Les derniers avis (6 avis)

Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série L'Oeil du loup
L'Oeil du loup

Je suis plutôt client de Mathieu Sapin et c'est son nom qui a attiré mon regard sur cet album au rayon jeunesse. Je ne connaissais pas le roman de Pennac dont c'est adapté et avec sa participation active comme souligné dans le dossier en fin d'ouvrage. Une oeuvre de 1984 soit 40 ans passés et déjà très affutée sur les relations entre le monde animal et l'humain qui le détruit à une époque où on parlait beaucoup moins d'écologie. C'est un regard croisé entre un loup enfermé dans un zoo et un enfant qui le fixe à travers les grilles. On vit alors l'histoire du loup bleu et comment il est arrivé là alors qu'il vivait tranquillement dans sa meute, puis on a l'histoire de l'enfant africain. Celui-ci est malin et arrive sans parler et par son simple regard à baisser la garde du loup qui a été blessé à un oeil. Bien vu.

16/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle
Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle

J'ai découvert il y a peu qu'il y avait eu une hype sur ce titre ici-même. J'avoue que c'est fort drôle, a fortiori si on a connu les années 1990 et qu'en plus on a un travail de bureau. Le summum serait de disposer d'une broyeuse à papier et c'est une vérité qu'il en existe plusieurs types, tout un art la réduction en confettis. Mais on imprime moins de nos jours, on a moins de trucs à broyer. On a donc un bouquin épais au format à l'italienne et au titre improbable. On se prend au jeu de l'enquête labyrinthique de Jean Doux et ses acolytes autour de cette valise trouvée dans le faux plafond. J'ai eu peur de la lassitude vu le nombre de pages mais pas du tout, pour autant pas certain que j'y aurai mis 30 balles. Bien joué (Jean) Philippe Valette.

16/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Vertiges de Quito
Vertiges de Quito

C'est un album de Tronchet qui m'a bien plu, pourtant je ne suis pas un inconditionnel de cet auteur et son humour. Il faut dire qu'ici il ne met pas en scène des personnages à l'humour parfois douteux mais sa propre famille partie vivre plusieurs années à Quito. C'est une ville incroyable dans les montagnes où les gens n'ont pas la même philosophie de vie et une des plus hautes capitales du monde. Sa femme parle le quechua et semble une sacrée baroudeuse. Il raconte plusieurs anecdotes un peu à la manière de Guy Delisle il est vrai mais son style de dessin est beaucoup plus coloré. Un 4/5 un poquito surnoté par rapport à mon réel ressenti.

16/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Explorateurs de l'univers
Les Explorateurs de l'univers

Un jeune extraterrestre issu d'une civilisation très avancée se révèle pourtant totalement nul en astrophysique. À tel point qu'il devient le premier de son espèce à rater un examen élémentaire et se retrouve, par la même occasion, perdu sur Terre, où il va rencontrer deux jeunes humains. Heureusement pour lui, ces derniers sont au contraire très calés en matière d'étoiles et de mécanique de l'univers. Ce sont donc eux qui vont lui apprendre ce qu'il ignore, tout en profitant de sa navette pour voyager à travers différents lieux de l'espace-temps. Les Explorateurs de l'univers est une BD documentaire qui s'articule habilement autour d'une petite aventure servant de prétexte à des échanges et à des découvertes entre humains et extraterrestre. Le sujet abordé est l'astrophysique, sous la houlette de son scénariste Christophe Galfard, lui-même astrophysicien et écrivain. Passionné par l'espace depuis toujours, je lisais déjà de nombreux ouvrages sur le sujet quand j'étais enfant. Cette publication m'a fait réaliser à quel point l'astronomie et l'astrophysique ont évolué depuis ma jeunesse, il y a une quarantaine d'années. Outre des concepts physiques nouveaux, ou du moins absents de mes lectures enfantines, l'album intègre des découvertes récentes ainsi que des photographies spectaculaires issues des satellites Hubble, James Webb ou encore Euclid. En plus des superbes images de nébuleuses et autres objets de Herbig-Haro, on trouve plusieurs clichés d'étoiles en cours de formation ou de trous noirs qui n'existaient tout simplement pas il y a encore quelques années. De la même manière, les classifications des objets stellaires selon leur masse et leur devenir diffèrent de celles que je connaissais enfant, notamment concernant la nature des naines blanches, que je redécouvre ici. Sans même parler de tout ce qui touche à la matière noire dans le second tome, un sujet dont on ne parlait pas du tout "de mon temps". Même en tant que lecteur adulte déjà bien informé, j'ai énormément apprécié ce que cette série m'a permis de découvrir, de redécouvrir ou tout simplement d'admirer. L'ensemble est bien vulgarisé sans tomber dans l'excès de simplification. Certains passages restent toutefois exigeants, quel que soit l'âge du lecteur : il ne faut pas s'attendre à ce qu'un enfant de dix ans comprenne tout du premier coup. Mais à cet âge-là, je lisais Anselme Lanturlu, une série parfois bien plus complexe encore (et je n'ai jamais prétendu tout y comprendre, seulement la trouver passionnante). La mise en scène est très agréable, portée par le dessin de Fanny Antigny, dans une veine manga enfantine à la fois sympathique et efficace. Les personnages sont attachants, leurs dialogues vivants, et l'ensemble évite habilement l'écueil rébarbatif du pur documentaire. Je l'ai déjà mentionné, mais les photographies d'astronomie généreusement intégrées au fil des pages sont magnifiques, parfois même époustouflantes lorsqu'on prend conscience de ce que l'on observe réellement. Je soulignerai aussi la représentation 3D d'un trou noir galactique en fin de premier tome, encore plus impressionnante que celui d'Interstellar. En revanche, les auteurs ont eu l'idée de glisser dans presque chacune de ces grandes photos, sous forme de petit jeu, des dessins de "pandableus" à retrouver dans ces grandes images. Pour ma part, je n'en ai pas repéré un seul, ou du moins je crois. J'ai l'impression qu'ils sont ressortis trop petits ou trop discrets à l'impression, malgré le format relativement généreux des albums, et qu'ils se confondent trop facilement avec les innombrables étoiles visibles sur ces clichés. Une légère frustration, au point que j'aurais presque préféré ne pas perdre de temps à les chercher en vain. Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé cette série documentaire consacrée à l'espace, même si cet enthousiasme est sans doute renforcé par mon intérêt ancien et profond pour le sujet.

16/12/2025 (modifier)
Par Simili
Note: 4/5
Couverture de la série Le Journal de mon père
Le Journal de mon père

Ayant apprécié le très bon Quartier lointain, je poursuis ma découverte de l'œuvre de Jiro Taniguchi avec "Le Journal de mon père" Ici le mangaka nous propose une plongée dans les souvenirs d'enfance d'un homme qui, au décès de son père, s'interroge sur sa relation avec ce dernier. Ce voyage introspectif est lent, très lent, Jiro Taniguchi nous laisse le temps de la réflexion. Cette lenteur peut se révéler par moment pesante. Pourtant je la trouve bienvenue. Elle nous permet de "comprendre" quelque peu le héros, enfant meurtri par le départ de sa mère, fuyant le poids des traditions dans ce Japon d'après guerre. Cette relation distendue entre le père et le fils a eu chez moi une résonnance très particulière. Elle a remué des choses enfouies depuis un petit moment maintenant. Mais avec beaucoup de subtilités, sans auto-flagellation. Graphiquement c'est très beau, les traits sont fins et même si les personnages ont tendance à se ressembler (en même temps ils sont de la même famille) on arrive quand même à les distinguer. Les décors sont vraiment soignés. Bref un vrai travail d'artiste. Un ouvrage très intimiste, qui compte tenu de mon vécu aura su emporter mon adhésion. Décidément Jiro Taniguchi sait me parler.

16/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Sibylline - Chroniques d'une escort girl
Sibylline - Chroniques d'une escort girl

Quelle merveille que d'être ému aux larmes en finissant une BD. Et pourtant je dois dire que ce qui m'a marquée à la lecture, c'est ce sentiment de tristesse qui imprégnait une fin pourtant belle et presque heureuse. Est-ce parce que je suis plus sensible en ce moment ou parce qu'elle a su capter quelque chose qui m'a touchée particulièrement ? Je dirais surtout la seconde option, mais disons que les deux ne sont pas incompatibles. Cette BD ne passe pas inaperçu depuis sa sortie, j'ai l'impression, et je me joins au concert de louanges. Déjà parce que l'autrice, Dano Sixtine, est ajoutée à ma liste de celle que je suivrais à l'avenir. Au-delà du récit, son trait est une des grandes découvertes de la BD. En finesse, jamais racoleur ou voyeur, subtil et pourtant précis, il est un régal visuel. J'ai été conquis presque à la couverture, mais en lisant la suite du récit j'étais convaincu. Elle arrive à rendre tangible beaucoup beaucoup de choses dont elle parle textuellement dans la BD, faisant des rappels visuels qui servent le propos. Un vrai travail de composition visuel, donc, un travail d'autrice de BD. Le tout est servi par un noir et blanc aux traits fins qui permets de jouer très vite sur l'émotion, sur l'indicible. C'est un trait sensible, plein de pudeur malgré son sujet. Je dis pudeur car au-delà du voyeurisme qu'on imaginerait à voir de l'intérieur ce métier d'escort-girl, la BD n'est jamais construite sur un regard lubrique. Je ne sais pas à quel point le fait que ce soit une femme qui l'ait écrit joue dans le résultat, mais il est bien là. La BD est bien pudique, ne dévoilant pas tout de son héroïne, Sibylline, qui restera une femme dont nous serons qu'observateur. Que pense-t-elle, que vit-elle, qu'espère-t-elle ? Nous n'en saurons que l'essentiel, le récit n'étant pas là pour faire des états d'âme ou creuser un personnage. Il est là pour montrer une situation. Et cette situation, c'est la violence d'un monde envers les femmes. Cette violence parsème le récit, d'une affiche de métro sexualisant leurs corps à des insultes dans la nuit, un rôdeur qui te suit quand tu rentres et des types qui profitent de toi parce qu'ils veulent tirer leurs coups. Et puis vient l'idée de faire escort-girl. Cette idée arrive tardivement dans le récit, après une lente construction de ce monde hostile, violent. L'escorting n'est pas tant traité que ça, ici. Ce que nous voyons, c'est une jeunesse qui veut étudier, qui rêve d'avenir (si elle l'espère encore) et a qui on ne donne pas les moyens d'y parvenir facilement. Un monde de riches et de pauvres, de fins de mois difficiles et d'étude chères, de sexisme ordinaires et de regard sur le corps des femmes constant. Comme d'autres BD (Le Dernier été de mon innocence, Tout est possible mais rien n'est sûr notamment) c'est un regard posé sur notre monde, un regard qui en souligne les pires travers. Encore une fois, je me dis que j'ai la chance inouïe d'être né homme, même si cette pensée est horrible. Pour finir, je voudrais juste évoquer cette tristesse que j'ai dis ressentir à la lecture. Cette tristesse n'est pas spécifiquement liée au ton de la BD, qui n'est pas dans un ton précis, laissant le lecteur choisir la lecture qu'il en fera. Mais j'ai ressenti une tristesse infinie à la lecture de la conclusion, lorsque deux femmes que nous avons suivi tout au long du récit parlent d'avenir. Et elles s'imaginent partir au fond des bois, bâtir une cabane et vivre en paix. Si elle peut sembler mignonne, utopiste ou légère, je me suis surtout dit que si notre monde est si moche que deux jeunes femmes imaginent comme fin heureuse de s'en éloigner pour vivre loin de lui, il doit être sacrément pourri. C'est cette pensée qui prédomine après la lecture, mais je sais qu'une relecture reviendra bien vite. Et peut-être que j'en tirerais autre chose, comme c'est le cas des œuvres marquantes.

16/12/2025 (modifier)