Lady Jane

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Un récit basé sur la loi Children Act, votée en 1989, sur la protection de l’enfance et ses dérives. Michel Constant alterne comédie et scènes déchirantes avec une grande empathie.


Angleterre Douleurs intimes Institut Saint-Luc, Liège La BD au féminin La BD, une histoire de famille

A Kingsdown, petite station balnéaire anglaise, Jane, 44 ans, tient une boutique de gaufres. Les meilleures de la région. Elle vit seule, se tient à l’écart des autres et fréquente de temps à autre le pub de Donald et Béa avec qui elle troque ses gaufres contre quelques verres. Un été, elle prend Emma, la fille de Béa, comme apprentie. Entre les deux femmes un lien va se tisser, petit à petit, malgré la différence d’âge. Pourtant, Emma va comprendre qu’il y a dans le passé de Jane un secret qui l’empêche de vivre au présent. Voir aussi : - La Dame de Fer

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Avril 2022
Statut histoire One shot (deuxième volet d'un triptyque) 1 tome paru

Couverture de la série Lady Jane © Futuropolis 2022
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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03/04/2023 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un roman graphique qui se laisse lire agréablement. Sans doute en moins fort, il y a un peu de Ken Loach dans ce récit, et dans ces personnages ordinaires qui se battent à leur niveau contre les vacheries de la vie. Car Constant marie assez bien passages noirs, douleurs intimes, et moments plus festifs et drôles. Il réussit aussi très bien à retranscrire l’Angleterre populaire de la fin des années Thatcher et de 2015, dans les milieux populaires du Kent. La narration est fluide et agréable, et tous les personnages sont crédibles et attachants. Le dessin est lui aussi très plaisant. Une chouette lecture donc. Pour revenir sur ma comparaison avec Ken Loach, je pense qu’il manque juste de quoi pimenter un peu plus l’intrigue (critique politique, noirceur plus accentuées). Mais ça reste quand même bien fichu. Avec des personnages féminins forts. Le drame vécu par Jane est directement lié à la loi Children Act votée sous Margaret Thatcher en 1989, une loi ayant mené à) certains abus, dont beaucoup d’enfants « enlevés » de façon brutale à leur parent – c’est ce qui est arrivé à Jane. Je pense qu’il aurait été très judicieux de placer en fin d’album un petit dossier récapitulatif de cette loi (seuls quelques mots en quatrième de couverture y font allusion, ce qui m’a ensuite poussé à faire quelques recherches sur le net). Note réelle 3,5/5.

15/06/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Lady Jane est le deuxième volet d'une trilogie que le couple formé par Béa et Michel Constant consacre au microcosme qui gravite autour d'un pub d'une petite station balnéaire anglaise. On y retrouve les mêmes principes que dans La Dame de Fer (un récit construit sur deux époques, un côté social à la Ken Loach, une volonté de positiver malgré le caractère dramatique des faits) ainsi qu'un grand nombre de personnages communs (à commencer par Jane et Emma qui, de seconds rôles dans La Dame de Fer passent au premier plan dans le présent récit). Le scénario doit beaucoup à Béa Constant et je dirais que cela se ressent dans les thématique abordées, qui parleront peut-être encore plus à un public féminin qu'à un public masculin. Le récit est plaisant à lire, bien structuré mais, si je devais formuler un reproche, manque sans doute de moments forts. Tout coule de source, à l'image d'un fleuve relativement tranquille malgré le caractère dramatique de certains événements. A ce titre, on a vraiment droit à un récit feelgood, empli de bons sentiments et saupoudré d'un humour plutôt bienveillant. Le dessin de Michel Constant est de ceux que j'affectionne particulièrement. Son trait en ligne claire possède cette évidence immédiate, cette facilité de lecture et cette pureté élégante qui me font sombrer dans la nostalgie de mes premières lectures. Je me sens en terrain connu. Et même si ici il n'a pas une belle mécanique à illustrer (contrairement à La Dame de Fer et à bien d'autres de ses œuvres), ses décors demeurent d'un grande richesse et nous plongent vraiment dans l'univers illustré (tout en restant d'une grande simplicité). Au final, Lady Jane est une chouette lecture. Pas une œuvre majeure mais une bonne bande dessinée à la fois distrayante et instructive (puisqu'elle nous expose le Children Act et ses conséquences sociales). Par son équilibre, je le trouve un cran au-dessus de La Dame de Fer, ce qui est de bon augure pour le troisième volet. Pas mal du tout !

03/04/2023 (modifier)