Voilà qui confirme que Pratt est bien meilleur en noir et blanc qu'en couleur, voilà surtout qui manque de profondeur. Qu'est le "héros" face à Corto ? Rien, tant qu'aux autres, n'en parlons pas. Amusant, c'est quand il fait dans la couleur que la subtilité, que la diversité échappe à Pratt. Les personnages sont tous tellement unidimensionnels que peu importe ce qu'ils peuvent devenir au lecteur, ils ne font pas réels. Les images ne sont pas aussi bien dessinées qu'avec Corto, et le rêve a déserté les pages du livre. L'auteur dédaigne de traiter la rivière et les arbres comme ils le méritent, qu'il retourne donc à la mer et au désert, tellement réussi avec Corto. Quelle déception que cette œuvre !
Moi qui avait été plus qu'agréablement surpris par le premier album qu'avaient réalisé nos deux mêmes autrices, j'avoue m'être passablement ennuyé avec leur deuxième production.
C'est tout d'abord les émotions qu'elles avaient admirablement réussi à faire passer dans Les Fleurs aussi ont une saison qui m'avait touché. Cette façon d'amener, de parler et de traverser 3 deuils successifs m'avait impressionné. Que ce soit par la narration ou le dessin, tout sonnait juste et touchait au coeur. Cette fois, ce récit sur les relations amoureuses et la parentalité de ce couple, Camille et Sébastien, m'a paru bien fade et quelconque en comparaison. Même le dessin de Cécile Poree que j'avais énormément apprécié, m'est apparu moins efficace.
Bref, on est loin de leur premier album qui sonnait si juste et j'ai pris sur moi pour finir ma lecture.
Odr est un récit d’aventure qui s’inscrit dans l’univers des viking. Le personnage central est un berserker marqué par un drame passé. Suite à sa rencontre avec une jeune fille du village voisin, il va quitter sa solitude et renouer avec son passé de guerrier implacable.
J’avoue ne pas avoir été spécialement subjugué par ce premier tome, plutôt prévisible dans ses développements et assez mal servi par un dessin qui, s’il est d’une très grande qualité technique, n’en demeure pas moins trop souvent difficile à lire. Trop sombre, avec des cadrages pas toujours faciles à déchiffrer, ce dessin aura plus souvent été pour moi une source de souci que d’émerveillement. Pourtant régulièrement une case démontre tout le savoir-faire du dessinateur… mais cette maitrise technique se heurte à un sérieux problème de lisibilité.
Au niveau du scénario, ce n’est certainement pas déplaisant à suivre, mais sans grosse surprise selon moi. A elles seules, les révélations sur le passé du berserker ne suffisent pas à me tenir en haleine, et les autres péripéties sont jusqu’à présent ( ?) trop prévisibles pour m’enthousiasmer.
Une petite déception, pour ma part.
Glory Owl n'est clairement pas pour moi. Malgré la variété des thèmes, des situations et des gags, je ne me suis presque jamais amusé. L'humour scato ne me fait pas rire, l'humour trash ou volontairement incorrect m'indiffère, et même l'absurde, qui aurait pu me séduire, ne m'a surpris que dans de très rares strips. Dans l'ensemble, je suis resté hermétique.
Ce n'est pas la méchanceté ou la provocation qui me dérangent, mais le fait que je ne trouve tout simplement pas cela drôle. Les mêmes mécaniques comiques reviennent souvent, deviennent prévisibles, et la recherche de transgression remplace trop fréquemment la construction du gag. J'ai rapidement eu l'impression de relire la même chose sous différentes formes.
La diversité des dessinateurs et des styles (dont une parodie de gazette du 19e siècle dans le troisième tome) ne m'a pas davantage convaincu. Je n'ai pas accroché au trait, ni à la mise en scène, et aucun style graphique ne m'a véritablement séduit.
En lisant d'autres avis, je comprends que certains voient dans la série une BD punk, libre et volontairement bête et méchante. Pour ma part, je l'ai trouvée plate : elle ne m'a ni choqué, ni outré, juste pas amusé. Plusieurs gags m'ont même laissé perplexe, sans que je saisisse où se trouvait l'intention humoristique.
Malgré son énergie et sa liberté de ton, je suis complètement passé à côté. Je retiens surtout un humour qui ne m'a presque jamais fait sourire et une partie graphique à laquelle je n'ai pas du tout adhéré.
J'ai vraiment été impressionné par le talent de cette auteure de 20 ans en lisant l'aventure de sa Billie. C'est donc avec avidité et curiosité que je me suis lancé à l'assaut de ce titre énigmatique. Oups, je me suis vite retrouvé très loin de ma zone de confort psychologique. En effet si la thématique de la solitude ne me dérange pas, ce n'est pas du tout le cas avec les thématiques de la dépression ou du suicide qui me mettent mal à l'aise. C'est ce sentiment d'être en dehors du coup que j'ai eu avec l'autographie d'une Zoe d'à peine 23 ans, déjà consacrée internationalement grâce à sa Billie. Je n'ai pratiquement pas eu prise sur ce flux de paroles souvent larmoyantes au sein d'une construction graphique complexe.
Toutefois j'apprécie la modernité du graphisme toujours aussi souple et expressif. Le mélange des genres, le découpage ou la construction narrative m'ont rendu la lecture difficile.
Une lecture qui m'a désorienté même si elle fait mieux comprendre Billie. Un talent créatif hors norme mais une vraie interrogation pour le futur.
Toutefois, ici ce n'est pas ce n'est pas mon truc
Pas mieux que Ro avec cette version de Mace Windu sous Disney.
J’ai lu les 2 tomes sortis et franchement je ne vous conseille pas cette lecture. Le résultat n’est pas honteux mais l’ennui est présent tout du long. Précisons également que si j’aime beaucoup l’univers, ce personnage ne m’attire en rien, je l’ai toujours trouvé plat et transparent (film et comics). La qualité graphique est assez moyenne mais perso, ceux sont vraiment les récits qui n’emportent pas.
Pour le 1er tome, je vous renvoie à l’avis ci-dessous, ça se passe durant la guerre des clones, il y a de bonnes idées mais c’est raconté platement et surtout le volte face d’un jedi ne fonctionne pas. Pas d’intérêt donc.
Le 2eme tome n’est guère mieux. Temporellement on se situe bien avant l’épisode 2 (voir 1), notre héros n’a pas encore sa place au conseil, nous le suivrons en mission sur une lointaine planète. Une aventure lambda (genre gendarme de l’espace) et soporifique.
Ça me confirme juste la catégorie dans laquelle je rangeais le personnage, à savoir : chiant, un bon boy-scout avec de la discipline.
Bref passez votre chemin, il n’y a pas grand chose à saisir même pour les gros fans. Mon seul petit amusement a été de découvrir, lors d’un flash-back, le maître de notre héros et de le voir avec des cheveux (bah oui faut bien la natte de padawan ;).
Je suis embêté pour noter cette BD ... C'est typiquement le genre de BD que je m'attends à voir dans un CDI à côté de celle expliquant la JAPD et une autre sur l'engagement citoyen. C'est très plat, très fade et très bienveillant. Ce qui est dommage, avec une sympathique idée de faire une BD également facile à lire aux dyslexiques.
Pour expliquer brièvement, la BD part d'un bon sentiment : expliquer les soucis que posent le genre, avec cette idée de "pour fille" et "pour garçon" qui est démonté en expliquant que ce sont des idées bêtes qu'il faut dépasser. La BD lie ça aussi à l'exclusion sociale et au harcèlement, ce qui est sympathique.
Mais soyons honnête, la BD ne va pas bien loin. En 48 pages pas grand chose ne se développe, les personnages sont à peine esquissés et les situations sont stéréotypées, le message est à peine développé et on reste dans du consensuel qui se finit sur une phrase qui fait franchement un peu bête ...
En fait la BD a deux soucis : elle veut poser un propos développé et complexe, mais elle n'a pas le temps. Et deuxièmement, elle veut trop être consensuelle pour arriver à bien traiter son sujet. Le harcèlement scolaire, les préjugés de genre, la question des violences scolaires, tout ça ne peut pas être traité facilement ou légèrement. Et la BD ne peut pas réussir à concilier tout ça en un seul tome (qui aurait dû avoir une suite, si j'ai bien compris).
Donc voila, une BD imparfaite, légère et un peu trop pétrie de bons sentiments sur un sujet difficile. C'est mignon, trop peut-être, mais oubliable aussi. Je ne recommanderais pas.
Un autre one-shot qui parle d'un thème précis (ici l'économie) en mélangeant du texte et de la BD. On présente une courte biographie d'un économiste ainsi que ses principales idées et c'est accompagné par une bande dessinée humoristique.
C'est le coté bande dessinée qui est le problème de cet album. Si les textes font de bons portraits d'économistes connues et moins connues et je recommanderais la lecture si on veut un bon résumé du sujet, c'est beaucoup moins intéressant si on est aussi un fan de BD. On a droit à des strips ou des gags en une page mettant en vedette l'économiste dont traite le texte et c'est vraiment pas drôle. Les gags tombent à plat et on est du niveau des pires séries qui paraissent chez un éditeur comme Bamboo.
Bref, l'intérêt de l'album comme BD est vraiment limité et rien ne m'ennui plus qu'une BD humoristique qui ne me fait pas du tout rigoler.
C’est le deuxième album de Chris que je lis dans cette collection Le Marquis – dont je trouve très belle la maquette, sobre et attirante.
Mais, comme pour ma précédente expérience (Le Voyeur), j’en suis sorti clairement sur ma faim. En effet, Chris ne s’embarrasse pas trop pour construire son scénario. Phyllis Fogg fait un pari quasi identique à celui de son ancêtre et quasi homonyme Philéas. Mais ici elle doit faire le tour du monde en 80 jours, sans dépenser un centime.
Bien évidemment la donzelle a un plan, et des aptitudes pour le réaliser, puisqu’il lui suffit de séduire à tout va, de copuler et coucher avec divers bonhommes, qui vont la véhiculer (je pensais à une autre entame du verbe, mais bon…). S’ensuit donc une multitude de scènes de sexe, Phyllis joignant l’utile à l’agréable. En cas de problème, elle est suivie et accompagnée de son serviteur – lui aussi surnommé Passe-partout ! – qui n’hésite pas à donner de son corps pour protéger celui de sa patronne (lui se révélant homosexuel, ils ne chassent pas le même gibier !).
L’absence de scénario digne de ce nom rend rapidement lassantes les péripéties, même si Chris tente de les varier – pas tellement au niveau sexuel, mais plutôt pour les décors (train, divers bateaux, jungle et harem indiens, tournage porno trash asiatique, etc.).
J’aime bien généralement le dessin de Chris, avec son trait fin, très agréable à l’œil. Les scènes de sexe sont bien rendues, mais sans surprise. Par contre, j’ai trouvé que la plupart des hommes avaient la même tête, j’avais du mal à les différencier (et comme ils avaient aussi le même sexe et la même absence de vocabulaire varié…).
Un bel emballage, une idée rigolote, mais un résultat qui ne vole pas haut.
L'idée de l'album est simple : nous présenter un monde en tout point similaire au notre, si ce n'est le fait que ce sont les hommes qui ont leurs règles.
Ce petit scénario basique est parfait pour illustrer la naissance des idées sexistes, les règles et comportements sociaux imposés générations après générations pour maintenir une hiérarchisation des genres (avec, bien évidemment, le genre féminin tout en dessous). Contrairement à notre monde les règles ne sont pas vues comme impures ou humiliantes mais comme une preuve de virilité, le système pharmaceutique n'abandonne pas la recherche et le financement des soins liés à certaines maladies comme l'endométriose, les dogmes religieux et les cultures patriarcales trouvent d'autres moyens/excuses pour dénigrer et asservir les femmes, … Bref, on pointe du doigt l'hypocrisie de la pensée patriarcale et des aprioris.
Le problème c'est que l'album ne va pas vraiment plus loin que son concept, ne propose pas nécessairement des critiques plus poussées que de simples constats. Les scénarios et gags se répètent un peu trop, finissent par faire perdre du punch à l'idée, c'est bien dommage. L'album reste bon sur son concept, la lecture pas nécessairement mauvaise, mais je regrette que le résultat n'aille finalement pas très loin, ne soit pas plus poussé. J'apprécie tout de même les informations et documentations fournies en fin d'album pour remettre en contexte certains détournements historiques ou références placées de ci de là dans l'album.
J'aurais aussi apprécier que la question du genre, au delà de la vision binaire de nos cultures occidentales passées, soit plus abordée. Le genre comme concept social codifié et inscrit dans les cultures est bien abordé (du moins en surface) mais quid des autres cultures, des autres histoires du genre ? Quid des civilisation passées qui avaient déjà du genre une vision bien différente de celle que nous ne connaissons que trop bien dans nos pays occidentaux ? J'aurais aussi grandement apprécié que la question de la transidentité, de la non-binarité et de l'évolution de la question du genre à notre époque soit mieux traitée, parce que là, à part un gag qui m'a paru de très mauvais goût en fin d'album, pas grand chose à ce mettre sous la dent (je sais que le gag critiquait plus une pensée bobo, faussement déconstruite de la question du genre, un sujet qui aurait justement encore une fois mérité d'être plus développé, mais tout ce que je retire du gag ça reste "hur hur, le pronom iel et la transition de genre c'est quand-même bizarre, hur hur").
S'il n'y avait que le fait que l'album ne développait pas plus que ça son sujet et se montrait un peu trop répétitif, j'aurais peut-être pu monter jusqu'à la moyenne, mais après réflexion l'avant-dernier gag m'a vraiment paru trop malvenu. Sans doute une maladresse, mais il n'empêche que cette maladresse s'est retrouvée dans le produit final, fait partie de l'œuvre, et reste malheureusement l'un des derniers ressentis après fermeture. Ce qui aurait dû être un simple album amusant poussant à la réflexion s'est au final révélé bien trop basique, répétitif et, malheureusement, maladroit (en tout cas sur un point, mais un point qui m'est cher).
Mes excuses, je suis encore rabat-joie.
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Jesuit Joe
Voilà qui confirme que Pratt est bien meilleur en noir et blanc qu'en couleur, voilà surtout qui manque de profondeur. Qu'est le "héros" face à Corto ? Rien, tant qu'aux autres, n'en parlons pas. Amusant, c'est quand il fait dans la couleur que la subtilité, que la diversité échappe à Pratt. Les personnages sont tous tellement unidimensionnels que peu importe ce qu'ils peuvent devenir au lecteur, ils ne font pas réels. Les images ne sont pas aussi bien dessinées qu'avec Corto, et le rêve a déserté les pages du livre. L'auteur dédaigne de traiter la rivière et les arbres comme ils le méritent, qu'il retourne donc à la mer et au désert, tellement réussi avec Corto. Quelle déception que cette œuvre !
Une toute petite conversation
Moi qui avait été plus qu'agréablement surpris par le premier album qu'avaient réalisé nos deux mêmes autrices, j'avoue m'être passablement ennuyé avec leur deuxième production. C'est tout d'abord les émotions qu'elles avaient admirablement réussi à faire passer dans Les Fleurs aussi ont une saison qui m'avait touché. Cette façon d'amener, de parler et de traverser 3 deuils successifs m'avait impressionné. Que ce soit par la narration ou le dessin, tout sonnait juste et touchait au coeur. Cette fois, ce récit sur les relations amoureuses et la parentalité de ce couple, Camille et Sébastien, m'a paru bien fade et quelconque en comparaison. Même le dessin de Cécile Poree que j'avais énormément apprécié, m'est apparu moins efficace. Bref, on est loin de leur premier album qui sonnait si juste et j'ai pris sur moi pour finir ma lecture.
Odr
Odr est un récit d’aventure qui s’inscrit dans l’univers des viking. Le personnage central est un berserker marqué par un drame passé. Suite à sa rencontre avec une jeune fille du village voisin, il va quitter sa solitude et renouer avec son passé de guerrier implacable. J’avoue ne pas avoir été spécialement subjugué par ce premier tome, plutôt prévisible dans ses développements et assez mal servi par un dessin qui, s’il est d’une très grande qualité technique, n’en demeure pas moins trop souvent difficile à lire. Trop sombre, avec des cadrages pas toujours faciles à déchiffrer, ce dessin aura plus souvent été pour moi une source de souci que d’émerveillement. Pourtant régulièrement une case démontre tout le savoir-faire du dessinateur… mais cette maitrise technique se heurte à un sérieux problème de lisibilité. Au niveau du scénario, ce n’est certainement pas déplaisant à suivre, mais sans grosse surprise selon moi. A elles seules, les révélations sur le passé du berserker ne suffisent pas à me tenir en haleine, et les autres péripéties sont jusqu’à présent ( ?) trop prévisibles pour m’enthousiasmer. Une petite déception, pour ma part.
Glory Owl
Glory Owl n'est clairement pas pour moi. Malgré la variété des thèmes, des situations et des gags, je ne me suis presque jamais amusé. L'humour scato ne me fait pas rire, l'humour trash ou volontairement incorrect m'indiffère, et même l'absurde, qui aurait pu me séduire, ne m'a surpris que dans de très rares strips. Dans l'ensemble, je suis resté hermétique. Ce n'est pas la méchanceté ou la provocation qui me dérangent, mais le fait que je ne trouve tout simplement pas cela drôle. Les mêmes mécaniques comiques reviennent souvent, deviennent prévisibles, et la recherche de transgression remplace trop fréquemment la construction du gag. J'ai rapidement eu l'impression de relire la même chose sous différentes formes. La diversité des dessinateurs et des styles (dont une parodie de gazette du 19e siècle dans le troisième tome) ne m'a pas davantage convaincu. Je n'ai pas accroché au trait, ni à la mise en scène, et aucun style graphique ne m'a véritablement séduit. En lisant d'autres avis, je comprends que certains voient dans la série une BD punk, libre et volontairement bête et méchante. Pour ma part, je l'ai trouvée plate : elle ne m'a ni choqué, ni outré, juste pas amusé. Plusieurs gags m'ont même laissé perplexe, sans que je saisisse où se trouvait l'intention humoristique. Malgré son énergie et sa liberté de ton, je suis complètement passé à côté. Je retiens surtout un humour qui ne m'a presque jamais fait sourire et une partie graphique à laquelle je n'ai pas du tout adhéré.
It's lonely at the centre of the earth
J'ai vraiment été impressionné par le talent de cette auteure de 20 ans en lisant l'aventure de sa Billie. C'est donc avec avidité et curiosité que je me suis lancé à l'assaut de ce titre énigmatique. Oups, je me suis vite retrouvé très loin de ma zone de confort psychologique. En effet si la thématique de la solitude ne me dérange pas, ce n'est pas du tout le cas avec les thématiques de la dépression ou du suicide qui me mettent mal à l'aise. C'est ce sentiment d'être en dehors du coup que j'ai eu avec l'autographie d'une Zoe d'à peine 23 ans, déjà consacrée internationalement grâce à sa Billie. Je n'ai pratiquement pas eu prise sur ce flux de paroles souvent larmoyantes au sein d'une construction graphique complexe. Toutefois j'apprécie la modernité du graphisme toujours aussi souple et expressif. Le mélange des genres, le découpage ou la construction narrative m'ont rendu la lecture difficile. Une lecture qui m'a désorienté même si elle fait mieux comprendre Billie. Un talent créatif hors norme mais une vraie interrogation pour le futur. Toutefois, ici ce n'est pas ce n'est pas mon truc
Star Wars - Mace Windu
Pas mieux que Ro avec cette version de Mace Windu sous Disney. J’ai lu les 2 tomes sortis et franchement je ne vous conseille pas cette lecture. Le résultat n’est pas honteux mais l’ennui est présent tout du long. Précisons également que si j’aime beaucoup l’univers, ce personnage ne m’attire en rien, je l’ai toujours trouvé plat et transparent (film et comics). La qualité graphique est assez moyenne mais perso, ceux sont vraiment les récits qui n’emportent pas. Pour le 1er tome, je vous renvoie à l’avis ci-dessous, ça se passe durant la guerre des clones, il y a de bonnes idées mais c’est raconté platement et surtout le volte face d’un jedi ne fonctionne pas. Pas d’intérêt donc. Le 2eme tome n’est guère mieux. Temporellement on se situe bien avant l’épisode 2 (voir 1), notre héros n’a pas encore sa place au conseil, nous le suivrons en mission sur une lointaine planète. Une aventure lambda (genre gendarme de l’espace) et soporifique. Ça me confirme juste la catégorie dans laquelle je rangeais le personnage, à savoir : chiant, un bon boy-scout avec de la discipline. Bref passez votre chemin, il n’y a pas grand chose à saisir même pour les gros fans. Mon seul petit amusement a été de découvrir, lors d’un flash-back, le maître de notre héros et de le voir avec des cheveux (bah oui faut bien la natte de padawan ;).
Comme une fille
Je suis embêté pour noter cette BD ... C'est typiquement le genre de BD que je m'attends à voir dans un CDI à côté de celle expliquant la JAPD et une autre sur l'engagement citoyen. C'est très plat, très fade et très bienveillant. Ce qui est dommage, avec une sympathique idée de faire une BD également facile à lire aux dyslexiques. Pour expliquer brièvement, la BD part d'un bon sentiment : expliquer les soucis que posent le genre, avec cette idée de "pour fille" et "pour garçon" qui est démonté en expliquant que ce sont des idées bêtes qu'il faut dépasser. La BD lie ça aussi à l'exclusion sociale et au harcèlement, ce qui est sympathique. Mais soyons honnête, la BD ne va pas bien loin. En 48 pages pas grand chose ne se développe, les personnages sont à peine esquissés et les situations sont stéréotypées, le message est à peine développé et on reste dans du consensuel qui se finit sur une phrase qui fait franchement un peu bête ... En fait la BD a deux soucis : elle veut poser un propos développé et complexe, mais elle n'a pas le temps. Et deuxièmement, elle veut trop être consensuelle pour arriver à bien traiter son sujet. Le harcèlement scolaire, les préjugés de genre, la question des violences scolaires, tout ça ne peut pas être traité facilement ou légèrement. Et la BD ne peut pas réussir à concilier tout ça en un seul tome (qui aurait dû avoir une suite, si j'ai bien compris). Donc voila, une BD imparfaite, légère et un peu trop pétrie de bons sentiments sur un sujet difficile. C'est mignon, trop peut-être, mais oubliable aussi. Je ne recommanderais pas.
La Ligue des économistes extraordinaires
Un autre one-shot qui parle d'un thème précis (ici l'économie) en mélangeant du texte et de la BD. On présente une courte biographie d'un économiste ainsi que ses principales idées et c'est accompagné par une bande dessinée humoristique. C'est le coté bande dessinée qui est le problème de cet album. Si les textes font de bons portraits d'économistes connues et moins connues et je recommanderais la lecture si on veut un bon résumé du sujet, c'est beaucoup moins intéressant si on est aussi un fan de BD. On a droit à des strips ou des gags en une page mettant en vedette l'économiste dont traite le texte et c'est vraiment pas drôle. Les gags tombent à plat et on est du niveau des pires séries qui paraissent chez un éditeur comme Bamboo. Bref, l'intérêt de l'album comme BD est vraiment limité et rien ne m'ennui plus qu'une BD humoristique qui ne me fait pas du tout rigoler.
Le Tour du Monde en 80 jours (Chris)
C’est le deuxième album de Chris que je lis dans cette collection Le Marquis – dont je trouve très belle la maquette, sobre et attirante. Mais, comme pour ma précédente expérience (Le Voyeur), j’en suis sorti clairement sur ma faim. En effet, Chris ne s’embarrasse pas trop pour construire son scénario. Phyllis Fogg fait un pari quasi identique à celui de son ancêtre et quasi homonyme Philéas. Mais ici elle doit faire le tour du monde en 80 jours, sans dépenser un centime. Bien évidemment la donzelle a un plan, et des aptitudes pour le réaliser, puisqu’il lui suffit de séduire à tout va, de copuler et coucher avec divers bonhommes, qui vont la véhiculer (je pensais à une autre entame du verbe, mais bon…). S’ensuit donc une multitude de scènes de sexe, Phyllis joignant l’utile à l’agréable. En cas de problème, elle est suivie et accompagnée de son serviteur – lui aussi surnommé Passe-partout ! – qui n’hésite pas à donner de son corps pour protéger celui de sa patronne (lui se révélant homosexuel, ils ne chassent pas le même gibier !). L’absence de scénario digne de ce nom rend rapidement lassantes les péripéties, même si Chris tente de les varier – pas tellement au niveau sexuel, mais plutôt pour les décors (train, divers bateaux, jungle et harem indiens, tournage porno trash asiatique, etc.). J’aime bien généralement le dessin de Chris, avec son trait fin, très agréable à l’œil. Les scènes de sexe sont bien rendues, mais sans surprise. Par contre, j’ai trouvé que la plupart des hommes avaient la même tête, j’avais du mal à les différencier (et comme ils avaient aussi le même sexe et la même absence de vocabulaire varié…). Un bel emballage, une idée rigolote, mais un résultat qui ne vole pas haut.
Si les hommes avaient leurs règles
L'idée de l'album est simple : nous présenter un monde en tout point similaire au notre, si ce n'est le fait que ce sont les hommes qui ont leurs règles. Ce petit scénario basique est parfait pour illustrer la naissance des idées sexistes, les règles et comportements sociaux imposés générations après générations pour maintenir une hiérarchisation des genres (avec, bien évidemment, le genre féminin tout en dessous). Contrairement à notre monde les règles ne sont pas vues comme impures ou humiliantes mais comme une preuve de virilité, le système pharmaceutique n'abandonne pas la recherche et le financement des soins liés à certaines maladies comme l'endométriose, les dogmes religieux et les cultures patriarcales trouvent d'autres moyens/excuses pour dénigrer et asservir les femmes, … Bref, on pointe du doigt l'hypocrisie de la pensée patriarcale et des aprioris. Le problème c'est que l'album ne va pas vraiment plus loin que son concept, ne propose pas nécessairement des critiques plus poussées que de simples constats. Les scénarios et gags se répètent un peu trop, finissent par faire perdre du punch à l'idée, c'est bien dommage. L'album reste bon sur son concept, la lecture pas nécessairement mauvaise, mais je regrette que le résultat n'aille finalement pas très loin, ne soit pas plus poussé. J'apprécie tout de même les informations et documentations fournies en fin d'album pour remettre en contexte certains détournements historiques ou références placées de ci de là dans l'album. J'aurais aussi apprécier que la question du genre, au delà de la vision binaire de nos cultures occidentales passées, soit plus abordée. Le genre comme concept social codifié et inscrit dans les cultures est bien abordé (du moins en surface) mais quid des autres cultures, des autres histoires du genre ? Quid des civilisation passées qui avaient déjà du genre une vision bien différente de celle que nous ne connaissons que trop bien dans nos pays occidentaux ? J'aurais aussi grandement apprécié que la question de la transidentité, de la non-binarité et de l'évolution de la question du genre à notre époque soit mieux traitée, parce que là, à part un gag qui m'a paru de très mauvais goût en fin d'album, pas grand chose à ce mettre sous la dent (je sais que le gag critiquait plus une pensée bobo, faussement déconstruite de la question du genre, un sujet qui aurait justement encore une fois mérité d'être plus développé, mais tout ce que je retire du gag ça reste "hur hur, le pronom iel et la transition de genre c'est quand-même bizarre, hur hur"). S'il n'y avait que le fait que l'album ne développait pas plus que ça son sujet et se montrait un peu trop répétitif, j'aurais peut-être pu monter jusqu'à la moyenne, mais après réflexion l'avant-dernier gag m'a vraiment paru trop malvenu. Sans doute une maladresse, mais il n'empêche que cette maladresse s'est retrouvée dans le produit final, fait partie de l'œuvre, et reste malheureusement l'un des derniers ressentis après fermeture. Ce qui aurait dû être un simple album amusant poussant à la réflexion s'est au final révélé bien trop basique, répétitif et, malheureusement, maladroit (en tout cas sur un point, mais un point qui m'est cher). Mes excuses, je suis encore rabat-joie.