Les derniers avis (48162 avis)

Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Les Chroniques de Saint-Roustan
Les Chroniques de Saint-Roustan

Pierre-Emmanuel Barré, célèbre trublion de Radio Nova, met régulièrement en scène dans ses chroniques le village fictif de Saint-Roustan et ses habitants. Pour ceux qui ne connaitraient pas le personnage, on va dire qu'il pratique un humour très corrosif, et qu'il n'a pas sa langue dans sa poche pour commenter l'actualité politique. Si vous ne connaissez pas Saint-Roustan, imaginez Groland : on n'est pas très loin. Surfant sur le succès rencontré par l'humoriste, Delcourt publie un album inspiré de ses chroniques. Sous forme de strips de quelques cases, ou sur quelques planches les gags se succèdent à bon rythme. Les situations complètement loufoques mettant en scène les habitants de Saint-Roustan ne manquent pas. Certains personnages, comme le maire de la ville qui ressemble étrangement à Guillaume Meurice, viendront régulièrement animer les pages de l'album. D'autres personnages prennent encore plus directement les traits et les répliques des compagnons de Pierre-Emmanuel Barré à la radio, Aymeric Lompret en tête. C'est l'occasion de retranscrire quelques-unes des vannes qu'ils font ensemble à l'antenne. Certains des gags donnent l'impression d'avoir été déjà entendus à la radio. D'autres ont semble-t-il été imaginés pour la BD, mais ils sont dans le même esprit. L'humour un peu gras qui caractérise les sketchs de Pierre-Emmanuel Barré est présent tout au long de l'album. Donc c'est un peu vulgaire et un peu trash.... Mais c'est plutôt drôle, si tant est qu'on aime le style de cet humoriste. C'est inégal, certains gags sont un peu trop lourds, mais d'autres passent plutôt bien. Cela ne fera pas rire tout le monde, mais pour un album adapté de sketchs radios c'est plutôt pas mal.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Switch
Switch

Même si je n'adhère pas à l'ensemble du discours d'Eva Roussel je suis sorti de ma lecture avec un petit sourire. Tout d'abord j'ai trouvé ce graphisme plaisant. J'aime bien comment l'autrice se met en scène d'une façon rigolote, moderne et dynamique. J'ai aussi aimé la mise en couleur très printanière qui procure une vraie douceur de lecture. Le texte des illustrations est quelque fois un peu long mais cela se laisse lire facilement pour un large public. Ensuite j'ai bien aimé l'esprit bienveillant qui émane de la narration. Evidemment le discours est militant et engagé sur l'écoféminisme et l'écologie mais cela reste soft à mes yeux. Eva ne réinvente rien et on peut lui reprocher de picorer de droite et de gauche sur des pratiques chamaniques, druidiques ou animiste pour se fabriquer une spiritualité sur mesure. Elle affronte d'ailleurs certaines de ses contradictions et son discours peut paraitre parfois superficiel dans un esprit bobo . Toutefois, j'y ai trouvé une lecture fraiche et sincère.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série La Voie Dragon
La Voie Dragon

J'ai trouvé cette série bien adaptée pour un public de 8/12 ans plutôt masculin avide d'aventure et de fantastique. Ce comics à la saveur chinoise se lit très facilement mais ne propose pas de grosse surprise. Le schéma initiatique et messianique est très convenu avec des personnages aux rôles préétablis bien connus. Cela donne un scénario linéaire et sans difficulté de lecture. Les dialogues sont simples et accessibles au plus grand nombre. Toutefois cela évite d'être simpliste ce qui rend la lecture agréable. A mes yeux le point fort reste le dynamisme du graphisme. Cela donne une belle tonicité à la narration où je ne me suis jamais ennuyé. La présentation est très moderne et les différentes situations sont travaillées avec soin. Le mixte humains et guerriers dragons passe très bien pour créer une ambiance exotique réussie. Une lecture jeunesse très classique mais agréable. Un bon 3

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Dakota 1880
Dakota 1880

Hmm, que dire ? Je ne suis pas vraiment férue de Western mais je parviens tout de même à apprécier le caractère sale, complexe et nerveux des western spaghettis. En ce qui concerne les western en BD, il n'y a pas à faire, malgré quelques excursions de ma part de temps en temps et quelques rares exceptions qui parviennent à me plaire ce n'est vraiment pas ma came. Pourtant, comme beaucoup, j'ai grandi avec Lucky Luke, donc des réinterprétations de ce personnages peuvent m'intéresser. Ici, le résultat est… intéressant. Surprenant, surtout, on va dire. En fait je ne sais pas trop quoi en penser. J'apprécie la construction décousue, cet enchaînement d'anecdotes de voyages qui ne sont rapportés par un personnage tierce (nommé Baldwin), qui nous laisse combler les interludes avec notre imagination et se permet quelques petits passages contemplatifs. En ce point l'album est intéressant, on sent qu'il y a eu un peu de réflexion pour son écriture, et pourtant… bah je ne retire pas grand chose de cette lecture. Ni la contemplation que j'ai trouvé convenue, ni les débuts de réflexions et de critique sur le colonialisme américain qui restent infiniment plus travaillés et développés dans d'autres œuvres, ni même encore l'appartenance avec le canon de Lucky Luke. Certes, il s'agit d'une réinterprétation, pas besoin de faire revenir des personnages connus ou des archétypes narratifs de l'œuvre d'origine tant que l'essence même de l'œuvre reste, voire au contraire qu'elle soit remise en question, mais pourtant ici rien ne colle avec les aventures de Lucky Luke. En ça j’entends que ce cowboy aurait pu être n'importe quel autre quidam. Certes, il est stoïque, droit dans l'âme et dans ses bottes et est une véritable légende de l'ouest, mais ces caractéristiques ne nécessitait pas pour autant de prendre Lucky Luke au lieu d'un autre personnage. Après, c'est vrai que la réinterprétation plus "terre-à-terre" de personnages de légendes nécessite souvent que l'on utilise des personnages légendaires (ou a minima très connus) pour le lectorat, mais cela aurait pu vraiment être n'importe quel autre héros de Western connu ici. Après, je suis mauvaise langue, les récits font intervenir quelques personnages historiques de l'époque, comme dans les aventures d'origine, mais encore une fois est-ce vraiment là que se trouverait l'essence de Lucky Luke ? Pas mauvais, en tout cas je suppose. Pas inintéressant, même si peu marquant. Une lecture… que j'ai lu, ça au moins j'en suis sûre. Je suis peut-être trop dure, après tout comme dit en introduction je ne suis pas la mieux placée pour parler du genre western, prenez mon retour avec des pincettes. (Note réelle 2,5)

08/11/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Dakota 1880
Dakota 1880

Dur, dur, de comprendre le projet d'Appollo dans cette bande dessinée... Il veut apparemment rendre hommage à Lucky Luke, brosser un portrait des États-Unis à la fin du XIXe, nous proposer un western mélancolique et réfléchir avec nous sur la construction d'une légende. Sauf que ces quatre projets ne réussissent jamais à se marier correctement ! Cela donne des histoires parfois assez réussies, mais dont on se demande systématiquement pourquoi Appollo a voulu les écrire. Certaines mettent en scène des personnages historiques (Louis Riel, Annie Oakley... cette dernière avait d'ailleurs 20 ans en 1880, une incohérence avec le récit présenté), d'autres font plus ou moins croire que les personnages y sont réels (le photographe Curly Wilcox qui doit son nom à un personnage de La Chevauchée fantastique, Vinnie Harold qui vient de La Première balle tue, ou les deux poètes trop clairement inspirés d'Arthur Rimbaud et de Verlaine... mais que viennent-ils faire ici, au Far West, dans un Lucky Luke ?). Il y a donc une sorte de jeu sur l'entremêlement de la réalité et de la fiction, très bien. Le procédé est relativement plaisant et complété par un faux dossier historique à la fin, qui est assez amusant. Mais finalement, dans quel but Appollo fait-il cela ? Oui, on a un portrait des États-Unis à la fin du XIXe, qui ne manque pas d'intérêt. Mais pour le reste... Lucky Luke ne joue qu'un rôle très limité dans ses propres histoires, donc pourquoi avoir rattaché le tome aussi artificiellement à la saga ? Y a-t-il des raisons autres que marketing ? Difficile à dire, mais je n'aime pas cette volonté de psychologiser des personnages qui n'ont pas été créés pour l'être... Malgré tout, il faut reconnaître que l'atmosphère langoureuse et mélancolique fonctionne plutôt, voire très bien. C'est principalement dû au dessin de Brüno, que je n'aime pas toujours, mais qui fait ici des merveilles. C'est vraiment ce dessin qui m'a plongé dans l'ambiance et qui m'a évité de regretter d'acheter ce volume. In fine, je dois donc dire que la lecture a été plutôt plaisante et que l'album a beaucoup de points qui suscitent l'intérêt (d'où ma note), mais j'avoue que je me demande encore après avoir refermé l'album ce qu'a voulu nous dire Appollo.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Mémoires de Gris
Mémoires de Gris

L’album est relativement imposant et, même s’il n’est pas très verbeux, il impose au lecteur une certaine concentration, et du temps de lecture. Car l’intrigue n’est pas toujours claire, facile à suivre. D’une part à cause des nombreux flash-backs qui parsèment le récit. Mais aussi parce que ce récit n’est pas forcément linéaire, et que j’ai parfois eu du mal à distinguer certains protagonistes. Le dessin est étrange. Un trait un peu gras, des visages comme burinés. C’est assez froid et sec, et plutôt avare de détails. L’intrigue s’inspire pas mal de Robin des bois. Et la couverture m’avait laissé penser que ça allait même en être plus proche que ça ne l’est réellement. Car Ferret s’en écarte, pour proposer quelque chose de différent. Ça reste de l’aventure qui flirte avec le médiéval fantastique (la fin en particulier), et qui nous propose un récit noir et violent, âpre, dans lequel on peinerait à trouver un personnage parfait, entièrement positif. C’est aussi l’intérêt du récit de prendre le temps de développer les personnalités, leurs interactions. Au final, même si parfois ma lecture n’a pas été fluide, c’est un album que j’ai trouvé intéressant. Note réelle 3,5/5.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Autreville
Autreville

Comme dans Le Roi des bourdons, De Thuin nous propose ici une histoire avec des personnages animaliers qui font pas mal penser à ceux de Trondheim. C’est une histoire au départ assez classique, autour de quelques vieux copains qui se retrouvent. Puis, peu à peu, une affaire sordide s’immisce dans le récit, puis dans leurs relations, jusqu’aux révélations finales qui noircissent singulièrement le tableau. De Thuin joue sur un registre un peu ronronnant, pas forcément très original. Mais, même si le rythme est un peu lent et si intrigue et personnalités ne sont peut-être pas suffisamment approfondies, ça se laisse toutefois lire, gentiment. Je suis juste resté sur mes questions – et donc ma faim – concernant le personnage d’Étienne et sa pseudo invention – surtout que c’est là-dessus que ça se termine. Je ne sais trop quoi en penser. Dessin et histoire sont presque tout public. Rien d’extraordinaire me concernant, mais c’est un petit emprunt gentiment sympathique.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Electric Miles
Electric Miles

Ok donc, il s’agit d’une fiction basée on l’imagine sur la fondation de l’Église de Scientologie par L. Ron Hubbard. Nous sommes dans un tome introductif où cette secte n’a pas encore de nom mais les parallèles paraissent évidents : Wilbur Arbogast écrivain autrefois populaire pour le magazine Outstanding est cet écrivain de science-fiction raté qu’était Hubbard, et la dianétique de l’un c’est la psychogénie de l’autre. C’est une histoire qui va tourner autour de la mystification, de l’escroquerie intellectuelle, de la manipulation psychologique, et de carottage financier. Je pense que le clin d’œil au film Nightmare Alley est très clair, pour ceux qui ont la réf’. Voilà, il y a rien d’autre à dire de plus, si le sujet vous passionne, allez-y, c’est bien écrit, c’est du Brüno dans le style, donc ça se lit vite malgré la centaine de pages. Perso je ne suis pas trop dans ce genre d’ambiance en ce moment donc je fais l’impasse sur la suite. Une autre fois peut-être…

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Polina
Polina

Une belle BD, très sensible, qui aborde la danse avec réalisme. J’ai aimé la progression de Polina, son rapport complexe avec son professeur et sa recherche d’émancipation artistique. Le dessin en noir et blanc, tout en légèreté, capte bien la grâce et la tension des corps. L’histoire est touchante, mais le rythme reste très lent et la narration assez silencieuse, ce qui peut frustrer par moments. On sent la profondeur du propos : la rigueur, le doute, la liberté, mais j’aurais aimé un peu plus d’émotion ou de densité narrative. Il est à noter qu’une polémique entoure l’auteur : certaines de ses œuvres (pas celle-ci) sont accusées de banaliser l’inceste et la pédocriminalité

07/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Grands Esprits se rencontrent - Une histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours
Les Grands Esprits se rencontrent - Une histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours

Documentaire destiné aux lecteurs de 9 à 109 ans (au-delà, c'est interdit), cette BD retrace, par grandes étapes et à travers quelques figures marquantes, l'évolution de la science depuis la Grèce antique jusqu'à nos jours. Après une page d'introduction avec un bref texte expliquant le contexte, chacun des courts chapitres met en scène deux enfants venus du futur pour interviewer les savants, les rencontrant successivement dans des mises en scène plus symboliques que réalistes, allant de Pythagore à Feynman, en passant les savants arabes du Moyen-âge mais aussi beaucoup de scientifiques féminines, l'accent étant mis sur le rappel que les femmes aussi ont compté pour les sciences. C'est une initiative sympathique, mise en image dans un style simple et accessible rappelant l'esprit des séries documentaires Casterman telles que L'Histoire de l'Art en BD ou L'Histoire de France en BD. La mise en scène reprend le bon principe de commencer simplement, en posant les bases de ce qu'est la science et comment se sont faites les premières découvertes et les premières hypothèses. Puis on voit comment les choses évoluent et s'affinent avec les siècles avant forcément de se densifier plus on s'approche de l'ère contemporaine et de l'accélération des progrès scientifiques. Toutes les étapes scientifiques et tous les scientifiques ne sont pas représentés, un choix a été fait par les auteurs mais il me parait valable et suffisamment cohérent pour ne pas entrainer de reproche. Le contenu est intéressant, allant à l'essentiel avec un ton léger, approprié pour une lecture jeunesse ou de pur néophyte. On notera toutefois que cela se complexifie un peu sur les derniers chapitres, ou du moins le texte se densifie ce qui peut faire décrocher certains. Je ne suis pas persuadé que tous les jeunes lecteurs seront assez motivés pour aller jusqu'au bout de l'album. Pour ma part, avec un bagage scientifique, j'ai trouvé la lecture plaisante même si j'y ai peu appris de nouveautés mais j'ai découvert avec intérêt la partie consacrée à l'âge d'or scientifique du monde musulman, période dont je connaissais l'influence, mais pas le détail.

07/11/2025 (modifier)