Un album à lire pour son esthétique et l'intelligence du propos.
Dytar mêle avec brio les deux cultures avec de superbes trouvailles graphiques. Ça vaut sans souci la lecture, il m'a cependant manqué un peu d'émotion pour être transporté complètement par le récit. La fiction cède le pas au documentaire. Ça devient une caractéristique de Dytar, pas étonnant qu'il ait intitulé une de ses premières œuvres Le Sourire des Marionnettes : il y a un petit côté pantin qui s'agite (parfois en vain) dans ses personnages que l'auteur, en artisan doué, anime sous nos yeux, qui sursaute une dernière fois avant son " nomiquizpan ".
Avec Dytar, la vie ressemble souvent à un théâtre d'ombres, un brin désincarné, très cérébral, mais toujours intéressant et graphiquement épatant. Je n'ai pas vibré pour cet album, mais c'est un des livres de l'année malgré tout.
Si vous aimez les œuvres sur l'histoire des Mexicas, le roman" Azteca " de Jennings est à lire.
Note réelle : 3,5.
4/5 pour la réalisation, un bon 3/5 pour le plaisir éprouvé lors de la lecture.
La lecture a été globalement plaisante, même si plusieurs choses m’ont un peu chiffonné.
D’abord le rythme endiablé est un atout. Brubaker – que je connais davantage pour ses polars plus classiques, avec son compère Phillips – est un vieux routier et il sait y faire pour construire une intrigue dynamique.
Et là, j’ai bien aimé ce récit. Deux ados (en flash-backs) devenus de jeunes adultes, se transforment en détectives, enquêtant sur tout ce qui leur parait suspect dans leur petite ville de Kings Hill. Jusqu’au jour où l’affaire sur laquelle ils tombent est d’un tout autre ordre…
Le dynamisme du récit m’a fait accepter une bonne partie du fantastique qui s’invite de plus en plus dans les deux derniers tomes (j’ai en particulier bien aimé le « voyage dans le temps de Friday). J’ai aussi accepté certaines facilités scénaristiques (toutes les pistes laissées par Lancelot pour guider pas à pas Friday dans son enquête).
Mais j’ai par contre eu du mal avec la fin, que j’ai trouvée un peu trop facile, après une surenchère de fantastique (un peu trop à mon goût)
Le dessin de Martin n’est a priori pas mon truc – les visages en particulier. Mais il se laisse lire, et il passe finalement.
A plusieurs reprises j’ai clairement eu l’impression que Brubaker s’inspirait d’Harry Potter, en tout cas glissait pas mal de clins d’œil à son univers. L’omniprésence de la chouette autour de Friday, les ados/jeunes adultes enquêtant contre les forces du mal, voire même les indices laissés par Lancelot à Friday. Enfin, la dernière case, avec ce train survolé par des chouettes m’a fait penser à celui de Poudlard. Je ne sais pas si j’ai fantasmé tout ça, mais je pense que Brubaker l’a fait sciemment…
Note réelle 3,5/5.
Étrange album que celui-ci, quelque peu envoûtant.
L’auteure nous livre un récit autobiographique et cathartique, dans lequel elle va chercher les « racines » du mal qui la ronge, un mal être lancinant, une dépression qui peine à livrer ses sources. Elle va donc se plonger dans l’histoire et les archives familiales.
Lucile Corbeille parvient à maintenir une narration légère, un ton calme, alors que sa plongée dans le passé met au jour de multiples fractures, des douleurs niées et pourtant bien présentes. L’alcoolisme qui a tué son père. Des couples déchirés. L’homosexualité à peine aperçue de sa mère. Le fonctionnement parfois trop rigoriste de certains ancêtres, alors même que l’auteur elle-même chancelle, sous les coups de la mélancolie ou d’une dépression qui gangrène sa famille.
Cette plongée introspective se fait par paliers, et le lecteur suit pas à pas la descente dans ce passé pourtant pas si lointain. Une descente qui permet de remonter plus forte, l’auteure faisant apparaitre à la fin, alors que la plupart des questions qu’elle se posait ont eu leur réponse, l’espoir d’une guérison.
Une guérison qui prend la forme des couleurs vives qui illuminent les dernières cases, alors qu’un bleu grisâtre dominait tout le reste de l’album.
Le travail graphique de l’auteure est pour beaucoup dans le plaisir de lecture. En effet, son travail à l’aquarelle est réussi, avare de détails dès lors qu’on s’écarte du cœur du sujet, il est vraiment agréable et beau. L’auteure utilise aussi en fond des photos retouchées et recouvertes de peintures, ce qui donne à certaines cases un rendu proche de ce que l’imagination peut faire des souvenirs, à partir d’une photo prise dans l’album familiale : reconstruire, dévier de la trajectoire qu’elle nous propose.
Une lecture recommandable en tout cas.
On reste dans le même gros délire que pour Valhalla Hotel, avec des personnages bien allumés, une intrigue improbable, des gros flingues et des grosses caisses. Le second degré est de mise et l’humour lourdingue omniprésent.
Pour ceux qui n’auraient pas lu Valhalla Hotel, il vaut vraiment mieux commencer par là car ce second cycle est construit sur les bases du premier, et si les personnages ont évolué (10 ans se sont écoulé entre Valhalla Hotel et Valhalla Bunker) savoir d’où ils viennent et ce qui leur est arrivé précédemment est presqu’indispensable pour comprendre cette nouvelle intrigue.
Au niveau du dessin, Fabien Bedouel nous offre un travail conforme à nos espérances. C’est caricatural, expressif, coloré, explosif, dynamique, joyeux.
Pas de mauvaise surprise pour ce premier tome mais rien d’exceptionnel non plus. On est en pays de connaissance. Ceux qui ont kiffé Valhalla Hotel devraient apprécier ce nouvel opus. Les autres resteront à quai.
Pour ma part, j’aime bien… même si parfois c’est quand même bien lourdingue.
Petite mise à jour après lecture du tome 2 pour dire qu'il n'y avait pas besoin d'en faire une : c'est toujours aussi con lourdingue dynamique et jouissif. Pas de mauvaise surprise.
A titre personnel, j’avais adoré la Bibliomule de Cordoue, et même si j’ai freiné ma consommation de bandes dessinées, je ne pouvais pas passer à côté de ce nouvel opus du duo d’auteurs responsables de l’œuvre susnommée. D’autant plus qu’ils travaillent dans la continuité en nous proposant à nouveau une fable historique sur un sujet oublié.
Dès l’introduction, j’ai été intrigué, me demande quel lien il allait y avoir entre cet incident à Cap Canaveral et une couverture digne d’un récit de piraterie. Ce lien porte un nom, celui de Joseph Dombey, obscur savant français oublié de l’Histoire, poissard multirécidiviste, qu’un destin malicieux chargea jadis de transmettre le système métrique aux Américains. Le navire sur lequel il se trouvait fut la victime de pirates et lui-même se retrouva séquestré sur une île des Caraïbes.
Le récit tangue constamment entre la farce absurde et le récit historiques car, si beaucoup d’informations sont véridiques et nous permettent d’en apprendre pas mal sur divers sujets, les évènements nous sont racontés avec beaucoup d’humour et, à l’occasion, une pointe très pertinente de philosophie.
Vous l’aurez compris : une fois de plus, j’ai adoré ma lecture. J’en ressors amusé et un peu plus instruit et c’est vraiment ce que je demande à ce type d’œuvre.
Coté dessin, Léonard Chemineau va à l’essentiel, avec un trait épuré et dynamique et des compositions simples en apparence mais qui permettent d’encore mieux faire ressortir les dialogues de Wilfrid Lupano, ici par la forme d’un phylactère, là par la manière dont ceux-ci sont reliés. Le résultat, très franco-belge de la grande époque, est encore rehaussé par la mise en couleurs de Christophe Bouchard qui permet justement de rester dans cet esprit « BD tout public classique ».
Franchement bien ! Un achat que je ne regrette pas et la découverte d’une page d’Histoire dont j’ignorais tout.
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Les Sentiers d'Anahuac
Un album à lire pour son esthétique et l'intelligence du propos. Dytar mêle avec brio les deux cultures avec de superbes trouvailles graphiques. Ça vaut sans souci la lecture, il m'a cependant manqué un peu d'émotion pour être transporté complètement par le récit. La fiction cède le pas au documentaire. Ça devient une caractéristique de Dytar, pas étonnant qu'il ait intitulé une de ses premières œuvres Le Sourire des Marionnettes : il y a un petit côté pantin qui s'agite (parfois en vain) dans ses personnages que l'auteur, en artisan doué, anime sous nos yeux, qui sursaute une dernière fois avant son " nomiquizpan ". Avec Dytar, la vie ressemble souvent à un théâtre d'ombres, un brin désincarné, très cérébral, mais toujours intéressant et graphiquement épatant. Je n'ai pas vibré pour cet album, mais c'est un des livres de l'année malgré tout. Si vous aimez les œuvres sur l'histoire des Mexicas, le roman" Azteca " de Jennings est à lire. Note réelle : 3,5. 4/5 pour la réalisation, un bon 3/5 pour le plaisir éprouvé lors de la lecture.
Friday
La lecture a été globalement plaisante, même si plusieurs choses m’ont un peu chiffonné. D’abord le rythme endiablé est un atout. Brubaker – que je connais davantage pour ses polars plus classiques, avec son compère Phillips – est un vieux routier et il sait y faire pour construire une intrigue dynamique. Et là, j’ai bien aimé ce récit. Deux ados (en flash-backs) devenus de jeunes adultes, se transforment en détectives, enquêtant sur tout ce qui leur parait suspect dans leur petite ville de Kings Hill. Jusqu’au jour où l’affaire sur laquelle ils tombent est d’un tout autre ordre… Le dynamisme du récit m’a fait accepter une bonne partie du fantastique qui s’invite de plus en plus dans les deux derniers tomes (j’ai en particulier bien aimé le « voyage dans le temps de Friday). J’ai aussi accepté certaines facilités scénaristiques (toutes les pistes laissées par Lancelot pour guider pas à pas Friday dans son enquête). Mais j’ai par contre eu du mal avec la fin, que j’ai trouvée un peu trop facile, après une surenchère de fantastique (un peu trop à mon goût) Le dessin de Martin n’est a priori pas mon truc – les visages en particulier. Mais il se laisse lire, et il passe finalement. A plusieurs reprises j’ai clairement eu l’impression que Brubaker s’inspirait d’Harry Potter, en tout cas glissait pas mal de clins d’œil à son univers. L’omniprésence de la chouette autour de Friday, les ados/jeunes adultes enquêtant contre les forces du mal, voire même les indices laissés par Lancelot à Friday. Enfin, la dernière case, avec ce train survolé par des chouettes m’a fait penser à celui de Poudlard. Je ne sais pas si j’ai fantasmé tout ça, mais je pense que Brubaker l’a fait sciemment… Note réelle 3,5/5.
Abîmes
Étrange album que celui-ci, quelque peu envoûtant. L’auteure nous livre un récit autobiographique et cathartique, dans lequel elle va chercher les « racines » du mal qui la ronge, un mal être lancinant, une dépression qui peine à livrer ses sources. Elle va donc se plonger dans l’histoire et les archives familiales. Lucile Corbeille parvient à maintenir une narration légère, un ton calme, alors que sa plongée dans le passé met au jour de multiples fractures, des douleurs niées et pourtant bien présentes. L’alcoolisme qui a tué son père. Des couples déchirés. L’homosexualité à peine aperçue de sa mère. Le fonctionnement parfois trop rigoriste de certains ancêtres, alors même que l’auteur elle-même chancelle, sous les coups de la mélancolie ou d’une dépression qui gangrène sa famille. Cette plongée introspective se fait par paliers, et le lecteur suit pas à pas la descente dans ce passé pourtant pas si lointain. Une descente qui permet de remonter plus forte, l’auteure faisant apparaitre à la fin, alors que la plupart des questions qu’elle se posait ont eu leur réponse, l’espoir d’une guérison. Une guérison qui prend la forme des couleurs vives qui illuminent les dernières cases, alors qu’un bleu grisâtre dominait tout le reste de l’album. Le travail graphique de l’auteure est pour beaucoup dans le plaisir de lecture. En effet, son travail à l’aquarelle est réussi, avare de détails dès lors qu’on s’écarte du cœur du sujet, il est vraiment agréable et beau. L’auteure utilise aussi en fond des photos retouchées et recouvertes de peintures, ce qui donne à certaines cases un rendu proche de ce que l’imagination peut faire des souvenirs, à partir d’une photo prise dans l’album familiale : reconstruire, dévier de la trajectoire qu’elle nous propose. Une lecture recommandable en tout cas.
Valhalla Bunker
On reste dans le même gros délire que pour Valhalla Hotel, avec des personnages bien allumés, une intrigue improbable, des gros flingues et des grosses caisses. Le second degré est de mise et l’humour lourdingue omniprésent. Pour ceux qui n’auraient pas lu Valhalla Hotel, il vaut vraiment mieux commencer par là car ce second cycle est construit sur les bases du premier, et si les personnages ont évolué (10 ans se sont écoulé entre Valhalla Hotel et Valhalla Bunker) savoir d’où ils viennent et ce qui leur est arrivé précédemment est presqu’indispensable pour comprendre cette nouvelle intrigue. Au niveau du dessin, Fabien Bedouel nous offre un travail conforme à nos espérances. C’est caricatural, expressif, coloré, explosif, dynamique, joyeux. Pas de mauvaise surprise pour ce premier tome mais rien d’exceptionnel non plus. On est en pays de connaissance. Ceux qui ont kiffé Valhalla Hotel devraient apprécier ce nouvel opus. Les autres resteront à quai. Pour ma part, j’aime bien… même si parfois c’est quand même bien lourdingue. Petite mise à jour après lecture du tome 2 pour dire qu'il n'y avait pas besoin d'en faire une : c'est toujours aussi con lourdingue dynamique et jouissif. Pas de mauvaise surprise.
Le Mètre des Caraïbes
A titre personnel, j’avais adoré la Bibliomule de Cordoue, et même si j’ai freiné ma consommation de bandes dessinées, je ne pouvais pas passer à côté de ce nouvel opus du duo d’auteurs responsables de l’œuvre susnommée. D’autant plus qu’ils travaillent dans la continuité en nous proposant à nouveau une fable historique sur un sujet oublié. Dès l’introduction, j’ai été intrigué, me demande quel lien il allait y avoir entre cet incident à Cap Canaveral et une couverture digne d’un récit de piraterie. Ce lien porte un nom, celui de Joseph Dombey, obscur savant français oublié de l’Histoire, poissard multirécidiviste, qu’un destin malicieux chargea jadis de transmettre le système métrique aux Américains. Le navire sur lequel il se trouvait fut la victime de pirates et lui-même se retrouva séquestré sur une île des Caraïbes. Le récit tangue constamment entre la farce absurde et le récit historiques car, si beaucoup d’informations sont véridiques et nous permettent d’en apprendre pas mal sur divers sujets, les évènements nous sont racontés avec beaucoup d’humour et, à l’occasion, une pointe très pertinente de philosophie. Vous l’aurez compris : une fois de plus, j’ai adoré ma lecture. J’en ressors amusé et un peu plus instruit et c’est vraiment ce que je demande à ce type d’œuvre. Coté dessin, Léonard Chemineau va à l’essentiel, avec un trait épuré et dynamique et des compositions simples en apparence mais qui permettent d’encore mieux faire ressortir les dialogues de Wilfrid Lupano, ici par la forme d’un phylactère, là par la manière dont ceux-ci sont reliés. Le résultat, très franco-belge de la grande époque, est encore rehaussé par la mise en couleurs de Christophe Bouchard qui permet justement de rester dans cet esprit « BD tout public classique ». Franchement bien ! Un achat que je ne regrette pas et la découverte d’une page d’Histoire dont j’ignorais tout.