Les derniers avis (47355 avis)

Couverture de la série Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson (Manga)
Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson (Manga)

Décidemment cette collection des classiques en Manga est pleine de richesses insoupçonnées. A la faveur de cette lecture j'ai pu découvrir cette autrice suédoise aux multiples talents. Un talent littéraire en premier lieu puisque ses écrits lui ont ouvert les portes du prix Nobel. Enfin elle fut une femme engagée qui permis par ses prises de position d'obtenir le droit de vote en 1919. Ici Nori Ichikawa nous propose une adaptation fidèle des aventures de Nils. Derrière une aventure pour enfants où le merveilleux tient une bonne place, il y a une forte volonté éducative dans ces aventures de Nils: Découverte de la faune, de la géographie des régions suédoises jusqu'en Laponie, des coutumes et bien sur une leçon de morale puisque ce voyage initiatique va transformer ce vilain Nils en petit garçon altruiste et ouvert aux autres. Le récit est fluide et facile d'accès pour tout public avec un bon niveau de langage. Le graphisme de Nori Ichikawa est du manga classique avec des traits fins et élégants. Toutefois c'est sans recherche de trop de détails et les animaux sont dessinés de façon simple. Néanmoins la lecture est dynamique et plaisante. Une lecture découverte agréable qui a toute sa place dans cette collection. Un bon 3

07/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Ciel dans la tête
Le Ciel dans la tête

J'ai enfin pu emprunter cette série que je voulais lire depuis longtemps. En effet la thématique de la migration ne m'est pas inconnue au réel puisque je la vis au quotidien dans ma famille et avec mes amis. Malheureusement j'ai été déçu de ma lecture et je suis sorti assez circonspect en refermant l'ouvrage. Si je m'attendais à être transporté comme lors de ma lecture de L'Odyssée d'Hakim le voyage assez peu crédible de Nivek m'a laissé interrogatif. Pourtant j'ai beaucoup aimé le passage sur le Kivu qui reste le passage le plus crédible et le plus fort du récit. On sent une réelle documentation sur le sujet qui corrobore l'ensemble des témoignages sur les abominations vécues par les habitants suppliciés, laissés à la barbarie des milices pour satisfaire nos besoins en smartphones ou tablettes. Si L'Odyssée d'Hakim travaillait sur le mode documentaire précis et crédible, j'ai lu ce voyage de Nivek comme une sorte de conte qui pouvait faire fi de certaines réalités de l'espace, du temps ou du terrain (apprentissage des dialectes, du combat, de la chasse...) . Altarriba intercale des épisodes tragiques aujourd'hui très connus ( Kivu, traversée du Sahara, racket des migrants, esclavage en Lybie, traversée de la Méditerranée) avec des séquences plus poétiques ( Pygmées ou Tchad) comme un contrepoint de justice dans un monde d'injustice. C'est intelligent mais peut être un peu fantasmé. Le choix du personnage de Nivek meurtrier est intéressant car il pose clairement la question de l'hospitalité avec ou sans conditions antérieures. D'une certaine manière on peut y lire un parallèle avec le Claude Gueux de Victor Hugo contre la peine de mort. Mais voilà le final me déroute. Le leitmotiv de Nivek "Je suis un guerrier" est-il légitime dans une société d'Etat de Droit? Par contre j'ai beaucoup aimé ce graphisme très stylisé. Le découpage est original et moderne. L'auteur réussit à installer une ambiance tragique et violente sans voyeurisme facile. J'ai eu parfois l'impression d'un théâtre d'ombres ou de marionnettes qui s'adaptait aux exigences du récit. Une série aux qualités certaines mais inégale à mes yeux.

07/06/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Eurydice
Eurydice

J'ai toujours bien aimé la mythologie grecque et ce one-shot me remet dans le bain de l'histoire d'Orphée et Eurydice mais aussi Pygmalion et Galatée. C'est légèrement revisité on va dire et il y a quelques libertés avec les personnages comme précisé dans la postface, par exemple Calliopé est la mère d'Orphée et pas sa soeur comme présenté ici. On y mélange des problématiques plus contemporaines, quand la même Calliopé fait grève et mène un mouvement quasi syndicaliste avec ses collègues danseuses pour protester contre une sorte d'ubérisation de son travail par leur commanditaire Pygmalion. Sinon on retrouve le fait qu'Orphée aille au royaume des morts pour retrouver sa belle. Il y a un message féministe autour des violences physique subies par Eurydice. C'est bien elle qui donne son titre au livre. Avec des décors inspirés entre autres du Moyen-Orient, tous ces gens vivent dans un village majestueux où les riches viennent honorer leurs morts. Une sorte de Bénarès dans le désert. La dessinatrice Solen Guivre, un nom quelque peu bretonnant, réalise de belles et grandes planches à l'instar de la couverture en contre-plongée. Les couleurs sont bien choisies. J'ai bien aimé l'idée de représenter le chant d'Orphée par des vagues de couleurs. J'ai mieux compris certaines choses sur les personnages grâce à la postface et aux quelques croquis préparatoires qui y sont présentés. Un bon opus.

07/06/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Planplan culcul
Planplan culcul

Pas vraiment porno, on repassera aussi en matière d'érotisme, c'est surtout sur le plan de l'humour qu'Anouk Ricard fait mouche. Après je suis plutôt client de tout ce qu'elle a pu produire. Avec son dessin faussement naïf et ses personnages animaliers elle déroule tous les codes du film à papa avec une jeune chatte qui fait appel à 2 plombiers pour se faire inspecter la tuyauterie. Sauf que cela ne se passe pas comme elle l'espérait et qu'une surdose de revigorant va la conduire à gérer une autre forme de rigidité. On frise ensuite l'intrigue policière. Une histoire qui a le temps de se développer sur plus de 100 pages et on rigole bien.

06/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Ballades
Ballades

Camille Potte use d’un graphisme moderne et rafraichissant, qui s’écarte énormément des sentiers battus. A mi-chemin entre le dessin underground et un trait enfantin, avec une colorisation tranchée et lumineuse (colorisation qui elle aussi renvoie vers les années 1970 genre F’Murr ou Topin). Un rendu en tout cas déroutant, caricatural et inclassable, mais pas désagréable. Une fois entré dans cet univers graphique, on est de plain-pied dans une histoire qui revisite de façon originale certains contes, ou histoires de princesses à sauver d’un dragon, de prince transformé en grenouille, etc. Un langage faussement archaïque (plaçant des « y » incongrus un peu partout) renforce l’impression de satire, de parodie. Mais, sous couvert d’histoire doucement folle et parodique, ce sont des sujets intemporels et encore d’actualité qui percent, comme un certain féminisme, les rivalités et les responsabilités liées au pouvoir, etc. Le loufoque (et pas que dans le dessin), un certain humour, pimentent le récit, que j’ai trouvé plaisant.

06/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Terorisuto
Terorisuto

L’album s’intéresse à un thème déjà traité ailleurs, à savoir le basculement d’une frange de l’ultragauche dans l’action violente et terroriste. Mais il le fait dans une région très peu éclairée (du moins à ma connaissance), à savoir le Japon. Je ne connaissais pas ce versant d’un sujet qui a priori m’intéresse, et donc c’est avec plaisir que je me suis plongé dans cette lecture. Une lecture qui m’a en partie laissé sur ma faim. En effet, si on apprend pas mal de chose sur la dérive de quelques individus et/ou groupuscules, j’ai trouvé que c’était un peu confus parfois. Et j’ai dû à plusieurs reprises revenir en arrière pour comprendre qui était qui exactement. J’ai aussi trouvé certains déséquilibres entre la mise en lumière de certains protagonistes de cette lutte des classes armée, et ces causes qu’ils défendaient. C’est là que la version romancée se révèle inférieure à un documentaire plus brut, qui aurait pu s’appuyer davantage sur une contextualisation (en particulier lorsque les terroristes japonais en exil rejoignent la cause et les actions de groupes palestiniens). Le dessin est globalement dynamique et très lisible. Mais il est aussi un peu inégal, et pas toujours à mon goût. Mais bon, il fait quand même le travail. Intéressant, mais pas autant que je ne l’escomptais. Note réelle 2,5/5.

06/06/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Cometa
Cometa

Un astronaute se pose sur une planète désertique avec pour mission de retrouver la trace de son prédécesseur et de localiser un mystérieux artefact. Équipé d'un scaphandre capable de se transformer selon les circonstances, il avance en silence à travers un paysage volcanique, guidé uniquement par ses instruments. C'est une BD contemplative, qui s'inscrit clairement dans l'héritage de Métal Hurlant des années 70. On pense immédiatement à Moebius, surtout quand on voit la forme du casque du héros à un moment donné, même si le style graphique est ici bien différent. Le dessin, en noir et blanc, est d'une grande clarté, avec un vrai souci du détail et un travail méticuleux sur les hachures. Visuellement, c'est impressionnant. J'ai trouvé intéressante, à la fois graphiquement et en termes d'univers, l'idée de cette technologie fondée sur des fluides capables de métamorphoser les objets en fonction des besoins. Ça donne lieu à des images inventives. Mais côté narration, ça devient beaucoup plus flou. Certains passages restent lisibles et compréhensibles, mais d'autres, comme cette longue séquence hallucinatoire où le héros s'enfonce dans un lac noir, m'ont franchement perdu. Quant à la fin, elle est totalement ouverte à interprétation… et ce n'est pas ce que je recherche. J'aime les récits structurés, avec une logique interne solide, alors que là, on est clairement dans une approche artistique où l'intrigue semble secondaire, simple prétexte à l'expérimentation graphique et à la création d'un bel objet. Je laisse une note moyenne, surtout pour saluer la qualité du dessin, mais ce n'est pas le genre de BD que j'apprécie vraiment de lire.

06/06/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Evita
Evita

La 4ème de couverture présente cet album comme une pépite, une histoire rescapée qui finit par être publiée par Delcourt en 2020. En effet son scénariste a disparu dans les années 1970 avec la répression de la dictature argentine. Pas forcément pour cette histoire précisément mais sans doute pour sa position d'intellectuel, on ne saura jamais. Toujours est-il qu'il avait déjà réalisé une biographie du Che avec les Breccia père et fils. Je n'ai pas vraiment fait attention ici à la différence de dessin qu'il pouvait y avoir. A vrai dire le texte prend une part importante des planches. C'est très dense comme si l'auteur était limité sur le nombre de pages, on est plus dans l'illustration de texte qu'une véritable union du texte et du dessin. Le style de dessin reste très académique et lisible, en noir et blanc, c'est moins allégorique que dans Perramus par exemple. Concernant son sujet maintenant, il est bien sûr intéressant de mieux connaitre Evita, le surnom de la femme du président argentin dans l'immédiat après Seconde Guerre mondiale. Née en 1919, elle est décrite comme une quasi sainte à travers l'ensemble de ses actions en faveur du peuple et la condition des femmes, elle-même étant issue d'un milieu modeste. Elle a milité pour le droit de vote des femmes par exemple. Elle a réussi à devenir actrice et c'est dans ce contexte qu'elle a rencontré le militaire qui allait devenir président. Elle est morte de maladie à seulement 33 ans.

05/06/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Fastnet 1979
Fastnet 1979

Difficile de classer objectivement cet album qui se trouve à la croisée des chemins entre le récit historique, le documentaire et le roman graphique. Une chose est certaine, il relate de manière efficace et intéressante des faits réels. Qu'on connaisse ou pas cette histoire, qu'on aime ou pas la voile, ce livre est plaisant à lire et il rend son sujet interessant. Comme souvent avec les albums de la collection coup de tête. Il est donc ici question du drame qui s'est joué en 1979, pendant la Fastnet, une célèbre course à la voile. Cette année là une tempête pas tellement annoncée par les bulletins météos, a éclaté, faisant un carnage sur les navires qui se trouvait sur son chemin. Ce qui fait que le récit est plaisant à lire c'est qu'une embarcation de fiction a été insérée dans le récit et qu'on va commencer par s'attacher à son équipage et suivre ce bateau au milieu des autres. Cette partie romancée est bien dosée, elle devient un peu secondaire ensuite, au fil du récit, pour laisser place à une partie plus historique. Celle-ci détaille l'ampleur de la catastrophe, chiffres à l'appui. Le tout donne une BD agréable à lire qui m'a permis de découvrir une histoire que je ne connaissais pas et qui ne m'a pas laissé indifférent.

05/06/2025 (modifier)
Couverture de la série La Querelle des arbres
La Querelle des arbres

J'ai eu du mal à pleinement rentrer dans cette série. C'est dommage car la thématique principale de la décolonisation est un sujet qui me touche. De plus le point de vue qui présente la culture du colonisateur français comme outil principal de décolonisation est bien trouvé même si il aurait pu être plus approfondi. Malheureusement j'ai trouvé que le personnage de Settimo collait mal avec cette ambiance politique et que l'on partait un peu dans des digressions qui alourdissaient le scénario. Contrairement à l'avis précédent j'ai trouvé un certain manichéisme dans le traitement des personnages qui en deviennent prévisibles surtout pour "les méchants". Le final surcharge le côté émotionnel. Si j'apprécie la particularité du dessin de Farace son trait à la plume est un peu dur pour moi. J'aurais préféré un peu plus de souplesse surtout dans le traitement des visages et de leurs expressions. De même je n'ai pas été séduit par cette mise en couleur. Une lecture pas inintéressante mais qui ne m'a pas séduit outre mesure.

05/06/2025 (modifier)