Une lecture pas forcément désagréable, mais qui ne m'a pas emballé plus que ça.
J'ai été dérouté par la construction du récit, qui entremêle plusieurs histoires. Et, même lorsque finalement je m'y suis fait, jamais je n'ai été captivé.
Quant au dessin, c'est plutôt minimaliste, avec une colorisation tranchée qui accentue le côté statique de l'ensemble.
Là où sur Americana le dessin avait accompagné agréablement le récit, ici j'ai trouvé qu'il ne faisait qu'accentuer les difficultés que j'avais à entrer dedans.
Note réelle 2,5/5.
2.5
Ce manga contient l'adaptation de trois nouvelles de Lovecraft et ce n'est pas le meilleur album de cette collection.
En effet, j'ai trouvé que les deux premières histoires étaient moyennes Il faut dire qu'elles accusent un peu de leur âge vu qu'on est dans du récit d'horreur/fantastique avec un twist à la fin. Cela marchait peut-être mieux dans les années 20-30, mais n'importe qui ayant grandit en regardant La Quatrième Dimension ou lu les histoires d'EC Comics se retrouvent en terrain trop commun. Celle avec les chats est carrément prévisible quoiqu'au moins il y a une atmosphère pesante tout le long de cette histoire qui se fait ressentir donc il y a au moins des qualités au niveau du dessin.
Seule la dernière histoire m'a pleinement convaincu et m'a divertir. Un cru mineur à lire surtout si on veut collectionner toutes les adaptations de Lovecraft par ce mangaka.
Une BD sur les luttes sociales, plutôt bien faite, dont je ne garde pourtant pas un souvenir indélébile.
Je ne connaissais pas l'histoire de LIP et je dois avouer qu'elle a son intérêt. Cette lutte sociale de prêt d'un an pour faire valoir les droits des ouvriers délaissés par une direction ne cherchant que le profit effréné, tout en créant un contexte où l'organisation collective et la prise de décision se fait différemment.
La BD brasse plusieurs thématiques, et on voit bien que cette lutte se place juste après mai 68 avec des sujets qui débarquent : la place des femmes et des filles-mères, l'organisation politique des dépolitisés, le poids des syndicats, la mise en œuvre des mouvements ouvriers de ces années-là, la répression policière de Pompidou, etc ... Ces thématiques sont certes intéressantes mais franchement pas développé. Le parti pris est de suivre une jeune femme ouvrière dans l'usine qui va vivre ces évènements de l'intérieur. Je ne sais pas à quel point l'histoire est inspirée de fait réels mais j'avoue que son histoire de réussite dans le journalisme tranche étrangement avec le reste du récit. On dirait presque que finalement la sortie idéale, c'est de partir du monde ouvrier, ce qui semble être carrément en désaccord avec le reste du propos.
En dehors de ces questions sur la forme, le fond est intéressant mais assez peu développé, lorsque la post-face explique les années suivantes qui sont à l'encontre du message final. La lutte à gagnée, mais la guerre est perdue et le capitalisme va continuer à tout bouffer, quitte à faire crever des industries et ruiner des entreprises rentables. De fait, la BD est surtout sur la lutte jusqu'à une victoire, mais ne permet pas de voir l'entièreté de ce que fut LIP jusqu'à sa fin. Et c'est dommage, ça serait intéressant de voir l'ensemble du combat et de la lutte, dans ses victoires et ses défaites.
Si la BD reste bonne, avec des limites que je vois maintenant, je suis surtout moins enthousiaste que d'autres BD sur les luttes du monde ouvrier et la façon dont le capitalisme réagira dès que l'on touche au porte-feuille du patron. Cette BD m'a moins convaincu, mais elle a ses qualités.
Un jeune garçon se réveille au bord d'un petit temple après avoir été sauvé de la noyade par le dragon qui vivait dedans. Ce dernier est persuadé que c'est la fiancée qu'on lui a promis depuis bien longtemps. Pas grave si ce n'est pas une fille : ce sont là deux personnes très seules qui se sont trouvées et qui vont pouvoir nouer une belle relation et comprendre pourquoi le garçon est amnésique et a perdu un oeil.
C'est un joli album de belle facture, épais de presque 350 pages. Il se démarque par la beauté de son graphisme. Le trait est riche, les décors soignés. Le dragon est très expressif et mignon, le héros lui est... très féminin. Cette volonté de le rendre aussi androgyne est un peu déstabilisante : même quand il clame être un garçon, difficile de le voir comme autre chose qu'une fille. Et au-delà de ça, il y a une vraie volonté de créer un univers accueillant malgré ce qui se trame sous la surface, et c'est justement ce contraste entre le dessin très doux et ce qu'on devine de la vie du garçon qui rend l'ensemble aussi particulier. Cette douceur visuelle a aussi un effet pervers : elle masque parfois des thèmes beaucoup plus lourds, et le manga ne sait pas toujours comment gérer cet écart.
En effet, en refermant ce one-shot, j'ai eu l'impression d'avoir lu une histoire à la fois très tendre et un peu bancale, un conte étrange où un collégien amnésique et un dragon esseulé vivent une parenthèse douce-amère qui fait écho à leur solitude. Leur relation, construite sur un attachement immédiat et presque naïf, paraît un peu mièvre et emplie d'un humour léger tandis qu'en parallèle, le récit aborde des sujets très durs (maltraitance, infanticide) qui cassent complètement le ton. J'ai souvent eu l'impression que l'histoire voulait évoquer des choses graves sans vraiment avoir la place ou l'ambition de les traiter, ce qui donne une sensation de précipitation dès que ça devient trop sérieux. Comme si le manga ne savait pas trop où il allait, abordant des sujets aux tonalités très différentes avant de revenir, deux pages plus tard, à un registre plus lumineux et presque enfantin.
Malgré ces limites et ce ton un peu guimauve, l'histoire a une innocence sincère et une bienveillance désarmante, et son duo de personnages est plutôt attachant. Ce n'est pas un récit profond, ce n'est pas non plus une œuvre parfaitement maîtrisée, mais il y a dans cette petite fable un vrai cœur et une douceur qui, malgré les maladresses, m'ont accompagné jusqu'à la dernière page.
Bon, je suis partagé sur ma note, entre la bonne impression finale laissée par les deux dernières histoires qui sont plus courtes et denses, mais sans oublier que la première histoire de ce recueil (la plus longue) m'a semblé ne jamais finir, ce qui est aussi un frein à un éventuel conseil de lecture.
Cette BD est du pur roman graphique à l'américaine. On est sur un format de tranche de vie, explication de son quotidien et dessin répétitif sans recherche esthétique mais pas non plus désagréable. Julia Wertz capte vite l'attention, son trait est vivant, très facile à comprendre et détaille les environnements lorsque nécessaire, tout en restant proche de son personnage dont les expressions passent surtout par une palette de visuels des paupières, les positions générales et la bouche. Ce n'est pas subtil, pas même intéressant à décortiquer, c'est du direct et du lisible. La clarté avant tout, en somme.
Maintenant, la BD est aussi bavarde. Rien qu'en galerie vous voyez trois pages où ça semble causer NON STOP, au point de donner l'impression parfois de lire un roman illustré, tempéré par quelques cases de pure BD où la narration est portée par le médium. Et cette façon de narrer l'histoire est vite lourde, surtout encore une fois dans une histoire aussi longue que la première qui raconte les petits boulots de l'autrice tout au long de sa jeunesse, tempéré par les déboires avec sa maladie auto-immune et son alcoolisme. C'est franchement trop long à mon gout et même si je reconnais que la fin de la BD m'a laissée une impression plus positive, je reste quand même dans une sensation d'un peu trop. Sans doute un choix éditorial de laisser tout, sans couper, mais je trouve que la lecture doit être fragmentée pour être intéressante. Par contre, elle est aussi assez lente, puisqu'on va de situations en situations avec l'humour caustique de Julia et son caractère de cochon. C'est rigolo, parfois lourd, et sur plusieurs lectures ça finit par peser.
Donc une BD qui est intéressante, notamment la dernière histoire qui m'a rappelée bien des souvenirs, tout en étant lourde et longue, pas forcément recommandable. Les personnes qui aiment le style de l'autrice devraient aimer mais je ne recommande pas comme lecture du soir, c'est assez vite indigeste. Comme dit plus haut, c'est du pur roman graphique américain, avec son bon et son mauvais côté.
Je découvre l'auteure avec cet album. Il se laisse lire, il y a des passages amusants, mais j'en suis sorti avec un avis mitigé.
Disons qu'un album me suffit (il y a visiblement matière à en publier d'autres). Au bout d'un moment c'est un peu lassant, car le sujet (l'adolescence et ses petits drames, ses questionnements) à déjà été pas mal traité.
L'ensemble se présente comme le journal intime d'une adolescente - sa frangine jouant le rôle de chieuse qui veut faire comme et avec sa grande sœur.
Le ton est naturel, colle bien à ce qu'on imagine d'un journal intime d'une adolescente. Mais le texte est souvent envahissant, occupant parfois la grande majorité des cases.
Le dessin lui-même relève de l'underground, c'est lisible, même si le style de Barry n'est pas forcément ma came. Quasiment aucun décors, c'est centré sur les deux frangines, parfois simplement leur buste voire leur visage, on est parfois à la limite de la BD.
Lisible donc, mais aussi facilement oubliable je le crains.
Je ne sais pas trop quoi penser de cet one-shot qui se révèle bien particulier.
Un couple français fait un échange de maison avec un couple australien. Dès qu'ils débarquent on sent que quelques ne va pas et que le propriétaire de la maison est louche. Petit à petit, on va voir que ce propriétaire est bien mystérieux et semble avoir une obsession… J'ai cru au début à un thriller un peu banal, mais au résultat correct jusqu'à ce qu'on a les révélations sur le pourquoi des agissements de ce monsieur Douglas. J'avoue que ce moment m'a bien surpris parce que je pensais que le scénario était plus conventionnel alors qu'il y a une grosse surprise qui change tout le scénario !
Cela dit, j'ai été à demi-convaincu parce que si le scénario est bien fait, il ne m'a pas passionné non plus. Il faut dire aussi qu'on tombe un peu dans de la spiritualité qui ne m'attire pas trop et les personnages m'ont laissé un peu indifférent. Au final, ça se laisse lire, mais ça ne m'a pas marqué plus que ça. Le dessin est correct.
Un diptyque qui démarre mieux qu'il ne finit.
La mise en place est très sympa, l'univers intéressant, la partie graphique suit ... et puis arrive malheureusement un 2eme tome qui ne va pas au bout des promesses. Forcément, ça ternit bien le ressenti final. Dommage.
Lecture sympa de médiathèque tout de même, ça reste honnête mais il y avait tellement matière à mieux faire.
Je retiendrai un background qui me plaît mais sacrifié dans les enjeux et avec un méchant bien ridicule (du moins bien loupé dans ses motivations). Tout ça manque de profondeur mais ça reste pas foncièrement désagréable à lire.
Trash, politiquement incorrect et humour noir se mêlent dans les gags de ces deux personnages, un chien et un chat à la filiation évidente avec Pif et Hercule. Dans le premier tome, ce sont deux médecins atroces, absolument dépourvus de morale, enchaînant les blagues qui piétinent méthodiquement tout ce que la civilisation humaine s'est efforcée de considérer comme un minimum de décence. Tout est assumé : pas de leçon, pas de contre-morale, pas de bienveillance cachée sous l'humour noir, juste deux personnages qui traversent le pire de l'humain comme si de rien n'était. Dans le second tome, on prend les mêmes et on recommence en les plaçant cette fois dans le rôle variable de soldats ou de policiers.
Je ne suis pas amateur d'humour trash et de vulgarité, mais j'avoue avoir ri quelques fois avec cette série. Ces recueils de strips ne sont finalement ni aussi dangereux ni aussi transgressifs qu'ils pourraient le laisser craindre, mais ils restent suffisamment vachards pour provoquer un plaisir un peu honteux. Le côté provocateur est très assumé, n'hésitant pas à plonger dans le racisme primaire, le sexisme ou la pure immoralité. On hésite régulièrement entre l'éclat de rire et le léger malaise. Si l'on excepte l'histoire longue introduite au milieu du premier tome, les gags en trois cases imposent le rythme sec des comic strips qui colle bien à ces punchlines glaciales. Le graphisme va dans le même sens, avec son trait volontairement bancal et presque brouillon, tendance underground, donnant à ces héros des airs d'abrutis filiformes qui débitent l'inhumain avec un calme désarmant, ce qui rappelle un peu l'esprit de Ruppert et Mulot. Tout est fait pour associer l'humour grinçant au sentiment de malaise léger.
Certains strips sont très drôles par leur sécheresse, d'autres sont plus poussifs, d'autres encore tirent tellement sur la corde trash que ça devient plus bête que méchant. Toutefois, malgré une certaine variété des situations, les gags finissent par tourner un peu en rond et plus les pages se déroulent, plus il devient rare de rire autant qu'au départ. En ce sens, le second tome m'a moins enthousiasmé que le premier. L'épisode plus long (Satin au Congo) inclus dans le premier tome casse aussi le rythme et ressemble à un ajout moins convaincant greffé après coup à l'album.
J'ai trouvé ça plus drôle et plus inventif que je l'imaginais et j'ai passé un plutôt bon moment, même si l'enthousiasme s'est étiolé au fil de ma lecture et de l'évaporation de l'inspiration des auteurs. Ce n'est pas révolutionnaire et j'ai lu plus choquant comme BD, mais c'est un défouloir sympa si on aime l'humour grinçant et la provocation gratuite.
Ah, l'ami Fritz, tout une légende en Alsace celui-là ! Inspiré d'un roman célèbre au XIXè siècle qui connu une grande heure de gloire après l'annexion de 1870 comme personnage typique alsacien. C'est devenu suffisamment légendaire pour être ensuite repris en réel, puisque tout les ans à Marlenheim, depuis les années 70, se tient son mariage en chair et en os, incarné par des acteurs en costume. Une petite fête locale célèbre qui vaut le détour.
Ce personnage et cette histoire sont donc alsaciens dans l'âme, et si le sujet vous intéresse les deux auteurs d'origine ont fait de nombreux écrits autour de l'Alsace du XIXè.
Quant à la BD en elle-même, que vaut-elle ? Eh bien, c'est une adaptation d'histoire du XIXè, quoi. Le dessin est sympathique et tente de retranscrire l'ambiance de village de l'époque, avec les costumes bien évidemment. C'est plutôt bien fait, même si j'ai noté des erreurs dans les proportions et les perspectives plusieurs fois, tout comme le traitement des couleurs en aplat fait parfois assez fade. C'est du dessin qui fait assez basique mais convient, en somme.
Pour l'histoire, on suit assez fidèlement le roman d'origine. C'est une histoire de célibataire qui tombe amoureux, lui qui prêchait le bonheur dans la solitude. C'est une histoire qui va dans le sens qu'on imagine, tout comme le déroulé reste sans grande surprise. Ça vaut surtout pour les détails annexes, très typés alsaciens et qui font folklorique. On notera aussi la volonté de faire de l'Alsace le plus bel endroit du monde, tout comme il y a une volonté de faire de l'Alsace une terre d'accueil de toutes les confessions, qui s'entendent à merveille. On est dans une histoire classique, assez datée dans le style et le déroulé.
En somme, une BD qui raconte l'histoire de ce jeune homme devenu référence locale pour l'Alsace. Si vous vous intéressez à la région et à son histoire notamment folklorique, la BD est intéressante à découvrir. Sinon, vous pouvez passer votre chemin, c'est loin d'être indispensable.
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No limit (ou comment survivre en milieu hostile)
Une lecture pas forcément désagréable, mais qui ne m'a pas emballé plus que ça. J'ai été dérouté par la construction du récit, qui entremêle plusieurs histoires. Et, même lorsque finalement je m'y suis fait, jamais je n'ai été captivé. Quant au dessin, c'est plutôt minimaliste, avec une colorisation tranchée qui accentue le côté statique de l'ensemble. Là où sur Americana le dessin avait accompagné agréablement le récit, ici j'ai trouvé qu'il ne faisait qu'accentuer les difficultés que j'avais à entrer dedans. Note réelle 2,5/5.
Les Chats d'Ulthar
2.5 Ce manga contient l'adaptation de trois nouvelles de Lovecraft et ce n'est pas le meilleur album de cette collection. En effet, j'ai trouvé que les deux premières histoires étaient moyennes Il faut dire qu'elles accusent un peu de leur âge vu qu'on est dans du récit d'horreur/fantastique avec un twist à la fin. Cela marchait peut-être mieux dans les années 20-30, mais n'importe qui ayant grandit en regardant La Quatrième Dimension ou lu les histoires d'EC Comics se retrouvent en terrain trop commun. Celle avec les chats est carrément prévisible quoiqu'au moins il y a une atmosphère pesante tout le long de cette histoire qui se fait ressentir donc il y a au moins des qualités au niveau du dessin. Seule la dernière histoire m'a pleinement convaincu et m'a divertir. Un cru mineur à lire surtout si on veut collectionner toutes les adaptations de Lovecraft par ce mangaka.
LIP (des héros ordinaires)
Une BD sur les luttes sociales, plutôt bien faite, dont je ne garde pourtant pas un souvenir indélébile. Je ne connaissais pas l'histoire de LIP et je dois avouer qu'elle a son intérêt. Cette lutte sociale de prêt d'un an pour faire valoir les droits des ouvriers délaissés par une direction ne cherchant que le profit effréné, tout en créant un contexte où l'organisation collective et la prise de décision se fait différemment. La BD brasse plusieurs thématiques, et on voit bien que cette lutte se place juste après mai 68 avec des sujets qui débarquent : la place des femmes et des filles-mères, l'organisation politique des dépolitisés, le poids des syndicats, la mise en œuvre des mouvements ouvriers de ces années-là, la répression policière de Pompidou, etc ... Ces thématiques sont certes intéressantes mais franchement pas développé. Le parti pris est de suivre une jeune femme ouvrière dans l'usine qui va vivre ces évènements de l'intérieur. Je ne sais pas à quel point l'histoire est inspirée de fait réels mais j'avoue que son histoire de réussite dans le journalisme tranche étrangement avec le reste du récit. On dirait presque que finalement la sortie idéale, c'est de partir du monde ouvrier, ce qui semble être carrément en désaccord avec le reste du propos. En dehors de ces questions sur la forme, le fond est intéressant mais assez peu développé, lorsque la post-face explique les années suivantes qui sont à l'encontre du message final. La lutte à gagnée, mais la guerre est perdue et le capitalisme va continuer à tout bouffer, quitte à faire crever des industries et ruiner des entreprises rentables. De fait, la BD est surtout sur la lutte jusqu'à une victoire, mais ne permet pas de voir l'entièreté de ce que fut LIP jusqu'à sa fin. Et c'est dommage, ça serait intéressant de voir l'ensemble du combat et de la lutte, dans ses victoires et ses défaites. Si la BD reste bonne, avec des limites que je vois maintenant, je suis surtout moins enthousiaste que d'autres BD sur les luttes du monde ouvrier et la façon dont le capitalisme réagira dès que l'on touche au porte-feuille du patron. Cette BD m'a moins convaincu, mais elle a ses qualités.
Le Garçon et le Dragon
Un jeune garçon se réveille au bord d'un petit temple après avoir été sauvé de la noyade par le dragon qui vivait dedans. Ce dernier est persuadé que c'est la fiancée qu'on lui a promis depuis bien longtemps. Pas grave si ce n'est pas une fille : ce sont là deux personnes très seules qui se sont trouvées et qui vont pouvoir nouer une belle relation et comprendre pourquoi le garçon est amnésique et a perdu un oeil. C'est un joli album de belle facture, épais de presque 350 pages. Il se démarque par la beauté de son graphisme. Le trait est riche, les décors soignés. Le dragon est très expressif et mignon, le héros lui est... très féminin. Cette volonté de le rendre aussi androgyne est un peu déstabilisante : même quand il clame être un garçon, difficile de le voir comme autre chose qu'une fille. Et au-delà de ça, il y a une vraie volonté de créer un univers accueillant malgré ce qui se trame sous la surface, et c'est justement ce contraste entre le dessin très doux et ce qu'on devine de la vie du garçon qui rend l'ensemble aussi particulier. Cette douceur visuelle a aussi un effet pervers : elle masque parfois des thèmes beaucoup plus lourds, et le manga ne sait pas toujours comment gérer cet écart. En effet, en refermant ce one-shot, j'ai eu l'impression d'avoir lu une histoire à la fois très tendre et un peu bancale, un conte étrange où un collégien amnésique et un dragon esseulé vivent une parenthèse douce-amère qui fait écho à leur solitude. Leur relation, construite sur un attachement immédiat et presque naïf, paraît un peu mièvre et emplie d'un humour léger tandis qu'en parallèle, le récit aborde des sujets très durs (maltraitance, infanticide) qui cassent complètement le ton. J'ai souvent eu l'impression que l'histoire voulait évoquer des choses graves sans vraiment avoir la place ou l'ambition de les traiter, ce qui donne une sensation de précipitation dès que ça devient trop sérieux. Comme si le manga ne savait pas trop où il allait, abordant des sujets aux tonalités très différentes avant de revenir, deux pages plus tard, à un registre plus lumineux et presque enfantin. Malgré ces limites et ce ton un peu guimauve, l'histoire a une innocence sincère et une bienveillance désarmante, et son duo de personnages est plutôt attachant. Ce n'est pas un récit profond, ce n'est pas non plus une œuvre parfaitement maîtrisée, mais il y a dans cette petite fable un vrai cœur et une douceur qui, malgré les maladresses, m'ont accompagné jusqu'à la dernière page.
L'Attente infinie
Bon, je suis partagé sur ma note, entre la bonne impression finale laissée par les deux dernières histoires qui sont plus courtes et denses, mais sans oublier que la première histoire de ce recueil (la plus longue) m'a semblé ne jamais finir, ce qui est aussi un frein à un éventuel conseil de lecture. Cette BD est du pur roman graphique à l'américaine. On est sur un format de tranche de vie, explication de son quotidien et dessin répétitif sans recherche esthétique mais pas non plus désagréable. Julia Wertz capte vite l'attention, son trait est vivant, très facile à comprendre et détaille les environnements lorsque nécessaire, tout en restant proche de son personnage dont les expressions passent surtout par une palette de visuels des paupières, les positions générales et la bouche. Ce n'est pas subtil, pas même intéressant à décortiquer, c'est du direct et du lisible. La clarté avant tout, en somme. Maintenant, la BD est aussi bavarde. Rien qu'en galerie vous voyez trois pages où ça semble causer NON STOP, au point de donner l'impression parfois de lire un roman illustré, tempéré par quelques cases de pure BD où la narration est portée par le médium. Et cette façon de narrer l'histoire est vite lourde, surtout encore une fois dans une histoire aussi longue que la première qui raconte les petits boulots de l'autrice tout au long de sa jeunesse, tempéré par les déboires avec sa maladie auto-immune et son alcoolisme. C'est franchement trop long à mon gout et même si je reconnais que la fin de la BD m'a laissée une impression plus positive, je reste quand même dans une sensation d'un peu trop. Sans doute un choix éditorial de laisser tout, sans couper, mais je trouve que la lecture doit être fragmentée pour être intéressante. Par contre, elle est aussi assez lente, puisqu'on va de situations en situations avec l'humour caustique de Julia et son caractère de cochon. C'est rigolo, parfois lourd, et sur plusieurs lectures ça finit par peser. Donc une BD qui est intéressante, notamment la dernière histoire qui m'a rappelée bien des souvenirs, tout en étant lourde et longue, pas forcément recommandable. Les personnes qui aiment le style de l'autrice devraient aimer mais je ne recommande pas comme lecture du soir, c'est assez vite indigeste. Comme dit plus haut, c'est du pur roman graphique américain, avec son bon et son mauvais côté.
Come over come over
Je découvre l'auteure avec cet album. Il se laisse lire, il y a des passages amusants, mais j'en suis sorti avec un avis mitigé. Disons qu'un album me suffit (il y a visiblement matière à en publier d'autres). Au bout d'un moment c'est un peu lassant, car le sujet (l'adolescence et ses petits drames, ses questionnements) à déjà été pas mal traité. L'ensemble se présente comme le journal intime d'une adolescente - sa frangine jouant le rôle de chieuse qui veut faire comme et avec sa grande sœur. Le ton est naturel, colle bien à ce qu'on imagine d'un journal intime d'une adolescente. Mais le texte est souvent envahissant, occupant parfois la grande majorité des cases. Le dessin lui-même relève de l'underground, c'est lisible, même si le style de Barry n'est pas forcément ma came. Quasiment aucun décors, c'est centré sur les deux frangines, parfois simplement leur buste voire leur visage, on est parfois à la limite de la BD. Lisible donc, mais aussi facilement oubliable je le crains.
Home exchange
Je ne sais pas trop quoi penser de cet one-shot qui se révèle bien particulier. Un couple français fait un échange de maison avec un couple australien. Dès qu'ils débarquent on sent que quelques ne va pas et que le propriétaire de la maison est louche. Petit à petit, on va voir que ce propriétaire est bien mystérieux et semble avoir une obsession… J'ai cru au début à un thriller un peu banal, mais au résultat correct jusqu'à ce qu'on a les révélations sur le pourquoi des agissements de ce monsieur Douglas. J'avoue que ce moment m'a bien surpris parce que je pensais que le scénario était plus conventionnel alors qu'il y a une grosse surprise qui change tout le scénario ! Cela dit, j'ai été à demi-convaincu parce que si le scénario est bien fait, il ne m'a pas passionné non plus. Il faut dire aussi qu'on tombe un peu dans de la spiritualité qui ne m'attire pas trop et les personnages m'ont laissé un peu indifférent. Au final, ça se laisse lire, mais ça ne m'a pas marqué plus que ça. Le dessin est correct.
Air - Sous un ciel moins gris
Un diptyque qui démarre mieux qu'il ne finit. La mise en place est très sympa, l'univers intéressant, la partie graphique suit ... et puis arrive malheureusement un 2eme tome qui ne va pas au bout des promesses. Forcément, ça ternit bien le ressenti final. Dommage. Lecture sympa de médiathèque tout de même, ça reste honnête mais il y avait tellement matière à mieux faire. Je retiendrai un background qui me plaît mais sacrifié dans les enjeux et avec un méchant bien ridicule (du moins bien loupé dans ses motivations). Tout ça manque de profondeur mais ça reste pas foncièrement désagréable à lire.
Paf & Hencule
Trash, politiquement incorrect et humour noir se mêlent dans les gags de ces deux personnages, un chien et un chat à la filiation évidente avec Pif et Hercule. Dans le premier tome, ce sont deux médecins atroces, absolument dépourvus de morale, enchaînant les blagues qui piétinent méthodiquement tout ce que la civilisation humaine s'est efforcée de considérer comme un minimum de décence. Tout est assumé : pas de leçon, pas de contre-morale, pas de bienveillance cachée sous l'humour noir, juste deux personnages qui traversent le pire de l'humain comme si de rien n'était. Dans le second tome, on prend les mêmes et on recommence en les plaçant cette fois dans le rôle variable de soldats ou de policiers. Je ne suis pas amateur d'humour trash et de vulgarité, mais j'avoue avoir ri quelques fois avec cette série. Ces recueils de strips ne sont finalement ni aussi dangereux ni aussi transgressifs qu'ils pourraient le laisser craindre, mais ils restent suffisamment vachards pour provoquer un plaisir un peu honteux. Le côté provocateur est très assumé, n'hésitant pas à plonger dans le racisme primaire, le sexisme ou la pure immoralité. On hésite régulièrement entre l'éclat de rire et le léger malaise. Si l'on excepte l'histoire longue introduite au milieu du premier tome, les gags en trois cases imposent le rythme sec des comic strips qui colle bien à ces punchlines glaciales. Le graphisme va dans le même sens, avec son trait volontairement bancal et presque brouillon, tendance underground, donnant à ces héros des airs d'abrutis filiformes qui débitent l'inhumain avec un calme désarmant, ce qui rappelle un peu l'esprit de Ruppert et Mulot. Tout est fait pour associer l'humour grinçant au sentiment de malaise léger. Certains strips sont très drôles par leur sécheresse, d'autres sont plus poussifs, d'autres encore tirent tellement sur la corde trash que ça devient plus bête que méchant. Toutefois, malgré une certaine variété des situations, les gags finissent par tourner un peu en rond et plus les pages se déroulent, plus il devient rare de rire autant qu'au départ. En ce sens, le second tome m'a moins enthousiasmé que le premier. L'épisode plus long (Satin au Congo) inclus dans le premier tome casse aussi le rythme et ressemble à un ajout moins convaincant greffé après coup à l'album. J'ai trouvé ça plus drôle et plus inventif que je l'imaginais et j'ai passé un plutôt bon moment, même si l'enthousiasme s'est étiolé au fil de ma lecture et de l'évaporation de l'inspiration des auteurs. Ce n'est pas révolutionnaire et j'ai lu plus choquant comme BD, mais c'est un défouloir sympa si on aime l'humour grinçant et la provocation gratuite.
L'Ami Fritz
Ah, l'ami Fritz, tout une légende en Alsace celui-là ! Inspiré d'un roman célèbre au XIXè siècle qui connu une grande heure de gloire après l'annexion de 1870 comme personnage typique alsacien. C'est devenu suffisamment légendaire pour être ensuite repris en réel, puisque tout les ans à Marlenheim, depuis les années 70, se tient son mariage en chair et en os, incarné par des acteurs en costume. Une petite fête locale célèbre qui vaut le détour. Ce personnage et cette histoire sont donc alsaciens dans l'âme, et si le sujet vous intéresse les deux auteurs d'origine ont fait de nombreux écrits autour de l'Alsace du XIXè. Quant à la BD en elle-même, que vaut-elle ? Eh bien, c'est une adaptation d'histoire du XIXè, quoi. Le dessin est sympathique et tente de retranscrire l'ambiance de village de l'époque, avec les costumes bien évidemment. C'est plutôt bien fait, même si j'ai noté des erreurs dans les proportions et les perspectives plusieurs fois, tout comme le traitement des couleurs en aplat fait parfois assez fade. C'est du dessin qui fait assez basique mais convient, en somme. Pour l'histoire, on suit assez fidèlement le roman d'origine. C'est une histoire de célibataire qui tombe amoureux, lui qui prêchait le bonheur dans la solitude. C'est une histoire qui va dans le sens qu'on imagine, tout comme le déroulé reste sans grande surprise. Ça vaut surtout pour les détails annexes, très typés alsaciens et qui font folklorique. On notera aussi la volonté de faire de l'Alsace le plus bel endroit du monde, tout comme il y a une volonté de faire de l'Alsace une terre d'accueil de toutes les confessions, qui s'entendent à merveille. On est dans une histoire classique, assez datée dans le style et le déroulé. En somme, une BD qui raconte l'histoire de ce jeune homme devenu référence locale pour l'Alsace. Si vous vous intéressez à la région et à son histoire notamment folklorique, la BD est intéressante à découvrir. Sinon, vous pouvez passer votre chemin, c'est loin d'être indispensable.