J'ai acheté cet album en connaissance de cause, ayant bien noté qu'il était peu apprécié dans les avis ci-dessous. Mais je suis un grand fan d'Andreas, autant pour ses scénarios que pour son dessin, et je voulais voir ce qu'il avait apporté à cette collaboration avec Eddy Paape sur cette BD.
La contribution d'Andreas est en réalité difficilement perceptible. Le dessin adopte majoritairement le style de Paape, et ce n'est que dans la seconde histoire de l'album que j'ai reconnu la patte d'Andreas, notamment sur le personnage féminin et dans la mise en page d'une ou deux planches. Il semble que, pour le reste, il ait volontairement adapté son trait à celui de Paape. Ce n'est pas désagréable, mais c'est à mes yeux moins séduisant. On est sur un graphisme plus désuet, très ancré dans le moule des productions du journal Tintin des années 70. Ça a son charme, mais cela a clairement vieilli.
En revanche, je comprends le peu d'enthousiasme des autres lecteurs concernant le scénario. L'album propose deux histoires courtes fouillis, accumulant des péripéties mal agencées. Dès la première page, on a l'impression d'entrer dans une série au long cours, avec un héros déjà bien installé et des ennemis récurrents, alors qu'on n'a jamais entendu parler de cet univers auparavant.
Le personnage d'Udolfo, écrivain public qui se révèle être un super-enquêteur immensément riche, doté de multiples cachettes secrètes, paraît totalement artificiel. Son manque de crédibilité est tel qu'un épilogue tente de le justifier par une révélation de science-fiction aussi incongrue que proche du ridicule. Avant cette explication, le personnage apparaît surtout comme boursouflé d'ego, imbu de lui-même et excessivement favorisé par le scénario. Il m'a fait penser au Harry Dickson de Dupuis, dont certains épisodes récents présentent un héros presque détestable, sûr de lui, méprisant alliés et ennemis, persuadé d'être un surhomme tant intellectuellement que physiquement.
Quant aux intrigues, difficile de parler d'histoires cousues de fil blanc tant elles sont surtout artificielles et bancales. Les méchants mettent en place des machinations pour solliciter le héros parce que lui seul peut les aider, celui-ci se sort brillamment de toutes les situations, et les enchaînements n'obéissent qu'à une logique interne souvent hasardeuse. Les révélations et péripéties s'enchaînent de manière brinquebalante, soit peu crédibles, soit inutilement alambiquées au point d'en devenir confuses.
Bref, il s'agit d'une aventure à l'ancienne assez ratée, qui empile les clichés dans un ensemble maladroit, portée par un héros peu attachant et des intrigues artificielles.
Au vu des couvertures et du casting, je m’imaginais bien – et je l’espérais très fort en fait ! – retrouver le plaisir ressenti à la lecture de Z comme don Diego.
Et c’est vrai que le trait hyper caricatural de Fabrice Erre, avec ses personnages difformes, ses gros nez, se prête très bien au comique loufoque et caricatural. Et encore une fois, il fait bien le travail.
Mais, hélas, Gilles Rochier ne parvient pas ici à concrétiser dans le premier album ce que Fabcaro avait réussi sur Z comme don Diego. En effet, l’humour est à la fois moins percutant et moins réussi. Ne reste qu’une certaine lourdeur, sans le gag final qui ferait passer la chose. C’est souvent poussif et peu drôle.
Certes, il y a bien quelques idées amusantes de-ci de-là (citations de films connus, personnages hors contexte – comme Lagerfeld dans le premier tome –, faire intervenir Dumas en panne d’inspiration, en bisbille avec un éditeur ou en proie à divers tracas domestiques, dans une mise en abîme qui aurait pu être davantage ou mieux exploitée), mais globalement ça m’a quand même laissé sur ma faim.
Reste que j’ai trouvé le deuxième album un peu meilleur que le premier, il y a plus de situations amusantes, et Rochier exploite un peu mieux les « à-côtés »: Dumas, la débilité des mousquetaires, et une Milady aux faux airs de Gargamel.
Note réelle 2,5/5.
Des séries se moquant, de façon plus ou moins caricaturale ou loufoque du monde de l’entreprise, il commence à y en avoir pas mal. Difficile donc de se démarquer.
Erik Tartrais – dont c’est semble-t-il la première publication – tente donc l’aventure. Mais ça n’est pas vraiment concluant je trouve.
Le point de départ, c’est le rachat d’une petite entreprise française par une boîte américaine, Smitch donc, ce qui va bouleverser le quotidien des « collaborateurs ».
Même s’il y a des chutes toutes les pages ou les deux pages, c’est une sorte d’histoire complète qui nous est proposée. Mais, justement, ces chutes m’ont le plus souvent laissé de marbre. L’humour, qui joue sur un peu d’absurde et d’humour con (classique pour le genre), ne m’a fait sourire qu’une ou deux fois, et jamais rire. Et comme cela joue uniquement sur l’humour et fait l’impasse sur une éventuelle critique sociale ou économique, le résultat est donc clairement décevant.
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Udolfo
J'ai acheté cet album en connaissance de cause, ayant bien noté qu'il était peu apprécié dans les avis ci-dessous. Mais je suis un grand fan d'Andreas, autant pour ses scénarios que pour son dessin, et je voulais voir ce qu'il avait apporté à cette collaboration avec Eddy Paape sur cette BD. La contribution d'Andreas est en réalité difficilement perceptible. Le dessin adopte majoritairement le style de Paape, et ce n'est que dans la seconde histoire de l'album que j'ai reconnu la patte d'Andreas, notamment sur le personnage féminin et dans la mise en page d'une ou deux planches. Il semble que, pour le reste, il ait volontairement adapté son trait à celui de Paape. Ce n'est pas désagréable, mais c'est à mes yeux moins séduisant. On est sur un graphisme plus désuet, très ancré dans le moule des productions du journal Tintin des années 70. Ça a son charme, mais cela a clairement vieilli. En revanche, je comprends le peu d'enthousiasme des autres lecteurs concernant le scénario. L'album propose deux histoires courtes fouillis, accumulant des péripéties mal agencées. Dès la première page, on a l'impression d'entrer dans une série au long cours, avec un héros déjà bien installé et des ennemis récurrents, alors qu'on n'a jamais entendu parler de cet univers auparavant. Le personnage d'Udolfo, écrivain public qui se révèle être un super-enquêteur immensément riche, doté de multiples cachettes secrètes, paraît totalement artificiel. Son manque de crédibilité est tel qu'un épilogue tente de le justifier par une révélation de science-fiction aussi incongrue que proche du ridicule. Avant cette explication, le personnage apparaît surtout comme boursouflé d'ego, imbu de lui-même et excessivement favorisé par le scénario. Il m'a fait penser au Harry Dickson de Dupuis, dont certains épisodes récents présentent un héros presque détestable, sûr de lui, méprisant alliés et ennemis, persuadé d'être un surhomme tant intellectuellement que physiquement. Quant aux intrigues, difficile de parler d'histoires cousues de fil blanc tant elles sont surtout artificielles et bancales. Les méchants mettent en place des machinations pour solliciter le héros parce que lui seul peut les aider, celui-ci se sort brillamment de toutes les situations, et les enchaînements n'obéissent qu'à une logique interne souvent hasardeuse. Les révélations et péripéties s'enchaînent de manière brinquebalante, soit peu crédibles, soit inutilement alambiquées au point d'en devenir confuses. Bref, il s'agit d'une aventure à l'ancienne assez ratée, qui empile les clichés dans un ensemble maladroit, portée par un héros peu attachant et des intrigues artificielles.
Les Trois Mousquetaires (Rochier/Erre)
Au vu des couvertures et du casting, je m’imaginais bien – et je l’espérais très fort en fait ! – retrouver le plaisir ressenti à la lecture de Z comme don Diego. Et c’est vrai que le trait hyper caricatural de Fabrice Erre, avec ses personnages difformes, ses gros nez, se prête très bien au comique loufoque et caricatural. Et encore une fois, il fait bien le travail. Mais, hélas, Gilles Rochier ne parvient pas ici à concrétiser dans le premier album ce que Fabcaro avait réussi sur Z comme don Diego. En effet, l’humour est à la fois moins percutant et moins réussi. Ne reste qu’une certaine lourdeur, sans le gag final qui ferait passer la chose. C’est souvent poussif et peu drôle. Certes, il y a bien quelques idées amusantes de-ci de-là (citations de films connus, personnages hors contexte – comme Lagerfeld dans le premier tome –, faire intervenir Dumas en panne d’inspiration, en bisbille avec un éditeur ou en proie à divers tracas domestiques, dans une mise en abîme qui aurait pu être davantage ou mieux exploitée), mais globalement ça m’a quand même laissé sur ma faim. Reste que j’ai trouvé le deuxième album un peu meilleur que le premier, il y a plus de situations amusantes, et Rochier exploite un peu mieux les « à-côtés »: Dumas, la débilité des mousquetaires, et une Milady aux faux airs de Gargamel. Note réelle 2,5/5.
Bienvenue chez Smitch
Des séries se moquant, de façon plus ou moins caricaturale ou loufoque du monde de l’entreprise, il commence à y en avoir pas mal. Difficile donc de se démarquer. Erik Tartrais – dont c’est semble-t-il la première publication – tente donc l’aventure. Mais ça n’est pas vraiment concluant je trouve. Le point de départ, c’est le rachat d’une petite entreprise française par une boîte américaine, Smitch donc, ce qui va bouleverser le quotidien des « collaborateurs ». Même s’il y a des chutes toutes les pages ou les deux pages, c’est une sorte d’histoire complète qui nous est proposée. Mais, justement, ces chutes m’ont le plus souvent laissé de marbre. L’humour, qui joue sur un peu d’absurde et d’humour con (classique pour le genre), ne m’a fait sourire qu’une ou deux fois, et jamais rire. Et comme cela joue uniquement sur l’humour et fait l’impasse sur une éventuelle critique sociale ou économique, le résultat est donc clairement décevant.