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Couverture de la série La Montagne entre nous
La Montagne entre nous

Le dessin – et la colorisation – sont plein de qualités, mais je ne les trouvais pas à mon goût, et ma lecture a été au départ un peu réticente. Mais je suis passé outre, comme j’ai accepté d’attendre que se mettent en place toutes les pièces d’un joli puzzle, l’intrigue prenant peu à peu de la densité et de l’intérêt – comme les personnages et leur histoire personnelle et intime, tout cela étant vraiment bien construit par Marcel Shorjian. Jusqu’à la dernière page, les révélations sur le passé des quelques personnages que nous suivons apportent de la profondeur et de la dureté à leur vie. Avec des questionnements évidents : quels sont les moments charnières ? Peut-on revenir en arrière ? Ou recommencer, non pas à zéro, mais sur un chemin parallèle, la route qu’on aurait pu et dû faire ensemble ? Le début est assez classique : Marcia revient dans le village de son enfance à l’occasion d’un enterrement, retrouve sa mère (qui l’avait mise à la porte) et surtout Florence, son amour d’adolescence, avec laquelle elle avait voulu partir. Sur ce canevas déjà vu, l’intrigue se développe de façon plaisante, avec au cœur une thématique rappelée à plusieurs moments et à plusieurs niveaux : le rejet de l’autre, les préjugés néfastes. Le lourd secret de la mère de Marcia en est un exemple, mais surtout l’homosexualité de Marcia, rejetée par sa mère et le village (brutalement sur la fin !), alors qu’à la radio en brut de fond passent des débats diffusés au moment de la discussion de la loi sur « le mariage pour tous ». Il ne faut pas vivre avec ses regrets semblent nous dire Marcia et Florence, et l’histoire de Shorjian en général. La narration est pleine de subtilité, agréable, et si la bêtise humaine est dénoncée (les femmes tondues à la libération, les propos homophobes de la Manif pour tous et/ou des villageois), c’est avant tout le positif qui est mis en avant, un positif incarné par le personnage de Marcia. Une chouette histoire en tout cas.

04/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête
Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête

Le Marsupilami – La Bête est une œuvre à part, qui revisite le mythe créé par Franquin avec une audace rare. Zidrou et Frank Pé ne se contentent pas de réutiliser un personnage culte : ils le réinventent totalement en le plaçant dans un contexte réaliste, dur, presque social. On est très loin de l’univers coloré et léger de Spirou : ici, le Marsupilami n’est plus une créature drôle et malicieuse, mais une bête traquée, prisonnière de la cruauté des hommes. Le scénario de Zidrou surprend par son ton grave, mais aussi par la sensibilité qui s’en dégage. Il met en lumière la différence, le rejet, la peur de l’autre, tout en soulignant l’importance de la compassion et de la solidarité. Le Marsupilami devient alors le miroir de notre rapport à l’animalité, à l’altérité et même à la fragilité humaine. Graphiquement, Frank Pé livre un travail absolument somptueux. Chaque planche respire la vie et la matière, qu’il s’agisse de la jungle luxuriante ou de la grisaille urbaine. Son trait puissant, expressif, presque sauvage, colle parfaitement à ce récit qui oscille entre dureté et tendresse. La mise en couleurs sublime les ambiances et donne une dimension presque cinématographique à l’ensemble. En refermant l’album, on a le sentiment d’avoir lu bien plus qu’une simple « aventure du Marsupilami ». C’est une fable moderne, cruelle et émouvante, qui démontre qu’un mythe peut être revisité avec intelligence et profondeur.

03/10/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Helen de Wyndhorn
Helen de Wyndhorn

Un comics lumineux et magique. Le retour du trio Tom King, Bilquis Evely et Matheus Lopes après leur surprenant Supergirl - Woman of Tomorrow. Un recit conté par une vieille femme (Lilith Appleton) à un jeune homme curieux, il veut en savoir plus sur l'écrivain C.K. Cole. Il enregistre cette discussion sur cassettes. Cette femme a été la gouvernante d'Helen la fille de C.K. Cole après la mort de celui-ci. L'action se situe au début des années quarante au château de Wyndhorn. La tache de la gouvernante n'est pas simple, la jeune Helen a un goût immodéré pour la boisson (les gênes familiaux) et a besoin de sa dose de nicotine. Le grand-père (Barnabas) d'Helen ne va pas lui faciliter la tache, il est taciturne et souvent absent. Tom King va nous transporter de l'ambiance feutré du chateau à des contrées sauvages et fantastiques. Dans le jardin du château se trouve une porte magique gardée par une sorcière, et pour franchir celle-ci il faut payer son tribut : une dent. L'autre monde est peuplé de créatures surnaturelles et dangereuses. Monde réel et fiction se succèdent et se complètent pour crever les abcès qui pourrissent les liens familiaux de la famille Wyndhorn. Une narration onirique où la voix off de la gouvernante sera omniprésente, mais elle ne sera pas la seule, et pour les différencier il faudra rester attentif, une couleur différente pour chaque voix off. Un récit intimiste et flamboyant qui ne se concentre pas que sur Helen et sa famille puisqu'on va suivre en parallèle le parcours de ces fameuses cassettes enregistrées. C'est aussi un hommage aux pulps magazines, comment ne pas penser à Robert E. Howard dans le personnage de C.K. Cole et à Conan dans celui d'Othan, le héros des pulps de C.K. Cole. Deux auteurs qui connaîtront le succès après leur mort. Un final qui peut paraître abrupte, mais certains détails dans les deux dernières cases devraient vous donner une partie de la réponse. La partie graphique est phénoménale. Bilquis Evely nous gratifie, avec son trait fin, fluide et d'une précision chirurgicale, de planches aux décors époustouflants, riches et variés, que ce soit dans cet autre monde ou celui plus conventionnel du château. Les personnages ne sont pas en reste, ils sont beaux et expressifs. La mise en page est inventive et les couleurs de Matheus Lopes sont somptueuses. Un enchantement. Quelques couvertures VO en fin d'album. Elsa Charretier s'en tire très bien dans son style rétro, mais la plus belle est incontestablement celle de l'immense David Mack ! Coup de coeur.

03/10/2025 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série La Légende des Stryges
La Légende des Stryges

Ce nouveau spin off des Stryges ne déçoit pas. On y retrouve le sel qui fait l'ADN de la série mère : des investigations qui amènent une part importante de mystères, sur fond de fantastique évidement. Autre époque, autres protagonistes, même créatures ailées, même recette et ça marche toujours autant. Retour au 19e siècle, l'intrigue démarre avec des fouilles archéologiques en Egypte. La découverte d'un tombeau, des sarcophages géants, un étrange liquide noir, de curieuses momies ... il ne faut pas plus de quelques pages pour poser de solides bases à l'intrigue et lancer le récit. C'est efficace, l'ambiance est là, le mystère aussi. Cette découverte attire la convoitise de personnages louches et la curiosité du lecteur. Ce premier tome donne déjà lieu à des révélations, qui font le lien avec la série principale. Corbeyran a intelligemment lié les Stryges à l'Egypte antique... c'est malin tout plein. On a maintenant envie de se plonger dans la suite pour connaitre le fin mot de tout ça. Parfois les spins off s'étirent avec peu de choses à raconter. Ici c'est tout l'inverse, la série est annoncée en 2 tomes alors qu'il semble qu'il y a encore du potentiel à développer et pleins de choses à découvrir. Coté dessin, le trait de Nicolas Begue ne jure pas avec l'esprit de la série, au contraire. Son style dynamique, appuyé par des décors soignés, s'inscrit là aussi tout à fait dans l'esprit de cet univers. Un dytique qui a tout pour ravir les fans de la série.

03/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Chasseur de Rêves
Le Chasseur de Rêves

Comme disait ma mamie : en voilà une série qu'elle est quand-même vachement bonne ! Je me suis lancée dans cette série pour deux raisons : la première c'est qu'elle ne sortait jamais à ma bibliothèque et la seconde c'est que le postulat me faisait miroiter de savoureuses petites histoires pleines de fantaisie et de créatures loufoques. Aussi car mon père m'en avait dit du bien, je l'avoue. Bon, premièrement je regrette sincèrement que la série ne soit pas plus empruntée car, bien que n'étant pas du goût de tout le monde, elle reste suffisamment travaillée et atypique pour valoir un sincère coup d'œil et quelques louanges. En effet, pour tout-e amateur-ice de récits alambiqués où les rêves et les illusions se confrontent (et se confondent aussi) à la réalité, un peu à la Don Quijote, ce récit offre une lecture on ne peut plus agréable. Le chasseur (car c'est son nom), rêve de chasse et de gloire. Ou, pour être plus précise, il chasse les rêves et la gloire. C'est un chasseur d'aventure, un désireux de grandiose, quelqu'un qui se refuse à l'ennui d'un quotidien banal. Pour lui, tout évènement insignifiant, que cela soit la lecture d'un roman, la vision de nuages aux formes atypiques dans le ciel ou encore le fait de tomber malade, est une nouvelle occasion de partir en chasse, de chercher une forme de grandeur et d'épique. Comme Don Quijote, avec qui la comparaison est évidente, notre chasseur est affublé d'un Sancho, d'un assistant, un faire-valoir en apparence qui se révèle en réalité bien plus terre-à-terre que son maître et cherchant toujours à le connecter au réel. Il cherche à le protéger, à s'assurer que ses chasses et ses rêves n'aient pas de conséquences désastreuses, pour lui comme pour les espèces qu'ils croisent. A noter cependant que les rêves du chasseurs sont bien plus concrets que les géants de l'hidalgo, les incartades du réel, les chassés-croisés entre le monde bien tangible et l'imaginaire semblent bel et bien être intradiégétiques. Bien que le chasseur se berce parfois d'illusions, préfère croire qu'une taupe géante se soit transformée en rocher que de reconnaître qu'il se soit trompé de cible, il semble pourtant que le monde dans lequel il vit ne soit pas aussi "normal" que ce que l'on pourrait croire. Comme dans une œuvre du réalisme magique, la fantaisie et le surnaturel ne sont qu'à un jeu de mot ou une métaphore de venir chambouler la narration. Un rien peu devenir concret et tout est possible. Chasser ses idées noires ? Chasser la baleine blanche ? A cœur rêveur rien d'impossible, surtout pour quiconque ne se laisse pas enfermé dans ses idées préconçues. Est-ce qu'il faut voir la quête du chasseur comme un appel à rêver, une ode au fantasque et à la poésie ? Ou bien faut-il rapprocher le personnage à son modèle et considérer ses aventures comme les récits tragicomiques d'une personne préférant vivre des illusions que d'affronter la réalité ? Je ne sais pas. Mais même si je ne peut trancher sur la question je reconnais avoir été transportée, avoir voyagé avec ce chasseur et son Sancho, avoir apprécié les jeux sur les mots et les mondes traversés. L'œuvre est bonne, le texte inventif et le dessin coloré et expressif comme il faut (même si le style graphique n'est pas mon préféré). Oui, après lecture, je regrette sincèrement que la série ne soit pas si souvent empruntée que ça.

03/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Walking Dead - Clementine
Walking Dead - Clementine

En tant que fan de longue date des jeux vidéo The Walking Dead de Telltale, c’est un vrai plaisir de retrouver Clementine dans cette trilogie signée Tillie Walden. Le personnage m’a profondément marqué dans le jeu, et je dois avouer que j’étais à la fois curieux et un peu inquiet de la retrouver dans une œuvre d’un autre format. Dès les premières pages, on sent la patte graphique de Walden : un trait sobre, des décors souvent froids et hostiles, qui collent bien à l’univers post-apocalyptique tout en apportant une atmosphère plus contemplative et intime que dans le jeu. Ce qui m’a surpris, c’est le choix narratif de départ : Clementine part seule à l’aventure et laisse AJ derrière elle. Pour moi qui avais suivi leur relation fusionnelle dans les jeux, ce détachement est déstabilisant. On comprend vite que l’autrice veut explorer une autre facette de Clementine, plus solitaire, plus introspective, mais ça reste un virage narratif qui peut diviser les fans. Au fil des trois tomes, j’ai apprécié la galerie de nouveaux personnages, notamment Amos, ainsi que les différentes communautés rencontrées. Tillie Walden met davantage l’accent sur les liens humains, la reconstruction et les questionnements intérieurs que sur l’action pure. Cela donne un rythme particulier : parfois plus lent, parfois très fort émotionnellement, mais toujours empreint d’une vraie sensibilité. On retrouve bien la dureté de l’univers de The Walking Dead, avec les rôdeurs et la menace constante, mais ce qui m’a le plus marqué, ce sont les moments de doute, d’espoir et de choix difficiles auxquels Clementine est confrontée. Elle n’est plus seulement la survivante que l’on guidait dans le jeu, elle devient une adolescente en quête de sens et de stabilité, avec tout ce que cela implique de contradictions. En conclusion, cette trilogie n’est pas une suite fidèle aux jeux Telltale : il faut l’aborder comme une réinterprétation du personnage par une autrice qui propose sa propre vision. Si on accepte cela, on découvre un récit original, touchant, qui développe Clementine différemment et qui, malgré quelques choix discutables, reste une expérience riche et émouvante pour tout fan de l’univers.

03/10/2025 (modifier)
Par Hervé
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Green Witch Village
Green Witch Village

C’est presque par hasard que j’ai découvert l’existence de cette bande dessinée, et pourtant je scrute attentivement les sorties des albums qui pourraient m’intéresser. Ce qui a attiré mon attention, c’est tout d’abord la couverture, superbe au demeurant et qui, vous le découvrirez à la lecture, reprend l’ensemble des protagonistes de ce récit. Le dessin de Biancarelli est vraiment excellent et le dessinateur rend hommage ici aux comics des années 50 (les Sunday pages), à la fois dans la mise en page (voir le dossier en fin d’album) et le style de dessin. C’est d’ailleurs le dessin de Biancarelli qui m’a fait pencher vers l’achat de l’album. Certains cadrages audacieux sont à souligner. Quant au scénario de Lewis Trondheim , il n’est pas en reste. Il mêle habilement histoire d'espionnage, de nazis, sur fond de guerre froide et d'affrontement entre la CIA et le KGB. Certes, un côté fantastique est présent mais il ne m’a pas gêné. Et puis de « Au coeur Temps » (série des années 60) à « Nimitz », j’adore tout ce qui touche au paradoxe temporel. Même l’histoire avec le fantôme s’intègre sans problème dans le récit. Mais ce qui est assez réjouissant dans cet album est le décalage entre l’attitude de Tabatha et les us et coutumes de la fin des années 50 (misogynie, technologie etc). La pagination est importante (94 pages) mais vu la mise en page utilisée, (avec presque une chute en fin de page), le lecteur doit prendre son temps pour mieux apprécier cet album. Une très belle lecture pour moi, en tout cas, et mon coup de cœur pour cette rentrée. Je le relirai sans aucun doute.

02/10/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Les 5 Terres - Demeus Lor
Les 5 Terres - Demeus Lor

3.5 Un bon one-shot tiré de la série Les 5 terres qui met en vedette un personnage du premier cycle que j'aimais bien sans qu'il fasse partie de mes préférés. Demeus est retourné chez lui, une ile contrôlé par les félins et tout va mal lorsqu'une armée d'ours envahit et prends le contrôle de l'endroit. On retrouve les ingrédients de la série mère: de la politique, des scènes de combats, des morts, des retournements de situation....Il y en a d'ailleurs un peu trop dans cet album. J'ai trouvé que la lecture était agréable, mais on sent que le scénario est condensé pour que tout tiens dans le même album. Si tout va bien au début, j'ai trouvé que le rythme s'accélérait vers les 20 dernières pages avec tous ses personnages qui changent d'idées un peu trop facilement. Je pense qu'il y avait assez de matériel pour tenir sur au moins un tome suppléments, certains éléments du scénario me semblent un peu trop survolés, notamment le destin final d'un des personnages importants du récit. Cela reste malgré tout une lecture que je recommande aux fans de la série, mais la qualité est clairement en-dessous des meilleurs albums de la série-mère.

01/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Nirvana est ici
Le Nirvana est ici

Décidément, Mikael Ross est un auteur assez original, et intéressant (c’est le troisième album de lui que je lis). Il nous propose des histoires très diverses, mais qui méritent à chaque fois le détour. Le dessin est moderne et dynamique, sans fioriture. Pas exempt de défauts, mais très lisible, et globalement agréable. L’intrigue mêle le roman graphique et le polar (ce dernier devient plus présent dans la seconde moitié du récit). On s’attache aisément aux quelques personnages au centre de ce récit. Un récit qui, par-delà l’histoire en elle-même, met en avant une certaine idée de la liberté individuelle, face aux contraintes exercées par la société : liberté de choisir ses amis, liberté de circuler et de franchir les frontières, liberté d’avoir ses secrets. Mais aussi les responsabilités, les choix à faire, entre famille et amis. La narration est fluide, la lecture rapide (les près de 350 pages filent vite, car il y a peu de textes finalement). Une lecture plaisante et recommandable donc. Note réelle 3,5/5.

01/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Leave them alone
Leave them alone

Arizona, 1874. Dans le décor aride du western classique, les diligences sont systématiquement attaquées par une bande de hors-la-loi qui massacrent tous les passagers. Les autorités de Flagstaff n'en peuvent plus : il faut que l'argent des banques circule de nouveau. Elles montent alors un piège pour neutraliser les voleurs. Sans le vouloir, cette opération va plonger un trio de femmes et un étranger dans une tragédie. Leave Them Alone est un western pur et dur, classique dans sa construction mais enrichi par une place importante accordée aux personnages féminins. Le ton reste réaliste et âpre, proche de celui des meilleurs westerns crépusculaires. Le dessin de Christophe Regnault s'accorde parfaitement au genre. Son trait organique capte bien l'atmosphère des déserts écrasés de soleil, des bandits miteux dignes d'un Morricone, des héros désabusés, mais aussi des femmes endurcies par la rudesse de l'Ouest. Le grand format de l'album met toutefois parfois son encrage épais en difficulté, donnant l'impression de cadrages trop serrés, surtout dans les premières pages. Heureusement, dès que la mise en scène s'élargit, le dessin retrouve toute sa force. Le scénario est solide, précis et mené avec rigueur. Les différents personnages s'entrecroisent de manière fluide jusqu'au climax, où l'action explose véritablement. Qu'il s'agisse des malfrats détestables, du pistolero solitaire, de la prostituée qui veut fuir son souteneur, ou encore de la grand-mère et de sa petite-fille tenant le relais de diligence, tous sont bien campés et apportent à l'histoire. L'intrigue ne ménage aucune concession : cruelle quand il le faut, avec un drame inattendu en milieu d'album rappelant que personne n'est à l'abri. Mais elle conserve aussi une part d'optimisme, parfois à la limite de la vraisemblance, comme dans le cas de ces deux femmes survivant seules dans le désert avec l'aide d'un Navajo, ou dans sa conclusion même. Cet équilibre entre dureté et espoir permet néanmoins de livrer une histoire prenante, rythmée et pleinement satisfaisante. Un western efficace, sombre mais généreux, qui tient toutes ses promesses.

01/10/2025 (modifier)