Les derniers avis (46611 avis)

Couverture de la série Kong-Kong
Kong-Kong

Deux albums tout public, mais quand même tournés en priorité vers un jeune lectorat, même si un adulte peut apprécier – à petite dose – ces petites histoires. Petites histoires qui forment une sorte d’histoire décousue et poétique, autour de deux gamins. Les autres, adultes, le reste du monde, sont comme évaporés, comme si les deux gamins vivaient dans une bulle. Et c’est comme ça que j’ai compris le personnage de Kong Kong : une création imaginaire propre à faire accepter le monde. Un compagnon de jeu, une baguette magique, pour une petite fille solitaire, et son voisin d’immeuble, qui leur permet de réenchanter un univers de béton très froid (seules les apparitions de la vieille dame volant avec son parapluie semblent pleines d’une folie douce). C’est mignon tout plein, sans être trop mièvre. C’est très vite lu en tout cas, car il y a peu de texte, et finalement peu d’intrigue. Les chutes sont parfois un peu humoristiques, parfois absurdes, souvent gentilles, mais ça passe globalement. C'est une lecture plaisante.

28/01/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Les Chats d'Ulthar
Les Chats d'Ulthar

Gou Tanabe continue son projet d'adapter toute l'œuvre de HP Lovecraft, un auteur essentiel de l'horreur. Mais après avoir réalisé des adaptations des récits les plus connus, il commence à s'attaquer à des histoires mineures, ou du moins méconnues. Pour ma part de je ne connaissais pas Céléphaïs et les Chats d'Ulthar, qui forment les deux premières histoires de ce recueil. J'avoue que la première est assez faiblarde, même si elle s'insère dans son multivers de Cthulhu, elle est très plate, fade. Les Chats d'Ulthar, qui émarge dans une portion plus classique du genre (je pense qu'Edgar Allan Poe ne l'aurait pas reniée), elle est vraiment plus sympa, avec cette incertitude (toute relative, j'avais compris le "truc" assez vite) qui monte et débouche sur une réalité assez glauque. Quant à la troisième, je la trouve vraiment pas mal, même si pas au niveau des histoires les plus connues. Le dessin de Gou tanabe est toujours de qualité, même si on a moins de paysages dantesques dans ces récits. Ils concourent bien à la construction d'une ambiance inquiétante.

28/01/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Aventures de Lucky Luke d'après Morris
Les Aventures de Lucky Luke d'après Morris

Après avoir longtemps conspué cette reprise, que j'aimais peu du temps de Laurent Gerra (que j'apprécie pourtant comme humoriste), j'ai décidé de me replonger dedans, et finalement, ça n'est pas si mal que ça ! Il y a certes des hauts et des bas, mais à mon sens, aucun album honteux. Après un début très timide de la part de Gerra avec La Belle Province, l'auteur trouve davantage son souffle dans les suivants, La Corde au cou et L'Homme de Washington bénéficiant tous deux d'une narration plus fluide et mieux maîtrisée, ainsi que de gags moins forcés. Gerra reviendra pour Les Tontons Dalton, qui reprend parfois sans grande inspiration le film culte de Lautner, mais s'est avéré à la relecture moins pénible que dans mon souvenir, et même - disons-le - assez plaisant. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne trouve pas que l'arrivée de Pennac et Benacquista sur la saga amène véritablement un nouveau souffle. On reste sur une formule très proche de Gerra, faite de calembours parfois bien trouvés, parfois plus approximatifs, et par un rapport peut-être un peu trop étroit à l'Histoire. J'aime l'idée de faire des clins d'œil à des personnalités connues de l'Histoire, j'aime un peu moins l'idée d'en faire des personnages principaux de la saga. Mais reconnaissons que le choix de ces personnages est souvent pertinent et permet de renouveler les récits en restant toujours dans l'esprit de Lucky Luke et ça, c'est tout de même assez fort. Pour moi, cette nouvelle saga ne prend pleinement son envol qu'avec l'arrivée de Jul au scénario. A partir de La Terre promise, je préfère largement les albums jusqu'au tout récent Un cow-boy sous pression. L'exercice d'équilibriste auquel se confronte Jul est assez impressionnant lorsqu'il réussit à tenir tout un tome sur des blagues autour du judaïsme sans jamais tomber dans l'excès et dans le mauvais goût. Et en réussissant en prime à glisser le sujet de manière étonnamment naturelle dans l'univers de Lucky Luke ! Si Un Cow-boy à Paris nous entraîne sur des terrains totalement méconnus de notre cow-boy préféré, j'ai trouvé que Jul parvenait à garder la tonalité tout au long de l'album, avec un humour très amusant et un renouvellement. Un renouvellement qui, tout en cassant légèrement les codes de la saga, parvenait avec un brio déconcertant à en entretenir l'esprit. Petit pas de côté avec Un cow-boy dans le coton qui, en plus d'introduire peut-être trop frontalement des problématiques politiques certes totalement en phase avec l'époque (d'écriture, mais aussi l'époque du récit), place à nouveau un personnage historique en personnage principal du récit. Mais Jul trouve à nouveau le ton lorsqu'il aborde l'animalisme et les grèves de syndicats dans les très sympathiques L'Arche de Rantanplan et Un Cow-boy sous pression. Enfin, le dessin d'Achdé est sans aucun doute LA grande réussite de cette reprise. Un peu hésitant dans les premiers tomes, il s'améliore jusqu'à être bluffant de mimétisme, surtout (à mon sens) dans La terre promise où, je ne sais pas pourquoi, je trouve qu'Achdé parvient mieux que dans n'importe quel autre album antérieur ou postérieur, à retrouver l'identité du trait de Morris. Impressionnant ! Dans les autres albums, il est très bon aussi, mais on a souvent plus d'indices dans les visages ou les angles des plans, parfois plus cinématographiques que vraiment adaptés au format BD, qu'on n'est pas chez Morris. Néanmoins, le travail de copie est absolument remarquable ! En résumé, voilà une reprise à laquelle j'ai redonné ses lettres de noblesse en la relisant récemment. Si elle n'égale évidemment jamais l'âge d'or de la saga, elle ne l'enterre pas non plus, et chaque tome sait trouver sa voie pour ne pas être dans la redite, et continuer à la faire évoluer de manière intelligente et cohérente. Reste à espérer que les auteurs sucessifs continuent à trouver l'équilibre durement gagné !

28/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Orull - Le Souffleur de nuages
Orull - Le Souffleur de nuages

Je n'ai lu que le cycle des deux premiers tomes. Je crois que ma médiathèque possède d'autres albums, mais de toute façon je n'ai pas envie plus que ça de poursuivre cette lecture, qui m'a laissé sur ma faim. Disons que ça ne passe pas la barrière de l'âge. C'est un peu creux, beaucoup trop naïf à mon goût, gentillet. Et il n'y a vraiment pas beaucoup de péripéties. Les trente pages de chaque album sont rapidement traversées. Aucun réel méchant, les actions coercitives des sages dirigeant le village de Nains, les quelques morts (de retour de la première mission, lors de l'explosion de la montagne) sont édulcorées: il n'y a pas de tension, on reste baigné dans une narration lente et trop molle. Il manque aussi un peu d'humour pour pimenter l'intrigue. Mais bon, de jeunes lecteurs peuvent y trouver davantage leur plaisir (d'où ma notation - mon ressenti personnel serait de 2,5 tendant vers l'inférieur), avec cette famille enjouée qui accueille ce géant et le soutient envers et contre tout. Le dessin d'Oger est bon, mais il aurait pu davantage jouer sur les mimiques pour donner un peu d'humour au récit. Je suis plus réservé concernant la colorisation, un peu "baveuse" parfois. Note réelle 2,5/5.

27/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Apparitions - OVNI (Le Dossier des soucoupes volantes)
Les Apparitions - OVNI (Le Dossier des soucoupes volantes)

Je me souviens quand j'étais jeune adolescent, je m'étais jeté sur cette série quand je l'avais découverte à la bibliothèque. En amateur de SF et rêveur à l'idée d'une possible rencontre extraterrestre, j'étais fasciné par la promesse de cet ouvrage qui présentait avec un très grand sérieux de véritables témoignages de rencontres avec des OVNI, d'autant que l'ensemble était accompagné de pages de textes documentaires tout aussi sérieux. Mais en constatant la diversité invraisemblable et le ridicule assez constant de ces rencontres, je n'ai pu que déchanter et me dire que derrière tout ce sérieux se cachait des histoires fantasques et sans valeur scientifique. J'ai eu l'occasion de les relire récemment en tombant sur l'intégrale publiée il y a longtemps chez Dargaud et de me refaire une idée avec des yeux d'adultes. Et le constat est toujours un peu amer, mais sans ressentiment. L’idée de revisiter les mystères liés aux OVNI et à la paranoïa des années 50 et 60 à travers une enquête fictive est originale, et l’atmosphère froide et pseudo-réaliste est plutôt réussie. Le graphisme de Roberto Gigi varie un peu d'une histoire à l'autre, et je lui préfère sa liberté de style dans ses BD plus fantasy, mais c'est un dessin correct dans son style réaliste académique et un peu désuet , qui accentue bien ce côté "documentaire" des événements, avec des pages qui mêlent textes et dessins pour nous plonger dans l’énigme. Cependant, tous ces témoignages restent quand même très kitsch, un peu aguicheurs et à la limite du risible quand ils se prennent au sérieux. Sans parler du fait qu'au bout de tant de témoignages qui se ressemblent, si ce n'est l'infini variété des soucoupes volantes et de leurs petits hommes gris, les récits finissent par tourner en rond. La BD joue beaucoup sur l’aspect mystérieux, mais au final, elle laisse un goût d’inachevé, comme si certains éléments n’étaient là que pour prolonger l’énigme sans jamais la résoudre. Si l’on est fan de l'univers des OVNI et de l’époque, Le Dossier des soucoupes volantes reste une lecture intéressante, mais elle a mal vieilli et se lit avec un petit rictus qui laisse entendre "y a-t-il vraiment des gens qui y croient ?". Note : 2,5/5

27/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Femmes de l'ouest
Femmes de l'ouest

Les histoires de trois femmes courageuses, vivant dans l'Ouest américain du XIXe siècle, confrontées aux épreuves de la conquête de l'Ouest. Chaque femme est confrontée à ses propres luttes, et l’album nous permet de les suivre dans un univers hostile, parfois brutal, mais toujours empreint de résilience et d'une légère part d'érotisme. Le dessin de Serpieri est superbe, comme à son habitude. Il est ici dans son domaine de prédilection, à savoir le Western d'une part, et des femmes de toute beauté d'autre part. Son graphisme est particulièrement détaillé et nous plonge dans l'atmosphère poussiéreuse et aride de l'Ouest. Certaines planches brillent par leur esthétisme, d'autres par leur dimension quasi cinématographique, d'autres enfin par leur côté érotique ou au moins aguicheur. On peut regretter que certaines de ces histoires puissent sembler un peu trop didactiques, comme si l’auteur avait voulu trop expliquer certains éléments historiques au détriment de l’intensité émotionnelle. Les dialogues peuvent paraitre assez bateau par exemple. Et en même temps, on peut regretter que l'auteur dénude aussi facilement ses héroïnes, indiquant bien que son lectorat cible est masculin. Toutefois la série réussit à capturer l'essence des femmes de cette époque et de leur lutte pour la survie et la justice dans un monde dominé par les hommes. C'est un hommage plutôt réussi aux héroïnes souvent ignorées de l'Histoire mais je dois dire que c'est avant tout pour la beauté de son dessin que je conseillerais cet album. Note : 2,5/5

27/01/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Retour à Tomioka
Retour à Tomioka

BD mi-jeunesse, mi-adulte, avec des illustrations également hybrides se réclamant autant du manga que de la BD franco-belge. Elle propose de suivre les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima depuis le point de vue d'enfants orphelins. L'intrigue se base sur l'impossibilité de concilier les impératifs sanitaires (fuir les zones exposées aux radiations) à ceux sociaux s'appuyant sur la tradition ancestrale et le respect des morts. La rationalité de la société japonaise est bousculée par l'impossibilité de gérer raisonnablement la crise nucléaire, le pragmatisme administratif se heurtant à l'ignominie de cette déshumanisation des situations. Pour mettre en perspective tout cela, le fantastique s'invite via la présence de yokaï. L'aventure se lit agréablement, est rocambolesque à souhait, tendre et mélancolique notamment dans sa conclusion. Le point de vue "à hauteur d'enfant" est aussi agréable dans sa dynamique irresponsable que beau par sa naïveté revendiquée. Il impose aussi ses limites, en contraignant pour des raisons de crédibilité le scénario à s'en tenir à une vision simpliste des événements, à lui refuser l'ampleur qu'un tel sujet réclame pourtant, ce qui est plus regrettable.

27/01/2025 (modifier)
Par Charly
Note: 3/5
Couverture de la série Hot Tails
Hot Tails

J’ai trouvé que les petites histoires de Hot Tails étaient à la fois originales et totalement déjantées. On ne perd pas de temps avec des intrigues compliquées : tout va à l’essentiel. Chaque histoire plonge dans des situations folles, parfois absurdes, mais avec une touche d’humour qui marche bien. J’ai particulièrement aimé le mélange d’éléments fantastiques et de comédie, comme les histoires avec des démons ou des univers parallèles. Ce n’est pas une lecture sérieuse, mais plutôt un enchaînement de fantasmes exagérés racontés avec légèreté. Les thèmes explorés dans Hot Tails sont vraiment hors normes. On passe d’idées simples à des situations complètement farfelues, comme une hermaphrodite ou des jumelles qui partagent les mêmes sensations. J’ai trouvé que l’auteur avait une imagination débordante et n’avait peur de rien. C’est parfois un peu trop bizarre pour être excitant, mais la diversité rend la lecture amusante. Les histoires jouent clairement avec les tabous et les limites, ce qui peut plaire à ceux qui recherchent quelque chose de différent. Les personnages sont souvent un peu caricaturaux, mais c’est ce qui fait leur charme. Il y a des lycéens, des démons, des créatures improbables… Chacun est là pour servir les histoires sans forcément être très développé. Ce que j’ai apprécié, c’est que l’auteur s’amuse à créer des personnages avec des rôles uniques et des situations inattendues. Même si on ne s’attache pas à eux, ils sont assez mémorables pour qu’on se rappelle de leurs aventures loufoques. Le style de Toshiki Yui donne une ambiance rétro aux histoires. Les dessins sont détaillés, surtout dans les scènes clés, et plutôt agréables à regarder. Même si les décors ne sont pas toujours très présents, les personnages et leurs expressions sont bien réalisés. Le mélange entre le réalisme des personnages et l’exagération de certaines situations rend le tout divertissant.

27/01/2025 (modifier)
Couverture de la série La Peur émeraude
La Peur émeraude

Même si je préfère sans doute le travail de son père Carlos, j’apprécie depuis un certain temps les productions de Lucas Nine qui, comme son père sortent visuellement des standards habituels. C’est en effet cet aspect qui est ici le plus original. Le plus souvent des crayonnés, des esquisses rageurs, rehaussés de couleurs douces. C’est sympathique, mais j’avais préféré le rendu de ce type de travail sur Thé de noix. Certains passages ne sont pas toujours très lisibles. Plus surprenant, Nine mélange à ses dessins – essentiellement pour des décors urbains, des photos retravaillées, recouvertes de dessins : le rendu n’est pas désagréable. En tout cas, on peut noter le très beau travail éditorial des rêveurs – comme souvent. Un grand format, un papier épais, un fil marque-pages, c’est un bel écrin. L’histoire quant à elle m’a un peu laissé sur ma faim. En effet, passés les quelques passages un peu loufoques, et l’adaptation au mélange entre personnages humains et animaliers (la symbiose fonctionne bien), l’intrigue reste plus classique et convenue que ce que le style graphique pouvait nous faire attendre. On est là dans une sorte de polar/feuilletonesque comme il s’en publiait au début du XXème siècle, dans un Paris de la Belle époque. Mais il m’a manqué un peu plus de poésie, ou de loufoquerie, pour davantage apprécier une œuvre qui est surprenante au départ, mais un peu trop « rangée » au final.

27/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Eclipse
Eclipse

Une histoire qui se laisse lire, mais sans plus me concernant. Je dois dire déjà que si le dessin est très lisible et dynamique, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Idem pour la colorisation, sans nuance. Quant au récit, il est globalement plaisant. Avec un tome d’exposition, un deuxième album un peu moins intéressant, et un troisième qui densifie l’intrigue. Les auteurs se sont ménagés la possibilité de relancer un nouveau cycle. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. La narration est rythmée, ça se castagne régulièrement. On ne s’ennuie pas. J’ai eu juste quelques problèmes parfois pour tout saisir (en particulier dans le deuxième tome, à certains moments, je ne savais pas si on était dans l’espace ou sous la mer). La diversité physique des peuples que nous rencontrons permet là aussi de dynamiser une histoire qui, toute plaisante qu’elle soit, ne m’a pas totalement emballé. Disons que c’est une lecture d’emprunt – ou plus, affaire de goûts… Note réelle 2,5/5.

27/01/2025 (modifier)