Après une apocalypse nucléaire, une femme est choisie au hasard pour embarquer seule à bord d'une fusée afin d'explorer des planètes, dans l'espoir de trouver une nouvelle Terre ou de sauver ce qu'il reste de l'ancienne. Ce récit muet, riche en action, la montre voyageant de monde en monde, jusqu'à ce qu'elle atterrisse sur une planète où une population hostile l'attaque, elle ainsi qu'un autre explorateur extraterrestre au corps partiellement robotisé.
J'ai découvert cette BD peu après avoir lu Cometa, parue à la même période, qui raconte également, en silence, l'histoire d'un astronaute sur une planète désertique. Ici aussi, on est face à une œuvre plutôt contemplative, bien que le récit prenne davantage une orientation vers l'action. C'est encore une fois le graphisme qui constitue le principal attrait de cet album.
Le style est plaisant, bien que différent de celui de Cometa. En couleurs, il adopte une ligne élégante et légèrement rétrofuturiste, intégrant fréquemment des formes géométriques pour exprimer certains concepts. La mise en page se scinde parfois en une multitude de petites cases, ce qui, combiné à un trait parfois proche du style vectoriel, évoque par moments les albums de Chris Ware (Jimmy Corrigan). À l'instar de cet auteur, l'album propose quelques jeux narratifs sur la forme, comme cette page où la progression de l'héroïne suit des cases serpentant sur la page, à la manière d'un jeu de l'oie. J'apprécie ces expérimentations graphiques ainsi que le dessin dans son ensemble.
Cependant, comme toujours, le dessin ne suffit pas à lui seul pour que j'apprécie pleinement une BD : j'attends une histoire solide et cohérente. Or, ici, j'ai trouvé le récit trop léger et dénué de consistance. Au départ, j'étais intrigué, attiré par le contexte, la beauté du dessin, et curieux de suivre le périple de l'astronaute. Mais rapidement, l'histoire se perd dans une succession de combats et de poursuites sans grand intérêt, avant de basculer vers un registre mystique où l'héroïne se voit à toutes vitesses confier de grands pouvoirs qu'elle utilise sur Terre en quelques pages et voilà c'est fini. Le dénouement m'a laissé perplexe et surtout frustré, car le récit s'interrompt brutalement sans plus de développements. Cette conclusion expédiée donne le sentiment d'avoir lu un fragment d'histoire, avec quelques éléments accrocheurs, mais pas un récit complet et captivant.
Le livre apparaît plus comme un exercice d’expérimentations graphiques que comme une narration pleinement aboutie et, malgré une qualité esthétique évidente, le scénario manque de substance pour me satisfaire pleinement.
La Fabrique du prince charmant se présente comme un roman-photo au ton résolument décalé, superposant des dialogues actuels, façon mèmes ou dialectique de chats sur internet, sur des images kitsch de romans-photos des années 70. Le tout aborde frontalement les questions de féminisme et de déconstruction des figures masculines.
Je ne suis déjà pas amateur de romans-photos à la base, et les images utilisées ici, volontairement ringardes, n'ont eu sur moi aucun effet nostalgique ni comique : elles me laissent complètement froid. Quant à l'histoire… en fait, il n'y en a pas. Juste une suite de saynètes construites autour des mêmes idées, sans réelle progression, sans début ni fin. Ce ne sont pas ni vraiment des gags, ni des récits complets : plutôt des micro-tranches de dialogues sans tension ni rebond.
J'ai donc tenté de me raccrocher à l'humour des textes, à ce ton absurde et volontairement anachronique qui joue sur le contraste entre les images et les mots. Mais là encore, cela ne prend que partiellement. Certains échanges font sourire par leur absurdité, mais beaucoup m'ont semblé laborieux, comme trop conscients d’eux-mêmes, cherchant à faire moderne à tout prix en multipliant les clins d’œil aux réseaux sociaux ou à des manières de parler ultra-contemporaines. Et surtout, ça tourne en rond : toujours les mêmes angles, les mêmes obsessions, les mêmes effets de style. L’ensemble finit par devenir répétitif, lassant, et franchement ennuyeux bien avant la dernière page.
Cette série fait pratiquement l'unanimité contre elle ! Le graphisme de Servais n'est pas en cause. Même si son trait a vieilli et que l'auteur est moins à l'aise dans l'urbain que dans ses forêts , le visuel reste agréable avec une ligne fine et élégante. Malheureusement la thématique centrale est franchement usée jusqu'à la corde et pas spécialement traitée de façon percutante. La personnalité de Vanessa est assez convenue dans une imagerie du Mal. Je ne comprends toutefois pas pourquoi l'auteur insiste sur la sexualité de la JF de 18 ans. Accolé sexualité et Mal est une approche bien vieillotte comme concept. Enfin j'ai eu du mal à voir où Maud était représentative du Bien. Savoir faire ses additions? Aimer les aquarelles? C'est quand même très limité comme vision (aucun altruisme ni engagement).
La suite permet à Servais de s'épanouir dans ce qu'il fait de mieux, décrire la forêt peuplée de petits êtres fantastiques et ce qu'il fait de moins bien à mes yeux: délivrer une morale pseudo philosophique souvent lourde et non aboutie.
J'ai vraiment eu du mal à m'approprier ce récit comme un conte.
Je suis tout à fait de l'avis de Pol.
J'aimais beaucoup les précédents ouvrages de Fabien Toulmé, mais là c'est la déception.
C'est long, trop bisounours, le professeur qui vient sur son nuage fait trop penser au nounours de Bonne nuit les petits... sans intérêt.
Dommage car les sujets étaient intéressants et auraient mérité un traitement plus dynamique.
Mais là pour moi, la sauce n'a pas pris...
Je n'ai pas été convaincu par cette série malgré un graphisme et une mise en couleur que j'apprécie. J'ai péniblement réussi à lire les huit tomes malgré trois premiers tomes séduisants. Ensuite j'ai eu l'impression de lire plusieurs fois le même tome avec une surenchère de dramatisation factice avec les trois personnages principaux ( Gaëlle, Erwan et Pauline) de plus en plus fades et insipides. Tous les clichés contemporains y passent: mondialisation, chômage, épidémie, migration, théorie du complot. C'est vu au ras du sol sans l'ombre d'une réflexion sur le régalien ou d'une possibilité d'organisation. C'est parfois incohérent comme le traitement du bon violeur (Macare) qui agit pour la Cause et du vilain violeur qui a droit à une balle dans la tête. Enfin je n'ai pas du tout adhérer à la "philosophie" de la prêtresse/prêtre Macare qui fait tuer presque tout le monde comme pour une justice immanente afin de créer un monde nouveau utopique comme pour punir l'hybris d'une humanité qui a rompu l'harmonie cosmique. Le tome 8 est sur ce point assez surprenant dans un discours écolo-druido-chamano-cosmologique où tout est bien dans le meilleur des mondes avec une Blanche devenue mamie gâteau après avoir noyé des gamins qui voulaient jouer avec ses lunettes (où est l'hybris et la justice ?). Ce type de raisonnement porté par le/la "sage" Macare me rappelle tellement de propagandes meurtrières du XXème siècle que je ne peux avoir que d'immenses réserves sur cet ouvrage. En face les auteurs nous proposent un Erwan bien sympa qui se vide au fil des tomes pour en devenir insignifiant face à une Blanche ( "Tuer c'est mal!" houlà quelle puissance!) aux pouvoirs surnaturels ( encore de l'immanence?) démesurés mais qui ne sait pas ouvrir un paquet de gâteau ou faire cuire un œuf.
Enfin ce type de pouvoir permet toutes les facilités scénaristiques en terme de fausse dramatisation puisque cela permet de guérir en un clin d'œil les cas les plus désespérés ( dans l'ordre Gaëlle, Erwan et enfin Pauline ouf j'ai presqu'eu peur pour eux!) toujours avec le même schéma.
Pas pour moi.
Franchement déçu par cette série d'anticipation dont j'avais lu de bonnes critiques sur internet et c'est dommage parce que je ne pense même pas que ça soit mauvais.
En effet, pour moi cette série est l'exemple type d'une histoire où je trouve qu'il y a des qualités, mais je n’entre tout simplement pas dedans pour une raison ou une autre, parce que tout simplement ce n'était pas fait pour moi. Je pense que ce qui m'a dérangé est le coté contemplatif de l'œuvre. L'action est lente et on met plus en avant le côté humain, avec ces personnages qui ont des problèmes et qui sont censés être attachants. Malheureusement, je n'ai jamais réussi à m'attacher aux personnages principaux, et du coup j'ai eu l'impression que le temps était long parce que leurs états d'âme ne m'ont pas touché. L'univers créé par l'auteur est plutôt original, mais rien dans le scénario n'a retenu mon attention ou ne m'a captivé. Il reste le dessin qui est vraiment très bon, même si certaines cases m'ont semblé un peu surchargées.
Donc voilà, j'ai pas aimé, mais je pense que d'autres lecteurs vont plus aimer que moi et je les comprends, et je voudrais bien partager leur joie. Si vous avez aimé une série comme 'Mushishi' (un autre seinen à succès que tout le monde a aimé sauf moi), c'est un manga pour vous. J'ai lu les 3 premiers tomes et je ne compte pas lire la suite pour voir si je vais finir par accrocher.
Le mythe de Sisyphe est connu de beaucoup et a souvent été interprété de façons différentes par nombre de grands auteurs. En lisant cette série j'ai eu quelques surprises que mes recherches n'ont pas expliquées. En effet j'ai eu l'impression que Le Tendre avait pris beaucoup de libertés avec les divers traditions du mythe. Ainsi je n'ai trouvé nulle part cette malédiction de Médée ni l'intervention de Demeter dans les démêlés entre Sisyphe et Zeus. En axant le récit sur la santé du fils ( unique dans la série) de Sisyphe j'ai eu l'impression que l'auteur nous proposait une thématique émotionnelle très contemporaine qui légitimait en partie le comportement du fondateur de Corinthe. Si Le Tendre ne peut éviter l'épisode de la capture de Thanatos là encore je suis perplexe sur la présentation qu'il en donne. A mes yeux la série passe à côté du fondamental de l'hybris de Sisyphe qui est sa quête d'immortalité. C'est d'ailleurs confirmé puisque Le Tendre ne cite même pas la seconde tromperie de Sisyphe vis à vis d'Hades. Un final à l'explication alambiquée essaye de retomber sur cette thématique mais je trouve cela un parachutage peu convaincant.
C'est dommage car j'ai vraiment apprécié le graphisme de Peynet. Il propose une lecture très agréable avec de nombreux détails et une belle lumière.
Malheureusement je ne m'y retrouve pas dans un scénario trop fantaisiste qui dénature complétement la signification du mythe à mes yeux.
Je n'ai a priori rien lu de l'italien Silvio Cadelo auparavant, son dessin est plutôt bon, de même que les couleurs. Il me semble que l'album a été dans les couvertures mystères il y a quelques semaines ce qui m'a amené à le parcourir quand je l'ai vu en rayon, comme quoi cela mène à tout. Sur le plan de l'histoire, bien que ce ne soit pas un critère déterminant dans le choix de ce genre de lecture érotique, c'est quelque peu perché voire malaisant cette affaire de sexe entre une plante donnée par papa à une jeune fille de 16 ans. Cela ne restera pas dans les mémoires, du moins dans la mienne.
Un album d'Alberto Breccia où il rend hommage si on peut dire au personnage de Dracula. Sauf que le vampire de Bram Stoker y est quelque peu ridicule, perdant ses crocs par exemple. C'est en couleurs, ce qui est rare dans la production de l'Argentin, et muet ce qui ne facilite pas toujours la compréhension de tous ces récits dont certains malgré une seconde lecture me sont restés hermétiques. Ajoutons à cela un dessin quelque peu expressionniste qui n'est pas toujours des plus limpides à décoder. Rapide à lire, je trouve que c'est un livre plutôt anecdotique et pas une lecture mémorable parmi ses oeuvres.
Cette lecture fut une cruelle déception. En effet ces deux auteurs m'avaient enchanté avec la biographie partielle de Jacques Prévert.
J'ai découvert qu'il s'agissait de Boris Vian après quelques planches sans trop d'intérêt sur sa jeunesse à Landemer (Manche).
Le style Vian appartient plus à la génération de mon père qui m'a fait lire L'Écume des jours sans que cela me donne le grand frisson. Cette série m'a fait le même effet avec cette suite de situations superficielles qui s'affranchissent trop de l'esprit du temps. Il en ressort un personnage un peu fade ce qui est paradoxale quand on connait l'influence de Vian sur sa génération estudiantine et littéraire.
J'ajoute que j'avais vraiment aimé le graphisme de Cailleaux pour coller au personnage de Prévert. Par contre ici je n'ai pas du tout aimé ce trait rigide et ce découpage classique.
Une lecture qui m'a laissé indifférent. Dommage.
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Hedra
Après une apocalypse nucléaire, une femme est choisie au hasard pour embarquer seule à bord d'une fusée afin d'explorer des planètes, dans l'espoir de trouver une nouvelle Terre ou de sauver ce qu'il reste de l'ancienne. Ce récit muet, riche en action, la montre voyageant de monde en monde, jusqu'à ce qu'elle atterrisse sur une planète où une population hostile l'attaque, elle ainsi qu'un autre explorateur extraterrestre au corps partiellement robotisé. J'ai découvert cette BD peu après avoir lu Cometa, parue à la même période, qui raconte également, en silence, l'histoire d'un astronaute sur une planète désertique. Ici aussi, on est face à une œuvre plutôt contemplative, bien que le récit prenne davantage une orientation vers l'action. C'est encore une fois le graphisme qui constitue le principal attrait de cet album. Le style est plaisant, bien que différent de celui de Cometa. En couleurs, il adopte une ligne élégante et légèrement rétrofuturiste, intégrant fréquemment des formes géométriques pour exprimer certains concepts. La mise en page se scinde parfois en une multitude de petites cases, ce qui, combiné à un trait parfois proche du style vectoriel, évoque par moments les albums de Chris Ware (Jimmy Corrigan). À l'instar de cet auteur, l'album propose quelques jeux narratifs sur la forme, comme cette page où la progression de l'héroïne suit des cases serpentant sur la page, à la manière d'un jeu de l'oie. J'apprécie ces expérimentations graphiques ainsi que le dessin dans son ensemble. Cependant, comme toujours, le dessin ne suffit pas à lui seul pour que j'apprécie pleinement une BD : j'attends une histoire solide et cohérente. Or, ici, j'ai trouvé le récit trop léger et dénué de consistance. Au départ, j'étais intrigué, attiré par le contexte, la beauté du dessin, et curieux de suivre le périple de l'astronaute. Mais rapidement, l'histoire se perd dans une succession de combats et de poursuites sans grand intérêt, avant de basculer vers un registre mystique où l'héroïne se voit à toutes vitesses confier de grands pouvoirs qu'elle utilise sur Terre en quelques pages et voilà c'est fini. Le dénouement m'a laissé perplexe et surtout frustré, car le récit s'interrompt brutalement sans plus de développements. Cette conclusion expédiée donne le sentiment d'avoir lu un fragment d'histoire, avec quelques éléments accrocheurs, mais pas un récit complet et captivant. Le livre apparaît plus comme un exercice d’expérimentations graphiques que comme une narration pleinement aboutie et, malgré une qualité esthétique évidente, le scénario manque de substance pour me satisfaire pleinement.
La Fabrique du prince charmant
La Fabrique du prince charmant se présente comme un roman-photo au ton résolument décalé, superposant des dialogues actuels, façon mèmes ou dialectique de chats sur internet, sur des images kitsch de romans-photos des années 70. Le tout aborde frontalement les questions de féminisme et de déconstruction des figures masculines. Je ne suis déjà pas amateur de romans-photos à la base, et les images utilisées ici, volontairement ringardes, n'ont eu sur moi aucun effet nostalgique ni comique : elles me laissent complètement froid. Quant à l'histoire… en fait, il n'y en a pas. Juste une suite de saynètes construites autour des mêmes idées, sans réelle progression, sans début ni fin. Ce ne sont pas ni vraiment des gags, ni des récits complets : plutôt des micro-tranches de dialogues sans tension ni rebond. J'ai donc tenté de me raccrocher à l'humour des textes, à ce ton absurde et volontairement anachronique qui joue sur le contraste entre les images et les mots. Mais là encore, cela ne prend que partiellement. Certains échanges font sourire par leur absurdité, mais beaucoup m'ont semblé laborieux, comme trop conscients d’eux-mêmes, cherchant à faire moderne à tout prix en multipliant les clins d’œil aux réseaux sociaux ou à des manières de parler ultra-contemporaines. Et surtout, ça tourne en rond : toujours les mêmes angles, les mêmes obsessions, les mêmes effets de style. L’ensemble finit par devenir répétitif, lassant, et franchement ennuyeux bien avant la dernière page.
Déesse blanche, déesse noire
Cette série fait pratiquement l'unanimité contre elle ! Le graphisme de Servais n'est pas en cause. Même si son trait a vieilli et que l'auteur est moins à l'aise dans l'urbain que dans ses forêts , le visuel reste agréable avec une ligne fine et élégante. Malheureusement la thématique centrale est franchement usée jusqu'à la corde et pas spécialement traitée de façon percutante. La personnalité de Vanessa est assez convenue dans une imagerie du Mal. Je ne comprends toutefois pas pourquoi l'auteur insiste sur la sexualité de la JF de 18 ans. Accolé sexualité et Mal est une approche bien vieillotte comme concept. Enfin j'ai eu du mal à voir où Maud était représentative du Bien. Savoir faire ses additions? Aimer les aquarelles? C'est quand même très limité comme vision (aucun altruisme ni engagement). La suite permet à Servais de s'épanouir dans ce qu'il fait de mieux, décrire la forêt peuplée de petits êtres fantastiques et ce qu'il fait de moins bien à mes yeux: délivrer une morale pseudo philosophique souvent lourde et non aboutie. J'ai vraiment eu du mal à m'approprier ce récit comme un conte.
Les Reflets du Monde
Je suis tout à fait de l'avis de Pol. J'aimais beaucoup les précédents ouvrages de Fabien Toulmé, mais là c'est la déception. C'est long, trop bisounours, le professeur qui vient sur son nuage fait trop penser au nounours de Bonne nuit les petits... sans intérêt. Dommage car les sujets étaient intéressants et auraient mérité un traitement plus dynamique. Mais là pour moi, la sauce n'a pas pris...
Le Grand Mort
Je n'ai pas été convaincu par cette série malgré un graphisme et une mise en couleur que j'apprécie. J'ai péniblement réussi à lire les huit tomes malgré trois premiers tomes séduisants. Ensuite j'ai eu l'impression de lire plusieurs fois le même tome avec une surenchère de dramatisation factice avec les trois personnages principaux ( Gaëlle, Erwan et Pauline) de plus en plus fades et insipides. Tous les clichés contemporains y passent: mondialisation, chômage, épidémie, migration, théorie du complot. C'est vu au ras du sol sans l'ombre d'une réflexion sur le régalien ou d'une possibilité d'organisation. C'est parfois incohérent comme le traitement du bon violeur (Macare) qui agit pour la Cause et du vilain violeur qui a droit à une balle dans la tête. Enfin je n'ai pas du tout adhérer à la "philosophie" de la prêtresse/prêtre Macare qui fait tuer presque tout le monde comme pour une justice immanente afin de créer un monde nouveau utopique comme pour punir l'hybris d'une humanité qui a rompu l'harmonie cosmique. Le tome 8 est sur ce point assez surprenant dans un discours écolo-druido-chamano-cosmologique où tout est bien dans le meilleur des mondes avec une Blanche devenue mamie gâteau après avoir noyé des gamins qui voulaient jouer avec ses lunettes (où est l'hybris et la justice ?). Ce type de raisonnement porté par le/la "sage" Macare me rappelle tellement de propagandes meurtrières du XXème siècle que je ne peux avoir que d'immenses réserves sur cet ouvrage. En face les auteurs nous proposent un Erwan bien sympa qui se vide au fil des tomes pour en devenir insignifiant face à une Blanche ( "Tuer c'est mal!" houlà quelle puissance!) aux pouvoirs surnaturels ( encore de l'immanence?) démesurés mais qui ne sait pas ouvrir un paquet de gâteau ou faire cuire un œuf. Enfin ce type de pouvoir permet toutes les facilités scénaristiques en terme de fausse dramatisation puisque cela permet de guérir en un clin d'œil les cas les plus désespérés ( dans l'ordre Gaëlle, Erwan et enfin Pauline ouf j'ai presqu'eu peur pour eux!) toujours avec le même schéma. Pas pour moi.
Fool Night
Franchement déçu par cette série d'anticipation dont j'avais lu de bonnes critiques sur internet et c'est dommage parce que je ne pense même pas que ça soit mauvais. En effet, pour moi cette série est l'exemple type d'une histoire où je trouve qu'il y a des qualités, mais je n’entre tout simplement pas dedans pour une raison ou une autre, parce que tout simplement ce n'était pas fait pour moi. Je pense que ce qui m'a dérangé est le coté contemplatif de l'œuvre. L'action est lente et on met plus en avant le côté humain, avec ces personnages qui ont des problèmes et qui sont censés être attachants. Malheureusement, je n'ai jamais réussi à m'attacher aux personnages principaux, et du coup j'ai eu l'impression que le temps était long parce que leurs états d'âme ne m'ont pas touché. L'univers créé par l'auteur est plutôt original, mais rien dans le scénario n'a retenu mon attention ou ne m'a captivé. Il reste le dessin qui est vraiment très bon, même si certaines cases m'ont semblé un peu surchargées. Donc voilà, j'ai pas aimé, mais je pense que d'autres lecteurs vont plus aimer que moi et je les comprends, et je voudrais bien partager leur joie. Si vous avez aimé une série comme 'Mushishi' (un autre seinen à succès que tout le monde a aimé sauf moi), c'est un manga pour vous. J'ai lu les 3 premiers tomes et je ne compte pas lire la suite pour voir si je vais finir par accrocher.
Sisyphe - Le Châtiment des Dieux
Le mythe de Sisyphe est connu de beaucoup et a souvent été interprété de façons différentes par nombre de grands auteurs. En lisant cette série j'ai eu quelques surprises que mes recherches n'ont pas expliquées. En effet j'ai eu l'impression que Le Tendre avait pris beaucoup de libertés avec les divers traditions du mythe. Ainsi je n'ai trouvé nulle part cette malédiction de Médée ni l'intervention de Demeter dans les démêlés entre Sisyphe et Zeus. En axant le récit sur la santé du fils ( unique dans la série) de Sisyphe j'ai eu l'impression que l'auteur nous proposait une thématique émotionnelle très contemporaine qui légitimait en partie le comportement du fondateur de Corinthe. Si Le Tendre ne peut éviter l'épisode de la capture de Thanatos là encore je suis perplexe sur la présentation qu'il en donne. A mes yeux la série passe à côté du fondamental de l'hybris de Sisyphe qui est sa quête d'immortalité. C'est d'ailleurs confirmé puisque Le Tendre ne cite même pas la seconde tromperie de Sisyphe vis à vis d'Hades. Un final à l'explication alambiquée essaye de retomber sur cette thématique mais je trouve cela un parachutage peu convaincant. C'est dommage car j'ai vraiment apprécié le graphisme de Peynet. Il propose une lecture très agréable avec de nombreux détails et une belle lumière. Malheureusement je ne m'y retrouve pas dans un scénario trop fantaisiste qui dénature complétement la signification du mythe à mes yeux.
La Fleur amoureuse
Je n'ai a priori rien lu de l'italien Silvio Cadelo auparavant, son dessin est plutôt bon, de même que les couleurs. Il me semble que l'album a été dans les couvertures mystères il y a quelques semaines ce qui m'a amené à le parcourir quand je l'ai vu en rayon, comme quoi cela mène à tout. Sur le plan de l'histoire, bien que ce ne soit pas un critère déterminant dans le choix de ce genre de lecture érotique, c'est quelque peu perché voire malaisant cette affaire de sexe entre une plante donnée par papa à une jeune fille de 16 ans. Cela ne restera pas dans les mémoires, du moins dans la mienne.
Dracula... (Dracula, Dracul, Vlad?, bah...)
Un album d'Alberto Breccia où il rend hommage si on peut dire au personnage de Dracula. Sauf que le vampire de Bram Stoker y est quelque peu ridicule, perdant ses crocs par exemple. C'est en couleurs, ce qui est rare dans la production de l'Argentin, et muet ce qui ne facilite pas toujours la compréhension de tous ces récits dont certains malgré une seconde lecture me sont restés hermétiques. Ajoutons à cela un dessin quelque peu expressionniste qui n'est pas toujours des plus limpides à décoder. Rapide à lire, je trouve que c'est un livre plutôt anecdotique et pas une lecture mémorable parmi ses oeuvres.
Piscine Molitor
Cette lecture fut une cruelle déception. En effet ces deux auteurs m'avaient enchanté avec la biographie partielle de Jacques Prévert. J'ai découvert qu'il s'agissait de Boris Vian après quelques planches sans trop d'intérêt sur sa jeunesse à Landemer (Manche). Le style Vian appartient plus à la génération de mon père qui m'a fait lire L'Écume des jours sans que cela me donne le grand frisson. Cette série m'a fait le même effet avec cette suite de situations superficielles qui s'affranchissent trop de l'esprit du temps. Il en ressort un personnage un peu fade ce qui est paradoxale quand on connait l'influence de Vian sur sa génération estudiantine et littéraire. J'ajoute que j'avais vraiment aimé le graphisme de Cailleaux pour coller au personnage de Prévert. Par contre ici je n'ai pas du tout aimé ce trait rigide et ce découpage classique. Une lecture qui m'a laissé indifférent. Dommage.