Les derniers avis (31440 avis)

Couverture de la série La Route
La Route

Bon, l'album a déchaîné les passions l'année dernière sur le site, je ne pouvais pas passer à côté ! Je ne connais pas le roman d'origine, je serais donc incapable de faire un quelconque comparatif entre les deux visions de ce même récit, mais de mon regard sans attente ni connaissance préalable particulière j'ai tout de même trouvé l'œuvre bonne. C'est une œuvre post-apocalyptique qui, comme toute œuvre du genre, nous dépeint les travers de l'humain poussé à l'extrême lorsque les civilisations s'effondrent. C'est sale, monstrueux, les paysages sont désolés, inhospitaliers, et les quelques survivants commettent des actes tous plus immondes les uns que les autres. Tout le sel de ce récit vient justement du fait que nous suivons un père cherchant par tous les moyens à protéger son fils du monde qui l'entoure. Il tente de lui cacher du mieux qu'il peut les horreurs qu'ils croisent, l'empêche de le suivre dans les bâtiments devenus charniers, tente de lui présenter le monde dans un prisme manichéen où ils seraient les gentils et où tous-tes les autres seraient les méchants. Leur quête à travers les États-Unis pour trouver un climat plus sain, plus viable, loin des incendies, des pillards et des pluies de cendre, est prenante. On craint à chaque instant, à chaque arrêt sur leur trajet. Chaque rencontre est un risque, chaque mort évitée une leçon cruelle pour le jeune enfant qui refuse pourtant toujours jusqu'au bout de devenir un monstre lui-même. Ce qui démarque cet album d'autres récits post-apocalyptiques est indéniablement le magnifique travail graphique de Larcenet. Je ne lui connaissais que son style "gros nez" donc j'avoue avoir été bien surprise de voir ici ses traits bien plus durs, moins cartoonesques. Le travail de la couleur est particulièrement intéressant, ne mélangeant que les teintes de noir, de gris, quelques fois de sépia et d'orange pour nous représenter cette menace du feu ayant brûlé le monde et étant toujours présente. Seuls de rares (très rares) éclats de couleurs vives brillent par moment, le moment le plus notable étant la canette de soda apparaissant presque comme un phare au milieu de toute cette grisaille. C'est un bon album, pas de doute là-dessus, je comprends pourquoi tout le monde l'a apprécié. Je ménagerais tout de même mon enthousiasme quant à sa qualité, l'œuvre n'est pas non plus révolutionnaire (étant friande de récit post-apo j'ai déjà vu/lu des dizaines de récits présentant les mêmes problématiques, le même désespoir et le même contraste entre l'espoir enfantin et la désillusion et cruauté du monde adulte). Encore une fois, l'album brille ici surtout par le travail graphique de Larcenet, sans lui l’œuvre m'aurait semblé bien moins intéressante je pense. L'album et son récit restent bons, j'insiste, je ne cherche pas à amoindrir ses qualités, mais pas la peine non plus de s'extasier et de crier au miracle face à une œuvre loin d'être aussi parfaite ou marquante que ce que j'avais pu entendre. Encore une fois, pas lu le roman d'origine, mais je m'y essaierai volontiers car je me dis que les réflexions internes et les perceptions/narrations biaisées des personnages, propres à la dimension littéraire, doivent rendre le récit plus vivant, plus marquant. (Note réelle 3,5)

19/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Intelligences - Espionner, manipuler, trahir
Intelligences - Espionner, manipuler, trahir

À la manière de la série RG qui explorait les rouages des Renseignements Généraux avec l'appui d'un ancien de la maison, Intelligences propose une immersion similaire dans l'univers de la DGSI, épaulée ici par Hugo de Bénat, ex-agent du contre-espionnage français. La DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) est l'équivalent français du FBI : une structure rattachée à la police, dédiée à la lutte contre le terrorisme et les ingérences étrangères, en collectant et transmettant des renseignements aux autorités compétentes. Nous sommes donc dans le domaine du contre-espionnage, non de l'espionnage. Dans cet album, il s'agit de coopérer avec le Mossad pour récupérer des données sensibles contenues dans l'ordinateur d'un ingénieur iranien en visite éclair en France… mais évidemment, rien ne se passe comme prévu. Le résultat est un polar crédible et réaliste. Gontran Toussaint livre un dessin maîtrisé, proche du style de Philippe Francq pour Largo Winch, jusque dans la typographie. La mise en scène est soignée, centrée sur les personnages et leurs dialogues, davantage que sur l'action. Les décors plus dépouillés et les couleurs plus ternes renforcent le ton sérieux, au prix d'une certaine austérité visuelle. J'ai apprécié le réalisme du récit et la découverte du fonctionnement interne de la DGSI, à mi-chemin entre une équipe policière classique et un service de renseignement menant des opérations audacieuses (comme implanter des outils informatiques indétectables dans du matériel étranger). Le contexte, fixé en 2019, évite les bouleversements géopolitiques récents (guerre à Gaza, isolement de la Russie, chute éventuelle de Bachar Al-Assad), ce qui donne un ton un peu daté mais renforce aussi la crédibilité du scénario et la possibilité qu'une partie de ces événements soit inspirée de faits réels. Tout n'est pas irréprochable : certaines incohérences m'ont laissé dubitatif, comme l'absence d'images satellites pour vérifier une cible à bombarder ou la raison exacte du retour de l'ingénieur iranien, dont la mission semblait déjà accomplie. Malgré cela, l'histoire reste captivante et instructive, portée par des personnages solides, mêlant dimension humaine, intrigue policière et tension d'espionnage.

19/08/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Damnés de la Commune
Les Damnés de la Commune

J'ai mis longtemps à lire cette série parce que j'avais un peu peur de lire une série aussi longue dont le dessin est uniquement composé de gravures. J'avais peur d'un truc figé et interminable au début. Mes craintes se sont vite dissipées. Oui, à la lecture des premières pages étaient un peu déroutante, mais j'ai vite embarqué dans le récit grâce à la narration dynamique qui donne envie d'en savoir plus sur la Commune. La mise en scène est originale et l'idée d'utiliser des gravures est bien maitrisée. Comme je l'ai écrit, le scénario est prenant. L'auteur s'est bien documenté et on a droit à plusieurs extraits d'articles de journaux, poèmes et discours faits par les gens de l'époque. Certains risquent d'être surpris du comportement de quelques noms illustres durant la commune. Une autre bonne idée de l'auteur est qu'on le voit suivre la trace d'inconnus présents durant la commune. Tout son travail de recherches pour savoir ce que sont devenus quelques anonymes est vraiment passionnant. En fait, je pense que pour apprécier cette série, il faut se mettre en tête qu'on va lire une série historique au ton normal comme Le Cri du Peuple de Tardi qui traitait de la même période historique (et dont l'auteur fait un clin d'œil dans le tome 3). Pour moi, on est plus dans une espèce de documentaire que dans une œuvre de fiction. On pourrait reprocher à l'auteur de pencher un peu trop du coté des communards (je ne suis pas un grand spécialiste, mais il me semble que la commune est une des périodes les plus controversée de l'histoire de France avec deux camps séparés qui défendent leur point de vue) , mais il défend bien son point de vue.

18/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Première Dame
Première Dame

Oh, jolie BD que voici ! Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, le titre et le dessin étant assez cryptiques sur le ton global. Mais très vite, on rentre de plein pied dans la comédie romantique et franchement, ça fait un bien fou ! Je ne suis pas du tout proche des hommes politiques, dont la présence m'exaspère généralement, mais je ne suis pas contre une bonne histoire qui arrive à me les rendre touchants. Tronchet propose quelque chose de simple, presque trop d'ailleurs par certains points, avec ce président "jeune con du centre" qui est piégé dans un engrenage politique, entouré de gens qui se servent de lui et le manipulent, de personnalités prêtes à prendre sa place et de faux-cul en tout genre. Et ce personnage sympathique, qui n'aspire au fond qu'à vivre une vie qui le satisfasse plutôt que de faire tout pour son image. La BD parle explicitement de moments de la politique française qu'on peut s'amuser à identifier, de même que certaines têtes sont assez clairement des caricatures de la vraie vie (notamment les commentateurs sur le journal télévisé), mélangeant un petit jeu pour le lecteur à reconnaitre les détails à l'histoire qui reste finalement classique. Mais avec des personnages qui sont très vite sympathiques, ces mélanges de différents sujets politiques et un message global assez clair sur la question de remettre en question la façon dont notre politique se maintient en place, la BD reste un divertissement qui sait se faire intelligent lorsqu'il le faut, tout en étant toujours assez légère y compris dans son final, sympathique et qui évite le happy end classique. D'ailleurs l'histoire d'amour est carrément pas comme je l'imaginais et reste finalement assez légère tout du long. Le dessin de Jean-Philippe Peyraud est assez efficace avec ce récit, jouant avec les couleurs en aplats pour facilement distinguer l'essentiel dans le cadre, tout en mettant en scène les moments de masse grouillante toujours affairée autour du président mais aussi les moments d'intimité en vidant le cadre. Les décors sont souvent esquissés, afin de laisser la pleine place aux personnages qui sont centraux au récit. La lecture est fluide, carrément amusante et prenante d'un bout à l'autre. Et vu le sujet, je ne m'attendais pas à autant aimer, donc oui, je met un petit 4* bien mérité !

18/08/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
Couverture de la série Paul
Paul

J'aime bien Hervé Bourhis, j'apprécie son travail depuis des années. Je trouve que ça a de la tenue, j'apprends des trucs, même quand il propose des trucs moyen. Qui plus est, j'ai l'impression que son trait s'affirme au fil du temps, pour peut-être trouver sa forme la plus accomplie sur cet album. Avec Paul, le dessin est plus souple, les visages d'avantage reconnaissables (alors qu'ils l'étaient déjà auparavant), et on retrouve le même plaisir consistant à parfaire sa culture musicale dans les moindres détails. En outre, dans le cas présent toujours, le sujet est central dans l'univers du rock puisqu'il s'attache à retranscrire la vie post-Beatles de Maca, or les Beatles c'est presque l'Alpha et l'Omega. C'est une nouvelle fois très agréable à lire d'autant plus que cette partie de la vie de notre homme m'était un peu inconnue. Ainsi, j'ignorais tout de ce passage à vide, de ces quelques années creuses où il frôla la ruine et l'oubli... En ce qui concerne sa discographie, je connaissais son album solo Ran, splendide, qui tourne régulièrement sur ma platine, mais sa période Wings m'avait laissée froid comme la pierre musicalement parlant après une seule et unique écoute de Band On The Run. Les Wings, je n'ai jamais trop compris, trop ampoulé et démonstratif, ce qui selon moi égarait les mélodies. Après la lecture de Paul, je me promets de réécouter attentivement la discographie de Sir McCartney et des Wings. Cette lecture, bien qu'un peu linéaire dans sa narration, et peut-être un peu moins drôle aussi, entretient l'intérêt du mélomane intact, et c'est déjà beaucoup. Un bon 3,5 ! Et je remonte ma note parce que cette lecture m'a obsédé, et je suis en train de me faire la discographie complète du gars McCartney. Quand même, ça valait bien ça !

19/04/2025 (MAJ le 18/08/2025) (modifier)
Couverture de la série Fluff Fairyland !
Fluff Fairyland !

Avis après lecture des 3 premiers tomes. Une suite de I hate fairyland que je n’attendais pas mais je n’ai pas boudé mon plaisir, je me suis replongé avec délice dans les délires de l’auteur. Précisons toutefois qu’il vaut mieux connaître le matériau d’origine, beaucoup d’allusions ou personnages y font référence; et que ce coup Skottie Young passe la main sur la partie graphique, je découvre au passage Brett Bean qui reprend le flambeau de belle manière, son style rond convient parfaitement (voir mieux) à cet univers acidulé. Un graphisme qui sait mêler le mignon et le trash avec bonheur. Ma note paraîtra généreuse, je suis plus sur un 3,5*. La série est loin d’être indispensable mais possède un côté loufoque et débridé assez jubilatoire à suivre, les idées (souvent bonnes) fusent à tout va. Les tomes se suivent et s’enchaînent bien pour le plus grand plaisir du lecteur. Si vous avez apprécié le 1er cycle, il y a de fortes chances que vous succombiez à cette suite toute aussi survitaminée. La surprise ne jouera plus vraiment mais nous y trouverons quelques astuces bien trouvées (péripéties, narration, arrière plan …), il y a du savoir-faire.

17/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Un putain de salopard
Un putain de salopard

Je continue d'explorer la bibliographie de Loisel avec cette série que j'avais en visu depuis des années et que j'ai enfin pu trouver à la bibliothèque du quartier, avec les quatre volumes enfin disponibles. Et je dois dire que malgré quelques clichés parfois un peu redondants et pas nécessaire, la série se laisse très bien lire avec quelques commentaires intéressants à l'intérieur. Le récit est porté par des personnages bien campés, surtout féminins d'ailleurs, dans une histoire qui profite de son cadre de jungle pour parler de violence masculine, thématique centrale à cette BD et exploitée sous différente formes. L'exploitation de l'homme blanc (de la nature, des femmes, des autres ....) est aussi présente en permanence avec cette façon violente de toujours régler chaque problème. Le dessin de Olivier Pont convient à merveille à cette aventure, avec la jungle présente comme un immense décor dangereux, tout en ayant une réelle patte graphique sur les têtes. Une jolie maitrise qui ne faiblit jamais tout au long de quatre tomes ! J'avais déjà grandement apprécié son style avec DesSeins et je confirme mon gout. Comme dit plus haut, le récit est parfois émaillé de petits détails qui m'ont fait tiquer et n'auraient pas été indispensable selon moi. J'ai noté par exemple la course-poursuite ou la fusillade finale qui semblent un peu trop récit d'action, pas forcément indispensable (notamment pour l'émotion) ni parfaitement bien intégré. Ça fait un peu artificiel, comme s'il fallait relancer le récit avec ces moments de tensions avant la relâche de chaque fin de tome, et personnellement j'ai trouvé que ça faisait trop. Ces détails mis à part, je dois dire que j'ai adoré ma lecture. Plaisante, entrainante, posant plusieurs comportements problématiques et indiquant clairement ce qu'ils en pensent, les deux auteurs ont accouchés d'une bonne série que je recommande.

16/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Look Back
Look Back

C'est l'histoire de deux jeunes filles, l'une rêvant de gloire et de pouvoir raconter des histoires qui plaisent à tous-tes et l'autre terriblement associale mais au talent graphique indéniable, qui se rencontrent par hasard en primaire, se jalousent, s'admirent, se rapprochent, deviennent amies et décident de se lancer dans la création de mangas amateurs. Elles se font très vite remarquer, se lancent enfin dans la création officielle... et se séparent. L'une devient une mangaka à succès et l'autre part faire ses études pour se perfectionner davantage. "Look Back" est une très jolie histoire sur la création artistique, la séparation, le regret, cette envie de revenir en arrière et de pouvoir tout changer, sur le deuil aussi. C'est une histoire très jolie et avec un énorme potentiel et pourtant j'en ressors mitigée. Le trait de Fujimoto est toujours aussi bon, les personnages ont toujours l'air si humains dans leurs réactions et leurs incohérences, le scénario est touchant, la fin tente même de jolies idées narratives, et pourtant quelque chose cloche. Ce n'est pas très grave et pourtant un détail sur lequel je n'arrive pas à mettre pleinement le doigt me chiffonne à la lecture. Est-ce l'arrivée du fantastique dans la narration qui m'a semblé trop soudaine ? Est-ce le sentiment qu'avec un brin de développement en plus l'histoire aurait pu réaliser tout son potentiel ? Bah je ne sais pas. Je trouve l'arrivée du fantastique intéressante et le caractère court du récit lui donne aussi une partie de son charme (la vie est trop courte, tout va si vite), alors pourquoi ai-je le sentiment qu'il manque un truc ? Un je ne sais-quoi ? Mystère et boule de gomme... En tout cas l'album reste très bon ! (Note réelle 3,5)

16/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Cent mille journées de prières
Cent mille journées de prières

J'ai lu cette série sans même savoir son sujet. Je l'ai prise tout d'abord pour ce qu'elle me présentait seulement : le récit d'un enfant dans les années 80 qui vit seul avec sa mère, lui étant eurasien et elle purement française, et s'interrogeant sur son père absent. J'ai trouvé cette longue introduction touchante car elle reflétait bien pour moi l'ambiance de ces années 80 quand j'étais moi-même enfant, tout en présentant avec justesse les questions qu'on peut se poser à cet âge là et les réactions faites de tristesse et de colère qu'on peut ressentir face à un sentiment d'injustice touchant à son être intime. En cela, j'ai trouvé intéressant cette relation de haine et de rapprochement avec l'enfant plus âgé qui harcèle un peu le héros avant de révéler qu'ils sont bien plus proches qu'ils ne le pensaient. Puis quand j'ai constaté que la mère du héros parlait khmer au téléphone (merci Google Lens), j'ai compris que la clé du mystère de l'absence du père se trouvait dans le génocide cambodgien mais aussi que cela allait être pour le héros et le lecteur une nouvelle quête de vérité pour savoir si ce père était un héros, un traitre ou un simple homme du commun, et comprendre pourquoi sa mère repousse tant le moment où elle acceptera enfin de parler de lui à son fils. Autant le premier tome reste purement dans un décor français et le flou complet sur ce qu'il a pu se passer, autant le second rentre plus clairement dans le dévoilement du génocide perpétré par les Khmers rouges au Cambodge et ses répercussions jusqu’en France. A travers les non-dits et le racisme ordinaire auquel il est confronté. Loo Hui Phang aborde ce thème à hauteur humaine, mêlant la grande Histoire et l’intime, et parsème son récit de métaphores visuelles fortes, comme l’oiseau messager des morts ou le trou dans le sol qui symbolisent ce qui ronge le personnage. La narration, à la fois initiatique, historique et introspective, progresse patiemment, alternant poésie et réalisme. Le second tome, plus ancré dans la tragédie cambodgienne, gagne en intensité émotionnelle et en clarté narrative, avec des moments d’une grande puissance, parfois bouleversants. L’écriture est sensible et nuancée, et le ton évite autant la froideur documentaire que l’austérité militante. Graphiquement, les trouvailles visuelles marquent, mais je note quelques limites : un trait parfois trop simple, des personnages manquant d’expressivité dans le premier tome ou, au contraire, se ressemblant trop dans le second, ce qui peut nuire à la lisibilité. Certaines planches m’ont semblé moins abouties, comme si elles avaient été finalisées dans l’urgence. Malgré ces réserves, c’est un diptyque fort et touchant, qui mêle mémoire, quête identitaire et drame historique avec intelligence. Une œuvre que je relirai volontiers, une fois le temps passé, pour replonger dans cette histoire à la fois personnelle et universelle.

15/08/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
Couverture de la série L'Épouvanteur
L'Épouvanteur

Ce n'est pas moi qui vais dissoner sur ce coup-là : L'épouvanteur est assurément une bonne BD jeunesse que j'ai pris plaisir à lire. Le dessin m'a beaucoup plu. Il assume sa différence avec sa texture grasse et son trait épais. Le trait de Benjamin Bachelier ne manque clairement pas de personnalité, ni d’expressivité. Il est parfaitement accordé sur cette histoire de sorcières et sait également être effrayant au moment opportun. Car oui, les trognes des « méchants » font réellement peur, et le dessin engoncé dans la matière renforce ce sentiment. Les dialogues fonctionnent bien, les situations sont bien posées, tout avance de concert, sans superflu, même si le scénario n’est pas d’une originalité folle. Je n’ai jamais lu le roman de Delanay et ne suis pas en mesure de les comparer. Mais bon, il n’y a pas forcément lieu de le faire, même si cela bien entendu peu jouer sur l’avis. Cette BD tient bien toute seule et ça me va bien.

15/08/2025 (modifier)