Je réalise en écrivant cet avis que j'ai été moins touché par cette BD que les lecteurs précédents.
J'ai d'abord été perplexe. Perplexe en me demandant quel était le contexte : visiblement un pays européen mais teinté tantôt d'Europe Centrale et tantôt de France ou de Belgique, visiblement sous une occupation dont on ne voit jamais vraiment si c'est bien celle des Nazis même si ça ne laisse guère de doute au final. Perplexe surtout en découvrant le personnage principal, un pourri au sens littéral du terme, un gamin tellement gâté qu'il a pourri sur place, ne ressentant plus d'empathie pour l'humanité, tuant sans émotion et se foutant du monde qui l'entoure tandis qu'il l'abîme et le salit.
Un tel manque d'empathie et d'émotion m'a notamment fait penser à l'Etranger de Camus, que j'ai vu ensuite cité dans le texte épilogue de l'album et dont le dernier tiers de l'histoire s'apparente beaucoup à celui de cette BD. Mais il est faux de dire qu'il est totalement sans émotion puisqu'au contraire il se révèle plus profond, certes toujours détestable mais poussé par une drôle de passion frustrée pour une femme qu'il n'arrive pas à atteindre comme il le voudrait alors même qu'elle s'offre totalement à lui.
Le tout est mis en image par Yslaire avec le talent qu'on lui connait. Ses décors et son ambiance chromatique sont bons, ses personnages sont marqués, même si le héros m'est aussi détestable visuellement que moralement.
Et c'est justement ce mépris envers cet anti-héros et la distance qu'instinctivement je place entre lui et moi qui m'a probablement empêché de savourer autant cet album que mes prédécesseurs. Il m'a été un peu pénible, intrigant certes mais pénible et haïssable. Et même si j'ai trouvé la toute fin relativement touchante, avec cette humanité soudaine qu'il retrouve enfin, je ne peux m'empêcher de ne pas avoir vraiment apprécié cette lecture.
Un hold-up chez les cowboys pas sans défauts mais qui se laisse lire facilement.
Alors que l’album est antérieur à « Sept pistoleros », le trait et style du dessinateur m’a ici bien plus convaincu. Un rendu plus soigné, il évite les caricatures d’acteurs et les cadrages m’ont semblé plus judicieux, idem pour les couleurs qui mettent mieux en valeur son dessin.
Concernant l’histoire proprement dit, il n’y a que la dernière page qui ternit l’ensemble (mais on peut en faire abstraction). Sinon le casse est plutôt sympa à suivre, même si j’ai senti le pot aux roses.
Classique mais sympathique.
Gavé du peu d’excellence sur la collection « Sept », j’ai longtemps snobé la présente série concept consacrée au casse. Je la redécouvre tout doucement et même si je la trouve très dispensable, l’ensemble se laisse lire. Un emprunt détente.
Diamond avait la lourde tâche d’ouvrir le bal, je crois que c’est celui que j’apprécie le moins. Cependant le cahier des charges est rempli et il n’y a pas de gros défauts dans la réalisation, ça m’a paru juste trop lambda.
J’aime l’ambiance de cette mine sibérienne mais lecture un peu froide. En fait, on se fout un peu des protagonistes et de leurs destins, le twist final est sympa sans plus.
Pas déplaisant mais ça manque de caractère.
2,5
Quand histoire d'amour homosexuel et histoires de mafia se mêlent, cela donne ce touchant récit de gangsters qui s'étale de 1938 à 1960.
On y suit Jules, alias Giulio de son nom de naissance, petit immigré italien pris sous l'aile protectrice et aimante d'un mafieux de Chicago auprès de qui il va évoluer et grimper les échelons, jusqu'à devenir différent au point que leur amour deviendra impossible. C'est une histoire complexe, où la force des choses et les intérêts mêlés des deux protagonistes vont les amener à changer, à s'installer à New York puis ailleurs, à suivre des chemins parallèles mais tournoyants jusqu'à la rupture, faite de trahisons, de manipulations et d'erreurs malgré un amour sincère.
Si l'histoire mafieuse est assez classique, y inclure cette part romantique est original.
On notera une certaine influence du style manga Boy's Love dans le ton de cette roman, influence qu'on retrouve beaucoup aussi dans le physique juvénile d'éternel adolescent du héros, dans la relation assez paternaliste de son amant envers lui, et dans leur beauté à tous les deux. Avant même de vérifier qui était l'auteur de l'ouvrage, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une femme tant cette romance a quelques aspects enjolivés, fantasmés. A ce propos, le dessin est tout à fait sympathique, capable de représenter de manière charmante aussi bien les scènes de gangsters que les moments intimes.
Si le déroulement de la partie gangsters parait parfois un peu facile, notamment par la difficulté à convaincre qu'un personnage aussi malingre et petit que le héros puisse terroriser ses victimes et s'imposer dans son milieu, le déroulement de la romance, elle, est plus crédible, et notamment les moments difficiles et la distanciation qui finit par s'imposer. En cela, j'ai trouvé la fin assez touchante.
Globalement, j'ai apprécié cet album, ses quelques originalités ainsi que ce parcours de deux hommes ainsi que l'aperçu de l'état de la pègre et de son évolution sur une vingtaine d'années, même si je ne sais pas si tout y est crédible.
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La Neige était sale
Je réalise en écrivant cet avis que j'ai été moins touché par cette BD que les lecteurs précédents. J'ai d'abord été perplexe. Perplexe en me demandant quel était le contexte : visiblement un pays européen mais teinté tantôt d'Europe Centrale et tantôt de France ou de Belgique, visiblement sous une occupation dont on ne voit jamais vraiment si c'est bien celle des Nazis même si ça ne laisse guère de doute au final. Perplexe surtout en découvrant le personnage principal, un pourri au sens littéral du terme, un gamin tellement gâté qu'il a pourri sur place, ne ressentant plus d'empathie pour l'humanité, tuant sans émotion et se foutant du monde qui l'entoure tandis qu'il l'abîme et le salit. Un tel manque d'empathie et d'émotion m'a notamment fait penser à l'Etranger de Camus, que j'ai vu ensuite cité dans le texte épilogue de l'album et dont le dernier tiers de l'histoire s'apparente beaucoup à celui de cette BD. Mais il est faux de dire qu'il est totalement sans émotion puisqu'au contraire il se révèle plus profond, certes toujours détestable mais poussé par une drôle de passion frustrée pour une femme qu'il n'arrive pas à atteindre comme il le voudrait alors même qu'elle s'offre totalement à lui. Le tout est mis en image par Yslaire avec le talent qu'on lui connait. Ses décors et son ambiance chromatique sont bons, ses personnages sont marqués, même si le héros m'est aussi détestable visuellement que moralement. Et c'est justement ce mépris envers cet anti-héros et la distance qu'instinctivement je place entre lui et moi qui m'a probablement empêché de savourer autant cet album que mes prédécesseurs. Il m'a été un peu pénible, intrigant certes mais pénible et haïssable. Et même si j'ai trouvé la toute fin relativement touchante, avec cette humanité soudaine qu'il retrouve enfin, je ne peux m'empêcher de ne pas avoir vraiment apprécié cette lecture.
Le Casse - Gold Rush
Un hold-up chez les cowboys pas sans défauts mais qui se laisse lire facilement. Alors que l’album est antérieur à « Sept pistoleros », le trait et style du dessinateur m’a ici bien plus convaincu. Un rendu plus soigné, il évite les caricatures d’acteurs et les cadrages m’ont semblé plus judicieux, idem pour les couleurs qui mettent mieux en valeur son dessin. Concernant l’histoire proprement dit, il n’y a que la dernière page qui ternit l’ensemble (mais on peut en faire abstraction). Sinon le casse est plutôt sympa à suivre, même si j’ai senti le pot aux roses. Classique mais sympathique.
Le Casse - Diamond
Gavé du peu d’excellence sur la collection « Sept », j’ai longtemps snobé la présente série concept consacrée au casse. Je la redécouvre tout doucement et même si je la trouve très dispensable, l’ensemble se laisse lire. Un emprunt détente. Diamond avait la lourde tâche d’ouvrir le bal, je crois que c’est celui que j’apprécie le moins. Cependant le cahier des charges est rempli et il n’y a pas de gros défauts dans la réalisation, ça m’a paru juste trop lambda. J’aime l’ambiance de cette mine sibérienne mais lecture un peu froide. En fait, on se fout un peu des protagonistes et de leurs destins, le twist final est sympa sans plus. Pas déplaisant mais ça manque de caractère. 2,5
Rivages lointains
Quand histoire d'amour homosexuel et histoires de mafia se mêlent, cela donne ce touchant récit de gangsters qui s'étale de 1938 à 1960. On y suit Jules, alias Giulio de son nom de naissance, petit immigré italien pris sous l'aile protectrice et aimante d'un mafieux de Chicago auprès de qui il va évoluer et grimper les échelons, jusqu'à devenir différent au point que leur amour deviendra impossible. C'est une histoire complexe, où la force des choses et les intérêts mêlés des deux protagonistes vont les amener à changer, à s'installer à New York puis ailleurs, à suivre des chemins parallèles mais tournoyants jusqu'à la rupture, faite de trahisons, de manipulations et d'erreurs malgré un amour sincère. Si l'histoire mafieuse est assez classique, y inclure cette part romantique est original. On notera une certaine influence du style manga Boy's Love dans le ton de cette roman, influence qu'on retrouve beaucoup aussi dans le physique juvénile d'éternel adolescent du héros, dans la relation assez paternaliste de son amant envers lui, et dans leur beauté à tous les deux. Avant même de vérifier qui était l'auteur de l'ouvrage, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une femme tant cette romance a quelques aspects enjolivés, fantasmés. A ce propos, le dessin est tout à fait sympathique, capable de représenter de manière charmante aussi bien les scènes de gangsters que les moments intimes. Si le déroulement de la partie gangsters parait parfois un peu facile, notamment par la difficulté à convaincre qu'un personnage aussi malingre et petit que le héros puisse terroriser ses victimes et s'imposer dans son milieu, le déroulement de la romance, elle, est plus crédible, et notamment les moments difficiles et la distanciation qui finit par s'imposer. En cela, j'ai trouvé la fin assez touchante. Globalement, j'ai apprécié cet album, ses quelques originalités ainsi que ce parcours de deux hommes ainsi que l'aperçu de l'état de la pègre et de son évolution sur une vingtaine d'années, même si je ne sais pas si tout y est crédible.