Toujours le même problème du genre plus ou moins superhéroique à part Watchmen, la mocheté du dessin…. Une fois qu'on s'est bien imprégné de l'histoire, on ne veut pas y revenir ! Encore qu'on ait vu pire, bien pire.
L'idée, on l'a déjà dit, est excellente, mélange d'uchronie et de fantastique.
Cependant… Aujourd'hui, il est bien moins original qu'avant de défendre le collectif et le personnage faible qui parvient à ce qui échappe au fort, Frodon étant le plus connu. Dans les histoires de superhéros, la science n'est jamais loin, même si les scientifiques sont souvent des méchants, comme le dit Sheldon dans The Big Bang Théorie, que de méchants Docteurs ! Si la scène où les dignitaires religieux se repentent est belle, si je me rappelle bien, il n'y a que les monothéistes à se comporter aussi bien, ce qui est drôle, l'Inde dominée par l'hindouisme a aboli le système des castes, par exemple. Les dieux, sauf Loki, me semblent assez bêtes, ce qui ne colle pas avec les Ases représentés, notamment Odin, qui, qu'on se le dise, n'est pas que le dieu présidant les guerriers mais un stratège qui n'a cessé de s'instruire et a inventé les runes, frère par la fraternité du sang avec Loki, il finit par le lier jusqu'à la fin du monde où avec d'autres personnages monstrueux il détruira notre monde….. Si c'était ça, l'ennemi, plutôt qu'Hitler, on n'aurait pas eu qu'à lutter contre des êtres maîtrisant la météo mais à des cerveaux. A vrai dire, je ne vois pas comment les humains luttant pour la liberté auraient gagné, en fait, ce qui peut expliquer combien on les dégrade pour arriver au happy end mais je dois avoir mauvais esprit !
Cependant il y a un héros ne jouant pas collectif se sacrifiant pour le collectif, et un héros homme ordinaire qui fait mieux que Frodon : on n'a pas à lui arracher l'objet qui le rend puissant, il y renonce de lui-même, et c'est vraiment grand et réconfortant.
L’auteur ne m’était pas inconnu et c’est avec curiosité que j’ai découvert cet album où il officie pour la 1ere fois en tant qu’auteur complet.
Son récit est honnête et bien réalisé, malheureusement je n’y ai pas succombé. Je reconnais beaucoup d’envie et de soin, en fait je n’ai même rien à dire de méchant.
L’atmosphère est réussie, les couleurs bien senties, c’est fluide et lisible, des doubles pages d’un bel effet …
C’est l’histoire qui m’a moyennement embarqué, le rythme y est un peu trop mou à mon goût et surtout les personnages ne m’ont pas tant intéressé que ça. Du coup, la fin est arrivée sans réelle émotion.
Affaire de goût, je vois beaucoup de qualités à cette relecture du mythe d’Orphée (et de Morphée) mais qui n’ont pas su me toucher.
2,5
Mon regard a changé sur Pelaez depuis son fort réussi récit de SF Neuf. Aussi, ce projet au croisement du conte gothique et du policier m'intéressait grandement.
Le cinéphile que je suis aime à y trouver un hommage au Magicien d'Oz, à Edward aux mains d'argent, à Coraline ou pourquoi pas à Psychose voire Alien.
Le récit a la bonne idée d'inviter la psychanalyse, d'amplement développer la relation entre la petite fille et l'épouvantail, sans trop forcer ni guider les interprétations/significations. Malheureusement, l'habileté découverte dans Neuf n'est pas présente ici, et l'emboîtement entre le fantastique et le policier est fort bancal pour ne pas dire très artificiel : un véritable McGuffin, qui ne convainc pas beaucoup lorsqu'il se met en place sous des auspices fantastiques, et plus du tout lorsque l'histoire se conclut "policièrement" ! Les récits apparaissent davantage juxtaposés qu'emmêlés, se sont finalement assez peu enrichis l'un-l'autre.
Les illustrations sont pour leur part assez bonnes. La couverture, réussie, donne le ton général. Mais l'on eût aimé davantage de formes expressionnistes, une mise en pages moins convenue, des hachures plus prononcées, bref que le curseur soit davantage prononcé pour inviter plus encore visuellement le fantastique. Inversement, il eût été si pertinent d'utiliser davantage la rondeur du trait jovial pour assurer des respirations au récit et à la tension dramatique !
Une jolie BD, mais qui laisse des regrets, tant tout était en place pour aboutir à un résultat véritablement convaincant.
L’album se laisse lire, il y a un certain rythme – donné d’ailleurs parfois plus par les dialogues que par l’intrigue elle-même – mais il m’a un peu laissé sur ma faim.
L’histoire mélange plusieurs genres. C’est un polar (le personnage principal est un inspecteur sur le point de partir en retraite), mais l’essentiel du récit tourne quand même autour des relations qu’il entretient avec son fils (et, accessoirement avec les autres membres de sa famille, voire ses collègues).
En effet, notre vieux flic est souvent difficile à supporter, et n’hésite pas à employer un langage assez vert – y compris en présence de ses petits-enfants – tandis que son fils, qui est embarqué dans sa dernière enquête, se révèle lui aussi une personnalité manquant de sérénité.
L’histoire se laisse lire donc, certains passages sont savoureux – essentiellement du fait des échanges verbaux assez secs. Mais j’ai vraiment eu beaucoup de mal avec le dessin. Inégal et pas toujours très lisible, c’est un style brut de décoffrage, minimaliste – et pas trop mon truc pour tout dire.
Note réelle 2,5/5.
Après une soirée dont il ne garde que de vagues souvenirs, un homme se réveille dans le corps d'une femme avec qui il a couché la veille sans jamais lui avoir parlé. Ce point de départ, digne d'un conte moderne, devient le moteur d'une longue enquête existentielle, à la fois concrète (comment, pourquoi, est-ce réversible ?) et symbolique (qu'est-ce qui définit notre identité, notre genre, notre appartenance ?).
Lucas Harari signe des planches très maîtrisées, baignées de couleurs froides et de contrastes puissants, qui installent une atmosphère à la fois réaliste et légèrement dérangeante. L'influence du comics américain est manifeste, avec un sens de la composition et de la lumière évoquant parfois Daniel Clowes ou Charles Burns. Les décors parisiens, précis et vivants, contribuent à ce sentiment d'étrangeté familière.
Le récit séduit d'abord par son mystère, puis déroute par son glissement progressif vers une forme d'acceptation ambiguë. La première moitié de l'album relève d'une pure enquête, avec la rencontre et la collaboration d'une autre victime à la recherche de réponses. Mais lorsque toute issue rationnelle semble impossible, les protagonistes basculent dans un nouveau désarroi, une sorte de deuil intérieur difficile à apaiser. Harari et son frère, co-scénariste, maintiennent la tension jusqu'aux dernières pages, abordant le thème de l'altérité avec justesse, sans insister sur le simple changement de sexe. L'ensemble se délite cependant un peu sur la fin, et la conclusion, elliptique, laisse davantage de questions qu'elle n'en résout. Ce refus délibéré de la révélation spectaculaire, au profit du trouble et de la sensation, m'a légèrement frustré, même s'il contribue à la singularité de l'œuvre, parfois plus proche du roman graphique introspectif que du conte fantastique classique.
C'est une œuvre dense, étrange et sensorielle. Pas parfaite, parfois trop distante ou étirée, elle présente toutefois une belle ambition, celle d'entrelacer fantastique, suspense et réflexion sur l'identité, le rapport à l'autre et la perception de soi.
Azur noir
J'avoue acheter et lire tout ce qui concerne XIII, la série mère comme ses dérivés, tant XIII a marqué mon adolescence lorsque je le lisais dans le journal "Spirou".
Comme pour Thorgal, à force de tirer sur la corde, l'éditeur finit par lasser le lecteur.
Dans ce premier volume d'une trilogie consacrée à Jones (sous-lieutenant Jones pour le moment), l'intrigue est poussive. J'ai du mal à voir où Yann veut aller, tant les scènes se succèdent pour le moment, sans trop peu le lien entre elles. A part Jones, le fil rouge du scénario est assez confus. Yann, déjà scénariste d'un XIII mystery, nous gratifie évidement de clins d’œil avec "little Jones".
Côté dessin, Taduc assure vraiment sauf sur le personnage du Général Carrington, méconnaissable ici.
Non, vraiment, j'ai eu du mal à adhérer à ce premier album tant cela manquait de fluidité entre les différentes intrigues (la formation de Jones, l'épisode d'Alcatraz, l'histoire du capitaine McKaa, et les flash-backs ponctuant l'album).
Cela se lit, certes, mais sans enthousiasme.
Mais, je serai au rendez-vous pour le tome 2, cela va sans dire (c'est mon côté complétiste !).
Rouge Alcatraz
J'avais modérément apprécié le premier volume de cette trilogie, qui à mon humble avis, partait un peu dans tout les sens.Avec ce second volume, Yann se reconcentre sur le personnage de Jones et l'intrigue qui se noue autour de la prise d'otage d'Alcatraz. Les rapports entre Jones et le général Carrington évoluent de telle manière ici que l'on devine son dévouement dans la série mère.
Le dessin de Taduc ne souffre d'aucun défaut et s'inscrit parfaitement dans l'ensemble de la série.
Bref, un second album réussi, enlevé, bien rythmé, et je suis sûr que sans les errements du premier volume, l'intrigue aurait pu se conclure en deux tomes.
D'où ma note en hausse.
La danse du soleil
Tout va très vite dans cette conclusion de "Jones". Nous avions quitté le général Carrington dans une position très inconfortable et nous retrouvons un sous-lieutenant Jones en pleine forme pour lui venir en aide. Même si je persiste à dire que ce spin off aurait pu se conclure en deux volumes, j'ai pris plaisir à lire cette aventure. Le dessin de TaDuc y est pour beaucoup dans cette histoire. Il ajoute une touche hyper réaliste à cette intrigue, qui parfois tire sur de grosses ficelles scénaristiques.
Un bon moment de lecture.
Cyril Bonin ne pouvait pas le prévoir mais la lecture de son triptyque résonne d'une façon particulière après la pandémie du Covid.
Sa pandémie amoureuse évacue le côté mortel de la situation mais on retrouve dans son récit beaucoup d'éléments vécus en 2020 comme la société très anxieuse, les difficultés de gestion gouvernementale ou la course au vaccin. Cela rend le récit très crédible et moderne ajoutant au déroulé de l'histoire une touche prophétique inattendue. Pour le reste le mystère de l'alchimie amoureuse est une thématique vieille comme l'apparition de l'homme sur terre. Si Bonin introduit des hypothèses biochimiques c'est tout de même la poésie irrationnelle des comportements qui donne toute sa saveur à l'histoire. On retrouve une thématique très visitée par cet auteur dans la recherche du bonheur à travers les relations du couple. Bonin a voulu trois tomes ce qui fut une surprise tellement le T1 était complet. Toutefois le T2 relance bien le récit surtout lu après 2020 mais le T3 a du mal à renouveler son discours sur le sentiment amoureux qui avait été bien exploité au T1. Ainsi pour meubler son récit, l'auteur se lance dans une voie politique trop convenue et prévisible pour me convaincre. C'est dommage car le final inattendu à la Roméo et Juliette boucle parfaitement avec le T1.
Une lecture séduisante et élégante ce qui est habituel chez Bonin.
Un album qui se laisse lire, plutôt agréablement, mais qui ne m’a pas enthousiasmé plus que ça. En tout cas pas autant que je ne l’espérais au départ.
Le dessin et la colorisation sont plaisants. Classiques, efficaces et fluides.
L’intrigue titille la curiosité, mais ne prend finalement pas l’ampleur escomptée. Certes, on ne sombre pas dans une surenchère de n’importe quoi comme souvent dans ce type de récit. Mais c’est quand même très décousu, pas toujours très clair à suivre. Les aller-retours temporels n’apportent pas ici quelque chose de suffisamment original ou solide pour me satisfaire pleinement. Et la fin laisse quand même en suspens pas mal de questions.
Chacun des spin-off de Valkyrie Apocalypse est consacré à l'un des héros humains que l'on y croise. Cette fois-ci c'est un Jack l'Eventreur un peu particulier qui nous est présenté, puisqu'il n'est pas le tueur en série que l'on connaît, mais qu'il le tue assez rapidement dans ce premier tome, avant de reprendre son surnom et d'en faire... autre chose.
Sa particularité est de pouvoir voir, littéralement, les émotions et le caractère de ses interlocuteurs sous formes de taches de couleurs sur leurs corps. Concept intéressant (même si présent dans d'autres mangas), qui va certainement nous permettre des histoires autrement plus intéressantes que celles concernant Lü Bu, héros d'un autre spin-off, réduit à une sorte de guerrier assoiffé de combats. Jack a d'ailleurs d'autres talents, qui se révèlent au fil de ses affrontements avec d'autres personnages.
Sans être particulièrement virtuose, le travail graphique de Keita iizuka est plutôt agréable à l'œil, attiré par le gore mais sans en faire trop, cela donne un aspect visuel un peu inédit. dans ce genre d'histoire. Je lirai la suite avec intérêt.
C'est dommage, j'aurais voulu apprécier plus cette BD. J'ai bien aimé le dessin, en rondeur mais assez typique des dessins de blog-bd de l'époque, à mon gout. De même, j'aime beaucoup l'idée de base, raconter les déboire d'une jeune femme dans ses tentatives de drague et dans sa jeunesse scolaire. Le tout enrobé par une mise en situation amusante de sa vie.
Mais voila, la BD est dans ce genre d'entre-deux que beaucoup de BD autobiographique ont, malheureusement : elle reste trop floue dans son déroulé. Au début, je pensais vraiment que la BD irait quelque part de précis, mais au fur et à mesure de la lecture, alors que la BD partait un peu en tout sens, j'ai commencé à douter. Et la fin n'est pas satisfaisante en proposant une ouverture certes sympathique mais qui ne va pas dans l'idée de conclure. En fin de compte, la BD est surtout un aller-retour incessant entre le passé et le présent, mélangeant un début sur la question de genre et une suite sur la succession de râteau qu'elle se mange.
Ce qui est dommage, c'est que la BD respire la sincérité et la fraicheur. C'est drôle, souvent d'ailleurs, et ça a l'intérêt de présenter ces n-ièmes sessions de drague d'un point de vue féminin et surtout avec une bonne grosse dose d'auto-dérision qui va parfaitement au récit. C'est aussi une capsule de rappel des années collège/lycée, avec tout ces moments de réflexion qui vont trop loin, de regards de loin et de toutes les difficultés d'aborder les autres ...
En fait, j'aime bien la BD et ce qu'elle raconte. C'est amusant, sans prétention et avec pas mal d'humour, on ne passe pas un mauvais moment. Maintenant ça manque d'une trame claire, d'une direction finale et d'un propos qui engloberait l'ensemble pour dépasser ce stade, d'où ma note qui reste entre deux.
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D-day, le jour du désastre
Toujours le même problème du genre plus ou moins superhéroique à part Watchmen, la mocheté du dessin…. Une fois qu'on s'est bien imprégné de l'histoire, on ne veut pas y revenir ! Encore qu'on ait vu pire, bien pire. L'idée, on l'a déjà dit, est excellente, mélange d'uchronie et de fantastique. Cependant… Aujourd'hui, il est bien moins original qu'avant de défendre le collectif et le personnage faible qui parvient à ce qui échappe au fort, Frodon étant le plus connu. Dans les histoires de superhéros, la science n'est jamais loin, même si les scientifiques sont souvent des méchants, comme le dit Sheldon dans The Big Bang Théorie, que de méchants Docteurs ! Si la scène où les dignitaires religieux se repentent est belle, si je me rappelle bien, il n'y a que les monothéistes à se comporter aussi bien, ce qui est drôle, l'Inde dominée par l'hindouisme a aboli le système des castes, par exemple. Les dieux, sauf Loki, me semblent assez bêtes, ce qui ne colle pas avec les Ases représentés, notamment Odin, qui, qu'on se le dise, n'est pas que le dieu présidant les guerriers mais un stratège qui n'a cessé de s'instruire et a inventé les runes, frère par la fraternité du sang avec Loki, il finit par le lier jusqu'à la fin du monde où avec d'autres personnages monstrueux il détruira notre monde….. Si c'était ça, l'ennemi, plutôt qu'Hitler, on n'aurait pas eu qu'à lutter contre des êtres maîtrisant la météo mais à des cerveaux. A vrai dire, je ne vois pas comment les humains luttant pour la liberté auraient gagné, en fait, ce qui peut expliquer combien on les dégrade pour arriver au happy end mais je dois avoir mauvais esprit ! Cependant il y a un héros ne jouant pas collectif se sacrifiant pour le collectif, et un héros homme ordinaire qui fait mieux que Frodon : on n'a pas à lui arracher l'objet qui le rend puissant, il y renonce de lui-même, et c'est vraiment grand et réconfortant.
Magma
L’auteur ne m’était pas inconnu et c’est avec curiosité que j’ai découvert cet album où il officie pour la 1ere fois en tant qu’auteur complet. Son récit est honnête et bien réalisé, malheureusement je n’y ai pas succombé. Je reconnais beaucoup d’envie et de soin, en fait je n’ai même rien à dire de méchant. L’atmosphère est réussie, les couleurs bien senties, c’est fluide et lisible, des doubles pages d’un bel effet … C’est l’histoire qui m’a moyennement embarqué, le rythme y est un peu trop mou à mon goût et surtout les personnages ne m’ont pas tant intéressé que ça. Du coup, la fin est arrivée sans réelle émotion. Affaire de goût, je vois beaucoup de qualités à cette relecture du mythe d’Orphée (et de Morphée) mais qui n’ont pas su me toucher. 2,5
Épouvantail
Mon regard a changé sur Pelaez depuis son fort réussi récit de SF Neuf. Aussi, ce projet au croisement du conte gothique et du policier m'intéressait grandement. Le cinéphile que je suis aime à y trouver un hommage au Magicien d'Oz, à Edward aux mains d'argent, à Coraline ou pourquoi pas à Psychose voire Alien. Le récit a la bonne idée d'inviter la psychanalyse, d'amplement développer la relation entre la petite fille et l'épouvantail, sans trop forcer ni guider les interprétations/significations. Malheureusement, l'habileté découverte dans Neuf n'est pas présente ici, et l'emboîtement entre le fantastique et le policier est fort bancal pour ne pas dire très artificiel : un véritable McGuffin, qui ne convainc pas beaucoup lorsqu'il se met en place sous des auspices fantastiques, et plus du tout lorsque l'histoire se conclut "policièrement" ! Les récits apparaissent davantage juxtaposés qu'emmêlés, se sont finalement assez peu enrichis l'un-l'autre. Les illustrations sont pour leur part assez bonnes. La couverture, réussie, donne le ton général. Mais l'on eût aimé davantage de formes expressionnistes, une mise en pages moins convenue, des hachures plus prononcées, bref que le curseur soit davantage prononcé pour inviter plus encore visuellement le fantastique. Inversement, il eût été si pertinent d'utiliser davantage la rondeur du trait jovial pour assurer des respirations au récit et à la tension dramatique ! Une jolie BD, mais qui laisse des regrets, tant tout était en place pour aboutir à un résultat véritablement convaincant.
Immortal sergeant
L’album se laisse lire, il y a un certain rythme – donné d’ailleurs parfois plus par les dialogues que par l’intrigue elle-même – mais il m’a un peu laissé sur ma faim. L’histoire mélange plusieurs genres. C’est un polar (le personnage principal est un inspecteur sur le point de partir en retraite), mais l’essentiel du récit tourne quand même autour des relations qu’il entretient avec son fils (et, accessoirement avec les autres membres de sa famille, voire ses collègues). En effet, notre vieux flic est souvent difficile à supporter, et n’hésite pas à employer un langage assez vert – y compris en présence de ses petits-enfants – tandis que son fils, qui est embarqué dans sa dernière enquête, se révèle lui aussi une personnalité manquant de sérénité. L’histoire se laisse lire donc, certains passages sont savoureux – essentiellement du fait des échanges verbaux assez secs. Mais j’ai vraiment eu beaucoup de mal avec le dessin. Inégal et pas toujours très lisible, c’est un style brut de décoffrage, minimaliste – et pas trop mon truc pour tout dire. Note réelle 2,5/5.
Le Cas David Zimmerman
Après une soirée dont il ne garde que de vagues souvenirs, un homme se réveille dans le corps d'une femme avec qui il a couché la veille sans jamais lui avoir parlé. Ce point de départ, digne d'un conte moderne, devient le moteur d'une longue enquête existentielle, à la fois concrète (comment, pourquoi, est-ce réversible ?) et symbolique (qu'est-ce qui définit notre identité, notre genre, notre appartenance ?). Lucas Harari signe des planches très maîtrisées, baignées de couleurs froides et de contrastes puissants, qui installent une atmosphère à la fois réaliste et légèrement dérangeante. L'influence du comics américain est manifeste, avec un sens de la composition et de la lumière évoquant parfois Daniel Clowes ou Charles Burns. Les décors parisiens, précis et vivants, contribuent à ce sentiment d'étrangeté familière. Le récit séduit d'abord par son mystère, puis déroute par son glissement progressif vers une forme d'acceptation ambiguë. La première moitié de l'album relève d'une pure enquête, avec la rencontre et la collaboration d'une autre victime à la recherche de réponses. Mais lorsque toute issue rationnelle semble impossible, les protagonistes basculent dans un nouveau désarroi, une sorte de deuil intérieur difficile à apaiser. Harari et son frère, co-scénariste, maintiennent la tension jusqu'aux dernières pages, abordant le thème de l'altérité avec justesse, sans insister sur le simple changement de sexe. L'ensemble se délite cependant un peu sur la fin, et la conclusion, elliptique, laisse davantage de questions qu'elle n'en résout. Ce refus délibéré de la révélation spectaculaire, au profit du trouble et de la sensation, m'a légèrement frustré, même s'il contribue à la singularité de l'œuvre, parfois plus proche du roman graphique introspectif que du conte fantastique classique. C'est une œuvre dense, étrange et sensorielle. Pas parfaite, parfois trop distante ou étirée, elle présente toutefois une belle ambition, celle d'entrelacer fantastique, suspense et réflexion sur l'identité, le rapport à l'autre et la perception de soi.
XIII Trilogy - Jones
Azur noir J'avoue acheter et lire tout ce qui concerne XIII, la série mère comme ses dérivés, tant XIII a marqué mon adolescence lorsque je le lisais dans le journal "Spirou". Comme pour Thorgal, à force de tirer sur la corde, l'éditeur finit par lasser le lecteur. Dans ce premier volume d'une trilogie consacrée à Jones (sous-lieutenant Jones pour le moment), l'intrigue est poussive. J'ai du mal à voir où Yann veut aller, tant les scènes se succèdent pour le moment, sans trop peu le lien entre elles. A part Jones, le fil rouge du scénario est assez confus. Yann, déjà scénariste d'un XIII mystery, nous gratifie évidement de clins d’œil avec "little Jones". Côté dessin, Taduc assure vraiment sauf sur le personnage du Général Carrington, méconnaissable ici. Non, vraiment, j'ai eu du mal à adhérer à ce premier album tant cela manquait de fluidité entre les différentes intrigues (la formation de Jones, l'épisode d'Alcatraz, l'histoire du capitaine McKaa, et les flash-backs ponctuant l'album). Cela se lit, certes, mais sans enthousiasme. Mais, je serai au rendez-vous pour le tome 2, cela va sans dire (c'est mon côté complétiste !). Rouge Alcatraz J'avais modérément apprécié le premier volume de cette trilogie, qui à mon humble avis, partait un peu dans tout les sens.Avec ce second volume, Yann se reconcentre sur le personnage de Jones et l'intrigue qui se noue autour de la prise d'otage d'Alcatraz. Les rapports entre Jones et le général Carrington évoluent de telle manière ici que l'on devine son dévouement dans la série mère. Le dessin de Taduc ne souffre d'aucun défaut et s'inscrit parfaitement dans l'ensemble de la série. Bref, un second album réussi, enlevé, bien rythmé, et je suis sûr que sans les errements du premier volume, l'intrigue aurait pu se conclure en deux tomes. D'où ma note en hausse. La danse du soleil Tout va très vite dans cette conclusion de "Jones". Nous avions quitté le général Carrington dans une position très inconfortable et nous retrouvons un sous-lieutenant Jones en pleine forme pour lui venir en aide. Même si je persiste à dire que ce spin off aurait pu se conclure en deux volumes, j'ai pris plaisir à lire cette aventure. Le dessin de TaDuc y est pour beaucoup dans cette histoire. Il ajoute une touche hyper réaliste à cette intrigue, qui parfois tire sur de grosses ficelles scénaristiques. Un bon moment de lecture.
Amorostasia
Cyril Bonin ne pouvait pas le prévoir mais la lecture de son triptyque résonne d'une façon particulière après la pandémie du Covid. Sa pandémie amoureuse évacue le côté mortel de la situation mais on retrouve dans son récit beaucoup d'éléments vécus en 2020 comme la société très anxieuse, les difficultés de gestion gouvernementale ou la course au vaccin. Cela rend le récit très crédible et moderne ajoutant au déroulé de l'histoire une touche prophétique inattendue. Pour le reste le mystère de l'alchimie amoureuse est une thématique vieille comme l'apparition de l'homme sur terre. Si Bonin introduit des hypothèses biochimiques c'est tout de même la poésie irrationnelle des comportements qui donne toute sa saveur à l'histoire. On retrouve une thématique très visitée par cet auteur dans la recherche du bonheur à travers les relations du couple. Bonin a voulu trois tomes ce qui fut une surprise tellement le T1 était complet. Toutefois le T2 relance bien le récit surtout lu après 2020 mais le T3 a du mal à renouveler son discours sur le sentiment amoureux qui avait été bien exploité au T1. Ainsi pour meubler son récit, l'auteur se lance dans une voie politique trop convenue et prévisible pour me convaincre. C'est dommage car le final inattendu à la Roméo et Juliette boucle parfaitement avec le T1. Une lecture séduisante et élégante ce qui est habituel chez Bonin.
Neuf
Un album qui se laisse lire, plutôt agréablement, mais qui ne m’a pas enthousiasmé plus que ça. En tout cas pas autant que je ne l’espérais au départ. Le dessin et la colorisation sont plaisants. Classiques, efficaces et fluides. L’intrigue titille la curiosité, mais ne prend finalement pas l’ampleur escomptée. Certes, on ne sombre pas dans une surenchère de n’importe quoi comme souvent dans ce type de récit. Mais c’est quand même très décousu, pas toujours très clair à suivre. Les aller-retours temporels n’apportent pas ici quelque chose de suffisamment original ou solide pour me satisfaire pleinement. Et la fin laisse quand même en suspens pas mal de questions.
Valkyrie Apocalypse - L'Affaire Jack l'Eventreur
Chacun des spin-off de Valkyrie Apocalypse est consacré à l'un des héros humains que l'on y croise. Cette fois-ci c'est un Jack l'Eventreur un peu particulier qui nous est présenté, puisqu'il n'est pas le tueur en série que l'on connaît, mais qu'il le tue assez rapidement dans ce premier tome, avant de reprendre son surnom et d'en faire... autre chose. Sa particularité est de pouvoir voir, littéralement, les émotions et le caractère de ses interlocuteurs sous formes de taches de couleurs sur leurs corps. Concept intéressant (même si présent dans d'autres mangas), qui va certainement nous permettre des histoires autrement plus intéressantes que celles concernant Lü Bu, héros d'un autre spin-off, réduit à une sorte de guerrier assoiffé de combats. Jack a d'ailleurs d'autres talents, qui se révèlent au fil de ses affrontements avec d'autres personnages. Sans être particulièrement virtuose, le travail graphique de Keita iizuka est plutôt agréable à l'œil, attiré par le gore mais sans en faire trop, cela donne un aspect visuel un peu inédit. dans ce genre d'histoire. Je lirai la suite avec intérêt.
Le Mec du milieu
C'est dommage, j'aurais voulu apprécier plus cette BD. J'ai bien aimé le dessin, en rondeur mais assez typique des dessins de blog-bd de l'époque, à mon gout. De même, j'aime beaucoup l'idée de base, raconter les déboire d'une jeune femme dans ses tentatives de drague et dans sa jeunesse scolaire. Le tout enrobé par une mise en situation amusante de sa vie. Mais voila, la BD est dans ce genre d'entre-deux que beaucoup de BD autobiographique ont, malheureusement : elle reste trop floue dans son déroulé. Au début, je pensais vraiment que la BD irait quelque part de précis, mais au fur et à mesure de la lecture, alors que la BD partait un peu en tout sens, j'ai commencé à douter. Et la fin n'est pas satisfaisante en proposant une ouverture certes sympathique mais qui ne va pas dans l'idée de conclure. En fin de compte, la BD est surtout un aller-retour incessant entre le passé et le présent, mélangeant un début sur la question de genre et une suite sur la succession de râteau qu'elle se mange. Ce qui est dommage, c'est que la BD respire la sincérité et la fraicheur. C'est drôle, souvent d'ailleurs, et ça a l'intérêt de présenter ces n-ièmes sessions de drague d'un point de vue féminin et surtout avec une bonne grosse dose d'auto-dérision qui va parfaitement au récit. C'est aussi une capsule de rappel des années collège/lycée, avec tout ces moments de réflexion qui vont trop loin, de regards de loin et de toutes les difficultés d'aborder les autres ... En fait, j'aime bien la BD et ce qu'elle raconte. C'est amusant, sans prétention et avec pas mal d'humour, on ne passe pas un mauvais moment. Maintenant ça manque d'une trame claire, d'une direction finale et d'un propos qui engloberait l'ensemble pour dépasser ce stade, d'où ma note qui reste entre deux.