Survival - Warm Springs de la même collection m'avait déjà bien déçu par ses invraisemblances scénaristiques, ce troisième opus ne déroge malheureusement pas à la règle...
Dans ce tome nous allons suivre le périple des survivants d'un crash dans la région la plus dangereuse de l'Amazonie. Pas de réseau, une faune hostile, des narcotrafiquants et cerise sur le gâteau : les survivants eux-même, pas tous très clairs...
Le pitch semble alléchant, mais encore une fois ce sont les invraisemblances scénaristiques qui plombent le tout. Entre les actions ou réactions complètement débiles de certains personnages conduisant à leur mort ou la révélation sur la cause du crash, on approche de la crédibilité zéro.
[SPOILER] Car oui, c'est bien l'hôtesse de l'air qui empoisonne le pilote pour se venger de lui... "Ah ah !!! Crève salaud !"... "Merde, je suis aussi dans l'avion..."
[/SPOILER].
L'autre point qui m'a énervé : les dialogues. Pendant tout l'album on va avoir droit à des personnage qui jurent, qui en anglais, qui en espagnol, et franchement, c'est d'un lourd ! "Va a cagar!", "Puta madre", "Shit hits the fan !", "Piss off"... on pourrait en faire un dictionnaire...
Heureusement le dessin tient la route, c'est sans doute le seul bon point à sauver de cet album.
La suite se fera sans moi.
Une lecture pas forcément désagréable, mais qui ne m'a pas emballé plus que ça.
J'ai été dérouté par la construction du récit, qui entremêle plusieurs histoires. Et, même lorsque finalement je m'y suis fait, jamais je n'ai été captivé.
Quant au dessin, c'est plutôt minimaliste, avec une colorisation tranchée qui accentue le côté statique de l'ensemble.
Là où sur Americana le dessin avait accompagné agréablement le récit, ici j'ai trouvé qu'il ne faisait qu'accentuer les difficultés que j'avais à entrer dedans.
Note réelle 2,5/5.
Je suis ressorti profondément marqué par Superman : Identité Secrète. Dès les premières pages, j’ai été surpris par la façon dont le récit détourne le mythe de Superman pour le ramener dans un cadre réaliste et intimiste. Suivre un jeune garçon nommé Clark Kent, moqué à cause d’un nom trop célèbre, crée immédiatement une proximité émotionnelle. Je me suis reconnu dans ses doutes, dans ce mélange de gêne et de curiosité qui l’habite. Quand les premiers pouvoirs apparaissent, ce n’est pas un moment spectaculaire, mais au contraire un passage presque discret, empreint de pudeur : et c’est justement ce qui m’a accroché.
Au fil des chapitres, j’ai eu l’impression de grandir avec Clark. Le récit prend le temps d’explorer chaque étape de sa vie, de l’adolescence aux débuts dans le monde adulte, puis jusqu’à la maturité. Je me suis surpris à être particulièrement touché par sa manière de concilier ses aspirations personnelles avec la responsabilité immense que ses pouvoirs représentent. À aucun moment je n’ai eu l’impression de lire un comics traditionnel de super-héros : c’est plutôt un roman graphique sur l’identité, la solitude, et la façon dont on trouve sa place dans un monde qui ne nous comprend pas toujours.
L’écriture m’a beaucoup plu par sa sensibilité. Les moments familiaux sont réalistes et forts, et la relation avec Lois m’a paru incroyablement humaine, loin des clichés habituels du genre. J’ai aussi adoré la manière dont la série aborde le temps qui passe. Voir Clark évoluer, vieillir, changer de perspectives, m’a donné un sentiment rare dans le comics mainstream : celui de suivre réellement la trajectoire d’une vie. C’est ce ton mélancolique, presque contemplatif, qui m’a le plus touché.
Visuellement, le travail de Stuart Immonen est superbe. Les couleurs douces, l’aspect presque “peint”, créent une atmosphère unique qui renforce l’intimité du récit. Chaque planche semble respirer, donner du temps au lecteur pour ressentir l’instant plutôt que pour attendre la prochaine scène d’action.
En refermant cette histoire, j’ai eu l’impression d’avoir lu l’un des meilleurs récits jamais écrits autour de Superman pas parce qu’il multiplie les exploits, mais parce qu’il parle d’humanité avec une sincérité rare. Superman : Identité Secrète est une œuvre qui reste en tête longtemps après la lecture, et que je recommande sans hésiter à ceux qui cherchent un récit profond, touchant et brillamment construit.
2.5
Ce manga contient l'adaptation de trois nouvelles de Lovecraft et ce n'est pas le meilleur album de cette collection.
En effet, j'ai trouvé que les deux premières histoires étaient moyennes Il faut dire qu'elles accusent un peu de leur âge vu qu'on est dans du récit d'horreur/fantastique avec un twist à la fin. Cela marchait peut-être mieux dans les années 20-30, mais n'importe qui ayant grandit en regardant La Quatrième Dimension ou lu les histoires d'EC Comics se retrouvent en terrain trop commun. Celle avec les chats est carrément prévisible quoiqu'au moins il y a une atmosphère pesante tout le long de cette histoire qui se fait ressentir donc il y a au moins des qualités au niveau du dessin.
Seule la dernière histoire m'a pleinement convaincu et m'a divertir. Un cru mineur à lire surtout si on veut collectionner toutes les adaptations de Lovecraft par ce mangaka.
Le grand pouvoir est étonnant, mais logique, et arrive à la fin, comme il se doit.
En attendant, on ne s'ennuie pas, on plaint les opprimés, et même… les oppresseurs, car comme ceux qui ne l'ont pas lu pourront le découvrir… Le héros et l'héroïne ressemblent aux Hobbits, mais en plus révoltés et plus méritants vu leurs conditions de vie rien moins que riantes. L'action ne nuit pas aux interrogations métaphysiques et réciproquement. Le sang ne coule pas plus que dans d'autres récits épiques, mais vu la fin, j'ai envie de dire âmes sensibles s'abstenir. Une œuvre qu'on oublie pas et qu'on voudrait inciter tous ceux qui ne l'ont pas encore eue entre les mains à lire.
Une BD sur les luttes sociales, plutôt bien faite, dont je ne garde pourtant pas un souvenir indélébile.
Je ne connaissais pas l'histoire de LIP et je dois avouer qu'elle a son intérêt. Cette lutte sociale de prêt d'un an pour faire valoir les droits des ouvriers délaissés par une direction ne cherchant que le profit effréné, tout en créant un contexte où l'organisation collective et la prise de décision se fait différemment.
La BD brasse plusieurs thématiques, et on voit bien que cette lutte se place juste après mai 68 avec des sujets qui débarquent : la place des femmes et des filles-mères, l'organisation politique des dépolitisés, le poids des syndicats, la mise en œuvre des mouvements ouvriers de ces années-là, la répression policière de Pompidou, etc ... Ces thématiques sont certes intéressantes mais franchement pas développé. Le parti pris est de suivre une jeune femme ouvrière dans l'usine qui va vivre ces évènements de l'intérieur. Je ne sais pas à quel point l'histoire est inspirée de fait réels mais j'avoue que son histoire de réussite dans le journalisme tranche étrangement avec le reste du récit. On dirait presque que finalement la sortie idéale, c'est de partir du monde ouvrier, ce qui semble être carrément en désaccord avec le reste du propos.
En dehors de ces questions sur la forme, le fond est intéressant mais assez peu développé, lorsque la post-face explique les années suivantes qui sont à l'encontre du message final. La lutte à gagnée, mais la guerre est perdue et le capitalisme va continuer à tout bouffer, quitte à faire crever des industries et ruiner des entreprises rentables. De fait, la BD est surtout sur la lutte jusqu'à une victoire, mais ne permet pas de voir l'entièreté de ce que fut LIP jusqu'à sa fin. Et c'est dommage, ça serait intéressant de voir l'ensemble du combat et de la lutte, dans ses victoires et ses défaites.
Si la BD reste bonne, avec des limites que je vois maintenant, je suis surtout moins enthousiaste que d'autres BD sur les luttes du monde ouvrier et la façon dont le capitalisme réagira dès que l'on touche au porte-feuille du patron. Cette BD m'a moins convaincu, mais elle a ses qualités.
Je suis un peu embêté sur la note à mettre, car je veux vraiment soutenir le projet de cette nouvelle maison d'éditions, et en même temps, quelques éléments ont bloqué ma lecture... des éléments qui seront facilement corrigés dans les tomes à venir, on l'espère.
Commençons par contextualiser : Monde BD est une maison d'éditions québécoise créée en 2024 et qui publie sa première bande dessinée en octobre 2025 (date pour la France). François PH Lapointe, le créateur de cette maison d'éditions, est un ancien soldat de la marine royale canadienne. Il a pour ambition, avec Monde BD, de créer des histoires aux genres variés (science-fiction, espionnage, historique, épouvante...) centrées sur l'humain.
Avec ce premier tome de L'Étranger temporel, disons-le, il n'invente pas l'eau chaude. Toutefois, le scénario reprend des éléments connus et plaisants de science-fiction, avec cette expédition qui trouve au fond de la mer ce qui semble être un vaisseau extra-terrestre. Rien de renversant, donc, dans ce tome, mais celui-ci se lit plutôt bien.
"se lirait plutôt bien", dois-je malheureusement corriger ici... En effet, la fluidité de ma lecture a été très entachée par les nombreuses fautes d'orthographe. Il y en a presque à chaque page... D'autant que les dialogues, globalement corrects, ont parfois des tournures étonnantes. Quelque fois, c'est indéniablement dû aux inévitables québécismes de l'auteur, mais on ne peut pas mettre tous les manques de fluidité sur ce compte. Et tant qu'on est au rang des reproches, rajoutons ce lettrage qui touche régulièrement le bord des phylactères, c'est un peu perturbant (même si ça n'affecte que peu la lecture en elle-même). Mention spéciale à cette astérisque qui se retrouve en plein milieu d'une case, écrite sur les cheveux noirs d'un personnage et qui est donc parfaitement illisible...
Cela dit, si on enlève toutes les fautes d'orthographe et les défauts liés à une impression de bande dessinée qu'on sent amatrice (alors que l'objet en lui-même - notamment la reliure - est plutôt soigné), le récit se lirait sans aucun doute beaucoup mieux, et je serais probablement monté à 3 étoiles. Car il y a quand même des qualités dans cet album, et notamment, le dessin d'Andrea Modugno est plutôt efficace. Même s'il manque de précision sur les plans larges, il a une belle lisibilité et porte bien le récit. Peut-être les couleurs de Véronique Gourdin sont-elles un peu trop flashy pour la tonalité du récit, mais cela donne des pages agréables à voir, qui s'appuient sur un joli trait aux personnages bien caractérisés, et aux couleurs chaudes.
Quant au récit en lui-même, difficile d'en dire beaucoup dessus puisqu'il s'agit d'un premier tome sur cinq prévus. Tous les archétypes de la SF à la Abyss sont là, mais sans tomber dans le plagiat. Rien n'est très original jusque-là, mais je suis prêt à laisser sa chance à l'auteur !
Bref, un premier tome qui peine à convaincre totalement, principalement par son écriture fragile, ses fautes d'orthographe et ses défauts de mise en page. Au-delà de ça, il est possible d'y voir une première expérience pas encore aboutie, mais relativement prometteuse pour la suite. François PH Lapointe a vu les choses en grand, car il a déjà une dizaine de projets pour Monde BD, y compris avec d'autres auteurs que lui, et on ne peut que lui souhaiter de réussir.
Pour ma part, je découvrirai avec intérêt les prochains albums, en espérant voir le niveau se consolider et s'affermir. Il y a là un joli potentiel à exploiter.
Oui, je me souviens...
J'ai découvert Jonathan et Cosey il y a 50 ans a la revue Tintin portugaise. Je n'ai pas tout de suite aimé, c'était trop nouveau et étrange pour moi a cet âge.
Après, j'ai appris a aimer. Le dessin (surtout les paysages), la poésie, le(s) message(s). Nature, écologie, politique, résistance et pacifisme. Je recommande la lecture et l'achat.
Un jeune garçon se réveille au bord d'un petit temple après avoir été sauvé de la noyade par le dragon qui vivait dedans. Ce dernier est persuadé que c'est la fiancée qu'on lui a promis depuis bien longtemps. Pas grave si ce n'est pas une fille : ce sont là deux personnes très seules qui se sont trouvées et qui vont pouvoir nouer une belle relation et comprendre pourquoi le garçon est amnésique et a perdu un oeil.
C'est un joli album de belle facture, épais de presque 350 pages. Il se démarque par la beauté de son graphisme. Le trait est riche, les décors soignés. Le dragon est très expressif et mignon, le héros lui est... très féminin. Cette volonté de le rendre aussi androgyne est un peu déstabilisante : même quand il clame être un garçon, difficile de le voir comme autre chose qu'une fille. Et au-delà de ça, il y a une vraie volonté de créer un univers accueillant malgré ce qui se trame sous la surface, et c'est justement ce contraste entre le dessin très doux et ce qu'on devine de la vie du garçon qui rend l'ensemble aussi particulier. Cette douceur visuelle a aussi un effet pervers : elle masque parfois des thèmes beaucoup plus lourds, et le manga ne sait pas toujours comment gérer cet écart.
En effet, en refermant ce one-shot, j'ai eu l'impression d'avoir lu une histoire à la fois très tendre et un peu bancale, un conte étrange où un collégien amnésique et un dragon esseulé vivent une parenthèse douce-amère qui fait écho à leur solitude. Leur relation, construite sur un attachement immédiat et presque naïf, paraît un peu mièvre et emplie d'un humour léger tandis qu'en parallèle, le récit aborde des sujets très durs (maltraitance, infanticide) qui cassent complètement le ton. J'ai souvent eu l'impression que l'histoire voulait évoquer des choses graves sans vraiment avoir la place ou l'ambition de les traiter, ce qui donne une sensation de précipitation dès que ça devient trop sérieux. Comme si le manga ne savait pas trop où il allait, abordant des sujets aux tonalités très différentes avant de revenir, deux pages plus tard, à un registre plus lumineux et presque enfantin.
Malgré ces limites et ce ton un peu guimauve, l'histoire a une innocence sincère et une bienveillance désarmante, et son duo de personnages est plutôt attachant. Ce n'est pas un récit profond, ce n'est pas non plus une œuvre parfaitement maîtrisée, mais il y a dans cette petite fable un vrai cœur et une douceur qui, malgré les maladresses, m'ont accompagné jusqu'à la dernière page.
En 2010, Emmanuel Lepage embarquait à bord du Marion Dufresne pour un magnifique voyage vers les Terres Australes. Douze ans plus tard, il remet ça mais cette fois pour un plus long séjour sur place, sur l'île de Kerguelen.
Emmanuel Lepage que l'on connait depuis son remarquable Tchernobyl, est une sorte de cousin-voyageur ou cousin-reporter de Etienne Davodeau.
Chacun signe scénario et dessins de ses albums, et tous deux excellent dans l'art de tracer le portrait des 'gens' qui nourrissent leurs rencontres.
En 2011, Lepage publiait le carnet de bord d'un premier voyage dans les Terres Australes (un album que l'on vient de relire pour l'occasion) et il vient tout juste de sortir un nouvel album à l'occasion d'un second voyage effectué en 2022, tout là-bas au bout du bout du monde.
Après son premier voyage de 2010 (qui n'était qu'un "bref" aller/retour), l'auteur a longtemps hésité avant de reprendre la mer : « Que pouvais-je vraiment dire de plus ou de différent. Revenir au même endroit une seconde fois n'aurait pas la puissance et la magie de la découverte ».
Heureusement pour nous, Lepage a fini par embarquer de nouveau sur le mythique Marion Dufresne, le bateau ravitailleur des TAAF, qui navigue désormais pour le compte de l'IFREMER.
Il accompagne une mission popéleph concernant la population des éléphants de mer avec une équipe chargée d'un reportage tv et compte rester peu de temps sur l'île : un mois seulement, et en été !
Sur le bateau, sur les îles, il retrouve des anciennes connaissances et rencontre de nouvelles personnes : de nombreux scientifiques de toutes sortes, des logisticiens, des ouvriers, des militaires, des marins, ... chacun avec son histoire, son chemin, sa quête.
C'est ce microcosme qui va nourrir son ouvrage et notre lecture : « J'ai envie de raconter les personnes que je rencontre, dans leur complexité ».
Des rencontres, des gens « qui donnent foi en l'humanité » : et en ces temps troublés, ce sont quelques images (et quelques mots) qui font du bien.
Certes la magie de la découverte n'est plus là mais elle a été remplacée par une sorte de familiarité : nous ne sommes jamais allé là-bas, du moins pas 'en vrai', mais le premier album nous avait y avait emmenés déjà, laissé une forte empreinte sur nous et cette fois on y retourne, toujours avec plaisir, on s'y retrouve presque en terrain familier et du coup, moins étonnés, plus attentifs.
Le côté humain, pourtant déjà bien présent dans le premier épisode, prend ici toute son importance, toute sa valeur.
Aujourd'hui l'homme essaye de réduire son empreinte sur ces réserves naturelles et les équipes luttent contre les espèces (végétales ou animales) introduites par le passé, qui sont nombreuses à avoir proliféré et mis en péril le fragile écosystème de l'archipel.
Et que dire des dessins ?! Le premier album était superbe mais celui-ci est encore plus beau et nous permet de "comparer" le trait du dessinateur qui a beaucoup mûri et ses aquarelles qui ont gagné en puissance évocatrice.
La mousse de l'écume de mer est rendue (à la brosse à dents !) avec un mélange de réalisme et de poésie.
Les verts des paysages, terres, landes, mousses, ... les bleus sombres de l'eau ou de la nuit, ...
Il y a encore un peu plus de magie dans le crayon et le pinceau de Lepage, et voilà deux albums dans lesquels se plonger, se perdre, encore et encore.
Quand ses compagnons lui demandent pourquoi il fait des livres, des albums, Emmanuel Lepage ne sait trop quoi répondre. C'est compliqué. On le harcèle, lui repose cette question.
« Je fais des livres pour être un peu moins con », finit-il par lâcher.
Voilà, on sait ce qui nous reste à faire ! Le lire !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Survival - Guna Yala
Survival - Warm Springs de la même collection m'avait déjà bien déçu par ses invraisemblances scénaristiques, ce troisième opus ne déroge malheureusement pas à la règle... Dans ce tome nous allons suivre le périple des survivants d'un crash dans la région la plus dangereuse de l'Amazonie. Pas de réseau, une faune hostile, des narcotrafiquants et cerise sur le gâteau : les survivants eux-même, pas tous très clairs... Le pitch semble alléchant, mais encore une fois ce sont les invraisemblances scénaristiques qui plombent le tout. Entre les actions ou réactions complètement débiles de certains personnages conduisant à leur mort ou la révélation sur la cause du crash, on approche de la crédibilité zéro. [SPOILER] Car oui, c'est bien l'hôtesse de l'air qui empoisonne le pilote pour se venger de lui... "Ah ah !!! Crève salaud !"... "Merde, je suis aussi dans l'avion..." [/SPOILER]. L'autre point qui m'a énervé : les dialogues. Pendant tout l'album on va avoir droit à des personnage qui jurent, qui en anglais, qui en espagnol, et franchement, c'est d'un lourd ! "Va a cagar!", "Puta madre", "Shit hits the fan !", "Piss off"... on pourrait en faire un dictionnaire... Heureusement le dessin tient la route, c'est sans doute le seul bon point à sauver de cet album. La suite se fera sans moi.
No limit (ou comment survivre en milieu hostile)
Une lecture pas forcément désagréable, mais qui ne m'a pas emballé plus que ça. J'ai été dérouté par la construction du récit, qui entremêle plusieurs histoires. Et, même lorsque finalement je m'y suis fait, jamais je n'ai été captivé. Quant au dessin, c'est plutôt minimaliste, avec une colorisation tranchée qui accentue le côté statique de l'ensemble. Là où sur Americana le dessin avait accompagné agréablement le récit, ici j'ai trouvé qu'il ne faisait qu'accentuer les difficultés que j'avais à entrer dedans. Note réelle 2,5/5.
Superman - Identité secrète
Je suis ressorti profondément marqué par Superman : Identité Secrète. Dès les premières pages, j’ai été surpris par la façon dont le récit détourne le mythe de Superman pour le ramener dans un cadre réaliste et intimiste. Suivre un jeune garçon nommé Clark Kent, moqué à cause d’un nom trop célèbre, crée immédiatement une proximité émotionnelle. Je me suis reconnu dans ses doutes, dans ce mélange de gêne et de curiosité qui l’habite. Quand les premiers pouvoirs apparaissent, ce n’est pas un moment spectaculaire, mais au contraire un passage presque discret, empreint de pudeur : et c’est justement ce qui m’a accroché. Au fil des chapitres, j’ai eu l’impression de grandir avec Clark. Le récit prend le temps d’explorer chaque étape de sa vie, de l’adolescence aux débuts dans le monde adulte, puis jusqu’à la maturité. Je me suis surpris à être particulièrement touché par sa manière de concilier ses aspirations personnelles avec la responsabilité immense que ses pouvoirs représentent. À aucun moment je n’ai eu l’impression de lire un comics traditionnel de super-héros : c’est plutôt un roman graphique sur l’identité, la solitude, et la façon dont on trouve sa place dans un monde qui ne nous comprend pas toujours. L’écriture m’a beaucoup plu par sa sensibilité. Les moments familiaux sont réalistes et forts, et la relation avec Lois m’a paru incroyablement humaine, loin des clichés habituels du genre. J’ai aussi adoré la manière dont la série aborde le temps qui passe. Voir Clark évoluer, vieillir, changer de perspectives, m’a donné un sentiment rare dans le comics mainstream : celui de suivre réellement la trajectoire d’une vie. C’est ce ton mélancolique, presque contemplatif, qui m’a le plus touché. Visuellement, le travail de Stuart Immonen est superbe. Les couleurs douces, l’aspect presque “peint”, créent une atmosphère unique qui renforce l’intimité du récit. Chaque planche semble respirer, donner du temps au lecteur pour ressentir l’instant plutôt que pour attendre la prochaine scène d’action. En refermant cette histoire, j’ai eu l’impression d’avoir lu l’un des meilleurs récits jamais écrits autour de Superman pas parce qu’il multiplie les exploits, mais parce qu’il parle d’humanité avec une sincérité rare. Superman : Identité Secrète est une œuvre qui reste en tête longtemps après la lecture, et que je recommande sans hésiter à ceux qui cherchent un récit profond, touchant et brillamment construit.
Les Chats d'Ulthar
2.5 Ce manga contient l'adaptation de trois nouvelles de Lovecraft et ce n'est pas le meilleur album de cette collection. En effet, j'ai trouvé que les deux premières histoires étaient moyennes Il faut dire qu'elles accusent un peu de leur âge vu qu'on est dans du récit d'horreur/fantastique avec un twist à la fin. Cela marchait peut-être mieux dans les années 20-30, mais n'importe qui ayant grandit en regardant La Quatrième Dimension ou lu les histoires d'EC Comics se retrouvent en terrain trop commun. Celle avec les chats est carrément prévisible quoiqu'au moins il y a une atmosphère pesante tout le long de cette histoire qui se fait ressentir donc il y a au moins des qualités au niveau du dessin. Seule la dernière histoire m'a pleinement convaincu et m'a divertir. Un cru mineur à lire surtout si on veut collectionner toutes les adaptations de Lovecraft par ce mangaka.
Le Grand Pouvoir du Chninkel
Le grand pouvoir est étonnant, mais logique, et arrive à la fin, comme il se doit. En attendant, on ne s'ennuie pas, on plaint les opprimés, et même… les oppresseurs, car comme ceux qui ne l'ont pas lu pourront le découvrir… Le héros et l'héroïne ressemblent aux Hobbits, mais en plus révoltés et plus méritants vu leurs conditions de vie rien moins que riantes. L'action ne nuit pas aux interrogations métaphysiques et réciproquement. Le sang ne coule pas plus que dans d'autres récits épiques, mais vu la fin, j'ai envie de dire âmes sensibles s'abstenir. Une œuvre qu'on oublie pas et qu'on voudrait inciter tous ceux qui ne l'ont pas encore eue entre les mains à lire.
LIP (des héros ordinaires)
Une BD sur les luttes sociales, plutôt bien faite, dont je ne garde pourtant pas un souvenir indélébile. Je ne connaissais pas l'histoire de LIP et je dois avouer qu'elle a son intérêt. Cette lutte sociale de prêt d'un an pour faire valoir les droits des ouvriers délaissés par une direction ne cherchant que le profit effréné, tout en créant un contexte où l'organisation collective et la prise de décision se fait différemment. La BD brasse plusieurs thématiques, et on voit bien que cette lutte se place juste après mai 68 avec des sujets qui débarquent : la place des femmes et des filles-mères, l'organisation politique des dépolitisés, le poids des syndicats, la mise en œuvre des mouvements ouvriers de ces années-là, la répression policière de Pompidou, etc ... Ces thématiques sont certes intéressantes mais franchement pas développé. Le parti pris est de suivre une jeune femme ouvrière dans l'usine qui va vivre ces évènements de l'intérieur. Je ne sais pas à quel point l'histoire est inspirée de fait réels mais j'avoue que son histoire de réussite dans le journalisme tranche étrangement avec le reste du récit. On dirait presque que finalement la sortie idéale, c'est de partir du monde ouvrier, ce qui semble être carrément en désaccord avec le reste du propos. En dehors de ces questions sur la forme, le fond est intéressant mais assez peu développé, lorsque la post-face explique les années suivantes qui sont à l'encontre du message final. La lutte à gagnée, mais la guerre est perdue et le capitalisme va continuer à tout bouffer, quitte à faire crever des industries et ruiner des entreprises rentables. De fait, la BD est surtout sur la lutte jusqu'à une victoire, mais ne permet pas de voir l'entièreté de ce que fut LIP jusqu'à sa fin. Et c'est dommage, ça serait intéressant de voir l'ensemble du combat et de la lutte, dans ses victoires et ses défaites. Si la BD reste bonne, avec des limites que je vois maintenant, je suis surtout moins enthousiaste que d'autres BD sur les luttes du monde ouvrier et la façon dont le capitalisme réagira dès que l'on touche au porte-feuille du patron. Cette BD m'a moins convaincu, mais elle a ses qualités.
L'Étranger temporel
Je suis un peu embêté sur la note à mettre, car je veux vraiment soutenir le projet de cette nouvelle maison d'éditions, et en même temps, quelques éléments ont bloqué ma lecture... des éléments qui seront facilement corrigés dans les tomes à venir, on l'espère. Commençons par contextualiser : Monde BD est une maison d'éditions québécoise créée en 2024 et qui publie sa première bande dessinée en octobre 2025 (date pour la France). François PH Lapointe, le créateur de cette maison d'éditions, est un ancien soldat de la marine royale canadienne. Il a pour ambition, avec Monde BD, de créer des histoires aux genres variés (science-fiction, espionnage, historique, épouvante...) centrées sur l'humain. Avec ce premier tome de L'Étranger temporel, disons-le, il n'invente pas l'eau chaude. Toutefois, le scénario reprend des éléments connus et plaisants de science-fiction, avec cette expédition qui trouve au fond de la mer ce qui semble être un vaisseau extra-terrestre. Rien de renversant, donc, dans ce tome, mais celui-ci se lit plutôt bien. "se lirait plutôt bien", dois-je malheureusement corriger ici... En effet, la fluidité de ma lecture a été très entachée par les nombreuses fautes d'orthographe. Il y en a presque à chaque page... D'autant que les dialogues, globalement corrects, ont parfois des tournures étonnantes. Quelque fois, c'est indéniablement dû aux inévitables québécismes de l'auteur, mais on ne peut pas mettre tous les manques de fluidité sur ce compte. Et tant qu'on est au rang des reproches, rajoutons ce lettrage qui touche régulièrement le bord des phylactères, c'est un peu perturbant (même si ça n'affecte que peu la lecture en elle-même). Mention spéciale à cette astérisque qui se retrouve en plein milieu d'une case, écrite sur les cheveux noirs d'un personnage et qui est donc parfaitement illisible... Cela dit, si on enlève toutes les fautes d'orthographe et les défauts liés à une impression de bande dessinée qu'on sent amatrice (alors que l'objet en lui-même - notamment la reliure - est plutôt soigné), le récit se lirait sans aucun doute beaucoup mieux, et je serais probablement monté à 3 étoiles. Car il y a quand même des qualités dans cet album, et notamment, le dessin d'Andrea Modugno est plutôt efficace. Même s'il manque de précision sur les plans larges, il a une belle lisibilité et porte bien le récit. Peut-être les couleurs de Véronique Gourdin sont-elles un peu trop flashy pour la tonalité du récit, mais cela donne des pages agréables à voir, qui s'appuient sur un joli trait aux personnages bien caractérisés, et aux couleurs chaudes. Quant au récit en lui-même, difficile d'en dire beaucoup dessus puisqu'il s'agit d'un premier tome sur cinq prévus. Tous les archétypes de la SF à la Abyss sont là, mais sans tomber dans le plagiat. Rien n'est très original jusque-là, mais je suis prêt à laisser sa chance à l'auteur ! Bref, un premier tome qui peine à convaincre totalement, principalement par son écriture fragile, ses fautes d'orthographe et ses défauts de mise en page. Au-delà de ça, il est possible d'y voir une première expérience pas encore aboutie, mais relativement prometteuse pour la suite. François PH Lapointe a vu les choses en grand, car il a déjà une dizaine de projets pour Monde BD, y compris avec d'autres auteurs que lui, et on ne peut que lui souhaiter de réussir. Pour ma part, je découvrirai avec intérêt les prochains albums, en espérant voir le niveau se consolider et s'affermir. Il y a là un joli potentiel à exploiter.
Jonathan
Oui, je me souviens... J'ai découvert Jonathan et Cosey il y a 50 ans a la revue Tintin portugaise. Je n'ai pas tout de suite aimé, c'était trop nouveau et étrange pour moi a cet âge. Après, j'ai appris a aimer. Le dessin (surtout les paysages), la poésie, le(s) message(s). Nature, écologie, politique, résistance et pacifisme. Je recommande la lecture et l'achat.
Le Garçon et le Dragon
Un jeune garçon se réveille au bord d'un petit temple après avoir été sauvé de la noyade par le dragon qui vivait dedans. Ce dernier est persuadé que c'est la fiancée qu'on lui a promis depuis bien longtemps. Pas grave si ce n'est pas une fille : ce sont là deux personnes très seules qui se sont trouvées et qui vont pouvoir nouer une belle relation et comprendre pourquoi le garçon est amnésique et a perdu un oeil. C'est un joli album de belle facture, épais de presque 350 pages. Il se démarque par la beauté de son graphisme. Le trait est riche, les décors soignés. Le dragon est très expressif et mignon, le héros lui est... très féminin. Cette volonté de le rendre aussi androgyne est un peu déstabilisante : même quand il clame être un garçon, difficile de le voir comme autre chose qu'une fille. Et au-delà de ça, il y a une vraie volonté de créer un univers accueillant malgré ce qui se trame sous la surface, et c'est justement ce contraste entre le dessin très doux et ce qu'on devine de la vie du garçon qui rend l'ensemble aussi particulier. Cette douceur visuelle a aussi un effet pervers : elle masque parfois des thèmes beaucoup plus lourds, et le manga ne sait pas toujours comment gérer cet écart. En effet, en refermant ce one-shot, j'ai eu l'impression d'avoir lu une histoire à la fois très tendre et un peu bancale, un conte étrange où un collégien amnésique et un dragon esseulé vivent une parenthèse douce-amère qui fait écho à leur solitude. Leur relation, construite sur un attachement immédiat et presque naïf, paraît un peu mièvre et emplie d'un humour léger tandis qu'en parallèle, le récit aborde des sujets très durs (maltraitance, infanticide) qui cassent complètement le ton. J'ai souvent eu l'impression que l'histoire voulait évoquer des choses graves sans vraiment avoir la place ou l'ambition de les traiter, ce qui donne une sensation de précipitation dès que ça devient trop sérieux. Comme si le manga ne savait pas trop où il allait, abordant des sujets aux tonalités très différentes avant de revenir, deux pages plus tard, à un registre plus lumineux et presque enfantin. Malgré ces limites et ce ton un peu guimauve, l'histoire a une innocence sincère et une bienveillance désarmante, et son duo de personnages est plutôt attachant. Ce n'est pas un récit profond, ce n'est pas non plus une œuvre parfaitement maîtrisée, mais il y a dans cette petite fable un vrai cœur et une douceur qui, malgré les maladresses, m'ont accompagné jusqu'à la dernière page.
Danser avec le vent
En 2010, Emmanuel Lepage embarquait à bord du Marion Dufresne pour un magnifique voyage vers les Terres Australes. Douze ans plus tard, il remet ça mais cette fois pour un plus long séjour sur place, sur l'île de Kerguelen. Emmanuel Lepage que l'on connait depuis son remarquable Tchernobyl, est une sorte de cousin-voyageur ou cousin-reporter de Etienne Davodeau. Chacun signe scénario et dessins de ses albums, et tous deux excellent dans l'art de tracer le portrait des 'gens' qui nourrissent leurs rencontres. En 2011, Lepage publiait le carnet de bord d'un premier voyage dans les Terres Australes (un album que l'on vient de relire pour l'occasion) et il vient tout juste de sortir un nouvel album à l'occasion d'un second voyage effectué en 2022, tout là-bas au bout du bout du monde. Après son premier voyage de 2010 (qui n'était qu'un "bref" aller/retour), l'auteur a longtemps hésité avant de reprendre la mer : « Que pouvais-je vraiment dire de plus ou de différent. Revenir au même endroit une seconde fois n'aurait pas la puissance et la magie de la découverte ». Heureusement pour nous, Lepage a fini par embarquer de nouveau sur le mythique Marion Dufresne, le bateau ravitailleur des TAAF, qui navigue désormais pour le compte de l'IFREMER. Il accompagne une mission popéleph concernant la population des éléphants de mer avec une équipe chargée d'un reportage tv et compte rester peu de temps sur l'île : un mois seulement, et en été ! Sur le bateau, sur les îles, il retrouve des anciennes connaissances et rencontre de nouvelles personnes : de nombreux scientifiques de toutes sortes, des logisticiens, des ouvriers, des militaires, des marins, ... chacun avec son histoire, son chemin, sa quête. C'est ce microcosme qui va nourrir son ouvrage et notre lecture : « J'ai envie de raconter les personnes que je rencontre, dans leur complexité ». Des rencontres, des gens « qui donnent foi en l'humanité » : et en ces temps troublés, ce sont quelques images (et quelques mots) qui font du bien. Certes la magie de la découverte n'est plus là mais elle a été remplacée par une sorte de familiarité : nous ne sommes jamais allé là-bas, du moins pas 'en vrai', mais le premier album nous avait y avait emmenés déjà, laissé une forte empreinte sur nous et cette fois on y retourne, toujours avec plaisir, on s'y retrouve presque en terrain familier et du coup, moins étonnés, plus attentifs. Le côté humain, pourtant déjà bien présent dans le premier épisode, prend ici toute son importance, toute sa valeur. Aujourd'hui l'homme essaye de réduire son empreinte sur ces réserves naturelles et les équipes luttent contre les espèces (végétales ou animales) introduites par le passé, qui sont nombreuses à avoir proliféré et mis en péril le fragile écosystème de l'archipel. Et que dire des dessins ?! Le premier album était superbe mais celui-ci est encore plus beau et nous permet de "comparer" le trait du dessinateur qui a beaucoup mûri et ses aquarelles qui ont gagné en puissance évocatrice. La mousse de l'écume de mer est rendue (à la brosse à dents !) avec un mélange de réalisme et de poésie. Les verts des paysages, terres, landes, mousses, ... les bleus sombres de l'eau ou de la nuit, ... Il y a encore un peu plus de magie dans le crayon et le pinceau de Lepage, et voilà deux albums dans lesquels se plonger, se perdre, encore et encore. Quand ses compagnons lui demandent pourquoi il fait des livres, des albums, Emmanuel Lepage ne sait trop quoi répondre. C'est compliqué. On le harcèle, lui repose cette question. « Je fais des livres pour être un peu moins con », finit-il par lâcher. Voilà, on sait ce qui nous reste à faire ! Le lire !