Les derniers avis (5177 avis)

Par gruizzli
Note: 1/5
Couverture de la série Les Mots nous manquent
Les Mots nous manquent

Oulah, c'est pas très bon comme BD, ça ! Je vais être un peu sévère dans ma note, mais elle reflète mon ressenti au sortir de ma lecture et j'estime la BD franchement pas bonne. C'est le genre de BD que j'appelle " BD de CDI", avec l'idée derrière que c'est une BD a caractère informatif tournée vers les plus jeunes et qui a comme idée de se faire claire et simple. le hic, c'est qu'elle est beaucoup trop claire et beaucoup trop simple, au-delà des bonnes intentions. Sur le côté formel, la BD est un ensemble de planches très vides, parfois même inutiles (certaines planches décrivent des actions qui auraient pu prendre une seule case) tandis que l'ensemble se lit trop vite. Sur un tel sujet, je trouve qu'il y aurait eu plus à dire, à mon sens, mais la densité manque clairement. Les ajouts en fin de volumes sont un peu intéressants, mais malheureusement ne comblent pas le manque d'intérêt préalable. D'autre part, il y a des choix que je trouve peu judicieux : les personnes parlant syriens voient leur bulles être traduites, sauf que comme aucun indicateur visuel n'est présent (couleur différente, italique, forme de la bulle ...) il est assez dur de comprendre la limite du langage. Chaque bulle est écrite en français mais dans certains dialogues les personnes parlent des langues différentes. L'absence de marqueur claire pour différencier ces langues ne permet pas de le visualiser directement et empêche de se rendre compte de la limitation que ces personnes ressentent. Il y a différents moyens pour le retransmettre visuellement (on est dans une BD, le langage est visuel), mais ça reste très plat et très simple dans le déroulé. Niveau histoire, c'est l'arrivée d'une famille Syrienne qui fuit la guerre de son pays. L'idée aurait pu m'intéresser, mais on reste en surface avec quelques anecdotes racontées par la famille, qui s'oublient en quelques jours et ne marquent pas. La BD est pleine de bonne volonté, mais ça ne suffit pas à en faire une lecture intéressante : l'anecdote sur le vietnam n'a par exemple rien à faire ici. C'est complètement hors sujet et si elle raconte quelque chose de l'intégration, l'immigration et la communication, il aurait fallu développer cet aspect et le mettre en avant. Personnellement je la déconseille. C'est le genre de BD qu'on sent animé de bonnes intentions, je ne le répéterais jamais assez, mais ça n'en fais pas une bonne BD. C'est une BD oubliable, que je ne peux vraiment pas recommander. Sur la Syrie, il y a pléthore d'autres BD qui sont sorties, et sur la question de personnes arrivées en France et s'installent, il y en a également plein. Celle-ci ne rajoute rien à ce que j'ai déjà lu.

23/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Stop !! Hibari-kun !
Stop !! Hibari-kun !

Je préfère être honnête, mon avis ne va pas être très positif. "Stop !! Hibari Kun !", c'est l'histoire de Kôsaku, un jeune homme qui va se retrouver hébergé chez un yakuza suite au décès de sa mère. Au départ terrifié, il finira par apprécier son séjour en réalisant qu'Ôzora, chef du clan, a quatre magnifiques filles. En particulier une, Hibari. Mais... Horreur ! Stupeur ! Hibari se révèle être en fait... un garçon !! Voilà, le concept est assez original, pourrait être marrant (soit façon Vaudeville soit, façon comédie tranche de vie, voire en récit plus sérieux), mais en fait non. En fait le premier tome m'a vraiment mise mal à l'aise tout du long, la faute au traitement du personnage éponyme, j'ai nommé Hibari. Hibari est constamment appelé-e "dégénéré", "pervers", "lopette" et autres joyeusetés. Or Hibari se contente juste de porter les vêtements qu'iel veut, de se dire femme et de vivre comme iel l'entend. D'un autre côté l'auteur lae mets plusieurs fois dans des situations où iel agit effectivement de manière perverse, elle frôle quand-même bien souvent la ligne du harcèlement sexuel envers Kôsaku. Il est d'ailleurs souvent sous-entendu qu'Hibari est attiré-e par Kôsaku (bien qu'il pourrait s'agir d'une "blague" - car oui c'est aussi dans ces moments-là qu'Hibari sort la carte "harcèlement") et que les sentiments seraient potentiellement partagés par Kôsaku, qui nie toujours en bloc parce que "il n'est pas un dégénéré, lui". Était-ce une tentative de l'auteur de parler du sujet de l'homosexualité ? Si c'est le cas c'est assez gênant car on associe ainsi constamment et sans se contredire que les homosexuels seraient des détraqués sexuels qu'il faudrait "corriger" ou cacher. Hibari serait-il en fait une elle ? Était-ce une tentative par une personne qui ne s'y connaît pas du tout de représenter des personnes transgenres (parce que même dans la société ultra-patriarcale et anti-queer de l'époque, il y en avait au Japon) ? Si c'est le cas, même ritournelle : doit-on en conclure que les personnes queer sont des détraqués mentaux à corriger ? Et valide-t-on cette hypothèse en représentant Hibari constamment jouer les harceleur-euse-s ? Trois possibilités s'offrent donc à nous, présentement : ou bien Hibari est une personne transgenre (binaire ou genderfluid) et dans ce cas-là l'humour repose sur de la transphobie, ou bien Hibari est un homme gay aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur de l'homophobie, ou bien encore Hibari est simplement un homme cis-hétéro aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur du sexisme et du machisme. J'ai envie de dire que le choix donne l'eau à la bouche ! Parce qu'en réalité je ne sais pas ce qui était cherché. Clairement, à faire de l'humour (même s'il me semble lourd je reconnais par sa forme que c'est de l'humour). Mais un humour reposant sur des stéréotypes nocifs et les appuyant et les validant dans son récit et sa mise en scène, ça ne fait qu'attaquer. Je suis sûr que pour des gens non-concernés il est plus facile d'en rire (surtout au Japon, pays extrêmement conservateur sur les visions de genres et de relations conjugales, encore plus à l'époque de parution), mais de mon point de vue de femme queer à une époque où les droits LGBT sont plus que jamais remis sur le devant de la scène et utilisés à des fins de violence, en particularité sur ce qui tourne autour du genre, eh bien ce manga m'a plus mise mal à l'aise qu'autre chose. Alors voilà, je vais paraître rabat-joie, ça aurait pu être bon, personnellement j'ai ressenti une insulte. Je reconnais que le concept de base était prometteur, et pour les personnes en doutant je vous jure qu'on peut rire sur le genre et sur l'homosexualité sans être offensant-e. J'aurais adoré suivre une comédie autour d'un-e enfant de yakuza gnc (gender non conforming). Donc bon, les amateur-ice-s d'histoires similaires (on trouve d'autres mangas du genre) pourront peut-être ignorer tout ces défauts, moi non. Je n'ai d'ailleurs pas continué après le premier tome, je doute d'une quelconque amélioration et je n'avais pas envie de me forcer plus que ça. À l'époque de parution ce genre de traitement et de représentation des personnes queers était la norme (même parfois vu comme positif) mais par pitié, aujourd'hui plus jamais ça...

18/01/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 1/5
Couverture de la série Moody Rouge
Moody Rouge

Oh là là, mais quelle catastrophe ! Qu'a cherché à faire Ariane Astier à travers cette... chose ? Pendant une bonne partie de la lecture, j'étais prêt à sortir les armes et partir en guerre contre les "filles de" qui croient avoir le même talent que leur géniaux géniteurs, mais je vais laisser cette partie de côté. Car, en effet, on ne peut dénier à la fille d'Alexandre Astier une certaine vision. A mon sens, elle passe à côté de son sujet, mais elle démontre dans cette tentative de manga à la française qu'elle a un réel talent graphique, et qu'elle est dotée d'une vraie sensibilité artistique. Même dans les pires moments de ce que j'appellerai par défaut une œuvre, on sent que l'autrice veut mettre un souffle dont elle nous donne à voir les prémisses ici ou là. Le problème, c'est que le reste ne suit pas. Pour le pitch de base, c'est une chose. On aime ou on n'aime pas, mais il n'est pas plus idiot qu'un autre, et s'inscrit dans la plus pure tradition du manga, onirique et horrifique. A ce titre, Astier nous réserve quelques séquences bien gorasses qui auraient pu être sympathiques, dans un autre écrin. Pour le pitch, donc, passons. Mais alors pour le scénario et la narration, qu'est-ce que c'est que ce truc ??? Rien ne va dans la narration visuelle : les cases s'enchaînent au petit bonheur la chance, les personnages ont des visages plus ou moins interchangeables, on passe d'une séquence à l'autre sans jamais comprendre comment on est arrivé à ce point du récit... Vraiment, c'est une catastrophe intersidérale. Peut-être étais-je particulièrement mal luné en lisant ce machin, mais là, j'avoue que je n'ai pas compris le pourquoi du comment. Je n'ai pas compris grand-chose, d'ailleurs. Oui, on parvient à cerner les grandes lignes du récit, et les motivations du héros, mais ne me demandez pas de résumer les péripéties qui semblent jalonner le récit, je n'ai jamais vraiment réussi à comprendre le déroulé précis des événements qu'on essayait de nous raconter. Comme je crois profondément à la sincérité d'Ariane Astier (je le dois sans doute à l'estime que je porte aux branches précédentes de la famille), je me refuse à croire qu'elle ait sombré dans le délire de cette sorte d'art boboïsant destiné à une sorte de pseudo-élite intellectuelle et autosatisfaite. Je veux donc croire que notre jeune autrice en herbe s'est simplement laissé dépasser par un projet trop grand pour elle. Le projet n'était sans doute pas mauvais, et il aura au moins eu le mérite de dévoiler des qualités graphiques indéniables. Mais pour une première incursion dans le monde très codifié de la bande dessinée (et qui plus est, du manga), c'était trop. Trop d'infos à gérer, dans le scénario, dans le découpage, dans l'écriture des personnages... Et je pense qu'Ariane Astier, à vouloir tout faire toute seule comme son père (?), est passée complètement à côté de sa cible. Bref, je n'aurais rien contre la voir refaire surface sur une autre œuvre. Mais par pitié, qu'elle s'allie avec un scénariste aguerri, qui saura mettre de l'ordre dans les innombrables idées qui sont les siennes ! Cela ne pourra lui être que bénéfique.

15/01/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 1/5
Couverture de la série Randolph Carter
Randolph Carter

Après l'historique (La Kahina - La Reine berbère), la SF (La Compagnie rouge), Simon Treins s'attaque au fantastique en allant piocher du côté de chez Lovecraft. J'espère que cette série aura une meilleure tenue, j'ai été à chaque fois déçu par les fins de ces dernières. Pour le dessin, il s'associe à Jovan Ukropina, que je découvre avec cet album. L'album s'ouvre sur un champ de bataille dans la Somme en pleine Première Guerre Mondiale. Randolph Carter, engagé dans la Légion sera le seul survivant d'une terrible attaque dans les tranchées. Il est envoyé se faire soigner à Marseille où le pendentif qu'il porte au cou va intriguer un médecin qui le soigne ; il font connaissance et ce dernier l'emmène visiter un patient très étrange et violent... Après sa rémission, il embarque pour Beyrouth, sur la piste de son père et des étranges indices trouvé dans un livre appartenant aux fou furieux de Marseille. D'étranges personnages commencent à faire leur apparition et le danger semble se faire plus présent... Ce premier tome est plutôt efficace, montant doucement en tension au fil des pages, distillant savamment les ingrédients de l'univers Lovecraftien. J'espère que le second tome sera tiendra toutes ses promesses, car c'est plutôt bien parti. Le dessin réaliste de Jovan Ukropina est efficace, autant dans les décors variés que lui permettent de proposer les voyages de Randolph Carter, que dans les personnages de l'intrigue. Les créatures et lieux imaginaires sont pour l'instant très bien campés et rendent parfaitement hommage à Lovecraft. J'attends la suite et fin avec curiosité. (3.5/5) *** Tome 2 *** Et bien quelle déception que ce 2e tome conclusif ! Pourtant, s'il ne s'était pas agit de la fin de la série, j'aurais maintenu ma note à 3.5/5, mais là c'est vraiment du foutage de gueule ! Soit le scénariste va devoir changer de métier, soit Delcourt a encore coupé court à une aventure qui ne demandait qu'à s'étendre et se conclure dans un troisième tome. Mais pas comme ça !!! Genre, on cherche un truc pendant deux tomes, on arrive à la porte qui le cache... BAM ! Fini, tout le monde au lit !!! Wow ! SÉRIEUX ???? Dommage car l'intrigue était pourtant jusqu'ici bien menée et très correctement mise en planche par Jovan Ukropina... Un bon gros gâchis en somme !

05/06/2024 (MAJ le 08/01/2025) (modifier)
Couverture de la série Le Spirou d'Emile Bravo - L'Espoir malgré tout
Le Spirou d'Emile Bravo - L'Espoir malgré tout

On ne peut s’empêcher d’éprouver plus qu’un sentiment de malaise à voir Spirou et, surtout, Fantasio évoluer dans cet univers glauque. La part d’humour si chère à l’esprit de la série est bien mince dans ces albums. L’esprit de Spirou et Fantasio n’est plus là, et j’ai été très déçue des deux livres que j’ai pu avoir en ma possession. J’ai beau tourner les pages. Je ne trouve rien de l’identité de Spirou et Fantasio, c’est beaucoup moins vivant. C’est très glauque. C’est sombre et très négatif. Ça n’a plus rien à voir avec l’univers de Spirou et Fantasio, c’est vraiment utiliser un nom, pour faire passer d’autres messages qui n’ont plus rien à voir avec l’univers des enfants, ni des adultes qui ont gardé un brin de fantaisie. C’est de l’usurpation d’identité…!

30/12/2024 (modifier)
Par Astral
Note: 1/5
Couverture de la série Adieu mon royaume
Adieu mon royaume

Bonjour, Je sais qu'un 1 pour une bd peut paraître très sévère mais je n'ai pas du tout aimé ce livre. J'ai été particulièrement déçu par une absence de dialogues (dans une bd il faut le faire quand même) ce qui rend vraiment la lecture fade et plate. On ajoute à cela une absence d'intrigue principale et juste une succession trop rapide de petites histoires sans aucune transition entre elles afin de bien foirer l'immersion. On m'avait vendu du rêve sur cette bd, je pensais que mes attentes étaient juste trop grandes mais en réalité je pense que mon avis serait resté immuable même si on ne me l'avait pas recommandée. Je vous déconseille de la lire si vous recherchez quelconque expérience agréable avec une bd, on a juste l'impression de lire un roman

29/12/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 1/5
Couverture de la série Le Frisson
Le Frisson

Illustrations sophistiquées et intelligentes, scénario ridicule et stupide - Ce tome fait partie des polars publiés dans la branche Vertigo Crime et comme pour Dark Entries, Vertigo a été chercher un écrivain de romans policiers : Jason Starr (auteur par exemple de La Ville Piège et Frères de Brooklyn). Le récit est découpé en plusieurs chapitres. Dans le premier, le lecteur est amené à rencontrer une délicieuse jeune femme qui a des pouvoirs surnaturels qui se manifestent lorsqu'elle a des relations sexuelles et qui cause involontairement la mort de son partenaire. Plusieurs années ont passé, et dans le deuxième chapitre, on comprend qu'elle a fait de New York son terrain de chasse. Un policier de Boston est sur ses traces et il sait ce qui se cache réellement derrière ces pouvoirs. En même temps, un policier new-yorkais enquête sur des morts subites très intrigantes et présentées comme des sacrifices rituels issus de la tradition druidique. Ce récit est servi par de somptueuses illustrations, en noir et blanc, de Mick Bertilorenzi. Le format originel de ce comics est plus petit que celui habituel ce qui laisse au dessinateur en moyenne 4 cases pour mettre en images le récit. Il a une capacité rare à créer des décors urbains très crédibles qui plonge le lecteur de manière convaincante dans les quartiers de New York et ses bars. Les scènes chaudes exsudent une vraie chaleur humaine, sans tomber dans les travers de la pornographie mécanique. Ses personnages ont tous une apparence très personnelle, sans tomber dans la caricature. Et il apporte un soin très méticuleux aux détails, sans pour autant en saturer ses planches à les rendre illisibles. Malheureusement, cette réussite graphique en noir et blanc ne suffit pour rattraper un scénario inepte. La bande dessinée possède ses propres codes narratifs et ce n'est pas parce qu'on est un écrivain à succès, que l'on est un bon scénariste de comics. Tout est bancal, à commencer par la situation de départ. Dès le premier chapitre, le scénariste a exposé au lecteur qui commet les meurtres et comment (et je reste très circonspect quant à la pertinence d'éléments surnaturels dans mes polars). De fait, il est difficile ensuite de compatir avec l'un ou l'autre enquêteur quand on connaît le fin mot des meurtres. Ensuite la composante surnaturelle est à la fois bien construite sur les bases des légendes irlandaises, et à la fois très mal exploitée car utilisée au premier degré. En outre, Starr s'ingénie à inclure des comportements déviants (conduite à risques, abus de substances, pédophilie, etc.) qui en deviennent grotesques tellement il est évident qu'ils sont là juste pour choquer et qu'ils ne font en rien avancer l'histoire. Enfin la résolution de l'histoire est tellement téléphonée qu'elle m'a vraiment gâché le plaisir des illustrations.

21/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Familius
Les Familius

Houla... Houlalalala... C'était nul. Certes, je pourrais développer plus que ça (et je vais le faire, rassurons-nous), mais c'est vraiment la seule chose qui me vient en tête après lecture : c'était nul. Les Familius, sur le papier, c'est une série de gags en une page autour d'une famille composée d'un papa, d'une maman, de deux garçons, de deux filles et d'un chien. La bonne famille chrétienne en somme. J'apprends d'ailleurs justement grâce à l'avis de Ro que ces gags ont été publiés à l'origine dans une revue intitulée "Famille Chrétienne". Ses défauts sont on ne peut plus simples : ce n'est pas drôle. Je ne veux même pas dire que ça ne ME fait pas rire, je veux bien dire qu'objectivement il n'y a aucun ressort comique dans ces petites histoires. Je suis sans doute mauvaise langue, dans la moitié d'entre elles on peut retrouver des bases de blagues, des débuts d'amorces, mais comme aucune mise en scène ne vient appuyer ces histoires, qu'aucune chute n'est surprenante et qu'absolument toutes les bases des gags sont de véritables antiquités de l'humour (vues et revues ad nauseam dans les cours de récréation de maternelle depuis facilement une soixantaine d'années) bah tout ça tombe terriblement à plat. Absolument tous les gags suivent machinalement le même squelette narratif "présentation de la situation par une exposition bateau - amorce prévisible - chute prévisible". Le fait que l'on remarque cela très rapidement et que rien ne change dans le rythme pour varier le tout joue vraiment sur cette impression de travail bâclé qui se dégage de la lecture. Pas un sourire pour rattraper le tout. Et le dessin ne sauve rien, c'est quasiment inexpressif, le trait est grossier, les personnages sont assez laids, certaines cases sentent bons le copié-collé, ... Vraiment, c'est un travail de fainéant. Bon, je suppose que c'est une histoire de goûts et de couleurs, hein. Mais vraiment, à part des enfants BCBG avec la capacité humoristique d'un hamster mort et une ignorance quasi-absolue du medium de la bande-dessinée, je ne vois pas qui donc cette œuvre essaye de viser...

21/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Eddie & Noé
Eddie & Noé

Je l'ai déjà écrit et je le répète, j'ai vraiment beaucoup de mal avec les récits ados de Max de Radiguès. Ici encore je n'ai pas du tout accroché à cette série. Eddie, Noé, Nassim et Sarah sont quatre ados +/- 13 ans inscrits dans un collège du centre de Bruxelles. Leur conscience politique d'agitateurs précoces leur a valu une exclusion en fin d'un tome 1 centré sur la thématique du climat et des sentiments. Pas très original et bien dans l'air du temps. Le tome 2 préfère mettre en avant les personnages de Nassim (Maghrébin) et Sarah (Subsaharienne) sur la lourde thématique du racisme. Une thématique qui résonne fortement chez moi avec des enfants dans cette situation. Je dois dire que j'ai été très déçu du traitement employé par les auteurs. Après une pirouette burlesque pour expliquer la réintégration des quatre perturbateurs et qui met à mal l'intégrité éthique des établissements scolaires, les auteurs nous proposent un combat entre une directrice raciste et stupide contre Nassim et Sarah. Où veulent nous conduire les auteurs quand on connait les difficultés des enseignants dans beaucoup d'établissements. C'est tellement caricatural et tellement peu crédible dans les situations que je me suis vite désintéressé de ma lecture. Le racisme à l'école est un sujet important qui mérite mieux que cette superficialité caricaturale et stigmatisante. Personnellement je n'ai jamais rencontré de situation raciste prof/élève. Pour compléter son récit ,Radiguès saupoudre son texte de clichés sur la détermination sexuelle avec des passage très convenus. Je passe sur le graphisme minimaliste aux physiques imprécis et aux extérieurs simplistes et peu détaillés. Pas du tout à mon goût.

04/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Chant d'Excalibur
Le Chant d'Excalibur

Le Chant d'Excalibur, c'est une énième série d'aventure fantasy avec de l'action et de l'humour. Sur le papier rien d'anormal, quand c'est bien fait ça a toujours son petit charme, mais ici ce n'est pas n'importe qui qui scénarise, c'est Arleston. Et le problème d'Arleston, c'est qu'il a la fâcheuse tendance à écrire encore et toujours le même type de récits de fantasy : les récits de fantasy pour beaufs. Voilà, je sors le mot tout de suite, ça va faire gagner du temps : Arleston écrit des récits de fantasy pour beaufs. Les personnages féminins ont toutes des morphologies de pin-ups, elles sont régulièrement montrées nues, quand elles sont vêtues c'est bien souvent dans des tenues légères et/ou moulantes, les scénarios prennent toujours le temps de nous faire des "apartés fesse", ça picole et ça jure à tout va, … Bref, ses récits, même lorsqu'il y a une idée de base intéressante, virent bien plus souvent à la chanson paillarde qu'à celle de geste. Mais alors là… Le Chant d'Excalibur est facilement la pire œuvre du bonhomme qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à présent. On y suis Gwyned, descendante du chevalier Galahad, pucelle, nouvelle détentrice d'Excalibur, pucelle, chargée de rétablir la magie au Royaume de Bretagne aujourd'hui occupé par la chrétienté, et accessoirement pucelle. Si vous n'avez pas encore retenu qu'elle était pucelle, pas de soucis, le scénario prendra gentiment soin de vous le rappeler toutes les trois pages (c'est quand-même bien sympa de sa part). Pour accomplir sa mission, notre pucelle de Gwyned est accompagnée par Merlin, ici bien plus proche du pilier de bar et du violeur multi-récidiviste que du grand magicien légendaire. Chacun des albums sera une petite aventure indépendante où notre fougueuse pucelle et son vieux libidineux de soutien tenteront de régler des problèmes locaux. Si vous ne l'aviez pas encore compris à mon ton sarcastique, ça parle un peu (beaucoup) de fesse. Je ne suis pas prude (loin de là), mais je ne supporte pas le graveleux. Pas de problème avec les blagues phalliques et vulvaires mais je ne pense pas que qui que ce soit apprécie d'être pris pour un con. Mais rassurons-nous, l'œuvre n'est pas seulement graveleuse, elle est aussi source d'ennui. J'attaque donc le deuxième gros défaut de cette série : je m'ennuie. J'ai pris beaucoup plus de plaisir à vous résumer l'histoire dans le paragraphe du dessus que je n'ai eu à lire les six albums. Je n'ai vraiment continué jusqu'au bout que par envie de laisser sa chance à cette œuvre. J'ai regretté la lui avoir donner... Bon, j'ai déjà accordé trop de temps et de mots pour cette série donc je vais tenter d'aller directement vers la conclusion. L'histoire, au delà d'être mauvaise, m'a paru profondément insultante et nocive, et je vais l'illustrer par une petite scène issue du cinquième album. Dans cette scène, Merlin et Gwyned ont été capturés et s'apprêtent à se faire torturer. L'un de leur tortionnaire dénude Gwyned et s'apprête à la violer quand, miracle, les secours arrivent. Sauf que Merlin n'est pas heureux de se faire secourir maintenant, non, car selon lui "cela allait devenir intéressant". Voilà, sa compagne de route, avec qui on tente maladroitement de nous faire croire qu'iels se sont attachés l'un à l'autre au début de ce même album, échappe de peu à un viol et tout ce qu'il trouve à dire c'est qu'il est déçu de ne pas avoir pu voir ça. Et je suis censée me sentir attachée à cette ordure ? Non merci. Croyez-moi que si je pouvais noter plus bas que 1 étoile, je le ferais.

04/12/2024 (modifier)