Les derniers avis (20463 avis)

Couverture de la série Super Phacochère
Super Phacochère

Gilbert Shelton est un des principaux tenants de l’underground américain des années 1960-80 (même s’il a publié après cette période). Super-Phacochère a sans doute été l’une de ses premières publications, à l’origine dans un journal étudiant. Et on sent bien en lisant cet album que l’auteur en était à ses débuts, et qu’on était dans une publication proche du fanzinat. En effet, je pense que l’auteur naviguait à vue, improvisant pas mal les intrigues, c’est clairement foutraque. L’album est présenté comme un tome 1, il y a sans doute eu d’autres histoires publiées aux États-Unis, mais il est resté orphelin. En l’état, il ne m’a pas forcément convaincu. Certes, il y a le côté n’importe quoi jouissif de ce type d’underground. Il y a aussi des critiques de la société de consommation américaine. On a aussi une quasi parodie de Superman (comme lui Super Phacochère déambule sous une fausse identité, celle d’un journaliste, Philbert Desanex – qui a aussi donné lieu à un petit album, que j’avais trouvé sympathique – Le 100.000e Rêve de Philbert Desanex). Mais, globalement, ces aventures, qui mélangent une SF du pauvre, à un underground années 60/70, m’ont laissé sur ma faim. Shelton a fait mieux ensuite et ailleurs, et dans la même veine, d’autres auteurs (comme Rand Holmes par exemple) ont produit des choses qui passent mieux la barrière des années. Un album probablement à réserver aux amateurs de l’auteur, et à ceux que l’underground américain de cette époque intéresse.

17/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Lieutenant Bertillon
Lieutenant Bertillon

Je suis un peu circonspect après lecture des deux premiers tomes. Sur le simple premier tome j’aurais sans doute été un peu plus généreux, mais le deuxième m’a laissé de côté. Le premier tome est dynamique, très rythmé, et on suit avec plaisir l’enquête de Bertillon dans une communauté de forains. Les divers rebondissements permettent de rencontrer des personnalités en marge, et notre Bertillon, se fait ballotter, tout en gardant un certain contrôle sur les événements. Par contre la fin, avec un fantastique qui prend trop le pas sur l’intrigue ordinaire, m’a moins plu. Le deuxième album ne m’a pas vraiment intéressé. D’abord parce que l’intrigue est moins rythmée et prenante, avec des personnages moins attachants. Ensuite parce que j’ai trouvé le dessin plus brouillon, moins réussi que dans le tome précédent. Je pense que je vais m’arrêter là avec cette série. Note réelle 2,5/5.

17/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Sonora
Sonora

Assez décevant au final. Décevant car sur le papier j’apprécie les intervenants : Nicolas Siner je le suis depuis Horacio d’Alba et sur les illustrations il fait plus que le taf ; Scarlett Smulkowski toujours une valeur sûre sur les couleurs ; Benoît Dellac n’est pas aussi tranchant et impactant que sur ses dernières parutions mais l’essence de son dessin est bien présent, on peut trouver à y redire sur certains détails ou composition mais c’est néanmoins plaisant à regarder. Reste Jean-Pierre Pécau que je connais surtout de nom, malheureusement c’est le maillon faible dans cette histoire, pas de bol c’est pour le scénario, pas le boulot le moins important donc. Non mais l’idée de base est intéressante : un français s’exile dans l’ouest américain après l’échec de la révolution de 1848. Le far west vécu du point de vue d’un frenchy donc, j’ai trouvé l’idée cocasse. Problème : scénario pas intriguant, direct on nous révèle qu’il s’agit d’une « bête » histoire de vengeance, alors le premier tome se focalise sur cette intrigue, puis ensuite notre héros digresse dans ses aventures avant que cette histoire de dette de sang ne soit remise sur le tapis dans le dernier tome. Problème : le lecteur que je suis a essayé vaguement de s’intéresser aux sous intrigues qui jalonne la quête principale du héros, mais on s’en fout de ces histoires de « placers », de général français à la mord-moi-le-nœud et ses plans pourris qui capotent à chaque coup, à cette péripatéticienne qui n’apporte absolument rien au scénario, j’ai nommé Lola Montez, dont le tome 2 porte son nom on se demande encore pourquoi… D’ailleurs la donzelle est tellement intéressante qu’elle disparaît au tome 3, à part montrer son cul sous tous les angles elle n’avait rien à dire. Donc résumons : l’intrigue principale manque d’étoffe, bien que le contexte historique lui soit diablement intéressant (les noms de penseurs proto-communistes tels que Charles Fourier, Etienne Cabet, Saint-Simon ou Robert Owen, fondateurs de l’utopie socialiste, m’étaient totalement inconnus avant ce jour) ; les personnages sont nuls (mon Dieu je pense encore au gamin Mace, véritable tête à claque qui subitement passe de gros simplet idiot du village à shotgun principal porte-flingue de l’armée française) ; les dialogues peuvent se lire en diagonal, le découpage, la construction du récit a un problème de « fluidité » à mon sens : on n’est souvent paumé en terme de temps et de lieu. Bref, il y a de bonnes idées mais ça manque de solidité dans les bases, l’exécution et les finitions.

17/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Marcel keuf le flic
Marcel keuf le flic

Avec Marcel Keuf, l'intention de Charb est claire et assumée : taper sur les flics en général, à travers une succession de strips très courts. Marcel et ses collègues sont cons, violents, racistes, sexistes, homophobes, alcoolo, et enchainent bavures et sorties ignobles. ACAB en trois cases, répété à l'infini. Le problème n'est pas tant le fond (on peut rire de tout, et se moquer de la police comme de n'importe quel corps de métier pourrait être drôle), mais la facilité du traitement. La critique est primaire, mécanique, presque complaisante dans son antifascisme de principe. Les clichés s'enchainent, les portes ouvertes sont enfoncées, et très vite les gags deviennent prévisibles. Le trash est frontal, souvent vulgaire, mais rarement percutant, surtout si on le compare à un Vuillemin, capable de rendre bien plus drôles et mémorables des personnages pourtant encore plus odieux. Là où ça devrait choquer ou provoquer un rire jaune, ça tombe à plat, comme un gag convenu dont le héros et son univers se résument à leur bêtise. Pour ne rien arranger, la répétition du même message sur tout un album, sans réelle variation ni montée en puissance, finit par lasser. C'est un humour trash qui se picore plus qu'il ne se lit, trop univoque et trop peu subtil pour réellement m'amuser.

16/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Les Aventures d'Ultra-Chômeur
Les Aventures d'Ultra-Chômeur

Les Aventures d'Ultra-Chômeur détournent les codes des histoires de super-héros pour proposer une critique du capitalisme financier et de l’Amérique post-crise de 2008. Il transpose des concepts économiques en personnages costumés, avec un dessin plutôt solide, bien ancré dans une tradition comics assumée. Les auteurs avaient aussi visiblement une vraie volonté pédagogique, avec un discours inspiré d’Occupy Wall Street, qui cherche à rendre lisibles des mécanismes économiques complexes. Mais à la lecture, l’ensemble m’a surtout laissé une impression de lourdeur. Outre des passages très verbeux, limite plombant, la mise en scène et l’humour, pourtant central, manquent cruellement de finesse : jeux de mots appuyés, personnifications trop littérales, satire frontale sans nuance. Tout cela parodie des thèmes aujourd’hui ultra-rebattus (finance prédatrice, rêve américain brisé, culpabilisation des pauvres) et le fait souvent de manière simpliste, là où d’autres ouvrages ont déjà abordé ces sujets avec plus d’intelligence et de subtilité. Le message prend systématiquement le pas sur le récit, au point que le scénario se dilue en une succession de saynètes bordéliques et peu surprenantes. Sans parler de quantités de sujets spécifiquement américains et de traductions qui ne parleront pas forcément aux lecteurs francophones. Au final, malgré quelques bonnes idées et un habillage graphique efficace, j’ai trouvé l’album daté et finalement assez mou dans son humour. Une curiosité qui attire l'attention au départ mais dont l’impact critique et comique s’émousse très vite, surtout si l’on a déjà lu mieux sur le même terrain.

15/12/2025 (modifier)
Par PatrikGC
Note: 2/5
Couverture de la série Orion
Orion

Les aventures d'Alix en Grèce - pardon - d'Orion en Grèce. C'est très académique, c'est bien dessiné, même si c'est un peu statique. Pour visiter la Grèce antique, c'est un bon guide, à condition de ne pas lire les textes. Le 1er tome est un peu rapide, donnant l'impression que l'auteur invente au fur et à mesure, comme dans le 1er Alix. Pourtant, JM avait de la bouteille quand il a commencé Orion. Le 2ème tome avec les hommes-lions est une catastrophe scénaristique. Je me demande ce que Jacques Martin avait pu consommer ce jour-là, ou bien c'est un défi stupide qu'il s'est lancé. Le 3ème tome me fait me demander si JM n'aurait pas interverti Orion et Keos... Le 4ème tome, je ne l'ai pas lu, mais ça ne me manque pas, car Orion est une BD peu attachante avec un héros encore plus tête à claques qu'Alix. Une fois de plus, il n'est pas bon d'être la petite amie d'un personnage Martinien, oh non ! ---Ajout décembre 2025--- J'ai pu lire le tome 4 (Les oracles), dessiné par Jailloux sur un scénario de Martin. J'aurait tendance à dire que c'est le meilleur du lot aussi bien du point de vue dessin (le 1er est aussi très bien) qu'histoire (le 2ème est le pire). Mis à part quelques bizarreries architecturales, graphiquement, ça tient très bien la route. Idem pour le scénario, malgré quelques facilités comme un éclair qui tombe à pic. Néanmoins, ça m'a bcp fait penser à un Alix de la période des années 60-70.

06/11/2022 (MAJ le 15/12/2025) (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Mon livre d'heures
Mon livre d'heures

C'est la première oeuvre de Frans Masereel que je lis. Avant de parcourir les quelques avis publiés ici, je ne connaissais absolument pas cet auteur et, à la vue de ses planches, je le pensais moderne, un peu underground mais contemporain. J'ai donc été surpris de découvrir ensuite qu'il avait publié ses oeuvres il y a plus d'un siècle. En observant simplement les images de la galerie, j'avais aussi l'impression d'avoir affaire à de simples recueils de gravures sans réel lien entre elles. La lecture de Mon livre d'heures m'a rassuré sur ce point : ces images racontent bien une histoire, ou du moins s'enchainent de manière cohérente, malgré quelques exceptions. L'enchainement entre certaines planches est en effet parfois très abrupt, donnant l'impression de passer soudainement à tout autre chose. Cela dit, je ne suis pas sensible à ce graphisme en gravures en aplats de noir et blanc. Je n'ai pas apprécié la narration muette, souvent trop vague et pas toujours facile à comprendre, même si le sens général se devine. Ce rythme narratif haché a fini par m'ennuyer. Bref, cette lecture ne m'a pas convaincu.

14/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Grandeur et décadence
Grandeur et décadence

Je suis vraiment pas sur de ce que je dois penser de Liv Strömquist. J'aime son discours, je suis complètement d'accord avec ses idées, j'aime la façon dont elle lie les thématiques de lutte sociale, écologie, féminisme et anti-capitalisme. Mais en même temps, je dois avouer que je me suis emmerdé à la lecture. Et c'est un problème ... Si je dois être honnête, ma lecture a été lente et surtout j'ai sauté quelques passages, n'ayant pas envie de m'infliger ça. La raison, c'est que Strömquist a un style de dessin que je qualifierais de bordélique. Rien que les quelques pages visibles en galerie donnent le ton, c'est plein de textes en tout sens avec quelques personnages pas très bien dessinés en plein milieu. C'est vite illisible à mes yeux et plusieurs fois j'ai vu des pages que je n'avais pas envie de lire, fatigué d'avance de la quantité de texte mis en tout sens. En fait, ça m'a évoqué la BD de Klou Bagarre érotique - Récits d'une travailleuse du sexe mais sauf que là, franchement, j'étais vite saturé des informations. Ce qui est dommage, la BD est clairement intéressantes, avec des chapitres sur différents éléments de la culture capitaliste que nous vivons et ses différentes facettes. On reparle ici d'Ayn Rand et son importance capitale dans le néo-libéralisme, mais aussi des problématiques psychologiques des riches ou de la gauche, les questions sur la classe moyenne sur-représentée, etc ... Ce qui est dommage, c'est que parfois son discours clairement radical est tempéré par une volonté de ne pas taper sur des gens trop durement. Pour ma part, j'estime qu'on peut y aller franco, ça ne fait pas de mal face aux dérives de ce système qui est en train de faire crever doucement l'humanité. C'est donc un album de BD que je ne recommande pas. Il est lourd à lire, porté par un dessin pas très beau mais surtout une mise en page très peu lisible, qui ne donne pas envie de s'y attaquer et parfois trop brouillon, au moins en apparence. Le propos a beau être intéressant et les idées franchement bonnes, je n'arrive pas à recommander la lecture parce que la mienne fut laborieuse et que je pense qu'elle le sera sans doute pour vous aussi.

13/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Skull & Bones
Skull & Bones

Comme les westerns, les récits de pirates semblent ne jamais être démodés. Ce n’est a priori pas pour me déplaire, mais cela met aussi la pression sur les auteurs, qui doivent a minima s’écarter du déjà-vu, et proposer quelque chose d’originale pour captiver un lecteur un peu blasé. Ici je suis clairement resté sur ma faim. Jarry est un auteur hyper productif, qui multiplie les séries de genre. Il sait donc a priori bâtir une intrigue. Mais celle-ci, malgré quelques bonnes idées, ne m’a pas convaincu. C’est semble-t-il adapté d’un jeu vidéo (que je ne connais pas). Cela explique peut-être pourquoi l’action est prioritaire sur la profondeur de l’intrigue ou la psychologie des personnages. C’est du coup un divertissement léger, qui ne va pas aller au-delà de quelques clichés ou facilités. Que les pirates soient ici dirigés par une femme, pourquoi pas ? Mais qu’elle ne soit habillée que d’un bustier me laisse circonspect : l’aspect sexy a semble-t-il prévalu sur une certaine crédibilité. Jarry mélange des influences européennes et asiatiques (Asie du sud-est plus précisément), ce qui donne une touche originale – hélas pas forcément très ancré dans l’Histoire réelle, et donc pas exploité au maximum. Le dessin de Pelliccia fait le boulot, mais sans plus me concernant. Dessin et colorisation en fait manquent eux aussi de profondeur, de détails. Un album honnête, mais pas ma came.

13/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 2/5
Couverture de la série L'Impératrice rouge
L'Impératrice rouge

J'ai commencé sur la foi d'un bon dessin mais j'ai laissé tomber. Le dessin qui m'a fait survoler une BD où rien n'est approfondi ni porte au rêve ? Il me sera au moins une occasion de redire de lire voire acheter et relire Le vent des dieux, et surtout, surtout, les deux cycles des Eaux de Mortelune !

13/12/2025 (modifier)