Un dyptique pulp, dans la veine des romans policiers de Boris Vian.Une intrigue très foutraque comme le laisse entrevoir les couvertures.
Mais j'aime bien ce vaudeville de barbouzes qui sort cette BD du lot. Le trait est particulier, on voit des tronches à la façon de Foerster, des séquences façon Blain, des plans inhabituels le temps d'une case.
En fait, sur de donner une note, le mieux est de la lire pour se faire sa propre idée.
Les histoires sont bien ancrées dans le Japon médiéval, les mentalités justement traitées. Il y a des duels bien tranchants, des dilemmes de samouraïs sur l'honneur et la loyauté. Bref pour ceux qui apprécient les chambara, on est en terrain connu et le cahier des charges respecté.
Et puis les mises en page évoquent parfaitement les étampes de l'époque d'Hokusai.
Bref, beaucoup de bon à première vue. Mais à la lecture, cela paraît un peu factice, l'empathie pour les protagonistes n'éclot pas. Le dessin me fait penser à celui de Blain mais plus brouillon. Le choix des proportions est souvent étrange et les séances épiques sont tellement hachées qu'elles sont sans saveur.
Il faut dire qu'il y a de la concurrence entre Okko, Lone Wolf & Cub, voire Le Tengû Carré.
---------
MàJ après lecture du tome 4: celui-ci tape dans mon estime. Le brave Shitate Ya se retrouve dans de beaux draps en essayant de rétablir la paix, une reprise du conte du petit tailleur dans un monde guerrier semi-fantastique méprisant les petites gens. Enfin des personnages incarnés, de la symbolique claire, un message universel.
On sent un parfum de film de Kurosawa, alternant humour, humanisme et aventure. Un bel album qui rattrape la série, qui se clot par un épilogue assez étrange façon scène de post-generique.
Ian Kaledine est un riche prince russe du début du 20e siècle. C'est en réalité plutôt un cosaque qui ambitionne de livrer des armes à l'armée rebelle de son père, opposée au tsar. Du moins, c'est le scénario du seul premier tome, car dès le deuxième, la série prend une tournure de science-fiction qui n’a quasiment plus rien à voir avec cette histoire de prince rebelle.
Hormis une histoire courte lue il y a longtemps dans Tintin (que je n’ai d’ailleurs pas retrouvée en album), j’ai lu récemment l’intégrale de la série en albums, et mon ressenti est mitigé.
Comme l’histoire courte que j’avais lue intégrait une vraie part de fantastique, j’ai été surpris, à la lecture du premier tome, d’y découvrir un pur récit d’aventure historique. C’est un périple de l’Angleterre à l’Ukraine, en passant par les déserts du Maghreb, avec tous les éléments de l’aventure exotique à l’ancienne. L’intrigue, plutôt adulte, est intéressante malgré quelques clichés. Le trio de héros est sympathique mais très caricatural : le beau et courageux aventurier, la belle journaliste forcément amoureuse, et le copain irlandais bourru.
Dès le tome 2, cependant, la série plonge brusquement dans une pure science-fiction façon pulp, avec une touche rappelant fortement Thorgal, qui paraissait à la même époque. Ce changement de style surprend et intrigue, et tant que l’on reste dans ce seul tome, on est curieux de voir où l’histoire va nous mener. Mais les tomes suivants s’enfoncent dans des récits très manichéens, avec un antagoniste récurrent peu charismatique (l’agaçant Schultz) et des intrigues fouillis dont la seule qualité est d’intégrer des cadres géo-historiques originaux et intéressants.
Ainsi, les dix tomes forment un ensemble très hétéroclite, passant de l’aventure historique à la science-fiction, du fantastique aux complots internationaux, avec parfois des incursions oniriques (tome 5) voire érotiques (tome 10). Les intrigues sont souvent décousues et se suivent sans grande cohérence, ce qui rend la lecture parfois confuse et frustrante.
Graphiquement, le dessin de Ferry est inégal. Il est parfois solide et agréable, notamment sur les décors, mais maladroit sur les proportions ou les visages, et même raté pour les têtes d’animaux, ce qui gêne quand une race entière et un personnage récurrent (Bastet) en possèdent. Au-delà de cela, les couleurs et certains cadrages ont vieilli, mais l’ensemble conserve un charme rétro.
En résumé, la série se lit comme une curiosité, en particulier pour sa transition abrupte entre récit d’aventure et science-fiction. Mais elle manque de cohérence globale et s’essouffle sur la longueur. Je n’ai d'ailleurs jamais accroché au personnage principal, Ian Kaledine. La série s’achève en suspens, avec l’appel à une suite que les auteurs ont choisi de ne pas donner.
Bref, je conseillerais de lire les quatre premiers tomes par curiosité et de s’arrêter là, sur une fin certes dramatique mais qui aurait pu clore correctement la série avant qu’elle ne tourne en rond.
Le principal intérêt de cet album est de m'avoir fait connaître le personnage d'Ernst Hanfstaengl, qui a fait partie du premier cercle d'intimes et de soutiens d'Adolf Hitler. Un de ceux qui l'ont soutenu moralement et financièrement à ses débuts puis qui, peu à peu, s'est trouvé mis à l'écart, supplanté par d'autres personnages comme Goebbels ou Goering. Et qui a finalement fini oublié de tous loin de l'Allemagne.
Intéressant donc, mais pas hyper captivant. Car le personnage en lui-même n'est ni attachant ni charismatique. Il y a même plusieurs aspects pathétiques dans sa personnalité et dans sa destinée.
Et la narration - au demeurant plutôt aérée - n'est pas non plus très dynamique, ce qui freine quelque peu ma notation.
Un petit à côté de l'Histoire à re-découvrir à l'occasion.
Un album qui se laisse lire, qui possède une richesse certaine. Mais je n'ai pas vraiment accroché, et je n'y reviendrai pas.
Il y a beaucoup d'évocation, de symbolique dans ce récit, à commencer par le conte introductif. Des non dits, présentés sous forme de flash-backs, avec un passé douloureux au cours de la seconde guerre mondiale (j'ai par contre eu du mal à saisir ce qui était arrivé au père du héros Paul ?).
Mais les relations entre Paul et Clara, difficiles, chaotiques, m'ont laissé de côté. Je les ai suivies sans enthousiasme.
Je pense que les qualités du récit m'ont échappé, et que ça n'est pas ma came.
Note réelle 2,5/5.
Hubert n'a pas pu finir cette série, mais sa mort n'a pas été dommageable ici, car l'épilogue en fin de second tome - basé sur des discussions entre les deux auteurs - conclut de façon cohérente et plaisante l'histoire. On regrettera surtout toutes les bonnes histoires qu'il ne scénarisera plus.
Ici l'intrigue joue - de façon très simple - sur quelques idées fortes et précieuses : art/artisanat; La notion de chef d'œuvre ; ce que l'on peut/doit sacrifier pour "faire carrière "; La place des femmes dans la société, etc.
La narration est fluide, agréable, et Hubert construit son conte de façon classique, avec quelques passages édifiants - mais pas trop ( comme ces oiseaux et leur chant chassés de Solidor par le talent du héros, pourtant admirateur des volatiles).
Le second tome est plus dense, intrigue et personnages ont plus de consistance.
Une lecture plaisante donc, avec un dessin qui accompagne très bien le sujet.
Note réelle 3,5/5.
Un autre album témoignage à ne pas mettre dans toutes les mains. En effet, je ne pense pas que cela soit une bonne idée qu'une personne déjà dépressive lise l'album...en tout cas ce n'est pas à lire si on ne veut pas être confronté à des sujets graves comme le suicide.
L'autrice raconte sa vie, comment elle a fini dépressive et qu'elle a fini par essayer de ce suicider avant d'essayer de rendre sa vie meilleure. Il y a donc un message d'espoir qui se dégage de ce one-shot. Malgré tout, je n'ai pas trouvé que c'était un manga marquant. L'autrice montre sa vie de manière pudique, ce qui est un choix que je respecte vu que c'est sa propre vie et elle peut faire ce qu'elle veut, mais j'ai souvent eu la sensation qu'on allait trop vite. C'est notamment le cas vers la fin où elle semble aller mieux trop facilement. Elle écrit que c'est entre-autre parce qu'elle était entourée de gens qui la soutenaient, mais ça ne se voit pas trop dans le manga. Mais bon cela reste un bon manga et certains lecteurs risquent de se reconnaitre dans la vie de l'autrice.
Le dessin est pas mal, mais le fait que l'autrice représente elle et sa famille en panda dessinés de manière humoristique alors que tout le reste est dans un style plus réaliste donne un résultat un peu bizarre.
La liberté d'expression et la question : ses limites ? Une question universelle, parce qu'il faut bien dire qu'elle est plutôt large, au Japon, où il n'est pas interdit de commercialiser un livre de guide du suicide, contrairement à la France ! Mais l'auteur a bien raison de montrer ce qu'il advient dès lors qu'on rogne sur elle, au terme de pressions sur les auteurs, aux Etats-Unis, la bande dessinée s'est enfermée dans des histoire de superhéros. Le héros et sa création versus les obscurantistes ne s'avisant pas que la culture traditionnelle et vénérable du Japon est bien aussi violente et sexuelle que ce qu'on reproche à certains mangakas !
Le Japon me distraie décidément de nos problèmes franco-français… Parce que je me dis que on faisait une bd pour défendre la liberté d'expression même de gens niant le génocide subi par les Juifs ou d'autres choses du même genre, on ne pourrait pas prendre la censure avec une telle légèreté… A supposer qu'on maintienne des limites nées de ce soucis à l'origine des plus respectable, toute catégorie de victimes voudra pouvoir censurer au nom de l'égalité. Et au nom de la science défendue par l'Etat en Histoire, on pourrait passer à l'interdiction de douter du changement climatique, avec l'effet pervers d'augmenter les doutes, justement. La science, c'est la science, non, et le changement climatique peut nuire aux humains, non ?
Bref, un des problèmes de la censure est que même si elle se veut une exception, sa nature est de produire de l'autocensure dérivant dans la fin de la créativité comme on le voit dans la bd américaine enfermée dans les superhéros… Et puis, la censure a pour pente de devenir la règle, tout défenseur d'une communauté ou d'une vérité poussé à la mobiliser pour défendre ce qui lui tient à cœur. Il me semble que toute bd défendant ce genre de choses en appellera à la censure, toute bd montrant la création sera contre, alors…
Nimuë (ou Viviane, parfois) est le nom de la dame du lac, figure iconique de la légende arthurienne.
J'avoue ne connaître les légendes arthuriennes que de loin mais comme j'aime beaucoup les figures de fées et de sorcières dans les mythes et légendes je suis régulièrement attirée par des histoires tournant autour des figures de Morgane et de Nimuë, alors quand j'ai vu la couverture passer un jour sur le site (lors d'une énième chasse à la couverture mystère) je me suis dit que le style de dessin méritait au moins le coup d'oeil.
Ici on suit Nimuë, une jeune fille albinos (en tout cas à la peau et aux cheveux parfaitement blancs) amnésique qui fut recueillie il y a quelques années par une famille humaine. Je précise "humaine" car, comme on se doute très rapidement, Nimuë n'est pas humaine et son lien avec le monde magique va très rapidement la rattraper.
C'est une histoire très classique sur la destinée, sur une quête des origines, sur la famille un peu aussi. Ce côté trop classique est malheureusement le dêfaut du récit, car je n'aurais pas dit non à ce que l'histoire aille un peu plus loin, tente plus de choses. Je ne sais pas quoi, mais il n'empêche que l'histoire me parait un peu trop convenue une fois l'oeuvre refermée.
Si l'histoire est on ne peut plus classique elle n'en reste pas moins agréable à lire, et c'est en grande partie dû au dessin, qui sans être révolutionnaire est assez joli. J'apprécie notamment le travail des visages et les touches de bleu et de rouge traversant les cases dès lors que la magie entre en jeu, contrastant alors avec les teintes de marron et de gris qui habillent la majorité de l'oeuvre.
L'oeuvre est simple mais je ne regrette pas de l'avoir lue.
Je n'aurais pas dit non à un propos sur la figure de la sorcière, surtout pour un récit souhaitant aborder le lien entre le monde humain et le monde magique, mais comme l'histoire souhaite plus se concentrer davantage sur le monde magique je comprends le choix.
Une BD soit pour entrer dans Bilbo le Hobbit, par exemple pour un enfant, soit pour dériver rêveusement dessus quand on connaît l'histoire.. Bd peu dramatique ? Et alors ? Comme le montre le choix du pastel, la narration distancée, on est là pour rêver. Tolkien est si grand ! Parfois, en l'adaptant, certains n'en retiennent guère que le côté dramatique comme Peter Jackson, parfois, comme ici, que le côté rêveur. Oui, cette bd ressemble à un livre illustré dont elle a l'aspect ornemental, en tout de même un peu plus dramatique. Cela me convient, ceci dit le meilleur illustrateur de Tolkien me parait être l'inégalé Alan Lee, dont je garde précieusement le Seigneur des Anneaux qu'il a illustré.
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Les Parques
Un dyptique pulp, dans la veine des romans policiers de Boris Vian.Une intrigue très foutraque comme le laisse entrevoir les couvertures. Mais j'aime bien ce vaudeville de barbouzes qui sort cette BD du lot. Le trait est particulier, on voit des tronches à la façon de Foerster, des séquences façon Blain, des plans inhabituels le temps d'une case. En fait, sur de donner une note, le mieux est de la lire pour se faire sa propre idée.
Les Contes du 7ème Souffle
Les histoires sont bien ancrées dans le Japon médiéval, les mentalités justement traitées. Il y a des duels bien tranchants, des dilemmes de samouraïs sur l'honneur et la loyauté. Bref pour ceux qui apprécient les chambara, on est en terrain connu et le cahier des charges respecté. Et puis les mises en page évoquent parfaitement les étampes de l'époque d'Hokusai. Bref, beaucoup de bon à première vue. Mais à la lecture, cela paraît un peu factice, l'empathie pour les protagonistes n'éclot pas. Le dessin me fait penser à celui de Blain mais plus brouillon. Le choix des proportions est souvent étrange et les séances épiques sont tellement hachées qu'elles sont sans saveur. Il faut dire qu'il y a de la concurrence entre Okko, Lone Wolf & Cub, voire Le Tengû Carré. --------- MàJ après lecture du tome 4: celui-ci tape dans mon estime. Le brave Shitate Ya se retrouve dans de beaux draps en essayant de rétablir la paix, une reprise du conte du petit tailleur dans un monde guerrier semi-fantastique méprisant les petites gens. Enfin des personnages incarnés, de la symbolique claire, un message universel. On sent un parfum de film de Kurosawa, alternant humour, humanisme et aventure. Un bel album qui rattrape la série, qui se clot par un épilogue assez étrange façon scène de post-generique.
Ian Kaledine
Ian Kaledine est un riche prince russe du début du 20e siècle. C'est en réalité plutôt un cosaque qui ambitionne de livrer des armes à l'armée rebelle de son père, opposée au tsar. Du moins, c'est le scénario du seul premier tome, car dès le deuxième, la série prend une tournure de science-fiction qui n’a quasiment plus rien à voir avec cette histoire de prince rebelle. Hormis une histoire courte lue il y a longtemps dans Tintin (que je n’ai d’ailleurs pas retrouvée en album), j’ai lu récemment l’intégrale de la série en albums, et mon ressenti est mitigé. Comme l’histoire courte que j’avais lue intégrait une vraie part de fantastique, j’ai été surpris, à la lecture du premier tome, d’y découvrir un pur récit d’aventure historique. C’est un périple de l’Angleterre à l’Ukraine, en passant par les déserts du Maghreb, avec tous les éléments de l’aventure exotique à l’ancienne. L’intrigue, plutôt adulte, est intéressante malgré quelques clichés. Le trio de héros est sympathique mais très caricatural : le beau et courageux aventurier, la belle journaliste forcément amoureuse, et le copain irlandais bourru. Dès le tome 2, cependant, la série plonge brusquement dans une pure science-fiction façon pulp, avec une touche rappelant fortement Thorgal, qui paraissait à la même époque. Ce changement de style surprend et intrigue, et tant que l’on reste dans ce seul tome, on est curieux de voir où l’histoire va nous mener. Mais les tomes suivants s’enfoncent dans des récits très manichéens, avec un antagoniste récurrent peu charismatique (l’agaçant Schultz) et des intrigues fouillis dont la seule qualité est d’intégrer des cadres géo-historiques originaux et intéressants. Ainsi, les dix tomes forment un ensemble très hétéroclite, passant de l’aventure historique à la science-fiction, du fantastique aux complots internationaux, avec parfois des incursions oniriques (tome 5) voire érotiques (tome 10). Les intrigues sont souvent décousues et se suivent sans grande cohérence, ce qui rend la lecture parfois confuse et frustrante. Graphiquement, le dessin de Ferry est inégal. Il est parfois solide et agréable, notamment sur les décors, mais maladroit sur les proportions ou les visages, et même raté pour les têtes d’animaux, ce qui gêne quand une race entière et un personnage récurrent (Bastet) en possèdent. Au-delà de cela, les couleurs et certains cadrages ont vieilli, mais l’ensemble conserve un charme rétro. En résumé, la série se lit comme une curiosité, en particulier pour sa transition abrupte entre récit d’aventure et science-fiction. Mais elle manque de cohérence globale et s’essouffle sur la longueur. Je n’ai d'ailleurs jamais accroché au personnage principal, Ian Kaledine. La série s’achève en suspens, avec l’appel à une suite que les auteurs ont choisi de ne pas donner. Bref, je conseillerais de lire les quatre premiers tomes par curiosité et de s’arrêter là, sur une fin certes dramatique mais qui aurait pu clore correctement la série avant qu’elle ne tourne en rond.
Putzi
Le principal intérêt de cet album est de m'avoir fait connaître le personnage d'Ernst Hanfstaengl, qui a fait partie du premier cercle d'intimes et de soutiens d'Adolf Hitler. Un de ceux qui l'ont soutenu moralement et financièrement à ses débuts puis qui, peu à peu, s'est trouvé mis à l'écart, supplanté par d'autres personnages comme Goebbels ou Goering. Et qui a finalement fini oublié de tous loin de l'Allemagne. Intéressant donc, mais pas hyper captivant. Car le personnage en lui-même n'est ni attachant ni charismatique. Il y a même plusieurs aspects pathétiques dans sa personnalité et dans sa destinée. Et la narration - au demeurant plutôt aérée - n'est pas non plus très dynamique, ce qui freine quelque peu ma notation. Un petit à côté de l'Histoire à re-découvrir à l'occasion.
Le Rire de l'ogre
Un album qui se laisse lire, qui possède une richesse certaine. Mais je n'ai pas vraiment accroché, et je n'y reviendrai pas. Il y a beaucoup d'évocation, de symbolique dans ce récit, à commencer par le conte introductif. Des non dits, présentés sous forme de flash-backs, avec un passé douloureux au cours de la seconde guerre mondiale (j'ai par contre eu du mal à saisir ce qui était arrivé au père du héros Paul ?). Mais les relations entre Paul et Clara, difficiles, chaotiques, m'ont laissé de côté. Je les ai suivies sans enthousiasme. Je pense que les qualités du récit m'ont échappé, et que ça n'est pas ma came. Note réelle 2,5/5.
Le Boiseleur
Hubert n'a pas pu finir cette série, mais sa mort n'a pas été dommageable ici, car l'épilogue en fin de second tome - basé sur des discussions entre les deux auteurs - conclut de façon cohérente et plaisante l'histoire. On regrettera surtout toutes les bonnes histoires qu'il ne scénarisera plus. Ici l'intrigue joue - de façon très simple - sur quelques idées fortes et précieuses : art/artisanat; La notion de chef d'œuvre ; ce que l'on peut/doit sacrifier pour "faire carrière "; La place des femmes dans la société, etc. La narration est fluide, agréable, et Hubert construit son conte de façon classique, avec quelques passages édifiants - mais pas trop ( comme ces oiseaux et leur chant chassés de Solidor par le talent du héros, pourtant admirateur des volatiles). Le second tome est plus dense, intrigue et personnages ont plus de consistance. Une lecture plaisante donc, avec un dessin qui accompagne très bien le sujet. Note réelle 3,5/5.
Utsupan - Quand je ne pensais qu'à disparaitre
Un autre album témoignage à ne pas mettre dans toutes les mains. En effet, je ne pense pas que cela soit une bonne idée qu'une personne déjà dépressive lise l'album...en tout cas ce n'est pas à lire si on ne veut pas être confronté à des sujets graves comme le suicide. L'autrice raconte sa vie, comment elle a fini dépressive et qu'elle a fini par essayer de ce suicider avant d'essayer de rendre sa vie meilleure. Il y a donc un message d'espoir qui se dégage de ce one-shot. Malgré tout, je n'ai pas trouvé que c'était un manga marquant. L'autrice montre sa vie de manière pudique, ce qui est un choix que je respecte vu que c'est sa propre vie et elle peut faire ce qu'elle veut, mais j'ai souvent eu la sensation qu'on allait trop vite. C'est notamment le cas vers la fin où elle semble aller mieux trop facilement. Elle écrit que c'est entre-autre parce qu'elle était entourée de gens qui la soutenaient, mais ça ne se voit pas trop dans le manga. Mais bon cela reste un bon manga et certains lecteurs risquent de se reconnaitre dans la vie de l'autrice. Le dessin est pas mal, mais le fait que l'autrice représente elle et sa famille en panda dessinés de manière humoristique alors que tout le reste est dans un style plus réaliste donne un résultat un peu bizarre.
Poison City
La liberté d'expression et la question : ses limites ? Une question universelle, parce qu'il faut bien dire qu'elle est plutôt large, au Japon, où il n'est pas interdit de commercialiser un livre de guide du suicide, contrairement à la France ! Mais l'auteur a bien raison de montrer ce qu'il advient dès lors qu'on rogne sur elle, au terme de pressions sur les auteurs, aux Etats-Unis, la bande dessinée s'est enfermée dans des histoire de superhéros. Le héros et sa création versus les obscurantistes ne s'avisant pas que la culture traditionnelle et vénérable du Japon est bien aussi violente et sexuelle que ce qu'on reproche à certains mangakas ! Le Japon me distraie décidément de nos problèmes franco-français… Parce que je me dis que on faisait une bd pour défendre la liberté d'expression même de gens niant le génocide subi par les Juifs ou d'autres choses du même genre, on ne pourrait pas prendre la censure avec une telle légèreté… A supposer qu'on maintienne des limites nées de ce soucis à l'origine des plus respectable, toute catégorie de victimes voudra pouvoir censurer au nom de l'égalité. Et au nom de la science défendue par l'Etat en Histoire, on pourrait passer à l'interdiction de douter du changement climatique, avec l'effet pervers d'augmenter les doutes, justement. La science, c'est la science, non, et le changement climatique peut nuire aux humains, non ? Bref, un des problèmes de la censure est que même si elle se veut une exception, sa nature est de produire de l'autocensure dérivant dans la fin de la créativité comme on le voit dans la bd américaine enfermée dans les superhéros… Et puis, la censure a pour pente de devenir la règle, tout défenseur d'une communauté ou d'une vérité poussé à la mobiliser pour défendre ce qui lui tient à cœur. Il me semble que toute bd défendant ce genre de choses en appellera à la censure, toute bd montrant la création sera contre, alors…
Nimuë
Nimuë (ou Viviane, parfois) est le nom de la dame du lac, figure iconique de la légende arthurienne. J'avoue ne connaître les légendes arthuriennes que de loin mais comme j'aime beaucoup les figures de fées et de sorcières dans les mythes et légendes je suis régulièrement attirée par des histoires tournant autour des figures de Morgane et de Nimuë, alors quand j'ai vu la couverture passer un jour sur le site (lors d'une énième chasse à la couverture mystère) je me suis dit que le style de dessin méritait au moins le coup d'oeil. Ici on suit Nimuë, une jeune fille albinos (en tout cas à la peau et aux cheveux parfaitement blancs) amnésique qui fut recueillie il y a quelques années par une famille humaine. Je précise "humaine" car, comme on se doute très rapidement, Nimuë n'est pas humaine et son lien avec le monde magique va très rapidement la rattraper. C'est une histoire très classique sur la destinée, sur une quête des origines, sur la famille un peu aussi. Ce côté trop classique est malheureusement le dêfaut du récit, car je n'aurais pas dit non à ce que l'histoire aille un peu plus loin, tente plus de choses. Je ne sais pas quoi, mais il n'empêche que l'histoire me parait un peu trop convenue une fois l'oeuvre refermée. Si l'histoire est on ne peut plus classique elle n'en reste pas moins agréable à lire, et c'est en grande partie dû au dessin, qui sans être révolutionnaire est assez joli. J'apprécie notamment le travail des visages et les touches de bleu et de rouge traversant les cases dès lors que la magie entre en jeu, contrastant alors avec les teintes de marron et de gris qui habillent la majorité de l'oeuvre. L'oeuvre est simple mais je ne regrette pas de l'avoir lue. Je n'aurais pas dit non à un propos sur la figure de la sorcière, surtout pour un récit souhaitant aborder le lien entre le monde humain et le monde magique, mais comme l'histoire souhaite plus se concentrer davantage sur le monde magique je comprends le choix.
Bilbo le Hobbit
Une BD soit pour entrer dans Bilbo le Hobbit, par exemple pour un enfant, soit pour dériver rêveusement dessus quand on connaît l'histoire.. Bd peu dramatique ? Et alors ? Comme le montre le choix du pastel, la narration distancée, on est là pour rêver. Tolkien est si grand ! Parfois, en l'adaptant, certains n'en retiennent guère que le côté dramatique comme Peter Jackson, parfois, comme ici, que le côté rêveur. Oui, cette bd ressemble à un livre illustré dont elle a l'aspect ornemental, en tout de même un peu plus dramatique. Cela me convient, ceci dit le meilleur illustrateur de Tolkien me parait être l'inégalé Alan Lee, dont je garde précieusement le Seigneur des Anneaux qu'il a illustré.