Les amateurs de Chabouté ne seront pas déçus je pense. Un dessin réaliste toujours aussi net et une histoire plus contemplative je dirais sur le voyage préparé de longue date d'un homme solitaire et dévoué à son travail de nuit. Sauf qu'au lieu de partir loin comme il l'espérait, un concours de circonstances l'empêche de bouger donc il décide de loger à l'hôtel de l'autre côté de la place, en face de son appartement. Lui qui vit la nuit et dort le jour découvre la vie de son quartier et de ses habitants. Il s'amuse de quelques objets et y décèle une certaine poésie à la manière d'un Banksy.
N'ayant rien lu avant de l'histoire, je n'ai pas été spoilé du résumé de l'éditeur : "Le lendemain, David se réveille dans le corps de l'inconnue.". C'est quand même le twist que je n'attendais pas. Je pensai lire un roman graphique et ça tourne sur le fantastique. La suite, sans trop dévoiler, est une longue enquête pour savoir comment c'est arrivé, si c'est réversible, qui est la femme dont il a pris le corps, où est son ancien corps à lui etc. On déambule dans l'est de Paris, quartier Belleville principalement, le marché d'Aligre aussi dans cette recherche. On reconnait bien la ville et l'auteur y glisse quelques messages dans le décor (Free Gaza par exemple).
Un épais bouquin de 350 pages qui n'est pas si long à lire. Le style m'a rappelé certains auteurs américains, par exemple Daniel Clowes. Le manga Parasite m'est aussi venu à l'esprit. La fin peut être un chouïa déconcertante et éludée en quelques pages sans plus d'explications. En même temps David avait 2 choix principaux face à sa situation.
Je suis très surpris de cette lecture, qui part sur des chapeaux de roues et s'embarque dans une histoire aux tournants imprévisibles. Je suis très fan de la direction prise par l'histoire après ce premier tome !
Ce tome introductif est parfaitement bien exécuté, avec une histoire vite campée et des personnages bien inspirés. Le protagoniste est ce bretteur amateur de bon mots, protecteur des pauvres gens dans une cité ressemblant un peu à Venise, dans un contexte de magie et de questionnements sociaux. En quelques pages l'histoire prend un envol avec cette congrégation de révolutionnaires qui entendent changer les choses dans le monde. Et si l'on a du classique dans le début de l'aventure, très vite le récit semble accélérer jusqu'à une révélation finale surprenante et qui augure du bon pour la suite. J'ai accroché tout de suite à l'histoire et j'ai envie de voir la suite, qui est prometteuse.
Le tout est servi par un dessin qui est appréciable. Je n'ai encore rien lu de sa part mais la dessinatrice a un coup de crayon qui fait ressortir les scènes d'actions et les intérieurs, tout en ayant un trait global qui rappelle tout à fait les films de capes et d'épées, une esthétique vénitienne et les visuels marquants. L'ensemble est clair et lisible, dynamique et coloré, une lecture franchement agréable ! Je ne peux que recommander la lecture de ce premier tome qui promet pour la suite.
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir…
C’est la troisième fois que je croise Mau sur un récit aussi noir après les très bons Au revoir Monsieur et Achevé d'imprimer. Et bien avec ce « Bonne nuit les Petits », on est là encore dans un récit à l’atmosphère oppressante, très noir.
Le récit est bâti sur l’entrecroisement de deux histoires, autour de deux personnages que tout semble opposer : Jeanne, une jeune femme qui se bat pour surnager au milieu de la mouise, et Fabrice, un jeune homme plein aux as et fêtard.
Jeanne est une battante, pleine d’envies, qui positive toujours, alors qu’elle ne croise que des beaufs, des gros nazes, et que patrons et mecs ne cherchent qu’à l’exploiter et « se la faire ». Plus on tourne les pages et plus l’univers de Jeanne est noir, même si elle garde toujours l’espoir de s’en sortir, cumulant les petits boulots, les castings. Les passages où nous croisons Fabrice, dilettante dilapidant le fric de son père dans des fêtes où la drogue, l’alcool et les prostituées déconnectent de la réalité sont autant de moments contrastant avec la vie glauque de Jeanne.
Si Mau développe une atmosphère de plus en plus étouffante, la chute – au moment de la rencontre de Jeanne et de Fabrice parvient à atteindre un degré supplémentaire en matière de noirceur, avec une chute pleine d’ironie et d’un humour très noir.
Lenglet accompagne bien ce récit, avec un dessin lui aussi très noir, parsemé de quelques nuances de gris.
J’espère que les scénarios de Mau ne sont pas trop inspirés de sa propre vie, car on a là quelque chose d’excessivement déprimant ! Mais j’ai encore une fois beaucoup aimé ma lecture, même si je place cet album légèrement en deçà des deux autres, cités plus hauts.
Note réelle 3,5/5.
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Plus loin qu'ailleurs
Les amateurs de Chabouté ne seront pas déçus je pense. Un dessin réaliste toujours aussi net et une histoire plus contemplative je dirais sur le voyage préparé de longue date d'un homme solitaire et dévoué à son travail de nuit. Sauf qu'au lieu de partir loin comme il l'espérait, un concours de circonstances l'empêche de bouger donc il décide de loger à l'hôtel de l'autre côté de la place, en face de son appartement. Lui qui vit la nuit et dort le jour découvre la vie de son quartier et de ses habitants. Il s'amuse de quelques objets et y décèle une certaine poésie à la manière d'un Banksy.
Le Cas David Zimmerman
N'ayant rien lu avant de l'histoire, je n'ai pas été spoilé du résumé de l'éditeur : "Le lendemain, David se réveille dans le corps de l'inconnue.". C'est quand même le twist que je n'attendais pas. Je pensai lire un roman graphique et ça tourne sur le fantastique. La suite, sans trop dévoiler, est une longue enquête pour savoir comment c'est arrivé, si c'est réversible, qui est la femme dont il a pris le corps, où est son ancien corps à lui etc. On déambule dans l'est de Paris, quartier Belleville principalement, le marché d'Aligre aussi dans cette recherche. On reconnait bien la ville et l'auteur y glisse quelques messages dans le décor (Free Gaza par exemple). Un épais bouquin de 350 pages qui n'est pas si long à lire. Le style m'a rappelé certains auteurs américains, par exemple Daniel Clowes. Le manga Parasite m'est aussi venu à l'esprit. La fin peut être un chouïa déconcertante et éludée en quelques pages sans plus d'explications. En même temps David avait 2 choix principaux face à sa situation.
Don Juan des Flots
Je suis très surpris de cette lecture, qui part sur des chapeaux de roues et s'embarque dans une histoire aux tournants imprévisibles. Je suis très fan de la direction prise par l'histoire après ce premier tome ! Ce tome introductif est parfaitement bien exécuté, avec une histoire vite campée et des personnages bien inspirés. Le protagoniste est ce bretteur amateur de bon mots, protecteur des pauvres gens dans une cité ressemblant un peu à Venise, dans un contexte de magie et de questionnements sociaux. En quelques pages l'histoire prend un envol avec cette congrégation de révolutionnaires qui entendent changer les choses dans le monde. Et si l'on a du classique dans le début de l'aventure, très vite le récit semble accélérer jusqu'à une révélation finale surprenante et qui augure du bon pour la suite. J'ai accroché tout de suite à l'histoire et j'ai envie de voir la suite, qui est prometteuse. Le tout est servi par un dessin qui est appréciable. Je n'ai encore rien lu de sa part mais la dessinatrice a un coup de crayon qui fait ressortir les scènes d'actions et les intérieurs, tout en ayant un trait global qui rappelle tout à fait les films de capes et d'épées, une esthétique vénitienne et les visuels marquants. L'ensemble est clair et lisible, dynamique et coloré, une lecture franchement agréable ! Je ne peux que recommander la lecture de ce premier tome qui promet pour la suite.
Bonne nuit les petits
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir… C’est la troisième fois que je croise Mau sur un récit aussi noir après les très bons Au revoir Monsieur et Achevé d'imprimer. Et bien avec ce « Bonne nuit les Petits », on est là encore dans un récit à l’atmosphère oppressante, très noir. Le récit est bâti sur l’entrecroisement de deux histoires, autour de deux personnages que tout semble opposer : Jeanne, une jeune femme qui se bat pour surnager au milieu de la mouise, et Fabrice, un jeune homme plein aux as et fêtard. Jeanne est une battante, pleine d’envies, qui positive toujours, alors qu’elle ne croise que des beaufs, des gros nazes, et que patrons et mecs ne cherchent qu’à l’exploiter et « se la faire ». Plus on tourne les pages et plus l’univers de Jeanne est noir, même si elle garde toujours l’espoir de s’en sortir, cumulant les petits boulots, les castings. Les passages où nous croisons Fabrice, dilettante dilapidant le fric de son père dans des fêtes où la drogue, l’alcool et les prostituées déconnectent de la réalité sont autant de moments contrastant avec la vie glauque de Jeanne. Si Mau développe une atmosphère de plus en plus étouffante, la chute – au moment de la rencontre de Jeanne et de Fabrice parvient à atteindre un degré supplémentaire en matière de noirceur, avec une chute pleine d’ironie et d’un humour très noir. Lenglet accompagne bien ce récit, avec un dessin lui aussi très noir, parsemé de quelques nuances de gris. J’espère que les scénarios de Mau ne sont pas trop inspirés de sa propre vie, car on a là quelque chose d’excessivement déprimant ! Mais j’ai encore une fois beaucoup aimé ma lecture, même si je place cet album légèrement en deçà des deux autres, cités plus hauts. Note réelle 3,5/5.