Les derniers avis (48125 avis)

Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série One Half of a Married Couple
One Half of a Married Couple

Un manga assez étonnant parce qu'il traite de son sujet, une femme qui pense que son mari la trompe, de manière réaliste. On va donc suivre les interrogations de la pauvre héroïne qui ne sait pas quoi faire. Au travers de son histoire et celle de son mari, on va aussi voir des problèmes d'autres couples... En effet, la vie n'est pas facile dans ce Japon qui aime bien mettre les gens dans des cases bien définies et c'est dur d'être femme au foyer (quoique l'héroïne a un travail à temps partiel, n'ayant pas encore d'enfants) ou employé dans une grande entreprise. Le ton est réaliste ou du moins tout semble crédible. Le scénario n'est pas aussi cousu de fil blanc qu'il semble au premier abord et il y a des bonnes surprises. L'héroïne est attachante. Malgré tout, je trouve qu'il y a des défauts dans le scénario. Le pire étant qu'après avoir vu le point de vue de l'héroïne pendant plusieurs tomes, on va voir la version des faits du point de vue du mari pendant 2 tomes et on apprend rien de vraiment nouveau après toutes les grosses révélations du tome 4. Il y a quelques moments sympas, mais globalement j'ai eu l'impression que je perdais mon temps et que cela ralentissait inutilement le scénario. Il y a aussi le personnage de l'étudiant qui travaille avec l'héroïne que je trouve assez énervant. En fait, j'ai trouvé que c'était une bonne série dramatique, mais pas au point de trouver cela passionnant à lire. Quant au dessin, c'est typiquement le genre de dessin qu'on retrouve dans ce genre de mangas pour femmes (quoique c'est paru dans un appli qui ne semble pas destinée à un seul sexe). C'est pas mal et ça va bien pour ce type de récit.

06/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série La Remplaçante
La Remplaçante

Étrange BD, touchante et singulière par son honnêteté dans le rapport qu'une femme entretient avec elle-même et son corps suite à un accouchement. Cette BD est sur le post-partum, cette dépression qui intervient suite à l'accouchement et touche beaucoup de femmes qui ont du mal à se reconnaitre suite à un évènement aussi violent (parfois traumatique). J'avais déjà eu quelques échos de ce que ça a pu être pour certaines, et je suis surpris que ce soit la première fois que je le vois en BD. C'est bien raconté et parfois chargé en émotion, notamment les moments où la protagoniste se sent détachée de tout jusqu'à avoir envie d'une remplaçante pour son enfant. C'est dur mais réaliste dans le ton, non voyeuriste et sans artifices sur le ressenti. La BD est cependant un peu limitée, comme souvent dans ce genre de BD "témoignage". J'emploie ce terme volontairement, bien que la BD ne soit ni biographique ni auto-biographique, puisque les deux autrices se sont inspirées de leurs propres vies pour la BD. Et je trouve que de fait, ça limite à ce "simple" témoignage de l'intérieur sans ajout externe (des données autour de ce post-partum, des considérations biologiques, les moyens de s'en sortir...) J'aurais bien aimé que soit un peu plus creusée la situation que juste l'histoire de cette femme, histoire touchante par ailleurs. Le dessin qui l'accompagne m'a clairement fait penser à du Pénélope Bagieu, notamment dans les yeux des personnages et la souplesse du trait, mais je trouve qu'il colle bien au récit notamment dans l'aspect reportage personnel. En fait ça m'évoque des blogs-bd des années 2010, avec cet aspect intimiste. En fin de compte, je suis partagé sur ma note. D'un côté j'ai clairement bien aimé ma lecture, qui était intéressante et qui est touchante, mais d'un autre côté j'ai un aspect de pas-assez, un sentiment de manque dans le traitement. Peut-être parce que j'ai pas mal creusé le sujet des relations parents-enfants lorsque ça se passe mal, mais la BD se limite à un témoignage qui est suffisant en soi, mais qui ne déborde pas de ce cadre. 3.5 en gros !

06/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Frankenstein (Bess)
Frankenstein (Bess)

De toutes les adaptations du récit culte de Mary Shelley que j'ai lues, c'est probablement la plus belle. Georges Bess a un coup de crayon remarquable, évoquant les styles de nombreux grands maîtres tout en conservant un trait très personnel, à la fois précis et organique. Ses planches sont un véritable plaisir pour les yeux : soignées, inventives, et traversées d'un imaginaire visuel riche qui dépasse la simple illustration fidèle du texte. Ses décors comme ses personnages sont travaillés avec une élégance constante. C'est magnifique, tout simplement. Mais le problème, pour moi, vient du récit lui-même. Frankenstein m'a toujours ennuyé. Cette adaptation me paraît très fidèle et complète, mais l'histoire, aussi riche soit-elle en réflexions sur la vie, la morale et la nature humaine, ne parvient pas à me captiver. Victor Frankenstein, figure tragique, orgueilleuse et finalement bien plus détestable que sa créature, incarne parfaitement le thème de la démesure, mais le déroulement du récit me semble lent, monotone, étiré. Je ne me sens jamais vraiment impliqué ni ému par son parcours. La lassitude que j'éprouve ne vient donc pas de l'adaptation de Bess, qui est magistrale, mais bien du texte d'origine. Aussi somptueux que soit le dessin, il ne suffit pas, pour moi, à ranimer l'intérêt pour une histoire dont la lenteur m'endort plus qu'elle ne me fascine.

06/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Picsou et les Bit-coincoins
Picsou et les Bit-coincoins

C'est la nouvelle série des "Créations originales" de Disney proposée par Glénat. Tout d'abord j'ai eu un doute que ce soit la même collection car le dos perd son beau toilage et son petit logo pour revenir à une forme plus classique. C'est peut être par souci d'économie car l'album est moins cher. En ce qui concerne le fond c'est Jul qui est aux manettes scénaristiques. Probablement plus habitué à l'humour caustique, l'auteur revient à un humour bien plus classique qui ne choquera pas le lectorat habituel des Mickey, jeunes ou moins jeunes. Le récit se focalise d'ailleurs sur le fossé générationnel créé dans certaines familles par l'apparition des nouvelles technologies. Perso j'ai apprécié le comique simple de situations dans lesquelles je me suis souvent retrouvé comme vieux dinosaure. Jul n'invente rien mais donne un bon rythme à son récit qui aurait eu facilement sa place dans un Mickey Parade à l'ancienne. Le côté classique de l'album est renforcé par le graphisme de Nicolas Keramidas, un habitué de la collection. Les personnages sont conformes à leur image. C'est sans fantaisie mais précis et dynamique. C'est une lecture qui plaira probablement au plus grand nombre des amateurs de Picsou et sa famille. Je m'amuse toujours en lisant une histoire de Picsou déjà pour elle même et ensuite pour les prouesses réalisées par les auteurs pour rendre un milliardaire acariâtre très sympathique. Une lecture détente sympathique pour tout public. Un bon 3

06/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Sang d'Arménie (L'Île aux chiens)
Sang d'Arménie (L'Île aux chiens)

Cette série des années 70 visite une thématique très peu utilisée. Vidal et Clavé envoient leur photographe québécois en Turquie. Law Breaker est un personnage ambigu qui aurait pu croiser la route de Corto sur le chemin des causes perdues. Après les Péons du Yucatan avec un certain succès Law atterrit dans un bordel turc très cosmopolite. Vidal construit un scénario sombre et semble-t-il documenté sur un des premiers pogroms contre les Arméniens vivant en Turquie. Le récit est bien construit même si le personnage de Law a peu d'influence et ne sert de prétexte pour rappeler une aube d'heures sombres sur l'Europe à la diplomatie vacillante. Je trouve que Vidal, à vouloir faire de son personnage un être complexe, le rend surtout assez antipathique malgré ses bons sentiments. Je possède la version N&B qui convient parfaitement à l'esprit du récit. Le trait de Clavé est très détaillé parfois trop ce qui provoque quelques surcharges dans les cases. Comme le texte est abondant cela crée une lourdeur dans la lecture de certaines cases. La façon est datée mais cela reste un récit de fiction historique intéressant.

06/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Silent Jenny
Silent Jenny

Quatre éditions avec couverture alternative : une classique, une Cultura, une FNAC et une Canal BD, partout placée en tête de gondole avec des bouquins qui dégueulent de partout, Silent Jenny est THE album de fin d’année que libraires et éditeur veulent nous faire acheter. C’est pas du niveau d’un Astérix bien sûr mais il y a du gros matraquage publicitaire autour de cette sortie. Alors moi je n’ai pas vraiment suivi le parcours de Mathieu Bablet. J’avais détesté La Belle Mort, un de mes premiers avis sur ce site il y a 13 ans, puis plus rien durant longtemps. J’ai été séduit par son affiche hommage à l’univers de Zelda réalisée dans le cadre d’une collaboration Caurettes Editions – Geekart.com, je passe devant tous les jours et il m’arrive encore d’admirer certains aspects. Et puis dernièrement son Shin Zero en tant que scénariste avec son pote Guillaume Singelin, que j’ai trouvé plutôt bon. Alors pourquoi pas Silent Jenny, laisse-toi tenter me suis-je dis. (Longue inspiration) Je ne sais pas sûr de quoi en penser de façon générale, honnêtement. Alors c’est beau, à part les personnages qui ont des physiques dégueulaaaaaasses ; pour le reste c’est hyper captivant. Il y a une finesse dans les détails, les couleurs sont variées, Mathieu Bablet nous régale là-dessus, c’est aussi pour ça que je l’ai acheté, immense respect pour le dessinateur. Je n’y ai pas vu du Miyazaki comme d’autres, moi ça m’a plutôt fait penser à un mix Alain Damasio (Horde du Contrevent) – Christopher Priest (Le Monde inverti) pour le côté recherche du mouvement perpétuel, contrées désertiques, arides, la rudesse du climat et de la vie, le sentiment de désolation permanent, de se battre contre des moulins à vent. Avec un gros nappage de Robert Silverberg (Les Monades urbaines) avec cette philosophie de vie à base d’inepties écolo-bolchéviques (« ce qui est à nous est à vous… car la propriété privée n’existe pas » énorme soupir…). Heureusement à un moment donnée les enfants de cette crasseuse colonie de baba cool geignard, une fois devenus des adolescents ; décident d’envoyer bouler Mèrepère, Jenny et toute cette bande de dingos hippies (on y est capitaine du navire au tour par tour), pour partir fonder leur propre monade qui ne sera pas basée sur des valeurs obscurantistes et dégénérées comme celles du Cherche-Midi. Ouf, après plus de 200 pages de lecture, enfin une autre perspective. Il y a des tentatives d’humour un peu inoffensif aussi où ça tape sur la méchante méga-corporation qui a tout raflé : La Pyrrhocorp, qui est une sorte d’enfer administratif et bureaucratique supra-mondiale, qui sous couvert de pseudo recherches scientifiques pour reverdir la planète n’est en réalité qu’une immense machine à brasser de l’air et de la paperasse. Les employés agissent comme des fonctionnaires qui attendent l’aval de leur N+1 pour faire mumuse avec la Deathstar, ça cause de la bouffe de la cantine, etc. Bref c’est la maison des fous dans Astérix, on a tous vu la réf’ du laisser-passer A38 ;) . Pas trop compris l’intérêt des mange-cailloux, hormis que c’étaient des espèces de gitans voleurs de cuivre qui font chier tout le monde. Voilà, oui et puis bon il y a Jenny, une meuf dépressive et suicidaire sur 280 pages et qui est un peu chiante on va pas se le cacher. On a envie de la secouer. Voilà, et à la fin tout le monde se prend une grosse faciale par une abeille géante. Merci, c'est tout.

06/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série La Course contre l'amour de Valentina Tran
La Course contre l'amour de Valentina Tran

Un beau bébé que cette BD qui propose une histoire étonnante destinée à la jeunesse, parlant d'amour et de ses revers. Et je dois dire que la BD est étonnante, sur certains points ! J'ai attaqué la BD sans trop savoir de quoi il allait s'agir, et je suis assez surpris dans le bon sens de cette histoire et de sa morale. Elle est centrée sur le personnage de Valentina, jeune femme issue de la communauté vietnamienne des États-Unis, qui vit seule avec son père depuis la mort de sa mère et qui adore la Saint-Valentin. Jusqu'à un jour spécifique, où le drame s'invite à la maison et la joie s'en va avec. Et pourtant, ce qui se joue dans la tête de cette adolescente de 17 ans, c'est la question de l'amour. Elle qui voit tous les membres de sa famille avoir vécu l'amour douloureux a l'impression d'être condamnée à répéter les mêmes schémas et souffrir dès qu'elle aimera. Que faire alors ? Son dilemme (incarné ici par un Saint-Valentin très peu commun) sera de renoncer à tout sentiment ou de faire triompher l'amour. Mais rien ne sera aussi simple ... Soyons honnête, je n'ai pas été enchanté par la BD. Elle est efficace et bien menée, avec des interrogations sur les communautés immigrées aux Etats-Unis, les questions familiales, les interrogations adolescentes alors qu'on construit progressivement sa vie, les problématiques sociales... Tout est assez bien mené, pas juste évoqué et même bien détaillé parfois. De même, les personnages sont intéressants, chacun avec son caractère et sa patte mais sans jamais tomber non plus dans les clichés du genre. Je m'attendais à ce que le personnage de Leslie soit moins développé et plus caricatural, mais les auteurs ont la bonne idée de le rendre réellement complexe. Quand je disais cependant que je n'étais pas transporté, c'est parce que l'histoire reste néanmoins linéaire. J'avais assez vite deviné certaines ficelles d'intrigues et vers où l'on se dirigeait. D'autre part la pagination est importante et je dirais que parfois on fait dans la gourmandise, ça reste tout de même bien long à lire ! Un peu moins de détails auraient sans doute convenu aussi. Mais voilà, la BD est sympathique et je trouve personnellement qu'elle a de quoi parler aux plus jeunes. On a quelques messages sur les choix de vie, sur l'amour mais aussi sur la complexité du monde qui se dessine alors que l'on sort de l'enfance. J'ai trouvé les personnages bien campés dans leur adolescence, me rappelant quelques souvenirs, tandis que les différents sujets s'imbriquaient bien pour qu'on comprenne leurs motivations. Bref, une BD tout à fait adaptée à la jeunesse qui est clairement le public cible, mais qui ne déçoit pas un adulte lorsqu'il le lit. Donc oui, globalement une bonne surprise !

06/11/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Incroyable Histoire des grands procès
L'Incroyable Histoire des grands procès

Les éditions des Arènes complètent leur collection éclectique mais intéressante des « Incroyables histoires » par un documentaire recensant les grands procès de l’Histoire, avec à la baguette une avocate. Si le choix peut parfois paraître subjectif, globalement les plus célèbres procès sont bien au rendez-vous. En tout cas les plus célèbres affaires judiciaires, puisque le temps imparti pour chaque procès est assez faible, certains procès sont traités de façon un peu lapidaire, quand d’autres sont plus développés. Les procès les plus « anciens » sont forcément développés de façon moins précises : certains sont plus mythiques, tirés de la Bible (comme le fameux « jugement de Salomon »), tandis que beaucoup d’antiques ou médiévaux sont incomplètement documentés. Même si certaines affaires médiévales (je pense au procès de la truie de Falaise) peuvent nous avoir laissé pas mal de documents. Je conseille quand même au lecteur souhaitant y voir plus clair sur la justice médiévale de consulter les travaux de l’historienne Claude Gauvard (dont certains livres auraient pu être ajoutés à l’imposante recension des sources et à la bibliographie proposées en fin d’album). Enfin, si certaines affaires sont « ordinaires », parfois anecdotiques, d’autres le sont moins, comme le procès de Louis XVI par exemple. Et là il aurait fallu développer davantage le contexte – ce que le format et l’objectif de l’album ne permettent pas. Un ensemble historique, chronologique, éclectique. Mais c’est généralement intéressant. Surtout que l’auteure rappelle dès que c’est le cas que certains procès ont fait évoluer le droit – ou ont permis d’utiliser l’évolution de celui-ci. C’est aussi l’occasion de remarquer que la justice n’est pas toujours sereine : si la séparation et l’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique est plutôt récente – et encore très incomplète (voir les remous des affaires Sarkozy !), la « médiatisation » de certains procès ne date pas d’aujourd’hui. De Voltaire à Hugo, en passant par Zola, de grands auteurs ont donné naissance, en partie à l’occasion de grands procès, à la notion d’intellectuel, en prenant clairement partie. De grands avocats (Halimi, Badinter) ont aussi usé de procès pour faire évoluer en profondeur la loi. Forcément frustrant sur certains procès aux enjeux dépassant la simple affaire criminelle jugée, cet ensemble se révèle globalement intéressant et plaisant à lire. Le dessin de Bercovici, au style semi-caricatural, permet d’adoucir les récits – même si les quelques traits d’humour ne sont le plus souvent pas hilarants.

06/11/2025 (modifier)
Couverture de la série La Bataille de Simancas
La Bataille de Simancas

J’ai trouvé quelques points communs entre cet album et le « Roncevaux » de Palacios. Dans les deux cas c’est un moment important de l’Histoire espagnole qui est traité, avec un récit quasiment exclusivement centré sur la guerre et les combats. Et surtout avec à chaque fois un dessin puissant, principal intérêt de la lecture. Car, en effet, Caceres (dont les éditions Graph Zeppelin semblent vouloir publier toute la production – ce dont je ne me plaindrai pas !) nous propose une nouvelle fois un trait gras, qui use très bien du Noir et Blanc pour donner du souffle au récit, avec un dessin baroque, très expressif, des planches souvent chargées, pour un rendu final que j’apprécie vraiment beaucoup. Le récit de Jimenez m’a permis de découvrir cette bataille, qui fut un moment charnière de l’Histoire ibérique, en donnant un petit coup d’arrêt à l’expansion omeyyade, et surtout en galvanisant les royaumes chrétiens jusqu’ici arcboutés aux Pyrénées au Nord de la péninsule. Un dossier historique de plusieurs pages, avec des cartes, accompagne judicieusement la lecture et situe bien le contexte. Beau à regarder, intéressant et instructif donc, même si la narration m’a un chouia laissé sur ma faim. C’est un peu trop linéaire et centré sur la bataille elle-même. Avec une volonté de montrer en parallèle comment chaque camp cherche à faire de ce combat quelque chose qui dépasse l’aspect territorial : un choc des religions, les dirigeants de chaque camp en appelant à Dieu, et cherchant dès les préparatifs de la bataille à s’attacher les meilleurs scribes à même de diffuser leur future victoire. De fait, les deux chefs prétendent avoir été victorieux, grâce à Dieu. Même si la narration n’est pas palpitante donc, ça reste quand même une lecture agréable et instructive, donc recommandable.

06/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Signé Coco
Signé Coco

Les Arènes publient un recueil assez copieux (plus de 350 pages) de dessins de presse de Coco, la plupart publiés dans Libération ou Charlie Hebdo – Les Arènes ont eu la bonne idée de référencer tous les dessins en fin d’album – auxquels s’ajoutent quelques inédits – refusés parfois. A ces dessins s’ajoutent aussi parfois des séquences un peu plus longues, dans lesquelles l’auteure réagit à la réception de son travail, aux réactions engendrées par certains dessins (Macron sur un dessin moquant son hypocrite « qui aurait pu prévoir la crise climatique », des chasseurs scandalisés par un dessin dénonçant l’alcoolisme de certains d’entre eux, un dessin sur la famine à Gaza en plein jeun du Ramadan, un dessin sur l’interdiction de l’IVG aux Etats-Unis, etc.). Certaines réactions – exacerbées par les réseaux sociaux – ont ramené l’auteure au temps pas si lointain des attaques contre Charlie Hebdo (auxquelles a survécu Coco)… En près de 500 dessins, Coco nous livre une vision corrosive (même si pas suffisamment parfois, à mon goût) de notre société, de ses travers, de ses hypocrisies. Les sujets sont regroupés par thématiques (écologie, politique intérieure et internationale, etc.). Les dessins les plus saignants ont généralement été publiés dans Charlie, qui cherche moins un certain consensus que Libé. Le résultat est inégal, et le regroupement thématique laisse pointer quelques répétitions. Certains dessins manquent sans doute aussi de percussion. Mais, globalement, c’est un album qui se lit agréablement, souvent le sourire aux lèvres. C’est souvent comme la lecture du Canard enchaîné, on rigole, mais l’énervement arrive aussitôt en complément, tant les sujets abordés – souvent de façon à dénoncer des travers – ne laissent pas indifférent.

06/11/2025 (modifier)