L’intrigue n’a sans doute rien d’extraordinaire, et le lecteur est prié d’avaler quelques couleuvres (et d’attendre en vain des explications concernant l’origine de la menace qui fait fortement monter la tension).
Mais, ceci étant dit, on ne peut que reconnaitre à Trondheim – encore une fois ! – qu’il est un bon manieur de mots et qu’il sait concocter de petites histoires très lisibles. Ici il s’amuse avec pas mal de clichés de l’Amérique des années 1950, l’ambiance guerre froide, une inspiration comics Us de l’époque (il y ajoute même l’intervention de Nazis revanchards !). Il s’est fait plaisir, et c’est globalement communicatif.
Surtout qu’il est bien accompagné dans son projet avec Biancarelli, qui reconstitue bien les décors d’époque, et se glisse tout aussi bien dans la peau d’un dessinateur de comics ou de strips des années 1950, le trait étant à peine modernisé. Je note juste quelques menus défauts de perspectives, mais bon, ne chipotons pas, le rendu est plutôt agréable.
Une lecture détente plaisante, on passe un moment agréable, malgré une histoire brinquebalante, usant de quelques facilités (que l’on accepte facilement en fait), et une fin un peu brusque et sans réponse rationnelle (mais cela était-il possible, ou souhaitable ?).
Note réelle 3,5/5.
Un album étrange. Qui peut éventuellement être lu sans connaître la série dont il se présente comme une suite et conclusion, plusieurs décennies après que nous ayons quitté le ranch 666. Même si connaître l’histoire d’origine, et surtout les liens qui unissaient les protagonistes, aide à mieux saisir certains passages. Surtout à mieux saisir l’aspect crépusculaire du récit.
Un aspect crépusculaire revendiqué, qui saute aux yeux, déjà dans le dessin de Romain Renard, que j’ai trouvé ici très beau. J’ai juste été un temps gêné par un traitement différent pour les personnages (un trait réaliste classique) et pour certains décors (aux airs de photos retravaillées, probablement retraités à l’informatique), les personnages paraissant parfois ancrés artificiellement aux décors. Mais cette remarque est mineure, le rendu est franchement chouette. Et très sombre : la nuit beaucoup, les nuages de poussière du Dust Bowl. Et le récit lui-même.
Un récit centré sur Red Dust, le vrai héros de la série d’origine, même si, une fois de plus, Comanche lui grille la politesse sur le titre. Un Red Dust vieillard, embarqué dans une fuite en avant par une jeune femme énigmatique, dans un retour vers le passé, vers le ranch où se trouverait Comanche. Quelques dialogues, la rencontre du Cheyenne Tache de Lune jouent à fond la nostalgie, le monde finissant (des vieux types jouant leur dernier tour avant de quitter la scène).
Au cours du périple qui ramène Red au 666, vers une Comanche avec laquelle il n’a jamais eu qu’une relation platonique pleine de tensions, Renard développe quelques à-côtés historiques et sociaux : la misère des Amérindiens dans les réserves, le désespoir des fermiers ruinés par la crise de 1929 et les vent fous du Dust Bowl (voir la scène de la rencontre avec cette famille qui est prête à vendre son dernier enfant vivant pour quelques dollars…).
Finalement la série d’origine aurait presque pu ne pas avoir existé (même si…). Et la fin au 666 est un peu trop « facile » et expédiée. Mais globalement la lecture est plaisante à lire, très agréable à regarder. Un récit qui joue essentiellement sur l’ambiance, l’atmosphère pour signer la fin d’un monde, celui de l’Ouest sauvage qu’emporte avec lui Red Dust. C’est aussi un hommage de Renard à Hermann : Red Dust affirme d’ailleurs en fin d’album que le nom de son père était Hermann…
Je viens à peine de découvrir les aventures d'Adèle Blanc-Sec avec la lecture des trois premiers tomes, honte à moi.
Le succès et la reconnaissance de cette série est un petit miracle car le style est très particulier, que ce soit dans le dessin (c'est Tardi donc on aime ou on déteste) ou dans la narration. Nestor Burma du même auteur est beaucoup plus accessible par exemple.
C'est très loufoque et troisième degré, avec un humour burlesque et un peu élitiste réservé aux adultes.
La bd qui s'en rapproche le plus pour moi est un autre ovni publié bien plus tard de l'autre côté de l'Atlantique, Madman de Allreed. Même légèreté, intrusion du fantastique, ton absurde ou cocasse, avec plein de références un peu intellos.
Le tome 1 est assez brouillon au niveau de l'intrigue et cela s'améliore ensuite. A chaque tome, il y a des références aux épisodes précédents, et à la fin, un teasing du prochain volume. C'est un peu pénible, on se sent obligé d'avoir lu tout ce qui précède et ce qui va paraître.
Pas un coup de foudre, même si on voit bien qu'on a affaire à l'œuvre atypique d'un auteur sans concession.
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L’intrigue n’a sans doute rien d’extraordinaire, et le lecteur est prié d’avaler quelques couleuvres (et d’attendre en vain des explications concernant l’origine de la menace qui fait fortement monter la tension). Mais, ceci étant dit, on ne peut que reconnaitre à Trondheim – encore une fois ! – qu’il est un bon manieur de mots et qu’il sait concocter de petites histoires très lisibles. Ici il s’amuse avec pas mal de clichés de l’Amérique des années 1950, l’ambiance guerre froide, une inspiration comics Us de l’époque (il y ajoute même l’intervention de Nazis revanchards !). Il s’est fait plaisir, et c’est globalement communicatif. Surtout qu’il est bien accompagné dans son projet avec Biancarelli, qui reconstitue bien les décors d’époque, et se glisse tout aussi bien dans la peau d’un dessinateur de comics ou de strips des années 1950, le trait étant à peine modernisé. Je note juste quelques menus défauts de perspectives, mais bon, ne chipotons pas, le rendu est plutôt agréable. Une lecture détente plaisante, on passe un moment agréable, malgré une histoire brinquebalante, usant de quelques facilités (que l’on accepte facilement en fait), et une fin un peu brusque et sans réponse rationnelle (mais cela était-il possible, ou souhaitable ?). Note réelle 3,5/5.
Revoir Comanche
Un album étrange. Qui peut éventuellement être lu sans connaître la série dont il se présente comme une suite et conclusion, plusieurs décennies après que nous ayons quitté le ranch 666. Même si connaître l’histoire d’origine, et surtout les liens qui unissaient les protagonistes, aide à mieux saisir certains passages. Surtout à mieux saisir l’aspect crépusculaire du récit. Un aspect crépusculaire revendiqué, qui saute aux yeux, déjà dans le dessin de Romain Renard, que j’ai trouvé ici très beau. J’ai juste été un temps gêné par un traitement différent pour les personnages (un trait réaliste classique) et pour certains décors (aux airs de photos retravaillées, probablement retraités à l’informatique), les personnages paraissant parfois ancrés artificiellement aux décors. Mais cette remarque est mineure, le rendu est franchement chouette. Et très sombre : la nuit beaucoup, les nuages de poussière du Dust Bowl. Et le récit lui-même. Un récit centré sur Red Dust, le vrai héros de la série d’origine, même si, une fois de plus, Comanche lui grille la politesse sur le titre. Un Red Dust vieillard, embarqué dans une fuite en avant par une jeune femme énigmatique, dans un retour vers le passé, vers le ranch où se trouverait Comanche. Quelques dialogues, la rencontre du Cheyenne Tache de Lune jouent à fond la nostalgie, le monde finissant (des vieux types jouant leur dernier tour avant de quitter la scène). Au cours du périple qui ramène Red au 666, vers une Comanche avec laquelle il n’a jamais eu qu’une relation platonique pleine de tensions, Renard développe quelques à-côtés historiques et sociaux : la misère des Amérindiens dans les réserves, le désespoir des fermiers ruinés par la crise de 1929 et les vent fous du Dust Bowl (voir la scène de la rencontre avec cette famille qui est prête à vendre son dernier enfant vivant pour quelques dollars…). Finalement la série d’origine aurait presque pu ne pas avoir existé (même si…). Et la fin au 666 est un peu trop « facile » et expédiée. Mais globalement la lecture est plaisante à lire, très agréable à regarder. Un récit qui joue essentiellement sur l’ambiance, l’atmosphère pour signer la fin d’un monde, celui de l’Ouest sauvage qu’emporte avec lui Red Dust. C’est aussi un hommage de Renard à Hermann : Red Dust affirme d’ailleurs en fin d’album que le nom de son père était Hermann…
Adèle Blanc-Sec
Je viens à peine de découvrir les aventures d'Adèle Blanc-Sec avec la lecture des trois premiers tomes, honte à moi. Le succès et la reconnaissance de cette série est un petit miracle car le style est très particulier, que ce soit dans le dessin (c'est Tardi donc on aime ou on déteste) ou dans la narration. Nestor Burma du même auteur est beaucoup plus accessible par exemple. C'est très loufoque et troisième degré, avec un humour burlesque et un peu élitiste réservé aux adultes. La bd qui s'en rapproche le plus pour moi est un autre ovni publié bien plus tard de l'autre côté de l'Atlantique, Madman de Allreed. Même légèreté, intrusion du fantastique, ton absurde ou cocasse, avec plein de références un peu intellos. Le tome 1 est assez brouillon au niveau de l'intrigue et cela s'améliore ensuite. A chaque tome, il y a des références aux épisodes précédents, et à la fin, un teasing du prochain volume. C'est un peu pénible, on se sent obligé d'avoir lu tout ce qui précède et ce qui va paraître. Pas un coup de foudre, même si on voit bien qu'on a affaire à l'œuvre atypique d'un auteur sans concession.