Les derniers avis (47 avis)

Couverture de la série Bulles de tendresse
Bulles de tendresse

Je vais arrondir aux trois étoiles parce que certains gags m’ont fait sourire, et aussi parce que visiblement ça peut s’adresser à tous les publics, et surtout à des jeunes. Mais cette lecture (très rapide au demeurant tant dessin et textes sont minimalistes) m’a clairement laissé sur ma faim. Je suis plutôt amateur de strips d’humour, surtout à tendance con, absurde, noir, voire trash. Ici, c’est plutôt la guimauve qui prédomine. C’est de l’humour gentil. Pourquoi pas ? Mais la plupart des gags manquent quand même de peps, la chute d’un certain nombre se laisse deviner en amont. Je ne suis clairement pas le cœur de cible, et d’autres peuvent apprécier davantage cet album. Mais l’humour développé, les quelques touches un chouia poétiques, me le feraient surtout conseiller à un jeune lectorat. Note réelle 2,5/5.

18/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Bloom into you
Bloom into you

*Entrée fracassante avec coup de pied violent dans la porte* Okay, après avoir laissé traîner depuis belles lurettes, il est enfin temps pour moi de rédiger mon avis sur Bloom into you ! La série d'amour lycéen qui avait su réveiller en moi la midinette qui se cachait jusque-là, l'histoire qui a fait germer tant de questions quant aux relations romantiques et qui m'a fait réaliser que je me trouvais probablement dans le spectre de l'aromantisme et de l'asexualité (même si ici il s'agira surtout d'une question d'aromantisme), l'un des yuris récents les plus encensés par les milieux connaisseurs, … Bref, une série avec un beau palmarès à mes yeux, que j'avais découverte par hasard via des scans en ligne il y a quelques années et qui a su pourtant me rester en mémoire. L'œuvre est elle parfaite ? Non, elle souffre en grande partie de ses envolées métaphysiques parfois bien peu naturelles, mais j'avoue que même ce défaut objectif me paraît charmant, inséparable de cette histoire dans mon esprit. Certaines personnes pourraient aussi regretter l'absence de réel antagonisme dans le récit, car bien que l'histoire aborde certaines questions comme le d, le fait que pour aider quelqu'un il faut parfois refuser d'aller dans leur sens une forme de "destruction du soi" (je ne vois pas comment mieux le dire, désolée), tout est finalement assez doux, tendre et gentil. On pourrait aussi regretter que l'histoire soit finalement bien cliché, cochant pratiquement toutes les cases du yuri classique (on passe même par le rendez-vous à l'aquarium), mais j'avoue que cela ne me dérange pas plus que de raison. L'histoire est classique, parfois étrangement verbeuse et flottante, mais elle parvient tout de même à me toucher, et c'est déjà très bien. L'histoire, puisqu'il faut la présenter, est une histoire d'amour. Dans son sens le plus basique, tout d'abord, puisqu'il s'agit in fine d'un triangle amoureux lycéen, mais également une histoire sur l'amour dans sa globalité, sur ce que cela signifie d'aimer quelqu'un, sur ce que c'est, finalement, quelqu'un. Oui, comme je l'ai dit plus haut, l'histoire pose contre toute attente une pelletée de questionnements poussés sur l'identité, le fait que nous existions techniquement à travers le regard d'autrui et le fait que le nous est un ensemble d'étiquettes quasiment infini et toujours évoluant (qui me rappelle toujours "Nos identités meurtrières" d'Amin Maalouf). Qu'est-ce qui défini un individu si celui-ci change sans-cesse et se présente différemment face à divers autres individus ? Que signifie aimer quelqu'un si nous ne parvenons pas à pleinement définir ce qu'est au final ce quelqu'un ? Est-il juste de dire à quelqu'un que l'on aime à un instant T si au final cette personne a déjà changer, possède sans doute aussi déjà de nombreuses facettes qui nous sonbt inconnues ? Tant de questions qui peuvent sans doute vous paraître anodines ou sans importances mais qui portent pourtant le récit tout du long. L'histoire est celle de Yû, une jeune fille se sentant éloignée des autres car incapable de tomber amoureuse, qui va un beau jour se voir proposer une offre des plus étranges de la belle Tôko, une fille d'apparence parfaite n'étant jamais retourné les sentiments de qui que ce soit : accepter de sortir avec elle, la laisser l'aimer et promettre de ne jamais tomber amoureuse d'elle en retour. Une jeune fille populaire mais cachant un profond mal-être, qui cherche désespérément à aimer quelqu'un et à ce que quelqu'un puisse l'aimer en retour, malgré tout ce qu'elle cache d'elle, malgré toute la complexité de sa personne et qui par peur d'être rejetée préfère s'isoler des autres ; une jeune fille isolée des autres car incapable de pleinement comprendre ce que signifie aimer quelqu'un romantiquement, à un âge où les histoires d'amour et les sentiments romantiques sont pourtant au coeur de la vie sociale, et souhaitant elle aussi secrètement pouvoir être aimer telle qu'elle est vraiment ; une autre jeune fille (oui, je n'ai pas encore eu le temps de présenter Sayaka, mais elle est importante aussi) ayant découvert son homosexualité récemment, meilleure amie de Tôko, l'aimant en secret mais souhaitant toujours privilégier le bonheur de son amie plutôt que ses sentiments égoïstes. Bref, il s'agit ici d'une histoire on ne peut plus adolescente, avec des personnages perdus, en plein questionnement sur eux-mêmes, sur leurs liens avec les autres, qui évoluent et surtout vont de l'avant. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? J'aime les histoires d'amour, le sentiment de perdition adolescente est traitée avec beaucoup de justesse, les questionnements et réflexions soulevées dans cette histoires sont intéressantes, j'ai de l'affection pour les personnages, ... Je ne suis peut-être pas pleinement objective mais l'oeuvre est bonne, très bonne. J'aurais même pu lui ajouter un coup de coeur lors de ma première lecture. Aujourd'hui, même si j'aime toujours autant ce récit, je me montrerais plus objective. Un petit mot rapide quand à la dimension "aromantique" de cette romance (attention, spoiler). Oui, Yû et Tôko finissent bien officiellement en couple, et donc Yû finira bel et bien par tomber amoureuse de Tôko. Cela n'empêche pas techniquement Yû de toujours pouvoir se trouver dans le spectre de l'aromantisme puisque ces sentiments n'ont commencés à se manifester qu'une fois un lien très fort avec Tôko a été établi (ce qui pourrait parfaitement correspondre à quelqu'un de demi-romantique), mais je comprend parfaitement si cette histoire n'est pas interprétée de la sorte (on pourrait après tout interprété ce récit comme celui d'un éveil à l'amour très classique et de ne voir l'évolution de leur relation que comme deux personnes envieuses des relations sincères et se sentant pourtant incapable d'y prendre part). Pourtant, quoi qu'il arrive, l'aromantisme reste un questionnement central de ce récit, puisque Yû se questionne tout du long sur son incapacité à ressentir d'attraction romantique et qu'un personnage secondaire important (Maki) est quant-à lui bel et bien aromantique (et un aromantique pur et dur de surcroît). Si j'ai pris le besoin de spécifier cet état de fait c'est parce que j'ai déjà vu beaucoup de gens se questionner pour savoir si oui ou non cette série était une bonne représentation du sujet de l'aromantisme et que je tenais à apporter mon grain de sel. Non, si vous cherchez un récit qui traite pleinement d'une relation romantique entre deux individu-e-s lorsqu'au moins l'un-e d'entre elleux est aromantique cette série ne sera pas optimale. Mais en tant qu'histoire d'amour ouvrant sincèrement la question sur le sujet elle reste parfaitement acceptable à mes yeux. (J'adore quand mes petits mots rapides finissent par devenir des paragraphes entiers).

18/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série La Pyramide de Ponzi
La Pyramide de Ponzi

Comme beaucoup de lecteurs j'avais connaissance de l'arnaque à la pyramide de Ponzi, sans être au courant qu'il s'agissait d'un véritable escroc. Personnellement j'imaginais que c'était l'universitaire qui l'avait mis en lumière, mais non ! Et franchement, la BD est très bien faite. La vie de cet arnaqueur est très bien racontée, expliquant en détail comment il arrive à créer sa pyramide, sans jamais y réfléchir, sans jamais avoir conscience de ce qu'il développe. C'est juste un arnaqueur standard, un type qui veut devenir riche quelque soit le moyen. Et d'ailleurs la BD est assez claire sur le fait que lui-même ne comprend pas que son système va s'écrouler, tandis qu'il est lui-même arnaqué par d'autres personnes autour de lui. Un sacré bazar donc, plutôt bien mis en lumière par un scénario très clair (simplifiant parfois pour les besoins narratifs) et faisant état de la clé de voute de toute arnaque : le beau parleur à qui on ait confiance. La BD est servie par un dessin tout à fait efficace qui joue sur différentes représentations notamment dans les dernières pages qui font le bilan de sa vie suite à l'affaire. C'est lisible d'un bout à l'autre et les magouilles financières sont claires alors même que l'opération était complexe en apparence. Le genre de BD documentaire que je recommande, notamment pour le dossier à la fin explicatif qui permet de mettre en lumière à quel point cette pratique est encore d'actualité, peut-être même plus puissante à l'heure d'une communication aussi rapide et claire que le permet l'internet. La liste finale est éloquente, les gens sont encore capable de se faire avoir sur une arnaque vieille de plus d'un siècle désormais. Ponzi a eu beaucoup d'enfants illégitimes !

18/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Le Cousin Hugues
Le Cousin Hugues

Hugues est le jeune héritier d'une grande famille riche, ultra blasé par une vie totalement coupée du monde réel et de la plèbe qu'il méprise. Le principe est simple : une planche, un gag, toujours autour de ce jeune cynique évoluant dans un milieu familial décadent. Le dessin en noir et blanc est plutôt réussi et profite de la pleine page pour s'exprimer, avec un certain sens du cadrage et du décalage. C'est sans doute l'aspect le plus intéressant de l'ensemble, même si j'aimerais voir l'auteur sur un registre plus construit pour mieux juger de son potentiel. L'humour se veut provocateur, caustique, parfois volontairement malsain. Quelques gags font mouche sans pour autant faire vraiment rire, et cela reste très ponctuel. Dans les faits, les situations m'ont souvent paru gratuites et répétitives. Une fois l'album refermé, il ne m'en reste pas grand-chose : ni gag marquant, ni idée vraiment mémorable. Cet humour très noir et pince sans rire aurait pu me séduire, mais ni le fond, trop répétitif, ni la forme n'ont suffi à m'embarquer.

18/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Toajêne
Toajêne

Cette BD part d'une idée de départ originale et gentiment burlesque, celle d'un micro héros, sorte de fils de la jungle au pays des microbes, passionné par l'arithmétique et par la vision du Tarzan de Johnny Weissmuller qu'il a vu par hasard. Cela m'a fait penser à certains albums de Winshluss ou Krassinsky qui nous placent dans une situation fantasque avec sa propre logique. Et je comprends le charme que certains peuvent y trouver. Mais ce délire absurde et burlesque ne m'a jamais vraiment embarqué. Le scenario m'a paru s'étirer et perdre de son impact, avec des personnages finalement peu enthousiasmants (notamment le scientifique qui parait sympathique au départ avant de se révéler borné et idiot). Quelques idées font sourire, sans jamais suffire à maintenir mon intérêt. Le dessin en noir et blanc de Panaccione est cohérent avec l'ambiance rétro, mais ce trait volontairement brut, parfois proche du gribouillage, m'a moins convaincu que dans ses autres albums, que j'apprécie pourtant beaucoup. Au final, je reconnais l'originalité et la singularité de l'ensemble, mais je suis resté sur le bord du chemin. Une curiosité qui parlera à certains, mais qui ne m'a pas vraiment convaincu, juste un peu diverti. Note : 2,5/5

18/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Nuit retrouvée
La Nuit retrouvée

Une mère divorcée, sans histoire apparente, passe une soirée avec ses grands enfants et, presque sans l'avoir prémédité, leur révèle un épisode de sa vie où elle est sortie, pour un court instant, de son existence bien ordonnée. Sur la forme, c'est une histoire sympathique. Le dessin m'a rappelé le style de certains blogs BD (je me rends compte après avoir écrit ça que je n'avais pas réalisé que c'était Pénélope Bagieu au dessin, je pensais à tort que c'était Lola Lafon car le style est légèrement différent des planches habituelles de Pénélope), avec un travail très agréable sur les couleurs chaudes et un vrai soin apporté aux décors, notamment dès la première page qui pose efficacement l'ambiance et le lieu. Les dialogues entre les quelques protagonistes sont justes et naturels, installant rapidement les caractères de chacun. Tout concourt à rapprocher le lecteur de cette petite réunion familiale et à susciter l'intérêt pour ce qu'elle va révéler. Ma curiosité a d'ailleurs été rapidement éveillée à l'idée de comprendre ce que la mère souhaitait confier. Elle le fait avec beaucoup de naturel, dévoilant les choses progressivement. On sent son malaise à se livrer ainsi à sa fille. On s'amuse aussi de la manière dont elle arrange parfois la réalité pour dissimuler certains détails, tandis que nous, lecteurs, sommes témoins de ce qui s'est réellement passé. Tout est fait avec justesse et sincérité. Mais en contrepartie, le récit souffre d'une grande lenteur. On se retrouve avec un album de plus de 200 pages qui, au final, raconte peu de choses. Et ce qui est raconté ne m'a pas touché, simplement vaguement intéressé. L'ensemble est à la fois légèrement édifiant et assez plat, ou du moins dépourvu d'une véritable envergure narrative. L'intrigue manque de développement et m'a laissé sur une impression d'indifférence, presque de perplexité, avec ce sentiment de "tout ça pour ça". Aussi naturels et compréhensibles que soient les sentiments et les comportements de la narratrice, la mayonnaise ne prend jamais et le soufflé reste désespérément plat. Bref, j'ai trouvé cet album pas mal, mais pas enthousiasmant. Note : 2,5/5

18/12/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Diana & Charlie
Diana & Charlie

Un one-shot qui parle des problèmes de jeunes actuels vu qu'un des protagonistes est une fille trans et l'autre serait semble-t-il non-binaire (en tout cas moi j'ai cru pendant un bon moment que c'était juste un gars, je ne suis pas très perspicace). Ce que j'ai aimé dans le scénario est que le ton est juste. Pour moi, l'adolescence est un stade où on se découvre, ce qui est le cas des deux personnages principaux qui se posent des questions sur ce qu'ils/elles/iels sont vraiment. L'adolescence est aussi une période où les émotions sont souvent extrêmes. Je me souviens ados que des types de mon école pouvait super-sympa une journée et lendemain être des gros cons et moi même j'ai vécu des journées où j'avais juste envie d'envoyer foutre le monde. On retrouve ça ici. Diana et Charlie sont très poches, mais parfois les choses vont mal et il y a des disputes. Les moments joyeux sont très joyeux et les moments tristes très tristes. Le ton est réaliste avec notamment les parents qui veulent le bien de leur enfants, mais qui ne savent pas trop comment s'y prendre. Malgré des qualités dans le scénario, j'avoue ne pas avoir trouvé cela captivant à lire. Je trouve qu'il y a des longueurs dans le récit et que ça tourne parfois un peu en rond, mais je ne pense pas faire parti du public-cible initial de l'album. J'ai bien aimé le dessin très expressif et dynamique, mais sur certaines cases je trouvais qu'il y avait un peu trop de détails et que cela nuisait à la fluidité de la narration.

17/12/2025 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Golden West
Golden West

Une incursion dans le western, moi qui n’aime pas le genre. Il est vrai que celui ci est original en suivant la vie de ce jeune apache exclu de sa tribu. Qui plus est, l’histoire se situe au tournant de la colonisation et de ce changement de civilisation de l’Amérique du Nord. Les jeux sont quasiment pliés et le jeune Woan vivra ces changements tout en cherchant sa place parmi les siens et dans ce nouveau monde. Je reconnais que le dessin réussit à sublimer cette histoire en y apportant un souffle épique même dans les planches contemplatives. Les paysages nous happent littéralement. Certes également, les personnages secondaires sont bien présents et intéressants mais voilà. J’ai toujours eu du mal avec les histoires amérindiennes, je ne sais pourquoi. Peut-être cette double vision contradictoire assénée depuis longtemps dans les westerns. Celle des sauvages sanguinaires et scalpeurs de têtes des vieux films, ou celle des tribus pacifiques et proches de la nature idéalisées face à l’envahisseur. Celui-ci évite ce manichéisme, et bien que je n’aie rien de fondamental à lui reprocher, je cherche encore le western qui me fera changer d’avis sur les westerns !

17/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Golden Kamui
Golden Kamui

Même ce que j'aime le moins tels que l'aspect policier et les dingues est logique : la guerre comme l'or font que les gens transgressent les limites ! Mais j'aime surtout le héros de guerre "immortel" et la jeune Aïnou. Quel personnage complexe et attachant : aimant la chasse, la nourriture de son peuple à laquelle elle convertit Sugimoto, d'autres traditions, sa liberté, celle de son peuple, le paysage sublimissime et son ami loup. Le dessin est nettement meilleur que celui de trop de mangas qui schématisent les dessins au point de les dessécher. Là, les visages, corps, postures des personnages sont nettement différenciés, merci ! S'il y a parfois des gens nus, ce sont les hommes et ça change, dans des scènes plus ou moins humoristiques, que je n'apprécie pas plus que ça, mais qui détendent cependant l'atmosphère, et font partie d'une œuvre qui charrie tout, et notamment, j'y reviens, la nourriture, vitale, qu'on doit chasser, cueillir, cuisiner, tandis que la peau des animaux sert à fabriquer des vêtements ou vendre ce qui permettra de poursuivre l'aventure, pour nos héros, voulant délivrer le père d' Ashirpa et trouver l'or, qui pour financer la lutte de libération des Aïnous, qui pour recaser les soldats perdus de l'Empire japonais, qui pour…. La nature et l'or dominent les humains, qui s'agitent aiguillonnés par la faim et la soif de l'or. Mais quelle vitalité ! A signaler que l'anime est aussi excellent, et permet de prendre la pleine mesure d'une nature qui en vaut la peine d'être vue en plus grand. A ce propos, j'aimerais qu'il y en ait une suite, et sinon quoi ? Je rejoins des protestataires comme les fidèles de l'ancien shogunat, et en garde !

17/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Vasco
Vasco

Vasco, neveu d'un riche banquier de Sienne, est envoyé par ce dernier en mission à travers l'Europe et l'Asie du XIVe siècle. Il vit ainsi des aventures aux quatre coins du monde, dans un strict cadre historique. J'ai découvert cette série sur le tard et, comme beaucoup l'ont souligné avant moi, elle rappelle immanquablement Alix dans son ambition de proposer une série historique a l'ancienne, dont le graphisme se rapproche fortement de celui de Jacques Martin, mais aussi dans la mise en scène de manière générale. Même le lettrage change dès le deuxième tome pour devenir identique à celui d'Alix. Ce graphisme est le gros point fort de la série. Encore un peu hésitant sur les deux premiers tomes, le dessin de Gilles Chaillet trouve son apogée du tome 3 au tome 12 avant de décliner ensuite. Mais tout au long de la série, ses décors sont exceptionnels. Le style est certes très académique, mais ses architectures, paysages et costumes historiques sont superbes. C'est un remarquable travail de reconstitution qui flatte l'œil et donne envie de découvrir ces lieux anciens aujourd'hui disparus ou profondément transformés. A noter aussi quelques belles scènes de bataille, à pied comme à cheval. Dommage qu'en contrepartie, les anatomies soient nettement moins maitrisées. Outre des mains régulièrement disproportionnées, ce sont surtout les visages qui sont trop souvent ratés, un défaut qui s'accentue a partir du treizième tome. Quel dommage que cela vienne gâcher d'aussi beaux décors. Je précise que je n'ai fait que feuilleter les tomes au-delà du 21e, après que d'autres dessinateurs aient remplacé Gilles Chaillet, car le dessin du tome 22 m'a rebuté et je n'étais pas suffisamment attaché à la série pour avoir envie de poursuivre. Pourtant, il y a un aspect que j'ai vraiment apprécié : cette manière qu'a la série de nous faire découvrir de l'intérieur la grande Histoire du monde, a une époque relativement peu abordée dans d'autres œuvres : alors que la Renaissance italienne en est à ses prémices et que l'Europe subit encore les restes de la Peste Noire, après la période des Croisades mais avant la chute de Constantinople, après la Croisade des albigeois mais avant le plus dur de la Guerre de Cent ans... Et comme Vasco voyage beaucoup, cela permet d'apprendre ce qu'il se passait alors dans différentes régions du globe. Le concept de départ, mettant en avant l'implication des banquiers dans les affaires politiques, devient toutefois assez vite un simple prétexte a des aventures plus mouvementées ou plus personnelles pour le héros. Mais voilà, j'ai nettement préféré la grande Histoire a la petite, celle de Vasco lui-même. Le personnage ne m'a jamais paru attachant : je ne me suis jamais senti proche de lui ni réellement concerné par ce qui lui arrivait. Ce sont surtout les intrigues qui m'ont laissé de marbre, tant elles sont molles et convenues. Les protagonistes ont souvent des comportements peu naturels, comme s'ils jouaient un mauvais rôle dans une pièce de théâtre d'aventure. Complots, traquenards et manigances s'enchainent dans des péripéties cousues de fil blanc, ou les trahisons et secrets s'accumulent sans susciter beaucoup d'intérêt. On retrouve bien quelques fils rouges, comme les allers-retours de la belle Sophie, dont Vasco est épris d'un amour impossible, ou encore ce choix étrange d'utiliser le frère du héros comme antagoniste récurrent, a la fois fraternel et pourtant régulièrement au service du camp adverse, mais jamais rien qui m'emporte. J'ai aussi été irrité par la présence trop fréquente de fautes d'orthographe dans les dialogues et la narration, un manque de relecture qui déçoit. Vasco est donc une série historique très classique dans sa forme et son ton, qui vaut avant tout pour l'excellence de ses décors et pour l'intérêt de découvrir en images le monde du XIVe siècle. Mais le manque de charisme de son héros, des intrigues peu enthousiasmantes et certaines faiblesses dans le dessin des visages m'ont empêché de vraiment m'y attacher. Je retiens toutefois quelques albums réussis, notamment ceux se déroulant en Turquie (tomes 3 et 4), en pays cathare (tomes 7 et 8), ainsi que la beauté des décors et costumes des albums situés en Asie (tomes 9 a 12).

17/12/2025 (modifier)