Quand souffle le vent (Briggs) (When the Wind Blows)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

C'est l'histoire d'un gentil petit couple de retraités.


Auteurs britanniques Raymond Briggs

Des gens simples profitant de leurs vieux jours dans un petit cottage de la campagne anglaise. Leur petit nid est un peu isolé, mais ils sont heureux. Tout serait parfait si, au loin, il n'y avait cette menace d'une guerre mondiale. Ils ne comprennent pas grand chose à ce qui se trame au dessus de leurs têtes. Mais ils ne vont pas se laisser abattre pour autant ! Heureusement, le gouvernement a pris les choses en main. Il a édité une brochure que monsieur Bloggs, en bon citoyen, s'est empressé d'aller chercher à la bibliothèque municipale. Cette brochure détaille tout ce qu'il faut savoir pour faire face à une attaque nucléaire. Comment créer un abri. Comment l'aménager. Comment organiser la survie dans les 14 jours suivant l'attaque. Ils se lancent donc dans les préparatifs, un peu inquiets. Mais aussi animés par une étrange excitation devant ce qui perturbe leur routine. C'est bien beau de peindre les fenêtres en blanc pour repousser la chaleur dégagée par une bombe nucléaire. Mais il ne faut quand même pas tâcher les rideaux. Texte : http://labdmemmerde.blogspot.com/2016/04/quand-souffle-le-vent-de-raymond-briggs.html

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 1983
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Quand souffle le vent (Briggs) © Editions Garnier 1983
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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22/01/2020 | Alix
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Par Ro
Note: 3/5
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Avec Ethel & Ernest, Raymond Briggs m'avait prouvé qu'il savait raconter avec tendresse la vie d'un couple d'anglais simple et sans histoire, se souciant plus de leur petite vie domestique que du monde extérieur. C'est un couple similaire qu'il met en scène dans cet album, mais dans une ambiance nettement plus ambiguë. Pour commencer, même s'ils s'aiment tout autant, ces deux là sont nettement plus naïfs, voire gentiment niais. La femme est une ménagère qui ne voit guère au delà des murs de son foyer et de la propreté de ses rideaux. L'homme ne connait le monde extérieur que par la lecture des journaux, l'écoute de la radio et les discussions au pub dont il ne retient les infos que de travers. Et quand il apprend que la troisième guerre mondiale risque bientôt de se déclarer, il va suivre à la ligne les consignes des autorités pour construire son abri de fortune dans son propre salon, sous le regard circonspect de sa femme qui prend cela pour un caprice immature de son mari et s'inquiète avant tout qu'il ne salisse pas les rideaux ni n'abime la tapisserie... alors que les bombes atomiques sont sensées pleuvoir sur eux dans très peu de temps... La première partie du récit joue sur ce contraste entre l'apparente gravité de la situation et la manière complètement insouciante et naïve qu'a le couple de se préparer. Faisant une confiance aveugle aux "pouvoirs en place" et pensant avec une certaine nostalgie à l'époque simple et presque agréable de leur vie sous les bombardements allemands de la seconde guerre mondiale, ils nous alignent des dialogues décalés et assez drôles compte tenu de la situation à tel point qu'on ne sait jamais vraiment s'il faut prendre la menace de la guerre au sérieux ou pas. Et puis vient la seconde partie, après un évènement clé, et les choses changent. La situation est cette fois confirmée et on ne peut plus du tout la prendre à la légère, et pourtant le couple garde la même insouciance et la même confiance aveugle que les secours seront là dans très peu de temps et que les autorités ont bien tout prévu comme il faut. Cette partie est un peu moins drôle et certains longs dialogues y sont plus rébarbatifs. Et surtout, l'humour laisse peu à peu la place à quelque chose de bien plus sombre, notamment sur la fin qui laisse le lecteur dans une situation douce amère, ne sachant s'il faut en rire ou en pleurer. Si j'ai été touché par la tendresse et l'humour très particulier de cette BD, j'ai été un peu rebuté par la densité de chaque page, avec une très grande abondance de cases et des dialogues parfois laborieux, surtout pour qui ne connait pas toutes les références très anglaises et très datées des années 80 ou d'avant dont il est régulièrement question. Le dessin pour sa part est mignon dans son style proche des illustrations jeunesse mais il se fait plus brouillon sur la fin... quand les choses tournent mal... J'imagine que c'est voulu mais on profite moins du style graphique de Briggs à ce moment là. Je n'ai pas été aussi touché par cette lecture que je l'aurais aimé mais je l'ai trouvé intéressante et très originale dans son ton et surtout dans le contraste tragicomique entre son apparente insouciance, la vérité des faits racontés et sa conclusion.

29/11/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Une oeuvre moins connue de Briggs (Ethel & Ernest, Le Bonhomme de neige), particulièrement en France où elle ne fut publiée qu’une fois en 1983 par les éditions Garnier. L’histoire est pourtant intéressante, et nous ramène à la menace nucléaire de la guerre froide (année de publication oblige). Dans la première partie le lecteur suit les préparatifs d’un vieux couple en vue d’un bombardement nucléaire prochain… Le ton est hilarant. Les personnages ne sont clairement pas très malins, et tentent tant bien que mal d’appliquer les conseils officiels, sans vraiment comprendre ou réaliser les enjeux (construit un abri, certes, mais il ne faudrait pas rayer la peinture ou salir les coussins). La VO (que j’ai lue) retranscrit ce manque d’éducation dans le texte, avec des fautes d’orthographes volontaires. La deuxième partie prend place après le bombardement, et le ton devient beaucoup plus sombre… les protagonistes continuent de faire preuve d’une bêtise consternante, mais la tournure que prend le récit ne fait plus rire du tout… une œuvre beaucoup plus adulte que ce que fait généralement cet auteur. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, la faute notamment à ce choix narratif qui consiste à « caser » 20-25 petites cases par planche, ce qui je trouve rend la lecture pénible (à moins que cela soit volontaire pour retranscrire le sentiment d’enfermement ?). Mais j’ai fini par me laisser emporter par l’histoire, et j’en suis ressorti assez marqué. J’ai lu l’album hier, et j’y repense toujours beaucoup. Un album que je vous recommande, si vous arrivez à dénicher la VF.

22/01/2020 (modifier)