Ma vie est-elle aussi un brouillon… Peut-être ?
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Ce tome contient une correspondance en bande dessinée qui forme un tout. Son édition originale date de 1992. Il a bénéficié d’une réédition en 2018, avec deux lettres supplémentaires ajoutant ainsi vingt-trois pages. Il a été réalisé par deux bédéastes Tanguy Dohollau et Edmond Baudoin, chacun dessinant ses lettres. Il compte cent pages de bande dessinée en noir & banc.
Première lettre dessinée de Tanguy. Côtes d’Armor, le 2 novembre 1992. Bonjour Edmond. Lundi après-midi. Il pleut. La mer est basse silencieuse. Le ciel est complètement gris. J’écoute la pluie mêlée par moment à des rafales de vent. J’ai relu quelques passages de deux livres de Kerouac : Big Sur, et Satori à Paris. Le 21 août 1960, au bord de l’océan Pacifique, en Californie, Jack Kerouac l’entendait, lui, la mer… Jack Kerouac s’était réfugié à Big Sur, près de San Francisco dans une cabane isolée que lui avait prêtée un ami. Le roi des Beatniks cherchait à se retrouver. Il transcrira les bruits de l’océan Pacifique en une longue onomatopée incantatoire : La Mer. […] Jack Kerouac ne restera pas à Big Sur très longtemps. Au bout de trois semaines, la solitude l’oppressant, il repartira pour San Francisco après avoir écouté une dernière fois la mer. Il lui sembla percevoir qu’elle lui criait : Va vers ton désir ne reste pas ici. Avait-il bien compris ? Mais il n’attendit pas qu’elle se reprenne et prit ses paroles au pied de la vague. […] Fin mai, début juin 1965, Jack Kerouac ira à Paris et voudra quand même aller réécouter de près l’océan de ce côté-ci de l’Atlantique. Il prendra le train, le Paris-Brest. Après Rennes, il s’arrêtera quelques instants dans une autre gare…. […] Jack Kerouac ne sera donc pas jeté du train à Saint-Brieuc et ira jusqu’à Brest. Réalisera-t-il son projet ? Non, après une nuit d’errance à chercher un hôtel et le lendemain très brumeux où il flânochera dans la ville, il repartira pour la Floride, via Paris. Pendant ce voyage de dix jours en France, il aura eu le sentiment d’avoir reçu une sorte d’illumination. Ça pourrait être quoi ? écrira-t-il.
Première lettre dessinée d’Edmond. Nice, le 22/12/92. Tanguy, Noël dans deux jours. Les yeux qui brillent pour les enfants. Quels enfants ? Ceux de quels pays ? La mer de quel endroit dans le monde ? Je n’ai pas lu Kerouac, pas encore, mais la mer qu’il décrit, celle que tu vois de ta fenêtre n’est pas celle d’ici. La vie que regarde la statue de Giacometti au musée Picasso d’Antibes est pleine à ras-bord de notre histoire. Elle est bleue, le plus souvent tranquille. Je la vois rouge du sang des hommes. Rouge de la naissance des hommes, comme le ventre encore ouvert de la femme qui vient d’accoucher. À quelques mètres de la statue de Giacometti, en contre-bas, sur les rochers, Nicolas de Staël s’est écrasé. Une seconde après s’être jeté de chez lui. De l’autre côté de l’horizon, il y a l’Algérie, un peu sur la gauche c’est la Tunisie… La Lybie, l’Égypte, Israël, le Liban. Dans deux jours, Noël. J’arrête. Je laisse la mer. Je lui tourne le dos. J’aimerais qu’elle aussi s’en aille. Comme la tienne, deux fois par jour. J’ai rencontré une fille, à Paris. Elle s’appelle Sandrine, elle me plaît… J’ai envie d’elle. Elle m’écrit qu’elle a envie de moi. Que dois-je faire Tanguy ? Je te pose la question, mais je n’attends pas de réponse. Je vais l’aimer. Je retournerai devant la mer. Parle-moi encore de la tienne, de Kerouac.
Plonger dans la bibliographie d’Edmond Baudoin réserve toujours des surprises que ce soit sur le sujet ou dans la forme : en l’occurrence, un album à quatre mains, sous forme d’une correspondance dessinée. Lui est né en 1942 à Nice, et Tanguy en 1958 à Saint Brieuc. Le lecteur s’immerge donc dans une correspondance privée entre deux auteurs de bande dessinée. Il a donc conscience du caractère construit pour raconter des tranches de vie, des réflexions avec un fil directeur. Il découvre également des considérations de nature philosophique, et poétique. Il sait par avance que les propos de Baudoin toucheront à l’intime, aux ressentis, avec un solide humanisme. Il connaît peut-être les œuvres de Dohollau, ou il découvre cet auteur à la personnalité graphique fort différente, en termes de traits beaucoup plus fins, de de dessins plus réalistes et descriptifs. Il passe d’une lettre à l’autre, les premières respectant une taille de quatre pages, avec cinq exceptions (deux pages, huit pages deux fois, six pages, sept pages). L’ouvrage se termine avec deux lettres plus longues (quatorze et onze pages), celle de Baudoin réalisée vingt-six ans après.
Au départ, les lettres se répondent, pas seulement par ordre chronologique, aussi un reprenant un thème ou un bout de phrase dans la précédente de l’autre interlocuteur. Le lecteur peut également repérer quelques thèmes récurrents, que ce soient les horreurs sans nom commises par les hommes contre leurs semblables ou le rapport à la nature, l’état d’esprit poétique pour regarder le monde et l’apprécier. À l’évidence, il convient que le lecteur se plonge dans ces échanges, sans idées préconçues, sans attente particulière sur les thèmes abordés ou sur la forme. Il peut souhaiter retrouver l’un ou l’autre des auteurs parce qu’ils les apprécient, il peut également avoir été séduit par les dessins de la couverture, celui de Dohollau en haut, celui de Baudoin en bas, ou en feuilletant l’ouvrage. Il commence par la première lettre dessinée : Tanguy parle de Jack Kerouac (1922-1969), son séjour à Big Sur en Californie et ce poème Bruits de l’Océan Pacifique à Big Sur, Californie, publié en annexe au roman Big Sur (1962). Puis vient la première lettre de Baudoin dans laquelle il évoque la mer qu’il voit lui depuis Nice, la statue L’homme qui marche d’Alberto Giacometti (1901-1966), la mort de Nicolas de Staël (1913-1955, peintre), et Sandrine, une femme dont il vient de tomber amoureux.
Chacun des deux auteurs ayant une personnalité bien distincte, à commencer sur le plan graphique, il se produit un décalage en passant d’une lettre de l’un à celle de l’autre. Le lecteur observe également que l’approche de Tanguy Dohollau évolue d’une lettre à l’autre. Il commence par utiliser des cases de la largeur de la page avec une fine bordure aux coins arrondis, des traits de contour très fins, de nombreux traits courts et secs pour les textures et les ombres, les dessins sont dans un registre descriptif et réaliste. Dans la deuxième lettre, apparaissent des cases disposées en rangée, il utilise des symboles comme les étoiles ou les fils de fer barbelés, et il termine avec des cases de la largeur de la page beaucoup plus aérées pour rendre compte du grand espace dégagé de la plage et du ciel. Il va ainsi déplacer son mode de représentation entre des cases plus chargées, des cases plus claires, des cases purement représentatives, des cases allant vers la métaphore ou l’allégorie, en particulier pour rendre compte de la vision d’artiste de Kamel Khelif (1959-). De plus, il peut aussi bien être dans la représentation d’un jardin minéral zen, qu’utiliser une page de journal pour appliquer un dessin dessus, habiller une silhouette féminine dépourvue de visage avec des morceaux de journal, réaliser un dessin animalier respectueux d’un renard, intégrer le visage du Cri d’Edvard Munch (1863-1944), un dessin de ramure d’arbres avec des bustes pour un arbre généalogique, pour revenir à des pages de bande dessinée classique.
Le contraste avec les pages d’Edmond Baudoin saute aux yeux : des traits gros traits de pinceaux charbonneux, des silhouettes expressionnistes, des paysages esquissés, et une expressivité magnifique. Des cases qui peuvent partir vers l’abstrait, tout en conservant un sens. Il faut voir la trace de la statue de Giacometti : plus vraie que nature ; ou encore le mouvement de danse tellement évocateur et gracieux. Bien sûr, l’artiste ne se sent tenu par aucune obligation formelle : il peut aussi bien réaliser un portrait en pleine page de l’abbé Pierre, que s’attarder sur un arbre, ou encore passer en mode dessin malhabile d’enfant et même croquis. Dans sa dernière lettre, il redessine cinq des pages précédentes pour en donner une nouvelle interprétation. Loin de paraître farfelu ou relever d’un caprice, cela participe à un autre niveau de narration, en l’occurrence l’incapacité de pouvoir ressentir à nouveau les émotions et les états d’esprit qui étaient les siens lors de la réalisation de la version originelle. Chaque page, chaque dessin comprend l’expression de la personnalité de Baudoin à un degré qui le rend indissociable de lui, et qui établit d’office une continuité d’un dessin au suivant. Magique.
Le lecteur découvre une lettre illustrée après l’autre. Il découvre les anecdotes choisies par l’un et l’autre, ainsi que les thèmes qui les préoccupent. Pour Dohollau : Jack Kerouac et son écriture des sons de la mer, la notion de frontière, la liberté, les bateaux, la pêche, la volonté de l’homme à vouloir se détruire, l’éternel féminin, le chemin des douaniers sur la côte bretonne, la librairie Le pain des rêves, l’accord signé par Rabin & Arafat (Accords d’Oslo, 09/09/1993), le jardin zen, la nature, le vent, les livres-vagues, les baleines, les migrants qui transitent par la vallée de la Roya (ce sera l’objet d’une BD de Baudoin avec Troubs en 2018 : Humains - La Roya est un fleuve), etc. Et une question lancinante : Comment peut-on en venir à tuer ce qu’on aime ? Il cite également des créateurs comme Nicolas de Staël, Edvard Munch, Kamel Khelif, le poète Jean Malrieu (1915-1976), Albert Camus (1913-1960), l’écrivain Jean Grenier (1898-1971), Jean-Marie Le Clezio (1940-). De son côté, Baudoin évoque deux de ses ouvrages en cours de réalisation, L'Abbé Pierre - Un homme engagé (1994) et La mort du peintre (1995), l’autre côté de la mer, un nouvel amour, les frontières, l’horreur de l’humanité en guerre (L’homme se hait), le séjour en résidence à Vitrolles, sa fille Anne regardée par les hommes, le chiffre 3, la chaleur, un viol de femme ayant duré trois heures, l’abbé Pierre, sa vie qui lui semble un brouillon, ne plus jamais revoir ses connaissances de Vitrolles, etc. Les deux évoquent également la phrase de Francesco Adorno (1921-2010) : Nul poème n’est possible dorénavant qui ne prendrait pas en compte Auschwitz.
La correspondance dessinée entre deux bédéastes ? Bizarre comme démarche créative, certes. Il suffit d’un petit peu de curiosité pour lire les premières pages, et se retrouver captivé. Les deux personnalités graphiques ne se ressemblent pas dans leurs dessins, en revanche elles présentent le même état d’esprit, une expression assez libre traversée d’humanisme. Le lecteur peut préférer les dessins plus concrets de l’un, ou ceux plus expressionnistes de l’autre, ou savourer les deux pour ce qu’ils expriment de la personnalité de leur créateur. Il se laisse porter par le flux d’une discussion singulière, épistolière et reflétant les préoccupations existentielles à la fois concrètes, poétiques et bienveillantes sur une humanité pas toujours reluisante. Une discussion sincère et ouverte entre deux amis de cœur. Chaleureux et honnête.
L’histoire de Frankenstein est un classique absolu, moult fois adapté – en BD en particulier. Difficile donc de se démarquer, sans faire perdre au récit d’origine son caractère un peu hypnotique.
Avec cet album, Bess a semble-t-il choisi de ne pas du tout s’écarter du texte du roman. Aucune surprise donc pour les connaisseurs ou amateurs du texte de Mary Shelley. Mais toute fidèle qu’elle soit (sans doute trop, Bess ne prend ici aucun risque), cette transposition est bien fichue, intéressante, prend le temps d’installer une intrigue sombre, une ambiance que les romans gothiques ont souvent mise en avant.
Mais ce qui fait la force de la version de Bess – et ce qui justifie les quatre étoiles – c’est bien sûr son dessin. Je suis depuis longtemps amateur de son trait fin, ciselé, classique et remarquable. Ici, il est vraiment superbe ! Dans un Noir et Blanc qui joue aussi sur des nuances de gris (un gris un peu métallisé), son talent éclate et magnifie le texte.
Du coup, même ceux qui connaissent parfaitement l’histoire d’origine, ne sortiront pas trop frustrés d’une adaptation qui ne joue pas l’originalité. Ici, le trait puissant de Bess vaut à lui seul qu’on s’intéresse à l’album.
Certaines planches jouant sur des nuances de gris sombres, explorant les visions fantastiques du roman de Shelley, m’ont fait penser à certaines planches de Tanabe adaptant Lovecraft (même si Bess développe un dessin plus détaillé que celui de Tanabe).
J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant cette bd. Une très belle découverte. Les dessins, l’histoire, les personnages.....tout est bien !
Le genre de bd qui me motive à en lire encore et encore......pour toujours ! C'est ça être passionné ! J'adore !
Note : 4,5/5
A lire absolument !!!!,
J’ai vraiment adoré !
C'est original, très bien pensé et imaginé. Une très bonne manière de présenter une situation qui est encore et malheureusement d'actualité de nos jours.
Un très bel hommage du dessinateur Shaun Tan à ses parents.
A lire absolument !!!!
Moi qui ne suis pas du tout dans le délire western j'avoue avoir été agréablement surpris.
C'est vachement bien fait. Le scénario tient bien la route. On passe un très bon moment en lisant cette bd. Je n’ai par contre pas aimé l’orthographe choisie lorsque la servante chinoise parle. Nous voyons très bien qu’elle est asiatique à travers les dessins, donc inutile de préciser à tout prix qu’elle a un accent. Un peu comme dans les albums d’Astérix avec le pirate noir. ( les gau’ois.......mouais...).
En tout cas, une très belle découverte. Vraiment hâte de lire la suite.
Une très très bonne lecture !
Bon je vous avoue que le dessin n'est pas ce que je préfère mais voilà.......il y a l’histoire qui va avec. J'ai bien rigolé à certains moments (J’ai adoré la relation entre les deux frères), été ému à d’autres moments. A la fin de la lecture, on part tout de suite dans un long moment de réflexion sur soi-même, notre propre vie, notre famille, notre histoire......
Une bd qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. Le genre de thème qui parle à tout le monde.
Niveau dessin, je suis largement beaucoup plus fan des dernières œuvres de Manu Larcenet. A savoir La Route et Le Rapport de Brodeck.
Tout simplement génial ! BD ultra divertissante. C'est cru, chelou, violent, ça tire à tout va! Un bon western qui présente autre chose que ce qu'on a l’habitude de voir. Les personnages dessinés de manière un peu difforme sont vachement biens. J'ai vraiment été content de mon achat.
Une très bonne bd à découvrir!
Waoowwww!!!!....voici ce que je me suis dit en ouvrant cette bd. Les dessins de Sergio toppi sont juste excellents. Une maîtrise du noir et blanc à couper le souffle. Je me suis complètement laissé emporter dans ce monde. Je regrette juste le fait que les histoires soient un peu courtes.
Une très bonne lecture que je recommande.
J'ai découvert le travail des frères Brizzi en lisant cette adaptation en bande dessinées de l’œuvre de Dante et franchement j’avoue avoir été complètement bluffé. J’aurais cependant aimé que l’environnement soit présenté de manière un peu plus sombre. C'est tellement beau que cela nous fait oublier que nous assistons a une expédition au sein de l’enfer.
Après ma lecture, je me suis tout de suite mis à faire des recherches sur le travail des frères brizzi et j'ai donc beaucoup aimé aussi la bd Don quichotte.
J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant cette bd que je recommande vivement.
Quand on se retrouve dans cette situation, c’est dur de s’en sortir. Il semble que l’auteure ait eu affaire à un beau modèle de pervers manipulateur.
On voit aussi que l’auteure a réussi à se sortir de cet enfer en analysant et en comprenant le mode de fonctionnement de son bourreau. Et elle nous permet de vivre ça directement avec elle.
Cette première partie où elle raconte son histoire d’amour naissante et la lente dérive vers la violence est bien faite. Elle nous fait bien partager ses émotions, l’amour puis les doutes, la culpabilité qui s’installe, le yoyo émotionnel instillé par le partenaire.
J’ai bien aimé l’artifice de l’ours en peluche qui lui (et nous) permet de sentir que quelque chose a l’air de clocher dans la relation à l’autre, même si elle ne veut pas se l’avouer encore.
Et cette seconde partie, où elle a pris conscience que non, ça n’est plus possible, où elle se fait aider pour comprendre, c’est celle qui est la plus instructive pour le lecteur ou la lectrice.
Les explications, issues de ses recherches persos et de ses séances de psy, permettent de mettre un nom sur les désordres et donnent des clefs pour les repérer.
Un bel ouvrage, qui pourra s’avérer utile, et servi par un dessin dans la veine des blogs, pas exceptionnel certes mais agréable à suivre et qui ne surcharge pas le propos.
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La Diagonale des jours
Ma vie est-elle aussi un brouillon… Peut-être ? - Ce tome contient une correspondance en bande dessinée qui forme un tout. Son édition originale date de 1992. Il a bénéficié d’une réédition en 2018, avec deux lettres supplémentaires ajoutant ainsi vingt-trois pages. Il a été réalisé par deux bédéastes Tanguy Dohollau et Edmond Baudoin, chacun dessinant ses lettres. Il compte cent pages de bande dessinée en noir & banc. Première lettre dessinée de Tanguy. Côtes d’Armor, le 2 novembre 1992. Bonjour Edmond. Lundi après-midi. Il pleut. La mer est basse silencieuse. Le ciel est complètement gris. J’écoute la pluie mêlée par moment à des rafales de vent. J’ai relu quelques passages de deux livres de Kerouac : Big Sur, et Satori à Paris. Le 21 août 1960, au bord de l’océan Pacifique, en Californie, Jack Kerouac l’entendait, lui, la mer… Jack Kerouac s’était réfugié à Big Sur, près de San Francisco dans une cabane isolée que lui avait prêtée un ami. Le roi des Beatniks cherchait à se retrouver. Il transcrira les bruits de l’océan Pacifique en une longue onomatopée incantatoire : La Mer. […] Jack Kerouac ne restera pas à Big Sur très longtemps. Au bout de trois semaines, la solitude l’oppressant, il repartira pour San Francisco après avoir écouté une dernière fois la mer. Il lui sembla percevoir qu’elle lui criait : Va vers ton désir ne reste pas ici. Avait-il bien compris ? Mais il n’attendit pas qu’elle se reprenne et prit ses paroles au pied de la vague. […] Fin mai, début juin 1965, Jack Kerouac ira à Paris et voudra quand même aller réécouter de près l’océan de ce côté-ci de l’Atlantique. Il prendra le train, le Paris-Brest. Après Rennes, il s’arrêtera quelques instants dans une autre gare…. […] Jack Kerouac ne sera donc pas jeté du train à Saint-Brieuc et ira jusqu’à Brest. Réalisera-t-il son projet ? Non, après une nuit d’errance à chercher un hôtel et le lendemain très brumeux où il flânochera dans la ville, il repartira pour la Floride, via Paris. Pendant ce voyage de dix jours en France, il aura eu le sentiment d’avoir reçu une sorte d’illumination. Ça pourrait être quoi ? écrira-t-il. Première lettre dessinée d’Edmond. Nice, le 22/12/92. Tanguy, Noël dans deux jours. Les yeux qui brillent pour les enfants. Quels enfants ? Ceux de quels pays ? La mer de quel endroit dans le monde ? Je n’ai pas lu Kerouac, pas encore, mais la mer qu’il décrit, celle que tu vois de ta fenêtre n’est pas celle d’ici. La vie que regarde la statue de Giacometti au musée Picasso d’Antibes est pleine à ras-bord de notre histoire. Elle est bleue, le plus souvent tranquille. Je la vois rouge du sang des hommes. Rouge de la naissance des hommes, comme le ventre encore ouvert de la femme qui vient d’accoucher. À quelques mètres de la statue de Giacometti, en contre-bas, sur les rochers, Nicolas de Staël s’est écrasé. Une seconde après s’être jeté de chez lui. De l’autre côté de l’horizon, il y a l’Algérie, un peu sur la gauche c’est la Tunisie… La Lybie, l’Égypte, Israël, le Liban. Dans deux jours, Noël. J’arrête. Je laisse la mer. Je lui tourne le dos. J’aimerais qu’elle aussi s’en aille. Comme la tienne, deux fois par jour. J’ai rencontré une fille, à Paris. Elle s’appelle Sandrine, elle me plaît… J’ai envie d’elle. Elle m’écrit qu’elle a envie de moi. Que dois-je faire Tanguy ? Je te pose la question, mais je n’attends pas de réponse. Je vais l’aimer. Je retournerai devant la mer. Parle-moi encore de la tienne, de Kerouac. Plonger dans la bibliographie d’Edmond Baudoin réserve toujours des surprises que ce soit sur le sujet ou dans la forme : en l’occurrence, un album à quatre mains, sous forme d’une correspondance dessinée. Lui est né en 1942 à Nice, et Tanguy en 1958 à Saint Brieuc. Le lecteur s’immerge donc dans une correspondance privée entre deux auteurs de bande dessinée. Il a donc conscience du caractère construit pour raconter des tranches de vie, des réflexions avec un fil directeur. Il découvre également des considérations de nature philosophique, et poétique. Il sait par avance que les propos de Baudoin toucheront à l’intime, aux ressentis, avec un solide humanisme. Il connaît peut-être les œuvres de Dohollau, ou il découvre cet auteur à la personnalité graphique fort différente, en termes de traits beaucoup plus fins, de de dessins plus réalistes et descriptifs. Il passe d’une lettre à l’autre, les premières respectant une taille de quatre pages, avec cinq exceptions (deux pages, huit pages deux fois, six pages, sept pages). L’ouvrage se termine avec deux lettres plus longues (quatorze et onze pages), celle de Baudoin réalisée vingt-six ans après. Au départ, les lettres se répondent, pas seulement par ordre chronologique, aussi un reprenant un thème ou un bout de phrase dans la précédente de l’autre interlocuteur. Le lecteur peut également repérer quelques thèmes récurrents, que ce soient les horreurs sans nom commises par les hommes contre leurs semblables ou le rapport à la nature, l’état d’esprit poétique pour regarder le monde et l’apprécier. À l’évidence, il convient que le lecteur se plonge dans ces échanges, sans idées préconçues, sans attente particulière sur les thèmes abordés ou sur la forme. Il peut souhaiter retrouver l’un ou l’autre des auteurs parce qu’ils les apprécient, il peut également avoir été séduit par les dessins de la couverture, celui de Dohollau en haut, celui de Baudoin en bas, ou en feuilletant l’ouvrage. Il commence par la première lettre dessinée : Tanguy parle de Jack Kerouac (1922-1969), son séjour à Big Sur en Californie et ce poème Bruits de l’Océan Pacifique à Big Sur, Californie, publié en annexe au roman Big Sur (1962). Puis vient la première lettre de Baudoin dans laquelle il évoque la mer qu’il voit lui depuis Nice, la statue L’homme qui marche d’Alberto Giacometti (1901-1966), la mort de Nicolas de Staël (1913-1955, peintre), et Sandrine, une femme dont il vient de tomber amoureux. Chacun des deux auteurs ayant une personnalité bien distincte, à commencer sur le plan graphique, il se produit un décalage en passant d’une lettre de l’un à celle de l’autre. Le lecteur observe également que l’approche de Tanguy Dohollau évolue d’une lettre à l’autre. Il commence par utiliser des cases de la largeur de la page avec une fine bordure aux coins arrondis, des traits de contour très fins, de nombreux traits courts et secs pour les textures et les ombres, les dessins sont dans un registre descriptif et réaliste. Dans la deuxième lettre, apparaissent des cases disposées en rangée, il utilise des symboles comme les étoiles ou les fils de fer barbelés, et il termine avec des cases de la largeur de la page beaucoup plus aérées pour rendre compte du grand espace dégagé de la plage et du ciel. Il va ainsi déplacer son mode de représentation entre des cases plus chargées, des cases plus claires, des cases purement représentatives, des cases allant vers la métaphore ou l’allégorie, en particulier pour rendre compte de la vision d’artiste de Kamel Khelif (1959-). De plus, il peut aussi bien être dans la représentation d’un jardin minéral zen, qu’utiliser une page de journal pour appliquer un dessin dessus, habiller une silhouette féminine dépourvue de visage avec des morceaux de journal, réaliser un dessin animalier respectueux d’un renard, intégrer le visage du Cri d’Edvard Munch (1863-1944), un dessin de ramure d’arbres avec des bustes pour un arbre généalogique, pour revenir à des pages de bande dessinée classique. Le contraste avec les pages d’Edmond Baudoin saute aux yeux : des traits gros traits de pinceaux charbonneux, des silhouettes expressionnistes, des paysages esquissés, et une expressivité magnifique. Des cases qui peuvent partir vers l’abstrait, tout en conservant un sens. Il faut voir la trace de la statue de Giacometti : plus vraie que nature ; ou encore le mouvement de danse tellement évocateur et gracieux. Bien sûr, l’artiste ne se sent tenu par aucune obligation formelle : il peut aussi bien réaliser un portrait en pleine page de l’abbé Pierre, que s’attarder sur un arbre, ou encore passer en mode dessin malhabile d’enfant et même croquis. Dans sa dernière lettre, il redessine cinq des pages précédentes pour en donner une nouvelle interprétation. Loin de paraître farfelu ou relever d’un caprice, cela participe à un autre niveau de narration, en l’occurrence l’incapacité de pouvoir ressentir à nouveau les émotions et les états d’esprit qui étaient les siens lors de la réalisation de la version originelle. Chaque page, chaque dessin comprend l’expression de la personnalité de Baudoin à un degré qui le rend indissociable de lui, et qui établit d’office une continuité d’un dessin au suivant. Magique. Le lecteur découvre une lettre illustrée après l’autre. Il découvre les anecdotes choisies par l’un et l’autre, ainsi que les thèmes qui les préoccupent. Pour Dohollau : Jack Kerouac et son écriture des sons de la mer, la notion de frontière, la liberté, les bateaux, la pêche, la volonté de l’homme à vouloir se détruire, l’éternel féminin, le chemin des douaniers sur la côte bretonne, la librairie Le pain des rêves, l’accord signé par Rabin & Arafat (Accords d’Oslo, 09/09/1993), le jardin zen, la nature, le vent, les livres-vagues, les baleines, les migrants qui transitent par la vallée de la Roya (ce sera l’objet d’une BD de Baudoin avec Troubs en 2018 : Humains - La Roya est un fleuve), etc. Et une question lancinante : Comment peut-on en venir à tuer ce qu’on aime ? Il cite également des créateurs comme Nicolas de Staël, Edvard Munch, Kamel Khelif, le poète Jean Malrieu (1915-1976), Albert Camus (1913-1960), l’écrivain Jean Grenier (1898-1971), Jean-Marie Le Clezio (1940-). De son côté, Baudoin évoque deux de ses ouvrages en cours de réalisation, L'Abbé Pierre - Un homme engagé (1994) et La mort du peintre (1995), l’autre côté de la mer, un nouvel amour, les frontières, l’horreur de l’humanité en guerre (L’homme se hait), le séjour en résidence à Vitrolles, sa fille Anne regardée par les hommes, le chiffre 3, la chaleur, un viol de femme ayant duré trois heures, l’abbé Pierre, sa vie qui lui semble un brouillon, ne plus jamais revoir ses connaissances de Vitrolles, etc. Les deux évoquent également la phrase de Francesco Adorno (1921-2010) : Nul poème n’est possible dorénavant qui ne prendrait pas en compte Auschwitz. La correspondance dessinée entre deux bédéastes ? Bizarre comme démarche créative, certes. Il suffit d’un petit peu de curiosité pour lire les premières pages, et se retrouver captivé. Les deux personnalités graphiques ne se ressemblent pas dans leurs dessins, en revanche elles présentent le même état d’esprit, une expression assez libre traversée d’humanisme. Le lecteur peut préférer les dessins plus concrets de l’un, ou ceux plus expressionnistes de l’autre, ou savourer les deux pour ce qu’ils expriment de la personnalité de leur créateur. Il se laisse porter par le flux d’une discussion singulière, épistolière et reflétant les préoccupations existentielles à la fois concrètes, poétiques et bienveillantes sur une humanité pas toujours reluisante. Une discussion sincère et ouverte entre deux amis de cœur. Chaleureux et honnête.
Frankenstein (Bess)
L’histoire de Frankenstein est un classique absolu, moult fois adapté – en BD en particulier. Difficile donc de se démarquer, sans faire perdre au récit d’origine son caractère un peu hypnotique. Avec cet album, Bess a semble-t-il choisi de ne pas du tout s’écarter du texte du roman. Aucune surprise donc pour les connaisseurs ou amateurs du texte de Mary Shelley. Mais toute fidèle qu’elle soit (sans doute trop, Bess ne prend ici aucun risque), cette transposition est bien fichue, intéressante, prend le temps d’installer une intrigue sombre, une ambiance que les romans gothiques ont souvent mise en avant. Mais ce qui fait la force de la version de Bess – et ce qui justifie les quatre étoiles – c’est bien sûr son dessin. Je suis depuis longtemps amateur de son trait fin, ciselé, classique et remarquable. Ici, il est vraiment superbe ! Dans un Noir et Blanc qui joue aussi sur des nuances de gris (un gris un peu métallisé), son talent éclate et magnifie le texte. Du coup, même ceux qui connaissent parfaitement l’histoire d’origine, ne sortiront pas trop frustrés d’une adaptation qui ne joue pas l’originalité. Ici, le trait puissant de Bess vaut à lui seul qu’on s’intéresse à l’album. Certaines planches jouant sur des nuances de gris sombres, explorant les visions fantastiques du roman de Shelley, m’ont fait penser à certaines planches de Tanabe adaptant Lovecraft (même si Bess développe un dessin plus détaillé que celui de Tanabe).
Kililana Song
J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant cette bd. Une très belle découverte. Les dessins, l’histoire, les personnages.....tout est bien ! Le genre de bd qui me motive à en lire encore et encore......pour toujours ! C'est ça être passionné ! J'adore ! Note : 4,5/5 A lire absolument !!!!,
Là où vont nos pères
J’ai vraiment adoré ! C'est original, très bien pensé et imaginé. Une très bonne manière de présenter une situation qui est encore et malheureusement d'actualité de nos jours. Un très bel hommage du dessinateur Shaun Tan à ses parents. A lire absolument !!!!
Undertaker
Moi qui ne suis pas du tout dans le délire western j'avoue avoir été agréablement surpris. C'est vachement bien fait. Le scénario tient bien la route. On passe un très bon moment en lisant cette bd. Je n’ai par contre pas aimé l’orthographe choisie lorsque la servante chinoise parle. Nous voyons très bien qu’elle est asiatique à travers les dessins, donc inutile de préciser à tout prix qu’elle a un accent. Un peu comme dans les albums d’Astérix avec le pirate noir. ( les gau’ois.......mouais...). En tout cas, une très belle découverte. Vraiment hâte de lire la suite.
Le Combat ordinaire
Une très très bonne lecture ! Bon je vous avoue que le dessin n'est pas ce que je préfère mais voilà.......il y a l’histoire qui va avec. J'ai bien rigolé à certains moments (J’ai adoré la relation entre les deux frères), été ému à d’autres moments. A la fin de la lecture, on part tout de suite dans un long moment de réflexion sur soi-même, notre propre vie, notre famille, notre histoire...... Une bd qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. Le genre de thème qui parle à tout le monde. Niveau dessin, je suis largement beaucoup plus fan des dernières œuvres de Manu Larcenet. A savoir La Route et Le Rapport de Brodeck.
Billy Wild
Tout simplement génial ! BD ultra divertissante. C'est cru, chelou, violent, ça tire à tout va! Un bon western qui présente autre chose que ce qu'on a l’habitude de voir. Les personnages dessinés de manière un peu difforme sont vachement biens. J'ai vraiment été content de mon achat. Une très bonne bd à découvrir!
Sharaz-De
Waoowwww!!!!....voici ce que je me suis dit en ouvrant cette bd. Les dessins de Sergio toppi sont juste excellents. Une maîtrise du noir et blanc à couper le souffle. Je me suis complètement laissé emporter dans ce monde. Je regrette juste le fait que les histoires soient un peu courtes. Une très bonne lecture que je recommande.
L'Enfer de Dante
J'ai découvert le travail des frères Brizzi en lisant cette adaptation en bande dessinées de l’œuvre de Dante et franchement j’avoue avoir été complètement bluffé. J’aurais cependant aimé que l’environnement soit présenté de manière un peu plus sombre. C'est tellement beau que cela nous fait oublier que nous assistons a une expédition au sein de l’enfer. Après ma lecture, je me suis tout de suite mis à faire des recherches sur le travail des frères brizzi et j'ai donc beaucoup aimé aussi la bd Don quichotte. J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant cette bd que je recommande vivement.
Tant pis pour l'amour, ou comment j'ai survécu à un manipulateur
Quand on se retrouve dans cette situation, c’est dur de s’en sortir. Il semble que l’auteure ait eu affaire à un beau modèle de pervers manipulateur. On voit aussi que l’auteure a réussi à se sortir de cet enfer en analysant et en comprenant le mode de fonctionnement de son bourreau. Et elle nous permet de vivre ça directement avec elle. Cette première partie où elle raconte son histoire d’amour naissante et la lente dérive vers la violence est bien faite. Elle nous fait bien partager ses émotions, l’amour puis les doutes, la culpabilité qui s’installe, le yoyo émotionnel instillé par le partenaire. J’ai bien aimé l’artifice de l’ours en peluche qui lui (et nous) permet de sentir que quelque chose a l’air de clocher dans la relation à l’autre, même si elle ne veut pas se l’avouer encore. Et cette seconde partie, où elle a pris conscience que non, ça n’est plus possible, où elle se fait aider pour comprendre, c’est celle qui est la plus instructive pour le lecteur ou la lectrice. Les explications, issues de ses recherches persos et de ses séances de psy, permettent de mettre un nom sur les désordres et donnent des clefs pour les repérer. Un bel ouvrage, qui pourra s’avérer utile, et servi par un dessin dans la veine des blogs, pas exceptionnel certes mais agréable à suivre et qui ne surcharge pas le propos.