Les derniers avis (113037 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série L'Homme en noir
L'Homme en noir

Ouille, elle fait mal celle-là .... Une BD qui parle de cette violence que subissent encore tant d'enfant dans notre monde si "civilisé" parait-il. Et elle le fait très bien. Sans redire les mêmes arguments que d'autres, la BD a une histoire parfaitement adapté à un public plus jeune et surtout terriblement bien construite. L'histoire se développe doucement et la fin arrivera avec son lot de petites surprises que j'ai personnellement apprécié puisque je ne les avais pas vu arriver. Comme souvent, on peut comprendre que ça se finisse bien dans la BD, qu'il faut montrer comment s'en sortir, qu'on peut s'en sortir. Mais cette BD me rappelle surtout que des milliers d'enfants souffrent en silence. Et que ces hommes en noir sont partout autour de nous, qu'ils sont nos voisins, nos amis, notre famille ... La BD a un dessin qui convient tout à fait, en collant à l'esprit enfantin d'une partie du scénario. A hauteur de gamin, nous voyons le déroulé de sa vie, ses angoisses et ses moments de joie, petit à petit rongé par la peur. L'ensemble est franchement bien retransmis et je ne peux que recommander cette BD qui a une belle envie, bien retranscrite. Recommandée !

21/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Perceval (Bruneau)
Perceval (Bruneau)

Adaptation très littérale des aventures de Perceval le Gallois, chevalier étrange parmi ceux de la Table ronde. Le sauvage, le foufou, le jeune homme courageux, fort, aventureux, exalté, mais aussi maladroit socialement et pas toujours très à l'aise avec les autres personnes, il incarne une sorte de fougue de jeunesse mais aussi l'idéal de chevalerie qui se transmettent progressivement. La BD ne fait pas spécialement de débordement de cette légende d'origine, et je trouve ça sympathique. On a ainsi l'histoire d'origine, la façon dont Perceval est intégré à la quête du Graal alors même qu'il l'a déjà échoué, tout en voyant ses nombreuses aventures qui ont une certaine redondance (Perceval se bat contre quelqu'un de façon sublime et parce qu'il est trop fort) mais c'est le genre qui veut ça. On reste dans un roman de chevalerie médiéval, n'attendons pas non plus des choses sensationnelles ! Bref, c'est du classique revisité (et encore à peine) pour permettre aux plus jeunes de gouter au mythe arthurien, moi j'apprécie ! Personnellement je suis un grand fan de l'univers du roi Arthur, j'ai dévoré quantité de livres autour de son récit et du légendaire arthurien (même si je n'ai jamais aimé Kaamelott, n'hésitez pas à m'incendier en commentaire). Et je suis toujours client de ce genre de choses, ce qui m'incite sans aucun doute à le noter plus haut que prévu. Mais le dessin est joli, avec une recherche esthétique dans les planches et la composition, une vraie patte artistique, des détails malins pour comprendre qui parle sans nuire à la qualité esthétique de l'ensemble ... Non, vraiment, en tant que fan du mythe arthurien cette BD me plait par son épure dans le traitement de Perceval et dans la sincérité de la démarche. J'ai bien aimé !

21/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Nowhere girl
Nowhere girl

Cette BD autobiographique sur Nathalie Le Huche est une excellente histoire d'adolescence. Je dois dire que c'est surprenamment intéressant, alors même que cette période du collège est bien loin derrière moi pourtant. Le récit se développe autour de l'arrivée en sixième de cette enfant, sixième qui va mal se passer et je le comprend. La BD parle assez rapidement de la violence scolaire, développée ici par une enseignante sadique et méchante, qui va briser toute la confiance de Magalie et lui faire fuir l'école. Phobie scolaire, à 11 ans. Si cette situation qui me parait tout de même dingue est ensuite détaillé avec ce que Magalie fera. Et entre les cours à la maison, la lente marche vers l'adolescence et sa famille, elle découvre les Beatles. Comme une sorte d'exutoire à son mal-être, elle se passionne pour les Fabulous Four qui vont l'accompagner durant ces années. La BD est donc à la fois l'histoire de sa phobie scolaire et l'histoire de sa passion pour les Beatles, avec une mise en scène franchement réussie sur différents points. Elle s'amuse à faire ressortir la musique dans des compositions psychédéliques, représentant bien à mon goût cet aspect synesthésique de la musique. La BD se finit bien, comme on s'en doutait, mais laisse penseur quant à la violence qu'on autorise dans l'école et la façon dont les professeurs sont bien plus souvent responsable qu'on l'image du manque de confiance de leurs élèves. Une bonne BD qui donne envie de continuer à suivre son autrice !

21/11/2025 (modifier)
Couverture de la série La Maison du canal
La Maison du canal

Si je n’ai jamais lu de Maigret (mais je les connais via des téléfilms), j’ai par contre lu plusieurs romans « durs » de Simenon, c’est clairement la partie de son œuvre qui m’attire le plus. Je ne connaissais pas ce roman-ci, mais j’ai plutôt apprécié ma lecture. Il ne faut pas y chercher un quelconque suspens policier, une enquête fouillée pleine de rebondissements. Non, au contraire, et même si une tension s’installe et qu’un crime est commis, il n’est pas le point de départ de l’intrigue, mais sa conclusion. Et c’est surtout l’ambiance qui est intéressante, plus que l’intrigue elle-même. Une ambiance pesante, avec des paysages tristes et embrumés en toile de fond. Et un personnage central énigmatique, qui porte le deuil, qui semble déborder de négativité. Vaguement manipulatrice, même si finalement ça n’est pas si évident et linéaire que ça semblait l’être de prime abord. Une affaire d’ambiance essentiellement donc, il faut accepter cette histoire sans vrai rythme. Une lecture intéressante en tout cas.

21/11/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Île aux orcs
L'Île aux orcs

Une lecture globalement assez plaisante, qui conviendra sans doute aux amateurs du genre fantasy. L’univers créé par Dysart est relativement original. Assez post-apocalyptique, en tout cas très noir, et extrêmement violent (et cela va crescendo jusqu’au final qui ménage quelques rebondissements, mais pas les principaux protagonistes). La narration est agréable et fluide, même si la lecture de certaines cases n’est pas toujours aisée. C’est le cas lorsque les orcs parlent (un langage inventé, mais pas traduit), et surtout lorsque Andune s’exprime (la police de caractère est difficile à déchiffrer). Le dessin est lisible, du comics moderne classique, plutôt dans le haut du panier du genre. C’est davantage la colorisation qui m’a surpris. En effet, si l’ambiance est des plus noires, les couleurs sont au contraire pétantes. Mais ce contraste fonctionne plutôt bien. Dans un genre pas mal balisé, cet album s’en sort bien. De la Dark Fantasy bien fichue.

21/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Pillard de guerre
Pillard de guerre

Troisième album que je lis autour des aventures de Ferdinand Tirancourt. Le personnage sert à Pelaez de prétexte à « visiter » le monde et ses points chauds. Ici il est plus en retrait. Car, même s’il reste un personnage central, c’est bien le maelstrom des révolutions mexicaines qui est au cœur du récit, avec la lutte entre Pancho Villa d’une part, et l’armée mexicaine et un corps expéditionnaire américain d’autre part. Du coup on s’écarte peut-être du sujet ou des ambiances initiales, mais avec ces aventures exotiques, on a une sorte de western tardif assez rythmé, classique, pas inintéressant. La fin nous ramène à la France de la fin de la Première guerre mondiale – un retour aux sources en quelque sorte, alors que le personnage de Ferdinand a gagné en épaisseur – et est devenu aussi plus sympathique que ce qu’on devinait de lui au début de « Pinard de guerre », même s’il reste un indécrottable magouilleur, toujours borderline. Le dessin de Porcel est dynamique et agréable. On a là une série de one-shots qui renouvelle le thème/personnage central de façon plaisante.

21/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série L'Ogre Lion
L'Ogre Lion

3.5 Un récit qui n'est pas souvent original, mais qui m'a bien diverti durant une bonne partie du temps. L'univers créé par l'auteur est cohérent et le personnage principal se révèle complexe. J'ai bien aimé tout ce qui tournait autour du mystérieux passé du lion qui s'est retrouvé avec l'esprit vengeur d'un bouc qui déteste les carnivores. Les autres personnages sont un peu plus stéréotypés, mais le récit continue d'être bien fait. En tout cas, c'est ce que je pensais jusqu'à la lecture du dernier tome, qui m'a semblé moins bon que les deux autres. L'histoire est toujours divertissante et il y a de bonnes scènes, mais j'ai eu l'impression que le rythme s'accélérait trop. Il y a des éléments du scénario qui auraient pu être mieux approfondis et il y a plein de nouveaux personnages qui existent juste pour participer aux nombreuses scènes de combats qui parsèment l'album. Mon enthousiasme a donc un peu baissé et la fin m'a semblé expédiée, comme s'il fallait absolument que la série ne dure que trois tomes, alors qu'un de plus n'aurait pas été une mauvaise idée.

20/11/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Météores
Les Météores

J'avais repoussé la lecture et l'achat de cet album estampillé Angoulême, après plusieurs feuilletages en librairie. Le camaieu de gris des images me faisait craindre un univers dépressif peu engageant. Je voyais peu de dialogues et j'avais l'impression que ça allait être vite lu. Je me voyais refermer la BD avec un "So what..." au bord des lèvres. Eh bien non, c'est roboratif . Plutôt que récit choral, comme ont dit mes collègues, je dirais un very short cut où les points de vue différents se télescopent assez rapidement, ce qui donne un certain rythme, même dans cet univers hivernal, plat et peu bavard. La menace de la météorite est présente mais pas beaucoup plus que notre eco-anxiété quotidienne : chacun en fait abstraction comme il peut sans que vraiment la chose ne nous quitte d'une semelle. Les trajectoires des personnages, du logement au diner, du diner au supermarché, du supermarché au pont de l'autoroute, au skate Park, à l'arrêt de bus... nous montrent des situations de tous les jours, mais les rencontrent qui s'y déroulent sont touchantes et vraies. Le dessin fait un peu penser à du Bastien Vivès, économe et sensuel. La construction du recit est très élégante aussi. Une belle horlogerie. Mais je ne sais pas à qui conseiller cet album ... les esthètes, les aides soignantes, les aidants, les ados, les parents... faites l'essai, vous verrez bien.

20/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Thorgal Saga - La Cité mouvante
Thorgal Saga - La Cité mouvante

Je ne suis toujours pas convaincu de la nécessité – autre que mercantile – d’étirer la série Thorgal avec moult spin-off ou séries dérivées. Mais ma curiosité a été piquée avec cette « collection » Thorgal- Saga, et je lis les albums au fur et à mesure de leurs sorties. Cette collection est très inégale, m’a rarement satisfait. Cet album se situe dans une très honnête moyenne. Le dessin d’Aouamri, s’il n’égale pas celui de Rosinski (et s’il est plus inégal), se révèle quand même intéressant et très agréable. L’intrigue se range elle aussi dans la lignée de ce que Van Hamme proposait, en particulier avec cette idée de « cité mouvante » aux airs de piège vicieux et magique. Elle se laisse lire agréablement. Mais plusieurs choses m’ont un peu laissé sur ma faim. D’abord une conclusion qui évacue trop facilement et brutalement les personnages secondaires (en plus d’amener trop rapidement le happy-end – pour Thorgal, dont on sait forcément qu’il va s’en sortir). Ensuite, le méchant n’est pas très réussi ici, avec un rôle finalement mineur. Enfin, point de détail, j’ai trouvé la police un peu trop grosse parfois, le texte envahissant un peu trop certaines cases. Un album à emprunter à l’occasion.

20/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série La Terre verte
La Terre verte

Ayrolles à travaillé son Shakespeare, aucun doute ! C'est une étrange BD, qui fait à la fois mélange d'aventures et de tragédie shakespearienne, et ça sera le cœur de ma critique. Parce qu'on est dans l'hommage très appuyé à différentes œuvres, notamment Richard 3. Et lorsque je dis que c'est bien travaillé, c'est qu'on y retrouve les dilemmes moraux de ce cher roi bossu, mais aussi ses fameuses incartades au spectateur, complice de ses nombreux crimes, tout en montrant qu'il est torturé de nombreuses problématiques. L'idée de mélanger ça au Groenland, pays alors encore très peu connu et à peine colonisé par des Danois, permettant d'ajouter divers thèmes dont l'un que j'ai trouvé pertinent et qui n'arrive qu'à la dernière page. On pourrait reprocher une thématique qui n'a rien à faire là mais je trouve assez pertinent, au contraire, d'avoir lié les deux. C'est peut-être facile pour certain, trop convenu ou cliché pour d'autres, mais personnellement j'ai trouvé que ça faisait une pique de rappel pas bête. Mais en dehors de ça, c'est fascinant de voir comment Ayroles déploie progressivement les fils d'une tragédie à nombreux étages. De nombreux personnages sont vites introduits, pour ensuite tisser des liens et des relations qui conduiront le récit. J'ai repéré les nombreuses scènes d'hommage ou de clin d’œil (la fameuse scène de dialogue entre Richard 3 et Anne, pour la convaincre de l'épouser est reprise ici à une autre sauce, très efficace d'ailleurs) tout en ayant son propre récit et sa propre conclusion. Différemment, peut-être aussi un poil plus positif dans certaines choses. Bref, un récit d'aventure et de personnages très très gris, dans une ambiance du Grand Nord à la sortie du XVè siècle, porté par un hommage très clair à Shakespeare mais aussi à quelques interrogations subsidiaires sur l'exploitation par l'homme de la nature. Le tout porté par les conflits humains habituels, avec un final à la hauteur du reste. Une très bonne BD pour ma part, que je recommande !

20/11/2025 (modifier)