Une courte mais plaisante lecture pour cette BD muette retraçant l’odyssée d’un chien perdu et livré à lui-même après avoir fui son foyer au cours d’un violent orage.
On y découvre de très belles planches avec des paysages de campagne enneigés se dérobant sous la brume, des hameaux désertiques où les seules âmes y résidant sont des bêtes, des boisements hostiles et sinistres ou encore des routes effrayantes et impitoyables…
Une ambiance post-apocalyptique à certains égards ! Je ne pourrai l’expliquer mais j’y ai vu des similitudes avec le travail de Larcenet (La Route, Blast).
Il est précisé à la fin de l’histoire que l’auteur s’est inspiré de sa Bourgogne natale pour son œuvre.
Il y a également un joli travail qui est réalisé sur les ombres et les silhouettes, notamment en mouvement, de notre protagoniste à quatre pattes.
Seul bémol, les (rares) expressions faciales prêtées au bestiaire de l’histoire détonnent parfois avec le ressenti du lecteur.
Il aurait été préférable selon moi de laisser des visages informes pour coller davantage à l’environnement global du récit qui accorde une part importante au mystère et à l’imprégnation personnelle.
Se laisse lire. Relire ? En tout cas, moi qui n'ait pas tout lu voudrait lire la suite si je tombe dessus à la Bibliothèque et peut-être en savoir plus sur le voyage dans quelque ouvrage historique, un jour. On apprend beaucoup de choses en s'amusant. L'exploratrice n'est pas qu'une touriste, elle essaie parfois d'aider les plus malheureux et y parvient parfois. Son guide et elle forment un tandem bien touchant : on est porté par la soif de découverte de l'exploratrice mais on s'inquiète surtout pour le guide, menacé par un ancien patron, Anglais aussi tyrannique que brutal.
Sinon, les gens sont intéressants et accueillants : pas étonnant que l'exploratrice ait un air ravi d'ailleurs souvent prêté à ceux qui découvrent quelque chose, dans les mangas !
Note réelle : 3,5, entre pas mal et franchement bien.
Au vu de l'actualité, je pense qu'on va avoir de plus en plus de documentaire vulgarisateur sur les changements climatiques et ce n’est pas le premier documentaire en BD que je lis sur ce sujet.
Ce documentaire là est bien fait. On suit les deux auteurs, une ayant des connaissances sur le sujet et l'autre qui ne connait rien de découvre tout, rencontre différents scientifiques qui travaillent au G.I.E.C. et on va avoir droit à un résumé des problématiques climatiques actuels. Le résultat est pas mal même si parfois j'avais un peu de difficulté à suivre (je n'ai pas l'esprit très scientifique). Une bonne idée est que l'album est d'un format plus grand qu'une bande dessinée normale. Cela permet de rendre les cases plus grandes et de donner une narration aéré. Vu qu'il y a souvent beaucoup de textes, un format plus petit aurait donné une lecture plus difficile.
Je ne sais pas trop quoi écrire de plus. C'est un documentaire qui résume bien les problèmes que l'humanité est en train de faire face et je conseil au moins un emprunt si on est intéressé par les questions climatiques.
Le Scorpion coche exactement toutes les cases du grand récit d’aventure assumé. On y trouve des sociétés secrètes persuadées de gouverner le monde, des jeux de pouvoir permanents, de l’archéologie, une mythologie religieuse revisitée et un héros parfaitement héroïque, charismatique, et séduisant. Le scénario privilégie clairement le plaisir de lecture : complots, suspense, trahisons, voyages et révélations s’enchaînent avec un rythme très efficace, porté par un contexte romain foisonnant où l’Église, les intrigues politiques et les monuments deviennent de véritables moteurs narratifs.
L’exactitude historique n’est clairement pas l’objectif principal, et ce n’est jamais un problème. La série joue avec l’Histoire, la mythologie et les symboles religieux pour nourrir une aventure généreuse et spectaculaire. Rome est tour à tour magnifique et dangereuse, l’Orient est sec, sensuel et mystérieux, et les déplacements constants apportent un souffle bienvenu à une intrigue qui ne s’enlise jamais. Les personnages secondaires sont volontairement typés mais fonctionnent parfaitement : traîtres aux visages serpents, alliés bonhommes, figures d’autorité inquiétantes, femmes fatales ou envoûtantes… tout relève du cliché, mais du cliché maîtrisé et pleinement assumé.
Graphiquement, la série est un vrai plaisir. Le dessin, spectaculaire et lisible, sublime les décors, les costumes et les corps, avec une galerie de personnages immédiatement identifiables. Les habits, les architectures et les ambiances visuelles puisent sans complexe dans l’imaginaire collectif, renforçant encore l’efficacité du récit. Le Scorpion n’est pas une révolution du genre, mais une série d’aventure généreuse, addictive et réjouissante, qui se dévore tome après tome avec un plaisir constant.
Œuvre historique solide et maîtrisée, qui dépasse le simple récit de traque ou de duel. Le fil narratif autour de l’affrontement et de l’évolution des techniques martiales — du combat médiéval à la rapière renaissante — sert de métaphore claire à une rupture bien plus large : révolution intellectuelle, religieuse et politique portée par l’essor du protestantisme. Le conflit individuel reflète efficacement une Europe en mutation profonde.
Le choix du Jura comme décor est particulièrement pertinent. Région rarement exploitée en bande dessinée, elle renforce l’impression d’un entre-deux historique souvent délaissé : ni le Moyen Âge héroïsé, ni la Renaissance idéalisée, mais une période de transition brutale, confuse et violente. Cette localisation participe pleinement à l’identité du récit et à sa crédibilité.
Graphiquement, le dessin adopte un style volontairement rétro, lisible et rigoureux, parfaitement adapté au registre historique.
Série de science-fiction post-apocalyptique maîtrisée, au propos lisible et nuancé. Le cadre évoque des codes très film/série, mais le récit s’en démarque par une douceur de ton et une attention portée aux trajectoires humaines, sans édulcorer la dureté du contexte. L’équilibre entre dimension feel-good et réalisme cru fonctionne, donnant de l’épaisseur à l’univers.
Les thèmes de la croyance, de l’espoir collectif et de la connaissance comme socle civilisationnel sont traités avec cohérence et sans lourdeur démonstrative. Le scénario avance de manière fluide, avec une progression claire des enjeux et une vraie réflexion sur la transmission du savoir face à l’obscurantisme. Les personnages sont rapidement identifiables, bien caractérisés, et gagnent en attachement au fil des pages grâce à des intentions et des personnalités clairement posées.
Graphiquement, le trait rond et fluide soutient efficacement le récit. Il apporte une lisibilité constante et une forme de chaleur qui contraste intelligemment avec la gravité du monde décrit.
La série m’a laissé une impression globalement confuse. Le scénario paraît brouillon, aussi bien dans son contexte que dans la progression du récit. Les pistes narratives s’accumulent sans réelle hiérarchie ni clarification : enquête criminelle, aventure, quête mystique, religion, ésotérisme, introspection psychologique… tout se superpose sans jamais vraiment se rejoindre. Le propos de fond reste flou et peine à émerger, ce qui rend la lecture souvent opaque et peu engageante sur le plan narratif.
À l’inverse, l’aspect graphique constitue le principal moteur de lecture. Le dessin est de qualité, parfaitement adapté à cette ambiance f
sombre et ésotérique. Les décors et les personnages sont intrigants, la gestion de la lumière et des couleurs installe une atmosphère mystique constante, et certaines planches sont réellement remarquables. Le visuel donne envie d’avancer, même lorsque le récit décroche.
Enfin, le travail sur les dialogues mérite d’être souligné. L’usage d’une gouaille très française, mêlant argot et phrasé marqué selon les personnages, apporte une vraie personnalité au texte et renforce l’immersion. Un atout réel, malheureusement insuffisant pour compenser un scénario trop confus et des intentions thématiques mal définies.
One-shot de très bonne tenue, fidèle aux récits introspectifs et aux relations humaines caractéristiques de David Foenkinos. Le propos est posé, réfléchi, sans chercher à bouleverser le lecteur : il invite plutôt à une observation attentive des trajectoires de vie et des micro-déséquilibres émotionnels. Le choix d’un narrateur omniscient à la troisième personne instaure une distance bienvenue, qui renforce la pudeur du récit.
La thématique centrale — perte, deuil et reconstruction — est objectivement lourde, mais traitée avec une légèreté maîtrisée et une réelle bienveillance. Le récit progresse comme une valse discrète, fluide, laissant le temps aux silences et aux non-dits. En filigrane, des thèmes très actuels émergent : relations professionnelles, work-life balance, et surtout la frontière parfois ténue entre relation hiérarchique saine et dynamique potentiellement toxique.
Graphiquement, le dessin se montre doux, lisible et cohérent avec l’intention narrative. S’il ne s’agit pas d’un style qui me plait particulièrement, il sert efficacement le récit par sa sobriété et son sens du rythme, en adéquation avec l’atmosphère feutrée de l’ensemble.
La série propose un récit sombre qui s’appuie efficacement sur l’imaginaire collectif du vampire et du roman noir, sans jamais basculer dans le fantastique démonstratif. Le scénario assume une approche volontairement énigmatique : les réponses sont distillées avec parcimonie, parfois jamais totalement livrées. Cette retenue nourrit l’atmosphère mais peut aussi laisser un sentiment d’inachevé, avec plusieurs zones d’ombre qui persistent jusqu’au bout.
La narration privilégie une forme d’errance plus qu’un fil linéaire classique. Le rythme est lent, parfois étiré, malgré la présence régulière d’action et de combats. L’ensemble reste contemplatif, marqué par un fort sentiment d’injustice et une vision très noire de l’humanité. Cette lenteur renforce l’ambiance, mais demande une réelle implication du lecteur et peut frustrer par moments.
Graphiquement, le dessin est globalement très réussi et parfaitement en phase avec le propos : réaliste, sombre, oppressant. Quelques passages apparaissent toutefois d’une qualité ou d’une intensité visuelle inégale. Malgré cela, l’identité graphique reste solide et soutient efficacement cette épopée crépusculaire, plus sensorielle que spectaculaire.
Très bonne série, construite comme un film transposé en planches. Le découpage et le rythme sont clairement cinématographiques, avec une narration fluide et tendue qui maintient l’intérêt sans temps mort.
Le scénario reste volontairement simple : une enquête teintée de vengeance dans un Far West brutal, peuplé de truands sanguinaires, de figures malsaines et d’Indiens marginalisés. Rien de fondamentalement original sur le fond, mais un univers dur, sans morale ni loi, parfaitement cohérent.
La vraie force du récit réside dans son protagoniste : un anti-héros faillible, éloigné du cow-boy invincible, dont le parcours donne de l’épaisseur au récit. Le dessin est remarquable : très graphique, précis, jamais décoratif, riche en détails. Il soutient pleinement la dynamique du récit et renforce cette impression de western sec et violent.
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Otto (par Charles Nogier)
Une courte mais plaisante lecture pour cette BD muette retraçant l’odyssée d’un chien perdu et livré à lui-même après avoir fui son foyer au cours d’un violent orage. On y découvre de très belles planches avec des paysages de campagne enneigés se dérobant sous la brume, des hameaux désertiques où les seules âmes y résidant sont des bêtes, des boisements hostiles et sinistres ou encore des routes effrayantes et impitoyables… Une ambiance post-apocalyptique à certains égards ! Je ne pourrai l’expliquer mais j’y ai vu des similitudes avec le travail de Larcenet (La Route, Blast). Il est précisé à la fin de l’histoire que l’auteur s’est inspiré de sa Bourgogne natale pour son œuvre. Il y a également un joli travail qui est réalisé sur les ombres et les silhouettes, notamment en mouvement, de notre protagoniste à quatre pattes. Seul bémol, les (rares) expressions faciales prêtées au bestiaire de l’histoire détonnent parfois avec le ressenti du lecteur. Il aurait été préférable selon moi de laisser des visages informes pour coller davantage à l’environnement global du récit qui accorde une part importante au mystère et à l’imprégnation personnelle.
Isabella Bird, femme exploratrice
Se laisse lire. Relire ? En tout cas, moi qui n'ait pas tout lu voudrait lire la suite si je tombe dessus à la Bibliothèque et peut-être en savoir plus sur le voyage dans quelque ouvrage historique, un jour. On apprend beaucoup de choses en s'amusant. L'exploratrice n'est pas qu'une touriste, elle essaie parfois d'aider les plus malheureux et y parvient parfois. Son guide et elle forment un tandem bien touchant : on est porté par la soif de découverte de l'exploratrice mais on s'inquiète surtout pour le guide, menacé par un ancien patron, Anglais aussi tyrannique que brutal. Sinon, les gens sont intéressants et accueillants : pas étonnant que l'exploratrice ait un air ravi d'ailleurs souvent prêté à ceux qui découvrent quelque chose, dans les mangas ! Note réelle : 3,5, entre pas mal et franchement bien.
Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C.
Au vu de l'actualité, je pense qu'on va avoir de plus en plus de documentaire vulgarisateur sur les changements climatiques et ce n’est pas le premier documentaire en BD que je lis sur ce sujet. Ce documentaire là est bien fait. On suit les deux auteurs, une ayant des connaissances sur le sujet et l'autre qui ne connait rien de découvre tout, rencontre différents scientifiques qui travaillent au G.I.E.C. et on va avoir droit à un résumé des problématiques climatiques actuels. Le résultat est pas mal même si parfois j'avais un peu de difficulté à suivre (je n'ai pas l'esprit très scientifique). Une bonne idée est que l'album est d'un format plus grand qu'une bande dessinée normale. Cela permet de rendre les cases plus grandes et de donner une narration aéré. Vu qu'il y a souvent beaucoup de textes, un format plus petit aurait donné une lecture plus difficile. Je ne sais pas trop quoi écrire de plus. C'est un documentaire qui résume bien les problèmes que l'humanité est en train de faire face et je conseil au moins un emprunt si on est intéressé par les questions climatiques.
Le Scorpion
Le Scorpion coche exactement toutes les cases du grand récit d’aventure assumé. On y trouve des sociétés secrètes persuadées de gouverner le monde, des jeux de pouvoir permanents, de l’archéologie, une mythologie religieuse revisitée et un héros parfaitement héroïque, charismatique, et séduisant. Le scénario privilégie clairement le plaisir de lecture : complots, suspense, trahisons, voyages et révélations s’enchaînent avec un rythme très efficace, porté par un contexte romain foisonnant où l’Église, les intrigues politiques et les monuments deviennent de véritables moteurs narratifs. L’exactitude historique n’est clairement pas l’objectif principal, et ce n’est jamais un problème. La série joue avec l’Histoire, la mythologie et les symboles religieux pour nourrir une aventure généreuse et spectaculaire. Rome est tour à tour magnifique et dangereuse, l’Orient est sec, sensuel et mystérieux, et les déplacements constants apportent un souffle bienvenu à une intrigue qui ne s’enlise jamais. Les personnages secondaires sont volontairement typés mais fonctionnent parfaitement : traîtres aux visages serpents, alliés bonhommes, figures d’autorité inquiétantes, femmes fatales ou envoûtantes… tout relève du cliché, mais du cliché maîtrisé et pleinement assumé. Graphiquement, la série est un vrai plaisir. Le dessin, spectaculaire et lisible, sublime les décors, les costumes et les corps, avec une galerie de personnages immédiatement identifiables. Les habits, les architectures et les ambiances visuelles puisent sans complexe dans l’imaginaire collectif, renforçant encore l’efficacité du récit. Le Scorpion n’est pas une révolution du genre, mais une série d’aventure généreuse, addictive et réjouissante, qui se dévore tome après tome avec un plaisir constant.
Le Maître d'armes
Œuvre historique solide et maîtrisée, qui dépasse le simple récit de traque ou de duel. Le fil narratif autour de l’affrontement et de l’évolution des techniques martiales — du combat médiéval à la rapière renaissante — sert de métaphore claire à une rupture bien plus large : révolution intellectuelle, religieuse et politique portée par l’essor du protestantisme. Le conflit individuel reflète efficacement une Europe en mutation profonde. Le choix du Jura comme décor est particulièrement pertinent. Région rarement exploitée en bande dessinée, elle renforce l’impression d’un entre-deux historique souvent délaissé : ni le Moyen Âge héroïsé, ni la Renaissance idéalisée, mais une période de transition brutale, confuse et violente. Cette localisation participe pleinement à l’identité du récit et à sa crédibilité. Graphiquement, le dessin adopte un style volontairement rétro, lisible et rigoureux, parfaitement adapté au registre historique.
Le Culte de Mars
Série de science-fiction post-apocalyptique maîtrisée, au propos lisible et nuancé. Le cadre évoque des codes très film/série, mais le récit s’en démarque par une douceur de ton et une attention portée aux trajectoires humaines, sans édulcorer la dureté du contexte. L’équilibre entre dimension feel-good et réalisme cru fonctionne, donnant de l’épaisseur à l’univers. Les thèmes de la croyance, de l’espoir collectif et de la connaissance comme socle civilisationnel sont traités avec cohérence et sans lourdeur démonstrative. Le scénario avance de manière fluide, avec une progression claire des enjeux et une vraie réflexion sur la transmission du savoir face à l’obscurantisme. Les personnages sont rapidement identifiables, bien caractérisés, et gagnent en attachement au fil des pages grâce à des intentions et des personnalités clairement posées. Graphiquement, le trait rond et fluide soutient efficacement le récit. Il apporte une lisibilité constante et une forme de chaleur qui contraste intelligemment avec la gravité du monde décrit.
Le Codex angélique
La série m’a laissé une impression globalement confuse. Le scénario paraît brouillon, aussi bien dans son contexte que dans la progression du récit. Les pistes narratives s’accumulent sans réelle hiérarchie ni clarification : enquête criminelle, aventure, quête mystique, religion, ésotérisme, introspection psychologique… tout se superpose sans jamais vraiment se rejoindre. Le propos de fond reste flou et peine à émerger, ce qui rend la lecture souvent opaque et peu engageante sur le plan narratif. À l’inverse, l’aspect graphique constitue le principal moteur de lecture. Le dessin est de qualité, parfaitement adapté à cette ambiance f sombre et ésotérique. Les décors et les personnages sont intrigants, la gestion de la lumière et des couleurs installe une atmosphère mystique constante, et certaines planches sont réellement remarquables. Le visuel donne envie d’avancer, même lorsque le récit décroche. Enfin, le travail sur les dialogues mérite d’être souligné. L’usage d’une gouaille très française, mêlant argot et phrasé marqué selon les personnages, apporte une vraie personnalité au texte et renforce l’immersion. Un atout réel, malheureusement insuffisant pour compenser un scénario trop confus et des intentions thématiques mal définies.
La Délicatesse
One-shot de très bonne tenue, fidèle aux récits introspectifs et aux relations humaines caractéristiques de David Foenkinos. Le propos est posé, réfléchi, sans chercher à bouleverser le lecteur : il invite plutôt à une observation attentive des trajectoires de vie et des micro-déséquilibres émotionnels. Le choix d’un narrateur omniscient à la troisième personne instaure une distance bienvenue, qui renforce la pudeur du récit. La thématique centrale — perte, deuil et reconstruction — est objectivement lourde, mais traitée avec une légèreté maîtrisée et une réelle bienveillance. Le récit progresse comme une valse discrète, fluide, laissant le temps aux silences et aux non-dits. En filigrane, des thèmes très actuels émergent : relations professionnelles, work-life balance, et surtout la frontière parfois ténue entre relation hiérarchique saine et dynamique potentiellement toxique. Graphiquement, le dessin se montre doux, lisible et cohérent avec l’intention narrative. S’il ne s’agit pas d’un style qui me plait particulièrement, il sert efficacement le récit par sa sobriété et son sens du rythme, en adéquation avec l’atmosphère feutrée de l’ensemble.
La Chronique des Immortels
La série propose un récit sombre qui s’appuie efficacement sur l’imaginaire collectif du vampire et du roman noir, sans jamais basculer dans le fantastique démonstratif. Le scénario assume une approche volontairement énigmatique : les réponses sont distillées avec parcimonie, parfois jamais totalement livrées. Cette retenue nourrit l’atmosphère mais peut aussi laisser un sentiment d’inachevé, avec plusieurs zones d’ombre qui persistent jusqu’au bout. La narration privilégie une forme d’errance plus qu’un fil linéaire classique. Le rythme est lent, parfois étiré, malgré la présence régulière d’action et de combats. L’ensemble reste contemplatif, marqué par un fort sentiment d’injustice et une vision très noire de l’humanité. Cette lenteur renforce l’ambiance, mais demande une réelle implication du lecteur et peut frustrer par moments. Graphiquement, le dessin est globalement très réussi et parfaitement en phase avec le propos : réaliste, sombre, oppressant. Quelques passages apparaissent toutefois d’une qualité ou d’une intensité visuelle inégale. Malgré cela, l’identité graphique reste solide et soutient efficacement cette épopée crépusculaire, plus sensorielle que spectaculaire.
L'Etoile du Désert
Très bonne série, construite comme un film transposé en planches. Le découpage et le rythme sont clairement cinématographiques, avec une narration fluide et tendue qui maintient l’intérêt sans temps mort. Le scénario reste volontairement simple : une enquête teintée de vengeance dans un Far West brutal, peuplé de truands sanguinaires, de figures malsaines et d’Indiens marginalisés. Rien de fondamentalement original sur le fond, mais un univers dur, sans morale ni loi, parfaitement cohérent. La vraie force du récit réside dans son protagoniste : un anti-héros faillible, éloigné du cow-boy invincible, dont le parcours donne de l’épaisseur au récit. Le dessin est remarquable : très graphique, précis, jamais décoratif, riche en détails. Il soutient pleinement la dynamique du récit et renforce cette impression de western sec et violent.