Les derniers avis (48297 avis)

Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Les Derniers jours d'un immortel
Les Derniers jours d'un immortel

Une BD étrange, qui n'a pas été sans me rappeler le livre de Frank Herbert "L'étoile et le fouet" qui parle lui aussi de l'incommunication entre êtres fondamentalement différents. Et si la BD présente pas mal de situations similaires, notamment une enquête permettant de comprendre ce qu'il en est de l'impossibilité de comprendre une autre espèce sans s'intéresser à tout ce qui le concerne (physiologie, culture, histoire ...) il est aussi vraie que la BD est étrangement dispersée. L'histoire de la BD est lente, assez lente pour explorer plusieurs choses qui ne seront jamais vraiment développées, puisque le propos reste centré sur cet immortel, ses questionnements intérieurs et son enquête sur ces créatures étranges qui ne parviennent pas à communiquer. Sauf qu'il y a la question de son ami qui est mort sans l'avoir revu, sa copine qui le questionne sur son immobilité physiologique et qui semble avoir d'autres questionnements pas vraiment développés autour de la sexualité (que j'avoue ne pas avoir compris ni intégré au reste), et d'autres petits détails (comme la perception de l'art ou la question de la mémoire). Et franchement, je ne suis pas sur d'avoir compris le final, qui s'arrête sur une considération qu'il n'est pas facile de relier à tout le reste. Son immortalité s'arrête, pourquoi ? Qu'il puisse revivre pleinement ? En dehors de ces questions, la BD est plutôt bien réalisée. Il y a de nombreuses thématiques qui parsèment l'ouvrage, notamment l'impossibilité de se comprendre qui touche évidemment des espèces différentes mais reste aussi palpable au niveau humain. On sent la difficulté de comprendre sincèrement l'autre, de savoir si ce qu'on comprend est réellement ce que l'autre veut dire, etc ... Le personnage principal reste aussi intéressant avec ses doutes qu'on comprend à demi-mot, sa vie qui semble si chaotique. Bref, une BD intéressante mais pas complètement aboutie, qui m'a paru trop cryptique sur certains points mais globalement bien gérée dans l'ensemble. Une lecture que je recommande tout de même !

13/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 3/5
Couverture de la série Le Mari de mon frère
Le Mari de mon frère

Le dessin n'est pas terrible mais il ratisse large. Et l'histoire me parait idéale pour montrer que l'homosexualité ne fait pas des personnes concernées des gens pires que les autres, et que cerise sur le gâteau, on ne devient pas gay parce qu'on fréquente l'ancien compagnon de son frère décédé. Pour cela, il me semble bien que l'ingénu soit vraiment ingénu. Celui qui apprend ne sait vraiment rien : on prend les choses à zéro. Cela fait écho à tous les romans d'apprentissage type Perceval qui voyant des chevaliers croit croiser des anges ! De façon plus moderne, dans Les gouttes de dieu, un des héros ne connaît rien de rien au vin, vraiment rien… Cependant, ici il n'est pas question de pratiquer la chevalerie, la dégustation ou… l'homosexualité. Non, il s'agit de comprendre rétrospectivement son frère qui était gay, et pour cela, de s'informer sur l'homosexualité ! C'est un apprentissage autour d'une relation manquée et de la mémoire, ce qui sous des abords un peu lisse sature tout de même le récit de tristesse. Heureusement, il y a la fillette ! Avec son regard d'enfant, elle ne voit pas de mal à ce qu'on s'aime de façon non hétérosexuelle. Et puis pour elle, le géant canadien est un peu distrayant, il faut le dire ! Je ne trouve pas qu'avoir choisi une fillette soit lâche, type un garçon pourrait vouloir devenir, au secours, un inverti ! Je signale que les femmes existent, eh oui, et que si on suit la logique voir des homos rend homo, elle pourrait avoir l'idée de se lancer dans le saphisme. Non mais ! En fait, je pense que c'est une fillette par soucis d'équilibrer. Ce personnage : un enfant face aux adultes, une fille face aux garçons. L'équilibre, ça compte, surtout en Orient, le ying et le yang, le ciel et la terre, les saisons n'y sont pas que des motifs décoratifs. Touche finale, je pense que la bd se coule certes dans la lutte plus générale des droits des minorités mais fait aussi ressortir la tradition du Japon en rien hostile à l'homosexualité décriée par les Occidentaux quand ils l'ont vue tout à fait assumée dans le pays, même si par désir de ne pas prendre la tête du lecteur novice, on n'en dit rien. A chaque œuvre suffit sa peine, ici, on dégrossit !

13/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Terre verte
La Terre verte

Cadre original pour cette histoire qui suit un contingent fraîchement débarqué sur les côtes du Groenland à la fin du XVe siècle afin d'y installer un évêque, fonction vacante depuis près d'un siècle au sein d'une petite communauté de descendants de Vikings survivant tant bien que mal. Parmi les accompagnateurs se trouve un chevalier anglais : bossu et boiteux, c'est un combattant aguerri au passé trouble qui se loue désormais comme mercenaire. Déçu par cette terre désolée, il pense d'abord la quitter au plus vite avant de comprendre qu'il peut y assouvir ses ambitions de pouvoir. S'engagent alors des luttes d'influence entre les anciennes autorités locales, l'évêque et ce chevalier, qui se révèle aussi fourbe que manipulateur, se trompant autant lui-même que ceux qui l'entourent. Je ne connais pas la pièce Richard III de Shakespeare, et ce n'est qu'à la fin, lorsque les dialogues deviennent de plus en plus lyriques et que la dramaturgie shakespearienne s'impose, que j'ai fait le rapprochement avec le style de l'auteur. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre avec ce Richard, que j'ai trouvé intrigant du début à la fin. À la fois rusé et animé d'une folie insidieuse, parfois ouvertement manipulateur, parfois semblant sincère, il apparaît lui-même en proie à ses passions, tiraillé entre plusieurs élans, même si son destin reste inéluctable. Alors qu'on croit pouvoir s'y attacher, il se révèle souvent détestable. C'est un personnage solide et captivant, même si ses motivations pour s'emparer du pouvoir sur une communauté misérable dans une contrée aussi froide et sans avenir restent difficiles à partager. Le dessin le suggère d'ailleurs très tôt, et on s'étonne de l'éventail de ses réactions silencieuses face aux côtes du Groenland. Le graphisme peut paraître morne par moments, comme les décors gris et arides de ces terres froides, mais il révèle fréquemment une vraie maîtrise, notamment dans les scènes de bataille entre chevaliers anglais. Il ne m'a pas transporté comme celui d'autres collaborateurs d'Alain Ayroles, mais il reste efficace, toujours au service de l'ambiance du récit, mélange de tragique et d'espoirs vite déçus. Je n'ai pas été pleinement emporté, en partie à cause d'un personnage principal trop souvent antipathique et d'ambitions vouées à l'échec, mais j'ai suivi l'histoire avec intérêt et l'envie constante de découvrir où les auteurs allaient nous mener. Et même si je n'y ai pas été particulièrement sensible, j'ai apprécié l'ampleur dramatique et l'esprit shakespearien de l'ensemble.

12/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Blankets - Manteau de neige
Blankets - Manteau de neige

Oui, c'est pô môl. C'est finalement vite lu malgré l'épaisseur du bidule, et oublié tout aussi rapidement. Graphiquement c'est assez chouette. Je me souviens qu'à l'époque (on ne parlait pas encore de "roman graphique", en tout cas pas aussi couramment), ça m'avait titillé l'iris. Mais que l'iris, rien d'autre C'est une des rares BD que j'ai relu, en dehors des séries que je lisais étant gamin (Astérix, Tintin, Thorgal...), et à ma seconde lecture, j'ai trouvé ça un peu niais, sinon très adolescent. Et sans véritable contenu.

11/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Frankenstein (Junji Ito)
Frankenstein (Junji Ito)

Ca reste une bonne adaptation, même si je m'attendais à plus horrifique de la part du maitre de l'horreur. Je ne veux pas faire le gars qui crache dans la soupe, mais c'est vrai qu'en plus d'être un peu littéral, ça aurait pu être plus cauchemardesque aux vues de l'imaginaire de l'auteur. Dans d'autres titres que je n'ai fait que survoler, je suis tombé sur des images frappantes et immondes. Ce n'est pas le cas ici. Sans bouder mon plaisir, j'avoue ne pas avoir été ni surpris, ni chatouillé par une image évocatrice qui aurait pu ranimé un truc enfoui dans mon inconscient...

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Pillow Man - L'Homme de nos rêves
Pillow Man - L'Homme de nos rêves

L’intrigue est originale, tout du moins surprenante. Mais la magie fonctionne et on accepte assez facilement cette histoire de Jean, « homme oreiller », employé par une société qui fournit à quelques riches clients excentriques quelqu’un qui va les aider à trouver un sommeil tranquille, en se couchant avec eux – sans coucher avec eux… Évidemment, Jean a du mal à avouer à sa compagne la réalité de son nouvel emploi, lui qui est resté chômeur très longtemps. Et lorsqu’il essaye de le lui dire, ça se passe plutôt mal – ce qu’on peut comprendre. L’histoire est improbable, et tout sonne « feel good », mais Stéphane Grodet parvient à tout nous faire passer, un peu dans la veine d’un Zidrou. La lecture est rapide, malgré une pagination conséquente, et plutôt agréable. Note réelle 3,5/5.

11/12/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série KIFF
KIFF

Alors là, c'est typiquement la BD à lire d'une seule main : le néant scénaristique contraste avec le graphisme impeccable de ces jeunes-femmes opulentes et on-ne-peut difficilement plus désirables. Ces histoires ne sont que des mises en scènes de fantasmes de bas-étage avec des femmes ultra désirables, et, most of all, extrêmement consentantes, le tout servi par un dessin au poil (si je puis dire) : c'est le cul pour le cul (mais bon, y a pas de mal non plus hein ? Si après tout Dieu nous a doté d'un corps, c'est bien pour en jouir). Ca fait quand même un petit quelque chose, j'avoue, essentiellement parce que c'est ultra bien dessiné. Ces fantasmes ne sont supportables que parce qu'ici les femmes sont les véritables instigatrices. Bon, c'est vrai aussi que le dessinateur est un homme : facile ! A condition de prendre la chose pour ce qu'elle est, y a moyen de bien kiffer ! (on notera l'effort pour le jeu de mot facile)...

11/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Louves Love
Louves Love

Bon, quand les éditions Exemplaire ont annoncé le lancement de leur nouvelle collection centrée sur des romances queers j'ai participé avec joie au financement des premiers projets et c'est donc ce "Louves Love" qui a été le premier à paraître. L'histoire est on ne peut plus simple, une recette éculée on pourrait même dire : un amour impossible entre les représentantes de deux communautés en conflit ouvert (loups-garous et chasseurs de loups-garous), une mise en parallèle de la monstruosité et du rejet des différences comme terreau pour une romance lesbienne, la rencontre, l'amour naissant, la découverte, le conflit, la résolution, … bref, le scénario est classique au possible, ne sortira jamais vraiment des sentiers battus et n'est vraiment pas très original. C'est son défaut, d'ailleurs, car une fois l'album refermé, même si j'ai pu l'apprécier un minimum pour des qualités que j'aborderais au prochain paragraphe, je dois bien avouer qu'il ne me reste pas grandement en tête. J'ai déjà vu/lu ce genre d'histoires, avec des variantes, des prises de risques qui sont propres à chaque œuvre, donc j'avoue qu'enchaîner les clichés m'a un peu déçue. L'album est petit, le récit court, je l'entend, mais je n'aurais vraiment pas craché sur plus de substance, plus de cœur à cette histoire d'amour. A cette romance aussi, d'ailleurs, parce que la narration étant expédiée et le scénario parfois réduit à son strict minimum, j'avoue ne pas avoir été convaincue ou pleinement prise dans cette romance interdite guimauvesque. Dommage, j'adore les histoires d'amour interdits guimauvesques ! Mais alors, si le scénario ne propose rien de révolutionnaire et que l'album ne m'a pas paru si bon que prévu, pourquoi diable lui monterais-je tout de même sa note jusqu'à la moyenne ? Déjà, premièrement, parce que la forme sauve un peu le tout. Je sais que cela ne fera pas preuve d'unanimité sur ce site, j'ai déjà maintes fois vu des avis se plaignant de l'usage d'un phrasé jeune, parlé, "vulgaire" pourrait-on même dire, mais lorsqu'il est bien amené je lui trouve un certain charme personnellement. Ici, il jouera surtout le rôle d'effet comique, appuyant les cassures et les répliques sarcastiques ou deadpan, insistant sur le contraste entre les discussions et situations qui devraient être sérieuses mais seront prises par nos personnages avec un flegme et une désinvolture à toute épreuve. Et puis merdre : le langage est un marqueur générationnel et sociétal, tous les personnages n'ont pas à parler un langage soutenu, laissons donc les anglicismes, abréviations et néologismes jouer aussi leur rôle dans notre belle et complexe langue (alors dans vos dents les râleur-euse-s). Ensuite, deuxième point, parce que j'ai de l'affection pour le travail de Sophie Bédard, dont je trouve le dessins assez joli, tout en simplicité mais avec tout de même un petit je-ne-sais-quoi dans le design de ses personnages qui me les rend attachants. Ici, qu'il s'agisse de la petite bouille très expressive de Freddie ou du diastème de la belle Silver, en passant par tous les personnages adjuvants à cette histoire à l'eau de rose, chacun des personnage a un design simple mais travaillé et une expressivité suffisante pour que je parvienne tout de même à m'attacher. Et puis, merdre, je le reconnais, même si l'histoire me parait bien trop simple, pas assez développée pour vraiment faire mouche chez moi, même si je n'ai malheureusement pas sur rentrer dans l'histoire d'amour de nos deux protagonistes, j'avoue tout de même avoir pris du plaisir à ma lecture, que j'ai même trouver les dialogues amusants par moment. Bien maigre consolation sans doute pour certain-e-s, mais parvenir à divertir, surtout encore une fois lorsque l'on sort si peu des sentiers battus, ça mérite quand-même une honorable moyenne. Sans doute pas indispensable pour un lectorat large, mais les ameteur-ice-s de romances queers guimauvesques teintées de fantastique et d'humour parviendront sans doute comme moi à y trouver leur compte. (Note réelle 2,5)

11/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Marie-Antoinette - L’état de grâce
Marie-Antoinette - L’état de grâce

Une biographie en bonne et due forme de Marie-Antoinette qui se concentre sur la période allant de son arrivée en France à ses premiers pas en tant que véritable reine, après la mort de Louis XV. On y suit une adolescente déroutée par son arrivée à la cour de Versailles, loin de son pays natal et perdue au milieu d'intrigants, tandis que son époux ne lui prête aucune attention et paraît surtout trop mollasson face à son énergie et à son envie de faire la fête pour masquer son trouble. L'absence de numérotation laisse penser à un one-shot, mais l'album s'interrompt de façon inattendue avant même les prémices de la Révolution Française. Après plusieurs pages retraçant ses premiers gestes de souveraine, les écarts qui contribueront à la rendre impopulaire et sa rencontre avec le comte Fersen, l'histoire s'arrête brusquement, avec un mot de conclusion dont on ignore s'il annonce une suite ou s'il sert simplement de présage au destin tragique que les lecteurs connaissent déjà. Cette fin laisse perplexe sans être mauvaise. Le dessin est de bonne qualité, même s'il paraît parfois un peu figé. Les costumes et coiffures sont soignés, tandis que les visages manquent d'uniformité, oscillant entre charmants et moins réussis. La mise en scène rapproche le lecteur de cette future reine, la rendant à la fois humaine par son malaise et ses doutes, et distante par sa déconnexion totale de la réalité du peuple. Un exemple parlant apparaît lorsqu'elle apprend que les Français manquent de pain et meurent de faim, et qu'elle choisit pour leur rendre hommage d'orner sa coiffure de petites madeleines décoratives. C'est bien construit, documenté, agréable à lire, mais l'ensemble reste trop académique et légèrement désuet pour vraiment captiver. J'ai même eu la sensation de lire une BD historique des années 1980.

10/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Travailleur de la nuit
Le Travailleur de la nuit

Ah bah zut, je pensais que j'allais succomber et finalement j'ai trouvé ça bien mais bof, juste pas mal donc. Ma "relative" désillusion doit beaucoup aussi à mes attentes. J'espérais un truc qui m'emporte du début à la fin et si je reconnais à l'ensemble une fluidité à toute épreuve, ma lecture s'est révélée sans réelle passion. Je crois que le fautif est le personnage principal, interressant au demeurant mais zéro empathie ou attachement. Pourtant le scénariste fait tout pour, il fait tout pour le rendre sympathique mais comme certains de mes prédécesseurs, je tique sur quelques faits, montrés mais vite oubliés grâce au rythme donné. Niveau graphisme, c'est très agréable sans être vraiment marquant. C'est avec cet album que j'avais découvert le dessinateur, et il fera bien mieux par la suite. Dans le cas présent, je ne peux m'empêcher de le comparer au travail d'Efa sur Django que je trouve bien plus abouti et fignolé. Une oeuvre avec beaucoup de qualités mais que ne m'a pas tant parlé.

10/12/2025 (modifier)