Même si je n'ai pas lu les enquêtes précédentes des auteurs comme celui sur les algues vertes par exemple, j'ai emprunté cet album dès que je l'ai vu pour 2 raisons. D'abord le souvenir de bons avis émis ici et aussi parce que j'ai depuis l'enfance entendu parler du remembrement dans nos campagnes sans en connaitre l'histoire enfouie.
En effet ce n'est pas seulement quelques talus et haies qui ont été arrachées afin de rationaliser des terrains, ce sont des actes administratifs faits de manière abrupte, sans véritable conduite de changement, sans tenir compte des doléances des uns et des autres, des fermiers souvent peu éduqués et aptes à se défendre, qui se retrouvent balayées d'un trait de plume.
Cela a donné lieu à des échanges de parcelles, certains étant gagnants et d'autres, la plupart, perdants notamment en terme de pommiers et autres arbres fruitiers qui assuraient une partie de leur subsistance. Cela a conduit à des actes de résistance, des drames, des suicides et des familles voisines qui ne se parlent plus encore des décennies après convaincus par l'injustice d'une part et le favoritisme dont d'autres auraient profité, revendant par la suite certaines terres pour en faire des parcelles constructibles. C'est d'autant plus marquant que je connais certains des lieux bretons évoqués.
On pourrait sans doute reprocher un éventuel manque de contrepoint. On a certainement poussé trop loin l'industrialisation et la technologie autour de l'agriculture et même si on commence à se rendre compte des dégâts écologiques que cela a pu provoquer, je pense que le temps des petites fermes familiales avec 5 vaches et un hectare de terrain est définitivement révolu.
Sunstone est une série pour le moins atypique.
Pas tant pour son sujet, le BDSM, que pour son traitement de ce dernier. Là où l'on pourrait s'attendre à une simple histoire érotique avec une intrigue d'amour en prime on retrouve en fait une histoire d'amour avant tout, avec ses joies sincères, ses problèmes, sa complexité, une histoire d'amour bien réelle quoi. C'est ça qui frappe dans cette histoire : l'envie de se rapprocher le plus possible d'un sentiment de réel, y compris dans son approche érotique. Ici, on parle de ce qu'il y a derrière les relations sexuelles, ce qu'il y a aussi derrière l'image du BDSM, on s'éloigne de la représentation enjolivée, on se rapproche des gens qu'il y a derrière, avec leurs vies, leurs attentes et leurs angoisses. On nous parle de tous ces gens passionnés de jeux de rôles, de restrictions, de contrôle, sans diaboliser où enjoliver la chose. On nous parle avant tout des gens, voilà.
Bon, bon, "l'histoire de fesses nous parle tout autant des fesses que des corps attachés au bout", certes, mais quid de l'histoire d'amour ? Elle est bonne, très bonne. En tout cas suffisamment bonne pour me faire lâcher la larmichette sur la fin (étant très émotive, cette information a une valeur toute relative, je vous mets en garde). Comme dit plus haut les personnages sont humains, semblent réels, on ne nous cache jamais leurs problèmes terre-à-terre, on nous parle toujours de leurs vies, leurs émotions, leurs ressentis, on apprécie les voir rire, se charrier, on souffre lorsqu'ils souffrent, … Bref, je ne vais pas vous faire la totale, vous voyez le topo : tous les personnages sont attachants (rire).
Un défaut cependant.
Bon, il est unique mais j'aurais sans doute un peu de mal à l'expliquer, alors accrochez vous.
J'ai un grand respect pour le travail graphique de Stjepan Sejic, je trouve ses dessins magnifiques et son travail des expressions saisissant. Pourtant, il y a toujours un petit truc qui me chiffonne dans chacune de ses histoires, c'est cet étrange ressenti qu'il fétichise les relations saphiques. Entendons-nous bien, il traite chacun des personnages de ses histoires avec le même sérieux que dans cette série, ils semblent toujours humains et restent attachants, donc ses personnages saphiques restent bons. Cependant je ne peux pas m'empêcher d'être toujours un peu… disons gênée… lors de mes lectures. Je ne sais pas, sans doute est-ce le fait qu'il dessine toujours ses personnages féminins avec des plastiques parfaites (en tout "parfaites" dans les canons de beautés d'hommes hétéros actuels), ou bien alors c'est le fait qu'il semble beaucoup s'intéresser à la question de la sexualité des couples saphiques (je vous jure, cela revient souvent dans ses récits), en tout cas je ne peux m'empêcher d'avoir une guerre interne à chacune de mes lectures en me demandant si les relations saphiques qu'il dépeins entre dans la case "bonne représentation" ou bien "fétichisme".
Bref, défaut mis à part, Sunstone est une série spéciale, dans le sens où l'on ne s'attend pas à un traitement si sérieux et humain du sujet de la sexualité (surtout en ce qui concerne les kinks) dans une œuvre qui reste tout de même dans sa forme un récit érotique. C'est aussi une série spéciale pour moi, car je l'avais découverte en ligne par hasard durant la fin de mon adolescence, à peu près au même moment où je me posais de nombreuses questions sur ma sexualité (et où, peut-être, je lorgnais légèrement sur l'univers du BDSM, mais ce serait-là une autre histoire que je vous épargnerais). Aujourd'hui je serais sans doute plus critique sur cette œuvre que lors de ma découverte, encore une fois mon incapacité à savoir si la série fétichise ou non sa relation centrale façon "catégorie lesbienne sur pornhub - mais avec des sentiments autour" me parasite un peu mes relectures, mais malgré tout la série reste bonne et sincèrement surprenante.
Je dédicace bien évidemment cet avis à Gruizzli, je m'étais engagée à aviser la série et c'est maintenant chose faite.
PS : Papa, si tu passes par là, ignore le passage où je parle d'avoir lu pour la première fois cette BD étant ado. Ta fille était chaste, tu m'entends ? Chaste !
Je n'ai jamais montré d'appétence particulière pour le genre "strictement pour adulte". Je fuis même tout ce qui est hentai.
Néanmoins il faut s'intéresser à tout, pour pouvoir juger de la chose...
Je me suis donc lancé dans l'intégrale de cette Chambre 121 et je dois reconnaitre avoir été agréablement surpris.
Le réceptionniste d'un hôtel est en charge de satisfaire les demandes "particulières" des client(e)s de la chambre 121. Voilà pour le pitch, et si ce n'est pas folichon je n'ai pu m'empêcher de penser que cela aurait fait un bon porno (à condition de mettre un peu de moyen dans la production).
Les aventures de notre bonhomme sont assez variées, au gré des fantasmes de l'auteur, et il donne volontairement et allégrement de sa personne. Par contre elles ne sont forcément toutes de la même qualité et de fait ne suscitent pas chez le lecteur le même émoi.
J'ai trouvé les dessins agréables et bien faits avec quand même une préférence pour les premiers chapitres. Inutile de dire qu'ils sont très explicites.
J'ai beaucoup moins aimé les 6 petits récits supplémentaires (avant la chambre 121) qui relevaient plus à mon goût du porno amateur. Du genre "Oh excusez moi Madame, je me suis pris les pieds dans le tapis et suis tombé la b... en avant sur votre c.." Voyez le genre ...
Au final Chambre 121 constitue donc une vraie œuvre pornographique, assez agréable à lire si on découpe par petit bout la lecture.
Une histoire très sympathique aux allures de conte.
Le Pêcheur et la Salamandre nous raconte, sans grande surprise, l'histoire d'un pêcheur et d'une salamandre (choquant, je sais). Plus précisément, c'est l'histoire d'un parcours initiatique, d'une part de la salamandre, qui, affamée, a volé l'offrande d'un dieu et doit désormais partir en quête d'un espadon royal pour racheter sa faute, et d'autre part du pêcheur ayant perdu sa famille et qui devra apprendre à se rouvrir aux autres.
C'est une histoire simple et douce, brillant indubitablement par son dessin léché (avec une colorisation magnifique de surcroît) et sa forme proche du conte, donnant au récit une chaleur et une profondeur bienvenues. C'est une histoire qui parle avant tout d'évolution, du fait d'aller de l'avant, du fait de sortir du carcan dans lequel on s’enferme (une histoire de poisson hors de l'eau, si vous me permettez). Classique, mais pas besoin de réinventer la poudre pour être de bonne qualité.
Pour l'instant, seul le premier tome du diptyque est sorti, difficile pour moi de pleinement me prononcer sur les qualités de l'œuvre (puisque pour le moment incomplète), mais ce premier tome est très prometteur.
Je suis un simple lecteur, une simple personne qui n'y connaît peut-être pas grand-chose dans l'expertise d'une BD, mais qui passe un de ses meilleurs moments en la lisant. Une BD c'est fait pour s'évader et se divertir, ce que "The Prism" fait très bien ( à mon humble avis). Le simple fait d'être un fan de musique vous fait aimer ce genre de scénario, certes saugrenu mais tellement évasif, drôle et sans prise de tête. J'aime beaucoup "The Prism" chacun en donnera son avis pourvu qu'il le lisent. Le miens est ici, et je suis plus qu'heureux de découvrir la suite.
Voilà une série SF qui n’est pas forcément hyper originale, mais dont la lecture s’évère globalement agréable.
Déjà par son rendu graphique. Le dessin de Grun est fluide et plaisant. Surtout, j’ai vraiment bien aimé les décors, qui nous plongent dans une ambiance d’usine désaffectée, un univers pollué, grisâtre, marron. Il y a dans ces décors urbains quelque chose du travail de Bilal sur La Trilogie Nikopol, ou de Ricci sur Urban, en plus noir et crasseux. Dessin et colorisation plutôt chouettes et à mon goût donc.
Une société dominée par une dictature implacable, et quelques inévitables grains de sable qui essayent de se glisser dans la mécanique pour l’empêcher de fonctionner. Du classique donc, mais Corbeyran fait bien prendre la sauce, ménageant des surprises et des retournements de situation, évitant même les conclusions trop faciles : sans spoiler, j’ai bien aimé la fin, très noire.
J’ai aussi bien aimé que Corbeyran glisse dans les dialogues et l’intrigue des questionnements essentiels sur le pouvoir, le droit à la résistance, le sacrifice individuel au profit d’une idée de la liberté, etc.
Les personnages sont bien campés, et globalement crédibles (même si j’ai un chouia tiqué à propos des aptitudes quasi militaires du journaliste/héros/poil à gratter).
Une lecture plaisante et recommandable donc.
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Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement
Même si je n'ai pas lu les enquêtes précédentes des auteurs comme celui sur les algues vertes par exemple, j'ai emprunté cet album dès que je l'ai vu pour 2 raisons. D'abord le souvenir de bons avis émis ici et aussi parce que j'ai depuis l'enfance entendu parler du remembrement dans nos campagnes sans en connaitre l'histoire enfouie. En effet ce n'est pas seulement quelques talus et haies qui ont été arrachées afin de rationaliser des terrains, ce sont des actes administratifs faits de manière abrupte, sans véritable conduite de changement, sans tenir compte des doléances des uns et des autres, des fermiers souvent peu éduqués et aptes à se défendre, qui se retrouvent balayées d'un trait de plume. Cela a donné lieu à des échanges de parcelles, certains étant gagnants et d'autres, la plupart, perdants notamment en terme de pommiers et autres arbres fruitiers qui assuraient une partie de leur subsistance. Cela a conduit à des actes de résistance, des drames, des suicides et des familles voisines qui ne se parlent plus encore des décennies après convaincus par l'injustice d'une part et le favoritisme dont d'autres auraient profité, revendant par la suite certaines terres pour en faire des parcelles constructibles. C'est d'autant plus marquant que je connais certains des lieux bretons évoqués. On pourrait sans doute reprocher un éventuel manque de contrepoint. On a certainement poussé trop loin l'industrialisation et la technologie autour de l'agriculture et même si on commence à se rendre compte des dégâts écologiques que cela a pu provoquer, je pense que le temps des petites fermes familiales avec 5 vaches et un hectare de terrain est définitivement révolu.
Sunstone
Sunstone est une série pour le moins atypique. Pas tant pour son sujet, le BDSM, que pour son traitement de ce dernier. Là où l'on pourrait s'attendre à une simple histoire érotique avec une intrigue d'amour en prime on retrouve en fait une histoire d'amour avant tout, avec ses joies sincères, ses problèmes, sa complexité, une histoire d'amour bien réelle quoi. C'est ça qui frappe dans cette histoire : l'envie de se rapprocher le plus possible d'un sentiment de réel, y compris dans son approche érotique. Ici, on parle de ce qu'il y a derrière les relations sexuelles, ce qu'il y a aussi derrière l'image du BDSM, on s'éloigne de la représentation enjolivée, on se rapproche des gens qu'il y a derrière, avec leurs vies, leurs attentes et leurs angoisses. On nous parle de tous ces gens passionnés de jeux de rôles, de restrictions, de contrôle, sans diaboliser où enjoliver la chose. On nous parle avant tout des gens, voilà. Bon, bon, "l'histoire de fesses nous parle tout autant des fesses que des corps attachés au bout", certes, mais quid de l'histoire d'amour ? Elle est bonne, très bonne. En tout cas suffisamment bonne pour me faire lâcher la larmichette sur la fin (étant très émotive, cette information a une valeur toute relative, je vous mets en garde). Comme dit plus haut les personnages sont humains, semblent réels, on ne nous cache jamais leurs problèmes terre-à-terre, on nous parle toujours de leurs vies, leurs émotions, leurs ressentis, on apprécie les voir rire, se charrier, on souffre lorsqu'ils souffrent, … Bref, je ne vais pas vous faire la totale, vous voyez le topo : tous les personnages sont attachants (rire). Un défaut cependant. Bon, il est unique mais j'aurais sans doute un peu de mal à l'expliquer, alors accrochez vous. J'ai un grand respect pour le travail graphique de Stjepan Sejic, je trouve ses dessins magnifiques et son travail des expressions saisissant. Pourtant, il y a toujours un petit truc qui me chiffonne dans chacune de ses histoires, c'est cet étrange ressenti qu'il fétichise les relations saphiques. Entendons-nous bien, il traite chacun des personnages de ses histoires avec le même sérieux que dans cette série, ils semblent toujours humains et restent attachants, donc ses personnages saphiques restent bons. Cependant je ne peux pas m'empêcher d'être toujours un peu… disons gênée… lors de mes lectures. Je ne sais pas, sans doute est-ce le fait qu'il dessine toujours ses personnages féminins avec des plastiques parfaites (en tout "parfaites" dans les canons de beautés d'hommes hétéros actuels), ou bien alors c'est le fait qu'il semble beaucoup s'intéresser à la question de la sexualité des couples saphiques (je vous jure, cela revient souvent dans ses récits), en tout cas je ne peux m'empêcher d'avoir une guerre interne à chacune de mes lectures en me demandant si les relations saphiques qu'il dépeins entre dans la case "bonne représentation" ou bien "fétichisme". Bref, défaut mis à part, Sunstone est une série spéciale, dans le sens où l'on ne s'attend pas à un traitement si sérieux et humain du sujet de la sexualité (surtout en ce qui concerne les kinks) dans une œuvre qui reste tout de même dans sa forme un récit érotique. C'est aussi une série spéciale pour moi, car je l'avais découverte en ligne par hasard durant la fin de mon adolescence, à peu près au même moment où je me posais de nombreuses questions sur ma sexualité (et où, peut-être, je lorgnais légèrement sur l'univers du BDSM, mais ce serait-là une autre histoire que je vous épargnerais). Aujourd'hui je serais sans doute plus critique sur cette œuvre que lors de ma découverte, encore une fois mon incapacité à savoir si la série fétichise ou non sa relation centrale façon "catégorie lesbienne sur pornhub - mais avec des sentiments autour" me parasite un peu mes relectures, mais malgré tout la série reste bonne et sincèrement surprenante. Je dédicace bien évidemment cet avis à Gruizzli, je m'étais engagée à aviser la série et c'est maintenant chose faite. PS : Papa, si tu passes par là, ignore le passage où je parle d'avoir lu pour la première fois cette BD étant ado. Ta fille était chaste, tu m'entends ? Chaste !
Chambre 121
Je n'ai jamais montré d'appétence particulière pour le genre "strictement pour adulte". Je fuis même tout ce qui est hentai. Néanmoins il faut s'intéresser à tout, pour pouvoir juger de la chose... Je me suis donc lancé dans l'intégrale de cette Chambre 121 et je dois reconnaitre avoir été agréablement surpris. Le réceptionniste d'un hôtel est en charge de satisfaire les demandes "particulières" des client(e)s de la chambre 121. Voilà pour le pitch, et si ce n'est pas folichon je n'ai pu m'empêcher de penser que cela aurait fait un bon porno (à condition de mettre un peu de moyen dans la production). Les aventures de notre bonhomme sont assez variées, au gré des fantasmes de l'auteur, et il donne volontairement et allégrement de sa personne. Par contre elles ne sont forcément toutes de la même qualité et de fait ne suscitent pas chez le lecteur le même émoi. J'ai trouvé les dessins agréables et bien faits avec quand même une préférence pour les premiers chapitres. Inutile de dire qu'ils sont très explicites. J'ai beaucoup moins aimé les 6 petits récits supplémentaires (avant la chambre 121) qui relevaient plus à mon goût du porno amateur. Du genre "Oh excusez moi Madame, je me suis pris les pieds dans le tapis et suis tombé la b... en avant sur votre c.." Voyez le genre ... Au final Chambre 121 constitue donc une vraie œuvre pornographique, assez agréable à lire si on découpe par petit bout la lecture.
Le Pêcheur et la Salamandre
Une histoire très sympathique aux allures de conte. Le Pêcheur et la Salamandre nous raconte, sans grande surprise, l'histoire d'un pêcheur et d'une salamandre (choquant, je sais). Plus précisément, c'est l'histoire d'un parcours initiatique, d'une part de la salamandre, qui, affamée, a volé l'offrande d'un dieu et doit désormais partir en quête d'un espadon royal pour racheter sa faute, et d'autre part du pêcheur ayant perdu sa famille et qui devra apprendre à se rouvrir aux autres. C'est une histoire simple et douce, brillant indubitablement par son dessin léché (avec une colorisation magnifique de surcroît) et sa forme proche du conte, donnant au récit une chaleur et une profondeur bienvenues. C'est une histoire qui parle avant tout d'évolution, du fait d'aller de l'avant, du fait de sortir du carcan dans lequel on s’enferme (une histoire de poisson hors de l'eau, si vous me permettez). Classique, mais pas besoin de réinventer la poudre pour être de bonne qualité. Pour l'instant, seul le premier tome du diptyque est sorti, difficile pour moi de pleinement me prononcer sur les qualités de l'œuvre (puisque pour le moment incomplète), mais ce premier tome est très prometteur.
The Prism
Je suis un simple lecteur, une simple personne qui n'y connaît peut-être pas grand-chose dans l'expertise d'une BD, mais qui passe un de ses meilleurs moments en la lisant. Une BD c'est fait pour s'évader et se divertir, ce que "The Prism" fait très bien ( à mon humble avis). Le simple fait d'être un fan de musique vous fait aimer ce genre de scénario, certes saugrenu mais tellement évasif, drôle et sans prise de tête. J'aime beaucoup "The Prism" chacun en donnera son avis pourvu qu'il le lisent. Le miens est ici, et je suis plus qu'heureux de découvrir la suite.
Metronom'
Voilà une série SF qui n’est pas forcément hyper originale, mais dont la lecture s’évère globalement agréable. Déjà par son rendu graphique. Le dessin de Grun est fluide et plaisant. Surtout, j’ai vraiment bien aimé les décors, qui nous plongent dans une ambiance d’usine désaffectée, un univers pollué, grisâtre, marron. Il y a dans ces décors urbains quelque chose du travail de Bilal sur La Trilogie Nikopol, ou de Ricci sur Urban, en plus noir et crasseux. Dessin et colorisation plutôt chouettes et à mon goût donc. Une société dominée par une dictature implacable, et quelques inévitables grains de sable qui essayent de se glisser dans la mécanique pour l’empêcher de fonctionner. Du classique donc, mais Corbeyran fait bien prendre la sauce, ménageant des surprises et des retournements de situation, évitant même les conclusions trop faciles : sans spoiler, j’ai bien aimé la fin, très noire. J’ai aussi bien aimé que Corbeyran glisse dans les dialogues et l’intrigue des questionnements essentiels sur le pouvoir, le droit à la résistance, le sacrifice individuel au profit d’une idée de la liberté, etc. Les personnages sont bien campés, et globalement crédibles (même si j’ai un chouia tiqué à propos des aptitudes quasi militaires du journaliste/héros/poil à gratter). Une lecture plaisante et recommandable donc.