Un diptyque qui se laisse lire sans problème, mais qui m’a clairement moins captivé que certains de mes prédécesseurs.
Le dessin est très lisible, un trait classique. Mais le rendu fait plus que son âge, et je l’ai trouvé presque trop léché, avec une colorisation un peu froide. Globalement réussi, mais pas forcément mon truc.
Concernant l’intrigue, elle se laisse lire, mais il y a des longueurs. Je veux bien que Grenson prenne son temps pour installer une ambiance et des personnages, mais là, certains passages auraient mérité d’être écourtés.
Deux histoires s’entremêlent, toutes deux avec comme guide un jeune américain. Son traumatisme familial, qui ressurgit de façon plus claire sur la fin (mais on devine bien en amont la teneur de cette douleur) n’est pas trop intéressant, et parasite parfois inutilement le récit principal, celui dans lequel notre jeune américain – suite à diverses circonstances – se retrouve sur le 38ème parallèle pour rencontrer un Américain vivant en Corée du Nord depuis les années 1950.
Cette partie de l’histoire – elle aussi douloureuse – est la plus intéressante et aurait dû monopoliser le récit. Elle permet à Grenson de traiter de façon détournée certains aspects de la guerre de Corée, et de la séparation du pays – et de certaines familles – en deux. Il y a quelque chose de fou et de romanesque dans le sacrifice enduré par Ted Summer.
Cet album n'est pas classé jeunesse dans ma bibliothèque. Ainsi ma première réaction rejoint les avis précédent; Le récit très soft est calibré à hauteur d'un-e enfant de 8-10 ans dans son approche douce et sans aspérité malgré une thématique lourde. Par contre ma lecture adulte aurait aimé savoir comment le papa resté seul à Tokyo a pu se débrouiller avec une enfant de 5 ans et l'impact sur la psychologie de la petite Sakura. La question du père n'est pas travaillée. L'autrice préfère s'orienter sur une relation grand-mère maternelle-Sakura à travers un récit très mélancolique et contemplatif. Cette relation sert presque de prétexte pour nous faire un inventaire du Japon traditionnel à travers sa cuisine, sa spiritualité ou son rapport à la nature. Ce côté découverte devrait séduire les jeunes lecteurs. Cela manque un peu de profondeur psychologique pour une lecture adulte. Ainsi l'autrice ne s'appesantit pas sur les traumatismes de la jeune fille.
De même le graphisme fait très scolaire. J'ai eu du mal avec le choix de l'autrice d'alterner la couleur et le N&B sans raison très évidente ( ainsi la couleur du feux de signalisation lors de l'accident mortel).
Cela reste une lecture sympathique que l'on peut choisir d'orienter sur le deuil ou sur la découverte d'une autre culture. C'est accessible à un très large public.
2.5
Une série qui m'a franchement déçu.
J'avais bien aimé le premier tome qui utilisait le thème de l'immortalité de manière intéressante et qui l'utilise de manière assez crédible. Le rythme était bon avec le héros qui découvre la vérité rapidement. Contrairement à Alix, la violence ne m'a pas dérangé parce que malheureusement les États-Unis deviennent une société de plus en plus violente avec des millions de fous des armes et si on ajoute que les personnages sont devenus désensibilisés parce que personne ne meurt, tout de ce coté me semble malheureusement crédible.
Puis vient le deuxième tome, je trouvais le scénario toujours captivant, mais petit à petit je trouvais que les péripéties devenaient trop spectaculaires pour que je les accepte comme crédibles et plus j'avançais dans le récit, plus je trouvais que le scénario commençait à être rempli de facilités. Le tome 3 est le moins bon des trois tomes avec un rythme devenu trop rapide et les défauts du deuxième tome se sont accentué. La fin est bâclée, mais de toute façon j'en avais plus grand chose à foutre.
Je mets 4/5 pour le premier tome, 3/5 pour le deuxième et 2/5 pour le dernier. Je mets la note moyenne, mais c'est clairement pas un indispensable.
Rien de transcendant dans ce triptyque, mais il se laisse lire.
Du polar/thriller qui utilise les soubresauts récents de l’Irak, pour enrober les magouilles de groupes industriels ayant frayé avec la dictature. Ça semble crédible – et ça n’a sans doute hélas pas changé, si ce n’est de pays.
Le déroulé de l’enquête de notre avocat est un peu linéaire, mais les amateurs du genre y trouveront leur compte. Sans trop de surprises, un honnête travail bien fait, rythmé, avec suffisamment d’à-côtés pour rendre l’intrigue principale attrayante.
Reste que le personnage de l’avocat est quand même un peu « too much » avec son passé d’apprenti terroriste aux côtés d’Action Directe (et le personnage du journaliste fouille merde qui le poursuit depuis le début fournit une fausse piste finalement très décevante et manquant de crédibilité). Un avocat dont les passages dans l’Irak en ébullition sont quand même bourrés de facilités.
Enfin, si le dessin est lisible et pas désagréable, il manque lui aussi de personnalité, et se révèle assez inégal (certains visages changent, des gros plans soignés sont accompagnés de détails moins précis, etc.).
A emprunter à l’occasion. Une lecture détente sans prétention, pas mal faite, pas inoubliable.
Note réelle 2,5/5.
Je ne suis pas un gros fan de la série Comanche que je trouve correcte sans plus, mais au vu des avis positifs j'avais quand même envie de lire l'album et je ne fus pas déçu parce que je ne m’attendais pas à trouver l'album extraordinaire.
On est donc dans un western de type crépusculaire même si cela se passe des décennies après le far west parce que c'est l'ambiance qui se dégage de l'album. Le rythme est lent et Red Dust est un vieux désabusé qui vit dans un monde qui n'a plus besoin de types comme lui ou de ses vieux amis (enfin ceux encore en vie). On retrouve à peu près tous les clichés de ce type de récit, mais c'est bien fait. Il y a des références aux albums les plus marquants de la série quoique le récit est assez indépendant pour qu'un lecteur lambda qui n'a jamais lu la série originale puisse se retrouver sans aucun problème.
Le dessin est correct quoique je ne sois pas très fan des décors qui souvent semblent être des photos qu'on a dessiné par-dessus. Je préfère le style de Hermann, mais je suis tout de même content que l'auteur ait gardé son style personnel au lieu d'essayer de singer Hermann parce que cela montre que cet album est particulier et différent de la série-mère.
Je me rends compte que je n'ai pas noté cette BD que j'avais emprunté à la bibliothèque quand mes enfants étaient encore au collège.
J'avais beaucoup aimé cette lecture/ parenthèse, je m'étais bien identifiée à cette expérience de pensée : et si je me retrouvais sur un banc en ville sans plus me rappeler qui je suis ni où j'habite.
Le dessin de Penelope Bagieux est ici réellement au service du scénario et aide à se représenter une vie citadine, impersonnelle, ni trop ceci, ni trop cela.
Mais il m'a semblé que l'exploration de ce fantasme commun avait plus de chance de toucher à 35 ans qu'à 50... il faudrait que je le relise...
Ce coup de cœur est plutôt un agréable souvenir, vieux de 15 ans, avant ma première participation à BDthèque...
Malgré un excellent moment de lecture je suis resté circonspect sur de nombreux épisodes du récit. Incontestablement P.H.Gomont possède l'art de rendre ses récits très dynamiques autour d'une tension dramatique hors norme. L'équilibre entre le texte et le graphisme qui joue sur une succession rapide d'effets humoristiques, dramatiques, émotionnels rend le/la lecteur-trice captif-ve dès les premières pages. La construction du récit est d'une grande habileté . En commençant par la mort de Gabriel, l'auteur fait de son récit une sorte de dernier hommage lors d'un deuil où la mort du personnage adoucit ses défauts. Cette mort initiale dans le récit humanise le personnage à tel point que cela pourrait le rendre touchant voire attachant pour certains. Ce n'est pas mon cas et je partage l'avis de Pol sur le personnage pour lequel je n'ai aucune empathie. Je pense même que certains défauts du personnage ont été sous-évalués. Ainsi sans mettre en doute la réalité du jugement JAF , je me demande comment cela a pu être possible. Je connais cette procédure qui est assez longue ( à peu près un an) , qui demande une équité d'accès aux pièces à charge avant le procès ( les lettres) alors que le père présente des paramètres forts ( alcool, passé trouble) de mise en danger des enfants. Ensuite je n'ai pas beaucoup plus d'empathie pour Mathilde et Simon qui trahissent leur mère et leur jeune frère pour un miroir aux alouettes. Seul Louk pourtant personnage secondaire m'a donné un rayon d'humanité dans ce triste tableau. "Gabriel est venu et s'est servi", loin des préoccupations du pays comme le furent les deux ados.
Pour conclure avec un récit pourtant très bien ficelé avec beaucoup de rythme, je me suis senti étranger à cet excès de sentimentalisme final à coup de "Mon petit papa". Cette vision appartient au vécu de l'auteur soit, mais ma propre expérience m'en éloigne tellement que je suis réellement sorti du récit à ce moment clé.
Le graphisme est quasi parfait avec des trouvailles ( certaines bulles) que l'on retrouve dans d'autres albums de l'auteur qui donnent beaucoup de corps et de densité au récit.
Une belle lecture à laquelle on peut difficilement rester neutre quand on est père de famille. J'apprécie ses nombreuses qualités mais je m'en suis détaché sur certains points très personnels.
Cet album à la pagination élevée (384) offre une plongée dans la vie de Sébastien, l'auteur. Un matin il se réveille avec une douleur atroce à la jambe, ce qui va sérieusement l'handicaper. Et ça va aller de mal en pis. Ce récit nous entraine alors dans une quête initiatique où l'esprit influence le corps. Au gré de ses rêves, séances de méditation, et autres expériences shamaniques, l'auteur va se laisser guider par ces médecines de l'esprit, car la médecine traditionnelle n'a pas pu lui venir en aide.
Heureusement on n'assiste pas à 380 pages de méditation transcendantale, ni à un long plaidoyer en faveur de ce type de soin. L'album prend le temps de présenter le personnage, son parcours et son quotidien entre France et Japon. Il nous relate aussi ses aventures amoureuses. Le rythme est lent et posé, l'histoire prend vraiment son temps. Du coup cette longue présentation est bien agréable à lire, on s'attache plus que volontiers au personnage et c'est avec curiosité qu'on suit ses histoires de coeurs et ses hésitations professionnelles.
Plus l'histoire avance et plus son problème de jambe devient prédominant. Le dernier tiers de l'album, sans doute la partie la plus importante pour l'auteur est elle vraiment focus sur la partie spiritualité et introspection. Pas inintéressant au début cette partie devient un peu répétitive au fil des pages et souffre de quelques longueurs.
Le dessin lui est plein de charme et de sensibilité, il sert parfaitement le propos de l'auteur.
Voilà une belle série que j'ai réellement apprécié dans son premier cycle, mais que le deuxième cycle, puis le cycle en cours commence à nuancer.
Pourtant le pari est beau et excitant, surtout que les grandes séries "a rallonge" avec une diversité de personnages et des enjeux politiques multiples peuvent vite être usantes.
Le premier cycle sur Angleon à de vrais ères de séries dans le style GOT, Baron Noir. Une guerre fratricides des plus excitantes qui tiens en haleine. C'est bien mené, il y a de vrais rebondissements, j'ai bouffé les 6 premiers tomes. C'était pour moi un quasi sans fautes dans le registre, avec qui plus es un dessin très réussi, fort expressif et détaillé, qui me plaît et rend la lecture agréable.
J'ai trouvé le deuxième cycle, bien qu'intéressant, beaucoup plus long et redondant. L'univers de Lys paraît certes encore plus cruel que Angléon, mais il est mal exploité à mon sens, trainant en longueur la vengeance inassouvie de Alissa et de son clan, tournant en rond et se fixant finalement à une intrigue qui n'aurait pas nécessité tant de tomes, qui aboutie de façon... j'ai trouvé cela peu convaincant. Et là est l'écueil, se retrouver avec un deuxième cycle moins intéressant, qui donne l'impression de trop de tomes pour répondre à une demande plus qu'à un vrai souci de cohérences..
Et pour l'instant, le troisième cycle, en cours, me laisse un sentiment mitigé. L'univers des Ours est similaire aux autres (héritiers déchus, refus du changement des traditions, barbarie), en clair, les scénarios se répètent et surtout, le tome 14, dernier sorti, est beaucoup trop bavard ! C'est dommage !
En clair je met 3/5, car j'apprécie l'idée, le dessin, la profondeur des personnages, la richesse de l'univers, et le premier cycle d'Angleon est une vrai régalade. J'espère que ça reprendra cette voix et surtout, surtout, qu'on ira au bout de la série : c'est le risque avec ce genre d'entreprise...
Le premier tome s’ouvre sur un événement violent, le massacre raciste de dizaines de travailleurs italiens à Aigues-Mortes à la fin du XIXème siècle (un sujet que j’avais découvert dans le très bon album De sel et de sang). Cela pour montrer les difficultés rencontrées par les immigrés, les clichés qui peuvent avoir la vie dure.
L’immigration, et la conservation de ses racines autant que tout ce qui peut constituer une bonne « intégration » (je n’aime pas trop ce terme) sont au cœur de cet album, qui donne à voir sur plusieurs générations des ritals, Baru en a aussi fait quelque chose d’autobiographique, sa famille – parfois au sans très large (voir les oncles par alliance) – fournissant la grande majorité des personnages.
On a donc là une petite et grande histoire de ritals donc, mêlant anecdotes familiales et faits historiques. Mais aussi, au travers des générations successives, une sorte de travail sociologique (Baru aime bien parler des « petites gens »).
Le récit mêle passages dialogués et commentaires de Baru en off, ainsi que recettes de cuisine, photos, documents divers. C’est un peu fourre-tout parfois. Et cet aspect hétéroclite est renforcé par la construction très décousue de l’ensemble. C’est vivant, mais c’est aussi un peu bordélique et, si on sent bien tout ce que Baru a pu mettre d’enthousiasme, de souvenirs familiaux dans ces trois albums, le lecteur extérieur est un peu perdu. Ça a été mon cas à plusieurs reprises, pour bien situer tous les personnages – car il y en a beaucoup ! J’avais lu il y a quelques temps -c’était sans doute un des premiers albums de Baru – La Communion de Mino, qui présentait déjà un pan de l’histoire familiale (un épisode très restreint).
Quant au dessin, c’est du Baru typique, on aime ou pas. Mais je le trouve très bien pour accompagner son récit. Sans fioriture, mais efficace et expressif.
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La Douceur de l'Enfer
Un diptyque qui se laisse lire sans problème, mais qui m’a clairement moins captivé que certains de mes prédécesseurs. Le dessin est très lisible, un trait classique. Mais le rendu fait plus que son âge, et je l’ai trouvé presque trop léché, avec une colorisation un peu froide. Globalement réussi, mais pas forcément mon truc. Concernant l’intrigue, elle se laisse lire, mais il y a des longueurs. Je veux bien que Grenson prenne son temps pour installer une ambiance et des personnages, mais là, certains passages auraient mérité d’être écourtés. Deux histoires s’entremêlent, toutes deux avec comme guide un jeune américain. Son traumatisme familial, qui ressurgit de façon plus claire sur la fin (mais on devine bien en amont la teneur de cette douleur) n’est pas trop intéressant, et parasite parfois inutilement le récit principal, celui dans lequel notre jeune américain – suite à diverses circonstances – se retrouve sur le 38ème parallèle pour rencontrer un Américain vivant en Corée du Nord depuis les années 1950. Cette partie de l’histoire – elle aussi douloureuse – est la plus intéressante et aurait dû monopoliser le récit. Elle permet à Grenson de traiter de façon détournée certains aspects de la guerre de Corée, et de la séparation du pays – et de certaines familles – en deux. Il y a quelque chose de fou et de romanesque dans le sacrifice enduré par Ted Summer.
Le Printemps de Sakura
Cet album n'est pas classé jeunesse dans ma bibliothèque. Ainsi ma première réaction rejoint les avis précédent; Le récit très soft est calibré à hauteur d'un-e enfant de 8-10 ans dans son approche douce et sans aspérité malgré une thématique lourde. Par contre ma lecture adulte aurait aimé savoir comment le papa resté seul à Tokyo a pu se débrouiller avec une enfant de 5 ans et l'impact sur la psychologie de la petite Sakura. La question du père n'est pas travaillée. L'autrice préfère s'orienter sur une relation grand-mère maternelle-Sakura à travers un récit très mélancolique et contemplatif. Cette relation sert presque de prétexte pour nous faire un inventaire du Japon traditionnel à travers sa cuisine, sa spiritualité ou son rapport à la nature. Ce côté découverte devrait séduire les jeunes lecteurs. Cela manque un peu de profondeur psychologique pour une lecture adulte. Ainsi l'autrice ne s'appesantit pas sur les traumatismes de la jeune fille. De même le graphisme fait très scolaire. J'ai eu du mal avec le choix de l'autrice d'alterner la couleur et le N&B sans raison très évidente ( ainsi la couleur du feux de signalisation lors de l'accident mortel). Cela reste une lecture sympathique que l'on peut choisir d'orienter sur le deuil ou sur la découverte d'une autre culture. C'est accessible à un très large public.
Stillwater
2.5 Une série qui m'a franchement déçu. J'avais bien aimé le premier tome qui utilisait le thème de l'immortalité de manière intéressante et qui l'utilise de manière assez crédible. Le rythme était bon avec le héros qui découvre la vérité rapidement. Contrairement à Alix, la violence ne m'a pas dérangé parce que malheureusement les États-Unis deviennent une société de plus en plus violente avec des millions de fous des armes et si on ajoute que les personnages sont devenus désensibilisés parce que personne ne meurt, tout de ce coté me semble malheureusement crédible. Puis vient le deuxième tome, je trouvais le scénario toujours captivant, mais petit à petit je trouvais que les péripéties devenaient trop spectaculaires pour que je les accepte comme crédibles et plus j'avançais dans le récit, plus je trouvais que le scénario commençait à être rempli de facilités. Le tome 3 est le moins bon des trois tomes avec un rythme devenu trop rapide et les défauts du deuxième tome se sont accentué. La fin est bâclée, mais de toute façon j'en avais plus grand chose à foutre. Je mets 4/5 pour le premier tome, 3/5 pour le deuxième et 2/5 pour le dernier. Je mets la note moyenne, mais c'est clairement pas un indispensable.
L'Avocat
Rien de transcendant dans ce triptyque, mais il se laisse lire. Du polar/thriller qui utilise les soubresauts récents de l’Irak, pour enrober les magouilles de groupes industriels ayant frayé avec la dictature. Ça semble crédible – et ça n’a sans doute hélas pas changé, si ce n’est de pays. Le déroulé de l’enquête de notre avocat est un peu linéaire, mais les amateurs du genre y trouveront leur compte. Sans trop de surprises, un honnête travail bien fait, rythmé, avec suffisamment d’à-côtés pour rendre l’intrigue principale attrayante. Reste que le personnage de l’avocat est quand même un peu « too much » avec son passé d’apprenti terroriste aux côtés d’Action Directe (et le personnage du journaliste fouille merde qui le poursuit depuis le début fournit une fausse piste finalement très décevante et manquant de crédibilité). Un avocat dont les passages dans l’Irak en ébullition sont quand même bourrés de facilités. Enfin, si le dessin est lisible et pas désagréable, il manque lui aussi de personnalité, et se révèle assez inégal (certains visages changent, des gros plans soignés sont accompagnés de détails moins précis, etc.). A emprunter à l’occasion. Une lecture détente sans prétention, pas mal faite, pas inoubliable. Note réelle 2,5/5.
Revoir Comanche
Je ne suis pas un gros fan de la série Comanche que je trouve correcte sans plus, mais au vu des avis positifs j'avais quand même envie de lire l'album et je ne fus pas déçu parce que je ne m’attendais pas à trouver l'album extraordinaire. On est donc dans un western de type crépusculaire même si cela se passe des décennies après le far west parce que c'est l'ambiance qui se dégage de l'album. Le rythme est lent et Red Dust est un vieux désabusé qui vit dans un monde qui n'a plus besoin de types comme lui ou de ses vieux amis (enfin ceux encore en vie). On retrouve à peu près tous les clichés de ce type de récit, mais c'est bien fait. Il y a des références aux albums les plus marquants de la série quoique le récit est assez indépendant pour qu'un lecteur lambda qui n'a jamais lu la série originale puisse se retrouver sans aucun problème. Le dessin est correct quoique je ne sois pas très fan des décors qui souvent semblent être des photos qu'on a dessiné par-dessus. Je préfère le style de Hermann, mais je suis tout de même content que l'auteur ait gardé son style personnel au lieu d'essayer de singer Hermann parce que cela montre que cet album est particulier et différent de la série-mère.
La Page blanche
Je me rends compte que je n'ai pas noté cette BD que j'avais emprunté à la bibliothèque quand mes enfants étaient encore au collège. J'avais beaucoup aimé cette lecture/ parenthèse, je m'étais bien identifiée à cette expérience de pensée : et si je me retrouvais sur un banc en ville sans plus me rappeler qui je suis ni où j'habite. Le dessin de Penelope Bagieux est ici réellement au service du scénario et aide à se représenter une vie citadine, impersonnelle, ni trop ceci, ni trop cela. Mais il m'a semblé que l'exploration de ce fantasme commun avait plus de chance de toucher à 35 ans qu'à 50... il faudrait que je le relise... Ce coup de cœur est plutôt un agréable souvenir, vieux de 15 ans, avant ma première participation à BDthèque...
Malaterre
Malgré un excellent moment de lecture je suis resté circonspect sur de nombreux épisodes du récit. Incontestablement P.H.Gomont possède l'art de rendre ses récits très dynamiques autour d'une tension dramatique hors norme. L'équilibre entre le texte et le graphisme qui joue sur une succession rapide d'effets humoristiques, dramatiques, émotionnels rend le/la lecteur-trice captif-ve dès les premières pages. La construction du récit est d'une grande habileté . En commençant par la mort de Gabriel, l'auteur fait de son récit une sorte de dernier hommage lors d'un deuil où la mort du personnage adoucit ses défauts. Cette mort initiale dans le récit humanise le personnage à tel point que cela pourrait le rendre touchant voire attachant pour certains. Ce n'est pas mon cas et je partage l'avis de Pol sur le personnage pour lequel je n'ai aucune empathie. Je pense même que certains défauts du personnage ont été sous-évalués. Ainsi sans mettre en doute la réalité du jugement JAF , je me demande comment cela a pu être possible. Je connais cette procédure qui est assez longue ( à peu près un an) , qui demande une équité d'accès aux pièces à charge avant le procès ( les lettres) alors que le père présente des paramètres forts ( alcool, passé trouble) de mise en danger des enfants. Ensuite je n'ai pas beaucoup plus d'empathie pour Mathilde et Simon qui trahissent leur mère et leur jeune frère pour un miroir aux alouettes. Seul Louk pourtant personnage secondaire m'a donné un rayon d'humanité dans ce triste tableau. "Gabriel est venu et s'est servi", loin des préoccupations du pays comme le furent les deux ados. Pour conclure avec un récit pourtant très bien ficelé avec beaucoup de rythme, je me suis senti étranger à cet excès de sentimentalisme final à coup de "Mon petit papa". Cette vision appartient au vécu de l'auteur soit, mais ma propre expérience m'en éloigne tellement que je suis réellement sorti du récit à ce moment clé. Le graphisme est quasi parfait avec des trouvailles ( certaines bulles) que l'on retrouve dans d'autres albums de l'auteur qui donnent beaucoup de corps et de densité au récit. Une belle lecture à laquelle on peut difficilement rester neutre quand on est père de famille. J'apprécie ses nombreuses qualités mais je m'en suis détaché sur certains points très personnels.
Les Sanctuaires
Cet album à la pagination élevée (384) offre une plongée dans la vie de Sébastien, l'auteur. Un matin il se réveille avec une douleur atroce à la jambe, ce qui va sérieusement l'handicaper. Et ça va aller de mal en pis. Ce récit nous entraine alors dans une quête initiatique où l'esprit influence le corps. Au gré de ses rêves, séances de méditation, et autres expériences shamaniques, l'auteur va se laisser guider par ces médecines de l'esprit, car la médecine traditionnelle n'a pas pu lui venir en aide. Heureusement on n'assiste pas à 380 pages de méditation transcendantale, ni à un long plaidoyer en faveur de ce type de soin. L'album prend le temps de présenter le personnage, son parcours et son quotidien entre France et Japon. Il nous relate aussi ses aventures amoureuses. Le rythme est lent et posé, l'histoire prend vraiment son temps. Du coup cette longue présentation est bien agréable à lire, on s'attache plus que volontiers au personnage et c'est avec curiosité qu'on suit ses histoires de coeurs et ses hésitations professionnelles. Plus l'histoire avance et plus son problème de jambe devient prédominant. Le dernier tiers de l'album, sans doute la partie la plus importante pour l'auteur est elle vraiment focus sur la partie spiritualité et introspection. Pas inintéressant au début cette partie devient un peu répétitive au fil des pages et souffre de quelques longueurs. Le dessin lui est plein de charme et de sensibilité, il sert parfaitement le propos de l'auteur.
Les 5 Terres
Voilà une belle série que j'ai réellement apprécié dans son premier cycle, mais que le deuxième cycle, puis le cycle en cours commence à nuancer. Pourtant le pari est beau et excitant, surtout que les grandes séries "a rallonge" avec une diversité de personnages et des enjeux politiques multiples peuvent vite être usantes. Le premier cycle sur Angleon à de vrais ères de séries dans le style GOT, Baron Noir. Une guerre fratricides des plus excitantes qui tiens en haleine. C'est bien mené, il y a de vrais rebondissements, j'ai bouffé les 6 premiers tomes. C'était pour moi un quasi sans fautes dans le registre, avec qui plus es un dessin très réussi, fort expressif et détaillé, qui me plaît et rend la lecture agréable. J'ai trouvé le deuxième cycle, bien qu'intéressant, beaucoup plus long et redondant. L'univers de Lys paraît certes encore plus cruel que Angléon, mais il est mal exploité à mon sens, trainant en longueur la vengeance inassouvie de Alissa et de son clan, tournant en rond et se fixant finalement à une intrigue qui n'aurait pas nécessité tant de tomes, qui aboutie de façon... j'ai trouvé cela peu convaincant. Et là est l'écueil, se retrouver avec un deuxième cycle moins intéressant, qui donne l'impression de trop de tomes pour répondre à une demande plus qu'à un vrai souci de cohérences.. Et pour l'instant, le troisième cycle, en cours, me laisse un sentiment mitigé. L'univers des Ours est similaire aux autres (héritiers déchus, refus du changement des traditions, barbarie), en clair, les scénarios se répètent et surtout, le tome 14, dernier sorti, est beaucoup trop bavard ! C'est dommage ! En clair je met 3/5, car j'apprécie l'idée, le dessin, la profondeur des personnages, la richesse de l'univers, et le premier cycle d'Angleon est une vrai régalade. J'espère que ça reprendra cette voix et surtout, surtout, qu'on ira au bout de la série : c'est le risque avec ce genre d'entreprise...
Bella ciao
Le premier tome s’ouvre sur un événement violent, le massacre raciste de dizaines de travailleurs italiens à Aigues-Mortes à la fin du XIXème siècle (un sujet que j’avais découvert dans le très bon album De sel et de sang). Cela pour montrer les difficultés rencontrées par les immigrés, les clichés qui peuvent avoir la vie dure. L’immigration, et la conservation de ses racines autant que tout ce qui peut constituer une bonne « intégration » (je n’aime pas trop ce terme) sont au cœur de cet album, qui donne à voir sur plusieurs générations des ritals, Baru en a aussi fait quelque chose d’autobiographique, sa famille – parfois au sans très large (voir les oncles par alliance) – fournissant la grande majorité des personnages. On a donc là une petite et grande histoire de ritals donc, mêlant anecdotes familiales et faits historiques. Mais aussi, au travers des générations successives, une sorte de travail sociologique (Baru aime bien parler des « petites gens »). Le récit mêle passages dialogués et commentaires de Baru en off, ainsi que recettes de cuisine, photos, documents divers. C’est un peu fourre-tout parfois. Et cet aspect hétéroclite est renforcé par la construction très décousue de l’ensemble. C’est vivant, mais c’est aussi un peu bordélique et, si on sent bien tout ce que Baru a pu mettre d’enthousiasme, de souvenirs familiaux dans ces trois albums, le lecteur extérieur est un peu perdu. Ça a été mon cas à plusieurs reprises, pour bien situer tous les personnages – car il y en a beaucoup ! J’avais lu il y a quelques temps -c’était sans doute un des premiers albums de Baru – La Communion de Mino, qui présentait déjà un pan de l’histoire familiale (un épisode très restreint). Quant au dessin, c’est du Baru typique, on aime ou pas. Mais je le trouve très bien pour accompagner son récit. Sans fioriture, mais efficace et expressif.