2.5
Mouais bof....J'aime bien le travail de Julien Hervieux sur les anecdotes surprenantes sur les guerres, mais là, j'ai un peu l'impression qu'il est en train de tirer sur la corde avec cette série qui parle d'autres sujets.
Déjà, il y a le fait que le dessinateur change à chaque histoire. Dans le lot, il y en a plusieurs que j'aime et c'est toujours un bonheur de voir leur trait, même si c'est pour une histoire courte, mais en même temps ça fait un peu usine à BD où on change toujours de dessinateur pour que les choses aillent vite. Chaque album parle d'un sujet différent et les deux albums sont inégaux.
Le premier qui parle de sport est pas mal avec des anecdotes que je ne connaissais pas, mais le second sur le paranormal est vraiment pas terrible. C'est peut-être parce que le paranormal est un sujet qui m'intéresse et donc j'en connais un rayon, mais la plupart des histoires m'ont semblé être du déjà vu, avec ces arnaques très connues comme les photos des fées de Cottingley. Dans cet album, il y a deux histoires qui m'ont diverti. Et après avoir refermé cet album je me suis dit que les albums de cette série vont être inégaux, basés sur si Hervieux a assez d'anecdotes peu connues et non du réchauffés, et si cela peut tenir un album complet.
À emprunter à la bibliothèque.
C'est l'histoire de Brigitte coloriste de son état, qui est née d'un père irakien et d'une mère française. C'est aussi la femme de Lewis depuis des années qui réalise le dessin dans son style plutôt minimaliste. Cet album de 2016 n'a pas eu l'écho de Persepolis dont on pourrait le rapprocher car il y a une thématique similaire de souvenirs d'enfance dans cette région du monde et les Findakly sont chrétiens ce qui a son importance dans un Irak où l'islam est majoritaire. Un pays tout comme l'Iran qui a bien changé depuis. Les anecdotes ne sont pas toujours chronologiquement aisées à suivre. La politique pas plus. Ce qui est le plus savoureux reste l'humour qui nait du décalage culturel notamment de la mère lorsqu'ils vivent en Irak.
Cet album est une biographie de la vie de la sage femme Angélique du Coudray qui a révolutionné l'enseignement de l'accouchement a une époque où les bébés mort-nées, les femmes mortes en accouchement ou les enfants et les femmes mutilés au cours de l'accouchement étaient légions.
Cette femme fait malheureusement parties trop nombreuses figures historiques féminines qui a finit oublié. Il faut dire que comme on le voit dans la BD les chirurgiens font tout pour contrôler le travail des sages femmes et veulent carrément prendre leurs places. Malgré le fait qu'il y a le roi dans le titre, au final on le voit peu et on quitte Paris pendant une bonne partie de l'album. On suit surtout la vie de du Coudray dans le milieu rural où c'est là qu'elle va avoir l'idée de génie pour bien enseigner l'art de l'accouchement à d'autres femmes.
La personnalité de du Coudray est intéressante parce que c'est une femme qui ne baisse pas les bras malgré les problèmes qu'elle subit. On voit aussi les différences entre la ville et le monde rural. Si à Paris les chirurgiens font tout pour prendre la place des sages-femmes, lorsqu'elle se retrouve à la campagne du Coudray va surtout faire face à la superstition et la mentalité conservatrice des autres femmes qui n'aiment pas trop se confier à des inconnus et qui préfèrent les matrones, ses femmes qui s'occupent des accouchements et dont le gros de leur éducation médicales vient du fait.... qu'elles ont elles-mêmes accouchées....
Bref, on va voir les difficultés de l'accouchement, comment c'est dur pour une femme de faire changer de mentalités dans un monde dominé par les hommes et c'est pas trop mal. Les thèmes abordés sont intéressants et encore actuel. Le dessin est correct, il manque un peu d'émotions, mais ce n'est pas figé ou trop académique comme c'était le cas dans les vieilles bandes dessinés historiques.
Les planches sont belles et grandes, y compris celles de Schuiten en fin de second tome, pour cette histoire mélangeant chasseurs de baleines et une espèce de baleine mythologique. C'est une île en soi cet animal et qui abrite une population autochtone bien étrange dont des bombasses blondes pas atteintes par la consanguinité. Cela conduit nécessairement à un conflit entre ces deux mondes, celui des gros bourrins sanguinaires avides d'argent et de l'autre les hippies écolos protecteurs de baleine. Attiré surtout par le nom de Schuiten, cela se laisse lire mais j'ai trouvé cela gentillet.
Tiens, c'est marrant, cette BD date de 2010, et si l'on excepte quelques références à Facebook, elle n'a pas vraiment vieilli. Elle se fout de la gueule de la crise économique et de l'ultralibéralisme en les mettant en scène à travers des situations pleines d'ironie et d'humour noir, parfois très politiquement incorrectes.
Le parti pris est clairement caricatural, le cynisme est poussé à fond, ce qui en fait à la fois la force et la limite de l'album. Ce n'est pas toujours hilarant, certains gags sont un peu forcés et manquent de percutant, mais l'ensemble est suffisamment varié pour éviter la lassitude. En tout cas, j'ai ri plus d'une fois, parfois d'un rire un peu jaune devant cette vision extrême du système libéral et de ses dérives.
Le graphisme est appréciable. Le trait est simple mais il est mis en valeur par un encrage épais et élégant, ainsi que par un choix de couleurs légèrement désaturées qui donnent une vraie identité à l'ensemble. Ce n'est pas le genre de dessin qui impressionne techniquement, mais c'est efficace, et surtout ça me donne envie de lire. Et comme la mise en scène fonctionne, au final, je suis plutôt satisfait, même si je reste un peu sur ma faim sur certains gags.
Sur ce coup-là, encore une fois, ce sont essentiellement mes souvenirs que je note.
Mais avant toute chose, je dois avouer que je n'ai aucune idée de la manière dont un tel titre serait reçu à l'ère post Metoo. Bon, cela dit, je n'ai pas souvenir d'un truc sexiste, bien au contraire. Mais bon, y a des trucs qui ont pu m'échapper, et si d'aventure ça devait être le cas, je réviserai cet avis !
Je garde en mémoire un récit assez cool et agréable à suivre, dont la lecture m'a cependant lassée au tome 5 (version intégrale). Comme pour Walking Dead, il y a un certain systématisme qui s'installe, et les nouvelles bonnes idées sont distillées de manière plus espacées histoire de rallonger la sauce et de vendre davantage de papier, mais je dois être mauvaise langue.
Graphiquement, c'est assez quelconque. A mes yeux du moins, ça parait quelconque. Je trouve en effet que les dessins façon Comics sont très stéréotypés et tous assez semblables. En la matière, c'est surtout le scénar qui va faire la différence.
Donc voui, il s'agit là d'une bonne série que j'ai eu plaisir à lire jusqu'à ce que la lassitude s'empare de moi. D'où un "pas mal" (alors qu'en réalité, j'aurais pu mettre un "franchement bien" sur le début de la série, disons les 4 premiers tomes de l'intégrale)
Enfant, tous les canards de Disney me fascinaient, surtout l'agressif Donald. Plus maintenant même si je dis oui au trait lisible et dynamique de tous les dessinateurs de cela. Je dis bravo à ceux qui distinguent les auteurs. Le pauvre a fort à faire avec des neveux exigeants, un rival plus chanceux, une amoureuse qui se dérobe, un oncle pingre toujours plus heureux dans ses entreprises que lui, le pauvre Donald qui rate presque tout à chaque coup, si je me souviens bien.
Picsou c'est l'accumulation, pas seulement capitaliste, l'être humain accumule, c'est un des propres de l'Homme. Eh oui, la culture humaine s'enrichit tout le temps, ce qui s'est accéléré depuis l'écriture. Il y a aussi de plus en plus d'objets. Sous produit : l'inégalité dont les seuls contestations dans l'univers de Dysney sont les voleurs, et les Donald qui râlent contre leur manque de chance. Avant de venir ici, je n'avais pas conscience qu'il y ait tant de bd sur les canards !
Une BD dense, qui passe sur plusieurs sujets et des thématiques intéressantes mais qui a tendance à partir dans des sentiers classiques malgré des débuts bien prometteurs.
La BD semble commencer comme un polar classique avec cet homme baignant dans la mafia new-yorkaise des années 20, alors que se multiplient les bateaux de migrants venus de l'Europe, et en particulier l'Italie. Notre héros, Italo, voit ainsi arriver son frère et ses enfants sur un continent aux aspirations de liberté. Le récit démarre très vite comme un polar vengeur, avec un cadavre et une famille débarquée, le tout dans une ambiance de mafieux. Et puis tout bifurque.
C'est l'une des forces du récit, de savoir déjouer les attentes en basculant dans la première partie vers un récit autour des anarchistes italiens et de leurs combats. Puis l'histoire change, et nous avons le deuxième chapitre qui change de lieux et de tons. Et ça continue, avec pas mal de bifurcations dans le récit, ce qui finit par devenir un peu trop. Le récit part dans différentes directions que je ne trouve pas toujours maitrisés et qui sont souvent désarmés alors qu'elles prennent une direction plus claire. Au final, c'est un récit de vengeance, d'anarchisme, de construction familiale, de complot politique et de racisme anti-italien. Et je en saurais dire avec certitude quel est le récit central, ce qui est dommage.
Et je suis sincère en disant que c'est dommage : le contexte développé autour de l'anarchisme italien est carrément intéressant. Il y a le racisme dont souffre alors ces personnes de la part de l'Etat américain, les aspirations anarchistes issues des classes populaires, le contexte politique italien et post-guerre mondiale, tout en présentant les liens (forts) entre les politiciens et la mafia. Si le récit s'était construit autour de cet axe, je crois que j'aurais été beaucoup plus enthousiaste. Mais je trouve que le récit de famille, la quête de vengeance (la fin avec les flics, notamment) et plusieurs détails sont de trop. Je n'ai pas compris le rôle exact de la femme, ni la raison de l'inclusion du gamin (j'évite de dévoiler, mais je pense que c'est pour parler des impérialismes).
J'ajouterais que le dessin est un peu étrange, surtout dans les têtes dont plusieurs sont très ressemblantes. Ce n'est pas un style de dessin que j'apprécie même si je m'y suis fait très vite. Au final je m'y suis retrouvé et il a une certaine patte, mais je n'y retournerais pas pour lui.
Bref, une BD intéressante mais pas assez aboutie, la faute selon moi à un scénario qui part dans beaucoup de directions et qui casse souvent sa ligne directrice. Le récit devient alors confus, comme si on avait accolé plusieurs histoires différentes qui auraient mérités d'être racontées à part. Reste un contexte très riche et intéressant que je retiendrais de ma lecture.
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Les Folles Anecdotes de l'Histoire
2.5 Mouais bof....J'aime bien le travail de Julien Hervieux sur les anecdotes surprenantes sur les guerres, mais là, j'ai un peu l'impression qu'il est en train de tirer sur la corde avec cette série qui parle d'autres sujets. Déjà, il y a le fait que le dessinateur change à chaque histoire. Dans le lot, il y en a plusieurs que j'aime et c'est toujours un bonheur de voir leur trait, même si c'est pour une histoire courte, mais en même temps ça fait un peu usine à BD où on change toujours de dessinateur pour que les choses aillent vite. Chaque album parle d'un sujet différent et les deux albums sont inégaux. Le premier qui parle de sport est pas mal avec des anecdotes que je ne connaissais pas, mais le second sur le paranormal est vraiment pas terrible. C'est peut-être parce que le paranormal est un sujet qui m'intéresse et donc j'en connais un rayon, mais la plupart des histoires m'ont semblé être du déjà vu, avec ces arnaques très connues comme les photos des fées de Cottingley. Dans cet album, il y a deux histoires qui m'ont diverti. Et après avoir refermé cet album je me suis dit que les albums de cette série vont être inégaux, basés sur si Hervieux a assez d'anecdotes peu connues et non du réchauffés, et si cela peut tenir un album complet. À emprunter à la bibliothèque.
Coquelicots d'Irak
C'est l'histoire de Brigitte coloriste de son état, qui est née d'un père irakien et d'une mère française. C'est aussi la femme de Lewis depuis des années qui réalise le dessin dans son style plutôt minimaliste. Cet album de 2016 n'a pas eu l'écho de Persepolis dont on pourrait le rapprocher car il y a une thématique similaire de souvenirs d'enfance dans cette région du monde et les Findakly sont chrétiens ce qui a son importance dans un Irak où l'islam est majoritaire. Un pays tout comme l'Iran qui a bien changé depuis. Les anecdotes ne sont pas toujours chronologiquement aisées à suivre. La politique pas plus. Ce qui est le plus savoureux reste l'humour qui nait du décalage culturel notamment de la mère lorsqu'ils vivent en Irak.
La Sage-Femme du Roi
Cet album est une biographie de la vie de la sage femme Angélique du Coudray qui a révolutionné l'enseignement de l'accouchement a une époque où les bébés mort-nées, les femmes mortes en accouchement ou les enfants et les femmes mutilés au cours de l'accouchement étaient légions. Cette femme fait malheureusement parties trop nombreuses figures historiques féminines qui a finit oublié. Il faut dire que comme on le voit dans la BD les chirurgiens font tout pour contrôler le travail des sages femmes et veulent carrément prendre leurs places. Malgré le fait qu'il y a le roi dans le titre, au final on le voit peu et on quitte Paris pendant une bonne partie de l'album. On suit surtout la vie de du Coudray dans le milieu rural où c'est là qu'elle va avoir l'idée de génie pour bien enseigner l'art de l'accouchement à d'autres femmes. La personnalité de du Coudray est intéressante parce que c'est une femme qui ne baisse pas les bras malgré les problèmes qu'elle subit. On voit aussi les différences entre la ville et le monde rural. Si à Paris les chirurgiens font tout pour prendre la place des sages-femmes, lorsqu'elle se retrouve à la campagne du Coudray va surtout faire face à la superstition et la mentalité conservatrice des autres femmes qui n'aiment pas trop se confier à des inconnus et qui préfèrent les matrones, ses femmes qui s'occupent des accouchements et dont le gros de leur éducation médicales vient du fait.... qu'elles ont elles-mêmes accouchées.... Bref, on va voir les difficultés de l'accouchement, comment c'est dur pour une femme de faire changer de mentalités dans un monde dominé par les hommes et c'est pas trop mal. Les thèmes abordés sont intéressants et encore actuel. Le dessin est correct, il manque un peu d'émotions, mais ce n'est pas figé ou trop académique comme c'était le cas dans les vieilles bandes dessinés historiques.
Aquarica
Les planches sont belles et grandes, y compris celles de Schuiten en fin de second tome, pour cette histoire mélangeant chasseurs de baleines et une espèce de baleine mythologique. C'est une île en soi cet animal et qui abrite une population autochtone bien étrange dont des bombasses blondes pas atteintes par la consanguinité. Cela conduit nécessairement à un conflit entre ces deux mondes, celui des gros bourrins sanguinaires avides d'argent et de l'autre les hippies écolos protecteurs de baleine. Attiré surtout par le nom de Schuiten, cela se laisse lire mais j'ai trouvé cela gentillet.
Liberal attitude
Tiens, c'est marrant, cette BD date de 2010, et si l'on excepte quelques références à Facebook, elle n'a pas vraiment vieilli. Elle se fout de la gueule de la crise économique et de l'ultralibéralisme en les mettant en scène à travers des situations pleines d'ironie et d'humour noir, parfois très politiquement incorrectes. Le parti pris est clairement caricatural, le cynisme est poussé à fond, ce qui en fait à la fois la force et la limite de l'album. Ce n'est pas toujours hilarant, certains gags sont un peu forcés et manquent de percutant, mais l'ensemble est suffisamment varié pour éviter la lassitude. En tout cas, j'ai ri plus d'une fois, parfois d'un rire un peu jaune devant cette vision extrême du système libéral et de ses dérives. Le graphisme est appréciable. Le trait est simple mais il est mis en valeur par un encrage épais et élégant, ainsi que par un choix de couleurs légèrement désaturées qui donnent une vraie identité à l'ensemble. Ce n'est pas le genre de dessin qui impressionne techniquement, mais c'est efficace, et surtout ça me donne envie de lire. Et comme la mise en scène fonctionne, au final, je suis plutôt satisfait, même si je reste un peu sur ma faim sur certains gags.
Y Le Dernier Homme
Sur ce coup-là, encore une fois, ce sont essentiellement mes souvenirs que je note. Mais avant toute chose, je dois avouer que je n'ai aucune idée de la manière dont un tel titre serait reçu à l'ère post Metoo. Bon, cela dit, je n'ai pas souvenir d'un truc sexiste, bien au contraire. Mais bon, y a des trucs qui ont pu m'échapper, et si d'aventure ça devait être le cas, je réviserai cet avis ! Je garde en mémoire un récit assez cool et agréable à suivre, dont la lecture m'a cependant lassée au tome 5 (version intégrale). Comme pour Walking Dead, il y a un certain systématisme qui s'installe, et les nouvelles bonnes idées sont distillées de manière plus espacées histoire de rallonger la sauce et de vendre davantage de papier, mais je dois être mauvaise langue. Graphiquement, c'est assez quelconque. A mes yeux du moins, ça parait quelconque. Je trouve en effet que les dessins façon Comics sont très stéréotypés et tous assez semblables. En la matière, c'est surtout le scénar qui va faire la différence. Donc voui, il s'agit là d'une bonne série que j'ai eu plaisir à lire jusqu'à ce que la lassitude s'empare de moi. D'où un "pas mal" (alors qu'en réalité, j'aurais pu mettre un "franchement bien" sur le début de la série, disons les 4 premiers tomes de l'intégrale)
La Dynastie Donald Duck
Enfant, tous les canards de Disney me fascinaient, surtout l'agressif Donald. Plus maintenant même si je dis oui au trait lisible et dynamique de tous les dessinateurs de cela. Je dis bravo à ceux qui distinguent les auteurs. Le pauvre a fort à faire avec des neveux exigeants, un rival plus chanceux, une amoureuse qui se dérobe, un oncle pingre toujours plus heureux dans ses entreprises que lui, le pauvre Donald qui rate presque tout à chaque coup, si je me souviens bien. Picsou c'est l'accumulation, pas seulement capitaliste, l'être humain accumule, c'est un des propres de l'Homme. Eh oui, la culture humaine s'enrichit tout le temps, ce qui s'est accéléré depuis l'écriture. Il y a aussi de plus en plus d'objets. Sous produit : l'inégalité dont les seuls contestations dans l'univers de Dysney sont les voleurs, et les Donald qui râlent contre leur manque de chance. Avant de venir ici, je n'avais pas conscience qu'il y ait tant de bd sur les canards !
The Corner
Une BD dense, qui passe sur plusieurs sujets et des thématiques intéressantes mais qui a tendance à partir dans des sentiers classiques malgré des débuts bien prometteurs. La BD semble commencer comme un polar classique avec cet homme baignant dans la mafia new-yorkaise des années 20, alors que se multiplient les bateaux de migrants venus de l'Europe, et en particulier l'Italie. Notre héros, Italo, voit ainsi arriver son frère et ses enfants sur un continent aux aspirations de liberté. Le récit démarre très vite comme un polar vengeur, avec un cadavre et une famille débarquée, le tout dans une ambiance de mafieux. Et puis tout bifurque. C'est l'une des forces du récit, de savoir déjouer les attentes en basculant dans la première partie vers un récit autour des anarchistes italiens et de leurs combats. Puis l'histoire change, et nous avons le deuxième chapitre qui change de lieux et de tons. Et ça continue, avec pas mal de bifurcations dans le récit, ce qui finit par devenir un peu trop. Le récit part dans différentes directions que je ne trouve pas toujours maitrisés et qui sont souvent désarmés alors qu'elles prennent une direction plus claire. Au final, c'est un récit de vengeance, d'anarchisme, de construction familiale, de complot politique et de racisme anti-italien. Et je en saurais dire avec certitude quel est le récit central, ce qui est dommage. Et je suis sincère en disant que c'est dommage : le contexte développé autour de l'anarchisme italien est carrément intéressant. Il y a le racisme dont souffre alors ces personnes de la part de l'Etat américain, les aspirations anarchistes issues des classes populaires, le contexte politique italien et post-guerre mondiale, tout en présentant les liens (forts) entre les politiciens et la mafia. Si le récit s'était construit autour de cet axe, je crois que j'aurais été beaucoup plus enthousiaste. Mais je trouve que le récit de famille, la quête de vengeance (la fin avec les flics, notamment) et plusieurs détails sont de trop. Je n'ai pas compris le rôle exact de la femme, ni la raison de l'inclusion du gamin (j'évite de dévoiler, mais je pense que c'est pour parler des impérialismes). J'ajouterais que le dessin est un peu étrange, surtout dans les têtes dont plusieurs sont très ressemblantes. Ce n'est pas un style de dessin que j'apprécie même si je m'y suis fait très vite. Au final je m'y suis retrouvé et il a une certaine patte, mais je n'y retournerais pas pour lui. Bref, une BD intéressante mais pas assez aboutie, la faute selon moi à un scénario qui part dans beaucoup de directions et qui casse souvent sa ligne directrice. Le récit devient alors confus, comme si on avait accolé plusieurs histoires différentes qui auraient mérités d'être racontées à part. Reste un contexte très riche et intéressant que je retiendrais de ma lecture.