Les derniers avis (47513 avis)

Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Deep Me
Deep Me

Marc-Antoine Mathieu fat parti de ses auteurs avec lequel j'ai une relation compliqué. En effet, je trouve que c'est un auteur original qui a des idées intéressants, sauf qu'habituellement le résultat me laisse un peu indifférent, notamment parce que je trouve son dessin trop froid. Encore une fois, Mathieu imagine un récit qui sort de l'ordinaire, mais cela ne m'a pas passionné. Il faut dire que toute la partie où le héros est dans le coma est dans le coma et entends des vois est trop longue, ça finit par tourner en rond. J'imagine que c'est pour illustré la monotonie de la vie d'un comateux, mais cela reste tout de même un peu ennuyeux à lire. Cela devient un peu intéressant lorsque le scénario avance enfin, mais encore une fois cela ne m'a pas captivé plus que ça. Je pense que ce qui m'a le plus marqué sont les pages qui montrent ce qu'imagine le personnage principal durant son long coma. Il faut dire que ça changeait des dizaines et des dizaines de pages avec juste des cases noires !

19/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Civilisation
Civilisation

C’est je crois le premier album publié par Baudoin, et ça se sent. C’est un recueil d’histoires courtes (une seule est développée sur une dizaine de pages) qui datent de la seconde moitié des années 1970. On sent que Baudoin est marqué par des thématiques d’époque, et par ce que proposent durant ces années Les Humanoïdes Associés avec des auteurs comme Bilal ou Druillet, dont on sent ici l’influence. Le dessin de Baudoin est encore éloigné de ce qu’il fera plus tard. Il utilise certes déjà du Noir et Blanc, dans divers styles d’ailleurs, mais pas encore ce trait gras et charbonneux qui signera ensuite ses productions (même s’il affleure un peu sur certaines planches au début). Mais j’ai globalement bien aimé son dessin. Les histoires sont souvent très courtes, et le seul dénominateur commun que j’ai pu leur trouver, c’est la noirceur, le côté un peu désespéré, déprimant des situations, quelles se situent dans le monde contemporain ou ailleurs, dans le temps ou l’espace. C’est très pessimiste ! Au final, c’est un album pas aisé à trouver, et qui ravira les complétistes de l’auteur, qui y découvriront ses débuts. Un petit « péché » de jeunesse pas inintéressant, mais qui n’a pas encore la force graphique de certaines de ses œuvres futures.

18/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Histoires de Donald
Les Histoires de Donald

Edward Gorey est un auteur que j’aime beaucoup, pour son dessin et son univers très particulier, développé au fil d’une multitude d’albums. Il n’est ici qu’au dessin – mais c’est son nom qui m’avait poussé à acheter cet album à sa sortie. Le dessin donc. C’est du classique pour l’auteur, avec un très fin, presque maniéré, qui donne ici un rendu un peu désuet, vieillot (il faut dire que cet ensemble date des années 1960 je crois). Un trait statique, qui fait presque penser à de vieux films muets, ou du dessin de presse. Agréable, même si moins poétique que lorsqu’il est seul à la baguette. Quant aux histoires de Neumeyer, elles sont plaisantes, mais sans plus. Disons qu’une certaine poésie transpire de ces petits récits, dans lesquels un gamin, Donald donc, trouve quelque chose d’étrange dans une poubelle, puis fait travailler son imagination. Dans la seconde histoire, Donald doit se faire soigner, et c’est tout un programme. La mère de Donald est présente à chaque fois, mais c’est seulement Donald qui s’exprime, dans un texte au style indirect placé à chaque fois page de gauche, en appui du dessin page de droite. Une lecture rapide, mais qui m’a quand même un peu laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.

18/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Arca
Arca

Ce récit de SF s'inscrit dans la tradition du planet-fantasy, avec une touche de mystère cosmique. Un vaisseau de colonisation humaine se retrouve, sans explication, prisonnier d'un gigantesque tunnel dépourvu d'air et de lumière. Les passagers découvrent qu'ils ont dormi en hibernation pendant des siècles, et que les animaux génétiquement conçus pour entretenir leur écosystème ont eu le temps d'évoluer en une espèce intelligente, apparemment pacifique et plutôt coopérative. Deux courants émergent alors : ceux qui veulent s'installer durablement et créer une colonie autonome, et ceux qui préfèrent explorer les lieux pour trouver une issue et quitter ce labyrinthe obscur. Graphiquement, l'esthétique évoque l'illustration : un style très net, parfois géométrique, avec une colorisation légèrement délavée que je trouve très réussie. Les décors affichent un futurisme froid un peu cliché et pas parfois pas forcément crédible, tandis que les créatures bénéficient d'un rendu plus organique, presque sensuel. En revanche, les personnages humains manquent de naturel. Ils paraissent souvent rigides, figés, avec des visages peu expressifs. Certains traits sont carrément ratés, notamment lorsqu'il s'agit de représenter l'âge : le commandant du vaisseau dans la seconde moitié du tome est un exemple frappant. Mais dans l'ensemble, le style me plaît suffisamment pour que ces défauts ne me gênent pas trop. C'est typiquement le genre d'histoire qui me captive : un cadre mystérieux, une ambiance de huis clos spatial, des enjeux de survie et d'exploration. J'aime me projeter dans ce type de situation, imaginer les choix à faire, et j'ai été happé par le récit jusqu'à la moitié de l'album. Ensuite, j'ai commencé à décrocher, notamment à cause de certains personnages dont les décisions paraissent artificielles, voire absurdes. Le petit chef de la navette, Vermillon, et surtout Johanna dans le dernier tiers m'ont agacé par leur absence totale de nuance. Leur comportement semble dicté uniquement par le besoin de créer du conflit, sans vraie épaisseur psychologique. La fin m'a surpris, sans être déplaisante, et elle laisse entrevoir un potentiel pour prolonger l'histoire. Mais c'est aussi ce qui la rend frustrante : le mot Fin tombe brutalement, comme si une suite était prévue alors que rien ne l'indique. Je comprends que ce flou puisse agacer, même si, personnellement, je ne suis pas réfractaire aux fins ouvertes.

18/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Betty Boob
Betty Boob

Je n'ai pas été convaincu par cette BD, qui m'a laissé assez indifférent. Pourtant, objectivement, je ne peux pas lui mettre une mauvaise note : elle est honnête dans ce qu'elle propose et le dessin est d'une grande qualité. On suit une jeune femme après une ablation du sein due à un cancer. Elle encaisse de plein fouet les conséquences : perte de repères, sensation de ne plus être une femme, rupture avec un compagnon qui ne la soutient plus, licenciement... Elle trouve refuge au seine d'une troupe de show burlesque, où elle retrouve peu à peu confiance et joie de vivre. L'ensemble est raconté de manière très burlesque, presque cartoonesque. C'est une sorte de fable un peu folle, malgré la gravité du sujet de départ. La narration est majoritairement muette, avec des mimiques exagérées dignes du cinéma muet, des scènes d'action survoltées à la Tex Avery, et un ton général qui ne se prend jamais vraiment au sérieux. Visuellement, c'est un régal : dynamique, expressif, maîtrisé. C'est joli, mignon, et le message de fond est clair et positif. Mais je n'ai pas accroché. Tout sonne trop forcé : la surenchère de situations, les comportements caricaturaux, les rebondissements dignes de gags. L'héroïne est trop excessive, son compagnon est déplorable, et l'idée qu'un contrat impose de conserver ses deux seins pour garder son poste est tout cousue de fil blanc. Quant à la fin, où elle triomphe en exhibant fièrement sa poitrine mutilée sur scène, elle m'a paru trop facile. Je saisis évidemment le message, mais la mise en scène ne m'a pas touché. Tout m'a glissé dessus. C'est une œuvre techniquement réussie, avec une intention louable, mais elle ne m'a pas parlé. Note : 2,5/5

18/07/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Deux Femmes - Une histoire de Mary Read & Anne Bonny
Deux Femmes - Une histoire de Mary Read & Anne Bonny

Assez emballé pendant une bonne partie de ma lecture, mon intérêt a fondu à l’approche de la fin, même si en toute objectivité, la conclusion est plutôt réussie avec cette histoire de carte au trésor, le lieu commun de la piraterie. Si le dessin en lui-même me plait, j’ai eu plus de mal avec la colorisation. Là encore, je trouvais le choix assez judicieux, au moins au début, mais à mesure que j’avançais dans l’histoire, cela a participé à une certaine lassitude, allant de concert avec un scénario pas toujours fluide. Au final, ces aplats sans nuance ont conféré au dessin une froideur dont je ne parvenais plus à faire abstraction. Il faut dire que le scénario grevé par de trop nombreux flashbacks ou prolepses (oui, c’est le contraire de flashback, j’ai vérifié), dont l’intérêt ne se justifie pas nécessairement. Et même, on a la sensation qu’ils sont là pour casser une linéarité dont les auteurs ont peut-être eu un peu peur. Enfin, il y a parfois des zones d’ombre (historiquement, il en existe effectivement) que les auteurs ne parviennent selon moi pas à combler. On reste parfois sur sa faim en ne saisissant pas toujours les motivations des personnages. Il s’agit d’un récit de piraterie, et donc d’aventures en mer, un sujet qui me branche beaucoup. Le contexte est en outre historique. A priori top ! Sauf que je n’ai pas appris grand-chose, étant par ailleurs suffisamment au fait de la biographie des grandes figures de la piraterie. Mais cette approche des auteurs m’interroge néanmoins fortement, sur un point en ce moment très délicat : celui du genre, pour faire court. Et cette interrogation n’a plus grand-chose à voir avec le monde de la BD. Je m’explique : Mary Read et Anne Bonny sont ici présentées comme étant amantes, ce qui revient souvent dans les différents ouvrages que j’ai pu lire sur le sujet. C’était très probablement le cas. Toutefois, cette tendance actuelle consistant à faire des femmes « fortes » (ou disons échappant aux critères jusqu’ici attribués à la féminité) des lesbiennes, me laisse un peu songeur. Tout se passe désormais comme si être une femme hétérosexuelle vous cantonne aux tâches ménagères. Vous êtes une femme, vous voulez devenir pirate, piloter des avions, ou massacrer des populations entières à coup de kalachnikov, et bien ne cherchez plus : vous êtes lesbiennes ! J’ai souvent l’impression qu’il y a une sorte de normalisation renversée qui s’installe. Et moi alors, qui suis un bonhomme hétéro, qui pleure lorsqu’il est ému, qui participe aux tâches domestiques en trouvant ça tout à fait « normal », qui déteste les mecs qui se comportent comme des pilotes de F1 sur la route ou qui tabassent leur femme, violent des nanas ?… Je devrais sans doute me poser des questions : je suis sans doute gay. Mais bref ! Cela étant dit, il n’y a ici pas d’arrangement avec la réalité puisque nos deux héroïnes ont très probablement je le répète, été amantes. Deux Femmes reste une bonne BD qui se lit bien et non exempte de qualités. Je ne voudrais surtout pas que ma réflexion sur la féminité (après tout, qui suis-je pour parler de ça ?) laisse penser qu’elle est la cause de cette note moyenne.

18/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Harrow County
Harrow County

Un comics fantastique qui ne fait pas peur, mais qui fait passer un bon moment si on est fan du genre. Le plus gros problème est que pour le moment c'est une série abandonnée en français ce qui fait que la lecture est frustrante parce qu'on n'a pas la suite. L'auteur pose bien les bases de son univers dans le premier tome et le développe dans les deux tomes suivants et d'ailleurs la fin du troisième tome laisse présager le retour d'un personnage pour la suite qu'on n'a pas dans le monde francophone. L'intrigue est un peu plus originale que laisse présager le début et l'héroïne est attachante. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une œuvre extraordinaire comme le disent toutes les critiques publiées sur la quatrième de couverture, mais c'est un bon divertissement. J'aime bien le dessin sur les deux premiers tomes, mais les dessinateurs invités du troisième tome m'ont moins convaincu.

18/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Paul
Paul

Je ne suis a priori pas forcément fan du bonhomme, et le sujet ne me passionnait pas au départ. Ayant eu l'album sous la main pendant mes vacances, j'ai donc eu l'occasion de le lire. Il faut dire que j'avais déjà lu des trucs plutôt bien faits de Bourhis sur le même genre de sujet. Et je dois reconnaître que la lecture s'est révélée plaisante. D'abord grâce au rendu graphique, très seventies (l'album couvre essentiellement la période courant de la fin des années 1960 au milieu des années 1970), avec une colorisation typée et réussie. Une mise en pages aérée et dynamique ajoute à la fluidité de l'ensemble. Pour le reste Bourhis présente bien cette période charnière pour McCartney, de la dissolution des Beatles au début du succès des Wings, le tout présenté comme vécu de l'intérieur. Le monde du showbiz de l'époque est aussi bien mis en lumière. Parmi les nombreuses anecdotes compilées dans l'album, l'évocation en 1969 d'une collaboration - hélas avortée - entre McCartney, Miles Davis, Hendrix ne peut que titiller notre curiosité et attiser des regrets. Au final, cette biographie amoureuse est plutôt réussie, et peut contenter au-delà des fans des Beatles ou de McCartney.

17/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Captifs
Captifs

Un récit purement historique, voilà qui tranche avec les publications habituelles des Humanoïdes Associés. L'action se déroule au milieu du XVIIIe siècle, dans le Nouveau Monde, où des civils anglais sont capturés par des Indiens Abénaquis, bien décidés à les livrer à leurs alliés français. Ces derniers les utilisent comme otages, et souvent comme esclaves, tandis que les enfants sont parfois adoptés par de riches familles sans états d'âme. Le portrait des Français de l'époque, au Québec, en ressort peu reluisant. J'imagine qu'il y a là un fond de vérité, mais j'ignorais totalement que ce genre de trafic humain, orchestré avec la complicité des tribus alliées des deux camps, ait réellement existé. Parmi les personnages français, le plus odieux est sans conteste ce De Lacorne, absolument exécrable. Sur la forme, l'album est une réussite : le dessin, documenté et réaliste, reste assez souple et coloré pour éviter l'aspect austère de certaines BD historiques. En revanche, le rythme narratif m'a un peu désarçonné. Plusieurs ellipses temporelles surviennent sans transition claire, ce qui donne parfois l'impression de manquer des étapes importantes. L'intégration culturelle et linguistique des otages chez les Abénaquis, par exemple, se fait le temps de tourner une page, et l'on découvre même qu'un jeune garçon s'identifie pleinement à sa nouvelle communauté au bout d'un an, sans qu'on ait vraiment vu cette évolution. De même, les personnages, aux réactions souvent brusques ou peu nuancées, peinent à susciter l'attachement. Les semaines et les mois passent parfois en une case, ce qui peut sembler expéditif, mais permet d'étendre le récit sur une période assez longue pour offrir un vrai début et une vraie fin tout en maintenant son réalisme. En somme, une fresque cohérente et instructive sur une époque méconnue et ses tragédies, mais dont la narration rapide empêche de pleinement ressentir l'ampleur émotionnelle de ce que vivent les protagonistes.

17/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Marcel - Cerdan, le coeur et les gants
Marcel - Cerdan, le coeur et les gants

Comme tout le monde je pense connaître le nom de Cerdan, ses succès sur le ring et son idyllique avec Piaf. Mais sur le bonhomme lui-même rien en fait. Le mérite de cet album est donc de permettre d'en savoir plus sur les "coulisses ". Disons que c'est une honnête biographie, qui fait le boulot. Ni la narration ni le dessin ne sortent de l'ordinaire, mais ils sont agréables et fluides. Je regrette juste que certains aspects (réactions des différentes femmes face à la "concurrence "; magouilles autour de matches truqués ; période de l'occupation, etc.) n'aient pas été davantage développés.

17/07/2025 (modifier)