Jolie tranche de vie intimiste en 2 tomes volumineux autour d'un premier amour.
La trame principale de la romance est en soi peu originale, mais l'autrice rend l'exercice plaisant par sa gestion du rythme, de l'ambiance et des péripéties : pour notre jeune héroïne introvertie, toute ouverture à l'autre se vit dans un tiraillement continu, entre désir de vie, courage souhaité et appréhension du regard ou de la réaction de l'autre ; ainsi les questionnements intérieurs interrogent chaque élan du cœur, étirent le rythme général. La tournure mélancolique de l'intrigue séduit, ajoute une approche plus inattendue, parfaitement en écho avec les sentiments de l'héroïne.
Surtout, ce manga assoit son originalité dans sa manière de convier abondamment la culture japonaise et taiwanaise : Murakami, Edward Yang, la musique pop et notamment Hosono sont très régulièrement invités et d'une certaine manière à l'origine de la relation amoureuse, participent à son enrichissement.
Même maladroite, la manière de rendre compte du tourbillonnement intérieur de personnes chamboulées par un concert ou une œuvre culturelle touche la personne que je suis, jusqu'à atténuer le regret de n'être nullement attaché à cette héroïne un peu gauche et fort peu charismatique.
Encore un livre sur la Shoah pourrait-on penser. L'actualité prouve malheureusement qu'il n'est pas superflu de rappeler sans cesse les horreurs provoquées par des pensées et des discours racistes. La série est d'autant plus légitime qu'elle explore une situation peu visitée : le retour des déportés à l'hôtel Lutétia de Paris et leur réadaptation à la vie normale dans une France peu enthousiasme à approfondir ce sujet. Le/la lecteur-rice se retrouve à l'hôtel Lutétia du très chic sixième arrondissement de Paris reconverti comme centre d'accueil et d'orientation des déportés libérés des divers camps nazis. Le scénario ne s'aventure pas sauf une exception dans des flashback douloureux. Au contraire il s'agit bien de se réapproprier l'avenir avec toute la charge mentale émotionnelle voire de culpabilité inhérente aux survivants du génocide orchestré par les nazis avec la collaboration plus ou moins active des états envahis. La narration reste soft et délicate, tout en nuance devant la situation de certains comme le père de Louis.
C'est donc un récit qui s'adresse à un large public.
Ce sentiment est renforcé par la présence de Dawid aux manettes graphiques. Cet auteur est un habitué des excellentes éditions de la Gouttière qui proposent de très bons titres Jeunesse. Dawid a déjà réalisé plusieurs albums muets (Passe-passe,Dessus Dessous, Pas de deux) où son graphisme très poétique porte merveilleusement bien la sensibilité de la narration dans des thématiques émotionnellement fortes. Sa mise en couleur est moins brillante que pour ses albums jeunesses mais correspond aussi mieux à l'ambiance de cette période grise d'après guerre.
Une belle lecture pour tous qui reste d'actualité.
Je ne suis pas aussi généreux que mes prédécesseur-e-s sur cette série car je me laisse une petite marge de progression si le T2 garde le rythme de la fin du T1. En effet j'ai trouvé les premières pages un peu quelconque: un héros transparent doté d'un super pouvoir qui affronte les forces du mal avec la réussite du premier coup, une ambiance antique modernisée façon ado contemporain avec des références mythologiques trop facilement détournées. Je dois avouer que mon début de lecture fut poussive. J'ai beaucoup plus accroché en deuxième partie quand le personnage de Kalio prend la main et que l'intrigue accélère.
J'ai trouvé le graphisme de Karascoët sympa et bien adapté sans plus. L'univers méditerranéen est crédible et j'ai beaucoup aimé la mise en couleur. Mais graphiquement aussi j'ai trouvé le personnage d'Icare moins réussi dans sa fluidité et ses gestuelles que celui d'une Kalio très empathique.
Finalement un avis partagé qui attend la suite.
J'ai vraiment été impressionné par le talent de cette auteure de 20 ans en lisant l'aventure de sa Billie. C'est donc avec avidité et curiosité que je me suis lancé à l'assaut de ce titre énigmatique. Oups, je me suis vite retrouvé très loin de ma zone de confort psychologique. En effet si la thématique de la solitude ne me dérange pas, ce n'est pas du tout le cas avec les thématiques de la dépression ou du suicide qui me mettent mal à l'aise. C'est ce sentiment d'être en dehors du coup que j'ai eu avec l'autographie d'une Zoe d'à peine 23 ans, déjà consacrée internationalement grâce à sa Billie. Je n'ai pratiquement pas eu prise sur ce flux de paroles souvent larmoyantes au sein d'une construction graphique complexe.
Toutefois j'apprécie la modernité du graphisme toujours aussi souple et expressif. Le mélange des genres, le découpage ou la construction narrative m'ont rendu la lecture difficile.
Une lecture qui m'a désorienté même si elle fait mieux comprendre Billie. Un talent créatif hors norme mais une vraie interrogation pour le futur.
Toutefois, ici ce n'est pas ce n'est pas mon truc
Très contente de savoir que je vais pouvoir connaître la suite de la BD Le Cycle d'Inari, avec la BD "les sanctuaires", mais je suis consternée de constater que ce dernier ouvrage regroupe les 2 BDs ! Quelle arnaque, pour connaître la suite, je dois acheter un ouvrage qui contient déjà le tome 1... en fait, je l'ai payé 2 fois !
J'étais curieux de découvrir la nouvelle production du trio Lupano, Chemineau et Bouchard (on oublie trop souvent le coloriste) après La Bibliomule de Cordoue, un album qui m'avait enchanté.
Wilfrid Lapano n'a pas perdu sa verve pour nous raconter à sa sauce ce fait historique qui m'était inconnu. Il aura des conséquences sur l'incident de la NASA en préambule au récit principal. Il va être question de Joseph Dombey, un botaniste qui avait déjà bien bourlingué sur le nouveau continent, il a pour mission de faire adopter le mètre décimal comme unité de mesure par les États-Unis, nous sommes en 1794. Tout ne va pas se dérouler comme prévu, son navire va croiser des pirates, il sera leur prisonnier sur l'île de Montserrat et plus précisément à Cocagna, un petit village aux coutumes singulières. Un récit savoureux et instructif, l'humour décalé fonctionne parfaitement et j'ai aimé certaines répliques qui nous renvoient à divers références. Par exemple lorsqu'un pirate jure "Mille chats borgnes" (un cheveu sur la langue) ou bien "J'ai connu une polonaise...".
Une lecture très agréable, la narration maîtrisée y est pour beaucoup, mais elle est un degré moindre que sur La Bibliomule de Cordoue, le contexte historique, des personnages moins charismatiques et la pagination restreinte n'y sont pas étrangers.
Léonard Chemineau et Christophe Bouchard forment un duo complémentaire. Visuellement lisible, expressif et dynamique, mais moins envoûtant que sur La Bibliomule de Cordoue, la période historique, ici, est moins dépaysante.
Je recommande malgré mes petits, petits reproches.
Un bon 4 étoiles.
Et je vais terminer par "Ni Dieu, ni maître et ni mètre !"
Nouvelle série d'aventures et de Fantasy qui trouve parfaitement sa place dans le catalogue Soleil. Le monde dans lequel l'action prend place est bien développé, on découvre progressivement le background et c'est plutôt bien amené. Au nord 2 royaumes séparés par une rivière, la Cicatrice. Entre les 2 la paix est fragile. Au sud une immense forêt, c'est le domaine des Druides. Un évènement macabre va directement menacer la paix, et Obrigan, un druide de l'ordre des loups va mener l'enquête pour éviter la guerre qui se profile.
Cet évènement en question c'est le massacre d'une garnison entière de soldats dans une citadelle réputée inattaquable. C'est sur ces meurtres que notre druide, aidé de ses apprentis, va devoir enquêter. Trouver les coupables doit permettre d'éviter que le royaume attaqué ne déclenche la guerre avec le voisin en représailles. Ce début d'intrigue est bien efficace notamment parce que cette enquête qui se profile lui donne un côté original et agréable. Il y a un petit côté Le nom de la rose qui distingue cette série d'une banale aventure d'héroic fantasy.
Ces investigations se poursuivent en même temps que le scénario prend le temps de développer le background. Les descriptions sont parfois un peu bavardes. L'univers décrit est bien imaginé mais paradoxalement tout le côté fantastique, les dons des druides et les scènes de transes sont moins percutants et plus classiques. La fin de ce premier tome a le bon goût d'offrir déjà des débuts de réponses, tout en conservant le suspens intact.
Un petit mot sur le dessin qui illustre joliment le tout, certain décors, châteaux et paysages sont très réussis.
L'autrice fait un témoignage de son expérience avec la secte de l'église de l'Unification du controversé révérend Moon.
Si on connait le sujet des sectes, ce qui arrive à la pauvre Boucher n'est pas du tout surprenant : rencontre avec des gens de son âge qui semblent gentils et deviennent proches d'elle, ils lui parlent de l'état du monde et de sa vie en général et comment elle pourrait tout améliorer et vivre une meilleur vie, elle va dans une réunion et finit par embarquer dans le délire de la secte après s'être fait laver le cerveau après des séances qui exposent les pensées de la secte.
Les parties les plus intéressantes est que j'ai appris un peu plus sur un mouvement que je connaissais surtout de nom et tout ce qui tourne autour de la désintoxication de l'autrice. En effet, ses parents et surtout sa mère vont se rendre compte que quelque chose cloche et que leur fille a été embarquée dans une secte. Ils vont tout faire pour la ravoir, allant jusqu'à être obligé de la kidnapper et l'enfermer dans un appartement pour qu'elle subisse une thérapie avec un ancien membre de la secte qui va tout faire pour lui ouvrir les yeux. Oui, c'est vraiment radical comme solution et c'est bien triste de voir une jeune fille embarquer aussi rapidement dans une secte et subir des séquelles pendant plusieurs années. C'est un beau témoignage qui j'espère va aider d'autres personnages.
Le seul vrai défaut est que je ne suis pas particulièrement fan du dessin. Je n'aime pas trop la manière dont elle dessine les visages et cela manque un peu de dynamisme. Je suis capable de passer au-dessus de ces défauts vu que c'est un témoignage-documentaire, mais si c'était une œuvre de fiction j'aurais sûrement trouvé que le dessin rend l'histoire chiante à lire.
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The Song about Green
Jolie tranche de vie intimiste en 2 tomes volumineux autour d'un premier amour. La trame principale de la romance est en soi peu originale, mais l'autrice rend l'exercice plaisant par sa gestion du rythme, de l'ambiance et des péripéties : pour notre jeune héroïne introvertie, toute ouverture à l'autre se vit dans un tiraillement continu, entre désir de vie, courage souhaité et appréhension du regard ou de la réaction de l'autre ; ainsi les questionnements intérieurs interrogent chaque élan du cœur, étirent le rythme général. La tournure mélancolique de l'intrigue séduit, ajoute une approche plus inattendue, parfaitement en écho avec les sentiments de l'héroïne. Surtout, ce manga assoit son originalité dans sa manière de convier abondamment la culture japonaise et taiwanaise : Murakami, Edward Yang, la musique pop et notamment Hosono sont très régulièrement invités et d'une certaine manière à l'origine de la relation amoureuse, participent à son enrichissement. Même maladroite, la manière de rendre compte du tourbillonnement intérieur de personnes chamboulées par un concert ou une œuvre culturelle touche la personne que je suis, jusqu'à atténuer le regret de n'être nullement attaché à cette héroïne un peu gauche et fort peu charismatique.
Les Cheveux d'Edith
Encore un livre sur la Shoah pourrait-on penser. L'actualité prouve malheureusement qu'il n'est pas superflu de rappeler sans cesse les horreurs provoquées par des pensées et des discours racistes. La série est d'autant plus légitime qu'elle explore une situation peu visitée : le retour des déportés à l'hôtel Lutétia de Paris et leur réadaptation à la vie normale dans une France peu enthousiasme à approfondir ce sujet. Le/la lecteur-rice se retrouve à l'hôtel Lutétia du très chic sixième arrondissement de Paris reconverti comme centre d'accueil et d'orientation des déportés libérés des divers camps nazis. Le scénario ne s'aventure pas sauf une exception dans des flashback douloureux. Au contraire il s'agit bien de se réapproprier l'avenir avec toute la charge mentale émotionnelle voire de culpabilité inhérente aux survivants du génocide orchestré par les nazis avec la collaboration plus ou moins active des états envahis. La narration reste soft et délicate, tout en nuance devant la situation de certains comme le père de Louis. C'est donc un récit qui s'adresse à un large public. Ce sentiment est renforcé par la présence de Dawid aux manettes graphiques. Cet auteur est un habitué des excellentes éditions de la Gouttière qui proposent de très bons titres Jeunesse. Dawid a déjà réalisé plusieurs albums muets (Passe-passe,Dessus Dessous, Pas de deux) où son graphisme très poétique porte merveilleusement bien la sensibilité de la narration dans des thématiques émotionnellement fortes. Sa mise en couleur est moins brillante que pour ses albums jeunesses mais correspond aussi mieux à l'ambiance de cette période grise d'après guerre. Une belle lecture pour tous qui reste d'actualité.
Foudroyants
Je ne suis pas aussi généreux que mes prédécesseur-e-s sur cette série car je me laisse une petite marge de progression si le T2 garde le rythme de la fin du T1. En effet j'ai trouvé les premières pages un peu quelconque: un héros transparent doté d'un super pouvoir qui affronte les forces du mal avec la réussite du premier coup, une ambiance antique modernisée façon ado contemporain avec des références mythologiques trop facilement détournées. Je dois avouer que mon début de lecture fut poussive. J'ai beaucoup plus accroché en deuxième partie quand le personnage de Kalio prend la main et que l'intrigue accélère. J'ai trouvé le graphisme de Karascoët sympa et bien adapté sans plus. L'univers méditerranéen est crédible et j'ai beaucoup aimé la mise en couleur. Mais graphiquement aussi j'ai trouvé le personnage d'Icare moins réussi dans sa fluidité et ses gestuelles que celui d'une Kalio très empathique. Finalement un avis partagé qui attend la suite.
It's lonely at the centre of the earth
J'ai vraiment été impressionné par le talent de cette auteure de 20 ans en lisant l'aventure de sa Billie. C'est donc avec avidité et curiosité que je me suis lancé à l'assaut de ce titre énigmatique. Oups, je me suis vite retrouvé très loin de ma zone de confort psychologique. En effet si la thématique de la solitude ne me dérange pas, ce n'est pas du tout le cas avec les thématiques de la dépression ou du suicide qui me mettent mal à l'aise. C'est ce sentiment d'être en dehors du coup que j'ai eu avec l'autographie d'une Zoe d'à peine 23 ans, déjà consacrée internationalement grâce à sa Billie. Je n'ai pratiquement pas eu prise sur ce flux de paroles souvent larmoyantes au sein d'une construction graphique complexe. Toutefois j'apprécie la modernité du graphisme toujours aussi souple et expressif. Le mélange des genres, le découpage ou la construction narrative m'ont rendu la lecture difficile. Une lecture qui m'a désorienté même si elle fait mieux comprendre Billie. Un talent créatif hors norme mais une vraie interrogation pour le futur. Toutefois, ici ce n'est pas ce n'est pas mon truc
Les Sanctuaires (Le Cycle d'Inari)
Très contente de savoir que je vais pouvoir connaître la suite de la BD Le Cycle d'Inari, avec la BD "les sanctuaires", mais je suis consternée de constater que ce dernier ouvrage regroupe les 2 BDs ! Quelle arnaque, pour connaître la suite, je dois acheter un ouvrage qui contient déjà le tome 1... en fait, je l'ai payé 2 fois !
Le Mètre des Caraïbes
J'étais curieux de découvrir la nouvelle production du trio Lupano, Chemineau et Bouchard (on oublie trop souvent le coloriste) après La Bibliomule de Cordoue, un album qui m'avait enchanté. Wilfrid Lapano n'a pas perdu sa verve pour nous raconter à sa sauce ce fait historique qui m'était inconnu. Il aura des conséquences sur l'incident de la NASA en préambule au récit principal. Il va être question de Joseph Dombey, un botaniste qui avait déjà bien bourlingué sur le nouveau continent, il a pour mission de faire adopter le mètre décimal comme unité de mesure par les États-Unis, nous sommes en 1794. Tout ne va pas se dérouler comme prévu, son navire va croiser des pirates, il sera leur prisonnier sur l'île de Montserrat et plus précisément à Cocagna, un petit village aux coutumes singulières. Un récit savoureux et instructif, l'humour décalé fonctionne parfaitement et j'ai aimé certaines répliques qui nous renvoient à divers références. Par exemple lorsqu'un pirate jure "Mille chats borgnes" (un cheveu sur la langue) ou bien "J'ai connu une polonaise...". Une lecture très agréable, la narration maîtrisée y est pour beaucoup, mais elle est un degré moindre que sur La Bibliomule de Cordoue, le contexte historique, des personnages moins charismatiques et la pagination restreinte n'y sont pas étrangers. Léonard Chemineau et Christophe Bouchard forment un duo complémentaire. Visuellement lisible, expressif et dynamique, mais moins envoûtant que sur La Bibliomule de Cordoue, la période historique, ici, est moins dépaysante. Je recommande malgré mes petits, petits reproches. Un bon 4 étoiles. Et je vais terminer par "Ni Dieu, ni maître et ni mètre !"
Obrigan - Le Serment des Druides
Nouvelle série d'aventures et de Fantasy qui trouve parfaitement sa place dans le catalogue Soleil. Le monde dans lequel l'action prend place est bien développé, on découvre progressivement le background et c'est plutôt bien amené. Au nord 2 royaumes séparés par une rivière, la Cicatrice. Entre les 2 la paix est fragile. Au sud une immense forêt, c'est le domaine des Druides. Un évènement macabre va directement menacer la paix, et Obrigan, un druide de l'ordre des loups va mener l'enquête pour éviter la guerre qui se profile. Cet évènement en question c'est le massacre d'une garnison entière de soldats dans une citadelle réputée inattaquable. C'est sur ces meurtres que notre druide, aidé de ses apprentis, va devoir enquêter. Trouver les coupables doit permettre d'éviter que le royaume attaqué ne déclenche la guerre avec le voisin en représailles. Ce début d'intrigue est bien efficace notamment parce que cette enquête qui se profile lui donne un côté original et agréable. Il y a un petit côté Le nom de la rose qui distingue cette série d'une banale aventure d'héroic fantasy. Ces investigations se poursuivent en même temps que le scénario prend le temps de développer le background. Les descriptions sont parfois un peu bavardes. L'univers décrit est bien imaginé mais paradoxalement tout le côté fantastique, les dons des druides et les scènes de transes sont moins percutants et plus classiques. La fin de ce premier tome a le bon goût d'offrir déjà des débuts de réponses, tout en conservant le suspens intact. Un petit mot sur le dessin qui illustre joliment le tout, certain décors, châteaux et paysages sont très réussis.
Parler à des inconnus - Comment je me suis échappée d'une secte
L'autrice fait un témoignage de son expérience avec la secte de l'église de l'Unification du controversé révérend Moon. Si on connait le sujet des sectes, ce qui arrive à la pauvre Boucher n'est pas du tout surprenant : rencontre avec des gens de son âge qui semblent gentils et deviennent proches d'elle, ils lui parlent de l'état du monde et de sa vie en général et comment elle pourrait tout améliorer et vivre une meilleur vie, elle va dans une réunion et finit par embarquer dans le délire de la secte après s'être fait laver le cerveau après des séances qui exposent les pensées de la secte. Les parties les plus intéressantes est que j'ai appris un peu plus sur un mouvement que je connaissais surtout de nom et tout ce qui tourne autour de la désintoxication de l'autrice. En effet, ses parents et surtout sa mère vont se rendre compte que quelque chose cloche et que leur fille a été embarquée dans une secte. Ils vont tout faire pour la ravoir, allant jusqu'à être obligé de la kidnapper et l'enfermer dans un appartement pour qu'elle subisse une thérapie avec un ancien membre de la secte qui va tout faire pour lui ouvrir les yeux. Oui, c'est vraiment radical comme solution et c'est bien triste de voir une jeune fille embarquer aussi rapidement dans une secte et subir des séquelles pendant plusieurs années. C'est un beau témoignage qui j'espère va aider d'autres personnages. Le seul vrai défaut est que je ne suis pas particulièrement fan du dessin. Je n'aime pas trop la manière dont elle dessine les visages et cela manque un peu de dynamisme. Je suis capable de passer au-dessus de ces défauts vu que c'est un témoignage-documentaire, mais si c'était une œuvre de fiction j'aurais sûrement trouvé que le dessin rend l'histoire chiante à lire.