Plus de 300 pages un peu laborieuses où Luke Healy se met en scène. Je n'ai pas lu ses ouvrages précédents. Quelle est la part de vérité là-dedans, autobiographie ou autofiction ?
Le dessin est clinique, froid et avec une palette de couleurs réduite.
Plusieurs histoires se suivent. On y voit notamment Luke assister au mariage de son frère jumeau qui prend comme témoin un de ses amis et pas lui son propre frère, jumeau de surcroît. Il se compare donc à cet autre homme "mieux que lui", se lamente sur tant d'injustice et sur beaucoup d'autres choses dont sa relation avec sa mère ou encore l'état du monde. Il vit quelques histoires homos, il est aussi auteur et ne trouve pas l'inspiration. Un ton de chouineur dépressif qui finit par lasser.
Je me retrouve assez bien dans l’avis de gruizzli, même si certaines des références me touchent davantage.
Car, en effet, le dessin est plein de qualités esthétiques, mais le plaisir de lecture a souffert du fait que j’ai moi aussi dû faire des efforts pour reconnaitre certains personnages, j’ai dû faire quelques retours en arrière pour vérification, ce qui au bout d’un moment m’a un peu saoulé.
Pour le reste, si les références (poètes romantiques anglais et fantastique à la H. G. Wells) sont intéressantes, je n’ai pas vraiment accroché à l’intrigue.
Le mélange de personnages historiques réels et de personnages littéraires ou cinématographiques passe plutôt bien, et cela pouvait donner quelque chose de captivant. Mais la construction de l’intrigue où chaque album « remonte le temps », se situe quelques dizaines d’années avant le précédent, m’est apparu ici artificielle. Comme l’ont été certaines facilités scénaristiques (surtout dans le premier tome, qui m’a fait penser à un épisode de la série « L’île fantastique » : c’est moins niaiseux ici certes, mais la façon de rassembler les « proies » et la chasse manquent trop de crédibilité).
En fait, la cohabitation, entre du fantastique poétique, du fantastique plus « dur », un peu de thriller n’a pas fonctionné avec moi.
C’est sans doute affaire de goût, car nombreux sont ceux qui semble-t-il ont apprécié ce triptyque. Mais le dessin et l’intrigue, malgré leurs qualités intrinsèques, m’ont clairement laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Je rejoins l'avis de Mac Arthur.
Il a quelques qualités dans cet one-shot, comme le dessin qui est très bon, la narration est fluide (au moins j'ai pu lire l'album au complet sans trop de problème) et il y a quelques scènes pas trop mal au début, mais très vite le scénario devient monotone. C'est peut-être pour montrer le sentiment que les londoniens avaient durant les bombardements pendant la seconde guerre mondiale, il fallait toujours aller se cacher, on ne sait pas quand ça va finir et pour ne pas s'ennuyer on utilise notre imagination pour raconter des contes ! Sauf que lorsque je lis une œuvre de fiction c'est pas pour finir par autant m'ennuyer que les personnages.
Il faut dire que le conte que le vieil homme raconte à la petite fille n'est pas très palpitant. Quant à ce qui se passe dans le monde réel, comme je l'ai déjà écrit, il y a quelques bonnes scènes, mais c'est noyé dans de la répétition et un scénario inutilement étiré. On aurait pu balancer la moitié de l'album et ça aurait été mieux pour le scénario. Il y a aussi le fait qu'à plusieurs reprises, l'auteur veut toucher les lecteurs et cela n'a pas marché sur moi. Ça manque de subtilité et je déteste ça, j'ai l'impression qu'on veut me forcer à pleurer et ça provoque toujours l'effet inverse sur moi.
Un manga qui avait attiré mon attention à cause de sa couverture et parce qu'après l'avoir rapidement feuilleté, son contenu m'a semblé bien différent des mangas standards grand public. Le fait que ça soit un one-shot et pas une série fleuve a aussi joué.
Ben après lecture, je suis déçu et heureusement que ça ne dure pas des dizaines de tomes ! L'histoire est tellement décousue qu'au début j'ai cru que c'était un recueil d'histoires courtes portant sur le même thème ! Je n'ai pas trop aimé le message qui ressortait de l'album. Je le trouve non seulement naïf (on dirait que ça a été fait par quelqu'un qui n'est jamais sorti de la ville), mais aussi limite dangereux. Il reste le dessin qui est pas mal. Il y a de belles cases, mais ce n'est pas assez pour rendre un récit intéressant.
Cette collection manga qui reprend les classiques à destination de la jeunesse ne pouvait pas passer outre l'œuvre de Lewis Carroll.
Je ne connais Alice que par sa version Disney qui m'avait beaucoup plu. Comme souvent la version de la collection suit fidèlement le déroulé de l'œuvre originale en étant plus complète que la version animé. A mes yeux le souci est que la version de Junko Tamura est à la fois trop proche et trop éloignée de la version du film. En effet par sa couleur, sa musique et son rythme la version Disney renforce parfaitement les univers mi loufoque mi absurde que rencontre Alice. Ici cet univers N&B fade pas assez porté sur la critique de la société victorienne pour accrocher un lectorat adulte et pas assez poétique pour un lectorat enfant. Cela donne une lecture peu fluide portée par un graphisme minimaliste pour les ambiances et les décors. C'est trop peu pour une telle œuvre
Une lecture décevante qui ne remplace pas le Disney.
Outlaws est un spin-off de la série Orbital de Sylvain Runberg et Serge Pellé. Cette dernière suivait les agents Caleb et Mézoké dans leurs aventures spatiales au service de l'autorité galactique et au-delà. Outlaws, pour sa part, va suivre l'histoire de Kristina, la soeur de Caleb, entre le moment où on l'aperçoit brièvement dans l'introduction du premier tome d'Orbital jusqu'à leurs retrouvailles dans le tome 6. Et là où son frère se rangeait initialement du côté de l'ordre établi, Kristina, elle, se retrouve plus ou moins contrainte de suivre la voie de l'illégalité, formant son propre gang pour affronter les maffias extraterrestres.
Outlaws laisse sur une impression mitigée.
Les amateurs d'Orbital seront heureux de voir cet univers approfondi avec une facette différente des aventures de Caleb. On s'y retrouve, avec le même univers space opera, les mêmes races aliens, les mêmes technologies. Et si le dessin d'Eric Chabbert apparait ici moins fin que celui de Serge Pellé, son trait est similaire et ses couleurs quasiment identiques, ce qui est une vraie qualité.
Mais pour ce qui est du premier tome de cette nouvelle série, son scénario n'est pas passionnant. Il s'avère convenu, reposant sur une trame stéréotypée de pauvres gars dominés et rackettés par une maffia sans scrupule jusqu'à ce que l'héroïne donne un coup de pied dans la fourmilière pour s'évader et parvenir à tracer son propre chemin, chemin qu'on ne verra que dans les tomes suivants. Cette fameuse Kristina n'est en outre pas très attachante, transportant avec elle sa colère permanente et attirant malgré tout on ne sait comment la sympathie de tels ou tels alliés sans qui elle ne semblerait pas pouvoir survivre bien longtemps tant elle parait instinctive et égocentrée.
Le second tome laisse la même impression, poursuivant sur une intrigue convenue, rythmée par des péripéties sans relief et des affrontements de gangs. L’héroïne et ses deux compagnons s’en tirent essentiellement par des fuites ou des combines maladroites, ce qui rend l’ensemble prévisible. Des scènes trop téléphonées, un rythme poussif, une mise en scène pesante alourdie par des dialogues creux de personnages secondaires dispensables, et une héroïne qui reste difficile à apprécier, aboutissent à une lecture fade et peu enthousiasmante.
C'est le plaisir de retrouver l'univers d'Orbital qui motive avant tout la lecture de cette série mais pour le moment, elle ne me convainc pas.
Issue d'une époque où je ne lisais plus le magazine Spirou, j'ai manqué la petite heure de gloire de cette série. J'en avais lu des gags disséminés ici et là mais ce n'est que maintenant que j'ai pu en lire des albums entier.
L’idée de départ, suivre la vie d’une rédaction à travers son rédac’chef, est amusante et rappelle l'esprit volontiers agitateur et caustique des Hauts de page de Yann et Conrad (ainsi que l'album Spirou Dream Team de Yann encore sorti des années plus tard) mais avec un ton plus enfantin et léger.
Le dessin de Bercovici, bien que parfois caricatural et simplifié, rend correctement les expressions des personnages et s’accorde globalement à l’humour de la série. Mais son style graphique manque de finesse et n'a jamais su me séduire. Je l'associe trop facilement à du gros humour qui tâche.
Et le fait est que si certains gags fonctionnent, surtout ceux où le personnage principal se montre épouvantable avec ses employés, la série est en demi-teinte et surtout s'essouffle trop vite au long d'albums entiers. L’humour repose presque exclusivement sur les défauts du Boss, ce qui devient rapidement répétitif et pesant. Cela manque de subtilité et de variété.
Alors éventuellement à lire par petites doses, un gag par-ci par-là, notamment si vous avez une certaine nostalgie de l'époque Spirou de la fin des années 90 début 2000 (nostalgie que je n'ai pas), cela peut fonctionner comme lecture légère et ponctuelle, mais globalement ce n'est pas une série qui m'a convaincu ni fait rire.
Note : 2,5/5
Avec Grand petit homme, Zanzim signe son premier album en solo après sa collaboration fructueuse avec Hubert sur Peau d'Homme. C'est un conte moderne mêlant fantastique et une touche de chronique sociale. Il met en scène Stanislas Rétif, petit vendeur de chaussures timide et complexé, dont le destin bascule lorsqu'il est réduit à la taille d'un marmouset par le cuir magique d'une bottine.
Le dessin, simple mais coloré et agréable, n'est pas le point faible de l'album. C'est plutôt le scénario qui laisse mitigé. J'apprécie les contes modernes où le fantastique s'introduit dans le quotidien, et l'idée d'un homme soudain rétréci aurait pu être amusante. Je craignais un récit moralisateur sur le droit des femmes au plaisir ou la revanche sur la société patriarcale, mais cet aspect apparaît finalement peu. Pourtant, le ton hésite entre fantaisie légère et pathos forcé. La dimension voyeuriste du personnage principal, ainsi que son fétichisme pour les pieds et chaussures, ne le rendent pas attachant. L’intrigue enchaîne péripéties et changements de protagonistes autour de lui, mais rien de concret ne se met vraiment en place. Ce n'est jamais vraiment drôle et le récit ne dégage pas de message particulier. De plus, le dénouement, qui bascule encore plus dans le fantastique, est maladroit et abrupt, laissant une impression d'inachevé.
L'album séduit un peu par son atmosphère rétro et son côté conte fantastique sur fond social, mais sur le fond, il reste mitigé, voire inabouti, et m'a laissé perplexe.
Pour le moment c'est l'album qui m'a le moins convaincu de la part de Pierre Henri Gomont. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à cette anecdote revisitée de façon assez fantaisiste du vol du cerveau de Einstein par le docteur Harvey. Il faut accepter le parti pris de l'auteur de malmener les faits réels pour en faire un récit fictionnel qui tient la route : histoire sentimentale, contraction du temps, non vieillissement des héros -Einstein oblige- poursuite d'agents du FBI idiots et surtout papy Einstein ressuscité en antiflic dérisoire. Malgré un graphisme toujours aussi séduisant et tonique je n'ai pas du tout accroché à ce maelstrom un peu fouillis dont on se demande où cela nous conduit. Pensée éthique ou philosophique, récit humoristique? je dois avouer que je me suis surtout ennuyé dans des séquences que j'ai trouvé bien longues et fades.
Même le discours final plein d'humilité de l'auteur n'a pas pu me faire sortir de ma torpeur.
Une occasion manquée qui ne retire rien à mon affection pour le travail de cet auteur.
Déception.
Je pensais prendre du plaisir en retrouvant le soldat Oskar après le très bon Le Chevalier du crépuscule.
Mais ce ne fût pas le cas, la cause à un scénario tarabiscoté. Je n'ai ni compris le pourquoi de cette mission, ni la présence d'Oskar dans ladite mission (il ne sert que de faire valoir) même si une explication vient en fin d'album (le mal était fait). À cela, il faut ajouter un humour bancal et une narration chaotique avec des facilités scénaristiques.
Dommage, un univers intéressant qui aurait mérité un meilleur développement.
Par contre je suis toujours sous le charme de ce dessin rétro, figé et à la mise en scène réussie. Pour une fois les doubles pages ne sont pas rognées pas la reliure.
La représentation de ces différents mondes parcourus, les vaisseaux spatiaux et autres types d'engins valent le déplacement.
Je note sévère, je m'attendais à beaucoup mieux après Le Chevalier du crépuscule.
2,5 (merci au dessin).
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Estime de soi et fin du monde
Plus de 300 pages un peu laborieuses où Luke Healy se met en scène. Je n'ai pas lu ses ouvrages précédents. Quelle est la part de vérité là-dedans, autobiographie ou autofiction ? Le dessin est clinique, froid et avec une palette de couleurs réduite. Plusieurs histoires se suivent. On y voit notamment Luke assister au mariage de son frère jumeau qui prend comme témoin un de ses amis et pas lui son propre frère, jumeau de surcroît. Il se compare donc à cet autre homme "mieux que lui", se lamente sur tant d'injustice et sur beaucoup d'autres choses dont sa relation avec sa mère ou encore l'état du monde. Il vit quelques histoires homos, il est aussi auteur et ne trouve pas l'inspiration. Un ton de chouineur dépressif qui finit par lasser.
Maudit sois-tu
Je me retrouve assez bien dans l’avis de gruizzli, même si certaines des références me touchent davantage. Car, en effet, le dessin est plein de qualités esthétiques, mais le plaisir de lecture a souffert du fait que j’ai moi aussi dû faire des efforts pour reconnaitre certains personnages, j’ai dû faire quelques retours en arrière pour vérification, ce qui au bout d’un moment m’a un peu saoulé. Pour le reste, si les références (poètes romantiques anglais et fantastique à la H. G. Wells) sont intéressantes, je n’ai pas vraiment accroché à l’intrigue. Le mélange de personnages historiques réels et de personnages littéraires ou cinématographiques passe plutôt bien, et cela pouvait donner quelque chose de captivant. Mais la construction de l’intrigue où chaque album « remonte le temps », se situe quelques dizaines d’années avant le précédent, m’est apparu ici artificielle. Comme l’ont été certaines facilités scénaristiques (surtout dans le premier tome, qui m’a fait penser à un épisode de la série « L’île fantastique » : c’est moins niaiseux ici certes, mais la façon de rassembler les « proies » et la chasse manquent trop de crédibilité). En fait, la cohabitation, entre du fantastique poétique, du fantastique plus « dur », un peu de thriller n’a pas fonctionné avec moi. C’est sans doute affaire de goût, car nombreux sont ceux qui semble-t-il ont apprécié ce triptyque. Mais le dessin et l’intrigue, malgré leurs qualités intrinsèques, m’ont clairement laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Le Partage des Mondes
Je rejoins l'avis de Mac Arthur. Il a quelques qualités dans cet one-shot, comme le dessin qui est très bon, la narration est fluide (au moins j'ai pu lire l'album au complet sans trop de problème) et il y a quelques scènes pas trop mal au début, mais très vite le scénario devient monotone. C'est peut-être pour montrer le sentiment que les londoniens avaient durant les bombardements pendant la seconde guerre mondiale, il fallait toujours aller se cacher, on ne sait pas quand ça va finir et pour ne pas s'ennuyer on utilise notre imagination pour raconter des contes ! Sauf que lorsque je lis une œuvre de fiction c'est pas pour finir par autant m'ennuyer que les personnages. Il faut dire que le conte que le vieil homme raconte à la petite fille n'est pas très palpitant. Quant à ce qui se passe dans le monde réel, comme je l'ai déjà écrit, il y a quelques bonnes scènes, mais c'est noyé dans de la répétition et un scénario inutilement étiré. On aurait pu balancer la moitié de l'album et ça aurait été mieux pour le scénario. Il y a aussi le fait qu'à plusieurs reprises, l'auteur veut toucher les lecteurs et cela n'a pas marché sur moi. Ça manque de subtilité et je déteste ça, j'ai l'impression qu'on veut me forcer à pleurer et ça provoque toujours l'effet inverse sur moi.
Hen Kai Pan
Un manga qui avait attiré mon attention à cause de sa couverture et parce qu'après l'avoir rapidement feuilleté, son contenu m'a semblé bien différent des mangas standards grand public. Le fait que ça soit un one-shot et pas une série fleuve a aussi joué. Ben après lecture, je suis déçu et heureusement que ça ne dure pas des dizaines de tomes ! L'histoire est tellement décousue qu'au début j'ai cru que c'était un recueil d'histoires courtes portant sur le même thème ! Je n'ai pas trop aimé le message qui ressortait de l'album. Je le trouve non seulement naïf (on dirait que ça a été fait par quelqu'un qui n'est jamais sorti de la ville), mais aussi limite dangereux. Il reste le dessin qui est pas mal. Il y a de belles cases, mais ce n'est pas assez pour rendre un récit intéressant.
Alice au Pays des Merveilles (Nobi nobi)
Cette collection manga qui reprend les classiques à destination de la jeunesse ne pouvait pas passer outre l'œuvre de Lewis Carroll. Je ne connais Alice que par sa version Disney qui m'avait beaucoup plu. Comme souvent la version de la collection suit fidèlement le déroulé de l'œuvre originale en étant plus complète que la version animé. A mes yeux le souci est que la version de Junko Tamura est à la fois trop proche et trop éloignée de la version du film. En effet par sa couleur, sa musique et son rythme la version Disney renforce parfaitement les univers mi loufoque mi absurde que rencontre Alice. Ici cet univers N&B fade pas assez porté sur la critique de la société victorienne pour accrocher un lectorat adulte et pas assez poétique pour un lectorat enfant. Cela donne une lecture peu fluide portée par un graphisme minimaliste pour les ambiances et les décors. C'est trop peu pour une telle œuvre Une lecture décevante qui ne remplace pas le Disney.
Outlaws
Outlaws est un spin-off de la série Orbital de Sylvain Runberg et Serge Pellé. Cette dernière suivait les agents Caleb et Mézoké dans leurs aventures spatiales au service de l'autorité galactique et au-delà. Outlaws, pour sa part, va suivre l'histoire de Kristina, la soeur de Caleb, entre le moment où on l'aperçoit brièvement dans l'introduction du premier tome d'Orbital jusqu'à leurs retrouvailles dans le tome 6. Et là où son frère se rangeait initialement du côté de l'ordre établi, Kristina, elle, se retrouve plus ou moins contrainte de suivre la voie de l'illégalité, formant son propre gang pour affronter les maffias extraterrestres. Outlaws laisse sur une impression mitigée. Les amateurs d'Orbital seront heureux de voir cet univers approfondi avec une facette différente des aventures de Caleb. On s'y retrouve, avec le même univers space opera, les mêmes races aliens, les mêmes technologies. Et si le dessin d'Eric Chabbert apparait ici moins fin que celui de Serge Pellé, son trait est similaire et ses couleurs quasiment identiques, ce qui est une vraie qualité. Mais pour ce qui est du premier tome de cette nouvelle série, son scénario n'est pas passionnant. Il s'avère convenu, reposant sur une trame stéréotypée de pauvres gars dominés et rackettés par une maffia sans scrupule jusqu'à ce que l'héroïne donne un coup de pied dans la fourmilière pour s'évader et parvenir à tracer son propre chemin, chemin qu'on ne verra que dans les tomes suivants. Cette fameuse Kristina n'est en outre pas très attachante, transportant avec elle sa colère permanente et attirant malgré tout on ne sait comment la sympathie de tels ou tels alliés sans qui elle ne semblerait pas pouvoir survivre bien longtemps tant elle parait instinctive et égocentrée. Le second tome laisse la même impression, poursuivant sur une intrigue convenue, rythmée par des péripéties sans relief et des affrontements de gangs. L’héroïne et ses deux compagnons s’en tirent essentiellement par des fuites ou des combines maladroites, ce qui rend l’ensemble prévisible. Des scènes trop téléphonées, un rythme poussif, une mise en scène pesante alourdie par des dialogues creux de personnages secondaires dispensables, et une héroïne qui reste difficile à apprécier, aboutissent à une lecture fade et peu enthousiasmante. C'est le plaisir de retrouver l'univers d'Orbital qui motive avant tout la lecture de cette série mais pour le moment, elle ne me convainc pas.
Le Boss
Issue d'une époque où je ne lisais plus le magazine Spirou, j'ai manqué la petite heure de gloire de cette série. J'en avais lu des gags disséminés ici et là mais ce n'est que maintenant que j'ai pu en lire des albums entier. L’idée de départ, suivre la vie d’une rédaction à travers son rédac’chef, est amusante et rappelle l'esprit volontiers agitateur et caustique des Hauts de page de Yann et Conrad (ainsi que l'album Spirou Dream Team de Yann encore sorti des années plus tard) mais avec un ton plus enfantin et léger. Le dessin de Bercovici, bien que parfois caricatural et simplifié, rend correctement les expressions des personnages et s’accorde globalement à l’humour de la série. Mais son style graphique manque de finesse et n'a jamais su me séduire. Je l'associe trop facilement à du gros humour qui tâche. Et le fait est que si certains gags fonctionnent, surtout ceux où le personnage principal se montre épouvantable avec ses employés, la série est en demi-teinte et surtout s'essouffle trop vite au long d'albums entiers. L’humour repose presque exclusivement sur les défauts du Boss, ce qui devient rapidement répétitif et pesant. Cela manque de subtilité et de variété. Alors éventuellement à lire par petites doses, un gag par-ci par-là, notamment si vous avez une certaine nostalgie de l'époque Spirou de la fin des années 90 début 2000 (nostalgie que je n'ai pas), cela peut fonctionner comme lecture légère et ponctuelle, mais globalement ce n'est pas une série qui m'a convaincu ni fait rire. Note : 2,5/5
Grand petit homme
Avec Grand petit homme, Zanzim signe son premier album en solo après sa collaboration fructueuse avec Hubert sur Peau d'Homme. C'est un conte moderne mêlant fantastique et une touche de chronique sociale. Il met en scène Stanislas Rétif, petit vendeur de chaussures timide et complexé, dont le destin bascule lorsqu'il est réduit à la taille d'un marmouset par le cuir magique d'une bottine. Le dessin, simple mais coloré et agréable, n'est pas le point faible de l'album. C'est plutôt le scénario qui laisse mitigé. J'apprécie les contes modernes où le fantastique s'introduit dans le quotidien, et l'idée d'un homme soudain rétréci aurait pu être amusante. Je craignais un récit moralisateur sur le droit des femmes au plaisir ou la revanche sur la société patriarcale, mais cet aspect apparaît finalement peu. Pourtant, le ton hésite entre fantaisie légère et pathos forcé. La dimension voyeuriste du personnage principal, ainsi que son fétichisme pour les pieds et chaussures, ne le rendent pas attachant. L’intrigue enchaîne péripéties et changements de protagonistes autour de lui, mais rien de concret ne se met vraiment en place. Ce n'est jamais vraiment drôle et le récit ne dégage pas de message particulier. De plus, le dénouement, qui bascule encore plus dans le fantastique, est maladroit et abrupt, laissant une impression d'inachevé. L'album séduit un peu par son atmosphère rétro et son côté conte fantastique sur fond social, mais sur le fond, il reste mitigé, voire inabouti, et m'a laissé perplexe.
La Fuite du cerveau
Pour le moment c'est l'album qui m'a le moins convaincu de la part de Pierre Henri Gomont. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à cette anecdote revisitée de façon assez fantaisiste du vol du cerveau de Einstein par le docteur Harvey. Il faut accepter le parti pris de l'auteur de malmener les faits réels pour en faire un récit fictionnel qui tient la route : histoire sentimentale, contraction du temps, non vieillissement des héros -Einstein oblige- poursuite d'agents du FBI idiots et surtout papy Einstein ressuscité en antiflic dérisoire. Malgré un graphisme toujours aussi séduisant et tonique je n'ai pas du tout accroché à ce maelstrom un peu fouillis dont on se demande où cela nous conduit. Pensée éthique ou philosophique, récit humoristique? je dois avouer que je me suis surtout ennuyé dans des séquences que j'ai trouvé bien longues et fades. Même le discours final plein d'humilité de l'auteur n'a pas pu me faire sortir de ma torpeur. Une occasion manquée qui ne retire rien à mon affection pour le travail de cet auteur.
Fantômes de Zalsunda
Déception. Je pensais prendre du plaisir en retrouvant le soldat Oskar après le très bon Le Chevalier du crépuscule. Mais ce ne fût pas le cas, la cause à un scénario tarabiscoté. Je n'ai ni compris le pourquoi de cette mission, ni la présence d'Oskar dans ladite mission (il ne sert que de faire valoir) même si une explication vient en fin d'album (le mal était fait). À cela, il faut ajouter un humour bancal et une narration chaotique avec des facilités scénaristiques. Dommage, un univers intéressant qui aurait mérité un meilleur développement. Par contre je suis toujours sous le charme de ce dessin rétro, figé et à la mise en scène réussie. Pour une fois les doubles pages ne sont pas rognées pas la reliure. La représentation de ces différents mondes parcourus, les vaisseaux spatiaux et autres types d'engins valent le déplacement. Je note sévère, je m'attendais à beaucoup mieux après Le Chevalier du crépuscule. 2,5 (merci au dessin).