Les derniers avis (113187 avis)

Couverture de la série Thamara & Juda
Thamara & Juda

C’est la première fois que je lis une œuvre de Riverstone, et je dois dire que, dans ce genre particulier d’ouvrages « pour adultes », c’est un auteur qui se révèle original et intéressant. Son dessin déjà sort quelque peu de l’ordinaire, et, malgré quelques menus défauts, c’est souvent très beau, en tout cas éloigné des styles formatés de beaucoup d’auteurs érotiques ou pornographiques. Ensuite l’histoire elle-même est bien plus ambitieuse que la plupart des séries du genre. Elle s’inspire de personnages et d’épisodes bibliques, mais ce décor n’est pas qu’un simple prétexte à un empilement de scènes de sexe (d’ailleurs la première n’intervient pas avant une vingtaine de pages). Connaitre la Bible et le contexte est même un plus pour la lecture (un comble quand même pour un album pornographique !) La lecture est intéressante, les scènes de sexe peuvent être émoustillante. Je note juste un texte parfois trop présent (là aussi c’est rare de faire ce genre de remarque sur ce type d’album !), et une fin un peu brutale.

02/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Fort Alamo
Fort Alamo

Après avoir entamé la collection avec des biographies de quelques « légendes » de l’Ouest, voilà qu’elle se développe de plus en plus autour de « moments », de batailles ou d’événements qui sont restés dans les mémoires et/ou qui ont été magnifiés (et quelque peu embellis ou travestis) par le cinéma. C’est d’ailleurs via le cinéma, et avec le film lyrique et « patriotique » de John Wayne que j’avais découvert cet événement, me documentant un peu plus par la suite. Ici, j’ai trouvé la lecture plutôt agréable, mais sans plus. Gabella se spécialise depuis quelques temps dans les biographies historiques chez Glénat, il commence à être rodé pour boucler son sujet en une cinquantaine de pages. Mais je pense qu’il aurait peut-être fallu le développer davantage. Je suis en effet sorti frustré par le manque de détails sur les protagonistes, leur personnalité, leurs rivalités (et leurs intérêts) souvent très divergents. C’est le cas pour les « défenseurs » d’Alamo, comme pour Santa Anna. Cela aurait aussi permis d’être moins manichéen entre les deux camps (un peu moins, mais quand même dans la lignée du film de Wayne). Plusieurs visions de cette bataille ont déjà été données en BD, mais celui qui a le plus développé le sujet est sans doute l’auteur américain Jack Jackson, dans Une autre histoire de l'Amérique et dans « Fort Alamo » (encore non référencé sur le site). Avec cet album de Glénat, on reste un peu à la surface des choses. Le contexte et les divergences d’intérêt sont un peu trop escamotés à mon goût – faute de place entre autres, de documentation peut-être aussi. Un petit dossier historique, avec bibliographie, accompagne et complète l’album. Note réelle 2,5/5.

02/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Chère Maman - Les mères aussi peuvent être toxiques
Chère Maman - Les mères aussi peuvent être toxiques

Une grosse BD qui prend le temps de développer son sujet, assez difficile mais franchement bien amené : les parents toxiques. Ici, la mère, pas forcément la plus présente dans les œuvres de ce type, j'ai l'impression. La BD est longue à se mettre en place, faisant le choix de montrer la mère comme une créature de ténèbres qui vient dans la vie colorée de la protagoniste avec ses remarques assassines et toute la violence qu'elle apporte. Cette mère toxique est présentée dès les premières pages (visibles en galerie) et il est très vite clair que le récit veut nous orienter envers elle. On est dans le point de vue de Alix et son rapport à sa mère. Celle-ci aura droit à quelques pages en analepse sur les origines de sa violence verbale, mais le récit n'explore que très peu cette piste. Le récit est la lente prise de conscience de Alix envers sa mère, la considération finale que sa mère n'est pas bonne pour elle. Qu'elle doit s'en éloigner et vivre sans elle, loin de son aigreur et son amertume. Maintenant, la BD semble présenter dès le début la prise de conscience mais en vraie il faudra pratiquement toute la BD pour qu'elle arrive de manière consciente, jusqu'à des solutions. Et je dois dire que le déséquilibre se fait sentir. La BD n'est pas tant sur la libération qu'une longue exposition de cette toxicité permanente. De même il n'y aura pas réellement de détails sur la façon dont elle s'en sort (notamment le travail avec la thérapeute pour s'extraire de cette relation) ce que je regrette un peu. Après tant de préparations, la fin parait quelque peu rapide de fait, j'aurais aimé un peu plus de développement avant la fin. La BD est très bien illustrée, avec un jeu sur les couleurs et le noir de la mère qui s'infiltre dans les pages. D'ailleurs j'avais déjà repéré son trait dans La Différence invisible, et je trouve que ça colle très bien au récit. Une autrice que j'apprécie ! Une BD au sujet intéressant donc, pas tout à fait mon style avec les défauts soulignés préalablement, tout en notant que l'idée directrice est à développer. Les parents toxiques deviennent un vrai sujet et je suis content de voir apparaitre le sujet des parents toxiques. J'ai vu nombre d'amis dont les parents étaient un fardeau pour vivre leurs vies, et voir des personnes exposer publiquement la façon dont ces problématiques se joue me fait plaisir !

02/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Ulysse & Cyrano
Ulysse & Cyrano

Je reconnais de belles qualités à cet album et je comprends qu’il fasse bien l’unanimité. Cependant je me contenterais que d’un franchement pas mal un peu dur. J’ai terminé ma lecture facilement et sans déplaisir mais avec un petit oui en ressenti final. Commençons par ce que j’ai préféré, à savoir la partie graphique. Ça faisait un certain temps que je n’avais pas recroisé le dessinateur, mais là il en met plein les yeux. J’aime bien son trait en constante progression, sa narration est très agréable et petite mention pour ses couleurs d’une fausse simplicité. Bref cette partie du voyage est archi solide et accompagne parfaitement le propos. Pour le récit, j’avoue y avoir moins succombé, la magie n’a fonctionné qu’à moitié. Disons que j’ai un peu tout vu venir. Tout est bien fait, les personnages sont attachants mais j’y perçois un truc un peu trop classique, en plus d’un genre dont je ne raffole pas spécialement. Ça m’empêche de m’emballer personnellement mais une BD que je ne déconseillerai absolument pas.

02/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Star Wars - L'Ascension de Kylo Ren
Star Wars - L'Ascension de Kylo Ren

Un album que j’ai apprécié et que je situe dans une moyenne haute de l’univers. Pourtant je ne m’étais pas pressé de l’emprunter, la postlogie (comme pour beaucoup) est loin d’être ma période préférée. Honnêtement ici rien de fou mais j’ai tellement dû enchaîner des tomes SW pourris que le présent résultat fait plaisir et ne trahit pas la franchise. Chronologiquement nous nous situons avant le réveil de la force, l’histoire débute juste après la prise de bec entre Luke et son élève Ben Solo et elle se terminera par l’intronisation de ce dernier en Kylo Ren. Ça m’a semblé un peu rapide à lire, l’aventure est pliée en 4 chapitres et moins de 100 pages, néanmoins j’y ai retrouvé ce que j’aimais dans l’univers. Pas de grosses surprises donc mais ça reste sympathique à lire pour les amateurs. En plus la partie graphique est plutôt solide et avenante. Je ne déconseille pas.

02/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Les Maîtres de guerre
Les Maîtres de guerre

Par le biais d'histoires courtes de cinq pages, Youssef Daoudi propose un tour d'horizon de grands stratèges ou de simples généraux de l'Histoire, revisités à la sauce Fluide Glacial. De Hannibal lors des guerres puniques aux marchands d'armes contemporains, en passant par Sun Tzu et les deux guerres mondiales, on les découvre dans des scènes romancées, parfois surprenantes, fondées sur une solide documentation mais toujours traitées sur le mode de la déconne. Les saynètes sont courtes, le trait énergique et efficace, les caricatures bien vues, les textes soignés et riches en jeux de mots plutôt fins, le tout porté par une mise en scène qui assume volontiers le grotesque : cela aurait pu constituer un très bon cru de Fluide Glacial. Et tant visuellement que dans l'écriture des dialogues, Daoudi semble s'être fait plaisir, et cela se ressent. Malheureusement, l'ensemble peine à trouver son ton. L'album oscille sans cesse entre satire militariste, hommage potache aux grands conquérants (aussi brutaux soient-ils) et humour plus graveleux qu'inspiré. Le rythme narratif pose également problème : le texte est souvent trop abondant par rapport à l'énergie du dessin et à la dynamique des planches. L'humour en souffre, tombant fréquemment à côté de la plaque, autant à cause de ce décalage de rythme que d'un manque de clarté. On ne comprend pas toujours ce que l'auteur cherche à raconter. Plusieurs histoires s'enlisent dans des dialogues bavards où les jeux de mots prennent le pas sur la véritable idée comique, et cette accumulation de clins d'œil finit par lasser. Même les fiches récapitulatives en fin de chapitre échouent à fournir un contexte satisfaisant, tant elles mélangent faits authentiques et fantaisie sans indiquer clairement la frontière. L'album reste fidèle à l'esprit Fluide Glacial, irrévérencieux, volontiers outrancier et porté ici par un dessin de très bonne qualité, mais il manque de subtilité, de souffle comique et surtout d'une ligne directrice capable de donner une réelle cohérence à cette galerie de généraux hystériques.

02/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Mister Mammoth
Mister Mammoth

Matt Kindt est un auteur avec lequel j’ai souvent eu du mal. Et c’est encore le cas avec cette série, même si, globalement, je l’ai un peu plus appréciée que mes précédentes incursions dans l’œuvre de cet auteur. Le récit est intrigant jusqu’au bout, difficile à appréhender. C’est la force et la faiblesse de cette histoire. On est captivé par intrigue et personnages, on veut savoir ce qui s’est passé, qui manipule qui. Le problème est que c’est un peu stérile, et que tout n’est pas clair, et surtout l’intrigue manque de profondeur, autre qu’artificiellement entretenue par la construction. Je reste avec un arrière-goût de trop peu, de trop obscur. Le dessin de Pendanx est agréable – comme souvent avec lui – tout en étant différent de ce que je connais de lui. Je relirai peut-être ce diptyque à l’occasion, pour éclaircir les zones d’ombre…

02/12/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Le Fantastique Voyage de Nicola au pays des démons
Le Fantastique Voyage de Nicola au pays des démons

2.5 Cette série de manga m'a attiré à cause de son dessin qui est bien différent des styles que l'on retrouve habituellement dans les mangas. Le style rappelle ce que l'on peut retrouver dans les livres pour illustrations occidentaux et j'aime bien. Malheureusement, je pense que je suis trop vieux pour ce genre de séries qui s'adressent aux enfants. L'éditeur fait la comparaison avec l'univers de Tim Burton, mais on est loin du côté macabre et irrévérencieux du réalisateur américain. On est plus dans du feel good où personne n'est vraiment méchant et l'héroïne ne semble jamais vraiment en danger. Je pense que j'ai un problème avec les mangas dont le principal objectif est de donner des bons sentiments aux lecteurs parce que la plupart du temps je m'ennuie un peu. Ce qui n'aide pas non plus c'est que le ton est enfantin, c'est vraiment une série qui va surtout parler aux 7-10 ans. Je conseille donc un emprunt à la bibliothèque pour les parents qui ont des enfants de ce groupe d'âge qui aiment bien les histoires remplies de créatures fantastiques. Perso en tant d'adultes j'ai lu les deux premiers tomes sans grande passion et je n'ai pas trop envie d'en lire plus.

02/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série L'Appel
L'Appel

Je suis d'un avis assez proche de celui de NoirDésir, avec une retenue prudente sur une BD dont le sujet est sensible. A titre d'exemple, j'ai lu récemment En quête de liberté qui parle d'une famille emmenée en Syrie, endoctrinée par les mêmes personnes. Ici, la BD est moins lourde, mais elle est aussi légèrement limitée à mon gout. L'histoire de Benoit m'a directement fait penser à celle de Pierre Choulet, que Gauvain Sers à chanté dans sa chanson "Mon fils est parti au Jihad" que je recommande. L'histoire est un peu la même, celle d'un parent qui voit son enfant partir en Syrie suite à un endoctrinement de la part des combattants de l'ISIS. Cette mère ne comprend pas, s'alarme et va tenter de le retrouver. La BD a fait le choix de rester sur la mère qui découvre petit à petit ce qu'il advenait sans qu'elle ne s'en rende compte. Et c'est un peu la limite de la BD que j'ai vu lors de ma lecture : en se centrant sur la mère, on perd un peu ce qui a poussé ce jeune homme à se radicaliser. Il manquerait le contexte, évoqué mais jamais développé, qui a laissé cet enfant basculer dedans sans un regard extérieur qui aurait pu le canaliser. De même, le comportement de la mère frise à un moment donné l'excès lorsqu'elle est prêt à condamner une famille pour récupérer son fils. La résolution est morale, mais le comportement de la mère devient tout de même contestable. Je suppose que l'idée est de montrer qu'elle est prête à tout pour récupérer son gamin, mais ça laisse aussi entendre qu'elle est prête à condamner n'importe qui pour ça. Et cette acharnement me l'a rendu assez peu sympathique. Je trouve que ça fait très écho à ces idées qu'un parent doit tout faire pour son enfant, y compris si ça nuit à d'autres. Je n'aime pas cette idée et j'aurais beaucoup à en dire mais ce n'est pas le sujet. En fin de compte, la BD est sur l'attente longue et terrible de ceux qui voient leurs enfants partir à la guerre en Syrie. Cet aspect est bien mené, de même que la question de l'endoctrinement progressif, mais il manque l'aspect social, ce qui a permis à Benoit de s'y sentir plus à l'aise que chez lui. La BD est bien, mais trop incomplète à mon gout.

02/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Matsumoto
Matsumoto

Tout comme Yann135, je pense que la BD aurait dû avoir une petite page finale, celle indiquant ce qu'il advient des protagonistes de l'enquête (notamment le faux coupable) tout en expliquant la suite de la secte Aum et la fin de son leader. Mais la BD a une bonne base, présentant la secte Aum par l’intermédiaire d'un nouveau membre tout en découvrant de l'intérieur les coulisses de la préparation de l'attentat de 95. Je ne savais pas qu'une répétition avait eu lieu neuf mois avant à Matsumoto, mais en la découvrant on ne peut qu'être effaré. Déjà par la secte en elle-même et son leader, Sh?k? Asahara, mais aussi par l'ampleur de la préparation minutieuse et surtout la façon dont les personnes finissent par déclencher un attentat aussi grave. Cette secte et les attentats de 95 n'ont pas fini d'inspirer des œuvres, de 20th Century Boys de Naoki Urasawa à Underground de Murakami (livre recommandé). Cette histoire est dans la même veine, permettant de comprendre à quel point cette secte est absurde en son sein même, avec les exercices et la drogue, chapeauté par un leader qui semble libidineux et imbu de lui-même. Bref, un portrait particulièrement étonnant, rappelant à quel point les sectes ont une influence colossale et grandissante dans les sociétés post-crise. En la lisant, je me suis dit que ça faisait froid dans le dos et je suis sidéré de voir à quel point la police à été inefficace dans une enquête aussi bâclée. C'est peut-être le pire, voir à quel point tout cela aurait dû s'arrêter immédiatement et que la société japonaise à laissé faire. Quelle aberration .... Une BD recommandée, surtout si vous vous interrogez sur les sectes. Très agréable lecture !

02/12/2025 (modifier)