Je ne sais pas si Nicolas Kéramidas a pour but rêvé de convertir son lectorat à cette activité mais pour moi c'est raté.
Chacun fait ce qu'il veut de son temps mais j'ai trouvé cela très infantile. La BD part un peu dans tous les sens entre l'historique de son implication, l'historique de ce mouvement, les règles, le classement, et les différentes villes "envahies" ou groupes de "réactivations "participants.
Malgré le dessin assez humoristique voire caricatural et un esprit d'autodérision très présent il y a beaucoup de répétitions. De plus je suis resté très en dehors de l'excitation du joueur. Enfin le côté Street Art est sous-exploité, comme un prétexte de moralité. Les mosaïques ne sont pas mises en valeur par ce type de dessin.
Pour conclure je finirais par deux remarques perso sur l'innocence de cette activité. Premièrement la pose de ces mosaïques est le plus souvent illégale, d'ailleurs elles sont détruites systématiquement en certains endroits.
Ma seconde remarque m'ennuie beaucoup plus.
Pour être clair je reprends le texte de la page 139 ( en Slovénie) " Une fois encore, je me dis que sans les flashtours, ça en fait des endroits que je n'aurais jamais connu. Des villes dont j'ignorais jusqu'au nom qui sont devenues des centres d'intérêt sur cette planète." Là je tique sur cette phrase qui représente pour moi comme une invite à un tourisme dévastateur de lieux encore préservés, aux km de voitures (projet de traverser la Croatie 1200km de voiture A/R pour 3SI!), de trains voire d'avions faits uniquement pour flashé parfois deux ou trois SI. Un petit bilan carbone SVP.
J’avais découvert cet auteur avec Tokyo Blues, qui m’avait un peu laissé sur ma faim. J’ai voulu retenter ma chance avec cet album, fortement intrigué par son titre assez improbable ! Et hélas mes attentes ont été déçues.
Les histoires sont hétéroclites, plus ou moins longues, et inégales. Mais globalement décevantes. Certaines sont de simples tranches de vie, sans réelle fin ou chute. Il manque singulièrement un peu d’humour ou je ne sais quoi pour les dynamiser. Car je me suis souvent ennuyé à les lire. Même l’avant dernière histoire (la première partie de « L’attaque du leucochloridium tueur »), qui bifurque parfois vers quelque chose d’un peu horrifique et gore, se dilue dans des longueurs, et manque de punch (alors que je pensais y retrouver ce qui me plait souvent chez Garuo, et parfois chez Ito).
A part certains passages de cette dernière histoire donc, ainsi que son titre et le titre du recueil, qui avaient titillé ma curiosité, c’est une lecture qui m’a franchement laissé de côté. Ça ne doit pas être ma came, je ne sais pas. Mais du coup, je ne suis pas sûr de me ruer sur les prochains recueils de Kawakatsu s’il y en a. c’est du Gekiga trop sec pour moi.
Quant au dessin, là aussi c’est inégal, et globalement ça ne m’a non plus convaincu.
Le point de départ est intrigant et plutôt engageant : une expédition de soldats romains se lançant dans une quête impossible d’une sorte d’eldorado africain, sortant du cadre habituel de l’Antiquité romaine pour traverser l’Afrique. De fait, certains passages font penser à certains romans d’aventure de Rider Haggard (comme « Les mines du roi Salomon ») et, pour rester dans la BD, j’ai aussi songé, sur un thème et une période très proches – à la belle série de Merwan et Vivès, Pour l'Empire.
Hélas, je dois dire que cette série n’a pas tenu ses promesses – en tout cas a déçu mes attentes. Il y avait pourtant matière à faire quelque chose d’original et solide, sans recours à d’inutiles artifices (je craignais que le fantastique ne gangrène le récit comme souvent dans ce type de production). De l’aventure pure aurait été la bienvenue.
Mais rapidement le récit pose des questions sans réponses, et sa crédibilité est entachée. Retrouver à Thèbes une barque (avec un mort et de grandes richesses dedans) ayant dérivé sur des centaines de kilomètres sur le Nil sans avoir chaviré, s’être pris dans un obstacle ou avoir été pillée ? Surtout que l’expédition censée remonter à l’origine de cette richesse s’écarte énormément du Nil (contrairement à ce que montre la carte placée en quatrième de couverture) ? ça m’a quand même perdu.
Cette expédition justement : si Marcus Livius – et ponctuellement un ou deux autres membres – sont identifiés, les autres sont difficiles à distinguer (même si c’est un peu plus clair à ce niveau sur la fin). Et surtout leur nombre fluctue quelque peu sans raison ! Ils seraient dix selon le résumé, mais les morts successifs ne permettent pas de savoir combien de soldats avaient suivi Marcus (au moins onze en tout cas) !... Quant à lancer une expédition de conquête à l’autre bout d’un continent avec une dizaine d’hommes…
Enfin, j’ai trouvé que l’intérêt baissait au fur et à mesure que l’histoire se développait, et que l’expédition s’enfonçait dans la forêt. Le deuxième tome est vraiment plus faible, avec des longueurs, on ne bouge pas trop des décors boueux de la mine, et les atermoiements des Romains finissent par lasser.
Et dans le troisième tome, l’épreuve à laquelle est soumis Marcus s’étire beaucoup trop, occupant presque la moitié de l’album ! Et, plus globalement, le côté aventure épique s’évanouit, au profit d’un récit plus lent, académique et finalement peu captivant (tout ce qui tourne autour de la reine Galliela est trop improbable, de son comportement aux décors – une sorte de cirque romain entouré de décors plutôt maliens, un immense palais, etc.).
Enfin, l’abandon probable de la série nous prive de l’explication finale concernant le destin de Marcus et de ses derniers soldats. Une fin proche de celle de « L’homme qui voulut être roi » de Kipling ?
Quant au dessin de Frusin, il est plutôt bon au départ, mais je le trouve plus inégal et de moins en moins bon sur les tomes suivants. Un trait très comics moderne, avec une colorisation informatique pas toujours heureuse (souvent trop sombre) et pas forcément à mon goût.
Bref, une série qui possédait un potentiel certain, mais qui m’a laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
J'ai coincé assez vite dans la lecture de ce diptyque. En effet quand le personnage d'Anton sort d'un conseil de discipline en riant pour avoir une sanction dérisoire après avoir frappé un prof ça ne passe pas dans une actualité où une surveillante est poignardée à mort et où de nombreux prof subissent ce genre de traitement. Conscient de sa force en boxe, c'est une circonstance aggravante qui ne justifie aucune mansuétude pour le personnage dès le départ. C'est dire si Anton n'a aucun caractère attachant à mes yeux. L'auteur passe ensuite son récit à caricaturer à outrance le milieu de la boxe. Pourtant le parcours d'Anton est crédible puisqu'il a existé par le passé des champions du monde jeune après une ou deux années de combats pro comme Victor Perez. Toutefois Blaru reste assez superficiel dans son approche car l'obtention d'une licence pro nécessite certaines étapes que l'auteur néglige bien facilement. La boxe n'est pas le foot et ont ne peut pas faire combattre un inconnu amateur dans une réunion pro. A mes yeux cela affaiblit la crédibilité du scénario. Ensuite en faisant gagner si facilement tous les matchs par son poulain Blaru contredit ce qui semble être le modèle choisit pour Anton , Mohamed Ali et son art de l'esquive ( "float like a Butterfly").En effet pour le boxeur de Louisville ce qui grandit n'est pas de gagner tout le temps mais de s'élever encore plus après la chute. Ici rien de tel, un parcours linéaire où l'immense difficulté du métier de boxeur ( entrainement, hygiène, mental) est ensevelie sous une image paillette très caricaturale.
Enfin le T2 verse dans un discours convenu et un brin démagogique pour terminer dans un final happy end digne d'une série soap guimauve.
Il reste le graphisme brut de fonderie avec un tracé à la hache. Cela correspond bien à la violence de certains passages de la révolte d'Anton ou de ses combats dans le côté "Sting like a bee" mais j'ai trouvé que cela n'allait pas du tout avec la grâce des mouvements d'esquives.
Pas du tout ma tasse de thé ni pour le graphisme ni pour le scénario. très bof
Ce comics ne fait que confirmer que les scénarios de Mark Millar ne sont pas faits pour moi.
"The Ambassadors" est un comics de super-héros qui se veut différent des productions Marvel et DC Comics.
La docteure Chung est une scientifique milliardaire coréenne, elle a trouvé la solution pour donner des superpouvoirs à n'importe qui grâce à ses recherches sur le sujet. Il suffit pour cela de choisir le superpouvoir désiré et de le télécharger. Mais pas plus de trois en même temps. Elle passe une annonce à la télévision pour recruter six personnes sur la planète et ainsi créer une équipe qui protégera le monde : the Ambassadors. On va avoir droit à un étudiant indien, une mère célibataire française, une jeune fille brésilienne issue d'un gang des favelas et d'un retraité homosexuel australien. Chaque super-héros aura pour nom son pays d'origine. Tiens, ça me rappelle "la casa de papel". Un chapitre de présentation par personnage, tout en faisant avancer la menace qui plane sur ce groupe. Et qui de mieux que l'ex-mari de Chung pour être le vilain de service. Enfin un dernier chapitre pour le combat final.
Rien de bien transcendant, même si l'idée de départ est intéressante, les personnages manquent de charisme et le déroulé prévisible de l'histoire est tiré par les cheveux. C'est mièvre et superficiel.
Pour la partie graphique, on va avoir droit aussi à un petit tour du monde avec les nombreuses nationalités présentes : canadienne, française, écossaise et italienne. J'ai particulièrement apprécié le travail de Frank Quitely et d'Olivier Coipel. Un gros bof pour le reste.
Si suite il y a, elle se fera sans moi.
J’aime bien le genre western, et je cherche encore des récits du genre originaux, sortant des sentiers passablement battus. C’est un peu le cas ici, mais ça ne m’a pas convaincu.
Les auteurs jouent pas mal la carte du fantastique. Or ce mélange des genres ne m’a que très rarement convaincu, et ça n’est pas ce diptyque qui me fera changer d’avis. Je pense que le récit aurait pu s’en passer, en tout cas aurait n’en jouer qu’avec plus de parcimonie.
Les ressorts dramatiques étaient sans doute suffisants pour s’en passer, avec ce fort paumé, oublié de tous, où la discipline a disparu, et qui voit surgir un officier qui se dit rescapé d’un massacre perpétré par les Indiens du coin, et l’arrivée d’un autre officier autoritaire et un peu dingue.
Mais bon, le fantastique a pris le pas sur l’aventure pure. Le premier tome plante le décor, et la fin de l’album et tout le suivant se révèlent un pur défouloir, les massacres s’enchaînant, sans que les personnages et l’intrigue ne soient réellement étoffés.
Du coup, ça m’a laissé sur ma faim. Ça se laisse lire, certes, mais j’en suis sorti déçu, d’autant plus que la fin m’est apparue un peu bâclée : en même temps, comment finir correctement une histoire aussi peu creusée et crédible ?
J'ai été littéralement transporté par les premiers tomes, je ne pouvais plus m'arrêter mais la suite prend une orientation particulière pour un final ok, mais je ne peux expliquer pourquoi sans spoiler. J'ai lu la série d'une traite, je suis au final déçu par son manque d'homogénéité.
Je découvre cet auteur avec cet album. Le moins que l’on puisse dire est qu’il nous propose ici quelque chose de très original.
Graphiquement déjà. En effet, une seule couleur est utilisée, une sorte de rose virant sur le violet, Marijpol jouant juste sur les nuances de ce violet. Concernant le dessin, il n’est pas exempt de défauts, et il est assez minimaliste : peu de décors, peu de détails. Plus que l’histoire elle-même, c’est ce dessin qui m’a empêché d’entrer facilement dans le récit. Je n’en suis pas vraiment fan. Mais il reste lisible.
Car l’intrigue elle-même sort elle aussi des sentiers battus. Les personnages sont en effet surprenants – tant physiquement qu’au niveau de leur personnalité. Une intrigue à laquelle j’ai eu du mal à accrocher.
Ça se lit vite malgré l’importante pagination (il y a peu de texte), mais certains passages m’ont ennuyé (le culturisme – passion d’une des héroïnes – n’est franchement pas ma tasse de thé), et la narration franchement décousue m’a un peu perturbé. Et le fait que le dessin ne me plaise pas outre mesure a aussi joué pour me laisser de côté.
Reste que certaines thématiques ne manquent pas d'intérêt : le questionnement autour du culte du corps, le rejet de l’uniformisation de l’apparence, et, plus généralement, une vision optimiste et positive d’une certaine forme d’humanité (même si l’auteur brouille les pistes, avec un personnage à la jambe et au bras de serpent).
Un album à réserver à des lecteurs curieux, qui peux trouver son lectorat, mais dans lequel j’ai eu du mal à entrer.
L'incal est un monument de la BD qui m'a laissé bien dubitatif en de nombreux endroits. Je suis pourtant bien rentré dans la série avec ce personnage de John Difool alias John alias JDF alias Johnny au fil des épisodes et des situations. J'insiste sur ce point car j'ai trouvé le personnage de plus en plus banal au fur et à mesure qu'il passe du rang de anti héros à celui de BG , héros géniteur.
Le scénario passe d'une ambiance intrigante avec une pointe d'humour à une équipe qui se fait des politesse BCBG qui culminent au T4.
On frôle parfois le roman feuilleton un peu pathétique comme par exemple un inoubliable "Reprends-toi , Méta-Baron! accepte de perdre ma sœur! Je suis là, moi…" T4 p54 . Comme cela s'inscrit dans un scénario qui fait défiler les univers et les situations à toute vitesse je n'ai pas eu le loisir de m'attacher à la psychologie des personnages souvent un peu puérile à mon goût. Je n'ai jamais senti une réelle intensité dramatique mettant en danger la petite(?) équipe de sept. Je n'ai d'ailleurs pas compris pourquoi les auteurs se sont encombrés de tellement de personnages qui jouent soit à contre emploi ( le Meta baron) , soit deviennent vite transparents ( Tanatah ).Le paradoxe est qu'en dehors de Difool le personnage le plus déterminant (incal) pour faire avancer l'histoire et vaincre des adversaires tigres de papier est invisible. De plus j'ai trouvé le texte souvent difficilement compréhensible avec une abondance de termes techno -trucs sans réelles significations. Par contre je n'ai pas été repoussé par les incursions mystiques assez légères et qui donne aux auteurs une porte de sortie à un T6 où Difool revient dans son personnage.
Enfin il y a le graphisme de Moebius. J'adore ces couleurs flashy dans un esprit psychédélique. Les univers sont très créatifs avec une belle recherche dans les détails. La narration visuelle est très fluide et vient souvent au secours d'un texte incertain. Toutefois je trouve les personnages trop lisses ce qui renforce le côté fade d'une psychologie superficielle. Ensuite j'ai trouvé certaines cases d'émeutes, de foules assez quelconque pour un tel dessinateur. Enfin si les T5 et 6 innovent dans un découpage moins classique, le rendu des personnages autres que Difool m'a paru plus incertain, loin de la maitrise habituelle de l'auteur.
Une lecture que je ne regrette pas mais qui ne m'a apporté aucune émotion.
Encore une série qui croule sous les applaudissements et qui m'a laissé de marbre. Ce n'est pas du tout mon univers malgré un graphisme qui m'a bien plu. Toutefois je me suis vite lassé de ces prises de vue avec un personnage qui essaye de vous hypnotiser avec ses névroses psy pour vous entrainer dans son monde clos et mortifère. Je trouve au contraire qu'il y a une complaisance malsaine à proposer une observation "drosophilique" des dérives de certaines addictions ( alcool, drogues…) au sein d'une génération Tanguy avec des parents démissionnaires.
C'est techniquement abouti mais le message d'un monde qui in fine tourne en rond dans une sorte d'apitoiement de soi même n'est pas mon truc.
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Chasseur d'Invader - Comment des mosaïques ont changé ma vision du monde
Je ne sais pas si Nicolas Kéramidas a pour but rêvé de convertir son lectorat à cette activité mais pour moi c'est raté. Chacun fait ce qu'il veut de son temps mais j'ai trouvé cela très infantile. La BD part un peu dans tous les sens entre l'historique de son implication, l'historique de ce mouvement, les règles, le classement, et les différentes villes "envahies" ou groupes de "réactivations "participants. Malgré le dessin assez humoristique voire caricatural et un esprit d'autodérision très présent il y a beaucoup de répétitions. De plus je suis resté très en dehors de l'excitation du joueur. Enfin le côté Street Art est sous-exploité, comme un prétexte de moralité. Les mosaïques ne sont pas mises en valeur par ce type de dessin. Pour conclure je finirais par deux remarques perso sur l'innocence de cette activité. Premièrement la pose de ces mosaïques est le plus souvent illégale, d'ailleurs elles sont détruites systématiquement en certains endroits. Ma seconde remarque m'ennuie beaucoup plus. Pour être clair je reprends le texte de la page 139 ( en Slovénie) " Une fois encore, je me dis que sans les flashtours, ça en fait des endroits que je n'aurais jamais connu. Des villes dont j'ignorais jusqu'au nom qui sont devenues des centres d'intérêt sur cette planète." Là je tique sur cette phrase qui représente pour moi comme une invite à un tourisme dévastateur de lieux encore préservés, aux km de voitures (projet de traverser la Croatie 1200km de voiture A/R pour 3SI!), de trains voire d'avions faits uniquement pour flashé parfois deux ou trois SI. Un petit bilan carbone SVP.
La Voleuse de chien en anthropocène
J’avais découvert cet auteur avec Tokyo Blues, qui m’avait un peu laissé sur ma faim. J’ai voulu retenter ma chance avec cet album, fortement intrigué par son titre assez improbable ! Et hélas mes attentes ont été déçues. Les histoires sont hétéroclites, plus ou moins longues, et inégales. Mais globalement décevantes. Certaines sont de simples tranches de vie, sans réelle fin ou chute. Il manque singulièrement un peu d’humour ou je ne sais quoi pour les dynamiser. Car je me suis souvent ennuyé à les lire. Même l’avant dernière histoire (la première partie de « L’attaque du leucochloridium tueur »), qui bifurque parfois vers quelque chose d’un peu horrifique et gore, se dilue dans des longueurs, et manque de punch (alors que je pensais y retrouver ce qui me plait souvent chez Garuo, et parfois chez Ito). A part certains passages de cette dernière histoire donc, ainsi que son titre et le titre du recueil, qui avaient titillé ma curiosité, c’est une lecture qui m’a franchement laissé de côté. Ça ne doit pas être ma came, je ne sais pas. Mais du coup, je ne suis pas sûr de me ruer sur les prochains recueils de Kawakatsu s’il y en a. c’est du Gekiga trop sec pour moi. Quant au dessin, là aussi c’est inégal, et globalement ça ne m’a non plus convaincu.
L'Expédition
Le point de départ est intrigant et plutôt engageant : une expédition de soldats romains se lançant dans une quête impossible d’une sorte d’eldorado africain, sortant du cadre habituel de l’Antiquité romaine pour traverser l’Afrique. De fait, certains passages font penser à certains romans d’aventure de Rider Haggard (comme « Les mines du roi Salomon ») et, pour rester dans la BD, j’ai aussi songé, sur un thème et une période très proches – à la belle série de Merwan et Vivès, Pour l'Empire. Hélas, je dois dire que cette série n’a pas tenu ses promesses – en tout cas a déçu mes attentes. Il y avait pourtant matière à faire quelque chose d’original et solide, sans recours à d’inutiles artifices (je craignais que le fantastique ne gangrène le récit comme souvent dans ce type de production). De l’aventure pure aurait été la bienvenue. Mais rapidement le récit pose des questions sans réponses, et sa crédibilité est entachée. Retrouver à Thèbes une barque (avec un mort et de grandes richesses dedans) ayant dérivé sur des centaines de kilomètres sur le Nil sans avoir chaviré, s’être pris dans un obstacle ou avoir été pillée ? Surtout que l’expédition censée remonter à l’origine de cette richesse s’écarte énormément du Nil (contrairement à ce que montre la carte placée en quatrième de couverture) ? ça m’a quand même perdu. Cette expédition justement : si Marcus Livius – et ponctuellement un ou deux autres membres – sont identifiés, les autres sont difficiles à distinguer (même si c’est un peu plus clair à ce niveau sur la fin). Et surtout leur nombre fluctue quelque peu sans raison ! Ils seraient dix selon le résumé, mais les morts successifs ne permettent pas de savoir combien de soldats avaient suivi Marcus (au moins onze en tout cas) !... Quant à lancer une expédition de conquête à l’autre bout d’un continent avec une dizaine d’hommes… Enfin, j’ai trouvé que l’intérêt baissait au fur et à mesure que l’histoire se développait, et que l’expédition s’enfonçait dans la forêt. Le deuxième tome est vraiment plus faible, avec des longueurs, on ne bouge pas trop des décors boueux de la mine, et les atermoiements des Romains finissent par lasser. Et dans le troisième tome, l’épreuve à laquelle est soumis Marcus s’étire beaucoup trop, occupant presque la moitié de l’album ! Et, plus globalement, le côté aventure épique s’évanouit, au profit d’un récit plus lent, académique et finalement peu captivant (tout ce qui tourne autour de la reine Galliela est trop improbable, de son comportement aux décors – une sorte de cirque romain entouré de décors plutôt maliens, un immense palais, etc.). Enfin, l’abandon probable de la série nous prive de l’explication finale concernant le destin de Marcus et de ses derniers soldats. Une fin proche de celle de « L’homme qui voulut être roi » de Kipling ? Quant au dessin de Frusin, il est plutôt bon au départ, mais je le trouve plus inégal et de moins en moins bon sur les tomes suivants. Un trait très comics moderne, avec une colorisation informatique pas toujours heureuse (souvent trop sombre) et pas forcément à mon goût. Bref, une série qui possédait un potentiel certain, mais qui m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
L'Enragé
J'ai coincé assez vite dans la lecture de ce diptyque. En effet quand le personnage d'Anton sort d'un conseil de discipline en riant pour avoir une sanction dérisoire après avoir frappé un prof ça ne passe pas dans une actualité où une surveillante est poignardée à mort et où de nombreux prof subissent ce genre de traitement. Conscient de sa force en boxe, c'est une circonstance aggravante qui ne justifie aucune mansuétude pour le personnage dès le départ. C'est dire si Anton n'a aucun caractère attachant à mes yeux. L'auteur passe ensuite son récit à caricaturer à outrance le milieu de la boxe. Pourtant le parcours d'Anton est crédible puisqu'il a existé par le passé des champions du monde jeune après une ou deux années de combats pro comme Victor Perez. Toutefois Blaru reste assez superficiel dans son approche car l'obtention d'une licence pro nécessite certaines étapes que l'auteur néglige bien facilement. La boxe n'est pas le foot et ont ne peut pas faire combattre un inconnu amateur dans une réunion pro. A mes yeux cela affaiblit la crédibilité du scénario. Ensuite en faisant gagner si facilement tous les matchs par son poulain Blaru contredit ce qui semble être le modèle choisit pour Anton , Mohamed Ali et son art de l'esquive ( "float like a Butterfly").En effet pour le boxeur de Louisville ce qui grandit n'est pas de gagner tout le temps mais de s'élever encore plus après la chute. Ici rien de tel, un parcours linéaire où l'immense difficulté du métier de boxeur ( entrainement, hygiène, mental) est ensevelie sous une image paillette très caricaturale. Enfin le T2 verse dans un discours convenu et un brin démagogique pour terminer dans un final happy end digne d'une série soap guimauve. Il reste le graphisme brut de fonderie avec un tracé à la hache. Cela correspond bien à la violence de certains passages de la révolte d'Anton ou de ses combats dans le côté "Sting like a bee" mais j'ai trouvé que cela n'allait pas du tout avec la grâce des mouvements d'esquives. Pas du tout ma tasse de thé ni pour le graphisme ni pour le scénario. très bof
The Ambassadors
Ce comics ne fait que confirmer que les scénarios de Mark Millar ne sont pas faits pour moi. "The Ambassadors" est un comics de super-héros qui se veut différent des productions Marvel et DC Comics. La docteure Chung est une scientifique milliardaire coréenne, elle a trouvé la solution pour donner des superpouvoirs à n'importe qui grâce à ses recherches sur le sujet. Il suffit pour cela de choisir le superpouvoir désiré et de le télécharger. Mais pas plus de trois en même temps. Elle passe une annonce à la télévision pour recruter six personnes sur la planète et ainsi créer une équipe qui protégera le monde : the Ambassadors. On va avoir droit à un étudiant indien, une mère célibataire française, une jeune fille brésilienne issue d'un gang des favelas et d'un retraité homosexuel australien. Chaque super-héros aura pour nom son pays d'origine. Tiens, ça me rappelle "la casa de papel". Un chapitre de présentation par personnage, tout en faisant avancer la menace qui plane sur ce groupe. Et qui de mieux que l'ex-mari de Chung pour être le vilain de service. Enfin un dernier chapitre pour le combat final. Rien de bien transcendant, même si l'idée de départ est intéressante, les personnages manquent de charisme et le déroulé prévisible de l'histoire est tiré par les cheveux. C'est mièvre et superficiel. Pour la partie graphique, on va avoir droit aussi à un petit tour du monde avec les nombreuses nationalités présentes : canadienne, française, écossaise et italienne. J'ai particulièrement apprécié le travail de Frank Quitely et d'Olivier Coipel. Un gros bof pour le reste. Si suite il y a, elle se fera sans moi.
L'Ours-Lune
J’aime bien le genre western, et je cherche encore des récits du genre originaux, sortant des sentiers passablement battus. C’est un peu le cas ici, mais ça ne m’a pas convaincu. Les auteurs jouent pas mal la carte du fantastique. Or ce mélange des genres ne m’a que très rarement convaincu, et ça n’est pas ce diptyque qui me fera changer d’avis. Je pense que le récit aurait pu s’en passer, en tout cas aurait n’en jouer qu’avec plus de parcimonie. Les ressorts dramatiques étaient sans doute suffisants pour s’en passer, avec ce fort paumé, oublié de tous, où la discipline a disparu, et qui voit surgir un officier qui se dit rescapé d’un massacre perpétré par les Indiens du coin, et l’arrivée d’un autre officier autoritaire et un peu dingue. Mais bon, le fantastique a pris le pas sur l’aventure pure. Le premier tome plante le décor, et la fin de l’album et tout le suivant se révèlent un pur défouloir, les massacres s’enchaînant, sans que les personnages et l’intrigue ne soient réellement étoffés. Du coup, ça m’a laissé sur ma faim. Ça se laisse lire, certes, mais j’en suis sorti déçu, d’autant plus que la fin m’est apparue un peu bâclée : en même temps, comment finir correctement une histoire aussi peu creusée et crédible ?
Wollodrïn
J'ai été littéralement transporté par les premiers tomes, je ne pouvais plus m'arrêter mais la suite prend une orientation particulière pour un final ok, mais je ne peux expliquer pourquoi sans spoiler. J'ai lu la série d'une traite, je suis au final déçu par son manque d'homogénéité.
La Harde
Je découvre cet auteur avec cet album. Le moins que l’on puisse dire est qu’il nous propose ici quelque chose de très original. Graphiquement déjà. En effet, une seule couleur est utilisée, une sorte de rose virant sur le violet, Marijpol jouant juste sur les nuances de ce violet. Concernant le dessin, il n’est pas exempt de défauts, et il est assez minimaliste : peu de décors, peu de détails. Plus que l’histoire elle-même, c’est ce dessin qui m’a empêché d’entrer facilement dans le récit. Je n’en suis pas vraiment fan. Mais il reste lisible. Car l’intrigue elle-même sort elle aussi des sentiers battus. Les personnages sont en effet surprenants – tant physiquement qu’au niveau de leur personnalité. Une intrigue à laquelle j’ai eu du mal à accrocher. Ça se lit vite malgré l’importante pagination (il y a peu de texte), mais certains passages m’ont ennuyé (le culturisme – passion d’une des héroïnes – n’est franchement pas ma tasse de thé), et la narration franchement décousue m’a un peu perturbé. Et le fait que le dessin ne me plaise pas outre mesure a aussi joué pour me laisser de côté. Reste que certaines thématiques ne manquent pas d'intérêt : le questionnement autour du culte du corps, le rejet de l’uniformisation de l’apparence, et, plus généralement, une vision optimiste et positive d’une certaine forme d’humanité (même si l’auteur brouille les pistes, avec un personnage à la jambe et au bras de serpent). Un album à réserver à des lecteurs curieux, qui peux trouver son lectorat, mais dans lequel j’ai eu du mal à entrer.
L'Incal
L'incal est un monument de la BD qui m'a laissé bien dubitatif en de nombreux endroits. Je suis pourtant bien rentré dans la série avec ce personnage de John Difool alias John alias JDF alias Johnny au fil des épisodes et des situations. J'insiste sur ce point car j'ai trouvé le personnage de plus en plus banal au fur et à mesure qu'il passe du rang de anti héros à celui de BG , héros géniteur. Le scénario passe d'une ambiance intrigante avec une pointe d'humour à une équipe qui se fait des politesse BCBG qui culminent au T4. On frôle parfois le roman feuilleton un peu pathétique comme par exemple un inoubliable "Reprends-toi , Méta-Baron! accepte de perdre ma sœur! Je suis là, moi…" T4 p54 . Comme cela s'inscrit dans un scénario qui fait défiler les univers et les situations à toute vitesse je n'ai pas eu le loisir de m'attacher à la psychologie des personnages souvent un peu puérile à mon goût. Je n'ai jamais senti une réelle intensité dramatique mettant en danger la petite(?) équipe de sept. Je n'ai d'ailleurs pas compris pourquoi les auteurs se sont encombrés de tellement de personnages qui jouent soit à contre emploi ( le Meta baron) , soit deviennent vite transparents ( Tanatah ).Le paradoxe est qu'en dehors de Difool le personnage le plus déterminant (incal) pour faire avancer l'histoire et vaincre des adversaires tigres de papier est invisible. De plus j'ai trouvé le texte souvent difficilement compréhensible avec une abondance de termes techno -trucs sans réelles significations. Par contre je n'ai pas été repoussé par les incursions mystiques assez légères et qui donne aux auteurs une porte de sortie à un T6 où Difool revient dans son personnage. Enfin il y a le graphisme de Moebius. J'adore ces couleurs flashy dans un esprit psychédélique. Les univers sont très créatifs avec une belle recherche dans les détails. La narration visuelle est très fluide et vient souvent au secours d'un texte incertain. Toutefois je trouve les personnages trop lisses ce qui renforce le côté fade d'une psychologie superficielle. Ensuite j'ai trouvé certaines cases d'émeutes, de foules assez quelconque pour un tel dessinateur. Enfin si les T5 et 6 innovent dans un découpage moins classique, le rendu des personnages autres que Difool m'a paru plus incertain, loin de la maitrise habituelle de l'auteur. Une lecture que je ne regrette pas mais qui ne m'a apporté aucune émotion.
Le Roi des Mouches
Encore une série qui croule sous les applaudissements et qui m'a laissé de marbre. Ce n'est pas du tout mon univers malgré un graphisme qui m'a bien plu. Toutefois je me suis vite lassé de ces prises de vue avec un personnage qui essaye de vous hypnotiser avec ses névroses psy pour vous entrainer dans son monde clos et mortifère. Je trouve au contraire qu'il y a une complaisance malsaine à proposer une observation "drosophilique" des dérives de certaines addictions ( alcool, drogues…) au sein d'une génération Tanguy avec des parents démissionnaires. C'est techniquement abouti mais le message d'un monde qui in fine tourne en rond dans une sorte d'apitoiement de soi même n'est pas mon truc.