Les derniers avis (47777 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Valérian - Là où naissent les histoires
Valérian - Là où naissent les histoires

Comme mes prédécesseurs l'ont indiqué, ce one-shot scénarisé par Christin lui-même s'apparente fortement à une suite de la série officielle Valérian, après le dernier tome où nos deux héros revenaient en enfance au XXIe siècle. Accompagnés de M. Albert, devenu leur tuteur, ils prennent part à une mission dans une région des bords de la mer Noire, où se croisent des émissaires du futur et d'autres personnages venus négocier d'étranges pierres découvertes dans le sol. L'ensemble ressemble donc à un album supplémentaire de Valérian et je dois avouer que, sur le plan scénaristique, il m'a paru assez moyen : pas mauvais, mais un peu ennuyeux, avec des enjeux peu clairs, peu d'action et des héros enfants qui peinent à captiver. Jusqu'au bout, j'ai eu du mal à comprendre les motivations des différentes parties, ainsi que leurs actes souvent confus et difficiles à appréhender. Heureusement, il y a le dessin de Virginie Augustin, que j'apprécie depuis Alim le tanneur. Il colle parfaitement à l'ambiance du récit et réussit à la fois à se rapprocher du style de Mézières (dont les personnages sont immédiatement reconnaissables) tout en affirmant une patte propre. En définitive, j'ai pris plaisir à retrouver l'univers et les éléments familiers d'une série que j'aime beaucoup, mais du point de vue de l'intrigue, cet album reste loin des meilleurs de Valérian.

02/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Zozo le clown
Zozo le clown

Besseron commence à avoir publié pas mal d’albums, dont je pense avoir lu la très grande majorité. Sa production est inégale, mais je trouve que cet album se situe dans sa bonne moyenne. En tout cas on y retrouve ce que je recherche chez lui. A savoir un humour un peu con, virant franchement vers l’humour noir à tendance – parfois assez marquée – trashouille. Les éditions Rouquemoute ont fait un beau travail éditorial, avec une couverture épaisse et un format à l’italienne très adapté à ce genre de strips/histoires courtes. C’est en tout cas un format que j’aime bien. Pour revenir sur l’album lui-même, j’ai bien aimé ce clown irrévérencieux, qui cherche surtout – voir uniquement – à se faire rire, le plus souvent au détriment du public. Car il ne respecte rien, détroussant les vieilles, introduisant son long nez là où de plus jeunes ne l’attendent pas, sabotant le travail des autres, les emmerdant par plaisir (voir leur vomissant dessus dans les manèges !), toujours avec ce sourire et cet accoutrement qui contrastent fortement avec son attitude pénible. Cela renforce bien sûr la force des gags, et Zozo mérite le détour pour ceux qui comme moi sont amateurs de ce type d’humour. Rien de fin, le pipi caca prout et l’humour bêta et trash dominent, mais ça fait du bien. En tout cas j’en redemande. Et si vous voulez en plus aider les éditions Rouquemoute en difficulté, n’hésitez pas à acheter ce défouloir sympathique.

01/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Carnet de voyage intergalactique de Robert Thomas'Tomate
Le Carnet de voyage intergalactique de Robert Thomas'Tomate

L’album s’adresse à un public assez large, même si le public cible est plutôt jeune (jeunes ados je pense), plus jeune en tout cas que la majorité des séries de Pixel Vengeur, habitué de l’humour graveleux – alors qu’ici c’est beaucoup plus sage, car publié dans une collection jeunesse des éditions Rouquemoute. L’album tourne autour d’un seul personnage, un explorateur de planètes inconnues – il en visite six successivement, puis les « note » dans son carnet de bord. A chaque fois ses visites son courtes, et peu concluantes. Un lecteur adulte trouvera peut-être légères – et très courtes – les histoires. Mais les plus jeunes apprécieront davantage je pense, l’humour bon enfant, légèrement couillon. Ainsi que le dessin fluide et agréable de Pixel Vengeur (par ailleurs auteur très sympathique, que j’avais rencontré au dernier festival Quai des Bulles).

01/09/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Spirou et Fantasio Classique - Le Trésor de San Inferno
Spirou et Fantasio Classique - Le Trésor de San Inferno

Fabrice Tarrin et Lewis Trondheim ont déjà touché à l'univers de Spirou, mais c'est la première fois qu'ils se réunissent. Je dois bien avouer que je n'avais pas trop aimé leurs premières incursions dans cet univers, même si Tarrin au dessin m'a toujours satisfait. Ici, le résultat est à mon avis bien plus plaisant ! Nouveau tome de la série Spirou et Fantasio Classique, ce Trésor de San Inferno en est à mon avis clairement le meilleur tome (en considérant Spirou chez les Soviets comme un Classique, ce que Dupuis n'a plus l'air de faire... Ils sont durs à suivre, parfois !). Le dessin de Tarrin s'affine peu à peu et, plus épuré que dans Spirou chez les Soviets, il est ici d'une impressionnante efficacité. Il hisse en tous cas Tarrin au rang des meilleurs repreneurs de la saga, sur le plan graphique, sans aucun doute. Côté scénaristique, je suis un peu plus partagé. L'introduction du récit est proprement géniale. En quelques pages, Trondheim renoue avec le génie de Franquin en posant efficacement le décor, et en introduisant les personnages avec un art consommé. Les joutes oratoires habituelles entre les personnages sont très drôles, et l'arrivée de Seccotine dans l'histoire est parfaite en tous points. A la lecture de cette introduction, j'ai vraiment cru que je lisais le meilleur Spirou depuis Franquin. Mais la suite du scénario est un peu plus discutable. Je ne saurais que trop conseiller à ceux qui me lisent de ne surtout pas se fier au synopsis officiel. Il est certes fidèle au premier tiers de l'album, mais ensuite, le récit part dans une toute autre direction. D'un côté, j'aime cet aspect inattendu, que les aficionados de Trondheim connaissent bien. D'un autre côté, la direction choisie ramène le récit dans quelque chose de beaucoup plus anecdotique que les promesses initiales du synopsis, notamment par rapport aux antagonistes. Je n'en dirais pas plus, mais j'ai eu un moment l'impression que l'intrigue tournait un peu en rond. Je reconnais malgré tout qu'arrivé à la conclusion du récit, j'étais tout de même très satisfait de cette lecture, qui renoue avec la simplicité et l'art épuré de l'âge d'or de la bande dessinée, dans les années 60. Et tout anecdotique que soit l'histoire, je ne peux qu'en être content ! Bref, j'aimerais bien que ce duo Trondheim/Tarrin reste sur la saga, et nous propose de nouveaux albums, mais peut-être en musclant un peu plus leur jeu d'ici là ! Mais vu comme il semble avoir été compliqué de convaincre Tarrin de revenir sur la saga, pas sûr que ce soit de si tôt... (même s'il a annoncé qu'il ferait les crayonnés du prochain tome de Spirou chez les soviets, alors tout est possible !)

01/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Today's Special
Today's Special

Une histoire d'amour. D'amour romantique, d'amour culinaire, d'amour flamboyant, de petits plats alléchants, d'amour qui s'étiole, de petits plats moins appétissants, d'amour mélancolique, de cuisine sans effort, d'amour propre et d'amour retrouvé. Vous l'avez sans doute compris à ce petit résumé, ici on parle d'une histoire d'amour sous métaphore culinaire, dans une forme cryptique, poétique, intéressante mais néanmoins légèrement hermétique. Le texte est beau mais m'est apparu pompeux, le dessin audacieux mais m'a tout de même semblé fainéant, … Bref, au tout début je n'ai pas trop su quoi en penser. Mélanger romance et cuisine est une recette qui me plait (il n'y a qu'à voir mon avis sur L'Amour est au menu) mais ici j'ai eu un petit peu de mal à rentrer dedans. C'est après quelques relectures que je me suis enfin laissée toucher par l'œuvre, que j'ai enfin pu pleinement comprendre et apprécier la métaphore culinaire (en quoi tel plat équivaut à telle chose). Ce n'est pas parfait pour autant, la forme ne me parle pas énormément, j'ai du mal avec le côté "film d'auteur à la narration flottante et éclatée pour se donner un style", mais pourtant je reconnais avoir ressenti une sincérité derrière la démarche. Une sincérité qui a su me toucher après mes relectures. Alors, malgré mes réticences premières, je dois bien avouer que l'album reste bon. Il est court, la lecture est sincèrement rapide, donc je ne vais pas rentrer plus que cela dans les détails. L'album mérite la lecture, mais en même temps je me dis que ce n'est pas le genre de créations qui parviendra à trouver un large public.

01/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Gender flou
Gender flou

J'avais découvert Tamos avec l'album Le Chevalier Imberbe, un album qui m'avait permise de découvrir les éditions Exemplaire que j'apprécie énormément aujourd'hui. Le dessin d'apparence simple et enfantin, les dialogues se prenant seulement à moitié au sérieux et glissant régulièrement des apartés/digressions comiques, le sujet du genre et du poids des conventions sociales qui semble cher à l'auteur-ice, ... Sans être parfait l'album m'avait agréablement surprise et m'avait fait ajouté Tamos à la liste des auteur-ice-s dont je souhaitais voir la suite des travaux. Alors, quand en explorant une librairie, je suis tombée sur la première création dudit Tamos aux éditions Exemplaire, une autobiographie parlant des questionnements de genre de l'auteur-ice justement, je me suis sans soucis laissée tentée par la lecture. (Tamos s'exprimant justement dans cet album sur le fait qu'il reste encore en questionnement quant aux pronoms à utiliser à son égard je vais essayer de me cantonner au masculin et à l'écriture inclusive qu'il privilégie et alterner entre les deux usages - même si je vais sans doute plus utiliser l'écriture inclusive par sécurité). Comme toute autobiographie, Tamos nous raconte sa vie, des débuts jusqu'à l'époque de rédaction (choquant, je sais). Comme souvent dans les biographie, la vie de l'auteur-ice nous est racontée sous un angle bien particulier : ici, les questionnements de genre. Depuis ses déboires d'enfance avec son apparence masculine jusqu'à sa recherche d'identité une fois adulte en passant par les innombrables questionnements entre les deux (et même après), Tamos nous raconte mine de rien une expérience assez universelle chez toutes les personnes transgenres (binaires comme non-binaires). Bon, ici surtout les personnes non-binaires, car bien que de nombreux points communs lient les deux expériences, elles restent mine de rien différentes. Au delà des questionnements sur les codes et attentes de la société, de la peur de la perception des autres sur notre corps, des montagnes russes émotionnelles que peuvent être les euphories et dysphories de genres, les personnes non-binaires affrontent tout de même un ennemi de taille bien particulier : une sortie totale et absolue des carcans sociaux préétablis et une incompatibilité avec les petites cases bien rangées dans lesquelles on catégorise si souvent les gens. Mon genre se plaçant (en tout cas pour l'instant) dans la binarité je ne connais pas personnellement ce genre d'expérience si particulière et la lecture de témoignages comme ceux de Tamos sont on ne peut plus intéressants. Les doutes que l'on vit, le sentiment d'avoir ouvert la boîte de pandore lorsque le déclic vient, le traitement ostracisant (parfois même involontaire) que certaines personnes peuvent avoir, les petits riens qui apportent tout de même du soutien, la complication des relations sociales (en particulier amoureuses ; en particulier lorsque l'on est non-binaire), l'étrange fascination qu'ont les autres pour savoir si oui ou non la personne en face est un homme ou une femme, le sentiment d'avoir besoin d'être à tout heure prêt-e à défendre bec et ongle et avec grands talents oratoires notre droit à exister (ou tout simplement d'avoir à expliquer ce que nous sommes), ... Oui, je pense que cet album est on ne peut plus intéressant à lire, surtout pour les personnes non-directement concernées. Le dessin de Tamos est ici un peu plus épuré que dans ses précédents travaux que j'avais lus. Presque pas de décors, des personnages qui font parfois "griffonnés", ... Ce n'est pas fainéant, l'album met surtout en avant ses dialogues et sa pensée, mais j'avoue que, moi qui aime bien le style de Tamos, je n'aurais pas dit non à retrouver les jolies couleurs qu'iel utilise souvent. Pas mauvais, remplit son office, mais je regrette tout de même de ne pas retrouver un dessin aussi travaillé que dans Le Chevalier Imberbe par exemple. Une lecture on ne peut plus intéressante, très personnelle. On sent que l'auteur-ice s'est aussi servi de cette œuvre pour extérioriser ses doutes, ses réflexions, ses pensées, ses peurs, ses joies et ses bons souvenirs. L’œuvre est un petit exutoire, oui, mais plein de positivité (en tout cas je l'ai trouvé joyeux). J'ai l'impression de m'être surtout arrêtée sur les complications liés aux genres dans mon avis, mais l'album aborde également le pan joyeux et libérateur de l'exploration de l'identité et je dois dire que l'optimisme qui semble transcender au final est contagieux. Si Tamos passe par là (sait-on jamais), j'espère que les doutes et les questionnements se sont adoucis depuis (même s'ils sont sans doute toujours là) et j'espère aussi que le sourire que tu sembles arborer si souvent dans la vie est toujours bien là !

01/09/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Les Sanctuaires
Les Sanctuaires

Impossible de ne pas être intrigué par ce lourd pavé à la couverture un brin mystique évoquant un univers heroïc-fantasy. C’est à partir de l’expérience personnelle de l’auteur qu’est née l’idée de ce récit, assez étonnant il faut l’avouer. Démarrant sur une accroche spectaculaire, où l’on voit Sébastien s’effondrer sur le sol avant de se tordre de douleur, le récit va ensuite adopter une tonalité plus intimiste et pour le moins délicate d’un point de vue graphique. On ne sera pas surpris puisque l’auteur a vécu quelques années au Pays du soleil levant, et son dessin traduit plus que clairement une influence manga. Son style, assez sobre, évoque peu ou prou le travail de Jiro Taniguchi, en moins réaliste cependant. On va d’abord le suivre dans son parcours médical qui s’apparentera davantage à un chemin de croix, narré de façon très elliptique et se terminant sur le constat d’impuissance des docteurs. Ce qui mènera le jeune homme à se tourner vers les médecines « alternatives », inspirées des pratiques ancestrales asiatiques, souvent récupérées de façon mercantile en Occident, sous l’appellation « développement personnel » ou « New Age ». Et dans un passage plus orienté « cartoon », lorsque ses genoux lui suggèrent cette option, la première réaction de Sébastien est la dérision, lui qui s’avoue athée. Mais quand on a tout essayé et que rien ne marche, pourquoi ne pas tenter le coup ? Au pire, rien ne changera… Ainsi, le processus va commencer par la quête intérieure de ce fameux sanctuaire. Et contre toute attente, les premiers effets se font sentir, la douleur semble reculer ! Le pouvoir de la pensée, ce n’était donc pas juste du blabla de charlatan ? Certes, ça ne sera pas miraculeux et pour l’instant, ça ne fait que le soulager. Et pour peu qu’il décide de persévérer dans cette voie, il y aura encore du chemin à faire… en outre, Sébastien se trouve alors face à un dilemme : alors qu’on l’invite au Japon pour un job dans l’animation, il craint de ne pas être à la hauteur et de ne pas supporter la pression. Son genou risquerait alors de ne pas le remercier… Qu’on se rassure, « Les Sanctuaires » ne cherche pas à convaincre les sceptiques ou à faire du prosélytisme à trois balles sur des techniques ancestrales qui d’ailleurs sont plus spirituelles (ou mentales) que religieuses. Ceux qui n’y croient pas camperont sur leur position, tout comme ceux qui y croient seront renforcés dans leurs convictions. Le livre raconte juste une histoire, celle de l’auteur, qui s’est fait explorateur pour trouver le graal qui soignerait ses douleurs… A ce titre, il va entamer une quête introspective par des exercices de relaxation, quête qu’il illustre de façon métaphorique par un voyage dans les profondeurs terrestres, associé à diverses méthodes d’autosuggestion inspirées entre autres par le bouddhisme, où il est question de reconnecter le corps et l’esprit… Son dessin très imagé oscille entre le raffinement et le spectaculaire. Les scènes du quotidien distillent une certaine sérénité (malgré la douleur), avec un travail admirable sur l’aquarelle et ces représentations nocturnes de la ville sous la pluie. Pour les passages plus oniriques, Sébastien Pons adopte un style proche du manga d’action, teinté d’humour et parfois légèrement grand-guignolesque, où interviennent des personnages haut en couleurs, notamment un vieux barbu, porteur d’une sagesse bouddhique, dont le but est d’aider Sébastien à dompter ces monstres symbolisant son « ennemi intérieur ». Et le lecteur d’être immergé dans les grottes de la Moria… Découpée en chapitres, chacun étant introduit par un haiku, la narration est assez captivante. Avec « Les Sanctuaires », Sébastien Pons nous offre un récit très personnel où il détaille le long parcours qui lui a permis de se reconstruire et de puiser en lui des forces insoupçonnées pour renforcer la confiance qui lui faisait défaut. Un ouvrage qui pourra livrer quelques clés de sagesse pour comprendre que sans l’esprit, le corps n’est rien…

01/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Kamalari
Kamalari

J'ai un petit problème avec cet album qui contient une histoire intéressante mais qui a encore une fois le défaut de se limiter au témoignage. En effet, le phénomène des Kamalari est assez peu connu en Occident. Ces jeunes femmes vendues comme esclaves domestiques (et sexuelles aussi d'ailleurs) sont une réalité apparemment énorme dans le Népal où on les dénombre en centaine de milliers, malgré une loi interdisant cette pratique en vigueur depuis 2006. Le récit ici est celui d'une de ces jeunes femmes, devenue esclave pour rembourser les dettes de ses parents et qui va le rester pendant des années avant de pouvoir s'enfuir et ensuite participer avec une ONG a des actions pour libérer celles encore prisonnières de riches propriétaires. A dire le récit comme ça, on s'attendrait à une seconde partie après sa fuite, mais la BD est en fait surtout centré sur son esclavage domestique, cantonnant encore une fois la BD à un simple rôle de témoignage. C'est d'autant plus dommage que ses actions ensuite sont inspirantes aussi, notamment sur la façon dont elle essaye de libérer progressivement et individuellement chaque femme (la BD représente un seul cas d'une jeune femme qu'elle a côtoyé). C'est dommage que la BD n'explore pas plus l'après, ce qu'il s'est passé notamment au niveau politique, l'implication de ces jeunes femmes ensuite dans la société, les changements sociétaux que cela provoqua ... On reste assez en surface d'un récit certes touchant mais qui ne développe rien de plus. D'autre part je dois avouer que la couverture m'a trompé sur le style de dessin et que je dois dire que j'ai assez peu apprécié l'intérieur. Il y a une vraie recherche esthétique dans le trait, notamment avec les cadrages et la pagination qui joue sur la lecture pour faire comprendre certaines choses (on peut le voir dans les planches en galerie avec le voyage qu'elle entreprend en quittant sa famille). Ce n'est pas mauvais dans la construction, mais je trouve l'ensemble un peu trop imparfait. Plusieurs cases ont des cadrages pas assez maitrisé et il y a également des erreurs de proportions qui se voient vite lorsqu'on lit. Ces défauts m'ont fait sortir de la BD plusieurs fois lorsque je notais les détails qui ne collaient pas. Donc pas mauvais, loin de là, mais cette BD se limite encore une fois à collecter un témoignage certes intéressant mais qui n'éclairera pas sur les raisons, les moyens de lutter et les différences de société qu'il faut combattre. Imparfait, sympathique à lire mais pas inoubliable.

01/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Retour à Tomioka
Retour à Tomioka

Bon, je note en prenant en compte que c'est pour jeune mais je dois dire qu'en tant qu'adulte j'ai été assez peu porté par la BD. Et pourtant les BD jeunesse peuvent être marquantes et j'en ai plus d'une en tête pour la question du plaisir de lecture adulte (voir de la relecture). La faute en incombe, selon moi, à un récit assez linéaire et franchement manichéen dans le traitement des personnages. Le côté positif de l’œuvre est sympathique mais le conjoint est un peu trop caricatural à mon gout, de même que la question du petit vieux dans la zone avec ses autruches, animal servant souvent de levier scénaristique d'ailleurs. C'est un peu trop facile et simple à mon gout, un peu trop enfantin. Mais c'est sympathique de voir une œuvre parler des dangers du nucléaire pour enfant et des conséquences de Fukushima sur l'environnement local. Le moyen utilisé (les Yokais) permet de le lier à une vision plus animiste de la nature et de l'impact de l'homme dessus. C'est plus facile pour intégrer les concepts étant enfant, malheureusement ça brouille aussi pas mal la réalité et le message reste positif, ce qui est un peu étrange vu le sujet traité. Niveau dessin c'est très inspiré du manga, ce qui est logique au vu du sujet, et colorisé de façon agréable. J'ai juste été dérangé par le trope courant des bouches grandes ouvertes régulièrement qui m'ont parasité la lecture à un moment donné, mais ça c'est un souci personnel. En terme de lecture pour jeune, ça reste bon, mais je dois avouer qu'en tant qu'adulte j'ai un regard plus critique et je ne m'en satisfait pas. D'autres œuvres ont mieux réussi à fédérer un large public et je recommanderais moins celle-ci.

01/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Zaya
Zaya

Ma note est une cote mal taillée. J’aurais en effet pu mettre deux étoiles comme quatre, tant qualités et défauts se mêlent dans ce triptyque. Le dessin, dans un style manhua affirmé, n’est a priori pas ma tasse de thé. Il est aussi loin d’être exempt de défauts. Quelques erreurs de proportions, des perspectives parfois hasardeuses, et des scènes de combats (dans l’espace ou entre personnages) souvent difficiles à lire. J’ai aussi eu du mal au début avec la colorisation. Mais, tout ceci étant dit, je me suis fait à ce travail graphique hésitant de Huang. Son trait se stabilise un peu et le dessin s’améliore au fil des tomes, et je me suis aussi fait à la colorisation : au final, malgré les défauts – et peut-être aussi grâce à eux, je ne sais pas – le dessin un peu brouillon m’a finalement paru plaisant, moderne et adapté au rythme donné par Morvan à son scénario. Le scénario de Morvan est relativement original et ambitieux, avec une ancienne membre d’une organisation criminelle (la Spirale) « à la retraite » rappelée pour une ultime mission. Mission qui, bien évidemment, ne va pas se passer comme prévu. Aidée de l’IA de son vaisseau et d’un mystérieux hacker de ses amis, elle va se trouver confronter à la police, à la Spirale. Et surtout à une situation imprévue après avoir accéléré dans l’espace pour fuir un danger. Mais, si cette situation est intrigante, j’ai trouvé que Morvan l’exploitait mal. Ou plutôt qu’il se débarrassait trop rapidement de ça pour une conclusion que j’ai trouvé décevante. Cette situation, les personnages clés du troisième tome, et les retournements de situation sont mal expliqués, en tout cas la décélération jusqu’au calme final m’est apparue trop brutale.

01/09/2025 (modifier)