Les derniers avis (31181 avis)

Couverture de la série L'Escamoteur
L'Escamoteur

J’ai emprunté cet album un peu au hasard, et je pensais, à la vue de la couverture et de la citation en exergue, avoir affaire à un polar mâtiné de politique comme savait en écrire Manchette. S’il y a bien de ça dans ce récit, c’est en fait bien plus complexe, et ça ressemble plutôt à un quasi documentaire tournant autour de l’engagement politique violent durant les années 1970, à propos de la cause palestinienne, mais surtout autour de groupes de l’ultra gauche, comme Action directe. Les auteurs se sont énormément documentés (ce que confirme l’imposante bibliographie en fin de volume) et le récit est clair et complet, la narration est fluide. Il n’est pas nécessaire de connaitre le sujet avant d’entamer la lecture, même si, le sujet m’intéressant de longue date, j’y suis entré très facilement. Outre la traque des leaders d’Action Directe par divers services de police et de renseignement, le récit est centré sur un personnage intrigant – et intriguant ! – que je ne connaissais pas du tout, Gabriel Chahine, qui a permis aux policiers d’infiltrer AD. Le dessin est un peu inégal (surtout sur certains visages), mais globalement je l’ai bien aimé. Les décors sont réussis, et le rendu, usant de diverses bichromies, est agréable. Une lecture intéressante.

15/04/2025 (modifier)
Par Ana
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dantès
Dantès

Je ne pouvais pas attendre de lire le prochain tome, l'histoire était très intéressante et prenante. Une série vraiment géniale. À lire !

15/04/2025 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Le Roi des fauves
Le Roi des fauves

Tiré d'un roman, cette histoire de fantasy allie un dessin tout ce qu'il y a de plus agréable et de plus lisible avec un scénario original. Le tout en respectant les codes du genre mais en évitant les clichés habituels. Il y aura donc bien une quête, qui impose la traversée d'une forêt hostile, à la recherche du mystérieux roi des fauves. Avant d'en arriver là, l'introduction permet de poser le contexte de cet univers et de faire connaissance avec nos héros. Au delà de la découverte de ces fondations, l'intrigue est vite prenante et, du coup, on part à l'aventure avec entrain et curiosité. Il est donc question de 3 adolescents, condamnés pour diverses raisons avec d'autres personnages, à devenir des bersekirs, sortes de monstres mi animaux, mi humains. Pour cela on leur a injecté une sorte de ver dans l'organisme, qui va les dévorer petit à petit de l'intérieur et les transformer progressivement. Leur prison est une immense forêt froide et humide. Ils n'ont que quelques jours devant eux avant que la transformation ne s'opère... Tout ça fonctionne vraiment très très bien. L'histoire est rythmée, prenante, originale. On suit avec curiosité la progression de nos jeunes héros. Qu'est ce qui est en train de leur arriver ? Vont ils vraiment se transformer en monstres ? Par petites touches intelligemment distillées, on voit les premiers effets des vers qui s'attaquent à eux. Ca amène une petite tension bienvenue. Ca amène surtout ce qu'il faut de mystères et d'originalité pour que cette histoire sorte du lot. Je suis souvent critique avec l'heroic fantasy, un genre qui a du mal à se renouveler et à être original. Mais ici l'intrigue est interessante et rondement menée. Elle ne s'étire pas en longueurs inutiles. La conclusion est prévue avec le second tome. Et il y a dans le premier juste ce qu'il faut de suspens et de tension pour donner envie de connaitre le dénouement de ce diptyque.

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Yallah Bye
Yallah Bye

A mi-chemin entre le documentaire et le roman graphique, l’album s’inspire directement de l’expérience vécue par le scénariste et sa famille, prise au piège au Liban lors de l’attaque israélienne de 2006. Le fait que l’auteur ait été témoin direct des événements donne au récit une touche réaliste évidente. Tout est – hélas – plausible, par-delà les quelques inventions scénaristiques accompagnant la partie « authentique » des faits. Et, de fait, le récit est rapidement prenant. La montée en tension, jusqu’au nombreuses scènes étouffantes, lorsque les bombardements se multiplient et se rapprochent (les personnages que nous suivons vivent au sud Liban, à Tyr, pas loin de la frontière israélienne) et que les nouvelles de la mort de proches arrivent, tout est bien présenté. Enfin, le dessin est vraiment bon. Fluide et dynamique, il est aussi agréable pour les décors – sans être trop fouillé non plus. En lisant cet album, on ne peut qu’être frappé des ressemblances avec la situation actuelle, alors qu’Israël frappe les Palestiniens à Gaza, mais aussi de nombreuses cibles civiles au Liban, toujours avec les mêmes « éléments de langage » (ne sont visés – et tués – que des terroristes – ici du Hezbollah) que les faits démentent. Mais à l’époque l’Onu était intervenue (évacuations menées par des casques bleus) et des manifestations hostiles à la politique israélienne étaient autorisées…

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Dans les couloirs du Conseil constitutionnel
Dans les couloirs du Conseil constitutionnel

Marie Bardiaux-Vaiente et Gally ont fait le pari d'intéresser leurs lectrices et lecteurs à un sujet sorti tout droit du Dalloz pour étudiants de Sciences-Po. C'est audacieux et louable car les autrices font le choix de la curiosité et de l'intelligence. Personnellement je trouve le pari réussi. En effet qui dans le grand public connait vraiment le Conseil Constitutionnel ? C'est pourtant une instance originale et novatrice qui garantit nos libertés démocratiques. Les autrices proposent un schéma narratifs qui s'appuie sur trois axes forts: l'histoire, la fonction et des anecdotes signifiantes. L'histoire nous renvoie au général De Gaulle et à la création de la cinquième République. La question fondatrice est simple mais fondamentale : qu'est ce qui prime: la loi ou la constitution ? Outil assez peu utilisé jusqu'en 1971 et "la décision liberté d'association". Par quelques schémas les autrices montrent ensuite la place du Conseil dans la place du Droit Français. Elle concluent par sa fonction la plus spectaculaire lors des élections présidentielles. Le récit n'est pas aride grâce à l'exploitation d'anecdotes signifiantes qui montrent comment tout individu peut à travers une QPC (Question prioritaire de constitutionnalité) peut faire modifier la loi française. Le dessin plein d'humour de Gally fait contrepoids au sérieux du propos. C'est toujours léger et drôle tout en respectant l'institution. Une lecture étonnante où j'ai appris de nombreuses choses sur les institutions. A lire dès le lycée.

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Karmen
Karmen

Ouh, voilà un album avec une base classique mais une exécution efficace ! J'ai décidé de lire cet album sur un coup de tête, la couverture m'avait attiré l'œil et les quelques pages mises à disposition sur le site m'avaient donné envie de lire l'histoire. C'est un genre de récit qui marche beaucoup sur moi, mêlant réflexions profondes sur la vie et l'humain et une forme fantasque. Ici, il est question de mort, de suicide, d'erreurs, de choix, de l'importance de chaque actions et décisions que l'on prend. Catalina est seule, Catalina est amoureuse d'un homme qui la trompe avec sa propre colocataire, Catalina ne sait plus quoi faire, Catalina se tranche les veines sur un coup de tête. Sauf qu'au lieu de mourir, Catalina reçoit la visite d'une étrange jeune femme du nom de Karmen, dont le nom va très rapidement nous faire comprendre le rôle qu'elle va jouer dans cette histoire : celui du juge karmique. L'histoire est efficace, en tout cas c'est le genre d'histoire qui me parle énormément. J'aime les récits où les fonctionnements naturels de l'univers sont régis par des êtres parfaitement humains (en tout cas humanoïdes), influençant personnellement le fonctionnement des choses. J'aime aussi les récits où un élément fantastique vient chambouler le quotidien, où une vie tout ce qu'il y a de plus banale change du jour au lendemain à cause d'un évènement paranormal, où la vie quotidienne d'antan prend toute sa saveur face aux conséquences du fantastique. J'aime enfin le sujet de la mort, son inéluctabilité, ses symboliques, la valeur qu'elle donne à la vie par contraste, et aussi ses conséquences pour les vivant-e-s. Comme beaucoup, malheureusement, je suis familière avec le sujet du suicide, l'isolement, le poids de l'idée, le risque parfois de passer à l'acte sur un coup de tête. Peut-être est-ce pour cela, d'ailleurs, que l'album m'a autant touché. En tout cas, j'ai pleuré à chaudes larmes. Je ne peux que conseiller cet album, cela a été une excellente surprise pour moi. (Et je vais de ce pas rappeler les personnes que j'aime).

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Speak
Speak

"Speak", comme le mot peut l'indiquer (ou pas), raconte l'histoire d'une jeune fille qui se mure dans son silence, qui se renferme sur elle-même, qui se nécrose à petit feu. C'est l'histoire d'une jeune fille comme il en existe malheureusement tant d'autres, isolée, harcelée, effacée, désespérée, et qui cache en elle un secret qui la détruit morceau par morceau. Ce qui la détruit ne nous est pas directement raconté mais se devine petit à petit, puis nous est suggérée, puis montré et enfin nommé : Mélinda s'est fait violer il y a de ça un an. Ce rythme de la révélation, mis en parallèle avec la situation de Mélinda qui nous parait de plus en plus catastrophique, marche beaucoup. On se sent étouffé comme elle par ce qui lui est arrivé, par ce que les autres lui font subir sans vraiment chercher à comprendre ce qu'elle vit, par ce besoin de plus en plus viscéral de faire quelque chose, d'exploser, de parler. La montée en tension, l'acte immonde qui se devine progressivement, le mal-être profond de la protagoniste, ce besoin de plus en plus irrépressible de crier, de dire, d'agir face à tout ce qui lui arrive… l'album maintient l'attention tout du long, on voit à peine les pages passer. Le récit est réaliste, retranscrit très bien le fonctionnement chaotique et souvent cruel des jeunes ados, les "punitions sociales" typiques de cet âge, et surtout les conséquences du viol et du trauma qui s'en suit. Les mots employés, les réactions, l'image du corps, tout semble vrai et joue sur le côté prenant et terrible de l'album. Dans la préface, l'autrice du roman d'origine parle très rapidement du travail cathartique qu'a été d'écrire cette histoire, nul doute que le côté réaliste vient donc de sa propre expérience. La mise à disposition de numéros d'urgences à la fin de l'album est un très bon ajout.

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Dieu-Fauve
Le Dieu-Fauve

Voilà une histoire bien fichue, vraiment prenante. Une nouvelle fois, Vehlmann a pondu un très bon scénario, bien huilé, fluide. Et qui sait ménager quelques surprises, malgré une intrigue somme-toute assez linéaire. En effet, on se débarrasse régulièrement de personnages importants, que l’on pensait destinés à nous accompagner plus longtemps. Le premier chapitre semblait nous amener vers un récit préhistorique, avec uniquement des animaux pensant et parlant comme protagonistes. La suite se révèle plus complexe. J’ai bien aimé ce récit âpre, violent, un long voyage qui fait suite à une catastrophe (qui la prolonge plutôt). Ni la catastrophe, ni l’univers dans lequel se déroule l’intrigue ne sont réellement expliqués, mais on est quand même embarqué sans être frustré. L’histoire est d’autant plus agréable à lire que le dessin et la colorisation de Roger sont eux-aussi réussis, chouettes. On a là un album plaisant.

13/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Mars !
Mars !

L'album nous raconte l'histoire de trois grands spationautes, Jim, Mike et John, partis fouler de leur pied le sol jusque là inexploré de notre voisine rouge. Leur épopée stellaire sera semée d'embûches, comme les problèmes de communication avec leurs supérieurs ou encore des rencontres extraterrestres angoissantes (même si l'une tournera rapidement en amour torride et compliqué façon telenovela). Sans surprise, comme pour les autres collaborations entre Fabcaro et Fabrice Erre, ici nous avons droit à de l'humour con. Du vrai, du brut, celui reposant uniquement sur l'incommensurable connerie de chacun des personnages. Si on aime le genre (ce qui est mon cas), la lecture est très agréable. (Note réelle 3,5)

13/04/2025 (modifier)
Couverture de la série La Clôture
La Clôture

Si vous cherchez un fil conducteur, un semblant de narration cohérente, passez votre chemin : ici, on suit vaguement des personnages, jouant des rôles plus clichés et absurdes les uns que les autres, le scénario n'a aucun sens, ... Franchement, le serveur du café a raison, ce n'est pas avec ça que Fabcaro vendra plus 8 albums. Mais bon, c'est facile à dire quand on se contente de lire l'histoire, parce que l'auteur est au bord de la dépression et tout le monde s'en fout. Alors ça lui fait une belle jambe de devoir écrire une histoire qui a du sens quand lui-même ne sait plus où il va. Et en plus il faudrait réparer la clôture ! Nan, vraiment, dans ces conditions, comment voulez-vous pondre une histoire qui ait du sens ? (Note réelle 3,5)

13/04/2025 (modifier)