Je ne peux pas dire que j’aie été emballé par cet album. Mais je dois quand même admettre que, sous ses dehors assez austères, il nous embarque gentiment et il se laisse lire facilement, parfois le sourire aux lèvres.
Les décors sont minimalistes (l’austérité du Nord-Ouest de l’Angleterre est ici presque caricaturale, restreinte ici à quelques parkings isolés), les personnages peu expressifs, et l’intrigue on ne peut moins dynamique. En effet, nous suivons un vague conflit entre vendeurs de glaces, un militant des secours en montagne (là où seules quelques collines existent !), avec quelques menu débats entre cruciverbistes.
C’est un peu sec mais, contre toute attente, ça se laisse lire. Il y a dans certains passages un humour pince sans rire, froid, et l’aspect pauvre de l’ensemble se transforme même en quelque chose de risible.
Je serais moins enthousiaste que mes prédécesseurs, mais c’est une lecture originale et recommandable (mais ceux qui ne cherchent que de l’action doivent s’abstenir !).
C’est l’histoire d’un homme qui a le plus grand mal à se positionner en société, à savoir comment développer des relations sociales. Et qui, faute de mieux « joue un rôle », celui de bouffon le plus souvent.
Lui-même abusé sexuellement durant son enfance, il développe des relations ambigües avec les femmes – qui sont nombreuses à être attirées par lui ! Mais que ce soit pour les relations amoureuses, sociales, politiques, il n’est jamais sincère et préfère à chaque fois fuir la réalité, mentir, provoquant souvent des drames.
Car le récit développe une vision très noire de la société, très pessimiste, le suicide (physique ou social) étant très présent.
Au milieu de tout ça, des cauchemars, visions d’horreur, ou simples morts, alimentent une certaine horreur, sans qu’Ito – qui adapte ici un auteur que je ne connaissais pas – n’apporte les délires visuels qui souvent habitent ses œuvres. On est ici davantage dans un récit d’atmosphère que dans l’horreur brute des séries qu’Ito crée lui-même. Les « visions d’horreur » sont toutefois plus présentes dans le troisième et dernier tome.
En tout cas, le récit nous permet de suivre la vie – et la déchéance – du héros. Mais aussi le malheur qu’il entraine autour de lui (chez les femmes avec lesquelles il a des relations, mais pas que, puisqu'il pousse au suicide l'une des rares personnes à l'avoir percé à jour).
Si la lecture n’est pas inintéressante, j’ai quand même trouvé qu’il y avait des longueurs, certaines redites.
En tout cas, le récit nous permet de suivre la vie – et la déchéance – du héros. Mais aussi le malheur qu’il entraine autour de lui. La déchéance est collective. Il y a quelques chose des romans noirs gothiques dans ce récit.
De Beethoven, je ne connaissais que quelques bribes de sa personnalité, toutes liées à sa période adulte et célèbre. Je partais donc dans l'inconnu avec cet album, qui se concentre sur "l'avant ", sa jeunesse.
Une période de formation, en tant qu'artiste et en tant que personne. Avec son père comme personnage clé. Qui lui a mis le pied à l'étrier comme musicien. Mais ce père est un personnage assez négatif. Alcoolique, violent, borné, exploitant sans vergogne son fils - qu'il voyait davantage comme l'exécutant d'œuvres écrites par d'autres, comme Mozart alors en vogue, que comme compositeur.
La pression mise continûment par son père explique sans doute le côté quelque peu frénétique ou pressé de Ludwig. Je ne connais pas son œuvre suffisamment en profondeur pour y déceler là aussi des traces de cette relation difficile.
En tout cas l'album se laisse lire agréablement. Le sujet est sans doute moins original que d'autres séries de Ross, mais son dessin, ici très moderne et dynamique, colle très bien à la personnalité qu'il nous donne à voir.
Je viens de finir Kléos, alors la note s'en ressentira. Bien sans plus, d'accord il y a un aspect tragique et comique dans son aventure et le dessin est bon, mais je l'ai lu et non relu alors que j'ai relu Kleos plusieurs fois ! J'ai l'impression que le héros avait plus de potentiel sans pouvoir relever ce qui manque à la bd pour être meilleure. Le final est bon, d'accord mais… J'ai aussi mieux aimé le premier tome de Deamon, et même la gloire d'Héra. Franchement, tirer aussi peu d'une histoire de changement de sexe à une époque, la notre, où ils existent, et en France où les femmes ont plus de droit qu'en Grèce de l'Antiquité. Je pense que cette bd est surcotée grâce au soleil de Grèce et à une façon de voir et vivre le sexe non encore corrompu par l'idée de péché si je ne dirait pas qu'on puisse prétendre qu'elle était libre.
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Je ne peux pas dire que j’aie été emballé par cet album. Mais je dois quand même admettre que, sous ses dehors assez austères, il nous embarque gentiment et il se laisse lire facilement, parfois le sourire aux lèvres. Les décors sont minimalistes (l’austérité du Nord-Ouest de l’Angleterre est ici presque caricaturale, restreinte ici à quelques parkings isolés), les personnages peu expressifs, et l’intrigue on ne peut moins dynamique. En effet, nous suivons un vague conflit entre vendeurs de glaces, un militant des secours en montagne (là où seules quelques collines existent !), avec quelques menu débats entre cruciverbistes. C’est un peu sec mais, contre toute attente, ça se laisse lire. Il y a dans certains passages un humour pince sans rire, froid, et l’aspect pauvre de l’ensemble se transforme même en quelque chose de risible. Je serais moins enthousiaste que mes prédécesseurs, mais c’est une lecture originale et recommandable (mais ceux qui ne cherchent que de l’action doivent s’abstenir !).
La Déchéance d'un homme
C’est l’histoire d’un homme qui a le plus grand mal à se positionner en société, à savoir comment développer des relations sociales. Et qui, faute de mieux « joue un rôle », celui de bouffon le plus souvent. Lui-même abusé sexuellement durant son enfance, il développe des relations ambigües avec les femmes – qui sont nombreuses à être attirées par lui ! Mais que ce soit pour les relations amoureuses, sociales, politiques, il n’est jamais sincère et préfère à chaque fois fuir la réalité, mentir, provoquant souvent des drames. Car le récit développe une vision très noire de la société, très pessimiste, le suicide (physique ou social) étant très présent. Au milieu de tout ça, des cauchemars, visions d’horreur, ou simples morts, alimentent une certaine horreur, sans qu’Ito – qui adapte ici un auteur que je ne connaissais pas – n’apporte les délires visuels qui souvent habitent ses œuvres. On est ici davantage dans un récit d’atmosphère que dans l’horreur brute des séries qu’Ito crée lui-même. Les « visions d’horreur » sont toutefois plus présentes dans le troisième et dernier tome. En tout cas, le récit nous permet de suivre la vie – et la déchéance – du héros. Mais aussi le malheur qu’il entraine autour de lui (chez les femmes avec lesquelles il a des relations, mais pas que, puisqu'il pousse au suicide l'une des rares personnes à l'avoir percé à jour). Si la lecture n’est pas inintéressante, j’ai quand même trouvé qu’il y avait des longueurs, certaines redites. En tout cas, le récit nous permet de suivre la vie – et la déchéance – du héros. Mais aussi le malheur qu’il entraine autour de lui. La déchéance est collective. Il y a quelques chose des romans noirs gothiques dans ce récit.
Ludwig et Beethoven
De Beethoven, je ne connaissais que quelques bribes de sa personnalité, toutes liées à sa période adulte et célèbre. Je partais donc dans l'inconnu avec cet album, qui se concentre sur "l'avant ", sa jeunesse. Une période de formation, en tant qu'artiste et en tant que personne. Avec son père comme personnage clé. Qui lui a mis le pied à l'étrier comme musicien. Mais ce père est un personnage assez négatif. Alcoolique, violent, borné, exploitant sans vergogne son fils - qu'il voyait davantage comme l'exécutant d'œuvres écrites par d'autres, comme Mozart alors en vogue, que comme compositeur. La pression mise continûment par son père explique sans doute le côté quelque peu frénétique ou pressé de Ludwig. Je ne connais pas son œuvre suffisamment en profondeur pour y déceler là aussi des traces de cette relation difficile. En tout cas l'album se laisse lire agréablement. Le sujet est sans doute moins original que d'autres séries de Ross, mais son dessin, ici très moderne et dynamique, colle très bien à la personnalité qu'il nous donne à voir.
Tirésias
Je viens de finir Kléos, alors la note s'en ressentira. Bien sans plus, d'accord il y a un aspect tragique et comique dans son aventure et le dessin est bon, mais je l'ai lu et non relu alors que j'ai relu Kleos plusieurs fois ! J'ai l'impression que le héros avait plus de potentiel sans pouvoir relever ce qui manque à la bd pour être meilleure. Le final est bon, d'accord mais… J'ai aussi mieux aimé le premier tome de Deamon, et même la gloire d'Héra. Franchement, tirer aussi peu d'une histoire de changement de sexe à une époque, la notre, où ils existent, et en France où les femmes ont plus de droit qu'en Grèce de l'Antiquité. Je pense que cette bd est surcotée grâce au soleil de Grèce et à une façon de voir et vivre le sexe non encore corrompu par l'idée de péché si je ne dirait pas qu'on puisse prétendre qu'elle était libre.