Cette petite BD était posée sur une petite pile discrète chez mon libraire, et allez savoir pourquoi, peut-être le fait de la couverture, et de la densité du bidule aussi, je suis parti avec elle sous le bras. Il y avait pourtant force concurrence ce jour là... Ce n'est pas nécessairement le dessin qui m'a séduit. Mac Arthur le souligne : Katie Beaton est autodidacte (au passage, la critique de Mac est très bien et je suis farpaitement d'accord avec tout ce qu'il dit). Et puis de prime abord, quand j'ai feuilleté ce pavé, j'ai trouvé (et trouve encore) qu'il n'y avait que des visages, aucun paysage, aucun plan large, et puis ces mains ! Oh mon dieu !... Mais combien de BD au trait extrêmement lêché et « pro » échouent complètement à embarquer le lecteur ? On n'aurait pas assez de doigts sur les mains pour les recenser, fussent-elles bien dessinés...
Mais des fois, c'est comme ça : il y a un truc qui te pousse vers tel ou telle livre/BD/film/oeuvre, et pour ma part, j'ai toujours suivi cette petite voix.
Sur ce coup là, c'est « bonne pioche ». Cette histoire autobiographique est vraiment remarquable. Même si j'ai trouvé qu'elle mettait un peu de temps à décoller, les choses se précisent dans la seconde moitié, et le ton monte en puissance et en sagacité.
Je ne vais pas m'étendre. Encore une fois, on pourra se reporter à la critique de MacArthur pour les détails. Mais cette jeune femme doit être une belle personne, quelqu'un d'humainement admirable s'entend. Malgré les épreuves, elle a su conserver intacte sa capacité à juger. Combien à sa place, après avoir subi ce traumatisme qu'elle porte désormais en elle, auraient sombré dans une haine sans nuance ? Sa postface est on-ne-peut plus sage, et juste, et percutante... Elle n'exclut aucune dimension dans son récit : humain, social, économique, psychologique, historique, écologique... Le titre est très bien trouvé. L'environnement dans lequel elle a travaillé deux années durant est bel et bien toxique à tous les points de vue. Toxique pour le corps comme pour l'esprit. Préjudiciable pour la société toute entière en somme.
Toutes les critiques que l'on pourra formuler au sujet d'Environnement Toxique n'empêcheront pas d'en faire une BD marquante. Pinailler sur les mains comme je le fais, par exemple, est presque (presque, hein?) de la connerie pure. En tous cas, pour ma part, après avoir refermé ce pavé, je me sentirais complètement crevard si je devais m'arrêter à ça. Son récit synthétise presque toutes les problématiques actuelles. Qui peut se targuer d'une telle somme ?
J’ai pris cette BD sans rien en savoir parce qu’elle était dans la liste des BD LGBT. La couverture ne donne pas trop envie, mais c’est une histoire vraiment étonnante. Même si les deux Luisa ne sont pas très sympathiques, je recommande la lecture, un traitement du coming out à soi-même sur un angle inattendu. Je ne suis pas très fan des voyages temporels (dans le genre j’avais été touchée par Quand je serai petit avec Jean Paul Rouve) mais qui a le mérite d’exister.
J’avais écrit un avis il y a trois ans, rempli de fautes et pas très clair comme la majorité de mes anciens avis enfin bref, je le recommence.
Splatoon est une série adaptée de la franchise de jeux vidéos du même nom.
Le scénario nous raconte diverses mésaventures d’un groupe de gens considérés comme des « noobs » et leur équipe se nomme la « Blue Team ».
Les règles du jeu sont assez bien expliquées, les personnages de l’univers sont friands de guerres de territoire, un jeu dans lequel il faut recouvrir le territoire avec la couleur de son équipe tout en essayant d’en mettre plus que les adversaires.
Malheureusement, en particulier les premiers tomes, souffrent d’une redondance. L’équipe Blue Team se bat contre une équipe de pro et réussit au final à gagner. La diversité des équipes aide légèrement à ne pas se lasser. Heureusement le tome 7 notamment, change un peu la donne.
Les personnages sont pas terribles, plutôt clichés, leur noms je n’en parle même pas…c’est assez mauvais..
L’humour est très fou-fou ça va dans tous les sens, cela dit cela colle bien à l’ambiance du jeu qui est aussi assez déjantée.
J’aime bien le style graphique, même si les combats sont toujours brouillons, mais ça c’est un souci dans les mangas en général.
Sympathique, mais pas incroyable, étant fan de Splatoon j’arrive à apprécier, une adaptation bien plus réussie que celle d’Animal Crossing qui est profondément ratée.
J’insiste avec Hermann, car il a produit de belles séries, et surtout parce que, malgré quelques défauts rares mais récurrents (le visage des femmes essentiellement), son dessin est vraiment souvent des plus chouettes, sauvant parfois à lui seul un album sans réelle consistance.
Eh bien on retrouve dans celui-ci une bonne partie des remarques que j’ai déjà faites après mes lectures des collaborations entre Hermann et son fils.
Le dessin est toujours agréable, avec une colorisation agréable et classique pour ce grand dessinateur. Pas grand-chose à dire de ce côté-là (même si le visage de l’unique femme, Gladys, n’est pas toujours aussi charmeur que son personnage, il n’y a pas le côté « néanderthalien » qui souvent m’a gêné ailleurs).
Bon, mais, comme la plupart du temps avec Hermann fils, c’est le scénario qui pèche (j’ai beau chercher, je n’ai pas gardé souvenir d’une réelle satisfaction dans ce domaine avec lui).
La première partie de l’album n’est pas hyper originale, mais disons qu’elle passe très bien. Ça colle aux polars des années 1950, avec des policiers plus ou moins ripoux, un gangster tenant le milieu et protégeant sa « poule », forcément une bombasse – Gladys donc. Et le petit jeune policier qui n’a pas encore les codes et qui va fureter où il ne faut pas.
Pas originale, mais très lisible.
Oui, mais la suite m’a clairement perdu. C’est partie dans du n’importe quoi, au point que j’ai dû faire quelques retours en arrière pour vérifier si je n’avais pas raté quelque chose, mais non. Sans trop révéler, la fin est à la fois abrupte et incohérente, l’intrigue polar basculant dans un fantastique improbable (je passe sur les prouesses à la Spiderman du héros pour sortir de l’immeuble du gangster), qui vient comme un cheveu sur la soupe conclure une histoire. Cette manière de dévier l’histoire m’a semblé un peu désinvolte et ne m’a pas du tout convaincu.
Je ne suis a priori pas fan du travail graphique de Vivès (à quelques exemptions près – comme dans Pour l'Empire), mais je dois reconnaitre qu’il est toujours très lisible, dynamique, tout en jouant sur une certaine épure – une épure certaine devrais-je écrire. Heureusement, il n’y a pas trop ici de traits de visages effacés, ce que je n’aime pas du tout.
Pour l’intrigue, je pourrais faire les mêmes remarques. Car là aussi, avec un minimum de moyens, et sans que le sujet ne m’intéresse a priori, il arrive à rendre intéressante une histoire avec très peu de texte, quasiment aucune péripétie, où on suit sur la quasi-totalité des cases un type (parfois une nana - et pour une fois elle n'est pas dotée d'une très forte poitrine!) alignant des longueurs dans une piscine. C’est un petit exploit à saluer.
Très lisible donc, mais pas au point de comprendre son prix à Angoulême. Car c’est presque plus un exercice de style que l’élaboration d’une vraie histoire dense et structurée. Bon, j’exagère, mais c’est quand même très léger. Surtout, j’ai trouvé que Vivès nous laissait trop facilement en plan sur la fin, comme si nous étions chargés de deviner et construire une fin qu’il avait la flemme d’écrire. Je m’attendais à un épilogue nous donnant quand même le fin mot de l’histoire, mais non, il n’y en a pas. Ce genre d’ellipse fonctionne parfois, mais là j’en suis sorti quelque peu frustré.
Déçu par cet album.
Le contexte historique est intéressant, surtout que je ne connaissais pas cet événement. Mais voilà je n'ai pas aimé le traitement scénaristique. Déjà tout est survolé alors que l'album fait plus d'une centaine de pages ! Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnes ou même à me souvenir de leur nom. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture et en plus la fin me semble vite expédiée. Il y a aussi le fait que les personnages parlent dans un espèce d'argot qui me rappelle 'Les Pieds Nickelés'. C'est peut-être juste un détail, mais je me suis vite agacé de lire, par exemple, des personnages dire 'mi' à la place de 'moi'.
Dommage parce que le dessin est bon et cet événement aurait pu donner un truc bien émouvant.
C'était la dernière série des 'prix des lecteurs BDthèque 2021' que je n'avais pas lue et qui m'attirait. Encore une fois, ma note va être plus basse que les avis positifs.
J'ai trouvé que ce polar était sympathique à lire, mais je le mettrais pas parmi mes préférés. Le récit est bien ficelé et l'ambiance politique de l'Afrique du Sud est intéressante, mais j'ai un peu décroché face aux comportements caricaturaux de plusieurs personnages. On va avoir droit entre-autres à un jeune noir qui déteste l'injustice et qui semble gueuler contre quelque chose chaque fois qu'il ouvre la bouche (et en plus il a le même stéréotype du noir militant) et notre héros blanc flic est une brave tête brulée qui a pas peur d'affronter les situations dangereuses ou sa hiérarchie qui est raciste contrairement à lui. Notre héros est tellement pas raciste que bien sûr il va se taper une belle femme noire. Sérieux le héros fait tellement cliché qu'on pourrait le faire évoluer à New York ou Paris sans rien changer à sa personnalité. En fait, le seul personnage que j'ai trouvé attachant et la grande co-équipière noire qui suit notre héros durant la seconde moitié de l'album. Ses réparties sont marrantes.
Au final, je trouve que malgré un contexte qu'on ne voit pas trop en BD, ce polar se révèle un peu banal par moment. Comme je l'ai dit, c'est bien fait et j'ai lu l'album sans problème, mais c'est vraiment le type de polar qui ne m'intéresse plus une fois que je connais le dénouement. Il y a rien qui me donne envie de le relire un jour.
La flèche ardente
Après avoir relu," le "Rayon U", dans la nouvelle édition avec les couleurs de Bruno Tatti, mais aussi dans l'édition bibliophile (superbe au demeurant), je me suis lancé dans cette suite, signée Jean Van Hamme, et illustrée par Cailleaux et Etienne Schréder.
Je dois dire que le résultat est assez mitigé. L'histoire m'a semblé bien naïve , mais c'est sans doute , enfin je l'espère, une volonté du scénariste de rester figé dans ce qui se faisait dans les années 40. Je ne crois pas qu'un tel album puisse attirer de jeunes lecteurs mais plutôt des vieux nostalgiques comme moi, des albums de Blake et Mortimer, signés Jacobs.
Van Hamme use aussi de facilités dans son intrigue, en empruntant pour ne pas dire copiant des scènes des aventures de Blake et Mortimer ( "le piège diabolique" avec la poursuite de Dagon par un dinosaure, "le secret de l'espadon" avec l'arche en pierre , page 17) ,ou encore des références à l'"Enigme de l'Atlantide", voire à Thorgal, avec les vaisseaux volants en fin d'album.
Côté dessin, j'ai trouvé les personnages un peu plus caricaturaux par rapport au" rayon U", avec un Lord Calder difficilement reconnaissable au début de l'histoire. Seul, le personnage de Sylvia semble assez réussie par rapport à l'album précédent.
Les auteurs ont parfaitement rempli le cahier des charges, en donnant une suite au "Rayon U", mais l'intrigue reste tout de même d'un autre âge. Il faut tout de même souligner la qualité des couleurs de Bruno Tatti qui donnent un coté vieillot voire vintage à cet album.
Une très bonne pioche que ce "Et il ressuscita".
Un récit d'anticipation, nous sommes dans un futur proche et l'entreprise GenoPharm annonce le clonage d'un être humain, mais pas n'importe quel être humain, Adolf Hitler !
Et une question revient sans cesse : Est-ce que Hitler Junior est condamné à suivre les mêmes pas qu'Adolf Hitler ?
Ce qui frappe en premier, c'est l'intelligente construction du récit.
Un premier chapitre qui interroge sur l'éthique d'une telle pratique sur un tel monstre, en faisant intervenir une foule de personnages : historien, avocat, journaliste, théologue... Et toujours en ne prenant pas partie, juste des points de vue qui permettent de faire cogiter nos cellules grises. La réponse n'est pas aussi évidente que cela.
Un second chapitre, le plus long, qui imagine ce qui aurait pu arriver, une autre époque mais toujours les mêmes conséquences ? Une construction implacable qui fait peur.
Enfin, le dernier chapitre, celui qui imagine ce que fut vraiment le destin d'Hitler Junior, il interpelle, mais d'une manière surprenante.
Je ne peux rien dire de plus.
Un dessin froid et rigide qui convient parfaitement bien à ce récit. Il apporte une touche d'anxiété au récit.
Une bd qui pose plus de questions qu'elle ne donne de réponses et c'est justement son point fort.
Vous vous demandez : Pourquoi Staline sur la couverture ? Il ne vous reste qu'à lire cette bd pour le découvrir.
Abraham Martinez, un artiste à suivre.
Décidément, Micheluzzi aime bien situer ses intrigues sur les marches de l’Histoire, dans des zones frontières, propices aux situations floues, à l’agissement d’espions, d’intrigants. La guerre est ainsi souvent pour lui l’occasion de créer un cadre, une mise en tension, pour se centrer en fait sur quelques personnages, leurs relations, les choix qu’ils effectuent hors de toute zone de confort (c’est ce que j’avais remarqué sur « L’homme du Khyber » ou Bab El-Mandeb, voire Marcel Labrume).
Ici c’est un aventurier américain qui va s’impliquer dans le conflit entre Allemands et Anglais dans le sud de l’Afrique, au début de la première guerre mondiale. Rapidement la guerre elle-même, voire la recherche d’un cuirassé allemand par les Anglais, passent au second plan, tout est centré sur cet Américain, ses relations avec un officier allemand (un temps espion chez les Anglais).
La narration est fluide, on y retrouve un peu de Pratt, mais ça reste quand même très classique et cela aurait pu être un brin plus rythmé.
Quant au dessin, je n’ai lu que la version des éditions Christian Chalmin, en couleurs. Je confirme les remarques d’autres avis, cette colorisation est plutôt dommageable, et ne rend pas grâce au dessin de Micheluzzi, la version en Noir et Blanc est sans aucun doute plus intéressante. Pour le reste, du dessin très classique – on aime ou pas.
Au final, de l’aventure vieille école, que les amateurs peuvent tout à fait trouver à leur goût.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Environnement toxique
Cette petite BD était posée sur une petite pile discrète chez mon libraire, et allez savoir pourquoi, peut-être le fait de la couverture, et de la densité du bidule aussi, je suis parti avec elle sous le bras. Il y avait pourtant force concurrence ce jour là... Ce n'est pas nécessairement le dessin qui m'a séduit. Mac Arthur le souligne : Katie Beaton est autodidacte (au passage, la critique de Mac est très bien et je suis farpaitement d'accord avec tout ce qu'il dit). Et puis de prime abord, quand j'ai feuilleté ce pavé, j'ai trouvé (et trouve encore) qu'il n'y avait que des visages, aucun paysage, aucun plan large, et puis ces mains ! Oh mon dieu !... Mais combien de BD au trait extrêmement lêché et « pro » échouent complètement à embarquer le lecteur ? On n'aurait pas assez de doigts sur les mains pour les recenser, fussent-elles bien dessinés... Mais des fois, c'est comme ça : il y a un truc qui te pousse vers tel ou telle livre/BD/film/oeuvre, et pour ma part, j'ai toujours suivi cette petite voix. Sur ce coup là, c'est « bonne pioche ». Cette histoire autobiographique est vraiment remarquable. Même si j'ai trouvé qu'elle mettait un peu de temps à décoller, les choses se précisent dans la seconde moitié, et le ton monte en puissance et en sagacité. Je ne vais pas m'étendre. Encore une fois, on pourra se reporter à la critique de MacArthur pour les détails. Mais cette jeune femme doit être une belle personne, quelqu'un d'humainement admirable s'entend. Malgré les épreuves, elle a su conserver intacte sa capacité à juger. Combien à sa place, après avoir subi ce traumatisme qu'elle porte désormais en elle, auraient sombré dans une haine sans nuance ? Sa postface est on-ne-peut plus sage, et juste, et percutante... Elle n'exclut aucune dimension dans son récit : humain, social, économique, psychologique, historique, écologique... Le titre est très bien trouvé. L'environnement dans lequel elle a travaillé deux années durant est bel et bien toxique à tous les points de vue. Toxique pour le corps comme pour l'esprit. Préjudiciable pour la société toute entière en somme. Toutes les critiques que l'on pourra formuler au sujet d'Environnement Toxique n'empêcheront pas d'en faire une BD marquante. Pinailler sur les mains comme je le fais, par exemple, est presque (presque, hein?) de la connerie pure. En tous cas, pour ma part, après avoir refermé ce pavé, je me sentirais complètement crevard si je devais m'arrêter à ça. Son récit synthétise presque toutes les problématiques actuelles. Qui peut se targuer d'une telle somme ?
Luisa, Ici et là
J’ai pris cette BD sans rien en savoir parce qu’elle était dans la liste des BD LGBT. La couverture ne donne pas trop envie, mais c’est une histoire vraiment étonnante. Même si les deux Luisa ne sont pas très sympathiques, je recommande la lecture, un traitement du coming out à soi-même sur un angle inattendu. Je ne suis pas très fan des voyages temporels (dans le genre j’avais été touchée par Quand je serai petit avec Jean Paul Rouve) mais qui a le mérite d’exister.
Splatoon
J’avais écrit un avis il y a trois ans, rempli de fautes et pas très clair comme la majorité de mes anciens avis enfin bref, je le recommence. Splatoon est une série adaptée de la franchise de jeux vidéos du même nom. Le scénario nous raconte diverses mésaventures d’un groupe de gens considérés comme des « noobs » et leur équipe se nomme la « Blue Team ». Les règles du jeu sont assez bien expliquées, les personnages de l’univers sont friands de guerres de territoire, un jeu dans lequel il faut recouvrir le territoire avec la couleur de son équipe tout en essayant d’en mettre plus que les adversaires. Malheureusement, en particulier les premiers tomes, souffrent d’une redondance. L’équipe Blue Team se bat contre une équipe de pro et réussit au final à gagner. La diversité des équipes aide légèrement à ne pas se lasser. Heureusement le tome 7 notamment, change un peu la donne. Les personnages sont pas terribles, plutôt clichés, leur noms je n’en parle même pas…c’est assez mauvais.. L’humour est très fou-fou ça va dans tous les sens, cela dit cela colle bien à l’ambiance du jeu qui est aussi assez déjantée. J’aime bien le style graphique, même si les combats sont toujours brouillons, mais ça c’est un souci dans les mangas en général. Sympathique, mais pas incroyable, étant fan de Splatoon j’arrive à apprécier, une adaptation bien plus réussie que celle d’Animal Crossing qui est profondément ratée.
Liens de Sang
J’insiste avec Hermann, car il a produit de belles séries, et surtout parce que, malgré quelques défauts rares mais récurrents (le visage des femmes essentiellement), son dessin est vraiment souvent des plus chouettes, sauvant parfois à lui seul un album sans réelle consistance. Eh bien on retrouve dans celui-ci une bonne partie des remarques que j’ai déjà faites après mes lectures des collaborations entre Hermann et son fils. Le dessin est toujours agréable, avec une colorisation agréable et classique pour ce grand dessinateur. Pas grand-chose à dire de ce côté-là (même si le visage de l’unique femme, Gladys, n’est pas toujours aussi charmeur que son personnage, il n’y a pas le côté « néanderthalien » qui souvent m’a gêné ailleurs). Bon, mais, comme la plupart du temps avec Hermann fils, c’est le scénario qui pèche (j’ai beau chercher, je n’ai pas gardé souvenir d’une réelle satisfaction dans ce domaine avec lui). La première partie de l’album n’est pas hyper originale, mais disons qu’elle passe très bien. Ça colle aux polars des années 1950, avec des policiers plus ou moins ripoux, un gangster tenant le milieu et protégeant sa « poule », forcément une bombasse – Gladys donc. Et le petit jeune policier qui n’a pas encore les codes et qui va fureter où il ne faut pas. Pas originale, mais très lisible. Oui, mais la suite m’a clairement perdu. C’est partie dans du n’importe quoi, au point que j’ai dû faire quelques retours en arrière pour vérifier si je n’avais pas raté quelque chose, mais non. Sans trop révéler, la fin est à la fois abrupte et incohérente, l’intrigue polar basculant dans un fantastique improbable (je passe sur les prouesses à la Spiderman du héros pour sortir de l’immeuble du gangster), qui vient comme un cheveu sur la soupe conclure une histoire. Cette manière de dévier l’histoire m’a semblé un peu désinvolte et ne m’a pas du tout convaincu.
Le Goût du chlore
Je ne suis a priori pas fan du travail graphique de Vivès (à quelques exemptions près – comme dans Pour l'Empire), mais je dois reconnaitre qu’il est toujours très lisible, dynamique, tout en jouant sur une certaine épure – une épure certaine devrais-je écrire. Heureusement, il n’y a pas trop ici de traits de visages effacés, ce que je n’aime pas du tout. Pour l’intrigue, je pourrais faire les mêmes remarques. Car là aussi, avec un minimum de moyens, et sans que le sujet ne m’intéresse a priori, il arrive à rendre intéressante une histoire avec très peu de texte, quasiment aucune péripétie, où on suit sur la quasi-totalité des cases un type (parfois une nana - et pour une fois elle n'est pas dotée d'une très forte poitrine!) alignant des longueurs dans une piscine. C’est un petit exploit à saluer. Très lisible donc, mais pas au point de comprendre son prix à Angoulême. Car c’est presque plus un exercice de style que l’élaboration d’une vraie histoire dense et structurée. Bon, j’exagère, mais c’est quand même très léger. Surtout, j’ai trouvé que Vivès nous laissait trop facilement en plan sur la fin, comme si nous étions chargés de deviner et construire une fin qu’il avait la flemme d’écrire. Je m’attendais à un épilogue nous donnant quand même le fin mot de l’histoire, mais non, il n’y en a pas. Ce genre d’ellipse fonctionne parfois, mais là j’en suis sorti quelque peu frustré.
Fourmies la Rouge
Déçu par cet album. Le contexte historique est intéressant, surtout que je ne connaissais pas cet événement. Mais voilà je n'ai pas aimé le traitement scénaristique. Déjà tout est survolé alors que l'album fait plus d'une centaine de pages ! Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnes ou même à me souvenir de leur nom. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture et en plus la fin me semble vite expédiée. Il y a aussi le fait que les personnages parlent dans un espèce d'argot qui me rappelle 'Les Pieds Nickelés'. C'est peut-être juste un détail, mais je me suis vite agacé de lire, par exemple, des personnages dire 'mi' à la place de 'moi'. Dommage parce que le dessin est bon et cet événement aurait pu donner un truc bien émouvant.
Sangoma - Les Damnés de Cape Town
C'était la dernière série des 'prix des lecteurs BDthèque 2021' que je n'avais pas lue et qui m'attirait. Encore une fois, ma note va être plus basse que les avis positifs. J'ai trouvé que ce polar était sympathique à lire, mais je le mettrais pas parmi mes préférés. Le récit est bien ficelé et l'ambiance politique de l'Afrique du Sud est intéressante, mais j'ai un peu décroché face aux comportements caricaturaux de plusieurs personnages. On va avoir droit entre-autres à un jeune noir qui déteste l'injustice et qui semble gueuler contre quelque chose chaque fois qu'il ouvre la bouche (et en plus il a le même stéréotype du noir militant) et notre héros blanc flic est une brave tête brulée qui a pas peur d'affronter les situations dangereuses ou sa hiérarchie qui est raciste contrairement à lui. Notre héros est tellement pas raciste que bien sûr il va se taper une belle femme noire. Sérieux le héros fait tellement cliché qu'on pourrait le faire évoluer à New York ou Paris sans rien changer à sa personnalité. En fait, le seul personnage que j'ai trouvé attachant et la grande co-équipière noire qui suit notre héros durant la seconde moitié de l'album. Ses réparties sont marrantes. Au final, je trouve que malgré un contexte qu'on ne voit pas trop en BD, ce polar se révèle un peu banal par moment. Comme je l'ai dit, c'est bien fait et j'ai lu l'album sans problème, mais c'est vraiment le type de polar qui ne m'intéresse plus une fois que je connais le dénouement. Il y a rien qui me donne envie de le relire un jour.
Avant Blake et Mortimer (Le Rayon U)
La flèche ardente Après avoir relu," le "Rayon U", dans la nouvelle édition avec les couleurs de Bruno Tatti, mais aussi dans l'édition bibliophile (superbe au demeurant), je me suis lancé dans cette suite, signée Jean Van Hamme, et illustrée par Cailleaux et Etienne Schréder. Je dois dire que le résultat est assez mitigé. L'histoire m'a semblé bien naïve , mais c'est sans doute , enfin je l'espère, une volonté du scénariste de rester figé dans ce qui se faisait dans les années 40. Je ne crois pas qu'un tel album puisse attirer de jeunes lecteurs mais plutôt des vieux nostalgiques comme moi, des albums de Blake et Mortimer, signés Jacobs. Van Hamme use aussi de facilités dans son intrigue, en empruntant pour ne pas dire copiant des scènes des aventures de Blake et Mortimer ( "le piège diabolique" avec la poursuite de Dagon par un dinosaure, "le secret de l'espadon" avec l'arche en pierre , page 17) ,ou encore des références à l'"Enigme de l'Atlantide", voire à Thorgal, avec les vaisseaux volants en fin d'album. Côté dessin, j'ai trouvé les personnages un peu plus caricaturaux par rapport au" rayon U", avec un Lord Calder difficilement reconnaissable au début de l'histoire. Seul, le personnage de Sylvia semble assez réussie par rapport à l'album précédent. Les auteurs ont parfaitement rempli le cahier des charges, en donnant une suite au "Rayon U", mais l'intrigue reste tout de même d'un autre âge. Il faut tout de même souligner la qualité des couleurs de Bruno Tatti qui donnent un coté vieillot voire vintage à cet album.
Et il ressuscita
Une très bonne pioche que ce "Et il ressuscita". Un récit d'anticipation, nous sommes dans un futur proche et l'entreprise GenoPharm annonce le clonage d'un être humain, mais pas n'importe quel être humain, Adolf Hitler ! Et une question revient sans cesse : Est-ce que Hitler Junior est condamné à suivre les mêmes pas qu'Adolf Hitler ? Ce qui frappe en premier, c'est l'intelligente construction du récit. Un premier chapitre qui interroge sur l'éthique d'une telle pratique sur un tel monstre, en faisant intervenir une foule de personnages : historien, avocat, journaliste, théologue... Et toujours en ne prenant pas partie, juste des points de vue qui permettent de faire cogiter nos cellules grises. La réponse n'est pas aussi évidente que cela. Un second chapitre, le plus long, qui imagine ce qui aurait pu arriver, une autre époque mais toujours les mêmes conséquences ? Une construction implacable qui fait peur. Enfin, le dernier chapitre, celui qui imagine ce que fut vraiment le destin d'Hitler Junior, il interpelle, mais d'une manière surprenante. Je ne peux rien dire de plus. Un dessin froid et rigide qui convient parfaitement bien à ce récit. Il apporte une touche d'anxiété au récit. Une bd qui pose plus de questions qu'elle ne donne de réponses et c'est justement son point fort. Vous vous demandez : Pourquoi Staline sur la couverture ? Il ne vous reste qu'à lire cette bd pour le découvrir. Abraham Martinez, un artiste à suivre.
Tanganyika (L'Homme du Tanganyika)
Décidément, Micheluzzi aime bien situer ses intrigues sur les marches de l’Histoire, dans des zones frontières, propices aux situations floues, à l’agissement d’espions, d’intrigants. La guerre est ainsi souvent pour lui l’occasion de créer un cadre, une mise en tension, pour se centrer en fait sur quelques personnages, leurs relations, les choix qu’ils effectuent hors de toute zone de confort (c’est ce que j’avais remarqué sur « L’homme du Khyber » ou Bab El-Mandeb, voire Marcel Labrume). Ici c’est un aventurier américain qui va s’impliquer dans le conflit entre Allemands et Anglais dans le sud de l’Afrique, au début de la première guerre mondiale. Rapidement la guerre elle-même, voire la recherche d’un cuirassé allemand par les Anglais, passent au second plan, tout est centré sur cet Américain, ses relations avec un officier allemand (un temps espion chez les Anglais). La narration est fluide, on y retrouve un peu de Pratt, mais ça reste quand même très classique et cela aurait pu être un brin plus rythmé. Quant au dessin, je n’ai lu que la version des éditions Christian Chalmin, en couleurs. Je confirme les remarques d’autres avis, cette colorisation est plutôt dommageable, et ne rend pas grâce au dessin de Micheluzzi, la version en Noir et Blanc est sans aucun doute plus intéressante. Pour le reste, du dessin très classique – on aime ou pas. Au final, de l’aventure vieille école, que les amateurs peuvent tout à fait trouver à leur goût.