Les derniers avis (44591 avis)

Couverture de la série Appoline - Disparue il y a 8 ans
Appoline - Disparue il y a 8 ans

Je suis sorti de la lecture de cet album avec un ressenti mitigé. J’arrondis aux trois étoiles, parce que le dessin est globalement agréable et très fluide. Et parce que l’histoire se laisse lire (très vite d’ailleurs !), avec un rien d’envoûtant, un petit quelque chose d’étrange et dérangeant dans le récit qui nous fait tourner les pages. En fait, Morvan arrive à nous faire gober l’improbable, et nous faire oublier, le temps de la lecture, quelques invraisemblances. A commencer par le commissaire qui, blessé, au lieu d’aller avec Appoline au commissariat (ou au lieu d’appeler des collègues en renfort, ou une ambulance), dialogue longuement avec la jeune fille/victime. Et le retournement final, que l’on voit venir, ne m’a pas non plus convaincu. De la même façon, j’ai trouvé difficile à croire le fait que le vieux type puisse commettre autant de meurtres dans son quartier sans se faire prendre. Mais bon, comme je l’ai dit, ça se laisse quand même lire. Et le personnage d'Appoline, très ambigu, maintient l'intérêt du lecteur jusqu'au bout. Note réelle 2,5/5.

13/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Princes d'Arclan
Les Princes d'Arclan

Une série difficile à cerner. J’ai longtemps cru que des éléments allaient la faire basculer définitivement dans le genre fantasy, mais en fait c’est de l’aventure XVIIIème presque classique, si ce n’étaient les diverses « races » (et le personnage de Sans-Nom, aux pouvoirs magiques et terribles). Les premières pages m’ont déplu, car le dessin montrait quelques faiblesses (visages surtout, mais aussi quelques proportions et postures maladroites). Par la suite ça s’améliore, même si les visages masculins sont inégaux, et si je ne suis pas conquis par le dessin, qui garde quelques maladresses. Les décors sont plus réussis, et les personnages féminins aussi. Sieurac les dessine toutes sexy, avec en particulier Sylène, à la tenue SM en cuir qui ne masque pas trop ses charmes (et son manque de frilosité !). La colorisation manque de nuances par contres, donne un rendu un peu froid. Même si c’est mieux dans le quatrième tome (il y a eu 3 coloristes différents). Les aventures sont très rythmées, on ne s’ennuie jamais. Et les quatre personnages principaux, que nous avons découverts au tout début, ne forment pas un groupe soudé et indissociable. Ils sont souvent séparés, se retrouvent, se croisent. Ce procédé permet de densifier des sous-intrigues et donne à chacun des quatre une importance égale (même si on voit moins le Sans Nom, dont les apparitions étonnent autant ses victimes que le lecteur). Ce personnage sert parfois un peu trop de « baguette magique », pour sortir du pétrin certains protagonistes, une facilité scénaristique dont abuse un peu Gaudin (il « tue » les malintentionnés, passe à travers les murs, etc.). Pas inoubliable, l’histoire se laisse lire. C’est de l’aventure rythmée, avec des nanas sapées dans un mixe de robes de soirée et de SM, une touche fantastique marquée par le Sans-Nom. A noter que la fin du quatrième tome, marquée par des happy-end là aussi manquant de nuance et trop « faciles » (mention spéciale au gouverneur ne se rendant pas compte du libertinage – pour ne pas dire plus – de sa dulcinée !), annonce plutôt la fin d’un cycle. Les auteurs avaient visiblement dans l’idée de laisser ouverte la possibilité de poursuivre la série (la dernière page annonce presque une suite). Mais ça ne s’est visiblement pas réalisé.

13/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Bot-9
Bot-9

Une BD muette pour la jeunesse ayant pour héros un petit poisson évoluant dans un monde de science-fiction inspiré de Miyazaki. En danger sous la mer car pourchassé par un poisson géant, le petit héros se fait pêcher par un gentil papy inventeur qui va l'installer dans la tête transparente d'un curieux robot. Emporté par les jambes de cette machine humanoïde, il va retourner sous la mer puis la quitter et traverser un charmant pays vers une destination inconnue. C'est une BD qui mélange des thématiques SF dans un récit tout mignon. Rien n'est expliqué mais on comprend plus ou moins qu'on est sur une Terre qui a subi des catastrophes environnementales et a dû changer son mode de vie vers plus de simplicité, pêche et agriculture, tout en gérant les restes d'une encombrante pollution et les tonnes de déchets dont elle se débarrasse dans la mer. Il en résulte un charmant mélange entre technologies modernes voire futuristes à l'image de ce robot qui véhicule le héros, et des décors bucoliques très inspirés de la culture Japonaise même si les indigènes sont blancs de peau. Ce cadre ainsi que le dessin coloré et enchanteur résultent de l'influence de Miyazaki sur l'auteur, qui lui rend d'ailleurs hommage avec le physique du vieil ermite inventeur. L'intrigue alterne phases d'action où le héros doit fuir des dangers trop grands pour lui et phases contemplatives où il se contente d'avancer et de faire découvrir au lecteur la beauté du monde qu'il parcourt. J'ai été un peu gêné par un doute jusqu'à la fin de l'histoire sur le fait qu'il commandait ou non son robot : la couverture m'avait fait croire à tort que c'était une sorte d'exo-armure que lui avait offerte le vieux savant pour une raison inexpliquée. Ce n'est que sur la fin que j'ai compris que je m'étais fourvoyé et que ce fameux Bot-9 avait un autre but bien précis... et mignon. Même si le scénario se résume un peu vite, c'est un très agréable voyage, quoiqu'un peu mouvementé, dans un univers coloré dans l'esprit d'un Miyazaki tout en douceur.

13/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Nuit sur l'Allemagne
Nuit sur l'Allemagne

Réalisées dans les années 1930 – au moment où le monstre nazi prenait son essor, ces gravures gardent une belle et triste noirceur. Les éditions La Crypte tonique en ont sélectionné certaines, et le résultat est intéressant. C’est un ensemble de plus d’une centaine de gravures, accompagnées le plus souvent sur la page précédente d’un commentaire, expliquant, décrivant l’action. Il y a bien une narration, mais le procédé est un peu sec, il ne faut pas s’attendre à un roman graphique traditionnel ! Par contre, la fin est un peu trop abrupte ! L’enchainement des images nous donne à voir un État totalitaire, et la peur, la souffrance (pour le coup, sans mauvais jeu de mot, le titre est « éclairant »). L’auteur, militant anarchiste, devait sans doute connaitre pas mal de victimes de l’hydre fasciste. Une curiosité, vite lue, qui nous replonge dans une époque que l’on n’aimerait pas revivre…

12/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Ligne B
Ligne B

Je découvre cet auteur avec cet album. Il est apparemment habitué à collaborer avec la presse, sous forme de dessins, et c’est l’une de ses premières publications, en tout cas pour un album complet. Le résultat n’est pas inintéressant, mais m’a quelque peu laissé sur ma faim. Le dessin, pas très élaboré, est en tout cas efficace et très lisible. L’histoire est elle aussi intéressante. L’auteur nous propose un personnage central aigri, malheureux. Malmené par son patron, dans un boulot qui le gonfle, des relations de plus en plus tendues avec sa femme. Et surtout, suite au vol violent de son portable, des vieux fantômes qui ressurgissent : il a subi durant sa jeunesse la violence, le racket. Et donc il veut tout changer, son aspect physique, sa relation aux gens : de chassé il veut de venir chasseur. Le tout sur fond de révoltes des banlieues. Les décors urbains, l’insatisfaction de la jeunesse des banlieues, le malaise social et les difficultés relationnelles : si l’histoire n’est pas hyper originale, elle se laisse lire et tous ces sujets sont intéressants. Malheureusement, je trouve que Julien Revenu rate le dernier tiers, en tombant dans la caricature. Cette absence de nuance nuit à la crédibilité du récit, et j’ai trouvé qu’il en faisait trop, c’est dommage. Note réelle 2,5/5.

12/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Syndrome de l’Iceberg
Le Syndrome de l’Iceberg

Je pensais faire une plus chouette trouvaille. Je découvre l’auteur pour l’occasion, il possède un style relativement simple mais sa narration est très fluide, et en plus de cases détaillées, son dessin reste lisible, franchement pas mal. Par contre, je serais plus critique sur son scénario, l’album se lit très bien malgré un nombre conséquent de pages, mais histoire comme protagonistes ont glissé sur moi. En fait la thématique développée ne me parle pas, du coup difficile de m’attacher aux personnages et d’avoir un intérêt pour leurs trajectoires (hormis la femme du frère disparu). L’intrigue prend place dans un futur pas si lointain, en 2055, où la société ne sait plus faire sans objets connectés. Ces derniers se retrouvent partout dans notre quotidien (en plus de VR) et peuvent interagir avec leurs maîtres. Un nouveau mal se développe alors pour une catégorie de la population (encore mineure heureusement), le syndrome de l’iceberg, des personnes à la misanthropie grandissante qui ne souhaitent avoir de relation sociale qu’avec les machines et se refermer sur eux mêmes. Une idée intéressante mais dont l’exploitation ne m’a pas trop convaincu, j’ai eu ce sentiment de me retrouver en retrait de ma lecture. Nous y suivrons Ezra, un développeur qui travaille aux USA, après des années il retourne (bon gré mal gré) en Provence renouer avec sa famille et surtout retrouver son frère disparu. De fil en aiguille et à travers divers profils, nous allons nous faire une idée plus précise de ce nouveau phénomène autour de l’IA. Notre héros sera amené à développer un logiciel pour dépister ce syndrome, les autorités commençant à s’en inquiéter; il rencontrera l’amour en cours de route et partira pour le Japon (berceau du phénomène) pour sauver ses proches. Tout ça n’est pas désagréable, mais à mon idée ça manque quand même de précisions, une dénonciation/alerte qui paraît très plausible mais qui reste trop en surface rendant l’histoire un peu molle. Pas mal, c’est tout.

12/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Ange et démon
Ange et démon

Une série qui ne casse pas trois pattes à un canard mais qui se laisse lire. En tout cas, elle rentre bien dans la ligne éditoriale de Joker, de l’humour « sexy », elle arrive même à se démarquer de manière plutôt positive de ses consœurs. L’auteure, seule à la barre, développe un univers où anges et démons se côtoient dans la vie de tous les jours, nous y suivrons les péripéties d’un duo amoureux mixte. Honnêtement rien de bien novateur, les gags tournent tous autour du schéma du couple, la blonde ingénue et le gentil diable qui n’espère qu’une chose. Ça va pas mal jouer sur les quiproquos et les tares de nos personnages, tout n’est pas systématiquement réussi mais le graphisme est suffisamment agréable pour oublier les flops. Le fond est sexy mais pas grivois, avec un humour façon « Un gars et une fille », un poil trop gentillet pour moi mais je ne doute pas qu’il trouvera son public. Le ton est au feel good. Je n’ai pas passé un moment désagréable et j’ai bien aimé la construction de la série (comme l’évolution d’un couple). Le 1er tome met surtout en scène les tentatives de notre diable pour arriver à ses fins, l’échec sera systématique « pas avant le mariage !! ». Le 2ème montera une fin plus heureuse aux essais de notre diable, la demande ayant été faite ;). Enfin le dernier (?) verra la famille s’agrandir.

12/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Nom de la Rose
Le Nom de la Rose

Mon avis commencera par un court préambule : j’aime Le Nom de la Rose, avant même de lire la bd j’en suis sûr et certains, ça ne peut pas être mauvais, pas avec cet auteur, pas avec ce matériel de base. J’ai le roman d’Umberto Eco là quelque part dans ma bibliothèque mais je n’ai toujours pas eu le temps de m’y attaquer, j’ai surtout été marqué au fer rouge par l’adaptation de Jean-Jacques Annaud qui est un véritable chef d’œuvre filmique à mes yeux. Il a ses détracteurs et chacun voit midi à sa porte comme on dit, je ne m’attarderai donc pas sur les pour et les contre, ce n’ai pas le sujet, mais tout cela pour dire que cette histoire a suscité chez moi une véritable passion pour les livres, pour l’objet. Ce qui explique j’apprécie un film médiocre comme La Neuvième Porte de Polanski, ou que je me sois amusé comme un fou avec Stephen Greenblatt et sa poursuite du De Natura de Lucrèce dans Quattrocento, ou qu’il m’a plu de parcourir le livre-enquête Les Sept Cités du Savoir de Violet Moller. Maintenant, intéressons-nous à Milo Manara : Visages et corps sont bien détaillés, donc faciles à distinguer, donc fluidifient une narration exigeante (et je dois le confesser, un peu plate). Les cadrages sont grandioses, mais, c’est dommages, plutôt vides : que ce soit la bibliothèque, le réfectoire ou le reste, tout semble désert, vidangé de tout richesse (la bibliothèque style Piranesi me faisait plus d’effet dans le film de 1986, la comparaison en est presque blasphématoire). D’ailleurs j’ai presque l’impression que Manara adapte plus le film que le bouquin, n’ayant pas lu ce dernier je ne saurai dire, mais clairement la disposition des bâtiments ainsi que l’architecture globale de l’abbaye sont une copie du film. En outre je n’arrive pas à distinguer la patte de l’auteur : Annaud est arrivé avec sa vision pour nous raconter un thriller ; quant au roman il aurait plusieurs niveaux de lecture et dépeindrai un Moyen-Âge plus enluminé qu’on ne l’imagine. Ici on a un peu le cul entre deux chaises. Ce n’est pas aussi fabuleux que je l’espérais mais je laisserai une seconde chance à l’auteur pour la suite.

12/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Copenhague
Copenhague

Spéciale. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit lorsque je cherche à qualifier cette enquête fantastico-humoristico-romantico-policière. Plaisante est le deuxième mot qui me vient à l’esprit car tant le scénario virevoltant d’Anne-Caroline Pandolfo que le dessin impulsif de Terkel Risbjerg font de cette improbable enquête un pur moment de détente et de bonne humeur. Alors oui, ça part un peu dans tous les sens au niveau des thématiques (le couple mère immature/fille abandonnée à son sort, l’histoire d’amour, le meurtre en lui-même et le complot qu’il cache, les personnages farfelus du club canin… et la ville de Copenhague en arrière-plan), oui l’intrigue est assez simpliste (elle ne sert fondamentalement que de prétexte), oui les courses poursuites sont parfois un peu longuettes, oui l’album se lit vite malgré sa forte pagination et non ce n’est pas la bande dessinée du siècle… mais c’est sympa, dynamique, amusant et original. De la bonne BD distrayante, sans prise de tête. Vraiment pas mal !

12/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Breakdown
Breakdown

Suite au crash cataclysmique d'un astéroïde, le Japon est dévasté et un jeune homme, plutôt débrouillard dans la nature car grand amateur de randonnée, doit s'en sortir et venir en aide d'abord à son patron puis ensuite aux autres survivants. Il s'agit d'un manga initialement paru dans les années 90. Cela se ressent au niveau du graphisme désuet et des éléments de décor qu'on sent bien datés. Mais Takao Saito, décédé en 2021, était un vétéran du manga, auteur de Golgo 13 notamment mais aussi de Survivant au thème très similaire puisqu'elle mettait en scène un jeune homme obligé de survivre dans un Japon dévasté par un tremblement de terre. Le rapprochement entre Breakdown et cette série se fait très vite, mais Breakdown ayant été réalisé quelques années plus tard, elle présente une certaine forme de maturité, comme si l'auteur avait affiné sa vision des choses et de les raconter entretemps. On notera par exemple un héros plus expérimenté et une narration en voix-off qui explique de manière plus didactique les méthodes de survie, comment descendre en rappel, les erreurs à ne pas commettre, etc... Hormis un héros soumis et un peu naïf en début d'histoire, le récit prend rapidement un tour réaliste. Outre une vision très crédible des conséquences d'un tel cataclysme et des dangers qu'il créerait tant dans la nature que dans les ruines des villes, le comportement des protagonistes est présenté crument et avec réalisme (si l'on excepte peut-être l'attitude exécrable et caricaturale du patron du héros durant une grosse partie du premier tome, jusqu'à ce qu'il prenne enfin conscience de leur véritable situation). C'est sans cruauté mais sans pitié non plus qu'on constate ce qu'il arrive aux personnes, même un jeune enfant, qu'Ôtomo tente de sauver. Et en même temps que les conséquences matérielles, l'auteur présente avec intelligence les conséquences psychologiques de tels évènements sur les hommes, ainsi que leurs réactions allant parfois à l'encontre de leurs intérêts de survie. Désuet sur la forme, ce manga présente toutefois un récit post-apocalyptique et survivaliste adulte, intelligent et bien mené.

12/03/2024 (modifier)