Il y a tellement eu d'adaptations sur tous les supports connus et inimaginables du classique de H.G. Wells qu'on peut se poser la question d'une nouvelle version. C'est pourtant original dans le sens qu'il s'agit d'un duo d'auteurs japonais qui s'y collent cette fois en essayant tout à la fois d'être respectueux du cadre occidental.
On reste pourtant assez éloigné du travail de Gou Tanabe : le trait s'apparent à un shônen ou plutôt un seinen classique avec un soin exemplaire apporté à la représentation de l'envahisseur martien et de ses drôles de machines.
Et il ne faut pas se fier au trait enfantin au premier abord car le récit se veut très violent, choquant et sanglant d'une certaine manière avec ces humains décimés par dizaines sur l'ensemble des pages des 3 tomes de ce récit.
Même si on s'éloigne sur pas mal de points des pages du roman, l'adaptation reste très fidèle dans ses grands pourtours et conserve une noirceur qui peut surprendre qui n'aurait jamais lu l'oeuvre matricielle d'origine. Le point de vue oscille entre un point de vue humain passif et réducteur (échelle réduite) au grand spectacle offert par les tripodes et leurs méfaits sur une terre devenue un bête terrain de jeu destructeur.
Je ne suis pas certain de vouloir m'y replonger car la conclusion arrive un poil trop rapidement et différents passages deviennent redondants comme si les auteurs souhaitaient étirer un récit inutilement par une répétition de péripéties similaires. Reste un sympathique moment de lecture sans avoir réellement avoir l'envie d'y revenir pour une relecture plus tard.
A noter que l'édition est superbe avec ces tomes noirs cartonnés bardés de bonus assez intéressants (interviews et croquis appuyant sur la sincérité des auteurs sur un projet atypique). Rien que pour cela, il est intéressant de retenir cette guerre des mondes bien moins académique que les autres adaptations que j'ai pu apercevoir sur ce site.
Un western de qualité, porté par un récit d’aventure volontairement lent et apaisé. La quête de paternité se double d’une réflexion sur le sens et la fin de vie, traitée avec douceur et retenue. La narration reste linéaire, classique, mais cohérente avec le ton crépusculaire de l’ensemble.
Le dessin, expressif et atypique pour le genre western, détonne au premier abord mais s’impose progressivement. Il apporte une sensibilité particulière au récit et renforce sa dimension humaine plutôt que spectaculaire. Une lecture maîtrisée, plus introspective que épique.
Bon, je vais tenter de faire l'avis le plus neutre possible. C'est assez difficile, vu qu'il s'agit d'une BD autobiographique sur un sujet sensible et que ce que je peux directement en dire, c'est avant tout que je ne me sens pas concerné par celui-ci.
Ma critique doit être scindée en deux parties, puisqu'il y aura mon avis et un avis plus généraliste. Et je garde ce dernier pour la fin.
Parce que ma perception de la BD est la suivante : sympa mais trop long. C'est une autobiographie totalement honnête, complète sur les questions de genre qu'a vécu Maia Kobabe et toutes les difficultés qu'ille a vécu. On verra son enfance, son adolescence, toutes les phases de questionnements de sa vie jusqu'à l'âge adulte. Et si j'ai apprécié la première partie (globalement jusqu'au départ à la fac), je dois bien avouer que la suite est lassante. Les questionnements sont redondants, les problématiques reviennent et il n'y a pas vraiment de fin ou d'achèvement. Ce qui donne un aspect brouillon à l'ensemble, une sorte de pot-pourri de tout ce qu'ille a vécue sans vraiment de clarté ou de fil conducteur. Ce qui est dommage, puisque j'étais assez peu intéressé par ce qu'il se passait une fois la moitié du livre.
Niveau dessin c'est assez classique, doux à l’œil mais pas spécialement marquant. Les décors ne sont pratiquement pas présent, ce sont de grands aplats de couleurs qui forment le fond, tandis que les cases se déroulent avec beaucoup de texte. Pas le plus beau à voir, mais très clair et lisible.
Voila pour mon avis personnel, qui essaye d'être le plus honnête sur mon ressenti de lecture qui reste dans le mouais, intéressé mais pas convaincu.
Maintenant, qu'en est-il pour un avis plus généraliste ? Eh bien que cette BD devrait être partagé en grand nombre pour faire vivre et découvrir de l'intérieur la question de genre que subissent les enfants queer. En le voyant de l'intérieur, peut-être que plus de gens comprendront les souffrances entrainées par ces questions, les problématiques qu'elles posent et les questions qu'elles soulèvent. Je ne suis pas concerné par ces questions que je vois de loin parce que je m'y intéresse, mais je n'ai aucun doute que cette BD parlera profondément à des personnes directement concernées. Et cela, je crois que c'est ce qui compte vraiment. Mon avis n'est pas intéressant ici, il faut plutôt se demander ce qui est important. Et la santé mentale de beaucoup de gens peut dépendre de telles lectures qui permettent de comprendre, mais surtout de constater qu'on est pas seul avec ses questions.
Je terminerais donc sur cet avis : une BD à partager au grand nombre, qui touchera ceux qu'elle doit toucher, et qui n'est pas déplaisante pour les autres. Donc à faire lire !
Cette série propose une relecture sérieuse et appliquée de la légende arthurienne, avec un récit dense qui prend le temps de poser son univers et ses enjeux. Le scénario est solide, bien construit, mais peine à réellement captiver sur la durée. L’ensemble reste intéressant à suivre sans jamais atteindre un niveau d’implication émotionnelle marquant.
Le dessin se montre plaisant et maîtrisé, avec une recherche artistique évidente. Toutefois, malgré cette qualité formelle, il peine à installer une atmosphère forte ou véritablement immersive. L’univers est crédible, respectueux de la légende de Bretagne, mais reste plus illustratif que réellement habité.
Au final, il s’agit d’une bonne série, agréable et cohérente, qui séduira les amateurs de mythes arthuriens traités avec sérieux. Elle manque cependant d’un souffle ou d’une identité suffisamment forte pour s’imposer comme un cycle de bande dessinée majeur.
En fin d’album, une mise au point d’un historien, et un entretien avec l’auteur permettent de mieux connaitre le contexte, l’histoire de la région, mais aussi le processus créatif de l’auteur. Cela complète très bien l’album.
Cela permet aussi de mieux comprendre le récit qui, je dois bien l’avouer, m’est resté parfois obscur.
En effet, la narration est un peu décousue, voire brouillonne. Et le traitement graphique (malgré ses belles qualités) ne fait qu’accentuer cette relative difficulté à suivre le récit, les protagonistes.
Graphiquement c’est très original, puisque l’auteur use de gravures pour le récit et la présentation des personnages. Le rendu est donc attrayant – mais aussi, je l’ai dit, parfois difficile à déchiffrer.
Reste que cet album m’a appris pas mal de chose sur porto Rico (je n’en connaissais pas grand-chose il faut dire), sur l’action des États-Unis dans ce qui, présenté parfois comme le futur 51ème État de l’Union, n’est en fait ni plus ni moins qu’une colonie. Et le contexte de la guerre froide dans lequel se déroule le récit ne fait qu’exacerber la violence et l’intransigeance du « soutien » américain au pouvoir portoricain face aux révoltés.
Un album intéressant, visuellement original et attractif, mais qui m’a quand même quelque peu laissé sur ma faim.
Bilal pas tout à fait Bilal, entre Bilal et Moebius fait des dessins qui me plaisent véritablement, même si j'apprécie l'émancipation de Moebius ! Et l'histoire, mon dieu, l'histoire n'est pas si mal. En tout cas, je l'ai lue avec plaisir, et même en réveillant mon cerveau, à la fin.
Eh oui, j'aime bien le dialogue entre le héros et le chef des manichéens de l'espace. Qu'est-ce que le pur et l'impur, qu'est-ce que le juste et l'injuste ? de façon revisitée… En fait, l'œuvre aurait pu être bien meilleure en creusant ce sillon. Mais bon, peut-être que Bilal, pas encore connu, n'a pas osé prendre la tête des lecteurs ? Peut-être que Dionnet a eu peur que les gens fuient à la moindre complexité ? A la fin, il ne vont pas refermer l'album, et on peut sortir de l'action vue cent fois des batailles et des fuites, et on a le dialogue avec le manichéen, et le dialogue presque silencieux et nostalgique avec un personnage donnant une part de mystère à l'œuvre.
Dragonseed propose un récit de fantasy classique, construit autour d’une quête sous contrainte temporelle et d’un conflit latent entre deux mondes. Le scénario est fluide, lisible et efficace, sans temps mort notable. Les thèmes abordés — identité, héritage, équilibre entre peuples — sont familiers et traités sans surprise, mais avec suffisamment de maîtrise pour rendre la lecture agréable.
L’ensemble se laisse lire facilement et avec plaisir, sans toutefois dégager une forte singularité. Les personnages remplissent correctement leur rôle narratif mais restent assez archétypaux, ce qui limite l’impact émotionnel et la mémorisation de l’œuvre une fois refermée.
Graphiquement, le dessin est réaliste, propre et maîtrisé. Il soutient efficacement la narration et l’univers proposé, même s’il peut parfois sembler un peu convenu dans ses choix visuels. Les couleurs accompagnent bien l’ambiance sans chercher à la transcender.
Une bande dessinée solide et plaisante, idéale pour une lecture détente, mais qui ne marque pas durablement.
Série manifestement très travaillée, séduisante dans son ambition comme dans son exécution, mais avec laquelle je suis resté à distance. L’écriture est dense, l’humour omniprésent et extrêmement référencé ; il fonctionne objectivement bien, sans pour autant m’être toujours accessible. Un certain décalage générationnel se fait sentir : on perçoit clairement la richesse du propos et des clins d’œil, mais sans forcément parvenir à tout saisir ou à en profiter pleinement à la première lecture.
Le scénario se lit pourtant facilement, porté par des personnages solides et attachants, même s’ils assument pleinement leur dimension très archétypale. Cette galerie de figures fonctionne bien dans l’univers proposé, mais renforce aussi une impression de classicisme parfois un peu distant. L’ensemble donne le sentiment d’une œuvre à plusieurs niveaux, probablement conçue pour être relue afin d’en révéler toute la subtilité.
Graphiquement, le dessin est précis, expressif et souvent très amusant. Le trait caricatural est parfaitement maîtrisé et totalement cohérent avec le ton de la série, même s’il ne correspond pas entièrement à mes goûts personnels. L’univers est riche, foisonnant, et le dessin joue un rôle central pour stimuler l’imaginaire du lecteur.
Il ne faut pas chercher ici le réalisme et/ou la critique sociale et politique autour des conflits sociaux ayant donné lieu à la constitution de ZAD, avec une violence policière pour les démanteler – comme a pu le traiter Pignocchi dans La Recomposition des mondes par exemple.
Non, s’il y a bien en arrière-plan un conflit et une sorte de mini « ZAD », ça reste du début à la fin trop caricatural, voire loufoque (voir les jets de ruches sur les CRS par exemple) pour être pris au sérieux.
Je craignais d’ailleurs que la caricature ne soit trop poussée au départ, avec ce vieux noble péteux et snob, exprimant ses préjugés à coup d’imparfait du subjonctif.
Mais finalement Pelaez trouve un certain équilibre, et ne force plus trop le trait par la suite.
Reste qu’on est ici dans du feel good où le divertissement prend le pas sur l’aspect politique et social. L’humour gentillet et le casting caricatural se laissant apprivoiser, malgré quelques facilités (autour des enfants du couple de la Haute, mais aussi avec ce happy-end téléphoné), pour une lecture d’emprunt qui passe finalement.
Note réelle 2,5/5.
J'hésite un peu pour ma note, mais c'est clairement entre le très bon et le bon. Lewis Trondheim a l'art de faire les choses de façon juste différente pour que l'on soit étonné, et cette BD en est l'exemple parfait.
L'album n'est qu'une longue suite de gags en quatre cases, mais où la thématique des enfants et des doudous est traité de façon originale. Chaque protagoniste a une façon d'y être lié, et l'ensemble résonne à la fois comme des gamins jouant avec leurs jouets dans un monde qu'ils imaginent, mais aussi comme un vrai monde à part où les enfants et leurs doudous prennent vie. Une sorte de fantasme de tout gosse, très bien rendu ici. En fait, ça m'évoque un peu Calvin et Hobbes, entre la réalité et le jeu d'enfant.
Dans cette métaphore, donc, Trondheim parle de gamins qui s'amusent, explorent, jouent, font leurs devoirs et doivent aller au lit à cause de la babysitter. C'est rigolo, pas toujours hilarant mais avec un décalage qui met toujours en joie. Le panda et son flegme, la jeune fille pétillante, le petit garçon intéressé par la guerre, l'ado qui tente de s'enfuir de ce monde pour grandir mais aime y retourner ... Ce sont des personnages simples mais rigolos, dont les interactions ont le charme de leur simplicité. J'ai pas ri aux éclats, mais j'ai souri tout du long et j'ai fermé l'album avec un sentiment de satisfaction.
Une très bonne BD jeunesse donc, qui fera plaisir aussi aux plus grands. Le genre de petit album qui se garde facilement de côté pour une petite relecture de temps en temps.
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La Guerre des Mondes (Ihara)
Il y a tellement eu d'adaptations sur tous les supports connus et inimaginables du classique de H.G. Wells qu'on peut se poser la question d'une nouvelle version. C'est pourtant original dans le sens qu'il s'agit d'un duo d'auteurs japonais qui s'y collent cette fois en essayant tout à la fois d'être respectueux du cadre occidental. On reste pourtant assez éloigné du travail de Gou Tanabe : le trait s'apparent à un shônen ou plutôt un seinen classique avec un soin exemplaire apporté à la représentation de l'envahisseur martien et de ses drôles de machines. Et il ne faut pas se fier au trait enfantin au premier abord car le récit se veut très violent, choquant et sanglant d'une certaine manière avec ces humains décimés par dizaines sur l'ensemble des pages des 3 tomes de ce récit. Même si on s'éloigne sur pas mal de points des pages du roman, l'adaptation reste très fidèle dans ses grands pourtours et conserve une noirceur qui peut surprendre qui n'aurait jamais lu l'oeuvre matricielle d'origine. Le point de vue oscille entre un point de vue humain passif et réducteur (échelle réduite) au grand spectacle offert par les tripodes et leurs méfaits sur une terre devenue un bête terrain de jeu destructeur. Je ne suis pas certain de vouloir m'y replonger car la conclusion arrive un poil trop rapidement et différents passages deviennent redondants comme si les auteurs souhaitaient étirer un récit inutilement par une répétition de péripéties similaires. Reste un sympathique moment de lecture sans avoir réellement avoir l'envie d'y revenir pour une relecture plus tard. A noter que l'édition est superbe avec ces tomes noirs cartonnés bardés de bonus assez intéressants (interviews et croquis appuyant sur la sincérité des auteurs sur un projet atypique). Rien que pour cela, il est intéressant de retenir cette guerre des mondes bien moins académique que les autres adaptations que j'ai pu apercevoir sur ce site.
Ghost Kid
Un western de qualité, porté par un récit d’aventure volontairement lent et apaisé. La quête de paternité se double d’une réflexion sur le sens et la fin de vie, traitée avec douceur et retenue. La narration reste linéaire, classique, mais cohérente avec le ton crépusculaire de l’ensemble. Le dessin, expressif et atypique pour le genre western, détonne au premier abord mais s’impose progressivement. Il apporte une sensibilité particulière au récit et renforce sa dimension humaine plutôt que spectaculaire. Une lecture maîtrisée, plus introspective que épique.
Genre Queer
Bon, je vais tenter de faire l'avis le plus neutre possible. C'est assez difficile, vu qu'il s'agit d'une BD autobiographique sur un sujet sensible et que ce que je peux directement en dire, c'est avant tout que je ne me sens pas concerné par celui-ci. Ma critique doit être scindée en deux parties, puisqu'il y aura mon avis et un avis plus généraliste. Et je garde ce dernier pour la fin. Parce que ma perception de la BD est la suivante : sympa mais trop long. C'est une autobiographie totalement honnête, complète sur les questions de genre qu'a vécu Maia Kobabe et toutes les difficultés qu'ille a vécu. On verra son enfance, son adolescence, toutes les phases de questionnements de sa vie jusqu'à l'âge adulte. Et si j'ai apprécié la première partie (globalement jusqu'au départ à la fac), je dois bien avouer que la suite est lassante. Les questionnements sont redondants, les problématiques reviennent et il n'y a pas vraiment de fin ou d'achèvement. Ce qui donne un aspect brouillon à l'ensemble, une sorte de pot-pourri de tout ce qu'ille a vécue sans vraiment de clarté ou de fil conducteur. Ce qui est dommage, puisque j'étais assez peu intéressé par ce qu'il se passait une fois la moitié du livre. Niveau dessin c'est assez classique, doux à l’œil mais pas spécialement marquant. Les décors ne sont pratiquement pas présent, ce sont de grands aplats de couleurs qui forment le fond, tandis que les cases se déroulent avec beaucoup de texte. Pas le plus beau à voir, mais très clair et lisible. Voila pour mon avis personnel, qui essaye d'être le plus honnête sur mon ressenti de lecture qui reste dans le mouais, intéressé mais pas convaincu. Maintenant, qu'en est-il pour un avis plus généraliste ? Eh bien que cette BD devrait être partagé en grand nombre pour faire vivre et découvrir de l'intérieur la question de genre que subissent les enfants queer. En le voyant de l'intérieur, peut-être que plus de gens comprendront les souffrances entrainées par ces questions, les problématiques qu'elles posent et les questions qu'elles soulèvent. Je ne suis pas concerné par ces questions que je vois de loin parce que je m'y intéresse, mais je n'ai aucun doute que cette BD parlera profondément à des personnes directement concernées. Et cela, je crois que c'est ce qui compte vraiment. Mon avis n'est pas intéressant ici, il faut plutôt se demander ce qui est important. Et la santé mentale de beaucoup de gens peut dépendre de telles lectures qui permettent de comprendre, mais surtout de constater qu'on est pas seul avec ses questions. Je terminerais donc sur cet avis : une BD à partager au grand nombre, qui touchera ceux qu'elle doit toucher, et qui n'est pas déplaisante pour les autres. Donc à faire lire !
Excalibur - Chroniques
Cette série propose une relecture sérieuse et appliquée de la légende arthurienne, avec un récit dense qui prend le temps de poser son univers et ses enjeux. Le scénario est solide, bien construit, mais peine à réellement captiver sur la durée. L’ensemble reste intéressant à suivre sans jamais atteindre un niveau d’implication émotionnelle marquant. Le dessin se montre plaisant et maîtrisé, avec une recherche artistique évidente. Toutefois, malgré cette qualité formelle, il peine à installer une atmosphère forte ou véritablement immersive. L’univers est crédible, respectueux de la légende de Bretagne, mais reste plus illustratif que réellement habité. Au final, il s’agit d’une bonne série, agréable et cohérente, qui séduira les amateurs de mythes arthuriens traités avec sérieux. Elle manque cependant d’un souffle ou d’une identité suffisamment forte pour s’imposer comme un cycle de bande dessinée majeur.
Et l'île s'embrasa
En fin d’album, une mise au point d’un historien, et un entretien avec l’auteur permettent de mieux connaitre le contexte, l’histoire de la région, mais aussi le processus créatif de l’auteur. Cela complète très bien l’album. Cela permet aussi de mieux comprendre le récit qui, je dois bien l’avouer, m’est resté parfois obscur. En effet, la narration est un peu décousue, voire brouillonne. Et le traitement graphique (malgré ses belles qualités) ne fait qu’accentuer cette relative difficulté à suivre le récit, les protagonistes. Graphiquement c’est très original, puisque l’auteur use de gravures pour le récit et la présentation des personnages. Le rendu est donc attrayant – mais aussi, je l’ai dit, parfois difficile à déchiffrer. Reste que cet album m’a appris pas mal de chose sur porto Rico (je n’en connaissais pas grand-chose il faut dire), sur l’action des États-Unis dans ce qui, présenté parfois comme le futur 51ème État de l’Union, n’est en fait ni plus ni moins qu’une colonie. Et le contexte de la guerre froide dans lequel se déroule le récit ne fait qu’exacerber la violence et l’intransigeance du « soutien » américain au pouvoir portoricain face aux révoltés. Un album intéressant, visuellement original et attractif, mais qui m’a quand même quelque peu laissé sur ma faim.
Exterminateur 17
Bilal pas tout à fait Bilal, entre Bilal et Moebius fait des dessins qui me plaisent véritablement, même si j'apprécie l'émancipation de Moebius ! Et l'histoire, mon dieu, l'histoire n'est pas si mal. En tout cas, je l'ai lue avec plaisir, et même en réveillant mon cerveau, à la fin. Eh oui, j'aime bien le dialogue entre le héros et le chef des manichéens de l'espace. Qu'est-ce que le pur et l'impur, qu'est-ce que le juste et l'injuste ? de façon revisitée… En fait, l'œuvre aurait pu être bien meilleure en creusant ce sillon. Mais bon, peut-être que Bilal, pas encore connu, n'a pas osé prendre la tête des lecteurs ? Peut-être que Dionnet a eu peur que les gens fuient à la moindre complexité ? A la fin, il ne vont pas refermer l'album, et on peut sortir de l'action vue cent fois des batailles et des fuites, et on a le dialogue avec le manichéen, et le dialogue presque silencieux et nostalgique avec un personnage donnant une part de mystère à l'œuvre.
Dragonseed
Dragonseed propose un récit de fantasy classique, construit autour d’une quête sous contrainte temporelle et d’un conflit latent entre deux mondes. Le scénario est fluide, lisible et efficace, sans temps mort notable. Les thèmes abordés — identité, héritage, équilibre entre peuples — sont familiers et traités sans surprise, mais avec suffisamment de maîtrise pour rendre la lecture agréable. L’ensemble se laisse lire facilement et avec plaisir, sans toutefois dégager une forte singularité. Les personnages remplissent correctement leur rôle narratif mais restent assez archétypaux, ce qui limite l’impact émotionnel et la mémorisation de l’œuvre une fois refermée. Graphiquement, le dessin est réaliste, propre et maîtrisé. Il soutient efficacement la narration et l’univers proposé, même s’il peut parfois sembler un peu convenu dans ses choix visuels. Les couleurs accompagnent bien l’ambiance sans chercher à la transcender. Une bande dessinée solide et plaisante, idéale pour une lecture détente, mais qui ne marque pas durablement.
De Cape et de Crocs
Série manifestement très travaillée, séduisante dans son ambition comme dans son exécution, mais avec laquelle je suis resté à distance. L’écriture est dense, l’humour omniprésent et extrêmement référencé ; il fonctionne objectivement bien, sans pour autant m’être toujours accessible. Un certain décalage générationnel se fait sentir : on perçoit clairement la richesse du propos et des clins d’œil, mais sans forcément parvenir à tout saisir ou à en profiter pleinement à la première lecture. Le scénario se lit pourtant facilement, porté par des personnages solides et attachants, même s’ils assument pleinement leur dimension très archétypale. Cette galerie de figures fonctionne bien dans l’univers proposé, mais renforce aussi une impression de classicisme parfois un peu distant. L’ensemble donne le sentiment d’une œuvre à plusieurs niveaux, probablement conçue pour être relue afin d’en révéler toute la subtilité. Graphiquement, le dessin est précis, expressif et souvent très amusant. Le trait caricatural est parfaitement maîtrisé et totalement cohérent avec le ton de la série, même s’il ne correspond pas entièrement à mes goûts personnels. L’univers est riche, foisonnant, et le dessin joue un rôle central pour stimuler l’imaginaire du lecteur.
La Dernière CroiZAD
Il ne faut pas chercher ici le réalisme et/ou la critique sociale et politique autour des conflits sociaux ayant donné lieu à la constitution de ZAD, avec une violence policière pour les démanteler – comme a pu le traiter Pignocchi dans La Recomposition des mondes par exemple. Non, s’il y a bien en arrière-plan un conflit et une sorte de mini « ZAD », ça reste du début à la fin trop caricatural, voire loufoque (voir les jets de ruches sur les CRS par exemple) pour être pris au sérieux. Je craignais d’ailleurs que la caricature ne soit trop poussée au départ, avec ce vieux noble péteux et snob, exprimant ses préjugés à coup d’imparfait du subjonctif. Mais finalement Pelaez trouve un certain équilibre, et ne force plus trop le trait par la suite. Reste qu’on est ici dans du feel good où le divertissement prend le pas sur l’aspect politique et social. L’humour gentillet et le casting caricatural se laissant apprivoiser, malgré quelques facilités (autour des enfants du couple de la Haute, mais aussi avec ce happy-end téléphoné), pour une lecture d’emprunt qui passe finalement. Note réelle 2,5/5.
Jardins sucrés
J'hésite un peu pour ma note, mais c'est clairement entre le très bon et le bon. Lewis Trondheim a l'art de faire les choses de façon juste différente pour que l'on soit étonné, et cette BD en est l'exemple parfait. L'album n'est qu'une longue suite de gags en quatre cases, mais où la thématique des enfants et des doudous est traité de façon originale. Chaque protagoniste a une façon d'y être lié, et l'ensemble résonne à la fois comme des gamins jouant avec leurs jouets dans un monde qu'ils imaginent, mais aussi comme un vrai monde à part où les enfants et leurs doudous prennent vie. Une sorte de fantasme de tout gosse, très bien rendu ici. En fait, ça m'évoque un peu Calvin et Hobbes, entre la réalité et le jeu d'enfant. Dans cette métaphore, donc, Trondheim parle de gamins qui s'amusent, explorent, jouent, font leurs devoirs et doivent aller au lit à cause de la babysitter. C'est rigolo, pas toujours hilarant mais avec un décalage qui met toujours en joie. Le panda et son flegme, la jeune fille pétillante, le petit garçon intéressé par la guerre, l'ado qui tente de s'enfuir de ce monde pour grandir mais aime y retourner ... Ce sont des personnages simples mais rigolos, dont les interactions ont le charme de leur simplicité. J'ai pas ri aux éclats, mais j'ai souri tout du long et j'ai fermé l'album avec un sentiment de satisfaction. Une très bonne BD jeunesse donc, qui fera plaisir aussi aux plus grands. Le genre de petit album qui se garde facilement de côté pour une petite relecture de temps en temps.