Les derniers avis (19217 avis)

Couverture de la série Fragile
Fragile

Il ne me viendrait pas à l’esprit de nier le talent de Mathilde Ducrest, auteure de cet album, mais ce dernier recèle de trop de défauts pour que je me montre enthousiaste. Premier défaut, le plus dérangeant à mes yeux : la vacuité du thème. Deux jeunes femmes que je ne trouve pas attachantes pour deux balles vont se rapprocher avant de se séparer. Pourquoi se rapprochent-elles ? Parce que l’une offre un petit boulot à l’autre, qui est curieuse de découvrir cette famille de rupins. Pourquoi se séparent-elles ? Parce que la deuxième n’a pas pris la première dans ses bras alors que celle-ci était ébranlée par la mort de son chien. Voilà, voilà, voilà… Ce sujet permet d’aborder des thématiques ‘tendances’ (identité sexuelle, héritage familial, place des femmes) tout en glissant un élément visuel poétique (des harpes sculptées). Deuxième défaut : le caractère prétentieux de la narration. Les grandes phrases s’enchainent et les dialogues y perdent toute crédibilité. Tout sonne aussi faux que creux. Ces deux personnages dont l’auteure voudrait nous montrer la fragilité me sont surtout apparues sans intérêt tellement elles sont autocentrées. Et du coup, les grandes phrases, les dialogues travaillés ne font qu’accentuer leur superficialité. Seule la grand-mère s’en sort avec les honneurs. Troisième défaut : le dessin. Celui-ci pourrait à l’avenir devenir une grande qualité de l’auteure (car, je me répète, il y a du talent là derrière) mais dans le cas présent, il y a aussi pas mal d’erreurs, de perspective, de cadrage, de retranscription des émotions. Là encore, ça sonne de manière artificielle. Pourtant, par moments, il y a une certaine sensualité qui se dégage du trait, et c’est d’autant plus fort que l’autrice n’use pas de plastiques avantageuses pour ses personnages (et là, pour cet unique point, je tire un grand coup de chapeau). Mais on retombe vite sur des cadrages qui semblent avoir été pensés pour conjuguer esthétisme et émotion et qui, finalement, n'offrent ni l'un ni l'autre. A titre personnel, je me suis furieusement ennuyé. Je pense sincèrement que l’auteure doit encore mûrir tant dans la manière dont elle veut aborder ses sujet qu’au niveau de son dessin. Mais cette première œuvre me laisse penser qu’il y a une graine de talent chez elle, qui ne demande qu’à éclore.

01/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Oubliées
Les Oubliées

Via ce récit de science-fiction qui voit deux humains s’opposer à un monstre extraterrestre, les auteurs cherchent à nous parler de la nécessité de ne pas se perdre dans sa quête de vengeance. Le récit laisse une large place à l’action et son format court ne permet pas vraiment à la scénariste de développer son univers. Elle reste donc très évasive sur bien des points (on ne saura par exemple jamais d’où vient ce monstre ni l’ampleur de l’invasion extraterrestre). Tout au plus, les deux personnages centraux vont-ils un peu se confier l’un à l’autre, nous permettant ainsi de mieux les connaitre (et surtout le passé de William). Opposés à une résistance villageoise (qui trouve un intérêt à la présence de ce monstre extraterrestre), ils pourront compter sur une alliée un peu sortie de nulle part. Là encore, le manque de profondeur du scénario gâche un aspect de celui-ci qui aurait pu déboucher sur quelque chose de moins manichéen, de plus puissant. Moi qui suis d’habitude preneur des productions de cet éditeur, je dois bien avouer être resté sur ma faim. Le scénario est très léger. La thématique en arrière-plan ne m’a pas paru spécialement bien développée. Les personnages manquent de charisme. Le dessin a un côté artificiel, ‘dessin d’animation’ trop prononcé à mon goût. Les planches manquent de profondeur, à l’image de l’univers ou des personnages. En tous points, on reste à la surface des choses. Et comme les scènes d’action n’ont rien de suffisamment marquant pour extraire la série du tout-venant, je me retrouve avec un album certes correct d’un point de vue technique mais vraiment peu marquant.

01/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série True Stories of Nic & Matt
True Stories of Nic & Matt

Nicolas Moog et Mathias Lehmann se mettent en scène dans une série inspirée des comics underground de Crumb, Rand Holmes (Marijuana à Tijuana) ou Gilbert shelton (Les Fabuleux Freak Brothers). Ils s'y dépeignent comme deux losers, auteurs de BD minables mais aussi joueurs de musique country... tout aussi minables, préférant se noyer dans la bière que dans le boulot. Qu'il s'agisse d'un voyage aux Etats-Unis sur la route de la musique Blue Grass, de participations à des concerts amateurs ou à des festivals BD où ils n'ont pas trop leur place, c'est toujours la loose pour ces deux pieds nickelés sans avenir. Graphiquement, c'est très sympa. L'appropriation des styles du comics underground est maîtrisée et l'encrage épais et la bichromie donnent une vraie classe aux planches. Toutefois, la mise en scène humoristique manque de finesse, à l'image des deux héros dont les allures de Ribouldingue et Filochard appuient trop lourdement la recherche de gags épais et volontairement vulgaires, hommage recherché mais désuet au politiquement incorrect des anciens comics underground. Ca tourne assez vite en rond sur le thème des losers et de leur côté miteux. Concrètement, je n'ai pas été emballé. Le dessin m'attirait mais je ne me suis pas attaché aux personnages ni à l'humour général, et je me suis assez vite ennuyé.

01/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Sang & encre
Sang & encre

J'ai trouvé cette série graphiquement très passable. Les récits de pirates sont une occasion rêvée pour dépendre de magnifiques vaisseaux avec des ambiances de cales ou de cabines du capitaine riches en détails. Ici rien de tout cela 'c'est même d'une tristesse : des planches de bastingages tracées à la règle sans aucun ornement. Les horizons marins qui accompagnent le Mermaid's Blood sont d'une platitude ennuyeuse. Les personnages ne sont guère mieux lotis : des personnages secondaires tout juste esquissés et un capitaine Sneak à l'allure de grosse baderne. Le scénario est d'un convenu sans originalité. Le gamin ignorant tout de la mer se retrouve chouchouter par un équipage bon enfant. Au lieu de briquer le pont, La Plume se retrouve vite le confident existentiel d'un capitaine aux états d'âmes modernes. Alors que nous sommes sur un navire anglais, La plume ne trouve pas mieux de raconter l'histoire de corsaires français, oups. Une lecture sans relief et sans grand intérêt.

01/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Amants d'Hérouville - Une histoire vraie
Les Amants d'Hérouville - Une histoire vraie

J'ai un sentiment mitigé après la lecture de cette série. Perso je trouve le titre est un peu trompeur. En effet si la BD se focalise sur la relation Michel/Marie-Claude et justifie le titre, une grande partie de l'ouvrage revient sur une biographie assez complète du Michel d'avant sa rencontre avec la jeune fille. J'ai donc eu l'impression de lire deux ouvrages différents ce qui nuit pour moi à la cohérence de la narration et à la fluidité du récit. Ainsi les longs épisodes des frasques de Michel avec Françoise Sagan ou ses provocations dans la musique expérimentale n'ajoute pas grand-chose "aux amants" et a alourdi ma lecture jusqu'à la rendre un peu ennuyeuse par moment. J'ai eu l'impression que les auteurs ont voulu rééquilibrer ce "défaut" en ajoutant une multitude de photos presque toutes de Marie-Claude. Perso j'ai préféré ce côté-là. Tout d'abord on ne se lasse pas de voir la beauté naturelle de Marie-Claude à toutes les époques de sa vie. Ensuite par certains détails (les robes, les coiffures, les poses très libres) ces photos apportent beaucoup à l'ambiance 70 du corps du récit. Ado des 70's j'ai donc retrouvé un parfum particulièrement agréable à mes souvenirs. Toutefois je rejoins totalement les commentaires de Mac Arthur sur le côté soft et édulcoré de certains passages. Pour avoir lu et avisé plusieurs ouvrages des grands groupes de rock de ces années on retrouve toujours le cocktail "Sexe, Drogue et Rock'n roll" avec un dosage assez équilibré au tiers. Si le sexe est tout juste suggéré, la partie drogue est complétement omise même dans la fameuse partie des Grateful Dead. Il faut bien lire le commentaire d'une photo de l'épilogue pour retrouver l'épisode du LSD administré en cachette à tous les invités. Que les auteurs transforment cet épisode (aujourd'hui fortement punissable pénalement) en grande fête psychédélique très peace & love comme "un grand moment de communion !"(p67) est assez problématique à mes yeux. Je connais une personne qui a pris une seule fois du LSD à cette époque et qui en paye encore la note. De plus j'ai eu du mal avec les choix chronologiques des auteurs si la période 71-73 est bien centrale, les retours en arrière cassent la fluidité du récit et imposent une fin expéditive en sauts de puces peu approfondis. Finalement cette lecture me laisse perplexe entre un hommage biographique assez hagiographique d'une vie peu commune et un récit intimiste beaucoup plus nuancé. A mes yeux l'équilibre n'a pas été trouvé.

30/03/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 2/5
Couverture de la série Anne Bonny
Anne Bonny

Ce n'est pas ce récit qui va me rabibocher avec la piraterie en bande dessinée. La biographie romancée d'Anne Bonny me laisse perplexe. Une femme pirate ce n'est pas commun, même si elle ne fût pas la seule, d'ailleurs avec la présence de Mary Read, l'exception sera double dans cet album. Mattéo Mastragostino ne montre que la facette sympathique du personnage historique et nous propose un récit d'aventure qui reste dans les standards du genre. J'aurais aimé un peu plus de noirceur. Un personnage principal niais qui m'a souvent agacé, je ne me suis pas attaché à cette jeune femme qui rêvait de liberté. Le dessin d'Alessandro Ranghiasci est agréable à regarder, les décors sont soignés et les protagonistes sont reconnaissables au premier coup d'œil. Mention particulière pour notre jolie héroïne à la belle chevelure rousse. La lecture n'a pas été un supplice, mais elle sera vite oubliée. Note réelle : 2,5.

29/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Keeping two
Keeping two

Un roman graphique qui ne m'a pas du tout intéressé. Dommage parce que j'aime bien le dessin, mais le scénario ne m'a pas du tout passionné. J'ai eu l'impression de voir un film d'auteur hermétique voir même une parodie de ce genre de film. Comme le dit Ro, on se perd vite entre les allers-retours dans le temps et les scènes fictifs. Les deux personnages principaux m'ont laissé indifférent et je me suis vite ennuyé en lisant l'album. Heureusement, il y a peu de cases par page et la narration est fluide donc j'ai quand même pu finir la lecture de cet album sans grande difficulté.

28/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Pénouche
Pénouche

Pénouche est une urbaine célibataire de 25 ans un peu exubérante qui drague les garçons et rigole avec ses copines sans prendre la vie trop au sérieux. Sur les premières pages, j'ai cru que j'allais trouver cette BD sympa. Déjà graphiquement, c'est un trait lâché plutôt plaisant qui n'est pas sans rappeler le style de Roald Dahl, entre BD pour enfants et BD d'humour. Ensuite cette héroïne très féminine mais aussi un peu fofolle m'est parue attachante le temps d'une ou deux saynètes de quelques pages. Mais dès qu'est apparue la première page de gag en une planche uniquement, j'ai commencé à trouver que la série avait le cul entre deux chaises. Je n'ai pas su déterminer à quel public elle s'adressait. Car l'héroïne et ses problématiques sont celles d'une jeune adulte : recherche d'un partenaire amoureux ou d'un coup d'un soir, problèmes de fric et de loyer à payer, sorties entre copines, etc... Mais le ton du récit et l'humour tenaient plus de la BD jeunesse, avec même un soupçon de folie débridée et de caractères excessifs rappelant l'ambiance d'une série comme Tom-Tom et Nana. C'est souvent volontairement niais, avec pas mal de gags un peu bêtas qui tombent à plat, comme notamment toute cette histoire autour de la chanson publicitaire pour les cornichons. Et du coup, malgré quelques aspects attachants, l'ensemble se révèle peu drôle voire même légèrement pénible parfois pour un lecteur adulte, tandis que les sujets abordés ne sont clairement pas à même de parler à un jeune ado. Je ne sais pas si cette série a su trouver son public mais moi je cherche encore à comprendre où diable est-elle partie le chercher ?

28/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Le Smartphone et le balayeur
Le Smartphone et le balayeur

Ce qui est extraordinaire avec Guibert est à quel point il est capable de changer de style pour que son dessin s'adapte le plus parfaitement possible au récit. Ici, comme c'est de l'humour, son dessin est minimaliste et parfait pour de l'humour. Dommage que les gags ne soient pas hilarants. Or, rien ne m'ennuie plus qu'une BD humoristique qui ne me fait pas rire. Il y a certes quelques répliques qui m'ont fait sourire et deux-trois réflexions vaguement intéressant, mais la plupart du temps j'ai trouvé que c'état verbeux et qu'au bout d'un moment cela tournait quand même un peu en rond. À la limite, cela peut-être une curiosité à emprunter si on est un fan de Guibert et qu'on veut voir comment il se débrouille dans un genre nouveau pour lui.

27/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Léo Tomasini
Léo Tomasini

Mouais, bof. Je n’ai lu que l’un des deux albums (le premier) – mais l’histoire est indépendante. En tout cas, même si elle se laisse lire, elle ne m’a clairement pas enthousiasmé. Disons que c’est un polar ultra classique, plus proche de la série américaine lambda que du film d’auteur ! Même si l’intrigue se déroule à New-York, le héros est un flic belge (détail qui fait exotique, avec ses grosses moustaches en plus, mais qui n’a ici en fait aucune importance, tant il aurait tout aussi bien pu être américain sans changer l’intrigue). Mais bien sûr d’origine sicilienne, ce qui est parfait pour le voir impliqué dans une sordide affaire, et mis en relation avec le chef mafieux local. Ça se laisse lire, mais le scénario de Delvaux, sans sortir du déjà-vu, abuse des « hasards » et autres facilités scénaristiques qui lassent rapidement. Outre les liaisons siciliennes improbables citées plus haut, notre héros va tomber par hasard lors de son enquête sur la mère d’une victime, forcément canon, qui va forcément tomber amoureuse de lui, l’inviter chez elle, où son autre fils, super doué en informatique, va lui permettre de résoudre l’énigme et de découvrir le tueur en série qui sévissait (et qui avait tué, outre le gamin de la copine du héros, la fille du chef mafieux – qui lui-même avait tué le père du héros il y a longtemps !). Bref, elle est pas belle la vie de scénariste ? Scénariste que Francq va larguer au bout de deux albums, pour accompagner Van Hamme dans le méga-succès Largo Winch. Par certains côtés, « Léo Tomasini » en est presque une ébauche graphique. Les nanas bombasses et pulpeuses (et qui « tombent dans les bras » du héros sans qu’il ait beaucoup d’effort de séduction à faire), un héros efficace, au charme et au dynamisme affirmé, qui s’adapte à toutes les situations, etc. Van Hamme va juste lui ajouter quelques millions pour que ce soit plus simple – et des scénarios un peu plus crédibles que celui de Delvaux, et voilà. Pour ce qui concerne Léo Tomasini, les amateurs de polars classiques sans surprise et ceux qui veulent découvrir Francq avant Largo peuvent y jeter un coup d’œil. Mais il ne faut clairement pas en faire une priorité.

27/03/2024 (modifier)