Les derniers avis (29440 avis)

Par Aoua
Note: 4/5
Couverture de la série L'Axe du loup
L'Axe du loup

Un superbe récit de voyage, pudique et honnête, loin de la pédanterie intellectualiste qui pousse les marins à faire des phrases. Cette BD m'en rappelle beaucoup une autre, Le Photographe. Dans l'une comme dans l'autre, l'auteur préfère laisser la réalité absurde des steppes et des déserts exprimer elle-même sa poésie et sa profondeur plutôt que de se perdre dans des clichés lyriques assommants. Plutôt que de représenter un "bon sauvage" imaginaire prétexte à l'exposition d'une spiritualité convenue, les personnages rencontrés en route sont des humains, fous et alcooliques en effet, imparfaits et touchants, marqués au fer rouge par l'isolement et la rudesse de leur environnement ou de leur passé. Tout le sens de ce voyage est délicatement distillé dans ces portraits. Mais voilà que je commence à faire des phrases.

28/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Grendel - L'Enfant Guerrier
Grendel - L'Enfant Guerrier

Droit de succession - Ce tome fait suite à Devil's Reign (qu'il est indispensable d'avoir lu avant) et il regroupe les 10 épisodes de la minisérie du même nom, initialement éditée par Dark Horse en 1992. Cela fait 10 ans qu'Orion Assante (premier Grendel Khan) est décédé de vieillesse. Il avait réussi à sauver la race humaine de l'extinction, à unifier les nations du monde entier en s'installant comme dictateur à vie. Jupiter Assante (le fils d'Orion et de Laurel Kennedy (l'épouse légitime d'Orion) a été enlevé par un homme tout de noir vêtu avec un masque de Grendel. Les personnes qu'ils vont croiser l'appelleront le Paladin, ou Grendel Prime. Il emmène Jupiter à bord d'un sidecar futuriste vers une destination inconnue. Laurel Kennedy dépêche commando sur commando pour retrouver leur trace et récupérer son fils dont la destinée est de succéder à son père à la tête des nations de la planète. Mais les soldats se font décimer. Pendant ce temps là, elle assure la régence avec beaucoup de mal, grâce à Abner Heath, son conseiller, et elle séquestre Crystal, sa fille issue d'un précédent mariage. Dans le tome précédent, Matt Wagner avait atteint un niveau d'ambition remarquable pour son histoire. Il avait transformé le récit du méchant qui veut devenir le maître du monde en une intrigue complexe, à plusieurs voix, dans un futur post apocalyptique dénué de naïveté, pour un suspense politique magistral. À partir de là, il était évident qu'il ne pourrait pas faire plus sophistiqué en terme d'intrigue ou de narration ; il avait atteint le summum des transformations successives de Grendel. Donc il redescend d'un cran en s'attachant à la question de la pérennité de ce qu'a bâti Orion Assante, au travers de la question des modalités de sa succession. La moitié du récit est consacrée à la fuite en avant de Grendel Prime au travers des nations ravagées pour mettre Jupiter à l'abri des manipulations de sa mère. Cette partie est l'occasion pour Matt Wagner de renouer avec l'esprit d'aventure primaire des romans pour adolescents du dix neuvième siècle. Il y a de tout : course poursuite épique à bord du sidecar, duel au sabre laser, désert radioactif, sorcellerie, zombies, crocodiles, pirates, ruines radioactives, gorille en furie, et bien sûr des vampires (avec le retour de Pellon Cross). Ces passages sont très faciles à lire, immédiatement gratifiants pour le lecteur (plaisir primaire du frisson et de l'affrontement). Les dessins sont réalisés par Patrick McEown qui a un style simple, clair avec juste ce qu'il faut de détails pour ne pas tomber dans l'illustration fonctionnelle et tout venante. L'encrage est assuré par Matt Wagner, avec l'aide de Monty Sheldon pour un résultat peu remarquable. Par contre l'inventivité de Matt Wagner permet de chaque fois renouveler les mécanismes des confrontations successives, d'apporter plusieurs surprises et de ramener des personnages (Pellon Cross) et des éléments récurrents de la série. Cette succession de scènes dépasse donc le simple catalogue pour procurer un plaisir simple de grandes aventures dans des territoires inconnus et dangereux. L'autre partie du récit s'attache aux mécanismes de la succession du Grendel Khan, au développement des valeurs de cette nation mondiale encore fragile, au développement de la légende d'Orion Assante. Matt Wagner renoue avec la tragédie grecque en apportant quelques touches montrant le destin s'emparant des individus tels que Laurel Kennedy, Jupiter Assante, Crystal Kennedy, et d'autres encore. À nouveau, Wagner évite le simplisme et le manichéisme pour décrire les balbutiements de ce qui peut devenir une dynastie ou non au gré des choix plus ou moins heureux des uns et des autres, des manipulations et trahisons dans les coulisses du pouvoir et de la force de caractère des individus. Encore une fois il tisse une tapisserie d'envergure qui incorpore habilement des éléments essentiels du tome précédent. Le final est éblouissant d'astuce et d'émotion. Alors, oui ce tome est moins dense que les 2 précédents et il repose pour la moitié sur un plaisir de lecture lié aux aventures de Grendel Prime et Jupiter Assante. Mais l'autre moitié est toujours aussi ambitieuse et elle ne sacrifie rien à la sophistication du monde créé par Matt Wagner. Grendel Prime apparaît également dans la deuxième rencontre avec Batman (dans Batman/Grendel, scénario et illustrations de Matt Wagner) et dans une aventure (104 ans après les événements de "War child") qui sert de coda à l'expansion de Grendel à travers les siècles à venir (Devil Quest, scénario et illustrations de Matt Wagner). À partir de là, Matt Wagner a également permis à d'autres scénaristes et dessinateurs de s'approprier sa créature dans le monde de Jupiter Assante sous le titre générique de "Grendel Tales", à commencer par Four Devils, One Hell. Enfin pour ceux qui ont du mal à s'y retrouver dans l'ordre des différentes histoires, Matt Wagner a concocté une chronologie publiée sous la forme de Grendel Cycle.

27/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Tue-moi à en crever
Tue-moi à en crever

Bien noir - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il regroupe les 10 épisodes initialement parus en 2000/2001, écrits, dessinés et encrés par David Lapham. le récit est en noir & blanc. L'histoire commence alors que la police effectue les relevés sur la scène du décès, Eve Kroft s'est pendue au ventilateur du plafond de sa demeure qu'elle partage avec Steven Russell son mari. le suicide ne semble pas faire de doute. Mais la famille Kroft est convaincue que c'est l'attitude de son mari qui a fini par pousser leur fille à se donner la mort, trop malheureuse dans ce mariage sans amour. La famille Kroft engage Sam Fred un privé sans gêne, n'hésitant pas à interpeller Steve Russell après l'enterrement pour lui dire qu'il fera tout pour le coincer et lui faire porter le chapeau. Russell est de fait l'héritier de la fortune de sa femme ce qui attire la convoitise de quelques uns, dont un ami d'enfance prénommé Tony aux activités un peu louches. Ensemble autour de plusieurs verres, ils se remémorent le passé, et évoquent Tara, une belle blonde qui faisait tourner toutes les têtes de au lycée. Steve se met en tête de la retrouver, cette jeune femme qui a suscité ses premiers émois amoureux, jamais concrétisés. De 1995 à 2005, David Lapham a écrit et dessiné la série "Balles perdues" qu'il a autoéditée et qui a bénéficié d'une réédition par Image Comics débutée en 2014 : à commencer par Victimologie. Lapham est un auteur complet disposant d'une grande culture polar, ainsi que d'une compétence artistique avérée pour mettre en scène des comportements à risque (Silverfish ou Young liars), ainsi que pour l'horreur glauque (Psychopathe) ou viscérale (Ferals). "Murder me dead" appartient au genre du polar. Le récit est centré sur le personnage de Steve Russell ; il est présent dans chaque scène (à l'exception du dernier épisode). David Lapham utilise avec un savoir-faire indéniable les conventions du polar. Steven Russell est un pianiste de jazz, sans grand talent, dont le mariage s'est délité dans l'indifférence froide et polie, jouant du piano dans le restaurant dont sa femme est propriétaire. Cette dernière est une femme d'affaires avisée, sans joie de vivre issue d'une riche famille. Russell vit de son argent, subissant lui aussi cette existence sans joie. le lecteur retrouve également la figure du détective privé fouineur et désagréable, l'héritage providentiel, les gros bras prêts à dérouiller les gêneurs, une femme incapable de s'extraire d'un milieu de truands, une disparition, un passage en prison, etc. David Lapham associe tous ces éléments de manière naturaliste, sans misérabilisme ou voyeurisme, sans que le récit ne bifurque vers la paranoïa ou les scènes d'action violente. Il a construit une histoire singulière dans laquelle le personnage principal essaye de profiter de la chance qui lui est donnée de refaire sa vie, et d'aider Tara à s'en sortir. Il fait de Steven Russell un individu sympathique, plutôt positif, sans être nigaud ou particulièrement intelligent. Malgré sa bonne volonté, les choses ne vont pas en s'améliorant, elles se dégradent progressivement. Chaque action entreprise par Russell finit par échouer tranquillement. Lapham indique dans sa préface qu'il a souhaité rendre hommage aux films noirs des années 1950 où les réalisateurs devaient preuve d'inventivité pour suggérer ce qu'il leur était interdit de montrer par le code Hays (code de censure des films américains de 1934 à 1966). du coup le récit s'inscrit dans le registre du polar psychologique, montrant les individus devant faire avec les contraintes et la pression de leur situation. Lapham s'avère un dessinateur très compétent dans ce registre du thriller psychologique. Ses dessins s'inscrivent dans un registre descriptif, sans esbroufe. Il dessine des individus à la corpulence variée et normale, dans des lieux ordinaires disposant tous de particularités les rendant uniques, sans qu'ils n'en deviennent exceptionnels. Lapham opte pour une narration graphique rapide et dense, avec un nombre moyen de 9 cases par page, ce qui est élevé pour un format comics, et très inhabituel. Il en résulte un rythme rapide sans être frénétique, une bonne densité narrative, sans que les cases n'en deviennent encombrées. Lapham réalise des dessins précis sans être méticuleux, avec un trait un peu gras qui permet de conserver une apparence de spontanéité aux images, de leur conférer une forme de naturel sans affèterie. Derrière cette apparence sans chichi se cache une mécanique d'une grande précision. David Lapham a conçu une intrigue solide, respectant les bases du roman noir : sonder la noirceur de l'âme humaine. Au fur et à mesure que Steven Russell prend conscience de la réalité de sa situation, le lecteur accélère sa lecture sous la pression de ce suspense posé mais implacable. Lapham consacre un épisode entier à décrire la mise en œuvre d'un meurtre, les difficultés matérielles rencontrées, la durée de l'agonie. Il réalise là un exercice délicat qui consiste à montrer au lecteur que l'acte n'a rien de simple ou d'évident, encore moins d'anodin. Ce choix évoque celui d'Alfred Hitchock s'attardant sur les mêmes détails matériels dans le Rideau déchiré pour montrer à quel point il est difficile, long et pénible de tuer un homme. Cette histoire constitue l'équivalent d'un roman noir, dans lequel l'auteur met en scène un individu ordinaire sans être banal qui essaye de se construire une nouvelle vie plus agréable que la précédente. En cherchant à concrétiser un amour sincère, il côtoie des individus qu'il ne fait pas bon connaître, s'enfonçant insensiblement dans une situation de plus en plus noire. David Lapham maîtrise les conventions du polar et en réalise un tout en retenue, sans effet spectaculaire, mais sans rien sacrifier à la noirceur du genre.

27/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Scène de crime
Scène de crime

Héritage meurtrier - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1999, écrits par Ed Brubaker, dessinés par Michael Lark, encrés par Lark (épisode 1), et Sean Phillips (épisodes 2 à 4), avec une mise en couleurs réalisée par James Sinclair. Jack Herriman est un jeune détective privé, peut-être même pas trente ans. Une fin de nuit, il rentre chez lui à pied sous la pluie. Une voiture s'arrête à côté de lui : le sergent en civil Paul Raymonds le salue et lui indique que le lendemain il va recevoir la visite d'une jeune femme qui souhaite lui confier une affaire. Il lui demande de bien la recevoir. Herriman rentre chez lui, enfin à la boutique Scène de Crime, mi-librairie, mi-galerie, tenue par Knut Herriman, son oncle, et sa compagne Molly qui l'ont élevé depuis qu'il a douze ans. Il monte dans sa chambre qui se situe à l'étage. Effectivement, le lendemain, le téléphone sonne vers 10h00 et une jeune femme indique qu'elle vient le voir d'ici une heure. Il est prêt en avance, son bureau se trouvant à deux pièces de sa chambre. Alexandra Jordan lui explique qu'il a été recommandé par Paul Raymonds. Elle continue : elle est venue le trouver parce qu'elle et sa mère s'inquiètent de la disparition de sa jeune sœur Maggie. Voilà presque un mois qu'elle n'a pas donné signe de vie. Elle n'est pas passée chez elle, même pas pour prendre d'autres affaires. Elles ne l'ont pas signalé à la police parce que Maggie a eu un passé agité. En réponse à une question de Jack, elle lui remet une enveloppe avec tous les renseignements nécessaires sur sa sœur. Elle lui tend une photographie et explique qu'elle a retrouvé des prospectus sur une communauté appelée Lunarhouse. Jack lui répond qu'il ne reste plus qu'à signer un contrat et il peut se mettre au travail. S'il n'a rien trouvé de concret, il viendra visiter l'appartement de Maggie dès le lendemain. Après le départ d'Alexandra Jordan, il étudie les documents qu'elle lui a laissés. Il se doute qu'elle doit être l'amante de Paul Raymonds et que c'est pour cette raison qu'il n'a pas souhaité que la police s'en occupe et qu'il l'a dirigée vers lui. Puis il descend pour sortir. Il indique à Knut et Molly qu'il va faire quelques visites concernant l'affaire dont il s'occupe et leur demande de prendre des notes si Whitey appelle avec des renseignements sur une plaque minéralogique. Jack Herriman commence par le plus évident : il se rend à Lunarhouse, l'adresse étant indiquée sur le prospectus. Il s'agit d'une maison à trois étages, fréquentée par des jeunes qui entrent et qui sortent. Il décide d'y aller au culot, comme s'il était normal qu'il soit là. Ça passe tout seul, et il monte à l'étage en passant son nez dans les pièces dont les portes sont ouvertes. Il finit par y avoir quelqu'un qui lui demande ce qu'il cherche : il répond qu'il cherche une copine appelée Maggie. Ça ne convainc pas son interlocuteur qui siffle et Justin Pullwater, un grand balaise, arrive pour s'occuper de son cas. Avant que Jack ne soit vraiment en difficulté, Mitchell Luna en personne vient s'enquérir de ce qui se passe. Paru en 1999, cela fait maintenant 20 ans que cette histoire est régulièrement rééditée par divers éditeurs. Elle constitue deux étapes significatives dans le monde des comics. Pour commencer, c'est le retour en grâce du genre polar. Deuxièmement, c'est la première collaboration entre Brubaker & Phillips, un duo ayant produit par la suite des séries comme Sleeper, Criminal, Incognito, Fatale, Killed or be killed, The Fade Out, Reckless, autant de polars d'une rare qualité. le lecteur retrouve les conventions du polar d'entrée de jeu. Pour commencer une enquête : le détective privé doit retrouver une personne disparue, puis il doit enquêter sur un crime lié directement à la disparition. Comme dans tous les bons polars, l'intrigue s'inscrit dans une réalité sociale et culturelle. L'histoire se déroule à San Francisco, et il reste des traces de l'utopie hippie, de la vie en communauté, de l'amour libre, de l'usage de produits qui ouvrent les portes de la perception (de la drogue). Au fil des séquences, le lecteur découvre d'autres artefacts culturels comme la possession d'armes à feu aux États-Unis, un métier au positionnement moral délicat (photographe de scènes de crime), les manquements des parents dont les conséquences se reportent sur les enfants, qu'il s'agisse de l'incidence des risques de leur profession (policier), d'un délaissement de leur progéniture, d'un mode de vie atypique. Tout ceci fonctionne sur la base de plusieurs mystères qui accrochent le lecteur et l'incitent à essayer de rétablir les liens logiques par lui-même, à anticiper certaines révélations. Cette qualité Polar fonctionne d'autant mieux que la narration visuelle donne de la consistance à aux différents lieux. du début jusqu'à la fin, Michael Lark s'investit dans la représentation des environnements, sans succomber à la tentation d'alléger ses fonds de case pour avancer plus vite dans ses planches. le lecteur peut donc voir la galerie-librairie de Knut & Molly, quelques rues de San Francisco, la pièce qui sert de bureau à Jack, la maison de ville qui sert de lieu d'habitation à la communauté Lunarhouse, le motel où s'est réfugiée Maggie Jordan, et le diner où elle va manger avec Jack, quelques pièces du commissariat où travaille Paul Raymonds comme son bureau et le stand de tir, le bar que fréquente Jack, une chambre d'hôpital, une grande ferme à la campagne. À chaque fois, il décrit ces lieux en montrant leurs dispositions, leurs volumes et des éléments d'aménagement spécifiques qui les rendent uniques, le lecteur éprouvant la sensation qu'il peut s'y projeter, qu'il pourrait tourner la tête et voir ce qu'il y a au-delà de la bordure de la case. Comme indiqué dans la postface de Brubaker, l'encrage de Sean Phillips apporte un aspect moins lissé, et un poids avec des aplats de noir à la surface irrégulière, comme si chaque élément portait à la fois la trace d'usure occasionnée par l'activité humaine, et le fait que le protagoniste ne peut pas enregistrer tous les détails avec exactitude et précision, tout à fait comme agit la perception de chacun. Le dessinateur et l'encreur traitent les personnages de la même manière que les décors : il n'y a pas d'exagération physique ou romantique. Ils mettent en œuvre une direction d'acteur de type naturaliste : les gestes sont mesurés, ceux d'adultes, et les expressions de visage permettent de se faire une bonne idée de l'état d'esprit de chacun, sans que les émotions ne soient à fleur de peau, ou ne soient exacerbées. le lecteur peut ressentir la perplexité de Jack Herriman quand les faits ne s'emboîtent pas de manière logique, son inquiétude quand il sent que la situation lui échappe avec des risques pour sa personne, une forme de résignation sous-jacente quant à ses limites personnelles et aux actes abjects que son enquête met à jour. le lecteur perçoit également le caractère des personnages secondaires, que ce soit la manipulation incontrôlable de Maggie, la rancœur de Suzanne Jordan, les automatismes professionnels de Knut, etc. Cette proximité avec les personnages est accentuée par le flux de pensée de Jack Herriman, très fourni. Il est visible qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse du scénariste et qu'il met tout ce qu'il peut sur chaque page pour apporter plus de consistance que ce soit à la psychologie de son personnage principal, où aux éléments socioculturels. Accro aux œuvres de Brubaker & Phillips, le lecteur éprouve la curiosité de découvrir comment leur association a commencé. Il plonge dans un polar de bonne qualité, que ce soit pour la narration visuelle, ou l'intrigue, avec une dimension sociale et culturelle bien intégrée, peut-être un peu bavard, avec une forme de révélations encore un peu artificielle

27/04/2024 (modifier)
Par Baervar
Note: 4/5
Couverture de la série Le Cercle
Le Cercle

Perso, un de mes coups de coeur : une histoire prenante, avec ces gens qui des pouvoirs mais sans être des super-héros. Rien n'est totalement manichéen dans le scénario même si on a un grand méchant et une (voire deux) héroïnes : chaque page apporte de l'info, touche par touche. Une série courte que je relis avec plaisir.

27/04/2024 (modifier)
Par Baervar
Note: 4/5
Couverture de la série La Trilogie Nikopol
La Trilogie Nikopol

Une œuvre à ne pas lire si vous êtes dépressif : Bilal est un grand angoissé qui traduit ses névroses dans ses œuvres ! Une œuvre magnifique, avec des dessins et des couleurs sublimes dans un style inimitable, pour un scénario mêlant SF, mythologie égyptienne et satire sociale mordante !

27/04/2024 (modifier)
Par Baervar
Note: 4/5
Couverture de la série Le Coup du lapin
Le Coup du lapin

On peut s'en passer mais qu'est-ce que ca fait du bien !! Ces lapins suicidaires ne sont pas crétins (et l'auteur non plus). Le dessin très simple sert parfaitement le propos. Le bouquin à mettre dans les toilettes pour le relire quand on a un peu de vague à l'âme :)

27/04/2024 (modifier)
Par Baervar
Note: 4/5
Couverture de la série Serre
Serre

De la même époque que "Idées Nores" de Franquin . Peut-être un tout petit peu moins "bons" mais que ça fait du bien : une image , un concept, un éclat de rire ! Une vision décalée du monde, avec un humour corrosif et mordant . A lire d'urgence car intemporel .

27/04/2024 (modifier)
Par Baervar
Note: 4/5
Couverture de la série La Guerre Eternelle
La Guerre Eternelle

Le scénariste a fait la Guerre du Vietnam, dont il est revenu blessé et très profondément dégouté. De plus, entre les "Boys" du Vietnam et l'Amérique où ils sont revenus, plus libertaire et pacifiste, un fossé culturel s'était ouvert, avec toutes les difficultés de réadaptation et de réinsertion que cela suppose pour les vétérans. La Guerre Eternelle est donc la transposition dans un univers de science-fiction de l'absurdité de la guerre, et des trop lourdes conséquences qu'elle a. C'est bien la Guerre qui est le "héros" de cette histoire, pas les personnages, parfois un peu falots ni le dessin, un peu daté bien que précis et évocateur ! Une lecture fortement recommandée ! J'aurai bien mis 4,5 / 5 mais pas possible ...

27/04/2024 (modifier)
Par Baervar
Note: 4/5
Couverture de la série Le Bouddha d'Azur
Le Bouddha d'Azur

Une belle histoire d'amour entre une Tibétaine "particulière" et un Anglais, sur fond de présence politique lourde de la Chine au Tibet. On sent tout l'amour de Cosey pour le Tibet et ses habitants. Une histoire très bien écrite, avec des dessins magnifiques : je recommande !

27/04/2024 (modifier)