Une bonne partie de l'album est entièrement constituée de pages noires parsemées de phylactères avec le dialogue intérieur d'un homme. Un truc presque oubapien à la Ibn Al Rabin sur la forme.
Qui est cet homme ? On comprend qu'il semble être dans un coma, il ressent ce qui se passe autour mais n'arrive pas à s'exprimer vers les autres et faire comprendre qu'il est conscient.
J'aime bien M.A. Mathieu même s'il fait parfois des choses un peu conceptuelles à la limite de la bande dessinée. Je dirai qu'ici j'ai trouvé ça un peu longuet sur la première partie. Ensuite le narrateur retrouve ses sens et la fin ouvre la voie à quelque chose de plus scientifique, technologique et cartésien. J'aurai d'ailleurs plutôt classé en science-fiction qu'en roman graphique.
2.5
J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi.
C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible.
Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.
Le Roi Louve se déroule dans un univers où cohabitent des humains dominés par les femmes devenues ovipares, et des hommes-loups changeant de sexe tous les mois... à moins d'absorber un œuf humain qui pourra fixer leur genre définitivement. Entre ces deux peuples, une paix fragile perdure tant que les humains livrent chaque mois deux de leurs œufs aux loups. Mais les ambitions traitresses de l'un des loups et le désir de liberté du descendant de leur roi, décidé.e à devenir une fille alors que la coutume veut qu'il/elle devienne un homme, va précipiter les évènements.
La série débute comme une fantasy légère à l'ancienne, dans un esprit qui rappellera aux nostalgiques les débuts des années 2000, quand Soleil inondait le marché de bandes dessinées parfois très moyennes, mais parfois aussi très réjouissantes. Assez vite, pourtant, elle aborde des thématiques beaucoup plus contemporaines : théorie du genre, choix de son sexe, et pouvoir lié à l'identité.
Le dessinateur Adrian, issu du monde de l'animation et passé par l'univers de Wakfu, propose un style dynamique et moderne. Il accorde un soin réel aux planches de Roi Louve, très attrayantes tant par le trait que par la couleur, avec des personnages expressifs et des décors simples mais efficaces.
L'histoire gagne en intérêt grâce à la coexistence entre ces deux peuples singuliers : d'un côté, une société humaine matriarcale centrée sur une étrange reproduction ovipare ; de l'autre, une société de loups anthropomorphes, à la fois sexuellement instable et pourtant profondément marquée par une culture viriliste. À cela s'ajoute la présence intrigante des Sanzames, des humains morts-vivants, privés de volonté par un lac surnaturel. Au cœur de tout cela, le couple de héros reste relativement classique : deux adolescents en fuite pour vivre librement leur amour interdit. Mais l'originalité naît du fait que l'un d'eux est un loup en pleine mutation sexuelle, ce qui introduit une réflexion sur la transidentité et l'amour pansexuel.
L'intrigue manque un peu de profondeur au début, notamment parce que l'univers semble limité à deux cités et à leur environnement immédiat, et que les héros conservent des motivations très adolescentes. Mais elle gagne vite en complexité, avec des intrigues secondaires autour du pouvoir et de la succession, aussi bien chez les humains que chez les loups. En parallèle, le petit groupe de héros poursuit sa propre quête, riche en péripéties, avant de revenir vers les siens. Le rythme est parfois brusque, avec des transitions soudaines aussi bien dans les actions que dans les intrigues politiques, mais le récit en devient dense et imprévisible, ce qui reste plaisant.
En revanche, la conclusion laisse un goût d'inachevé. Le tome 3 est présenté comme la fin, mais il donne franchement l'impression que la série appelle une suite, tant il reste de questions ouvertes. Le rythme s'accélère brutalement, comme si le mot Fin avait été posé au milieu d'une respiration. Cela paraît étrange, presque comme si le projet avait été interrompu, alors même qu'il semble avoir été conçu dès le départ pour s'étendre sur trois tomes. C'est frustrant et ça me laisse circonspect, même si j'ai pris plaisir à lire cette aventure jusqu'au bout, notamment pour sa manière intéressante d'aborder les questions de genre et de pouvoir.
Philippe Pelaez et Francis Porcel poursuivent les aventures de leur héros Ferdinand Tirancourt dans ce qui prend de plus en plus l'allure d'une vaste fresque du monde des années 1910. Cet album fait suite à Pinard de guerre et Bagnard de guerre, mais comme les précédents, il peut se lire de manière indépendante : il n'est pas indispensable d'avoir lu les tomes précédents, même si le passé du personnage principal gagne en épaisseur.
Cette fois, Ferdinand mène une petite bande de pillards qui profite du chaos régnant au Mexique, en pleine guerre civile entre les troupes gouvernementales et les révolutionnaires de Pancho Villa, avec l'intervention supplémentaire de l'armée américaine venue venger l'attaque de Columbus. Son objectif est simple : amasser assez d'argent pour fuir vers Tahiti. Pour cela, il tente de vendre à Pancho Villa des informations sur une cache d'armes et un plan pour renflouer ses finances révolutionnaires. Comme toujours, il le fait avec toute sa gouaille, défiant les susceptibilités locales avec une désinvolture teintée de lucidité cynique.
C'est un plaisir de retrouver ce personnage déjà marquant, même si l'on pourrait presque suivre un autre héros tant le décor change radicalement. Ce qui distingue vraiment Ferdinand, c'est son égoïsme de façade et son regard désabusé sur le monde. Le contexte, lui, est original et intéressant, car peu familier du lectorat francophone. La BD offre ainsi un aperçu accessible d'un pan complexe de l'histoire mexicaine, en suivant une intrigue rythmée mêlant action, tactiques de guérilla et retournements de situation. Ferdinand poursuit sa route tortueuse, cherchant toujours à s'extraire de la violence ambiante pour enfin trouver un semblant de paix.
C'est bien mené, porté par des personnages aux personnalités affirmées et un dessin de qualité. La narration souffre toutefois d'une structure un peu brouillonne, ce qui empêche l'ensemble d'être aussi marquant que les albums précédents. Reste une lecture divertissante, comme une parenthèse dépaysante en attendant peut-être un retour aux fondamentaux si les auteurs continuent la saga avec une ou plusieurs autres histoires.
J'ai plutôt apprécié l'habillage graphique de cette série. Le style réaliste de Guilhem est plaisant, dynamique. Et certains aspects steampunk, ces savants développant des machines plus ou moins infernales, dans une période de tension (ici la Seconde Guerre mondiale) m'ont un peu fait penser à certains Blake et Mortimer - avec un dessin plus moderne et "Vernien" et moins de texte!
L'histoire se laisse lire, mais le lecteur doit accepter quelques facilités pour entrer dans cette uchronie.
J'ai par exemple été surpris d'entendre parler de début de défaite allemande ou de kamikazes japonais durant l'été 1942. De la même façon le personnage d'Edison est surprenant au passage (un peu trop machiavélique basique).
Les auteurs prennent le parti de se jouer des explications scientifiques. Pourquoi pas ?
Nous devons aussi accepter le cliché du gamin/héros qui est embarqué par hasard au cœur de cette aventure. Forcément c'est un passionné de sciences et rien ne l'impressionne !
Bon, une fois acceptées toutes ces choses, on peut se plonger dans une histoire mêlant Histoire, fantastique et SF. Ça se laisse lire, comme un divertissement sur lequel il ne faut pas forcément revenir. Et le final est un peu expédié, abrupt. Finalement, cette histoire, sa conclusion (et les petites pastilles biographiques donnant des nouvelles des personnages après cette histoire en fin d'album) me font penser que le cœur de cible était plutôt le lectorat adolescent - même si ça passe la barrière de l'âge.
Cette oeuvre compile deux petites histoires : Noël avec Karadzic et Soba. Elles font suite à une des oeuvres majeures de Joe Sacco, Safe Area Gorazde, dans laquelle l’auteur retrace des évènements de guerre en Bosnie dans la fin des années 90.
Dans un contexte d’après-guerre, « Noël avec Karadzic » est le premier récit dans lequel Sacco suit ses amis journalistes à la recherche de Karadzic, un criminel de guerre Bosniaque.
Une scène assez parlante est celle où les journalistes essayent à tout prix de faire un enregistrement sonore de coup de feu pour leur reportage afin de pouvoir l’envoyer à leur rédaction. Il y a un côté parlant dans lequel le journaliste n’humanise pas réellement ce qui l’entoure (d’autres être humains qui vivent des coups de feu au pied de leur port au quotidien) mais plutôt un voyeurisme dans le malheur. On retrouve des scènes similaire dans l’oeuvre de Sacco dans ses reportages en Cisjordanie, ce qui laisse penser une experience universelle au journalisme de guerre.
Plus tard dans l’histoire, Sacco et sa bande finisse par trouver le criminel de guerre dans une église lors d’une cérémonie Noël. Il finisse par assister à la messe à ses côtés. Et il y a un réel choc de la part de l’auteur, qui se trouve face à un homme calme, tranquille, quiconque, tandis que cette même personne est responsable il n’y pa si longtemps de camps de concentration et de nettoyage éthnique. La banalité du mal en quelques pages.
Dans la seconde oeuvre « Soba », on suit une personnage du même nom qui est à la fois démineur pour l’armée bosniaque et artiste désabusé le reste du temps dans les bars et boites de Sarajevo. Le témoignage assez unique montre d’une certaine manière les dessous de la guerre, entre ce qui ont fui et ceux qui ont fait le choix de rester, ceux qui partent aux fronts et ceux qui ne reviennent jamais. Dans Soba il y a un héro assez tragique, dans le sens où, il n’existe que grâce à Sarajevo. S’il quitte Sarajevo, il n’est plus personne, et si Sarajevo tombe, il sera mort. S’en suit donc un combat pour cette ville qu’il aime et qui l’aime. Les chiens m’ont fait penser aux mêmes chiens décrits dans les oeuvres de Orhan Pamuk.
Dans les deux oeuvres, il est assez amusant de voir le style de l’auteur qui n’a pas encore totalement muri, les traits sont plus grossiers que dans les ouvrages qu’il publiera par la suite, peut être même un peu plus cartoon. Le contraste des couleurs pas toujours très bien maitrisé.
Un chouette bonus à l’oeuvre de Sacco mais qui reste anecdotique.
2.5
Un autre documentaire qui déconstruit l'homme, la femme et les relations hétérosexuelles. Ce n'est pas le meilleur que j'ai lu, mais si je me fis à la date de parution, cette BD a le mérite d'être paru avant d'autres documentaires du même genre.
Il y a des réflexions intéressantes dans cet album, mais comme l'ont écrit les autres posteurs, cela reste un album qui apporte peu de bonheur à la lecture. Le dessin est moyen et parfois il y a tellement de texte qu'on se demande pourquoi c'est une BD vu que le dessin ne sert pas à grand chose. Je ne veux pas jeter la pierre à l'autrice qui semble très sincère dans sa démarche, mais c'est typique le genre de documentaire qui se fout un peu du potentiel du 9ème art et qui semble voir ce médium comme un moyen facile d'atteindre les gens et qui demande moins d'effort qu'un bouquin sans illustration d'une centaine de pages ou un film documentaire. Encore une fois, je ne veux pas être méchant avec l'autrice, mais c'est vraiment l'impression que j'ai eu en lisant la BD.
Un autre reproche que j’aie est que la présentation est un peu trop décousu à mon gout, mais bon j'ai l'impression qu'à la base c'était peut-être des histories courtes qu'en a rassemblé en album.
C’est une jolie promenade picturale que nous offre Mayte Alvarado sur ces « Terres bleues », en hommage à cette artiste s’inscrivant dans le mouvement expressionniste d’outre-Rhin. Dans une imitation totalement assumée de l’art de Gabriele Münter, Alvarado produit un récit plein de douceur, tout en simplicité et avec peu de mots, les images parlant pour elles-mêmes. Comme le suggère le titre, c’est le bleu qui domine au milieu d’une palette de couleurs très variées, ce bleu alpin qui enveloppe les montagnes et met le spectateur en immersion totale avec la nature omniprésente, qui sert de toile de fond à des scènes de la vie quotidienne, des pique-niques, des promenades à vélo ou en barque. Autant de cases qui apparaissent comme des tableaux, et selon les termes de l’autrice en préface, des tableaux qui sont « comme des fenêtres ».
Par un découpage en cinq chapitres, représentant chacun une saison (2 hivers, un printemps, un été et un automne), Mayte Alvarado produit une biographie elliptique de la vie d’une artiste qui se confondait avec son œuvre, « une vie consacrée à la création », car en effet, il ne se passait pas un jour sans que cette dernière n’empoigne son pinceau. Hormis sa majeure partie qui se déroule dans la Bavière dont elle était tombée amoureuse, le récit raconte son séjour dans le Paris de l’entre-deux-guerres, mais aussi ses relations compliquées avec Kandinsky, et plus grave encore, l’arrivée au pouvoir des Nazis qui n’avaient guère d’appétence pour son art, qualifié de dégénéré. Elle réussit à préserver ses œuvres de leur folie destructrice en les cachant dans sa cave. La dernière scène hivernale est très belle, où l’on voit une Gabriele au crépuscule de sa vie gravissant une montagne enneigée pour y faire un croquis (le dernier ?) du paysage alpin, comme une sorte de clin d’œil au « Voyageur contemplant une mer de nuages » de Caspar David Friedrich.
Gabriele Munter aurait forcément été touchée par ce bel hommage, tel une bulle temporelle apaisante que même l’éprouvant contexte politique de l’époque, qui monta en crescendo jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, ne réussit pas à perturber outre mesure. « Gabriele Münter, les Terres bleues » fait ainsi écho à « Deux filles nues », l’album de Luz traitant des attaques du pouvoir hitlérien contre ce qu’il qualifiait d’ « art dégénéré ». Ajoutons que l’on peut admirer en ce moment une exposition consacrée à l’artiste au Musée d’Art Moderne à Paris, et ce jusqu’au 24 août 2025.
Avec un tel titre je pensais lire quelque chose de plus trash. Il y a bien quelques scènes de sexe, mais ce n'est pas ce qui prédomine dans ce manga. C'est le vocabulaire employé lors de la diction du roman qui est plus hard.
Maki Marukido tisse son intrigue autour de trois personnages masculins. Kuzumi, un étudiant qui a percuté involontairement Kijima avec son vélo. Kijima donc, un écrivain de romans érotiques qui ne peut plus écrire avec son bras droit plâtré, suite à la collision. Ne pouvant payer les frais d'hospitalisation, Kuzumi propose de retranscrire sur papier les mots de l'écrivain, le temps que celui-ci retrouve l'usage de sa main. Enfin Kido-Kun l'éditeur de Kijima, il viendra semer le trouble dans l'esprit de Kuzumi.
La bonne surprise vient du déroulé de l'histoire, elle n'est pas prévisible (même si on devine rapidement que Kijima est un manipulateur), les petites surprises sont bien amenées et les personnages sont bien campés.
Par contre le dessin est évidement typé manga, mais dans style qui se rapproche du réalisme. Lisible et expressif. Pas ma tasse thé, mais il n'a pas gêné ma lecture.
Une lecture agréable mais pas mémorable.
La mangaka Maki Marukido a réalisé un autre yaoi avec ces trois personnages : Mood Indigo.
BD indéniablement feel good, abordant quelques sujets d'ampleur (le regard politique posé sur la jeunesse, les incivilités et la petite délinquance quotidiennes, la justice et les différentes formes de condamnation, la citoyenneté, etc.) et proposant sur ces sujets sociétaux des points de vue humanistes largement marginalisés désormais. Autrement dit, voici une BD d'utilité publique en ces temps de croisades droitières !
Ce feel good porté aussi bien par l'intrigue qu'au travers des illustrations et couleurs rondes et chaleureuses déroute pourtant légèrement dans sa narration : le lecteur s'attend à une construction progressive du projet politique de notre tendre ado, alors que la BD fait le choix de la (demi) surprise via une tardive révélation, le choix de l'ironie face au résultat, et improvise une étonnante conclusion à la manière d'une saga.
Une BD aussi sympathique que ses personnages, mais qui ne parvient ni à construire une belle histoire, ni à assumer pleinement sa thématique citoyenne. Légère et humaniste, c'est déjà beaucoup !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Deep Me
Une bonne partie de l'album est entièrement constituée de pages noires parsemées de phylactères avec le dialogue intérieur d'un homme. Un truc presque oubapien à la Ibn Al Rabin sur la forme. Qui est cet homme ? On comprend qu'il semble être dans un coma, il ressent ce qui se passe autour mais n'arrive pas à s'exprimer vers les autres et faire comprendre qu'il est conscient. J'aime bien M.A. Mathieu même s'il fait parfois des choses un peu conceptuelles à la limite de la bande dessinée. Je dirai qu'ici j'ai trouvé ça un peu longuet sur la première partie. Ensuite le narrateur retrouve ses sens et la fin ouvre la voie à quelque chose de plus scientifique, technologique et cartésien. J'aurai d'ailleurs plutôt classé en science-fiction qu'en roman graphique.
Kindergarten Wars
2.5 J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible. Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.
Le Roi Louve
Le Roi Louve se déroule dans un univers où cohabitent des humains dominés par les femmes devenues ovipares, et des hommes-loups changeant de sexe tous les mois... à moins d'absorber un œuf humain qui pourra fixer leur genre définitivement. Entre ces deux peuples, une paix fragile perdure tant que les humains livrent chaque mois deux de leurs œufs aux loups. Mais les ambitions traitresses de l'un des loups et le désir de liberté du descendant de leur roi, décidé.e à devenir une fille alors que la coutume veut qu'il/elle devienne un homme, va précipiter les évènements. La série débute comme une fantasy légère à l'ancienne, dans un esprit qui rappellera aux nostalgiques les débuts des années 2000, quand Soleil inondait le marché de bandes dessinées parfois très moyennes, mais parfois aussi très réjouissantes. Assez vite, pourtant, elle aborde des thématiques beaucoup plus contemporaines : théorie du genre, choix de son sexe, et pouvoir lié à l'identité. Le dessinateur Adrian, issu du monde de l'animation et passé par l'univers de Wakfu, propose un style dynamique et moderne. Il accorde un soin réel aux planches de Roi Louve, très attrayantes tant par le trait que par la couleur, avec des personnages expressifs et des décors simples mais efficaces. L'histoire gagne en intérêt grâce à la coexistence entre ces deux peuples singuliers : d'un côté, une société humaine matriarcale centrée sur une étrange reproduction ovipare ; de l'autre, une société de loups anthropomorphes, à la fois sexuellement instable et pourtant profondément marquée par une culture viriliste. À cela s'ajoute la présence intrigante des Sanzames, des humains morts-vivants, privés de volonté par un lac surnaturel. Au cœur de tout cela, le couple de héros reste relativement classique : deux adolescents en fuite pour vivre librement leur amour interdit. Mais l'originalité naît du fait que l'un d'eux est un loup en pleine mutation sexuelle, ce qui introduit une réflexion sur la transidentité et l'amour pansexuel. L'intrigue manque un peu de profondeur au début, notamment parce que l'univers semble limité à deux cités et à leur environnement immédiat, et que les héros conservent des motivations très adolescentes. Mais elle gagne vite en complexité, avec des intrigues secondaires autour du pouvoir et de la succession, aussi bien chez les humains que chez les loups. En parallèle, le petit groupe de héros poursuit sa propre quête, riche en péripéties, avant de revenir vers les siens. Le rythme est parfois brusque, avec des transitions soudaines aussi bien dans les actions que dans les intrigues politiques, mais le récit en devient dense et imprévisible, ce qui reste plaisant. En revanche, la conclusion laisse un goût d'inachevé. Le tome 3 est présenté comme la fin, mais il donne franchement l'impression que la série appelle une suite, tant il reste de questions ouvertes. Le rythme s'accélère brutalement, comme si le mot Fin avait été posé au milieu d'une respiration. Cela paraît étrange, presque comme si le projet avait été interrompu, alors même qu'il semble avoir été conçu dès le départ pour s'étendre sur trois tomes. C'est frustrant et ça me laisse circonspect, même si j'ai pris plaisir à lire cette aventure jusqu'au bout, notamment pour sa manière intéressante d'aborder les questions de genre et de pouvoir.
Pillard de guerre
Philippe Pelaez et Francis Porcel poursuivent les aventures de leur héros Ferdinand Tirancourt dans ce qui prend de plus en plus l'allure d'une vaste fresque du monde des années 1910. Cet album fait suite à Pinard de guerre et Bagnard de guerre, mais comme les précédents, il peut se lire de manière indépendante : il n'est pas indispensable d'avoir lu les tomes précédents, même si le passé du personnage principal gagne en épaisseur. Cette fois, Ferdinand mène une petite bande de pillards qui profite du chaos régnant au Mexique, en pleine guerre civile entre les troupes gouvernementales et les révolutionnaires de Pancho Villa, avec l'intervention supplémentaire de l'armée américaine venue venger l'attaque de Columbus. Son objectif est simple : amasser assez d'argent pour fuir vers Tahiti. Pour cela, il tente de vendre à Pancho Villa des informations sur une cache d'armes et un plan pour renflouer ses finances révolutionnaires. Comme toujours, il le fait avec toute sa gouaille, défiant les susceptibilités locales avec une désinvolture teintée de lucidité cynique. C'est un plaisir de retrouver ce personnage déjà marquant, même si l'on pourrait presque suivre un autre héros tant le décor change radicalement. Ce qui distingue vraiment Ferdinand, c'est son égoïsme de façade et son regard désabusé sur le monde. Le contexte, lui, est original et intéressant, car peu familier du lectorat francophone. La BD offre ainsi un aperçu accessible d'un pan complexe de l'histoire mexicaine, en suivant une intrigue rythmée mêlant action, tactiques de guérilla et retournements de situation. Ferdinand poursuit sa route tortueuse, cherchant toujours à s'extraire de la violence ambiante pour enfin trouver un semblant de paix. C'est bien mené, porté par des personnages aux personnalités affirmées et un dessin de qualité. La narration souffre toutefois d'une structure un peu brouillonne, ce qui empêche l'ensemble d'être aussi marquant que les albums précédents. Reste une lecture divertissante, comme une parenthèse dépaysante en attendant peut-être un retour aux fondamentaux si les auteurs continuent la saga avec une ou plusieurs autres histoires.
Les Trois Fantômes de Tesla
J'ai plutôt apprécié l'habillage graphique de cette série. Le style réaliste de Guilhem est plaisant, dynamique. Et certains aspects steampunk, ces savants développant des machines plus ou moins infernales, dans une période de tension (ici la Seconde Guerre mondiale) m'ont un peu fait penser à certains Blake et Mortimer - avec un dessin plus moderne et "Vernien" et moins de texte! L'histoire se laisse lire, mais le lecteur doit accepter quelques facilités pour entrer dans cette uchronie. J'ai par exemple été surpris d'entendre parler de début de défaite allemande ou de kamikazes japonais durant l'été 1942. De la même façon le personnage d'Edison est surprenant au passage (un peu trop machiavélique basique). Les auteurs prennent le parti de se jouer des explications scientifiques. Pourquoi pas ? Nous devons aussi accepter le cliché du gamin/héros qui est embarqué par hasard au cœur de cette aventure. Forcément c'est un passionné de sciences et rien ne l'impressionne ! Bon, une fois acceptées toutes ces choses, on peut se plonger dans une histoire mêlant Histoire, fantastique et SF. Ça se laisse lire, comme un divertissement sur lequel il ne faut pas forcément revenir. Et le final est un peu expédié, abrupt. Finalement, cette histoire, sa conclusion (et les petites pastilles biographiques donnant des nouvelles des personnages après cette histoire en fin d'album) me font penser que le cœur de cible était plutôt le lectorat adolescent - même si ça passe la barrière de l'âge.
Derniers jours de guerre - Bosnie 1995-1996 (Soba)
Cette oeuvre compile deux petites histoires : Noël avec Karadzic et Soba. Elles font suite à une des oeuvres majeures de Joe Sacco, Safe Area Gorazde, dans laquelle l’auteur retrace des évènements de guerre en Bosnie dans la fin des années 90. Dans un contexte d’après-guerre, « Noël avec Karadzic » est le premier récit dans lequel Sacco suit ses amis journalistes à la recherche de Karadzic, un criminel de guerre Bosniaque. Une scène assez parlante est celle où les journalistes essayent à tout prix de faire un enregistrement sonore de coup de feu pour leur reportage afin de pouvoir l’envoyer à leur rédaction. Il y a un côté parlant dans lequel le journaliste n’humanise pas réellement ce qui l’entoure (d’autres être humains qui vivent des coups de feu au pied de leur port au quotidien) mais plutôt un voyeurisme dans le malheur. On retrouve des scènes similaire dans l’oeuvre de Sacco dans ses reportages en Cisjordanie, ce qui laisse penser une experience universelle au journalisme de guerre. Plus tard dans l’histoire, Sacco et sa bande finisse par trouver le criminel de guerre dans une église lors d’une cérémonie Noël. Il finisse par assister à la messe à ses côtés. Et il y a un réel choc de la part de l’auteur, qui se trouve face à un homme calme, tranquille, quiconque, tandis que cette même personne est responsable il n’y pa si longtemps de camps de concentration et de nettoyage éthnique. La banalité du mal en quelques pages. Dans la seconde oeuvre « Soba », on suit une personnage du même nom qui est à la fois démineur pour l’armée bosniaque et artiste désabusé le reste du temps dans les bars et boites de Sarajevo. Le témoignage assez unique montre d’une certaine manière les dessous de la guerre, entre ce qui ont fui et ceux qui ont fait le choix de rester, ceux qui partent aux fronts et ceux qui ne reviennent jamais. Dans Soba il y a un héro assez tragique, dans le sens où, il n’existe que grâce à Sarajevo. S’il quitte Sarajevo, il n’est plus personne, et si Sarajevo tombe, il sera mort. S’en suit donc un combat pour cette ville qu’il aime et qui l’aime. Les chiens m’ont fait penser aux mêmes chiens décrits dans les oeuvres de Orhan Pamuk. Dans les deux oeuvres, il est assez amusant de voir le style de l’auteur qui n’a pas encore totalement muri, les traits sont plus grossiers que dans les ouvrages qu’il publiera par la suite, peut être même un peu plus cartoon. Le contraste des couleurs pas toujours très bien maitrisé. Un chouette bonus à l’oeuvre de Sacco mais qui reste anecdotique.
Les Sentiments du Prince Charles
2.5 Un autre documentaire qui déconstruit l'homme, la femme et les relations hétérosexuelles. Ce n'est pas le meilleur que j'ai lu, mais si je me fis à la date de parution, cette BD a le mérite d'être paru avant d'autres documentaires du même genre. Il y a des réflexions intéressantes dans cet album, mais comme l'ont écrit les autres posteurs, cela reste un album qui apporte peu de bonheur à la lecture. Le dessin est moyen et parfois il y a tellement de texte qu'on se demande pourquoi c'est une BD vu que le dessin ne sert pas à grand chose. Je ne veux pas jeter la pierre à l'autrice qui semble très sincère dans sa démarche, mais c'est typique le genre de documentaire qui se fout un peu du potentiel du 9ème art et qui semble voir ce médium comme un moyen facile d'atteindre les gens et qui demande moins d'effort qu'un bouquin sans illustration d'une centaine de pages ou un film documentaire. Encore une fois, je ne veux pas être méchant avec l'autrice, mais c'est vraiment l'impression que j'ai eu en lisant la BD. Un autre reproche que j’aie est que la présentation est un peu trop décousu à mon gout, mais bon j'ai l'impression qu'à la base c'était peut-être des histories courtes qu'en a rassemblé en album.
Gabriele Münter - Les Terres bleues
C’est une jolie promenade picturale que nous offre Mayte Alvarado sur ces « Terres bleues », en hommage à cette artiste s’inscrivant dans le mouvement expressionniste d’outre-Rhin. Dans une imitation totalement assumée de l’art de Gabriele Münter, Alvarado produit un récit plein de douceur, tout en simplicité et avec peu de mots, les images parlant pour elles-mêmes. Comme le suggère le titre, c’est le bleu qui domine au milieu d’une palette de couleurs très variées, ce bleu alpin qui enveloppe les montagnes et met le spectateur en immersion totale avec la nature omniprésente, qui sert de toile de fond à des scènes de la vie quotidienne, des pique-niques, des promenades à vélo ou en barque. Autant de cases qui apparaissent comme des tableaux, et selon les termes de l’autrice en préface, des tableaux qui sont « comme des fenêtres ». Par un découpage en cinq chapitres, représentant chacun une saison (2 hivers, un printemps, un été et un automne), Mayte Alvarado produit une biographie elliptique de la vie d’une artiste qui se confondait avec son œuvre, « une vie consacrée à la création », car en effet, il ne se passait pas un jour sans que cette dernière n’empoigne son pinceau. Hormis sa majeure partie qui se déroule dans la Bavière dont elle était tombée amoureuse, le récit raconte son séjour dans le Paris de l’entre-deux-guerres, mais aussi ses relations compliquées avec Kandinsky, et plus grave encore, l’arrivée au pouvoir des Nazis qui n’avaient guère d’appétence pour son art, qualifié de dégénéré. Elle réussit à préserver ses œuvres de leur folie destructrice en les cachant dans sa cave. La dernière scène hivernale est très belle, où l’on voit une Gabriele au crépuscule de sa vie gravissant une montagne enneigée pour y faire un croquis (le dernier ?) du paysage alpin, comme une sorte de clin d’œil au « Voyageur contemplant une mer de nuages » de Caspar David Friedrich. Gabriele Munter aurait forcément été touchée par ce bel hommage, tel une bulle temporelle apaisante que même l’éprouvant contexte politique de l’époque, qui monta en crescendo jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, ne réussit pas à perturber outre mesure. « Gabriele Münter, les Terres bleues » fait ainsi écho à « Deux filles nues », l’album de Luz traitant des attaques du pouvoir hitlérien contre ce qu’il qualifiait d’ « art dégénéré ». Ajoutons que l’on peut admirer en ce moment une exposition consacrée à l’artiste au Musée d’Art Moderne à Paris, et ce jusqu’au 24 août 2025.
Pornographer
Avec un tel titre je pensais lire quelque chose de plus trash. Il y a bien quelques scènes de sexe, mais ce n'est pas ce qui prédomine dans ce manga. C'est le vocabulaire employé lors de la diction du roman qui est plus hard. Maki Marukido tisse son intrigue autour de trois personnages masculins. Kuzumi, un étudiant qui a percuté involontairement Kijima avec son vélo. Kijima donc, un écrivain de romans érotiques qui ne peut plus écrire avec son bras droit plâtré, suite à la collision. Ne pouvant payer les frais d'hospitalisation, Kuzumi propose de retranscrire sur papier les mots de l'écrivain, le temps que celui-ci retrouve l'usage de sa main. Enfin Kido-Kun l'éditeur de Kijima, il viendra semer le trouble dans l'esprit de Kuzumi. La bonne surprise vient du déroulé de l'histoire, elle n'est pas prévisible (même si on devine rapidement que Kijima est un manipulateur), les petites surprises sont bien amenées et les personnages sont bien campés. Par contre le dessin est évidement typé manga, mais dans style qui se rapproche du réalisme. Lisible et expressif. Pas ma tasse thé, mais il n'a pas gêné ma lecture. Une lecture agréable mais pas mémorable. La mangaka Maki Marukido a réalisé un autre yaoi avec ces trois personnages : Mood Indigo.
Merci
BD indéniablement feel good, abordant quelques sujets d'ampleur (le regard politique posé sur la jeunesse, les incivilités et la petite délinquance quotidiennes, la justice et les différentes formes de condamnation, la citoyenneté, etc.) et proposant sur ces sujets sociétaux des points de vue humanistes largement marginalisés désormais. Autrement dit, voici une BD d'utilité publique en ces temps de croisades droitières ! Ce feel good porté aussi bien par l'intrigue qu'au travers des illustrations et couleurs rondes et chaleureuses déroute pourtant légèrement dans sa narration : le lecteur s'attend à une construction progressive du projet politique de notre tendre ado, alors que la BD fait le choix de la (demi) surprise via une tardive révélation, le choix de l'ironie face au résultat, et improvise une étonnante conclusion à la manière d'une saga. Une BD aussi sympathique que ses personnages, mais qui ne parvient ni à construire une belle histoire, ni à assumer pleinement sa thématique citoyenne. Légère et humaniste, c'est déjà beaucoup !