Au vu de l'actualité, je pense qu'on va avoir de plus en plus de documentaire vulgarisateur sur les changements climatiques et ce n’est pas le premier documentaire en BD que je lis sur ce sujet.
Ce documentaire là est bien fait. On suit les deux auteurs, une ayant des connaissances sur le sujet et l'autre qui ne connait rien de découvre tout, rencontre différents scientifiques qui travaillent au G.I.E.C. et on va avoir droit à un résumé des problématiques climatiques actuels. Le résultat est pas mal même si parfois j'avais un peu de difficulté à suivre (je n'ai pas l'esprit très scientifique). Une bonne idée est que l'album est d'un format plus grand qu'une bande dessinée normale. Cela permet de rendre les cases plus grandes et de donner une narration aéré. Vu qu'il y a souvent beaucoup de textes, un format plus petit aurait donné une lecture plus difficile.
Je ne sais pas trop quoi écrire de plus. C'est un documentaire qui résume bien les problèmes que l'humanité est en train de faire face et je conseil au moins un emprunt si on est intéressé par les questions climatiques.
Fils du Soleil est une bonne BD d’aventure maritime, efficace et agréable à lire, même sans connaître l’œuvre originale. Le cadre du Pacifique, loin des schémas classiques de la piraterie caribéenne, apporte un vrai dépaysement. Cet ancrage géographique et culturel différent fonctionne bien et donne au récit une identité rafraîchissante pour les amateurs de récits marins.
Le scénario est solide, rythmé et lisible. La progression est fluide, les enjeux clairs, et les personnages se dévoilent naturellement au fil des pages. On sent une base littéraire robuste, bien exploitée. En revanche, l’ensemble reste assez resserré : il manque un peu d’épaisseur et de nuances pour que les personnages marquent durablement ou que certaines situations gagnent en intensité émotionnelle.
Graphiquement, c’est un vrai plaisir. Le dessin est précis, très maîtrisé, avec un style graphique affirmé qui évoque un certain aspect rétro tout en restant pleinement moderne. La mise en scène est claire, l’ambiance bien posée, et le travail visuel soutient parfaitement le récit sans jamais l’alourdir.
Au final, une BD d’aventure maritime bien construite et efficace, qui se lit avec plaisir. Elle remplit parfaitement son rôle, mais il lui manque une touche de magie, de profondeur ou d’audace pour réellement s’imposer comme une œuvre marquante.
On a là un recueil d’adaptations de quelques-uns des auteurs classiques des récits d’horreur/épouvante, ou de fantastique noir « à l’ancienne ». Si l’album vise un public large, je le proposerais davantage à un lectorat adolescent.
Car, plus que d’horreur hystérique ou sanguinolente, on a là essentiellement des récits qui misent sur l’atmosphère inquiétante, une angoisse sourde qui n’est jamais poussée à son paroxysme.
Le résultat est globalement intéressant, même si je n’en suis pas forcément fan. Disons que c’est une sympathique lecture d’emprunt.
Série jeunesse efficace, Castlewitch propose une aventure d’adolescents classique mais bien maîtrisée. On y retrouve tous les codes attendus : héros légèrement rebelle, guerre invisible aux adultes, bande soudée, parcours initiatique et montée en puissance progressive du groupe comme des individus. Rien de réellement surprenant sur le fond, mais l’ensemble se lit avec plaisir et cohérence.
Le scénario reste volontairement accessible et linéaire. Certains thèmes sont traités avec une subtilité appréciable pour une BD ado, sans jamais alourdir le récit. La force de la série tient davantage dans l’aventure adolescente fluide et lisible que dans une ambition narrative marquante.
Graphiquement, c'est agréable : dessin précis, univers esthétique bien posé et surtout des “Imaginaires” visuellement recherchés, qui apportent une vraie personnalité à l’ensemble. Une proposition bien calibrée, agréable, sans éclat particulier mais honnête dans son exécution.
Ce tome introductif se laisse lire sans trop de problème, avec un scénario à la fois solide, classique et sans surprise. J’avoue qu’il m’en faut un peu plus pour que cela soit réellement captivant, alors que le genre western m’intéresse – tout comme le monde amérindien et sa « rencontre » désastreuse avec les conquérants anglo-saxons.
A l’image du scénario, le dessin est lui aussi classique et sans surprise, sans aspérité et, osons le dire, sans trop de personnalité. Et la colorisation (assistée par ordinateur ?) ne donne pas un rendu fabuleux je trouve.
Pour revenir à l’histoire elle-même, elle se situe au milieu des années 1860, au moment où le flot de colons/militaires est sur le point de submerger les territoires pourtant « définitivement » accordés aux tribus des plaines par le traité de Fort Laramie. Je déplore au passage que Marc Bourgne n’ait pas précisé davantage les différents traités (à la fois les détails, mais aussi qui les a respectés, qui les a trahis), ce qui rend un peu confuse l’attitude des Lakotas et des Cheyennes (l’intrigue se déroule surtout au milieu des Sioux, avec Sitting Bull comme personnage charismatique). Personnage lui aussi présenté de manière confuse (une courte bibliographie est présentée en début d’album, mais elle m’a paru succincte et assez fragile).
C’est une femme de l’Est, photographe et peintre qui est le personnage principale de la série (et qui est franchement improbable dans la société de l’époque – que ce soit parmi les Blancs ou parmi les Indiens !). Attirée par l’Ouest sauvage, par les Indiens (et par un chef sioux en particulier…), elle cherche à témoigner sur ce monde indien, et s’insurge contre l’attitude des Blancs de la « frontier ».
Hélas, en plus du caractère improbable de cette partie de l’intrigue, le reste est décevant (que ce soit trop classique ou trop « facile »). C’est un peu gentil et manichéen, tout en manquant de profondeur et de dynamisme.
A voir ce que la suite donnera, mais en l’état, je suis sorti déçu de ma lecture.
*********************
Je reviens mettre à jour mon avis, après lecture/relecture de l'ensemble des trois tomes.
Certaines facilités sont encore notables (essentiellement autour du personnage central de Diane, et de ses allers-retours entre villages Lakotas et monde "blanc"), et certains passages manquent de liant, comme ce long passage où l'on nous explique le rituel du mariage chez les Lakotas (pas inintéressant, mais le ton employé, très "pédagogique", tranche trop avec la narration classique du reste de l'intrigue).
Mais, globalement, j'en suis venu à relativiser mes critiques initiales. En effet, ça se laisse lire agréablement, et les auteurs nous amènent tout naturellement au final, la bataille de la Little Big Horn (même si le personnage de Custer - sans aller aux outrances caricaturales de l'excellent film Little Big Man - aurait mérité d'être affiné: son côté raciste, arriviste et carriériste à outrance n'est pas trop visible).
C'est une série qui prend le temps de donner la parole aux Lakotas, sans trop les caricaturer, même si c'est parfois un peu simpliste (ce qui me ramène à la bibliographie citée en début d'albums, elle aussi très simple: au moins aurait-il fallu citer "Elan Noir parle", excellente porte d'entrée dans la pensée Lakota, qui plus est par quelqu'un qui était présent lors de la bataille de la Little Big Horn).
Mais les amateurs de westerns centrés sur les Indiens des plaines trouveront leur compte dans ce triptyque globalement bien mené, malgré les défauts évoqués plus hauts.
Je connais de loin l'auteur Golo Zhao dont j'ai directement reconnu le trait, mais c'est la première BD que je lis de sa part. Et c'est très mignon, peut-être un poil trop parfois, et quelque peu redondant dans les histoires présentées.
J'ai lu l'album sur quelques jours, puisqu'il s'agit de petites histoires indépendantes avec juste une personne qui lie les récits et sera le cœur de la dernière histoire. Chaque histoire est le récit d'une personne décédée et de sa vie, globalement autour des relations sociales. Celles-ci sont principalement amoureuses, mais il y a aussi des récits d'amitié qui parsèment l'ouvrage. Le tout dans une Chine contemporaine qui ne semble pas si dépaysante puisqu'on y retrouve les mêmes histoires : amitié qui s'effilochent, amour d'enfance, bagarres avec les grands, le temps qui passe... C'est une série mignonne, parfois un peu trop à mon goût avec cette tendance à être trop sucrée et bon sentiment, mais de temps en temps ça ne fait pas de mal. Comme les carreaux de chocolat.
L'histoire est servie par un dessin tout en rondeur et très coloré. C'est assez clair et lisible, même si parfois (je suppose traduction oblige) il y a des pavés de textes imprimés en tout petit qui sont franchement pas facile à lire. L'absence de bulles ne les fait pas ressortir du paysage, ce qui est dommage. Mais en dehors de ce détail, c'est assez clair et lisible.
Je dirais juste que la dernière histoire m'a paru la plus incompréhensible, cependant. C'est sans doute dû à deux personnages qui ont presque la même tête (c'est intégré au récit) mais j'ai eu du mal à comprendre qui était qui et ce qu'il s'était passé. Une dernière histoire pas des plus simples donc, mais le reste est de bonne facture. Une lecture sympathique et distrayante.
Du bourrin, du n’importe quoi souvent, les dialogues et les rafales claquent à tout va. C’est souvent bête et con, mais dans le genre divertissement pas prise de tête, voilà une série qui propose quelque chose d’assez amusant.
Les premières pages donnent le ton, avec des dialogues très drôles, percutants, une chouette entame. La suite est plus inégale au niveau des dialogues – même si régulièrement des échanges jouissifs nous raccrochent aux personnages et à l’intrigue.
Car, en sus de dialogues très dynamiques, nous avons là quelques beaux spécimens d’abrutis, de déjantés (mais alors graves !), réunis dans tout petit périmètre perdu au cœur des États-Unis.
Et surtout régulièrement l’action prend le relai des dialogues, pour nous proposer une surenchère de mitraillages, avec un arsenal improbable.
Car tout ici est exagéré. De la connerie humaine (mention spéciale au shériff) en passant par l’histoire (souvent très très loufoque – avec ce bunker souterrain où une caricature de Frau nazie se prend pour une Frankenstein hitlérienne, créant la future race supérieure victorieuse, à base de cochon…), des bastons et courses poursuites (du Mad Max débile), rien n’est épargné au lecteur.
Un lecteur qui doit accepter pas mal de facilités scénaristiques, une succession de révélations elles aussi improbables dans le dernier tome à propos des protagonistes. C’est sans doute un peu trop, et le dernier tome est moins équilibré, jouant trop sur le dézingage à tout va.
Mais, globalement, c’est un très bon divertissement, une série B qui abuse des clichés (grosse nazie vicieuse, flic débile, ploucs dégénérés, un vieux fou vivotant dans une grange et quelques caravanes avec de quoi équipé un régiment de forces spéciales, etc.), mais qui ne se prend jamais au sérieux, l’humour faisant passer à peu près tout.
Un gros défouloir recommandé en tout cas.
Je pense que l’aspect fantastique aurait pu être évité, il est ici de trop (l’homme porc, les « pouvoirs » de la gamine sur la fin…).
Note réelle 3,5/5.
J’ai été touché par ce récit même si je lui reproche quelques petits détails qui m’empêchent de lui accorder une autre note qu’un simple « pas mal ».
Débarrassons-nous directement de ces détails :
- J’ai eu du mal à « lire » certaines illustrations. Trop sombres, trop fouillis, trop énigmatiques, elles gâchent quelque peu la bonne impression laissée par d’autres planches que je trouve tout simplement magnifiques ;
- Le thème central du personnage féminin atteint d’une maladie incurable est complété en fin d’album par deux autres thématiques. Si je comprends encore l’intérêt de la première (et la parallèle que l’on peut faire entre cette maladie et l’extinction de masse dans laquelle nous sommes), la thématique de l’homosexualité m’est apparue clairement inutile. Si, à une époque, un héros de bande dessinée se devait d’être roux ou d’avoir un ami roux, aujourd’hui, dans les romans graphiques réalisés par une autrice, le personnage central se doit d’être lesbien. Et ce genre de stéréotype, à force, ça saoule. D’autant plus que, dans le cas présent, les préférences sexuelles de l’héroïne n’ont aucun intérêt et n’influencent en rien les thématiques de fond.
Mais, à côté de ça, j’ai vraiment bien aimé ce récit. Je l’ai trouvé très bien écrit (la scénariste est romancière à l’origine et cela se ressent). L’absence de dialogues devient une force et la narration renforce le sentiment pour le lecteur d’être à l’intérieur de la tête du personnage central, et d’ainsi mieux la comprendre (même quand elle agit comme une vraie conne).
Les illustrations sont souvent très belles même si très sombres. Il y a beaucoup d’images de nature et d’arbres sur lesquelles je me suis arrêté (parfois pour bien les « comprendre », c’est vrai, mais souvent aussi pour les admirer).
Un bel ouvrage. Pas parfait mais vraiment pas mal.
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Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C.
Au vu de l'actualité, je pense qu'on va avoir de plus en plus de documentaire vulgarisateur sur les changements climatiques et ce n’est pas le premier documentaire en BD que je lis sur ce sujet. Ce documentaire là est bien fait. On suit les deux auteurs, une ayant des connaissances sur le sujet et l'autre qui ne connait rien de découvre tout, rencontre différents scientifiques qui travaillent au G.I.E.C. et on va avoir droit à un résumé des problématiques climatiques actuels. Le résultat est pas mal même si parfois j'avais un peu de difficulté à suivre (je n'ai pas l'esprit très scientifique). Une bonne idée est que l'album est d'un format plus grand qu'une bande dessinée normale. Cela permet de rendre les cases plus grandes et de donner une narration aéré. Vu qu'il y a souvent beaucoup de textes, un format plus petit aurait donné une lecture plus difficile. Je ne sais pas trop quoi écrire de plus. C'est un documentaire qui résume bien les problèmes que l'humanité est en train de faire face et je conseil au moins un emprunt si on est intéressé par les questions climatiques.
Fils du Soleil
Fils du Soleil est une bonne BD d’aventure maritime, efficace et agréable à lire, même sans connaître l’œuvre originale. Le cadre du Pacifique, loin des schémas classiques de la piraterie caribéenne, apporte un vrai dépaysement. Cet ancrage géographique et culturel différent fonctionne bien et donne au récit une identité rafraîchissante pour les amateurs de récits marins. Le scénario est solide, rythmé et lisible. La progression est fluide, les enjeux clairs, et les personnages se dévoilent naturellement au fil des pages. On sent une base littéraire robuste, bien exploitée. En revanche, l’ensemble reste assez resserré : il manque un peu d’épaisseur et de nuances pour que les personnages marquent durablement ou que certaines situations gagnent en intensité émotionnelle. Graphiquement, c’est un vrai plaisir. Le dessin est précis, très maîtrisé, avec un style graphique affirmé qui évoque un certain aspect rétro tout en restant pleinement moderne. La mise en scène est claire, l’ambiance bien posée, et le travail visuel soutient parfaitement le récit sans jamais l’alourdir. Au final, une BD d’aventure maritime bien construite et efficace, qui se lit avec plaisir. Elle remplit parfaitement son rôle, mais il lui manque une touche de magie, de profondeur ou d’audace pour réellement s’imposer comme une œuvre marquante.
Histoire(s) à dormir debout (Macabre)
On a là un recueil d’adaptations de quelques-uns des auteurs classiques des récits d’horreur/épouvante, ou de fantastique noir « à l’ancienne ». Si l’album vise un public large, je le proposerais davantage à un lectorat adolescent. Car, plus que d’horreur hystérique ou sanguinolente, on a là essentiellement des récits qui misent sur l’atmosphère inquiétante, une angoisse sourde qui n’est jamais poussée à son paroxysme. Le résultat est globalement intéressant, même si je n’en suis pas forcément fan. Disons que c’est une sympathique lecture d’emprunt.
Castlewitch
Série jeunesse efficace, Castlewitch propose une aventure d’adolescents classique mais bien maîtrisée. On y retrouve tous les codes attendus : héros légèrement rebelle, guerre invisible aux adultes, bande soudée, parcours initiatique et montée en puissance progressive du groupe comme des individus. Rien de réellement surprenant sur le fond, mais l’ensemble se lit avec plaisir et cohérence. Le scénario reste volontairement accessible et linéaire. Certains thèmes sont traités avec une subtilité appréciable pour une BD ado, sans jamais alourdir le récit. La force de la série tient davantage dans l’aventure adolescente fluide et lisible que dans une ambition narrative marquante. Graphiquement, c'est agréable : dessin précis, univers esthétique bien posé et surtout des “Imaginaires” visuellement recherchés, qui apportent une vraie personnalité à l’ensemble. Une proposition bien calibrée, agréable, sans éclat particulier mais honnête dans son exécution.
Le Sentier de la Guerre
Ce tome introductif se laisse lire sans trop de problème, avec un scénario à la fois solide, classique et sans surprise. J’avoue qu’il m’en faut un peu plus pour que cela soit réellement captivant, alors que le genre western m’intéresse – tout comme le monde amérindien et sa « rencontre » désastreuse avec les conquérants anglo-saxons. A l’image du scénario, le dessin est lui aussi classique et sans surprise, sans aspérité et, osons le dire, sans trop de personnalité. Et la colorisation (assistée par ordinateur ?) ne donne pas un rendu fabuleux je trouve. Pour revenir à l’histoire elle-même, elle se situe au milieu des années 1860, au moment où le flot de colons/militaires est sur le point de submerger les territoires pourtant « définitivement » accordés aux tribus des plaines par le traité de Fort Laramie. Je déplore au passage que Marc Bourgne n’ait pas précisé davantage les différents traités (à la fois les détails, mais aussi qui les a respectés, qui les a trahis), ce qui rend un peu confuse l’attitude des Lakotas et des Cheyennes (l’intrigue se déroule surtout au milieu des Sioux, avec Sitting Bull comme personnage charismatique). Personnage lui aussi présenté de manière confuse (une courte bibliographie est présentée en début d’album, mais elle m’a paru succincte et assez fragile). C’est une femme de l’Est, photographe et peintre qui est le personnage principale de la série (et qui est franchement improbable dans la société de l’époque – que ce soit parmi les Blancs ou parmi les Indiens !). Attirée par l’Ouest sauvage, par les Indiens (et par un chef sioux en particulier…), elle cherche à témoigner sur ce monde indien, et s’insurge contre l’attitude des Blancs de la « frontier ». Hélas, en plus du caractère improbable de cette partie de l’intrigue, le reste est décevant (que ce soit trop classique ou trop « facile »). C’est un peu gentil et manichéen, tout en manquant de profondeur et de dynamisme. A voir ce que la suite donnera, mais en l’état, je suis sorti déçu de ma lecture. ********************* Je reviens mettre à jour mon avis, après lecture/relecture de l'ensemble des trois tomes. Certaines facilités sont encore notables (essentiellement autour du personnage central de Diane, et de ses allers-retours entre villages Lakotas et monde "blanc"), et certains passages manquent de liant, comme ce long passage où l'on nous explique le rituel du mariage chez les Lakotas (pas inintéressant, mais le ton employé, très "pédagogique", tranche trop avec la narration classique du reste de l'intrigue). Mais, globalement, j'en suis venu à relativiser mes critiques initiales. En effet, ça se laisse lire agréablement, et les auteurs nous amènent tout naturellement au final, la bataille de la Little Big Horn (même si le personnage de Custer - sans aller aux outrances caricaturales de l'excellent film Little Big Man - aurait mérité d'être affiné: son côté raciste, arriviste et carriériste à outrance n'est pas trop visible). C'est une série qui prend le temps de donner la parole aux Lakotas, sans trop les caricaturer, même si c'est parfois un peu simpliste (ce qui me ramène à la bibliographie citée en début d'albums, elle aussi très simple: au moins aurait-il fallu citer "Elan Noir parle", excellente porte d'entrée dans la pensée Lakota, qui plus est par quelqu'un qui était présent lors de la bataille de la Little Big Horn). Mais les amateurs de westerns centrés sur les Indiens des plaines trouveront leur compte dans ce triptyque globalement bien mené, malgré les défauts évoqués plus hauts.
Passeur d'âmes
Je connais de loin l'auteur Golo Zhao dont j'ai directement reconnu le trait, mais c'est la première BD que je lis de sa part. Et c'est très mignon, peut-être un poil trop parfois, et quelque peu redondant dans les histoires présentées. J'ai lu l'album sur quelques jours, puisqu'il s'agit de petites histoires indépendantes avec juste une personne qui lie les récits et sera le cœur de la dernière histoire. Chaque histoire est le récit d'une personne décédée et de sa vie, globalement autour des relations sociales. Celles-ci sont principalement amoureuses, mais il y a aussi des récits d'amitié qui parsèment l'ouvrage. Le tout dans une Chine contemporaine qui ne semble pas si dépaysante puisqu'on y retrouve les mêmes histoires : amitié qui s'effilochent, amour d'enfance, bagarres avec les grands, le temps qui passe... C'est une série mignonne, parfois un peu trop à mon goût avec cette tendance à être trop sucrée et bon sentiment, mais de temps en temps ça ne fait pas de mal. Comme les carreaux de chocolat. L'histoire est servie par un dessin tout en rondeur et très coloré. C'est assez clair et lisible, même si parfois (je suppose traduction oblige) il y a des pavés de textes imprimés en tout petit qui sont franchement pas facile à lire. L'absence de bulles ne les fait pas ressortir du paysage, ce qui est dommage. Mais en dehors de ce détail, c'est assez clair et lisible. Je dirais juste que la dernière histoire m'a paru la plus incompréhensible, cependant. C'est sans doute dû à deux personnages qui ont presque la même tête (c'est intégré au récit) mais j'ai eu du mal à comprendre qui était qui et ce qu'il s'était passé. Une dernière histoire pas des plus simples donc, mais le reste est de bonne facture. Une lecture sympathique et distrayante.
Valhalla Hotel
Du bourrin, du n’importe quoi souvent, les dialogues et les rafales claquent à tout va. C’est souvent bête et con, mais dans le genre divertissement pas prise de tête, voilà une série qui propose quelque chose d’assez amusant. Les premières pages donnent le ton, avec des dialogues très drôles, percutants, une chouette entame. La suite est plus inégale au niveau des dialogues – même si régulièrement des échanges jouissifs nous raccrochent aux personnages et à l’intrigue. Car, en sus de dialogues très dynamiques, nous avons là quelques beaux spécimens d’abrutis, de déjantés (mais alors graves !), réunis dans tout petit périmètre perdu au cœur des États-Unis. Et surtout régulièrement l’action prend le relai des dialogues, pour nous proposer une surenchère de mitraillages, avec un arsenal improbable. Car tout ici est exagéré. De la connerie humaine (mention spéciale au shériff) en passant par l’histoire (souvent très très loufoque – avec ce bunker souterrain où une caricature de Frau nazie se prend pour une Frankenstein hitlérienne, créant la future race supérieure victorieuse, à base de cochon…), des bastons et courses poursuites (du Mad Max débile), rien n’est épargné au lecteur. Un lecteur qui doit accepter pas mal de facilités scénaristiques, une succession de révélations elles aussi improbables dans le dernier tome à propos des protagonistes. C’est sans doute un peu trop, et le dernier tome est moins équilibré, jouant trop sur le dézingage à tout va. Mais, globalement, c’est un très bon divertissement, une série B qui abuse des clichés (grosse nazie vicieuse, flic débile, ploucs dégénérés, un vieux fou vivotant dans une grange et quelques caravanes avec de quoi équipé un régiment de forces spéciales, etc.), mais qui ne se prend jamais au sérieux, l’humour faisant passer à peu près tout. Un gros défouloir recommandé en tout cas. Je pense que l’aspect fantastique aurait pu être évité, il est ici de trop (l’homme porc, les « pouvoirs » de la gamine sur la fin…). Note réelle 3,5/5.
Dix ans
J’ai été touché par ce récit même si je lui reproche quelques petits détails qui m’empêchent de lui accorder une autre note qu’un simple « pas mal ». Débarrassons-nous directement de ces détails : - J’ai eu du mal à « lire » certaines illustrations. Trop sombres, trop fouillis, trop énigmatiques, elles gâchent quelque peu la bonne impression laissée par d’autres planches que je trouve tout simplement magnifiques ; - Le thème central du personnage féminin atteint d’une maladie incurable est complété en fin d’album par deux autres thématiques. Si je comprends encore l’intérêt de la première (et la parallèle que l’on peut faire entre cette maladie et l’extinction de masse dans laquelle nous sommes), la thématique de l’homosexualité m’est apparue clairement inutile. Si, à une époque, un héros de bande dessinée se devait d’être roux ou d’avoir un ami roux, aujourd’hui, dans les romans graphiques réalisés par une autrice, le personnage central se doit d’être lesbien. Et ce genre de stéréotype, à force, ça saoule. D’autant plus que, dans le cas présent, les préférences sexuelles de l’héroïne n’ont aucun intérêt et n’influencent en rien les thématiques de fond. Mais, à côté de ça, j’ai vraiment bien aimé ce récit. Je l’ai trouvé très bien écrit (la scénariste est romancière à l’origine et cela se ressent). L’absence de dialogues devient une force et la narration renforce le sentiment pour le lecteur d’être à l’intérieur de la tête du personnage central, et d’ainsi mieux la comprendre (même quand elle agit comme une vraie conne). Les illustrations sont souvent très belles même si très sombres. Il y a beaucoup d’images de nature et d’arbres sur lesquelles je me suis arrêté (parfois pour bien les « comprendre », c’est vrai, mais souvent aussi pour les admirer). Un bel ouvrage. Pas parfait mais vraiment pas mal.