J’ai lu le premier album, le seul que possède ma médiathèque. Au vu du titre, je m’attendais à un recueil de récits purement documentaires (le nom de Davodeau m’y avait bien sûr aussi fait penser) sur la planète. Et ça n’est en fait pas vraiment ou totalement le cas.
Ce sont des récits plutôt typés romans graphiques à connotation sociale – même si beaucoup (comme celui de Sera par exemple, encore une fois autour des Khmers rouges au Cambodge) relèvent du documentaire. Breccia propose même un récit d’anticipation – assez pessimiste par ailleurs.
Il n’y a pas vraiment de ligne directrice, si ce n’est de choisir des auteurs venant tous de pays et d’horizons différents. En soi intéressant, ce préalable accentue énormément le côté hétérogène, éclectique de ce genre de publication collective. Styles de récits, styles de dessin (je n’ai pas accroché à ceux d’Ancco ou de Pierre Bailly par exemple) s’entrechoquent donc, avec un résultat inégal – affaire de goût en grande partie – mais globalement satisfaisant.
J'attendais sans doute trop de cette BD et me sens honteux de lui coller un banal 3*.
L'enquête est bonne, pertinente, importante, mais que l'ensemble est maladroitement structuré ! Les anecdotes, points de vue, rappels historiques et analyses s'enchainent sans véritable fil conducteur, disposés ici et là quasi aléatoirement, sans plan structurant la pensée ni point de vue progressivement développé !
Côté point de vue justement, les auteurs ont refusé la stigmatisation des uns, l'idéalisation des autres, préférant la confrontation juste des différents positionnements, resituant dans leur contexte ceux-ci afin d'en expliquer les causalités et motivations. Certains diront sans doute que c'est moins manichéen ainsi, c'est surtout peu mis en perspective.
Le sujet n'en demeure pas moins important et l'enquête implacable : le remembrement a définitivement refaçonné les campagnes françaises, au nom d'une agriculture productiviste, satisfaisant le marché mondialisé bien davantage que les hommes et femmes, niant les conséquences tant écologiques, sanitaires, que sociales d'une telle réorganisation.
Les paysages de nos campagnes sont désormais bien laids, tout autant que les idéologies à l'origine de ce bouleversement. Mais rigueur, colère et tristesse sont malheureusement absentes de cette enquête maladroite.
La mafiocratie.
Un comics coups de poing.
Dès le prologue les coups commencent à pleuvoir avec ces enchaînements désordonnés de mauvaises nouvelles aux journaux télévisés.
Marcos Prior situe son récit dans un futur très proche, un futur où les gens du peuple se révoltent contre la misère qui est leur quotidien. L'activisme est au centre du récit avec pour porte drapeau un individu à la cagoule rouge, mais nos élites du haut de leur tour d'ivoire ne seront pas épargnés.
Une recit singulier il n'y a pas de personnage principal. Le lecteur est mitraillé d'informations avec cette surabondance d'écrans et de vignettes qui se juxtaposent. On prend tout en pleine poire et c'est à toi de faire la part des choses, mais on sent bien tout de même de quel côté les auteurs se positionnement. Ils ne donnent pas de remèdes miracles, ils veulent éveiller les consciences.
Une narration en mode zapping, en effet, tu passes d'un sujet à l'autre comme si tu changeais de programmes bien installé dans ton canapé. J'avoue avoir été un peu désarçonné au début, mais ça donne du peps au récit.
Un comics qui va droit au but et qui pointe avec justesse les maux de notre société (médias, surconsommation, réseaux sociaux, corruption, décadence...) mais qui hélas ne m'aura rien appris de plus.
Le format à l'italienne permet à David Rubin de réaliser une mise en page immersive avec un découpage entrecoupé de pleines pages et d'autres où les vignettes foisonnement. Dynamique et panoramique.
La grande variété de couleurs, suivant le sujet traité, va de lumineuse à psychédélique en passant par les pastel.
J'adore.
En bonus, un dossier en fin d'album sur le processus de création des auteurs. Très intéressant.
Un comics qui ne laissera pas indifférent puisqu'il prône un changement radical de nos institutions et de notre mode de vie avant que notre monde ne tombe dans l'abîme.
Note réelle : 3,5.
Une œuvre jeunesse très mignonne qui a des personnages sympathiques et attachants dans un dessin tout mignon et des histoires à morales pas bêtes qui incitent les plus jeunes à affronter leurs peurs et à encourager l'amitié.
La série est vite lue, chaque tome étant assez court et vite lu, laissant la part belle aux dessins qui font une grande partie de l'ambiance, tandis que le scénario présente sa petite histoire. C'est à la fois très bien vu au regard du public, mais en fait ça m'a un peu embêté aussi puisqu'en le lisant en tant qu'adulte je dois avouer que j'ai été un peu moins impliqué. J'ai survolé les tomes et j'ai trouvé ça mignon, mais je ne pense pas spécialement avoir été marqué par la BD ni avoir envie de la relire.
A mon sens, c'est une BD qui plaira sans aucun doute à des jeunes personnes, mais personnellement je suis resté un peu plus en dehors. De fait, j'ai pas eu d'impression forte à la lecture et si je reconnais que c'est mignon, je n'ai pas spécialement envie d'y retourner.
Très sympathique œuvre qui questionne notre mémoire et notre réalité. Je ne pensais pas que la BD serait à ce point travaillée d'un bout à l'autre, mais je dois dire qu'elle a quelque chose de réellement ingénieux dans sa construction qui laisse plein de questions en suspens une fois la lecture terminée.
La lecture fut pleine de surprise, autour de cette idée de filmer une vie jusqu'à la mort et de monter tout ça ensuite en film. C'est une histoire à tiroir dont la réalité véritable semble perpétuellement cachée, tout en ajoutant des couches de réalités différentes. D'ailleurs à la fin, je dois dire que je me demandais si un seul moment présenté était finalement réel dans la diégèse de l’œuvre, tant l'auteur veut jouer sur cette question. Après tout, peut-être que tout était intégralement faux ...
Le dessin va très bien avec le style de l'auteur, notamment par son découpage en large bande qui font effectivement très cinématographique. J'ai trouvé l'utilisation pertinente, mais malheureusement un peu gâché par le format manga qui rétrécit les pages et donne parfois des cases un peu écrasées. Je me dis que la BD aurait mérité un plus grand format, pour profiter pleinement de la mise en page ingénieuse qui se développe.
Sans être aussi dithyrambique que d'autres avis (désolé Deretaline !) j'ai bien aimé ma lecture. Je ne suis pas suffisamment marqué pour avoir envie de la conserver par devers moi, mais je recommanderais tout de même la découverte, cette BD a un parti pris assez unique et très bien tenu.
J'ai de la sympathie pour les créations de Nuria Tamarit déjà lues. La jeune autrice espagnole propose souvent des angles de vue originaux sur la condition féminine principalement dans l'adolescence. Je trouve que c'est moins le cas ici. En effet l'autrice reprend un réquisitoire assez classique contre le mâle alpha, blanc, raciste, vénal, gaspilleur et à l'origine du désastre écologique. C'est chargé mais mis dans une ambiance d'orpailleurs sans scrupules de type Klondike le récit présente une certaine crédibilité. En contrepoint le très touchant mais moins crédible personnage de Joana donne un ton féministe soft à la série. Tamarit amoindrit la dureté de son récit avec une touche de fantastique onirique en introduisant cette louve sorte d'esprit de la forêt capable d'une justice immanente entre les bons et les méchants. Cela conduit à une sorte d'happy end qui diminue la puissance du récit à mes yeux.
J'aime bien l'originalité du graphisme de Nuria. Ici il y a un gros travail sur l'ambiance de la forêt. Cela provient d'une mise en couleur très recherchée avec de nombreuses grandes planches très réussies. Ma seule réserve est que son dessin peine à faire ressortir l'ambiance de grand froid de ces latitudes en hiver.
Une bonne lecture pour un large public assez conventionnelle à mes yeux mais traitée avec maitrise. Un bon 3
J’ai eu un peu de mal à accrocher à Last Knight on Earth. L’histoire post-apocalyptique et les nombreuses idées de Scott Snyder sont intéressantes, mais le récit est parfois confus et difficile à suivre. Les dessins de Greg Capullo restent superbes et immersifs, mais cela ne suffit pas à pleinement me captiver
Bleak plonge le lecteur dans un univers d’horreur sombre et oppressant, avec des dessins qui renforcent parfaitement l’ambiance cauchemardesque. Quelques passages m’ont moins marqué, mais globalement c’est une lecture intense et captivante.
J'ai bien aimé ce one-shot, mettant en scène un chien comme le titre l'indique qui rencontre différentes personnes et chemine un temps avec chacune tour à tour toujours avec pour objectif d'aller vers le sud du Japon. Chaque personne s'y attache rapidement mais finit par le libérer de cette nouvelle amitié pour qu'il poursuive sa route vers on ne sait où, sans doute sa famille dont il a été séparé après une catastrophe naturelle. On lui donne à manger, on le fait progresser dans son long parcours. Le chien quant à lui remonte un peu le moral des personnes croisées qui ne sont pas dans la meilleure des situations, truand, prostituée etc.
Les éditions Flblb publient pas mal de roman-photos, parfois agrémentés de « vrais » dessins, avec des histoires plus ou moins loufoques où très souvent pointe une critique sociale et politique. C’est ici aussi le cas.
Le point de départ est absurde, puisque, suite à une vague de « maturisme », nous suivons un jeune couple plus ou moins dépassé par leur bébé, qui pense, s’exprime et agit comme un adulte, qui plus est un adulte aux réparties mordantes et à la conscience politique aiguisée. Le père est un glandeur peu futé, c’est la mère qui fait bouillir la marmite.
Le récit est donc a priori original, et globalement inégal. Il y a parfois des passages lassants et répétitifs. Mais sur la durée, relativement courte, ça tient la route pour les amateurs d’humour doucement con et absurde, dont je fais partie.
C’est le sourire aux lèvres que j’ai lu ce récit, quelques dialogues et situations sont plutôt réussis, amusants. D’abord par les mots employés par notre bambin qui ne fait pas du tout son âge bien sûr, mais aussi grâce à son crétin de père. Enfin, quelques petites réflexions politiques et sociales (avec un Hollande revenu au pouvoir car « tiré au sort », et un Patrick Sébastien toujours aussi beauf et béatement démago) accompagnent assez bien cette histoire absurde et rigolote.
Parfois au milieu des photos et des phylactères, apparaissent quelques dessins, représentant des onomatopées ou pour accentuer réflexion ou perplexité des personnages, comme pour une « vraie BD ».
Un petit emprunt sympathique me concernant. Surprenant aussi pour des auteurs, que j'avais lu sur des séries plus "sérieuses" - mais avec des "sujets" souvent originaux.
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Le Tour du monde en bande dessinée
J’ai lu le premier album, le seul que possède ma médiathèque. Au vu du titre, je m’attendais à un recueil de récits purement documentaires (le nom de Davodeau m’y avait bien sûr aussi fait penser) sur la planète. Et ça n’est en fait pas vraiment ou totalement le cas. Ce sont des récits plutôt typés romans graphiques à connotation sociale – même si beaucoup (comme celui de Sera par exemple, encore une fois autour des Khmers rouges au Cambodge) relèvent du documentaire. Breccia propose même un récit d’anticipation – assez pessimiste par ailleurs. Il n’y a pas vraiment de ligne directrice, si ce n’est de choisir des auteurs venant tous de pays et d’horizons différents. En soi intéressant, ce préalable accentue énormément le côté hétérogène, éclectique de ce genre de publication collective. Styles de récits, styles de dessin (je n’ai pas accroché à ceux d’Ancco ou de Pierre Bailly par exemple) s’entrechoquent donc, avec un résultat inégal – affaire de goût en grande partie – mais globalement satisfaisant.
Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement
J'attendais sans doute trop de cette BD et me sens honteux de lui coller un banal 3*. L'enquête est bonne, pertinente, importante, mais que l'ensemble est maladroitement structuré ! Les anecdotes, points de vue, rappels historiques et analyses s'enchainent sans véritable fil conducteur, disposés ici et là quasi aléatoirement, sans plan structurant la pensée ni point de vue progressivement développé ! Côté point de vue justement, les auteurs ont refusé la stigmatisation des uns, l'idéalisation des autres, préférant la confrontation juste des différents positionnements, resituant dans leur contexte ceux-ci afin d'en expliquer les causalités et motivations. Certains diront sans doute que c'est moins manichéen ainsi, c'est surtout peu mis en perspective. Le sujet n'en demeure pas moins important et l'enquête implacable : le remembrement a définitivement refaçonné les campagnes françaises, au nom d'une agriculture productiviste, satisfaisant le marché mondialisé bien davantage que les hommes et femmes, niant les conséquences tant écologiques, sanitaires, que sociales d'une telle réorganisation. Les paysages de nos campagnes sont désormais bien laids, tout autant que les idéologies à l'origine de ce bouleversement. Mais rigueur, colère et tristesse sont malheureusement absentes de cette enquête maladroite.
Grand Hôtel Abîme
La mafiocratie. Un comics coups de poing. Dès le prologue les coups commencent à pleuvoir avec ces enchaînements désordonnés de mauvaises nouvelles aux journaux télévisés. Marcos Prior situe son récit dans un futur très proche, un futur où les gens du peuple se révoltent contre la misère qui est leur quotidien. L'activisme est au centre du récit avec pour porte drapeau un individu à la cagoule rouge, mais nos élites du haut de leur tour d'ivoire ne seront pas épargnés. Une recit singulier il n'y a pas de personnage principal. Le lecteur est mitraillé d'informations avec cette surabondance d'écrans et de vignettes qui se juxtaposent. On prend tout en pleine poire et c'est à toi de faire la part des choses, mais on sent bien tout de même de quel côté les auteurs se positionnement. Ils ne donnent pas de remèdes miracles, ils veulent éveiller les consciences. Une narration en mode zapping, en effet, tu passes d'un sujet à l'autre comme si tu changeais de programmes bien installé dans ton canapé. J'avoue avoir été un peu désarçonné au début, mais ça donne du peps au récit. Un comics qui va droit au but et qui pointe avec justesse les maux de notre société (médias, surconsommation, réseaux sociaux, corruption, décadence...) mais qui hélas ne m'aura rien appris de plus. Le format à l'italienne permet à David Rubin de réaliser une mise en page immersive avec un découpage entrecoupé de pleines pages et d'autres où les vignettes foisonnement. Dynamique et panoramique. La grande variété de couleurs, suivant le sujet traité, va de lumineuse à psychédélique en passant par les pastel. J'adore. En bonus, un dossier en fin d'album sur le processus de création des auteurs. Très intéressant. Un comics qui ne laissera pas indifférent puisqu'il prône un changement radical de nos institutions et de notre mode de vie avant que notre monde ne tombe dans l'abîme. Note réelle : 3,5.
Armelle et Mirko
Une œuvre jeunesse très mignonne qui a des personnages sympathiques et attachants dans un dessin tout mignon et des histoires à morales pas bêtes qui incitent les plus jeunes à affronter leurs peurs et à encourager l'amitié. La série est vite lue, chaque tome étant assez court et vite lu, laissant la part belle aux dessins qui font une grande partie de l'ambiance, tandis que le scénario présente sa petite histoire. C'est à la fois très bien vu au regard du public, mais en fait ça m'a un peu embêté aussi puisqu'en le lisant en tant qu'adulte je dois avouer que j'ai été un peu moins impliqué. J'ai survolé les tomes et j'ai trouvé ça mignon, mais je ne pense pas spécialement avoir été marqué par la BD ni avoir envie de la relire. A mon sens, c'est une BD qui plaira sans aucun doute à des jeunes personnes, mais personnellement je suis resté un peu plus en dehors. De fait, j'ai pas eu d'impression forte à la lecture et si je reconnais que c'est mignon, je n'ai pas spécialement envie d'y retourner.
Adieu Eri
Très sympathique œuvre qui questionne notre mémoire et notre réalité. Je ne pensais pas que la BD serait à ce point travaillée d'un bout à l'autre, mais je dois dire qu'elle a quelque chose de réellement ingénieux dans sa construction qui laisse plein de questions en suspens une fois la lecture terminée. La lecture fut pleine de surprise, autour de cette idée de filmer une vie jusqu'à la mort et de monter tout ça ensuite en film. C'est une histoire à tiroir dont la réalité véritable semble perpétuellement cachée, tout en ajoutant des couches de réalités différentes. D'ailleurs à la fin, je dois dire que je me demandais si un seul moment présenté était finalement réel dans la diégèse de l’œuvre, tant l'auteur veut jouer sur cette question. Après tout, peut-être que tout était intégralement faux ... Le dessin va très bien avec le style de l'auteur, notamment par son découpage en large bande qui font effectivement très cinématographique. J'ai trouvé l'utilisation pertinente, mais malheureusement un peu gâché par le format manga qui rétrécit les pages et donne parfois des cases un peu écrasées. Je me dis que la BD aurait mérité un plus grand format, pour profiter pleinement de la mise en page ingénieuse qui se développe. Sans être aussi dithyrambique que d'autres avis (désolé Deretaline !) j'ai bien aimé ma lecture. Je ne suis pas suffisamment marqué pour avoir envie de la conserver par devers moi, mais je recommanderais tout de même la découverte, cette BD a un parti pris assez unique et très bien tenu.
La Louve boréale
J'ai de la sympathie pour les créations de Nuria Tamarit déjà lues. La jeune autrice espagnole propose souvent des angles de vue originaux sur la condition féminine principalement dans l'adolescence. Je trouve que c'est moins le cas ici. En effet l'autrice reprend un réquisitoire assez classique contre le mâle alpha, blanc, raciste, vénal, gaspilleur et à l'origine du désastre écologique. C'est chargé mais mis dans une ambiance d'orpailleurs sans scrupules de type Klondike le récit présente une certaine crédibilité. En contrepoint le très touchant mais moins crédible personnage de Joana donne un ton féministe soft à la série. Tamarit amoindrit la dureté de son récit avec une touche de fantastique onirique en introduisant cette louve sorte d'esprit de la forêt capable d'une justice immanente entre les bons et les méchants. Cela conduit à une sorte d'happy end qui diminue la puissance du récit à mes yeux. J'aime bien l'originalité du graphisme de Nuria. Ici il y a un gros travail sur l'ambiance de la forêt. Cela provient d'une mise en couleur très recherchée avec de nombreuses grandes planches très réussies. Ma seule réserve est que son dessin peine à faire ressortir l'ambiance de grand froid de ces latitudes en hiver. Une bonne lecture pour un large public assez conventionnelle à mes yeux mais traitée avec maitrise. Un bon 3
Batman - Last knight on Earth
J’ai eu un peu de mal à accrocher à Last Knight on Earth. L’histoire post-apocalyptique et les nombreuses idées de Scott Snyder sont intéressantes, mais le récit est parfois confus et difficile à suivre. Les dessins de Greg Capullo restent superbes et immersifs, mais cela ne suffit pas à pleinement me captiver
Bleak
Bleak plonge le lecteur dans un univers d’horreur sombre et oppressant, avec des dessins qui renforcent parfaitement l’ambiance cauchemardesque. Quelques passages m’ont moins marqué, mais globalement c’est une lecture intense et captivante.
Le Chien qui voulait voir le Sud
J'ai bien aimé ce one-shot, mettant en scène un chien comme le titre l'indique qui rencontre différentes personnes et chemine un temps avec chacune tour à tour toujours avec pour objectif d'aller vers le sud du Japon. Chaque personne s'y attache rapidement mais finit par le libérer de cette nouvelle amitié pour qu'il poursuive sa route vers on ne sait où, sans doute sa famille dont il a été séparé après une catastrophe naturelle. On lui donne à manger, on le fait progresser dans son long parcours. Le chien quant à lui remonte un peu le moral des personnes croisées qui ne sont pas dans la meilleure des situations, truand, prostituée etc.
Même le grand soir a commencé petit
Les éditions Flblb publient pas mal de roman-photos, parfois agrémentés de « vrais » dessins, avec des histoires plus ou moins loufoques où très souvent pointe une critique sociale et politique. C’est ici aussi le cas. Le point de départ est absurde, puisque, suite à une vague de « maturisme », nous suivons un jeune couple plus ou moins dépassé par leur bébé, qui pense, s’exprime et agit comme un adulte, qui plus est un adulte aux réparties mordantes et à la conscience politique aiguisée. Le père est un glandeur peu futé, c’est la mère qui fait bouillir la marmite. Le récit est donc a priori original, et globalement inégal. Il y a parfois des passages lassants et répétitifs. Mais sur la durée, relativement courte, ça tient la route pour les amateurs d’humour doucement con et absurde, dont je fais partie. C’est le sourire aux lèvres que j’ai lu ce récit, quelques dialogues et situations sont plutôt réussis, amusants. D’abord par les mots employés par notre bambin qui ne fait pas du tout son âge bien sûr, mais aussi grâce à son crétin de père. Enfin, quelques petites réflexions politiques et sociales (avec un Hollande revenu au pouvoir car « tiré au sort », et un Patrick Sébastien toujours aussi beauf et béatement démago) accompagnent assez bien cette histoire absurde et rigolote. Parfois au milieu des photos et des phylactères, apparaissent quelques dessins, représentant des onomatopées ou pour accentuer réflexion ou perplexité des personnages, comme pour une « vraie BD ». Un petit emprunt sympathique me concernant. Surprenant aussi pour des auteurs, que j'avais lu sur des séries plus "sérieuses" - mais avec des "sujets" souvent originaux.