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Couverture de la série L'Arnaque des nouveaux pères
L'Arnaque des nouveaux pères

Je me suis senti particulièrement impliqué dans la thématique de cette enquête BD. En effet j'ai abandonné une prometteuse carrière de Chef de produits pour accompagner le développement de mes enfants et me plonger dans les taches ménagères pendant… très longtemps même pour un papa suédois. C'est dire si les questionnements, prises de conscience voire les atermoiements de Guillaume et Stéphane ne me sont pas inconnus. La thématique est d'importance par son universalité et sa permanence depuis des siècles. Au delà des choix personnels ( comme le mien) comment créer des conditions sociétales acceptables par tous pour tendre vers une égalité des responsabilités entre genres dans tous les domaines? Incontestablement l'enquête de Stéphane et Guillaume est fouillée, documentée et s'appuie sur de nombreuses interviews "d'experts". On sent la maitrise des deux journalistes pour la présentation de leurs arguments afin de promouvoir leur objectif. Malgré cela je ne suis pas convaincu que les auteurs puissent faire bouger les lignes avec cette série. En effet j'ai plusieurs réserves sur leurs propositions scénaristiques. Les deux journalistes centrent leur exposé en se mettant en scène de façon quasi exclusive. Ils donnent ainsi à leur situation un aspect universel loin d'être évident à mes yeux. Les auteurs sont des urbains, diplômés, professionnellement stables avec une possibilité de flexibilité . Ensuite le modèle proposé est ultra minoritaire dans le monde et leur enquête se focalise uniquement sur les situations française et suédoise. Dans un monde où la domination de l'universalisme occidental est de plus remis en question, j'aurais aimé avoir le point vue de personnes issues de sociétés plus diverses. Enfin j'ai parfois tiqué sur l'emploi du terme "tâches nobles". Le graphisme d'Antoine Grimée est secondaire par rapport au fond du sujet. Le dessin essaye pourtant d'introduire de l'humour et une certaine légèreté dans une thématique difficile qui touche à l'intime de chaque couple. Même si le constat des auteurs est assez négatif ( je n'aime pas le terme d'arnaque), je leur reconnais un gros travail pour rendre le sujet accessible sans tomber dans la stigmatisation ni le coercitif ( probablement contre productif). La série est intéressante pour prendre conscience de la difficulté de faire progresser ce sujet sociétal majeur. Elle soulève beaucoup de questions mais apporte peu de réponses.

20/04/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Paul
Paul

J'aime bien Hervé Bourhis, j'apprécie son travail depuis des années. Je trouve que ça a de la tenue, j'apprends des trucs, même quand il propose des trucs moyen. Qui plus est, j'ai l'impression que son trait s'affirme au fil du temps, pour peut-être trouver sa forme la plus accomplie sur cet album. Avec Paul, le dessin est plus souple, les visages d'avantage reconnaissables (alors qu'ils l'étaient déjà auparavant), et on retrouve le même plaisir consistant à parfaire sa culture musicale dans les moindres détails. En outre, dans le cas présent toujours, le sujet est central dans l'univers du rock puisqu'il s'attache à retranscrire la vie post-Beatles de Maca, or les Beatles c'est presque l'Alpha et l'Omega. C'est une nouvelle fois très agréable à lire d'autant plus que cette partie de la vie de notre homme m'était un peu inconnue. Ainsi, j'ignorais tout de ce passage à vide, de ces quelques années creuses où il frôla la ruine et l'oubli... En ce qui concerne sa discographie, je connaissais son album solo Ran, splendide, qui tourne régulièrement sur ma platine, mais sa période Wings m'avait laissée froid comme la pierre musicalement parlant après une seule et unique écoute de Band On The Run. Les Wings, je n'ai jamais trop compris, trop ampoulé et démonstratif, ce qui selon moi égarait les mélodies. Après la lecture de Paul, je me promets de réécouter attentivement la discographie de Sir McCartney et des Wings. Cette lecture, bien qu'un peu linéaire dans sa narration, et peut-être un peu moins drôle aussi, entretient l'intérêt du mélomane intact, et c'est déjà beaucoup. Un bon 3,5 !

19/04/2025 (modifier)
Couverture de la série La Princesse du Château sans Fin
La Princesse du Château sans Fin

Je suis amateur d'Ero-Guro, surtout autour de l'œuvre de Maruo, mais c'est avec cet album que je découvre Kago. Et c'est plutôt une chouette découverte. L'histoire pourrait aisément être résumée, et elle est assez linéaire, autour de revolutions de palais dans le Japon féodal de la fin du XVIeme siècle. Mais voilà, Kago traite cette intrigue en illustrant plusieurs possibilités. D'un côté le seigneur a éliminé son adversaire et gardé le pouvoir, de l'autre le coup d'Etat à réussi. Avec parfois d'autres sous intrigues. Chaque branche de l'intrigue entraîne le développement d'une branche du château, qui s'étend vers le ciel comme une plante grimpante où chaque étage est dévolu à une catégorie sociale. Le récit est porté par un graphisme minutieux, un trait fin, précis et agréable, que ce soit pour les décors ou pour les personnages (je regrette juste certains visages plus inégaux, voire avec des traits effacés). Et, surtout une esthétique baroque, un fantastique souvent gore, où, comme l'architecture du château, les corps développent des surgeons, des freaks possédant plusieurs membres doublés, plusieurs têtes (ce qui entraîne, en sus des deux versions de l'histoire évoquées plus haut, des dialogues doublés). A réserver à un lectorat adulte (il y a plusieurs scènes de sexe explicites, et de nombreuses scènes de torture particulièrement dures), mais j'ai trouvé l'album original et intéressant. Note réelle 3,5/5.

19/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Vies de Charlie
Les Vies de Charlie

Je n'ai jamais réussi à accrocher au récit de Kid Toussaint à tel point que j'ai failli mettre seulement 2. Toutefois je garde 3 car cela aurait été faire injure à l'excellent graphisme d'Aurélie Guarino et à une certaine recherche dans le scénario. En effet j'ai trouvé le récit graphique très original et créatif. Le trait est fin et élégant et la dynamique du dessin nous entraine dans une atmosphère tourbillonnante et virevoltante en complet décalage avec la thématique centrale de la série. Seulement voilà la lecture m'a ennuyé ! Trop lisse et trop superficielle avec un esprit de comédie musicale qui rend le visuel agréable mais la lecture passable. La plupart du temps je n'ai pas réagi à l'humour proposé par l'auteur. A la lecture des autres avis je me suis replongé dans ma lecture mais non, cela m'ennuie. Une série avec de la créativité graphique et de mise en scène mais qui ne match pas avec mon état d'esprit . Peut être une autre fois.

19/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Zorn & Dirna
Zorn & Dirna

Une série ambitieuse et originale, servie par un univers riche et un bon scénario, mais desservie par un ton hésitant entre jeunesse et maturité. L’idée de départ, un monde où la mort a disparu, est originale, puissante, et permet une vraie réflexion sur la condition humaine, le deuil, la liberté de mourir. L’univers est riche, le scénario globalement bien construit, et certains passages sont très touchants, notamment dans les relations familiales. De même, le dessin est de très bonne qualité, notamment concernant les décors qui sont non seulement beaux mais aussi originaux. Mais la série souffre d’un déséquilibre de ton. Le mélange entre légèreté “jeunesse” (dans le dessin comme dans certains dialogues ou gags) et violence macabre fonctionne par moments, mais dérange souvent. Déjà au niveau du dessin, ces personnages avec des grands yeux presque larmoyants, de grands sourires, des joues bien rondes : ça fait un peu trop à la fois manga et cartoon à mes yeux. Et de même, malgré le côté macabre du scénario, le tout est contrebalancé par un esprit jeune en permanence. En outre, plusieurs personnages, en particulier Dirna, peinent à évoluer ou deviennent irritants sur la durée. C'est cette oscillation entre le sérieux d'une histoire fantasy adulte et le côté enfantin ou du moins adolescent que l'auteur et le dessinateur veulent conserver qui ne me permet pas d'apprécier cette série autant que j'aimerais le faire. Malgré quelques longueurs au milieu, la série se conclut de manière satisfaisante, avec un dernier tome un peu trop intense mais cohérent. Au final, même si tout n’est pas réussi, Zorn & Dirna reste une série marquante et ambitieuse, qui a la mérité de former un tout cohérent malgré son étrange oscillation de ton.

15/03/2004 (MAJ le 19/04/2025) (modifier)
Couverture de la série Somna
Somna

Nous sommes en Angleterre au XVIIeme siècle (même si rien ne précise le lieu, et si les noms des personnages sont plutôt "nordiques "). Une atmosphère puritaine étouffante. L'arrière-plan est très classique, et l'intrigue très - trop - linéaire. Elle manque aussi de densité, et avec quelque chose de plus étoffé, avec des intrigues parallèles et des personnages secondaires plus développés, j'aurais volontiers arrondi au niveau supérieur. Mais ça reste quand même une histoire plaisante à lire. Qui montre bien la peur des femmes, l'instrumentation du diable et de l'idée de sorcellerie pour les dominer et accessoirement cadenasser une société en pleine effervescence. Ainsi l'héroïne, délaissée par son mari (inquisiteur obnubilé par sa chasse aux sorcières - avec des méthodes discutables !), est assaillie de rêves érotiques, qui vont la mener à sa perte. La narration est fluide. Mais c'est l'aspect graphique qui est le plus original et le plus réussi. Chacune des deux autrices se charge, avec son style propre, d'une partie du récit. Un style comics classique (et réussi) avec un trait gras pour tout ce qui est de la vie "ordinaire ", et un style hyper réaliste au rendu proche de la photo pour les parties rêvées (ou sensualité et érotisme s'invitent avec le "malin"). J'ai bien aimé ce double travail graphique. Note réelle 3,5/5.

19/04/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série La Terre verte
La Terre verte

Aïe, aïe, aïe... 4, c'est trop ; 3, c'est trop peu. Et je ne peux tempérer ma note par un coup de cœur qui n'est pas venu. Pour autant, on est loin de l'échec, Ayroles signe à nouveau une bande dessinée qui se lit très agréablement et où l'on retrouve le verbe haut si caractéristique de l'auteur. Et pourtant, j'ai ressenti moins de passion à lire cet album que l'ensemble des autres d'Ayroles... Après réflexion, je crois que le problème, c'est la redite. Pourquoi avoir choisi de poursuivre l'histoire de Richard III dans sa version shakespearienne ? Ce lien encombre finalement plus le récit qu'autre chose. Car, quand on connaît la pièce de Shakespeare (ou la fidèle adaptation cinématographique qu'en tira Laurence Olivier en 1955), il est difficile de concéder à Ayroles le même génie que son très illustre prédécesseur. Et si l'auteur de De Cape et de Crocs, Garulfo et D a déjà allègrement brillé par le passé, la lutte qu'il livre pour se montrer au niveau de Shakespeare est trop ardue pour qu'il en sorte la tête haute. On peut au moins reconnaître à Alain Ayroles de s'en sortir sans ridicule. Son pastiche de Shakespeare fonctionne par moments, et les dialogues sont ponctués de ces étincelles de génie qu'on lui connaît. Certaines répliques deviennent cultes aussitôt qu'on les lit ! Mais voilà, quand on a lu Sept Missionnaires et Les Indes fourbes, on a un peu l'impression que leur auteur tourne en rond. Que nous apporte de neuf La Terre verte ? Finalement pas grand-chose... D'autant que La Terre verte n'a pas la somptuosité visuelle des Indes fourbes. Hervé Tanquerelle est loin d'être mauvais au dessin, bien évidemment, mais quand on songe au génie de Guarnido ou à la fluidité du trait de Guérineau (pour rester sur le Ayroles récent), ce récit n'en a pas l'ampleur. Le Groenland n'apparaît le plus souvent que sous l'apparence d'un village de pêcheurs modeste, on ne voit et on n'imagine que peu les grandes étendues glacées balayées par le vent et la neige. Et puis, surtout, je ne m'attarde jamais dessus, mais ici, la police d'écriture des textes m'a sorti du récit. Je me rends compte que c'est important, parfois, le lettrage. S'il n'a pas l'élégance qui convient à l'époque choisie, cela crée un étrange décalage, pas forcément de bon aloi. Bref, rien de catastrophique. La Terre verte est une histoire qui se lit très agréablement et où l'on retrouve la patte typique d'Ayroles. Mais justement, c'est trop typique. C'est fait avec beaucoup de talent, mais le génie commence à disparaître sous l'effet de la répétition... Et finalement, après Les Indes fourbes, L'Ombre des Lumières et maintenant "La Terre verte", c'est-à-dire trois récits historiques de colonisation, de chute/rédemption (ou rédemption/chute) et de chocs des cultures, me vient une question à l'esprit : où est passé le Alain Ayroles qui était capable tour à tour (voire simultanément) de nous emmener écouter des poésies sur la lune en se battant à l'épée, trembler face au baiser mortel du vampire de l'époque victorienne, et pleurer sur le sort d'un ogre de contes de fées plus occupé à collectionner les porcelaines qu'à manger des humains ? Cet Ayroles-là me manque. On va tout miser sur le tome 3 de sa trilogie Les Chimères de Vénus...

18/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Aventures de la Fin de l'épisode
Les Aventures de la Fin de l'épisode

Très similaire à un autre album de la collection "Patte de mouche", à savoir Imbroglio, en ça que tous deux parodient les fins de whodunit en enchaînant et en sur-exagérant les révélations. Ici, on est même plus précisément sur une fin à la Scooby-Doo. Oui, les deux enquêteurs ressemblent à s'y méprendre à Sherlock Holmes et au docteur Watson, mais il n'empêche que la scène très connue et ultra-codifiée du retirage de masque avec l'explication abracadabrantesque qui justifie pourquoi quelqu'un se serait déguisé en monstre ça tient quand-même plus du Scooby-Doo. Ici, donc, préparez-vous à enchaîner les masques, les mobiles et les révélations (toujours accompagnées du tonnerre dramatique, pour faire plus vrai). C'est con, c'est court, c'est efficace. En tout cas, l'album m'est resté en tête plusieurs années après lecture et parvient encore à me faire sourire.

18/04/2025 (modifier)
Couverture de la série La Bande à Renaud (Renaud - BD d'enfer)
La Bande à Renaud (Renaud - BD d'enfer)

J'ai lu la série dans la première intégrale. Sur ce genre d'album hommage collectif, c'est une honnête production. Même si je ne suis pas fan de l'éclectisme qu'impose l'assemblage hétéroclite d'auteurs. Pas forcément pour les thèmes ou intrigues, ici toutes adaptées des chansons de Renaud, mais plutôt au niveau graphique. Pas mal de noms connus donc, qui s'en tirent plus ou moins bien. En particulier j'ai été surpris de retrouver Juillard. Et de fait son trait léché ne convient pas je trouve (surtout que, contrairement à beaucoup d'autres il se contente d'illustrer le texte de la chanson). Les auteurs des Humanos de la grande époque sont plus à leur aise (Renaud les côtoyait à l'époque). Comme Boucq aussi. Sinon, au niveau des textes, je préfère les plus anciens ( j'étais amateur des premiers albums, ou du live "Un Olympia pour moi tout seul "), ce qui a sans doute joué pour mon ressenti. Les fans du chanteur y trouveront leur compte. Note réelle 2,5/5.

18/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Terrarium
Terrarium

Pour un manga destiné aux ados, j'ai trouvé cette lecture assez exigeante. C'est assez condensée puisque l'autrice boucle sa série en quatre opus. Les dialogues sont recherchés et parfois compliqués dans un monde futuriste de SF. L'autrice crée une fratrie étrange avec ce couple Pino et Chico qui sont frère et sœur d'un genre surprenant puisque Pino est un robot alors que Chico est une sorte de docteur pour humains et robots. A la recherche de leur mère, les deux personnages voyagent de colonie en colonie dans un monde hybride robots/humains ravagé par la dernière grande guerre et dont le temps est compté par faute d'énergie disponible. Cela permet à Yuna Hirasawa de travailler sur la thématique de la finitude avec plusieurs pistes intéressantes et la relation entre robots et humains qui m'a moins passionné. Le graphisme est classique avec des personnages humains stéréotypés par les codes mangas. Cela donne encore une héroïne principale au look de collégienne de 14 ans dans un monde hostile où elle agit comme une vieille pro pleine d'expérience. Par contre l'autrice n'abuse pas des super déformations pour créer de l'expressivité fictive. Les extérieurs sont bien travaillés avec un trait fin et délicat et une profusion de détails. J'ai une préférence pour le T2 au sein de la Rainforest qui donne une ambiance plus organique que le reste de la série. Les scènes de combats sont peu nombreuses ce qui montre que l'autrice a privilégié la pensée à l'action. Une lecture avec des qualités même si je ne suis pas le lecteur idéal.

18/04/2025 (modifier)