Encore une série BD adaptée en dessin animé sur Okoo (FranceTV) que je ne connaissais pas. Jean-Michel le caribou a visiblement débuté sous forme de petits livres-jeux pour enfants dès 5 ans, avant de devenir une série de bandes dessinées qui compte aujourd'hui neuf tomes (en parallèle de trois autres livres-jeux).
On suit les aventures de Jean-Michel, un caribou super-héros qui protège la forêt et ses habitants. Il est amoureux de l'infirmière Gisèle, à qui il a eu bien du mal à avouer ses sentiments, et traverse de petites péripéties et rivalités, plus drôles que réellement dangereuses. Son vrai pouvoir, c'est surtout d'aider les autres et de se faire des amis.
Magali Le Huche construit peu à peu une œuvre riche, autant en jeunesse qu'en albums plus adultes. Son style graphique évoque ici celui de Serge Bloch (SamSam, Max et Lili) ou de Marc Boutavant (Ariol et son inoubliable Chevalier Cheval, qui m'a justement fait penser à Jean-Michel). Le dessin est donc parfaitement adapté aux jeunes lecteurs, du genre qu'on retrouverait sans surprise dans Astrapi.
Les albums, petits et cartonnés, avec une narration en police rigoureuse, font penser à des livres illustrés jeunesse, mais il s'agit bien de bandes dessinées. Il n'y a pas de cases, mais la narration séquentielle est claire. Tout reste compréhensible même sans lire le texte, qui fait parfois doublon avec l'image. Ce format crée une passerelle intéressante entre le livre jeunesse classique et la BD.
Même si les récits s'adressent aux jeunes lecteurs, à partir de 5 ans et probablement jusqu'à une dizaine d'années, je les ai trouvés amusants et bien construits. Les histoires restent simples, mais suffisamment développées pour ne pas être prévisibles. Et surtout, l'humour fonctionne, même pour un adulte. En somme, c'est mignon, drôle et bourré de bons sentiments, au fil de petites aventures plus ou moins mouvementées selon les tomes.
La série a été abandonnée, c’est bien dommage. En effet, il manque au moins un ou deux tomes pour conclure le récit. Et celui-ci était plutôt agréable à suivre.
Rodolphe a bien réinvesti l’histoire de la cité d’YS – qui n’aura donc pas eu le temps d’être engloutie ! Nous sommes dans une Bretagne légendaire, à l’heure où le christianisme combat encore les cultes païens, et Rodolphe manie assez bien ce matériau, le roi Gladron incarnant les tiraillements entre les deux.
La narration est assez fluide, agréable, presque trop allégée parfois, tant on aurait pu densifier le récit.
Le dessin et la colorisation d’Alzate sont plutôt chouettes. Si le premier tome est très sombre, le second est plus lumineux. Mais dans les deux le trait un peu granuleux et une certaine brume dominent pour accompagner ce récit où ténèbres et magie poétique ne sont jamais très loin. Le rendu, avec la colorisation, de certaines cases (je pense au banquet en fin de second tome) rappelle certains tableaux médiévaux. J’ai en tout cas bien aimé ce travail graphique.
C’est donc un peu frustrant de ne pas voir cette série poussée jusqu’à sa conclusion. A emprunter à l’occasion quand même.
Je n'ai pas lu le roman de Claudie Hunzinger mais les extraits de son entretien radio en fin d'ouvrage donnent des clés pour mieux appréhender cette œuvre. Il me semble d'ailleurs important de se plonger dans la biographie de l'écrivaine pour mieux saisir certains passages que le graphisme de Gaétan Nocq tend à lisser. En effet certains détails ( le Toyota, internet) positionnent assez clairement l'action aujourd'hui. Or le graphisme de Nocq présente Pamina comme une presque jeune femme ce qui modifie à mes yeux la relation Pamina-Léo qui fonde une grande partie du scénario. En effet si je lis la série comme un épisode biographique de la vie de Claudie on se retrouve sur une relation mère-fils qui me convient bien mieux dans ma lecture. Cela explique à mes yeux la douceur avec laquelle est traité la Trahison de Léo mais aussi le conflit que vit le jeune homme entre sa relation avec Pamina (fils/mère) et celle avec le chasseur (fils/père). Cette complexité du caractère de Léo apparait peu dans la série et j'ai eu souvent du mal à comprendre certaines situations de la série.
Alors Nocq travaille beaucoup sur le graphisme pour nous proposer un récit écologique dans l'esprit du temps. C'est beau, c'est sympa et c'est très émotionnel mais je pense qu'il y avait bien plus à exprimer dans la perte des utopies de Pamina.
Encore une fois, Ducoudray propose un scénario qui se passe dans un milieu qu'on voit peu en fiction et qui contient des éléments originaux, mais ce n'est pas assez pour en faire un scénario mémorable.
J'ai bien aimé découvrir le milieu dans lequel vit le héros. Ne connaissant pas la vie des routiers chinois, mais tout ce que je peux dire c'est que tout m'a paru réaliste et crédible hormis une ou deux facilités scénaristiques. C'est sympa de suivre la vie de notre héros, mais le rythme est tout de même un peu trop lent pour moi et ça prend quand même un peu de temps avant qu'arrivent des péripéties un peu excitantes. Le dessin est pas mal, mais parfois je trouvais que les personnages se ressemblaient un peu trop.
Un one-shot pas mal à emprunter à la bibliothèque à l'occasion. Ça ne révolutionne pas la BD, mais au moins c'est divertissant et c'est le minimum que je demande.
2.5
Un polar qui m'a au final déçu.
Cela commence plutôt bien avec un mystère passionnant qui me donnait envie de tourner les pages pour savoir la suite. Et puis lorsqu'on commence à avoir des réponses aux questions j'ai un peu décroché parce qu'on utilise un sujet qui ne me passionne pas trop. J'ai quand même continué à trouver le scénario pas mal, mais petit à petit j'ai trouvé qu'il y avait tout de même une accumulation de facilités et aussi que le scénario trainait en longueur. Les personnages parlent beaucoup aussi, ça se voit un peu trop que c'est l'adaptation d'un roman.
Un autre problème est le dessin. J'aime bien le style, mais ça manque de dynamisme. Pour moi c'est typique le genre de dessin parfait pour des illustrations, mais moins pour l’art séquentiel, qui inclut de l'action.
Je garde beaucoup de sympathie pour Naruto (enfin surtout l’époque Shippuden), j’ai découvert le genre shonen avec ce héros. Ses aventures m’ont accompagné de nombreuses années (et plutôt avec plaisir).
J’avoue ne pas avoir accroché à sa suite directe Boruto - Naruto Next Generations dont je ne l’ai lu que quelques tomes. Le sentiment de trop et le jeune âge de nos héros m’avaient vite saoulé.
Voilà pour situer un peu mon intérêt.
Je tente aujourd’hui la version Boruto 2.0 … et mon coeur balance. Je n’en ferai pas toute une montagne mais ça se laisse lire tranquille, j’ai retrouvé ce que j’aimais bien dans Naruto Shippuden, on sent une tonalité un peu plus sombre que dans les jeunes années des héros.
J’avoue avoir été un peu largué en début de lecture avec les nombreux héros (pas sûr d’avoir leurs généalogies complètes) comme leur relations ou péripéties vécues mais on remet assez vite les choses en place. J’ai surtout apprécié qu’on rentre d’entrée de jeu dans le vif du sujet niveau menace et antagonistes.
Honnêtement dans le genre rien de nouveau sous le soleil, on aura droit aux nombreuses bastons avec des personnages super forts (Boruto apparaît d’ailleurs particulièrement cheaté) mais ça reste bien réalisé pour les amateurs. Ça reste quand même bien du sous-Naruto, on essaie de faire pareil mais la saveur est bien moindre.
Je découvre cet auteur complet, L'Homme étoilé tient son nom d'un tatouage au niveau du coude en forme d'étoile (évidemment), c'est une de ses patientes qui l'a surnommé ainsi. C'est un infirmier belge qui travaille aux soins palliatifs. Depuis 2017 il publie sur Instagram des tranches de vie de son quotidien à l'hôpital. Ce 'Constellations' est son quatrième album.
On va donc suivre différentes tranches de vie, des situations où Xavier (le vrai prénom de L'homme étoilé) doit s'adapter au vécu et au caractère de chaque patient pour les accompagner du mieux possible. Et sur ce point c'est gagné, j'ai ressenti toute la bienveillance de Xavier, c'est bien plus qu'un métier pour lui. Des histoires qui finissent toujours de la même façon, la mort est la plus forte. Pour égayer cet album, L'homme étoilé glisse quelques petites histoires où l'humour prend le pouvoir. Un ensemble qui fonctionne bien.
Par contre, le dessin de L'homme étoilé c'est pas mon truc. Un style caricatural très simple à la colorisation bleue hôpital. Une scénographie classique.
Une lecture recommandable.
J'ai les mêmes goûts musicaux que Xavier, j'adore Queen et Indochine c'est de la daube.
J’avais fini Arawn en me disant que la série s’était trop étirée, qu’il y avait des longueurs, difficilement masquées par un style très bourrin. C’est dire si c’est avec circonspection que j’ai entamé dans la foulée ces « Chroniques d’Arawn ».
Là où la série mère s’étendait sur la longue logorrhée d’Arawn, les deux tomes des Chroniques sont composées d’histoires plus courtes sur des frangins d’Arawn, que nous avions croisés dans la série mère. C’est un chouia moins bourrin, mais pour le reste, ça garde quand même certaines constantes. De la Dark Fantasy, des décors monumentaux, une ambiance noire et des combats qui occupent pas mal l’espace narratif. Ça se laisse lire, mais sans plus, ça n’est pas vraiment ma came.
Le dessinateur a changé, et là ça se voit. Le dessin est beaucoup plus léché, précis et lisible que pour la série mère, mais il a aussi moins de personnalité – et, malgré mes réserves pour le style de Grenier, j’ai préféré son dessin. La colorisation – informatique semble-t-il – donne un rendu moins original. Plus lumineux (comme une nuit d’orage).
Je pense qu’il était temps d’arrêter avec cet univers.
Note réelle 2,5/5.
Des qualités dans cette série, qui ont visiblement touché davantage que moi la plupart de mes prédécesseurs.
Je crois que la série a été diffusée dans la revue Heavy Metal aux États-Unis. Ça ne m’étonne pas du tout, tant l’esthétique – et une partie de la narration – se rapprochent de pas mal de productions de comics, ou de productions type Conan le Barbare. C’est en particulier le cas du dessin de Grenier, avec ces hommes body-buildés, ces femmes sculpturales (mention spéciale à Siamh, presque nue pendant 6 tomes, seulement vêtue d’un string et d’un bout de tissu sur sa grosse poitrine – même pour traverser des étendues neigeuses !!!). La narration de Le Breton joue elle aussi sur une certaine grandiloquence, et l’affrontement de la fratrie, l’arrivée des dieux, m’ont aussi fait penser à l’imagerie de super héros véhiculée par pas mal de comics – du moins d’après mes quelques connaissances du sujet.
On est à fond dans un univers de Dark Fantasy – réfractaires s’abstenir ! Dessin et narration s’unissent dans ce domaine pour donner au récit cette tonalité. L’ambiance est très noire donc, quasi désespérée, et le « destin », qui imprime, comme une prophétie de fin du monde, sa marque indélébile.
Le dessin n’est pas forcément celui que je préfère, mais il est vraiment beau. Comme souvent il cède à certains tics du genre, comme des décors gigantesques, des scènes de combats hors norme (mention spéciale à la bataille de Cad Goddun, qui occupe presque un album entier, pour un carnage où des centaines de milliers d’hommes, d’espèces étranges s’entretuent dans une profusion de coups, de giclées de sang). Un rendu pas toujours hyper lisible, à trop vouloir tout assombrir.
Le genre n’est pas forcément mon truc, et j’ai trouvé que l’intrigue s’étalait beaucoup trop, des longueurs s’installant – voire des redites, puisque certains personnages, comme Arawn lui-même, « renaissant » pour repartir dans de nouvelles campagnes vengeresses. Malgré la violence et les combats, ça ronronne un peu trop (la voix off omniprésente d’Arawn finit aussi par lasser un peu). Et ça mise beaucoup trop – en tout cas uniquement – sur l’action, dans un style bourrin qui peut détendre, mais qui empêche la série de prendre trop son envol.
Je connais très peu Simenon et je n'ai que vaguement lu Le Chien jaune quand j'étais trop jeune pour l'apprécier. Je l'ai redécouvert partiellement récemment à travers des adaptations en BD que j'ai trouvées intéressantes. Le dossier qui les accompagnait m'avait donné un aperçu de la vie de l'auteur, mais j'étais curieux d'en apprendre davantage avec cette biographie.
Elle se concentre sur une période allant du mariage de Georges Simenon, quelques années avant qu'il ne soit connu, jusqu'à la création du personnage de Maigret et les débuts de sa reconnaissance par le grand public. On y suit donc surtout ses débuts d'auteur, sa productivité hallucinante, publiant nouvelles et récits courts dans une multitude de journaux, ainsi que ses relations avec d'autres artistes de son entourage. La biographie s'attarde aussi sur son lien avec sa femme, peintre, qu'il a soutenue dans son art jusqu'à ce qu'elle y renonce face à l'ascension de la carrière de son mari. On y découvre enfin une vie plutôt fantasque, notamment à partir du moment où le couple décide de vivre sur des bateaux, d'abord sur les canaux français, puis le long des côtes du nord de l'Europe, ce qui inspirera d'ailleurs Le Passager du Polarlys.
C'est une biographie claire, bien racontée, illustrée par le dessin immédiatement reconnaissable de Loustal. Son style, un peu naïf et coloré, a fini par me plaire avec le temps, sans que j'en sois particulièrement passionné. En dehors de ça, l'album reste assez classique dans sa forme et son ton. Il est instructif sans être vraiment captivant. J'y ai appris pas mal de choses sur Simenon, et je ne m'attendais pas à ce qu'il ait évolué dans un milieu aussi artistique. Intéressant, donc, mais je ne vois pas de raison de le relire un jour.
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Jean-Michel le caribou
Encore une série BD adaptée en dessin animé sur Okoo (FranceTV) que je ne connaissais pas. Jean-Michel le caribou a visiblement débuté sous forme de petits livres-jeux pour enfants dès 5 ans, avant de devenir une série de bandes dessinées qui compte aujourd'hui neuf tomes (en parallèle de trois autres livres-jeux). On suit les aventures de Jean-Michel, un caribou super-héros qui protège la forêt et ses habitants. Il est amoureux de l'infirmière Gisèle, à qui il a eu bien du mal à avouer ses sentiments, et traverse de petites péripéties et rivalités, plus drôles que réellement dangereuses. Son vrai pouvoir, c'est surtout d'aider les autres et de se faire des amis. Magali Le Huche construit peu à peu une œuvre riche, autant en jeunesse qu'en albums plus adultes. Son style graphique évoque ici celui de Serge Bloch (SamSam, Max et Lili) ou de Marc Boutavant (Ariol et son inoubliable Chevalier Cheval, qui m'a justement fait penser à Jean-Michel). Le dessin est donc parfaitement adapté aux jeunes lecteurs, du genre qu'on retrouverait sans surprise dans Astrapi. Les albums, petits et cartonnés, avec une narration en police rigoureuse, font penser à des livres illustrés jeunesse, mais il s'agit bien de bandes dessinées. Il n'y a pas de cases, mais la narration séquentielle est claire. Tout reste compréhensible même sans lire le texte, qui fait parfois doublon avec l'image. Ce format crée une passerelle intéressante entre le livre jeunesse classique et la BD. Même si les récits s'adressent aux jeunes lecteurs, à partir de 5 ans et probablement jusqu'à une dizaine d'années, je les ai trouvés amusants et bien construits. Les histoires restent simples, mais suffisamment développées pour ne pas être prévisibles. Et surtout, l'humour fonctionne, même pour un adulte. En somme, c'est mignon, drôle et bourré de bons sentiments, au fil de petites aventures plus ou moins mouvementées selon les tomes.
La ville d'Ys
La série a été abandonnée, c’est bien dommage. En effet, il manque au moins un ou deux tomes pour conclure le récit. Et celui-ci était plutôt agréable à suivre. Rodolphe a bien réinvesti l’histoire de la cité d’YS – qui n’aura donc pas eu le temps d’être engloutie ! Nous sommes dans une Bretagne légendaire, à l’heure où le christianisme combat encore les cultes païens, et Rodolphe manie assez bien ce matériau, le roi Gladron incarnant les tiraillements entre les deux. La narration est assez fluide, agréable, presque trop allégée parfois, tant on aurait pu densifier le récit. Le dessin et la colorisation d’Alzate sont plutôt chouettes. Si le premier tome est très sombre, le second est plus lumineux. Mais dans les deux le trait un peu granuleux et une certaine brume dominent pour accompagner ce récit où ténèbres et magie poétique ne sont jamais très loin. Le rendu, avec la colorisation, de certaines cases (je pense au banquet en fin de second tome) rappelle certains tableaux médiévaux. J’ai en tout cas bien aimé ce travail graphique. C’est donc un peu frustrant de ne pas voir cette série poussée jusqu’à sa conclusion. A emprunter à l’occasion quand même.
Les Grands Cerfs
Je n'ai pas lu le roman de Claudie Hunzinger mais les extraits de son entretien radio en fin d'ouvrage donnent des clés pour mieux appréhender cette œuvre. Il me semble d'ailleurs important de se plonger dans la biographie de l'écrivaine pour mieux saisir certains passages que le graphisme de Gaétan Nocq tend à lisser. En effet certains détails ( le Toyota, internet) positionnent assez clairement l'action aujourd'hui. Or le graphisme de Nocq présente Pamina comme une presque jeune femme ce qui modifie à mes yeux la relation Pamina-Léo qui fonde une grande partie du scénario. En effet si je lis la série comme un épisode biographique de la vie de Claudie on se retrouve sur une relation mère-fils qui me convient bien mieux dans ma lecture. Cela explique à mes yeux la douceur avec laquelle est traité la Trahison de Léo mais aussi le conflit que vit le jeune homme entre sa relation avec Pamina (fils/mère) et celle avec le chasseur (fils/père). Cette complexité du caractère de Léo apparait peu dans la série et j'ai eu souvent du mal à comprendre certaines situations de la série. Alors Nocq travaille beaucoup sur le graphisme pour nous proposer un récit écologique dans l'esprit du temps. C'est beau, c'est sympa et c'est très émotionnel mais je pense qu'il y avait bien plus à exprimer dans la perte des utopies de Pamina.
Les Âmes noires
Encore une fois, Ducoudray propose un scénario qui se passe dans un milieu qu'on voit peu en fiction et qui contient des éléments originaux, mais ce n'est pas assez pour en faire un scénario mémorable. J'ai bien aimé découvrir le milieu dans lequel vit le héros. Ne connaissant pas la vie des routiers chinois, mais tout ce que je peux dire c'est que tout m'a paru réaliste et crédible hormis une ou deux facilités scénaristiques. C'est sympa de suivre la vie de notre héros, mais le rythme est tout de même un peu trop lent pour moi et ça prend quand même un peu de temps avant qu'arrivent des péripéties un peu excitantes. Le dessin est pas mal, mais parfois je trouvais que les personnages se ressemblaient un peu trop. Un one-shot pas mal à emprunter à la bibliothèque à l'occasion. Ça ne révolutionne pas la BD, mais au moins c'est divertissant et c'est le minimum que je demande.
Le Cri
2.5 Un polar qui m'a au final déçu. Cela commence plutôt bien avec un mystère passionnant qui me donnait envie de tourner les pages pour savoir la suite. Et puis lorsqu'on commence à avoir des réponses aux questions j'ai un peu décroché parce qu'on utilise un sujet qui ne me passionne pas trop. J'ai quand même continué à trouver le scénario pas mal, mais petit à petit j'ai trouvé qu'il y avait tout de même une accumulation de facilités et aussi que le scénario trainait en longueur. Les personnages parlent beaucoup aussi, ça se voit un peu trop que c'est l'adaptation d'un roman. Un autre problème est le dessin. J'aime bien le style, mais ça manque de dynamisme. Pour moi c'est typique le genre de dessin parfait pour des illustrations, mais moins pour l’art séquentiel, qui inclut de l'action.
Boruto - Two Blue Vortex
Je garde beaucoup de sympathie pour Naruto (enfin surtout l’époque Shippuden), j’ai découvert le genre shonen avec ce héros. Ses aventures m’ont accompagné de nombreuses années (et plutôt avec plaisir). J’avoue ne pas avoir accroché à sa suite directe Boruto - Naruto Next Generations dont je ne l’ai lu que quelques tomes. Le sentiment de trop et le jeune âge de nos héros m’avaient vite saoulé. Voilà pour situer un peu mon intérêt. Je tente aujourd’hui la version Boruto 2.0 … et mon coeur balance. Je n’en ferai pas toute une montagne mais ça se laisse lire tranquille, j’ai retrouvé ce que j’aimais bien dans Naruto Shippuden, on sent une tonalité un peu plus sombre que dans les jeunes années des héros. J’avoue avoir été un peu largué en début de lecture avec les nombreux héros (pas sûr d’avoir leurs généalogies complètes) comme leur relations ou péripéties vécues mais on remet assez vite les choses en place. J’ai surtout apprécié qu’on rentre d’entrée de jeu dans le vif du sujet niveau menace et antagonistes. Honnêtement dans le genre rien de nouveau sous le soleil, on aura droit aux nombreuses bastons avec des personnages super forts (Boruto apparaît d’ailleurs particulièrement cheaté) mais ça reste bien réalisé pour les amateurs. Ça reste quand même bien du sous-Naruto, on essaie de faire pareil mais la saveur est bien moindre.
Constellation (Le Lombard)
Je découvre cet auteur complet, L'Homme étoilé tient son nom d'un tatouage au niveau du coude en forme d'étoile (évidemment), c'est une de ses patientes qui l'a surnommé ainsi. C'est un infirmier belge qui travaille aux soins palliatifs. Depuis 2017 il publie sur Instagram des tranches de vie de son quotidien à l'hôpital. Ce 'Constellations' est son quatrième album. On va donc suivre différentes tranches de vie, des situations où Xavier (le vrai prénom de L'homme étoilé) doit s'adapter au vécu et au caractère de chaque patient pour les accompagner du mieux possible. Et sur ce point c'est gagné, j'ai ressenti toute la bienveillance de Xavier, c'est bien plus qu'un métier pour lui. Des histoires qui finissent toujours de la même façon, la mort est la plus forte. Pour égayer cet album, L'homme étoilé glisse quelques petites histoires où l'humour prend le pouvoir. Un ensemble qui fonctionne bien. Par contre, le dessin de L'homme étoilé c'est pas mon truc. Un style caricatural très simple à la colorisation bleue hôpital. Une scénographie classique. Une lecture recommandable. J'ai les mêmes goûts musicaux que Xavier, j'adore Queen et Indochine c'est de la daube.
Les Chroniques d'Arawn
J’avais fini Arawn en me disant que la série s’était trop étirée, qu’il y avait des longueurs, difficilement masquées par un style très bourrin. C’est dire si c’est avec circonspection que j’ai entamé dans la foulée ces « Chroniques d’Arawn ». Là où la série mère s’étendait sur la longue logorrhée d’Arawn, les deux tomes des Chroniques sont composées d’histoires plus courtes sur des frangins d’Arawn, que nous avions croisés dans la série mère. C’est un chouia moins bourrin, mais pour le reste, ça garde quand même certaines constantes. De la Dark Fantasy, des décors monumentaux, une ambiance noire et des combats qui occupent pas mal l’espace narratif. Ça se laisse lire, mais sans plus, ça n’est pas vraiment ma came. Le dessinateur a changé, et là ça se voit. Le dessin est beaucoup plus léché, précis et lisible que pour la série mère, mais il a aussi moins de personnalité – et, malgré mes réserves pour le style de Grenier, j’ai préféré son dessin. La colorisation – informatique semble-t-il – donne un rendu moins original. Plus lumineux (comme une nuit d’orage). Je pense qu’il était temps d’arrêter avec cet univers. Note réelle 2,5/5.
Arawn
Des qualités dans cette série, qui ont visiblement touché davantage que moi la plupart de mes prédécesseurs. Je crois que la série a été diffusée dans la revue Heavy Metal aux États-Unis. Ça ne m’étonne pas du tout, tant l’esthétique – et une partie de la narration – se rapprochent de pas mal de productions de comics, ou de productions type Conan le Barbare. C’est en particulier le cas du dessin de Grenier, avec ces hommes body-buildés, ces femmes sculpturales (mention spéciale à Siamh, presque nue pendant 6 tomes, seulement vêtue d’un string et d’un bout de tissu sur sa grosse poitrine – même pour traverser des étendues neigeuses !!!). La narration de Le Breton joue elle aussi sur une certaine grandiloquence, et l’affrontement de la fratrie, l’arrivée des dieux, m’ont aussi fait penser à l’imagerie de super héros véhiculée par pas mal de comics – du moins d’après mes quelques connaissances du sujet. On est à fond dans un univers de Dark Fantasy – réfractaires s’abstenir ! Dessin et narration s’unissent dans ce domaine pour donner au récit cette tonalité. L’ambiance est très noire donc, quasi désespérée, et le « destin », qui imprime, comme une prophétie de fin du monde, sa marque indélébile. Le dessin n’est pas forcément celui que je préfère, mais il est vraiment beau. Comme souvent il cède à certains tics du genre, comme des décors gigantesques, des scènes de combats hors norme (mention spéciale à la bataille de Cad Goddun, qui occupe presque un album entier, pour un carnage où des centaines de milliers d’hommes, d’espèces étranges s’entretuent dans une profusion de coups, de giclées de sang). Un rendu pas toujours hyper lisible, à trop vouloir tout assombrir. Le genre n’est pas forcément mon truc, et j’ai trouvé que l’intrigue s’étalait beaucoup trop, des longueurs s’installant – voire des redites, puisque certains personnages, comme Arawn lui-même, « renaissant » pour repartir dans de nouvelles campagnes vengeresses. Malgré la violence et les combats, ça ronronne un peu trop (la voix off omniprésente d’Arawn finit aussi par lasser un peu). Et ça mise beaucoup trop – en tout cas uniquement – sur l’action, dans un style bourrin qui peut détendre, mais qui empêche la série de prendre trop son envol.
Simenon, l'ostrogoth
Je connais très peu Simenon et je n'ai que vaguement lu Le Chien jaune quand j'étais trop jeune pour l'apprécier. Je l'ai redécouvert partiellement récemment à travers des adaptations en BD que j'ai trouvées intéressantes. Le dossier qui les accompagnait m'avait donné un aperçu de la vie de l'auteur, mais j'étais curieux d'en apprendre davantage avec cette biographie. Elle se concentre sur une période allant du mariage de Georges Simenon, quelques années avant qu'il ne soit connu, jusqu'à la création du personnage de Maigret et les débuts de sa reconnaissance par le grand public. On y suit donc surtout ses débuts d'auteur, sa productivité hallucinante, publiant nouvelles et récits courts dans une multitude de journaux, ainsi que ses relations avec d'autres artistes de son entourage. La biographie s'attarde aussi sur son lien avec sa femme, peintre, qu'il a soutenue dans son art jusqu'à ce qu'elle y renonce face à l'ascension de la carrière de son mari. On y découvre enfin une vie plutôt fantasque, notamment à partir du moment où le couple décide de vivre sur des bateaux, d'abord sur les canaux français, puis le long des côtes du nord de l'Europe, ce qui inspirera d'ailleurs Le Passager du Polarlys. C'est une biographie claire, bien racontée, illustrée par le dessin immédiatement reconnaissable de Loustal. Son style, un peu naïf et coloré, a fini par me plaire avec le temps, sans que j'en sois particulièrement passionné. En dehors de ça, l'album reste assez classique dans sa forme et son ton. Il est instructif sans être vraiment captivant. J'y ai appris pas mal de choses sur Simenon, et je ne m'attendais pas à ce qu'il ait évolué dans un milieu aussi artistique. Intéressant, donc, mais je ne vois pas de raison de le relire un jour.