Oui, c'est pô môl.
C'est finalement vite lu malgré l'épaisseur du bidule, et oublié tout aussi rapidement. Graphiquement c'est assez chouette. Je me souviens qu'à l'époque (on ne parlait pas encore de "roman graphique", en tout cas pas aussi couramment), ça m'avait titillé l'iris. Mais que l'iris, rien d'autre
C'est une des rares BD que j'ai relu, en dehors des séries que je lisais étant gamin (Astérix, Tintin, Thorgal...), et à ma seconde lecture, j'ai trouvé ça un peu niais, sinon très adolescent. Et sans véritable contenu.
Ca reste une bonne adaptation, même si je m'attendais à plus horrifique de la part du maitre de l'horreur.
Je ne veux pas faire le gars qui crache dans la soupe, mais c'est vrai qu'en plus d'être un peu littéral, ça aurait pu être plus cauchemardesque aux vues de l'imaginaire de l'auteur. Dans d'autres titres que je n'ai fait que survoler, je suis tombé sur des images frappantes et immondes. Ce n'est pas le cas ici.
Sans bouder mon plaisir, j'avoue ne pas avoir été ni surpris, ni chatouillé par une image évocatrice qui aurait pu ranimé un truc enfoui dans mon inconscient...
L’intrigue est originale, tout du moins surprenante. Mais la magie fonctionne et on accepte assez facilement cette histoire de Jean, « homme oreiller », employé par une société qui fournit à quelques riches clients excentriques quelqu’un qui va les aider à trouver un sommeil tranquille, en se couchant avec eux – sans coucher avec eux…
Évidemment, Jean a du mal à avouer à sa compagne la réalité de son nouvel emploi, lui qui est resté chômeur très longtemps. Et lorsqu’il essaye de le lui dire, ça se passe plutôt mal – ce qu’on peut comprendre.
L’histoire est improbable, et tout sonne « feel good », mais Stéphane Grodet parvient à tout nous faire passer, un peu dans la veine d’un Zidrou. La lecture est rapide, malgré une pagination conséquente, et plutôt agréable.
Note réelle 3,5/5.
Alors là, c'est typiquement la BD à lire d'une seule main : le néant scénaristique contraste avec le graphisme impeccable de ces jeunes-femmes opulentes et on-ne-peut difficilement plus désirables. Ces histoires ne sont que des mises en scènes de fantasmes de bas-étage avec des femmes ultra désirables, et, most of all, extrêmement consentantes, le tout servi par un dessin au poil (si je puis dire) : c'est le cul pour le cul (mais bon, y a pas de mal non plus hein ? Si après tout Dieu nous a doté d'un corps, c'est bien pour en jouir). Ca fait quand même un petit quelque chose, j'avoue, essentiellement parce que c'est ultra bien dessiné.
Ces fantasmes ne sont supportables que parce qu'ici les femmes sont les véritables instigatrices. Bon, c'est vrai aussi que le dessinateur est un homme : facile ! A condition de prendre la chose pour ce qu'elle est, y a moyen de bien kiffer ! (on notera l'effort pour le jeu de mot facile)...
Bon, quand les éditions Exemplaire ont annoncé le lancement de leur nouvelle collection centrée sur des romances queers j'ai participé avec joie au financement des premiers projets et c'est donc ce "Louves Love" qui a été le premier à paraître.
L'histoire est on ne peut plus simple, une recette éculée on pourrait même dire : un amour impossible entre les représentantes de deux communautés en conflit ouvert (loups-garous et chasseurs de loups-garous), une mise en parallèle de la monstruosité et du rejet des différences comme terreau pour une romance lesbienne, la rencontre, l'amour naissant, la découverte, le conflit, la résolution, … bref, le scénario est classique au possible, ne sortira jamais vraiment des sentiers battus et n'est vraiment pas très original.
C'est son défaut, d'ailleurs, car une fois l'album refermé, même si j'ai pu l'apprécier un minimum pour des qualités que j'aborderais au prochain paragraphe, je dois bien avouer qu'il ne me reste pas grandement en tête. J'ai déjà vu/lu ce genre d'histoires, avec des variantes, des prises de risques qui sont propres à chaque œuvre, donc j'avoue qu'enchaîner les clichés m'a un peu déçue. L'album est petit, le récit court, je l'entend, mais je n'aurais vraiment pas craché sur plus de substance, plus de cœur à cette histoire d'amour. A cette romance aussi, d'ailleurs, parce que la narration étant expédiée et le scénario parfois réduit à son strict minimum, j'avoue ne pas avoir été convaincue ou pleinement prise dans cette romance interdite guimauvesque. Dommage, j'adore les histoires d'amour interdits guimauvesques !
Mais alors, si le scénario ne propose rien de révolutionnaire et que l'album ne m'a pas paru si bon que prévu, pourquoi diable lui monterais-je tout de même sa note jusqu'à la moyenne ?
Déjà, premièrement, parce que la forme sauve un peu le tout. Je sais que cela ne fera pas preuve d'unanimité sur ce site, j'ai déjà maintes fois vu des avis se plaignant de l'usage d'un phrasé jeune, parlé, "vulgaire" pourrait-on même dire, mais lorsqu'il est bien amené je lui trouve un certain charme personnellement. Ici, il jouera surtout le rôle d'effet comique, appuyant les cassures et les répliques sarcastiques ou deadpan, insistant sur le contraste entre les discussions et situations qui devraient être sérieuses mais seront prises par nos personnages avec un flegme et une désinvolture à toute épreuve. Et puis merdre : le langage est un marqueur générationnel et sociétal, tous les personnages n'ont pas à parler un langage soutenu, laissons donc les anglicismes, abréviations et néologismes jouer aussi leur rôle dans notre belle et complexe langue (alors dans vos dents les râleur-euse-s).
Ensuite, deuxième point, parce que j'ai de l'affection pour le travail de Sophie Bédard, dont je trouve le dessins assez joli, tout en simplicité mais avec tout de même un petit je-ne-sais-quoi dans le design de ses personnages qui me les rend attachants. Ici, qu'il s'agisse de la petite bouille très expressive de Freddie ou du diastème de la belle Silver, en passant par tous les personnages adjuvants à cette histoire à l'eau de rose, chacun des personnage a un design simple mais travaillé et une expressivité suffisante pour que je parvienne tout de même à m'attacher.
Et puis, merdre, je le reconnais, même si l'histoire me parait bien trop simple, pas assez développée pour vraiment faire mouche chez moi, même si je n'ai malheureusement pas sur rentrer dans l'histoire d'amour de nos deux protagonistes, j'avoue tout de même avoir pris du plaisir à ma lecture, que j'ai même trouver les dialogues amusants par moment. Bien maigre consolation sans doute pour certain-e-s, mais parvenir à divertir, surtout encore une fois lorsque l'on sort si peu des sentiers battus, ça mérite quand-même une honorable moyenne.
Sans doute pas indispensable pour un lectorat large, mais les ameteur-ice-s de romances queers guimauvesques teintées de fantastique et d'humour parviendront sans doute comme moi à y trouver leur compte.
(Note réelle 2,5)
Une biographie en bonne et due forme de Marie-Antoinette qui se concentre sur la période allant de son arrivée en France à ses premiers pas en tant que véritable reine, après la mort de Louis XV.
On y suit une adolescente déroutée par son arrivée à la cour de Versailles, loin de son pays natal et perdue au milieu d'intrigants, tandis que son époux ne lui prête aucune attention et paraît surtout trop mollasson face à son énergie et à son envie de faire la fête pour masquer son trouble.
L'absence de numérotation laisse penser à un one-shot, mais l'album s'interrompt de façon inattendue avant même les prémices de la Révolution Française. Après plusieurs pages retraçant ses premiers gestes de souveraine, les écarts qui contribueront à la rendre impopulaire et sa rencontre avec le comte Fersen, l'histoire s'arrête brusquement, avec un mot de conclusion dont on ignore s'il annonce une suite ou s'il sert simplement de présage au destin tragique que les lecteurs connaissent déjà. Cette fin laisse perplexe sans être mauvaise.
Le dessin est de bonne qualité, même s'il paraît parfois un peu figé. Les costumes et coiffures sont soignés, tandis que les visages manquent d'uniformité, oscillant entre charmants et moins réussis.
La mise en scène rapproche le lecteur de cette future reine, la rendant à la fois humaine par son malaise et ses doutes, et distante par sa déconnexion totale de la réalité du peuple. Un exemple parlant apparaît lorsqu'elle apprend que les Français manquent de pain et meurent de faim, et qu'elle choisit pour leur rendre hommage d'orner sa coiffure de petites madeleines décoratives.
C'est bien construit, documenté, agréable à lire, mais l'ensemble reste trop académique et légèrement désuet pour vraiment captiver. J'ai même eu la sensation de lire une BD historique des années 1980.
Ah bah zut, je pensais que j'allais succomber et finalement j'ai trouvé ça bien mais bof, juste pas mal donc.
Ma "relative" désillusion doit beaucoup aussi à mes attentes. J'espérais un truc qui m'emporte du début à la fin et si je reconnais à l'ensemble une fluidité à toute épreuve, ma lecture s'est révélée sans réelle passion.
Je crois que le fautif est le personnage principal, interressant au demeurant mais zéro empathie ou attachement. Pourtant le scénariste fait tout pour, il fait tout pour le rendre sympathique mais comme certains de mes prédécesseurs, je tique sur quelques faits, montrés mais vite oubliés grâce au rythme donné.
Niveau graphisme, c'est très agréable sans être vraiment marquant. C'est avec cet album que j'avais découvert le dessinateur, et il fera bien mieux par la suite.
Dans le cas présent, je ne peux m'empêcher de le comparer au travail d'Efa sur Django que je trouve bien plus abouti et fignolé.
Une oeuvre avec beaucoup de qualités mais que ne m'a pas tant parlé.
Mathieu Bablet nous livre pour cette fin d'année, un album monumental très attendu : une histoire où Jenny file un mauvais coton dans un monde post-apocalyptique d'où les abeilles ont totalement disparu.
On avait été bluffé par Mathieu Bablet en 2020 et sa très belle histoire d'amour entre deux androïdes : Carbone & Silicium.
Le revoici avec de nouveau un gros album monumental : Silent Jenny, un récit dystopique sur une planète d'où les abeilles ont disparu.
L'univers de l'album :
Une planète post-apocalyptique qui préfigure sans doute la nôtre. Eau raréfiée, nourriture artificielle, lacs d'acide, air vicié, météo en surchauffe, ...
« le stress thermique mortel est à son maximum, aujourd'hui. Pensez à vous hydrater toutes les demi-heures. Quant aux mises en garde habituelles : évitez l'exposition directe au soleil.
Et souvenez-vous : "demain sera un autre jour" ! »
Jenny la taciturne travaille sur une monade : une sorte de navire terrestre ambulant où survit une petite communauté qui arpente la surface désertique de la planète.
Pour la firme Pyrrhocorp elle va rechercher sous terre des traces ADN d'abeilles : elles ont disparu depuis longtemps.
« Les abeilles, puis la pollinisation, la fin de la famine. Les gens penseront moins à survivre et Pyrrhocorp pourra rebâtir un système de santé qui tient la route. Des médicaments, des vaccins, des médecins ... c'était ça le monde d'avant, tu sais.
Il ne faut jamais cesser d'y croire. »
Pour cette recherche, Jenny se miniaturise en microïde et pénètre dans le sol, dans l'infra-monde. C'est une opération risquée pour l'organisme, surtout quand la « combinaison n'est plus très étanche ». le moindre bout de peau au contact de l'air se nécrose très vite à cause de la calcification. le sous-sol est d'ailleurs infesté de microïdes qui ne sont jamais remontés. La mission de Jenny est à haut risque « parce que les profondeurs appellent certaines personnes, et qu'à un moment, l'appel devient assourdissant ».
Pour ces survivants, toute la difficulté est de parvenir à « s'enchanter du monde dans lequel on vit, tout en étant terrifié de la direction dans laquelle il va ».
? Mathieu Bablet se pose en digne successeur de Jean Giraud, aka Moebius : les mondes qu'il crée dans ses gros albums sont travaillés en profondeur, complexes et fouillés.
Le terme de monade est emprunté à la philosophie (celle de Leibniz notamment) où une monade est l'unité ultime. Elles peuvent aussi évoquer une version mobile des conurbations de l'écrivain Robert Silverberg.
Sur la planète de Jenny, les monades sont aussi nomades, sans cesse en déplacement car « la monade n'a pas d'autre mission que le mouvement ».
Ces navires terrestres évoquent un peu les chars des sables de la planète Tatooine (celle de Star Wars) et certains personnages (les mange-cailloux, les pénitents, ...) peuvent même faire penser aux Jawas : l'univers de Mathieu Bablet est aussi dense que celui des grandes épopées stellaires et l'auteur nous délivre les informations tout au long de son récit où ce monde se dévoile peu à peu.
? Les enfants casqués sont aussi une belle trouvaille, à la fois graphique et scénaristique.
« On n'a pas trouvé meilleure solution pour vous préserver des maladies et réduire la mortalité infantile. Une fois assez grands, vous risquerez moins de choper tout ce qui se balade dans l'air. »
? le graphisme est assez surprenant, sombre, onirique, touffu, organique souvent, avec des couleurs estompées sur papier mat : il faut un peu de temps pour s'habituer à cette richesse graphique et à cette avalanche de détails car c'est un monde assez obscur où nous invite Mathieu Bablet.
Le dessin accompagne un scénario sombre, plutôt pessimiste, et j'avoue que le mal de vivre d'une Jenny mutique et dépressive plombe un peu la lecture. À réserver aux inconditionnels de cet auteur.
Cyril Bonin continue d'explorer son style de prédilection, à savoir les histoires intimistes, sur la vie de gens ordinaires et souvent invisibles, dont on ne se rappelle pas. Ici, l'histoire sera sur un personnage qui va littéralement disparaitre du monde, devenant une sorte de fantôme puisqu'il n'existe presque plus dans la vie.
En lisant la BD, j'ai repensé très fort à la BD Les Petites Distances de Véro Cazot qui a un sujet presque identique, à savoir un homme qui perd substance et va explorer autour de lui, tombant sur une femme spéciale. Mais la ressemblance de surface s'arrête vite, notamment parce que les deux BD ont des développements bien distincts. Et en refermant la BD, j'ai eu l'impression que le développement de celle-ci était franchement limitée. Le nombre de page restreint m'a vite fait craindre que la BD se terminerait trop tôt et c'est mon impression finale. Il manque clairement quelques ajouts au volume, peut-être une conclusion plus forte mais aussi, je trouve, quelque chose qui justifie le discours final du protagoniste qui sort un peu étrangement puisque je ne vois pas d'où lui vient cette prise de conscience soudaine.
En fait la BD me semble à la fois trop rapide dans son exécution mais aussi très lente à se mettre en place. En comparant à d'autres lectures du même sujets, je trouve qu'il manque ici quelque chose de plus, un commentaire sur le monde ou ses personnages, ce que ça dirait de nous. Ici la BD est trop rapide dans son final et ne m'a pas laissée grande impression. Il est plus que probable que j'en oublie les grandes lignes d'ici quelques mois.
Reste le dessin de l'auteur, toujours appréciable et qui colle au récit. Ça donne une atmosphère intimiste, quelque chose qui s'intéresse aux personnages et à leurs émotions. Je l'aime toujours autant, ce n'est clairement pas un souci lors de la lecture.
Une BD oubliable bien que pas mauvaise. Dommage, j'aurais aimé plus.
Mouais. Je n’ai pas été convaincu, tout du moins captivé par cet album.
Je connaissais à peine la personne de Georges de Caunes, un peu plus celle d’Antoine de Caunes, mais c’est au hasard et sans en attendre spécialement grand-chose que j’ai emprunté cet album. Un album très épais, que j’ai traversé sans enthousiasme, et en m’ennuyant à plusieurs reprises. C’est avant tout grâce au dessin et aux couleurs de Xavier Coste (un trait simple, efficace et lumineux) que j’ai fini cette lecture.
Car cette Robinsonnade moderne – et quand même médiatique, m’a laissé de côté. Surtout que l’aspect sans doute le plus intéressant de cet album, à savoir le dialogue entretenu à distance (géographique et temporelle) entre Antoine de Caunes et son père, a peiné me concernant à dépasser le cadre affectif familial. Si je conçois qu’Antoine de Caunes y a trouvé de quoi poursuivre ou clore un chapitre important de sa vie – voire soigner quelques blessures, ça ne m’a pas touché en tant que lecteur extérieur, le plaisir de lecture n’étant pas suffisamment au rendez-vous sur la durée, malgré quelques passages quand même intéressants.
Sans doute n’était-ce pas ma came.
Note réelle 2,5/5.
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Blankets - Manteau de neige
Oui, c'est pô môl. C'est finalement vite lu malgré l'épaisseur du bidule, et oublié tout aussi rapidement. Graphiquement c'est assez chouette. Je me souviens qu'à l'époque (on ne parlait pas encore de "roman graphique", en tout cas pas aussi couramment), ça m'avait titillé l'iris. Mais que l'iris, rien d'autre C'est une des rares BD que j'ai relu, en dehors des séries que je lisais étant gamin (Astérix, Tintin, Thorgal...), et à ma seconde lecture, j'ai trouvé ça un peu niais, sinon très adolescent. Et sans véritable contenu.
Frankenstein (Junji Ito)
Ca reste une bonne adaptation, même si je m'attendais à plus horrifique de la part du maitre de l'horreur. Je ne veux pas faire le gars qui crache dans la soupe, mais c'est vrai qu'en plus d'être un peu littéral, ça aurait pu être plus cauchemardesque aux vues de l'imaginaire de l'auteur. Dans d'autres titres que je n'ai fait que survoler, je suis tombé sur des images frappantes et immondes. Ce n'est pas le cas ici. Sans bouder mon plaisir, j'avoue ne pas avoir été ni surpris, ni chatouillé par une image évocatrice qui aurait pu ranimé un truc enfoui dans mon inconscient...
Pillow Man - L'Homme de nos rêves
L’intrigue est originale, tout du moins surprenante. Mais la magie fonctionne et on accepte assez facilement cette histoire de Jean, « homme oreiller », employé par une société qui fournit à quelques riches clients excentriques quelqu’un qui va les aider à trouver un sommeil tranquille, en se couchant avec eux – sans coucher avec eux… Évidemment, Jean a du mal à avouer à sa compagne la réalité de son nouvel emploi, lui qui est resté chômeur très longtemps. Et lorsqu’il essaye de le lui dire, ça se passe plutôt mal – ce qu’on peut comprendre. L’histoire est improbable, et tout sonne « feel good », mais Stéphane Grodet parvient à tout nous faire passer, un peu dans la veine d’un Zidrou. La lecture est rapide, malgré une pagination conséquente, et plutôt agréable. Note réelle 3,5/5.
KIFF
Alors là, c'est typiquement la BD à lire d'une seule main : le néant scénaristique contraste avec le graphisme impeccable de ces jeunes-femmes opulentes et on-ne-peut difficilement plus désirables. Ces histoires ne sont que des mises en scènes de fantasmes de bas-étage avec des femmes ultra désirables, et, most of all, extrêmement consentantes, le tout servi par un dessin au poil (si je puis dire) : c'est le cul pour le cul (mais bon, y a pas de mal non plus hein ? Si après tout Dieu nous a doté d'un corps, c'est bien pour en jouir). Ca fait quand même un petit quelque chose, j'avoue, essentiellement parce que c'est ultra bien dessiné. Ces fantasmes ne sont supportables que parce qu'ici les femmes sont les véritables instigatrices. Bon, c'est vrai aussi que le dessinateur est un homme : facile ! A condition de prendre la chose pour ce qu'elle est, y a moyen de bien kiffer ! (on notera l'effort pour le jeu de mot facile)...
Louves Love
Bon, quand les éditions Exemplaire ont annoncé le lancement de leur nouvelle collection centrée sur des romances queers j'ai participé avec joie au financement des premiers projets et c'est donc ce "Louves Love" qui a été le premier à paraître. L'histoire est on ne peut plus simple, une recette éculée on pourrait même dire : un amour impossible entre les représentantes de deux communautés en conflit ouvert (loups-garous et chasseurs de loups-garous), une mise en parallèle de la monstruosité et du rejet des différences comme terreau pour une romance lesbienne, la rencontre, l'amour naissant, la découverte, le conflit, la résolution, … bref, le scénario est classique au possible, ne sortira jamais vraiment des sentiers battus et n'est vraiment pas très original. C'est son défaut, d'ailleurs, car une fois l'album refermé, même si j'ai pu l'apprécier un minimum pour des qualités que j'aborderais au prochain paragraphe, je dois bien avouer qu'il ne me reste pas grandement en tête. J'ai déjà vu/lu ce genre d'histoires, avec des variantes, des prises de risques qui sont propres à chaque œuvre, donc j'avoue qu'enchaîner les clichés m'a un peu déçue. L'album est petit, le récit court, je l'entend, mais je n'aurais vraiment pas craché sur plus de substance, plus de cœur à cette histoire d'amour. A cette romance aussi, d'ailleurs, parce que la narration étant expédiée et le scénario parfois réduit à son strict minimum, j'avoue ne pas avoir été convaincue ou pleinement prise dans cette romance interdite guimauvesque. Dommage, j'adore les histoires d'amour interdits guimauvesques ! Mais alors, si le scénario ne propose rien de révolutionnaire et que l'album ne m'a pas paru si bon que prévu, pourquoi diable lui monterais-je tout de même sa note jusqu'à la moyenne ? Déjà, premièrement, parce que la forme sauve un peu le tout. Je sais que cela ne fera pas preuve d'unanimité sur ce site, j'ai déjà maintes fois vu des avis se plaignant de l'usage d'un phrasé jeune, parlé, "vulgaire" pourrait-on même dire, mais lorsqu'il est bien amené je lui trouve un certain charme personnellement. Ici, il jouera surtout le rôle d'effet comique, appuyant les cassures et les répliques sarcastiques ou deadpan, insistant sur le contraste entre les discussions et situations qui devraient être sérieuses mais seront prises par nos personnages avec un flegme et une désinvolture à toute épreuve. Et puis merdre : le langage est un marqueur générationnel et sociétal, tous les personnages n'ont pas à parler un langage soutenu, laissons donc les anglicismes, abréviations et néologismes jouer aussi leur rôle dans notre belle et complexe langue (alors dans vos dents les râleur-euse-s). Ensuite, deuxième point, parce que j'ai de l'affection pour le travail de Sophie Bédard, dont je trouve le dessins assez joli, tout en simplicité mais avec tout de même un petit je-ne-sais-quoi dans le design de ses personnages qui me les rend attachants. Ici, qu'il s'agisse de la petite bouille très expressive de Freddie ou du diastème de la belle Silver, en passant par tous les personnages adjuvants à cette histoire à l'eau de rose, chacun des personnage a un design simple mais travaillé et une expressivité suffisante pour que je parvienne tout de même à m'attacher. Et puis, merdre, je le reconnais, même si l'histoire me parait bien trop simple, pas assez développée pour vraiment faire mouche chez moi, même si je n'ai malheureusement pas sur rentrer dans l'histoire d'amour de nos deux protagonistes, j'avoue tout de même avoir pris du plaisir à ma lecture, que j'ai même trouver les dialogues amusants par moment. Bien maigre consolation sans doute pour certain-e-s, mais parvenir à divertir, surtout encore une fois lorsque l'on sort si peu des sentiers battus, ça mérite quand-même une honorable moyenne. Sans doute pas indispensable pour un lectorat large, mais les ameteur-ice-s de romances queers guimauvesques teintées de fantastique et d'humour parviendront sans doute comme moi à y trouver leur compte. (Note réelle 2,5)
Marie-Antoinette - L’état de grâce
Une biographie en bonne et due forme de Marie-Antoinette qui se concentre sur la période allant de son arrivée en France à ses premiers pas en tant que véritable reine, après la mort de Louis XV. On y suit une adolescente déroutée par son arrivée à la cour de Versailles, loin de son pays natal et perdue au milieu d'intrigants, tandis que son époux ne lui prête aucune attention et paraît surtout trop mollasson face à son énergie et à son envie de faire la fête pour masquer son trouble. L'absence de numérotation laisse penser à un one-shot, mais l'album s'interrompt de façon inattendue avant même les prémices de la Révolution Française. Après plusieurs pages retraçant ses premiers gestes de souveraine, les écarts qui contribueront à la rendre impopulaire et sa rencontre avec le comte Fersen, l'histoire s'arrête brusquement, avec un mot de conclusion dont on ignore s'il annonce une suite ou s'il sert simplement de présage au destin tragique que les lecteurs connaissent déjà. Cette fin laisse perplexe sans être mauvaise. Le dessin est de bonne qualité, même s'il paraît parfois un peu figé. Les costumes et coiffures sont soignés, tandis que les visages manquent d'uniformité, oscillant entre charmants et moins réussis. La mise en scène rapproche le lecteur de cette future reine, la rendant à la fois humaine par son malaise et ses doutes, et distante par sa déconnexion totale de la réalité du peuple. Un exemple parlant apparaît lorsqu'elle apprend que les Français manquent de pain et meurent de faim, et qu'elle choisit pour leur rendre hommage d'orner sa coiffure de petites madeleines décoratives. C'est bien construit, documenté, agréable à lire, mais l'ensemble reste trop académique et légèrement désuet pour vraiment captiver. J'ai même eu la sensation de lire une BD historique des années 1980.
Le Travailleur de la nuit
Ah bah zut, je pensais que j'allais succomber et finalement j'ai trouvé ça bien mais bof, juste pas mal donc. Ma "relative" désillusion doit beaucoup aussi à mes attentes. J'espérais un truc qui m'emporte du début à la fin et si je reconnais à l'ensemble une fluidité à toute épreuve, ma lecture s'est révélée sans réelle passion. Je crois que le fautif est le personnage principal, interressant au demeurant mais zéro empathie ou attachement. Pourtant le scénariste fait tout pour, il fait tout pour le rendre sympathique mais comme certains de mes prédécesseurs, je tique sur quelques faits, montrés mais vite oubliés grâce au rythme donné. Niveau graphisme, c'est très agréable sans être vraiment marquant. C'est avec cet album que j'avais découvert le dessinateur, et il fera bien mieux par la suite. Dans le cas présent, je ne peux m'empêcher de le comparer au travail d'Efa sur Django que je trouve bien plus abouti et fignolé. Une oeuvre avec beaucoup de qualités mais que ne m'a pas tant parlé.
Silent Jenny
Mathieu Bablet nous livre pour cette fin d'année, un album monumental très attendu : une histoire où Jenny file un mauvais coton dans un monde post-apocalyptique d'où les abeilles ont totalement disparu. On avait été bluffé par Mathieu Bablet en 2020 et sa très belle histoire d'amour entre deux androïdes : Carbone & Silicium. Le revoici avec de nouveau un gros album monumental : Silent Jenny, un récit dystopique sur une planète d'où les abeilles ont disparu. L'univers de l'album : Une planète post-apocalyptique qui préfigure sans doute la nôtre. Eau raréfiée, nourriture artificielle, lacs d'acide, air vicié, météo en surchauffe, ... « le stress thermique mortel est à son maximum, aujourd'hui. Pensez à vous hydrater toutes les demi-heures. Quant aux mises en garde habituelles : évitez l'exposition directe au soleil. Et souvenez-vous : "demain sera un autre jour" ! » Jenny la taciturne travaille sur une monade : une sorte de navire terrestre ambulant où survit une petite communauté qui arpente la surface désertique de la planète. Pour la firme Pyrrhocorp elle va rechercher sous terre des traces ADN d'abeilles : elles ont disparu depuis longtemps. « Les abeilles, puis la pollinisation, la fin de la famine. Les gens penseront moins à survivre et Pyrrhocorp pourra rebâtir un système de santé qui tient la route. Des médicaments, des vaccins, des médecins ... c'était ça le monde d'avant, tu sais. Il ne faut jamais cesser d'y croire. » Pour cette recherche, Jenny se miniaturise en microïde et pénètre dans le sol, dans l'infra-monde. C'est une opération risquée pour l'organisme, surtout quand la « combinaison n'est plus très étanche ». le moindre bout de peau au contact de l'air se nécrose très vite à cause de la calcification. le sous-sol est d'ailleurs infesté de microïdes qui ne sont jamais remontés. La mission de Jenny est à haut risque « parce que les profondeurs appellent certaines personnes, et qu'à un moment, l'appel devient assourdissant ». Pour ces survivants, toute la difficulté est de parvenir à « s'enchanter du monde dans lequel on vit, tout en étant terrifié de la direction dans laquelle il va ». ? Mathieu Bablet se pose en digne successeur de Jean Giraud, aka Moebius : les mondes qu'il crée dans ses gros albums sont travaillés en profondeur, complexes et fouillés. Le terme de monade est emprunté à la philosophie (celle de Leibniz notamment) où une monade est l'unité ultime. Elles peuvent aussi évoquer une version mobile des conurbations de l'écrivain Robert Silverberg. Sur la planète de Jenny, les monades sont aussi nomades, sans cesse en déplacement car « la monade n'a pas d'autre mission que le mouvement ». Ces navires terrestres évoquent un peu les chars des sables de la planète Tatooine (celle de Star Wars) et certains personnages (les mange-cailloux, les pénitents, ...) peuvent même faire penser aux Jawas : l'univers de Mathieu Bablet est aussi dense que celui des grandes épopées stellaires et l'auteur nous délivre les informations tout au long de son récit où ce monde se dévoile peu à peu. ? Les enfants casqués sont aussi une belle trouvaille, à la fois graphique et scénaristique. « On n'a pas trouvé meilleure solution pour vous préserver des maladies et réduire la mortalité infantile. Une fois assez grands, vous risquerez moins de choper tout ce qui se balade dans l'air. » ? le graphisme est assez surprenant, sombre, onirique, touffu, organique souvent, avec des couleurs estompées sur papier mat : il faut un peu de temps pour s'habituer à cette richesse graphique et à cette avalanche de détails car c'est un monde assez obscur où nous invite Mathieu Bablet. Le dessin accompagne un scénario sombre, plutôt pessimiste, et j'avoue que le mal de vivre d'une Jenny mutique et dépressive plombe un peu la lecture. À réserver aux inconditionnels de cet auteur.
L'Homme qui n'existait pas
Cyril Bonin continue d'explorer son style de prédilection, à savoir les histoires intimistes, sur la vie de gens ordinaires et souvent invisibles, dont on ne se rappelle pas. Ici, l'histoire sera sur un personnage qui va littéralement disparaitre du monde, devenant une sorte de fantôme puisqu'il n'existe presque plus dans la vie. En lisant la BD, j'ai repensé très fort à la BD Les Petites Distances de Véro Cazot qui a un sujet presque identique, à savoir un homme qui perd substance et va explorer autour de lui, tombant sur une femme spéciale. Mais la ressemblance de surface s'arrête vite, notamment parce que les deux BD ont des développements bien distincts. Et en refermant la BD, j'ai eu l'impression que le développement de celle-ci était franchement limitée. Le nombre de page restreint m'a vite fait craindre que la BD se terminerait trop tôt et c'est mon impression finale. Il manque clairement quelques ajouts au volume, peut-être une conclusion plus forte mais aussi, je trouve, quelque chose qui justifie le discours final du protagoniste qui sort un peu étrangement puisque je ne vois pas d'où lui vient cette prise de conscience soudaine. En fait la BD me semble à la fois trop rapide dans son exécution mais aussi très lente à se mettre en place. En comparant à d'autres lectures du même sujets, je trouve qu'il manque ici quelque chose de plus, un commentaire sur le monde ou ses personnages, ce que ça dirait de nous. Ici la BD est trop rapide dans son final et ne m'a pas laissée grande impression. Il est plus que probable que j'en oublie les grandes lignes d'ici quelques mois. Reste le dessin de l'auteur, toujours appréciable et qui colle au récit. Ça donne une atmosphère intimiste, quelque chose qui s'intéresse aux personnages et à leurs émotions. Je l'aime toujours autant, ce n'est clairement pas un souci lors de la lecture. Une BD oubliable bien que pas mauvaise. Dommage, j'aurais aimé plus.
Il déserte - Georges ou la vie sauvage
Mouais. Je n’ai pas été convaincu, tout du moins captivé par cet album. Je connaissais à peine la personne de Georges de Caunes, un peu plus celle d’Antoine de Caunes, mais c’est au hasard et sans en attendre spécialement grand-chose que j’ai emprunté cet album. Un album très épais, que j’ai traversé sans enthousiasme, et en m’ennuyant à plusieurs reprises. C’est avant tout grâce au dessin et aux couleurs de Xavier Coste (un trait simple, efficace et lumineux) que j’ai fini cette lecture. Car cette Robinsonnade moderne – et quand même médiatique, m’a laissé de côté. Surtout que l’aspect sans doute le plus intéressant de cet album, à savoir le dialogue entretenu à distance (géographique et temporelle) entre Antoine de Caunes et son père, a peiné me concernant à dépasser le cadre affectif familial. Si je conçois qu’Antoine de Caunes y a trouvé de quoi poursuivre ou clore un chapitre important de sa vie – voire soigner quelques blessures, ça ne m’a pas touché en tant que lecteur extérieur, le plaisir de lecture n’étant pas suffisamment au rendez-vous sur la durée, malgré quelques passages quand même intéressants. Sans doute n’était-ce pas ma came. Note réelle 2,5/5.