Ce one-shot raconte un moment précis de la vie de Beethoven (avec tout de même une bonne dizaine de pages qui montre de manière général sa vie avant et après l'incident).
Je me suis rendu compte en lisant cet album à quel point au final je ne connaissais pas grand chose de la vie de Beethoven. C'est vraiment la figure historique typique dont tout le monde connait le nom, mais très peu sa vie en dehors de quelques trucs généraux comme le fait qu'il est sourd. J'ai bien aimé découvrir la personnalité de Beethoven qui aimait la liberté et qui était quelqu'un qui ne faisait pas de comprit devant ses idéaux. C'est ainsi qu'il finira par sacrifier le confort qui lui apportait son riche mécène parce qu'il ne voulait pas jouer devant des officiers français. D'autres l'auraient fait pour ne pas créer de vague, mais Beethoven était d'un autre genre et j'admire lorsque quelqu'un va au bout de ses idéaux.
Cela dit, je n'ai pas trouvé le récit passionnant à lire. La faute au dessin que je trouve trop académique, notamment dans sa mise en scène avec ses personnages qui bougent parfois comme des acteurs de théâtre. La narration manque de dynamisme. Mais bon au moins l'album m'a raconté une anecdote que je ne connaissais pas et au moins c'est un peu divertissant.
Après le très réussi Voyage aux îles de la Désolation (que je relis souvent), Lepage revient douze plus tard, avec ce nouvel album, qui retrace son nouveau voyage aux îles Kerguelen. Le dessin est toujours aussi somptueux avec des pleines planches ou demi-planches d'une beauté à tomber par terre.
J'ai pris mon temps pour lire cette bande dessinée, mais j'avoue vers la fin avoir tourné les pages rapidement.
Là où "les îles de la Désolation" m'avait enchanté avec ses paysages, l'histoire des premiers aventuriers, cet album a fini par me lasser.
En fin de compte, j'ai du mal à me faire opinion sur cet album.
Peut-être que le livre tourne autour de trop de personnages, que cela en donne le tournis ! On ne sait plus qui est qui et j'ai du mal à avoir une empathie avec tous ces protagonistes, seul le personnage d'Alexis m'a touché.
En voulant donner la parole aux nombreux acteurs de terrain, Lepage rate un peu le but d'un tel ouvrage, celui de nous faire rêver...
Graphiquement superbe, je suis assez réservé sur le fond.
Dargaud n’a pas fini d’exploiter le filon de notre célèbre amnésique. Au dos de couverture, outre la poursuite de ses aventures sous Y Sentes, un nouveau tome collectif annoncé de XIII Mystery sous JVH, et bien sûr la suite de cette trilogie consacrée à Jones … $$$
Au commande de la présente série, 2 auteurs qu’on ne présente plus, ces derniers connaissent bien l’univers puisqu’ils ont déjà officié indépendamment sur XIII Mystery.
Après le tome consacré à Jonathan Fly, un plaisir de retrouver TaDuc aux pinceaux, un auteur que je connais finalement assez peu mais toujours garant d’une belle fluidité et j’aime son trait élégant.
Pour ce qui est du scénario, Yann renoue avec le personnage de Jones, plus âgée cette fois, on la découvre en train de faire ses classes dans l’armée. Forcément, le scénariste s’appuie sur sa 1ère histoire, nous sommes 10 ans plus tard et le personnage du frère ressurgi.
Ça se lit sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus, un tome introductif qui ronronne un peu, ça rentre bien dans le carcan de la franchise mais sans surprises, j’espère que la suite va se réveiller.
Ce personnage mérite autre chose que du classique et calibré.
MàJ tome 2 :
Après la longue introduction que constituait le tome 1, ça se réveille un peu en terme de péripéties. L’intrigue m’a paru plus resserrée, les pions sont en place et toute l’action va se passer autour d’Alcatraz. Les liens entre Jones et Carrington s’approfondissent.
Pour autant, si ma lecture a été divertissante et pas désagréable, c’est en grande partie du au très bon travail de Taduc. L’histoire m’apparaît toujours aussi classique - peut être trop malheureusement, j’attends vraiment le petit truc en plus, la franchise ne peut pas se contenter de lambda.
A noter, mais c’est beaucoup plus discret que dans Little Jones, l’utilisation de personnages « pastiches », ici une ersatz de Janis Joplin, j’avoue ne pas être bien fan de ce procédé.
MàJ tome 3 :
Fin de la trilogie autour de Jones avec ce dernier tome, j’en sors vraiment sans enthousiaste particulier. Les auteurs fournissent du travail fluide et honnête mais trop standard à mes yeux, je n’ai pas eu l’envol souhaité niveau récit. Les enjeux familiaux ne m’ont pas touché et finalement ça s’est avéré plus soporifique que le film The Rock.
J’avoue aussi que je n’ai plus de grand intérêt pour la série mère et j’ai roulé des yeux quand j’ai vu au dos de couverture, qu’une nouvelle série XIII Trilogy, signée Pécau et Wilson, était à venir autour de(s) Sheridan …
Pour la première fois dans leur collaboration, Jim et Fredman n'offraient pas ici une BD d'humour thématique articulée autour de saynètes indépendantes, mais bien une forme d'histoire continue, découpée en faux chapitres qui donnent l'impression d'être autonomes tout en suivant un fil narratif cohérent. C'est aussi leur seul album au format à l'italienne, choix qui s'explique peut-être par une histoire finalement plus courte que les albums 48cc classiques du duo.
Le dessin, nerveux et vivant, est dans la veine habituelle de Fredman : un trait clair, semi-caricatural, des couleurs vives et une mise en scène dynamique, mais aussi hélas des décors un peu vides ici et cette colorisation informatique qui rappellent de précédentes "BD de supermarchés" un peu trop formatées que je reprochais à ces auteurs.
On y suit un petit groupe de jeunes urbains sur la route des vacances, direction Ibiza après une grosse escale en Espagne, trajet et séjour au cours desquels leurs caractères opposés et parfois fantasques seront la source des situations humoristiques. Les auteurs y croquent les travers des vacanciers à l'étranger, en forçant un peu le trait, tout en maintenant leur histoire de fond qui est une histoire de potes en vacances.
Aucun des gags ne m'a vraiment rire, en particulier parce que je ne me suis pas senti proche des personnages, mais l'ambiance d'ensemble amène le sourire et l'histoire reste plaisante à parcourir.
Au final, c'est une BD divertissante, qui fait passer le temps avec un petit air de vacances. Sans être mémorable, j'imagine qu'elle remplit son rôle de lecture sans prétention, à lire en vacances ou pour se rappeler de l'ambiance estivale.
J’ai pu lire les 3 tomes disponibles à ma médiathèque. Je serai moins généreux dans ma note que PAco mais ma lecture s’est avérée très satisfaisante.
J’avoue que je me suis sacrément embourgeoisé dernièrement, mes années camping remontent à bien longtemps maintenant mais j’en garde un souvenir ému, un bon mix de galères et de joie. Tout ça pour dire que le sujet m’intéresse et que, niveau préparation, je me reconnais plus dans notre héroïne que dans notre campeur pro.
Pour l’histoire, je vous renvoie à la description qui résume tout. Ce manga prend bien la tournure d’une rom com, entre un ronchon solitaire et une belle citadine néophyte sur le sujet de fond, à savoir le camping. Chacun apportant un savoir faire spécifique dans l’aventure, le côté surviving pour monsieur et culinaire pour madame, ces ingrédients sont agréablement glissés au fil des chapitres, transformant tranquillement la série en guide du parfait campeur (dsl PAco je n’ai pas trouvé d’autre formule).
On ajoute à ça une réalisation sans faute pour un agréable moment.
Malgré une certaine redondance, ça se lit facilement et avec plaisir.
Ma seule crainte et interrogation va être sur la longueur de la série, j’en redemande après 3 tomes mais les 21 tomes en cours au Japon m’inquiètent assez, j’ai peur que ça tourne en rond.
Un auteur qui expose sans filtre son intimité sexuelle suscite forcément la curiosité : on veut voir comment cela se passe chez les autres, avec en arrière-plan un petit réflexe voyeur et parfois une légère excitation. Pourtant, ce que je retiens surtout ici, ce n'est pas le caractère cru de certaines scènes, mais la dimension vraiment instructive du récit et la sincérité avec laquelle Jean-Louis Tripp se livre.
Il déroule son parcours sur deux volumineux albums couvrant une cinquantaine d'années, des années 1960 à la fin des années 2010. Il y raconte les choses simplement et dans l'ordre, de ses premiers émois maladroits à une forme de sérénité sexuelle atteinte en 2019, en passant par des périodes heureuses et d'autres plus chaotiques.
Ses débuts hésitants parleront à tout le monde, mais son chemin prend ensuite une direction très particulière, sans doute influencée par son éducation politique, plutôt ouverte. Il révèle aussi un trait déterminant : une insatiabilité sexuelle qui l'empêche de rester en couple quand l'ennui s'installe. A partir de là, je ne me reconnaissais plus vraiment en lui, mais sa franchise et la manière dont il explique son évolution m'ont permis de garder de la sympathie pour son récit. Je suivais alors la vie d'un autre, très différente de la mienne, davantage poussé par la curiosité que par l'identification ou l'émotion. Et j'ai constaté que beaucoup de ses choix sont à l'opposé de ceux que j'aurais faits, preuve que chacun trouve son équilibre ailleurs.
Je salue le courage de se mettre ainsi à nu, littéralement et symboliquement, devant un public forcément juge. J'ai trouvé l'ensemble intéressant, parfois touchant, parfois très éloigné de moi, et je reste sceptique sur certains choix et sur la conclusion du diptyque. Mais je suis content qu'un tel témoignage existe : certains lecteurs pourront s'y reconnaître, s'y comparer ou simplement y comprendre un peu mieux d'autres façons de vivre la sexualité.
2.5
Vraiment déçu par cet album que j'ai lu après 'Salade César' du même duo d'auteurs. J'ai peut-être fait l'erreur de lire l'album tout de suite après celui sur César qui m'avait enthousiasmé et donné envie de lire le reste de l'œuvre de Karibou parce que la différente de qualité entre les deux albums est énorme.
Comme dans plusieurs bandes dessinés humoristiques modernes (notamment plusieurs albums de Fabcaro), le dessin est relativement sérieux et souvent statique ce qui créer un décalage lorsque les personnages disent et font n'importe quoi. Le résultat ici est vraiment moyen. Tout n'est pas nécessairement mauvais dans cet album, il y a quelques bons gags dont les multiples tentatives d'évasions de Napoléon, mais d'autres m'ont paru lourd comme lorsque Napoléon a des penchants homosexuelles avec un des anglais qui le tient en captivé. J'ai l'impression que leur album sur Jules César a fonctionné et que du coup les auteurs ont décidé de refaire le coup avec une autre figure historique sans nécessairement avoir assez de matériel pour tenir un album au complet. J'ai noté une certaine répétition dans les idées de gags.
Franchement, là j'ai moins envie de lire d'autres BD signé Karibou ou alors seulement ceux qui ne porte pas sur l'histoire en général.
Bon, je crois que j'en attendais plus... C'est une bande dessinée tout à fait sympathique que nous concocte ici Lewis Trondheim, et elle se lit très agréablement. L'hommage aux comics américains des années 50 fonctionne tout à fait, au moins graphiquement. Franck Biancarelli nous offre un dessin très soigné, très élégant, et dans la pure veine des comics de la grande époque. Là-dessus, l'hommage est vraiment réussi, et Green Witch Village se lit très bien.
Du côté du scénario, c'est tout de même un peu léger... Les auteurs nous expliquent en fin d'album qu'ils ont respecté les contraintes de l'époque pour faire des pages qui se lisent de manière Autonomes, un mot à prendre avec beaucoup de guillemets, puisqu'évidemment, le récit serait incompréhensible, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte au récit, puisque le tout se lit vraiment comme un album normal (d'autant qu'il n'y a pas toujours d'ellipses entre deux pages, contrairement à ce qui est dit). Et puis, surtout, ce n'est pas comme si Trondheim ne nous avait pas déjà fait le coup avec Mickey's Craziest Adventures et surtout l'excellent "Donald Happiest Adventures", où le concept était bien mieux utilisé. En tous cas, je voyais clairement ce qu'il apportait à l'histoire.
Le récit se déroule donc de manière tout à fait fluide, et j'ai apprécié la lecture, mais sans trop voir où nous menait le récit. Comme l'événement déclencheur n'est jamais expliqué, il apparaît plus comme un prétexte facile à mettre en place un récit qui ne repose que sur la crédulité du lecteur qui acceptera l'idée d'un événement aussi saugrenu sans broncher. Le récit d'espionnage fonctionne à peu près, lui, mais sans avoir recours à aucune ficelle qui surprendra un tant soit peu le lecteur. Ce qui fait que j'ai lu ces 90 pages avec intérêt, mais en me demandant systématiquement quand la surprise débarquerait dans le scénario. Réponse : jamais, puisque le seul élément vraiment intrigant du récit reste sans aucune réponse. Et sûrement pas dans cette charge ultra-convenue contre le patriarcat et le sexisme ordinaire dans les États-Unis des années 50, qu'on a déjà vu mille fois, mais qui a au moins le mérite de ne pas être excessivement lourde, Trondheim sachant faire preuve d'un certain équilibre quand il le faut.
Bref, rien qui mérite qu'on s'attarde plus que de raison sur cet album, si ce n'est le beau dessin et l'aspect rétro toujours très agréable. Cela dit, rien qui mérite non plus qu'on jette cet album à la poubelle. Si je l'ai trouvé facile et manquant de surprise, je n'ai jamais détesté le lire, et j'en suis sorti avec la sensation d'avoir lu un récit frais et sympathique. Mais un récit dont j'aurais sans doute oublié l'existence dans quelque jour.
Une lecture sympa, rafraichissante. Emilie Tronchon s’est calée dans la peau d’un jeune adolescent (de 10-11 ans), qui se livre dans son journal de façon naturelle et amusante.
Tout sonne juste dans les sujets abordés, les mots employés. Et on s’attache à ce petit bonhomme, ses histoires d’amitié, d’amour, de haine, de dégoût, ses aventures à deux balles, ses rencontres, ses découvertes. Le ton employé est plaisant, enjoué, même quand Samuel broie du noir ou bougonne.
Le dessin est minimaliste, très peu de décors, des corps réduits au minimum le plus souvent. Ce qui n’empêche pas le récit d’être clair à suivre. Avec une économie de moyens, Tronchon parvient à nous faire passer plein d’émotions.
En bas de pages, un petit personnage sert de flip book. Cela rappelle que cet album est adapté d’un projet animé diffusé sur Arte visiblement (je ne l’ai pas vu et ne le connaissais pas).
Note réelle 3,5/5.
Eh bien, je découvre ici Marc Cuadrado dans un registre très différent des séries comiques que je connais de lui ! En effet, on est là sur du roman graphique, semble-t-il autobiographique, lui jouant le rôle d’accompagnant/mari de Tanie, une femme qui a perdu une bonne partie de ses capacités visuelles.
Mais une femme que cette « gêne » (puisqu’elle ne veut pas être cataloguée – et traitée – comme une handicapée) n’empêche pas de vivre sa vie. Bien au contraire, cela nourrit son dynamisme, la pousse à développer moult stratégies pour « contourner » et ainsi « évacuer » le « problème », quitte à rendre chèvre son mari, qui a du mal à suivre le rythme parfois.
Femme indépendante, grand-mère poule, avec une vie sociale active (tout au long de l’album nous la voyons préparer une conférence sur l’art : elle qui a du mal à distinguer pas mal de chose, va discourir – et brillamment sur l’art, la révolution des couleurs au début du XXème siècle…
La narration est fluide (avec un peu d’humour et d’auto-dérision), agréable, comme le dessin (même s’il ne développe souvent que les personnages en gros plan ou en plan serré). On sent en tout cas toute l’admiration, la tendresse de l’auteur pour le personnage qu’est devenue sa compagne.
Note réelle 3,5/5.
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Beethoven - Le Prix de la liberté
Ce one-shot raconte un moment précis de la vie de Beethoven (avec tout de même une bonne dizaine de pages qui montre de manière général sa vie avant et après l'incident). Je me suis rendu compte en lisant cet album à quel point au final je ne connaissais pas grand chose de la vie de Beethoven. C'est vraiment la figure historique typique dont tout le monde connait le nom, mais très peu sa vie en dehors de quelques trucs généraux comme le fait qu'il est sourd. J'ai bien aimé découvrir la personnalité de Beethoven qui aimait la liberté et qui était quelqu'un qui ne faisait pas de comprit devant ses idéaux. C'est ainsi qu'il finira par sacrifier le confort qui lui apportait son riche mécène parce qu'il ne voulait pas jouer devant des officiers français. D'autres l'auraient fait pour ne pas créer de vague, mais Beethoven était d'un autre genre et j'admire lorsque quelqu'un va au bout de ses idéaux. Cela dit, je n'ai pas trouvé le récit passionnant à lire. La faute au dessin que je trouve trop académique, notamment dans sa mise en scène avec ses personnages qui bougent parfois comme des acteurs de théâtre. La narration manque de dynamisme. Mais bon au moins l'album m'a raconté une anecdote que je ne connaissais pas et au moins c'est un peu divertissant.
Danser avec le vent
Après le très réussi Voyage aux îles de la Désolation (que je relis souvent), Lepage revient douze plus tard, avec ce nouvel album, qui retrace son nouveau voyage aux îles Kerguelen. Le dessin est toujours aussi somptueux avec des pleines planches ou demi-planches d'une beauté à tomber par terre. J'ai pris mon temps pour lire cette bande dessinée, mais j'avoue vers la fin avoir tourné les pages rapidement. Là où "les îles de la Désolation" m'avait enchanté avec ses paysages, l'histoire des premiers aventuriers, cet album a fini par me lasser. En fin de compte, j'ai du mal à me faire opinion sur cet album. Peut-être que le livre tourne autour de trop de personnages, que cela en donne le tournis ! On ne sait plus qui est qui et j'ai du mal à avoir une empathie avec tous ces protagonistes, seul le personnage d'Alexis m'a touché. En voulant donner la parole aux nombreux acteurs de terrain, Lepage rate un peu le but d'un tel ouvrage, celui de nous faire rêver... Graphiquement superbe, je suis assez réservé sur le fond.
XIII Trilogy - Jones
Dargaud n’a pas fini d’exploiter le filon de notre célèbre amnésique. Au dos de couverture, outre la poursuite de ses aventures sous Y Sentes, un nouveau tome collectif annoncé de XIII Mystery sous JVH, et bien sûr la suite de cette trilogie consacrée à Jones … $$$ Au commande de la présente série, 2 auteurs qu’on ne présente plus, ces derniers connaissent bien l’univers puisqu’ils ont déjà officié indépendamment sur XIII Mystery. Après le tome consacré à Jonathan Fly, un plaisir de retrouver TaDuc aux pinceaux, un auteur que je connais finalement assez peu mais toujours garant d’une belle fluidité et j’aime son trait élégant. Pour ce qui est du scénario, Yann renoue avec le personnage de Jones, plus âgée cette fois, on la découvre en train de faire ses classes dans l’armée. Forcément, le scénariste s’appuie sur sa 1ère histoire, nous sommes 10 ans plus tard et le personnage du frère ressurgi. Ça se lit sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus, un tome introductif qui ronronne un peu, ça rentre bien dans le carcan de la franchise mais sans surprises, j’espère que la suite va se réveiller. Ce personnage mérite autre chose que du classique et calibré. MàJ tome 2 : Après la longue introduction que constituait le tome 1, ça se réveille un peu en terme de péripéties. L’intrigue m’a paru plus resserrée, les pions sont en place et toute l’action va se passer autour d’Alcatraz. Les liens entre Jones et Carrington s’approfondissent. Pour autant, si ma lecture a été divertissante et pas désagréable, c’est en grande partie du au très bon travail de Taduc. L’histoire m’apparaît toujours aussi classique - peut être trop malheureusement, j’attends vraiment le petit truc en plus, la franchise ne peut pas se contenter de lambda. A noter, mais c’est beaucoup plus discret que dans Little Jones, l’utilisation de personnages « pastiches », ici une ersatz de Janis Joplin, j’avoue ne pas être bien fan de ce procédé. MàJ tome 3 : Fin de la trilogie autour de Jones avec ce dernier tome, j’en sors vraiment sans enthousiaste particulier. Les auteurs fournissent du travail fluide et honnête mais trop standard à mes yeux, je n’ai pas eu l’envol souhaité niveau récit. Les enjeux familiaux ne m’ont pas touché et finalement ça s’est avéré plus soporifique que le film The Rock. J’avoue aussi que je n’ai plus de grand intérêt pour la série mère et j’ai roulé des yeux quand j’ai vu au dos de couverture, qu’une nouvelle série XIII Trilogy, signée Pécau et Wilson, était à venir autour de(s) Sheridan …
Putain de vacances
Pour la première fois dans leur collaboration, Jim et Fredman n'offraient pas ici une BD d'humour thématique articulée autour de saynètes indépendantes, mais bien une forme d'histoire continue, découpée en faux chapitres qui donnent l'impression d'être autonomes tout en suivant un fil narratif cohérent. C'est aussi leur seul album au format à l'italienne, choix qui s'explique peut-être par une histoire finalement plus courte que les albums 48cc classiques du duo. Le dessin, nerveux et vivant, est dans la veine habituelle de Fredman : un trait clair, semi-caricatural, des couleurs vives et une mise en scène dynamique, mais aussi hélas des décors un peu vides ici et cette colorisation informatique qui rappellent de précédentes "BD de supermarchés" un peu trop formatées que je reprochais à ces auteurs. On y suit un petit groupe de jeunes urbains sur la route des vacances, direction Ibiza après une grosse escale en Espagne, trajet et séjour au cours desquels leurs caractères opposés et parfois fantasques seront la source des situations humoristiques. Les auteurs y croquent les travers des vacanciers à l'étranger, en forçant un peu le trait, tout en maintenant leur histoire de fond qui est une histoire de potes en vacances. Aucun des gags ne m'a vraiment rire, en particulier parce que je ne me suis pas senti proche des personnages, mais l'ambiance d'ensemble amène le sourire et l'histoire reste plaisante à parcourir. Au final, c'est une BD divertissante, qui fait passer le temps avec un petit air de vacances. Sans être mémorable, j'imagine qu'elle remplit son rôle de lecture sans prétention, à lire en vacances ou pour se rappeler de l'ambiance estivale.
Solo camping for two
J’ai pu lire les 3 tomes disponibles à ma médiathèque. Je serai moins généreux dans ma note que PAco mais ma lecture s’est avérée très satisfaisante. J’avoue que je me suis sacrément embourgeoisé dernièrement, mes années camping remontent à bien longtemps maintenant mais j’en garde un souvenir ému, un bon mix de galères et de joie. Tout ça pour dire que le sujet m’intéresse et que, niveau préparation, je me reconnais plus dans notre héroïne que dans notre campeur pro. Pour l’histoire, je vous renvoie à la description qui résume tout. Ce manga prend bien la tournure d’une rom com, entre un ronchon solitaire et une belle citadine néophyte sur le sujet de fond, à savoir le camping. Chacun apportant un savoir faire spécifique dans l’aventure, le côté surviving pour monsieur et culinaire pour madame, ces ingrédients sont agréablement glissés au fil des chapitres, transformant tranquillement la série en guide du parfait campeur (dsl PAco je n’ai pas trouvé d’autre formule). On ajoute à ça une réalisation sans faute pour un agréable moment. Malgré une certaine redondance, ça se lit facilement et avec plaisir. Ma seule crainte et interrogation va être sur la longueur de la série, j’en redemande après 3 tomes mais les 21 tomes en cours au Japon m’inquiètent assez, j’ai peur que ça tourne en rond.
Extases
Un auteur qui expose sans filtre son intimité sexuelle suscite forcément la curiosité : on veut voir comment cela se passe chez les autres, avec en arrière-plan un petit réflexe voyeur et parfois une légère excitation. Pourtant, ce que je retiens surtout ici, ce n'est pas le caractère cru de certaines scènes, mais la dimension vraiment instructive du récit et la sincérité avec laquelle Jean-Louis Tripp se livre. Il déroule son parcours sur deux volumineux albums couvrant une cinquantaine d'années, des années 1960 à la fin des années 2010. Il y raconte les choses simplement et dans l'ordre, de ses premiers émois maladroits à une forme de sérénité sexuelle atteinte en 2019, en passant par des périodes heureuses et d'autres plus chaotiques. Ses débuts hésitants parleront à tout le monde, mais son chemin prend ensuite une direction très particulière, sans doute influencée par son éducation politique, plutôt ouverte. Il révèle aussi un trait déterminant : une insatiabilité sexuelle qui l'empêche de rester en couple quand l'ennui s'installe. A partir de là, je ne me reconnaissais plus vraiment en lui, mais sa franchise et la manière dont il explique son évolution m'ont permis de garder de la sympathie pour son récit. Je suivais alors la vie d'un autre, très différente de la mienne, davantage poussé par la curiosité que par l'identification ou l'émotion. Et j'ai constaté que beaucoup de ses choix sont à l'opposé de ceux que j'aurais faits, preuve que chacun trouve son équilibre ailleurs. Je salue le courage de se mettre ainsi à nu, littéralement et symboliquement, devant un public forcément juge. J'ai trouvé l'ensemble intéressant, parfois touchant, parfois très éloigné de moi, et je reste sceptique sur certains choix et sur la conclusion du diptyque. Mais je suis content qu'un tel témoignage existe : certains lecteurs pourront s'y reconnaître, s'y comparer ou simplement y comprendre un peu mieux d'autres façons de vivre la sexualité.
Waterlose
2.5 Vraiment déçu par cet album que j'ai lu après 'Salade César' du même duo d'auteurs. J'ai peut-être fait l'erreur de lire l'album tout de suite après celui sur César qui m'avait enthousiasmé et donné envie de lire le reste de l'œuvre de Karibou parce que la différente de qualité entre les deux albums est énorme. Comme dans plusieurs bandes dessinés humoristiques modernes (notamment plusieurs albums de Fabcaro), le dessin est relativement sérieux et souvent statique ce qui créer un décalage lorsque les personnages disent et font n'importe quoi. Le résultat ici est vraiment moyen. Tout n'est pas nécessairement mauvais dans cet album, il y a quelques bons gags dont les multiples tentatives d'évasions de Napoléon, mais d'autres m'ont paru lourd comme lorsque Napoléon a des penchants homosexuelles avec un des anglais qui le tient en captivé. J'ai l'impression que leur album sur Jules César a fonctionné et que du coup les auteurs ont décidé de refaire le coup avec une autre figure historique sans nécessairement avoir assez de matériel pour tenir un album au complet. J'ai noté une certaine répétition dans les idées de gags. Franchement, là j'ai moins envie de lire d'autres BD signé Karibou ou alors seulement ceux qui ne porte pas sur l'histoire en général.
Green Witch Village
Bon, je crois que j'en attendais plus... C'est une bande dessinée tout à fait sympathique que nous concocte ici Lewis Trondheim, et elle se lit très agréablement. L'hommage aux comics américains des années 50 fonctionne tout à fait, au moins graphiquement. Franck Biancarelli nous offre un dessin très soigné, très élégant, et dans la pure veine des comics de la grande époque. Là-dessus, l'hommage est vraiment réussi, et Green Witch Village se lit très bien. Du côté du scénario, c'est tout de même un peu léger... Les auteurs nous expliquent en fin d'album qu'ils ont respecté les contraintes de l'époque pour faire des pages qui se lisent de manière Autonomes, un mot à prendre avec beaucoup de guillemets, puisqu'évidemment, le récit serait incompréhensible, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte au récit, puisque le tout se lit vraiment comme un album normal (d'autant qu'il n'y a pas toujours d'ellipses entre deux pages, contrairement à ce qui est dit). Et puis, surtout, ce n'est pas comme si Trondheim ne nous avait pas déjà fait le coup avec Mickey's Craziest Adventures et surtout l'excellent "Donald Happiest Adventures", où le concept était bien mieux utilisé. En tous cas, je voyais clairement ce qu'il apportait à l'histoire. Le récit se déroule donc de manière tout à fait fluide, et j'ai apprécié la lecture, mais sans trop voir où nous menait le récit. Comme l'événement déclencheur n'est jamais expliqué, il apparaît plus comme un prétexte facile à mettre en place un récit qui ne repose que sur la crédulité du lecteur qui acceptera l'idée d'un événement aussi saugrenu sans broncher. Le récit d'espionnage fonctionne à peu près, lui, mais sans avoir recours à aucune ficelle qui surprendra un tant soit peu le lecteur. Ce qui fait que j'ai lu ces 90 pages avec intérêt, mais en me demandant systématiquement quand la surprise débarquerait dans le scénario. Réponse : jamais, puisque le seul élément vraiment intrigant du récit reste sans aucune réponse. Et sûrement pas dans cette charge ultra-convenue contre le patriarcat et le sexisme ordinaire dans les États-Unis des années 50, qu'on a déjà vu mille fois, mais qui a au moins le mérite de ne pas être excessivement lourde, Trondheim sachant faire preuve d'un certain équilibre quand il le faut. Bref, rien qui mérite qu'on s'attarde plus que de raison sur cet album, si ce n'est le beau dessin et l'aspect rétro toujours très agréable. Cela dit, rien qui mérite non plus qu'on jette cet album à la poubelle. Si je l'ai trouvé facile et manquant de surprise, je n'ai jamais détesté le lire, et j'en suis sorti avec la sensation d'avoir lu un récit frais et sympathique. Mais un récit dont j'aurais sans doute oublié l'existence dans quelque jour.
Le Journal de Samuel
Une lecture sympa, rafraichissante. Emilie Tronchon s’est calée dans la peau d’un jeune adolescent (de 10-11 ans), qui se livre dans son journal de façon naturelle et amusante. Tout sonne juste dans les sujets abordés, les mots employés. Et on s’attache à ce petit bonhomme, ses histoires d’amitié, d’amour, de haine, de dégoût, ses aventures à deux balles, ses rencontres, ses découvertes. Le ton employé est plaisant, enjoué, même quand Samuel broie du noir ou bougonne. Le dessin est minimaliste, très peu de décors, des corps réduits au minimum le plus souvent. Ce qui n’empêche pas le récit d’être clair à suivre. Avec une économie de moyens, Tronchon parvient à nous faire passer plein d’émotions. En bas de pages, un petit personnage sert de flip book. Cela rappelle que cet album est adapté d’un projet animé diffusé sur Arte visiblement (je ne l’ai pas vu et ne le connaissais pas). Note réelle 3,5/5.
Dans ses yeux
Eh bien, je découvre ici Marc Cuadrado dans un registre très différent des séries comiques que je connais de lui ! En effet, on est là sur du roman graphique, semble-t-il autobiographique, lui jouant le rôle d’accompagnant/mari de Tanie, une femme qui a perdu une bonne partie de ses capacités visuelles. Mais une femme que cette « gêne » (puisqu’elle ne veut pas être cataloguée – et traitée – comme une handicapée) n’empêche pas de vivre sa vie. Bien au contraire, cela nourrit son dynamisme, la pousse à développer moult stratégies pour « contourner » et ainsi « évacuer » le « problème », quitte à rendre chèvre son mari, qui a du mal à suivre le rythme parfois. Femme indépendante, grand-mère poule, avec une vie sociale active (tout au long de l’album nous la voyons préparer une conférence sur l’art : elle qui a du mal à distinguer pas mal de chose, va discourir – et brillamment sur l’art, la révolution des couleurs au début du XXème siècle… La narration est fluide (avec un peu d’humour et d’auto-dérision), agréable, comme le dessin (même s’il ne développe souvent que les personnages en gros plan ou en plan serré). On sent en tout cas toute l’admiration, la tendresse de l’auteur pour le personnage qu’est devenue sa compagne. Note réelle 3,5/5.