peu la limite de la BD que j'ai vu lors de ma lecture : en se centrant sur la mère, on perd un peu ce qui a poussé ce jeune homme à se radicaliser. Il manquerait le contexte, évoqué mais jamais développé, qui a laissé cet enfant basculer dedans sans un regard extérieur qui aurait pu le canaliser. De même, le comportement de la mère frise à un moment donné l'excès lorsqu'elle est prêt à condamner une famille pour récupérer son fils. La résolution est morale, mais le comportement de la mère devient tout de même contestable. Je suppose que l'idée est de montrer qu'elle est prête à tout pour récupérer son gamin, mais ça laisse aussi entendre qu'elle est prête à condamner n'importe qui pour ça. Et cette acharnement me l'a rendu assez peu sympathique. Je trouve que ça fait très écho à ces idées qu'un parent doit tout faire pour son enfant, y compris si ça nuit à d'autres. Je n'aime pas cette idée et j'aurais beaucoup à en dire mais ce n'est pas le sujet. En fin de compte, la BD est sur l'attente longue et terrible de ceux qui voient leurs enfants partir à la guerre en Syrie. Cet aspect est bien mené, de même que la question de l'endoctrinement progressif, mais il manque l'aspect social, ce qui a permis à Benoit de s'y sentir plus à l'aise que chez lui. La BD est bien, mais trop incomplète à mon gout.
Matsumoto
Tout comme Yann135, je pense que la BD aurait dû avoir une petite page finale, celle indiquant ce qu'il advient des protagonistes de l'enquête (notamment le faux coupable) tout en expliquant la suite de la secte Aum et la fin de son leader. Mais la BD a une bonne base, présentant la secte Aum par l’intermédiaire d'un nouveau membre tout en découvrant de l'intérieur les coulisses de la préparation de l'attentat de 95. Je ne savais pas qu'une répétition avait eu lieu neuf mois avant à Matsumoto, mais en la découvrant on ne peut qu'être effaré. Déjà par la secte en elle-même et son leader, Sh?k? Asahara, mais aussi par l'ampleur de la préparation minutieuse et surtout la façon dont les personnes finissent par déclencher un attentat aussi grave. Cette secte et les attentats de 95 n'ont pas fini d'inspirer des œuvres, de 20th Century Boys de Naoki Urasawa à Underground de Murakami (livre recommandé). Cette histoire est dans la même veine, permettant de comprendre à quel point cette secte est absurde en son sein même, avec les exercices et la drogue, chapeauté par un leader qui semble libidineux et imbu de lui-même. Bref, un portrait particulièrement étonnant, rappelant à quel point les sectes ont une influence colossale et grandissante dans les sociétés post-crise. En la lisant, je me suis dit que ça faisait froid dans le dos et je suis sidéré de voir à quel point la police à été inefficace dans une enquête aussi bâclée. C'est peut-être le pire, voir à quel point tout cela aurait dû s'arrêter immédiatement et que la société japonaise à laissé faire. Quelle aberration .... Une BD recommandée, surtout si vous vous interrogez sur les sectes. Très agréable lecture !
La Maison du canal
C'est avec ces adaptations publiées par Dargaud que je découvre doucement l'œuvre de Simenon, que je résumais jusque là aux seules enquêtes de Maigret. La Maison du Canal n'a pourtant rien d'un roman policier, même s'il contient une part de drame. Il s'agit plutôt d'un récit entre tragédie et chronique sociale, situé dans la campagne flamande au début du XXe siècle, où une jeune femme devenue orpheline est recueillie par ses cousins. Son tempérament de citadine trop gâtée par son père s'accorde mal avec la rudesse du milieu rural. Mutique, hautaine, elle semble indifférente à ceux qui l'entourent, mais cette froideur intrigue et attire certains membres masculins de la famille, ce qui entraînera plusieurs conséquences tragiques. C'est une histoire d'atmosphère qu'Edith adapte efficacement, avec des paysages humides noyés de gris bleuté, de pluie et de brouillards presque permanents. Cette ambiance pesante, parfois oppressante, renforce le sentiment d'enfermement et de déclassement ressenti par l'héroïne. Celle-ci n'a rien de sympathique. Derrière son silence figé et ses répliques systématiquement négatives, on ne peut qu'essayer de deviner ce qu'elle pense vraiment, et même lorsqu'on parvient à mieux la comprendre, elle reste distante, déplaisante, régulièrement malsaine dans ses attitudes et ses tentatives d'influence. Le roman met en lumière les tensions liées aux différences de classe au sein d'une même famille et la manière dont elles s'insinuent dans les relations. C'est aussi une histoire de déchéance familiale, initialement propriétaire exploitant une immense propriété mais courant inéluctablement vers la ruine et le naufrage moral et même physique. Malgré des éléments intéressants et une construction solide, ma lecture a été marquée par une forme de détachement. Je suis resté curieux de voir où Simenon voulait m'emmener, sans être réellement captivé, et l'héroïne m'a souvent rebuté. Je n'ai pas été ennuyé, mais je n'ai jamais été véritablement impliqué non plus : j'ai refermé l'album avec une impression d'indifférence, partagé entre un attrait pour l'atmosphère et un manque d'enthousiasme pour le récit et ses personnages.
Ecoline
J'ai beaucoup aimé cette BD ! Elle a un côté enfantin, très léger, comme un film de Disney, avec une histoire très linéaire dont les surprises ne sont pas spécialement intéressantes mais qui a une vraie fraicheur d'ensemble. Soyons honnête, si vous avez lu quelques livres ou BD, il n'y a aucun doute que vous sachiez vers où l'on se dirigera et sans grandes surprises. C'est effectivement très linéaire et très mignon, avec des sorties de situation parfois très tirée par les cheveux. Notamment parce qu'on ressort des personnages du chapeau sans grande raison. Mais franchement, je dois dire que j'ai adoré ma lecture. C'est entrainant, frais, sympathique. Un petit Disney sans histoire d'amour mais avec les chansons, une morale simple mais efficace, des dessins sympathiques inspirées de l'art nouveau et des impressionnistes ... C'est joli, sympathique, dynamique. Je l'ai lu d'une traite et ma copine a fait de même dans la foulée, ce qui m'a indiqué que c'était vraiment efficace. Et parfois, ça fait du bien de juste se laisser porter par une simple histoire comme ici. Je n'aurais pas grand chose de plus à en dire, c'est simplement une bonne idée bien retranscrite et qui fonctionne. Si vous vous attendez à quelque chose de fantastique, c'est pas vraiment le cas. Mais parfois, entre deux lectures plus prenantes et entre deux histoires denses, ça fait du bien d'avoir une BD dans ce style. J'ai aimé !
Un sombre manteau
Une BD qui a du bon et du moins bon. La dédicace d'entrée indique que la BD a été difficile à faire pour l'auteur et je dirais que ça s'en ressent. Cette BD navigue entre plusieurs sujets, plusieurs thèmes et reste très flou dans certains choix narratifs. On a par exemple l'idée du fantastique qui est disséminé dans le récit sauf que rien de tangible ne vient étayer ce que ça dit sur les personnages. Est-ce que la jeune femme est la mort, la peste, l'incarnation de la rage, une image de la violence de la maladie ? C'est flou, très flou -trop flou- et ça donne l'impression que la BD est un assemblage de beaucoup de choses dont tout n'est pas traité correctement. La BD est riche en histoire, entre la jeune femme qui débarque comme la modernité dans un monde rural reculé, la question de la place des femmes, la question des rebouteuses et leurs pouvoirs face à un monde qui les craint mais a besoin d'elle, la douleur de la perte, les infections encore largement transmises à l'époque ... C'est dense, et je dois dire que j'ai du mal à voir le lien entre tout ça. Ce n'est jamais très complexe à suivre ni brouillon, c'est juste que la finalité de l'histoire semble aller dans un sens qui n'est pas vraiment celui de tout le reste de l'histoire. La BD est servie par un dessin très efficace, qui convient bien à l'histoire. Il retranscrit la montagne des Pyrénées, tout comme l'atmosphère des petits villages et la vie paysanne de cette époque. C'est lisible et c'est un des gros points intéressant du livre ! En fait, je suis partagé sur cette BD. Il y a des bonnes choses dedans, mais la BD est franchement mal maitrisée et il manque quelque chose qui lierait l'ensemble de façon claire. En l'état, il y a beaucoup de pistes, une histoire qui semble finalement décousue avec beaucoup de bonnes idées. Étrange, pas désagréable à lire mais pas spécialement bon non plus.