Les derniers avis (104714 avis)

Par karibou79
Note: 5/5
Couverture de la série Le Grand Pouvoir du Chninkel
Le Grand Pouvoir du Chninkel

Il y a bien longtemps que je ne l'ai pas relu, j'hésite entre 4 et 5. Mais je mettrai 5 car c'est l'une des BD qui m'a fait découvrir que le monde du 9ème art ne s'arrêtait pas aux séries traditionnelles comme Astérix ou les Marvel des années 80. Une sacrée claque qui m'a ensuite incité à lire Bilal, Tardi... c'était l'illumination, j'étais devenu BD-woke. Une couverture m'évoquant 2001 de Kubrick et une marionette Dark Crystal, c'est intriguant. Avec la scène d'ouverture de bataille, j'entrevoyais les séries B italiennes de dark fantasy. En feuilletant et me spoliant bêtement la fin, j'ai un flash biblique. Wow, soit ça va envoyer du lourd soit ça part dans les mains de quelqu'un d'autre. Eh bien ce magnifique album est resté dans les miennes et trône maintenant au milieu de ma bilbiothèque dans une pochette plastique, l'unique livre que je conserve ainsi. Je ne pense pas que ce livre soit à glorifier à ce point mais il a été un marqueur dans ma vie de lecteur. Le dessin, que dire d'autre que c'est du Rosinski à son meilleur, aucune case n'est bâclée au détriment d'une autre. Le scénario de son compère n'est pas en reste, foisonnant d'idées recoupant des thèmes pourtant déjà vus mais dont le mélange est détonnant: de l'action, de la philosophie, de l'humour, de l'aventure, du romantisme... c'est envoutant et addictif. Notre (anti-)héros est magnifique de justesse, pris dans la tourmente d'une quête sui semble le dépasser et que, comme son homologue Frodon, il saura prendre à bras le corps. Merci messieurs, c'est avec de telles oeuvres que vous avez contribué à faire rentrer des bandes dessinées de qualité sur les étagères de nos librairies.

22/03/2024 (modifier)
Par ARAPIAN
Note: 1/5
Couverture de la série Monica
Monica

Ok pour le dessin Chacun sa manière. Mais dites moi s'il y'a plus chtarbé et plus dépressif que cet album ? Je veux bien qu'on aborde certains problèmes sociaux mais faudrait qu'ils puissent parler au lecteur. La on dirait que l'auteur a voulu qu'on ne puisse pas s'y reconnaître de façon délibérée tellement il y en a !!!! Et en plus complètement décousu et délirant. Angouleme est particulièrement décevant cette année.

22/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Soleil de minuit
Le Soleil de minuit

Cette série a représenté une belle surprise et une agréable lecture (en tant qu'adulte). La jolie couverture colorée et dans un esprit jeunesse bien marqué m'a un peu trompé. Dès l'introduction les trois premières pages nous transportent dans un monde bien plus adulte avec une mise en couleur assez sombre et un texte recherché d'un niveau difficile. La suite revient à une atmosphère plus légère mais Francesca nous réserve bien des surprises dans un scénario très construit autour de notions d'harmonie cosmique et d'équilibre naturel. La pensée écologique autour du réchauffement climatique est donc présente mais présentée d'une façon presque philosophique pour un lectorat jeune. C'est dire si on est loin d'un récit guimauve et nian-nian et je ne peux que remercier l'auteure de faire confiance à son lectorat pour suivre son récit. Les quatre personnages principaux Niah, Sam, Bel et Liah sont travaillés tout en intelligence avec une nuance d'humour dans des dialogues très rythmés qui donnent un bon dynamisme au récit. Ce dynamisme est renforcé par un graphisme très moderne et une mise en couleur recherchée autour de trois nuances le brun-rouge, le bleu-nuit et le jaune-or en fonction des situations de l'histoire. Francesca utilise des nuances manga dans les déformations des visages ce qui s'intègre bien dans l'expressivité des personnages. Le modernisme est accentué par un découpage et une présentation des planches qui devraient plaire à un public assez large. Une agréable découverte pour une lecture jeunesse bourrée de qualités et qui peut s'adresser à un public plus large. Toutefois un texte assez adulte par moments peut désorienter un lectorat moins habitué à ce vocabulaire assez recherché. C'est un risque pris par cette jeune auteure.

22/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Jacky et Célestin
Jacky et Célestin

Cette ancienne série ravira les nostalgiques de l'époque des Spirou 60's. L'esprit et le graphisme correspondent aux séries comme Tif et Tondu, Sophie ou Benoît Brisefer. Les personnages secondaires et les décors extérieurs sont les mêmes. On retrouve les mêmes schémas scénaristiques autour de méchants qui font plus de rire que de mal , des inventions farfelues, un commissaire très bonhomme et des héros d'une moralité exemplaire. J'ai trouvé beaucoup de similitude surtout avec les aventures de Sophie mais avec un public visé plus garçon. Le graphisme est assuré par un Walthéry de 18/20 ans très appliqué à reproduire le style graphique de ses prestigieux collaborateurs et mentors. La mise en couleur de cette époque reste une sorte de madeleine de Proust pour ceux qui ont découvert la BD dans ces années 60/70. Je ne connaissais pas cette série que j'ai lu sans ennui mais sans trop d'émotion non plus. Un peu fade un petit 3

22/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Petit Guide de l'effondrement
Le Petit Guide de l'effondrement

J’avais découvert ce duo d’auteurs avec leur série Paul Lamploix et les quatre Huberts, publiée chez le même éditeur et sur les mêmes principes. A savoir qu’il s’agit d’images de vieux comics, désormais libres de droits, que les auteurs ont détournées. En changeant un peu les formats si nécessaire, mais surtout en n’en utilisant que quelques images, remontées avec des dialogues de leur cru. Et c’est bien sûr là que réside l’intérêt. Car ces dialogues, parfois abscons, toujours fortement décalés par rapport au dessin et à la période supposée, ont un potentiel comique indéniable. Car si le procédé a déjà été utilisé par les Situationnistes à des fins politiques, il s’agit ici d’humour con et décalé, qui se moque dans un deuxième temps de certains thèmes actuels (le bio, la fin du monde, les changements climatiques). Puisant dans de vieux comics abandonnés, les auteurs ont donc au service de leurs délires des aventures de Davy Crockett, des romans graphiques basiques, une revisite de la geste christique, un peu de polar et de la BD édifiante, etc. Et, bien évidemment, on passe de l’un à l’autre sans trop de transition. Si, quand même, quelques fausses pubs, des illustrations éparses, permettent cette petite transition nécessaire. Comme pour « Paul Lamploix », j’ai trouvé intéressant le procédé, souvent amusant le résultat, mais c’est aussi lassant au bout d’un moment. Il faut dire que j’ai tout lu d’une traite dans l’intégrale (qui reprend avec des pages supplémentaires les deux albums parus peu avant). Il faut sans doute mieux lire cette intégrale par petites touches. Par contre, Bandes Détournées ne se moque pas de ses lecteurs et, avec l’argent économisé en ne payant pas les dessinateurs, ils nous proposent un album au papier épais, comme la couverture, un très bel objet éditorial en tout cas ! Pour amateurs du genre.

22/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Lien (Levesque/Nguyen)
Le Lien (Levesque/Nguyen)

J’ai hésité avant de classer cet album, qui joue beaucoup sur l’humour, tout en étant proche d’un documentaire. Mais aussi d’un roman graphique. Bref, le voilà en Inclassable… Dans une suite de « pastilles » d’une page, nous découvrons le quotidien du travail de l’auteure, professeur de Français dans un lycée de Seine Saint-Denis, et les liens qu’elle tisse tout au long de l’année avec ses élèves. Ses difficultés, ses surprises, ses petites victoires, jamais définitives – comme ses défaites. C’est souvent amusant, et cela va surtout à l’encontre de bien des clichés sur le métier d’enseignant, et sur les jeunes de ce département. Ayant enseigné une douzaine d’année en « zone sensible » (en collège pas en lycée par contre), je me retrouve dans pas mal de situations, et ce qui nous est ici présenté – tout parcellaire que cela soit – est assez réaliste. En tout cas c’est une lecture rapide, mais agréable.

22/03/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série La Guerre des Amazones
La Guerre des Amazones

Voilà un album qui revient de loin ! Son dessinateur, l'auteur espagnol Guillermo G. Escalada est en effet malheureusement décédé à quelque planches de la fin... C'est le dessinateur Nicolas Bègue qui a pris le relais pour les dernières planches afin de permettre à cet album de voir le jour. Et quand on voit le dessin et la colorisation si particulière de Guillermo G. Escalada, je dis chapeau ! Pari réussi ! Loin des légendaires amazones grecques, cet album nous renvoie plus à l'histoire qu'aux mythes ! L'action se déroule au tout début du IXe siècle en Bohème où le roi Karl se prépare à défendre son royaume. Charlemagne a en effet envoyé son fils Karl, roi des francs christianiser les contrées slaves. Les deux filles du roi Krok décident de prendre les choses en main, pour défendre leur culture, ses croyances et la place des femmes. C'est avant tout le dessin de l'auteur espagnol qui frappe. Son coup de crayon très réaliste, très soigné et détaillé, tant dans les décors, les costumes ou les paysages, est impressionnant ! Ses planches sont immersives et réussissent parfaitement à retranscrire les ambiances nécessaires, que ce soit dans la pénombre des habitations, en pleine nature ou sur le champ de bataille. Côté scénario, ce oneshot fait le job, pointant du doigt cette période transitoire du développement du christianisme dans des contrées encore polythéistes. Les femmes y avaient une large place, ce qui est bien mis en avant dans cet album ; elles ont tout à perdre avec cette religion du dieu unique qui ramènera ces dernières à un rôle de génitrice en caricaturant à peine... Une belle découverte.

22/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Âmes noires
Les Âmes noires

Yuan est chauffeur de camion quelque part dans le centre de la Chine. Travaillant à son compte, il surnage contre la misère en magouillant pour transporter des chargements plus ou moins légaux de charbon et en parcourant de grandes distances pour les vendre au plus offrant parmi les marchands du bord de la route. Dans cet univers compétitif où les uns et les autres se jalousent et se marchent sur les pieds pour s'en sortir un peu mieux, il est toujours sur la corde raide mais il pensait au moins pouvoir faire confiance à son associé chargé de trouver pour lui de futurs acheteurs et de marchander les prix. Grosse erreur... A l'image de son titre, c'est un récit très sombre, presque désespérant. Je ne sais pas où il se déroule exactement en Chine mais on est loin des fastes et des buildings de Shanghai. Tout le décor est gris, boueux, décharné. Et les locaux semblent y survivre à peine dans une ambiance oppressante, presque post-apocalyptique. Cette atmosphère est bien posée et le lecteur angoisse pour le héros car on sent qu'il peut tout perdre à tout moment et qu'il prend de gros risques à transporter seul son chargement et ce camion qui le fait vivre. Quant à savoir qui sont ces âmes noires, ce sont peut-être ces hommes qui ne vivent que par leurs chargements de charbon crasseux, ou alors ce sont les pourris qui écrasent les autres pour leur voler leurs moyens de subsistance. Le dessin de Fred Druart est très élégant. Son trait propre et son encrage épais rappelle l'esprit de ceux d'un Charles Burns, et la couverture intrigue d'emblée. On regrettera peut-être une uniformité de l'apparence globale du récit, toujours gris sale et couleur boue, mais c'est bien parce que l'intrigue ne permet justement pas aux protagonistes d'en sortir, si ce n'est cette échappatoire familiale sur le lac gelé avec la fille du héros. L'histoire est dure mais crédible et bien menée. J'ai apprécié cette découverte des conditions de vie sordide au cœur de l'Empire du Milieu, sans pour autant savoir si elle reflète une réalité concrète ou juste l'imaginaire des auteurs. La tension et l'atmosphère du récit sont bien posées et marquent le lecteur. Dommage toutefois que l'intrigue ne prenne pas davantage son envol : sa quête de réalisme empêche d'instaurer une véritable aventure et j'ai été un peu frustré par une fin certes satisfaisante mais sans que l'histoire ait vraiment décollé pour y aboutir. J'aurais aimé un peu plus de dépaysement, que le héros nous emmène voir davantage de son pays. Et puis je me suis aussi un peu interrogé sur comment le héros récupère ce qu'il récupère en fin d'album : avait-il toujours gardé les papiers qu'il fallait sur lui pour prouver qu'il était le propriétaire ? Cette conclusion parait soudain presque trop facile voire abrupte. Bref, beaucoup de bonnes choses dans cet album, tant sur le plan de l'histoire, du documentaire et de l'ambiance que du graphisme, mais une intrigue moins enthousiasmante que j'aurais espéré.

22/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Le Manoir de Chartwell
Le Manoir de Chartwell

Un auteur américain raconte les abus qu'il a vécus dans sa jeunesse. On est dans du comics underground où l'auteur montre la vérité toute cru sans filtre alors c'est clairement une lecture pour public averti. Adolescent, l'auteur est allé dans un pensionnat catholique tenu par un homme qui en profitait pour assouvir ses fantasmes sur ses élèves. Il y a des passages très dur et l'auteur ne se compte pas de montrer les abus. On va aussi voir les effets que cela eu sur sa vie d'adulte: abus d'alcool et de drogues, hypersexualisation, les parents qui essaient de minimiser les impacts psychologiques que les abus ont eu sur leur fils, etc et etc. C'est raconté de manière passionnante et je trouve l'auteur bien courageux de montrer autant de détail sur sa vie. Le dessin est du pur underground américain et cela va bien pour ce type de récit glauque. Il y a de superbes planches. Le seul vrai défaut est que la couverture ne donne vraiment pas envie de lire la BD. En tout cas, moi je pense que je ne l’aurais pas lu si je n’avais pas vu qu’il y avait des avis positifs sur le site.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Géante - Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté
Géante - Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté

Beaucoup d'avis contrastés autour de cette BD. Personnellement, je me suis attaché à cette géante et sa trajectoire dans ce monde moyenâgeux fictif. Les auteurs ont réussi à créer une esthétique colorée de style naïf qui sied au conte. Bien-sûr beaucoup de sujets tels que la femme, la liberté, la famille, le couple, le savoir sont abordés de manieres inégales mais dans l'ensemble il n'y a pas de fausse note. Le récit se tient, l'intrigue avance, les thèmes ne se répètent pas bêtement. Si la perspective de lecture d'un conte initiatique teinté de féminisme ne vous rebute pas, allez-y en confiance.

21/03/2024 (modifier)