Un diptyque qui démarre mieux qu'il ne finit.
La mise en place est très sympa, l'univers intéressant, la partie graphique suit ... et puis arrive malheureusement un 2eme tome qui ne va pas au bout des promesses. Forcément, ça ternit bien le ressenti final. Dommage.
Lecture sympa de médiathèque tout de même, ça reste honnête mais il y avait tellement matière à mieux faire.
Je retiendrai un background qui me plaît mais sacrifié dans les enjeux et avec un méchant bien ridicule (du moins bien loupé dans ses motivations). Tout ça manque de profondeur mais ça reste pas foncièrement désagréable à lire.
Trash, politiquement incorrect et humour noir se mêlent dans les gags de ces deux personnages, un chien et un chat à la filiation évidente avec Pif et Hercule. Dans le premier tome, ce sont deux médecins atroces, absolument dépourvus de morale, enchaînant les blagues qui piétinent méthodiquement tout ce que la civilisation humaine s'est efforcée de considérer comme un minimum de décence. Tout est assumé : pas de leçon, pas de contre-morale, pas de bienveillance cachée sous l'humour noir, juste deux personnages qui traversent le pire de l'humain comme si de rien n'était. Dans le second tome, on prend les mêmes et on recommence en les plaçant cette fois dans le rôle variable de soldats ou de policiers.
Je ne suis pas amateur d'humour trash et de vulgarité, mais j'avoue avoir ri quelques fois avec cette série. Ces recueils de strips ne sont finalement ni aussi dangereux ni aussi transgressifs qu'ils pourraient le laisser craindre, mais ils restent suffisamment vachards pour provoquer un plaisir un peu honteux. Le côté provocateur est très assumé, n'hésitant pas à plonger dans le racisme primaire, le sexisme ou la pure immoralité. On hésite régulièrement entre l'éclat de rire et le léger malaise. Si l'on excepte l'histoire longue introduite au milieu du premier tome, les gags en trois cases imposent le rythme sec des comic strips qui colle bien à ces punchlines glaciales. Le graphisme va dans le même sens, avec son trait volontairement bancal et presque brouillon, tendance underground, donnant à ces héros des airs d'abrutis filiformes qui débitent l'inhumain avec un calme désarmant, ce qui rappelle un peu l'esprit de Ruppert et Mulot. Tout est fait pour associer l'humour grinçant au sentiment de malaise léger.
Certains strips sont très drôles par leur sécheresse, d'autres sont plus poussifs, d'autres encore tirent tellement sur la corde trash que ça devient plus bête que méchant. Toutefois, malgré une certaine variété des situations, les gags finissent par tourner un peu en rond et plus les pages se déroulent, plus il devient rare de rire autant qu'au départ. En ce sens, le second tome m'a moins enthousiasmé que le premier. L'épisode plus long (Satin au Congo) inclus dans le premier tome casse aussi le rythme et ressemble à un ajout moins convaincant greffé après coup à l'album.
J'ai trouvé ça plus drôle et plus inventif que je l'imaginais et j'ai passé un plutôt bon moment, même si l'enthousiasme s'est étiolé au fil de ma lecture et de l'évaporation de l'inspiration des auteurs. Ce n'est pas révolutionnaire et j'ai lu plus choquant comme BD, mais c'est un défouloir sympa si on aime l'humour grinçant et la provocation gratuite.
Ah, l'ami Fritz, tout une légende en Alsace celui-là ! Inspiré d'un roman célèbre au XIXè siècle qui connu une grande heure de gloire après l'annexion de 1870 comme personnage typique alsacien. C'est devenu suffisamment légendaire pour être ensuite repris en réel, puisque tout les ans à Marlenheim, depuis les années 70, se tient son mariage en chair et en os, incarné par des acteurs en costume. Une petite fête locale célèbre qui vaut le détour.
Ce personnage et cette histoire sont donc alsaciens dans l'âme, et si le sujet vous intéresse les deux auteurs d'origine ont fait de nombreux écrits autour de l'Alsace du XIXè.
Quant à la BD en elle-même, que vaut-elle ? Eh bien, c'est une adaptation d'histoire du XIXè, quoi. Le dessin est sympathique et tente de retranscrire l'ambiance de village de l'époque, avec les costumes bien évidemment. C'est plutôt bien fait, même si j'ai noté des erreurs dans les proportions et les perspectives plusieurs fois, tout comme le traitement des couleurs en aplat fait parfois assez fade. C'est du dessin qui fait assez basique mais convient, en somme.
Pour l'histoire, on suit assez fidèlement le roman d'origine. C'est une histoire de célibataire qui tombe amoureux, lui qui prêchait le bonheur dans la solitude. C'est une histoire qui va dans le sens qu'on imagine, tout comme le déroulé reste sans grande surprise. Ça vaut surtout pour les détails annexes, très typés alsaciens et qui font folklorique. On notera aussi la volonté de faire de l'Alsace le plus bel endroit du monde, tout comme il y a une volonté de faire de l'Alsace une terre d'accueil de toutes les confessions, qui s'entendent à merveille. On est dans une histoire classique, assez datée dans le style et le déroulé.
En somme, une BD qui raconte l'histoire de ce jeune homme devenu référence locale pour l'Alsace. Si vous vous intéressez à la région et à son histoire notamment folklorique, la BD est intéressante à découvrir. Sinon, vous pouvez passer votre chemin, c'est loin d'être indispensable.
Cette BD dit ce qui fonde les sociétés, lire l'œuvre de René Girard, pour ceux que ça intéresse. Problème, on devine ce qui va arriver dès les premières pages, autre problème, on n'a pas d'explication sur le fait de savoir pourquoi cela arrive ici et de cette manière… Si ce flou était voulu pour ajouter de le force expressive, on le verrait, ici, il n'y a qu'un vide, une carence. On ne fait qu'attendre l'inévitable, aidé par les superbes images, dans le style Hopper, d'attente. Cela fait quand même beaucoup, beaucoup d'attente, tout ça : images et scénario, ce qui fait que l'œuvre se laisse lire une fois mais pas deux.
Des albums sur les attentats du 11 septembre 2001 à New-York (et Washington), il commence à en avoir pas mal. Mais j’ai trouvé que celui-ci sortait de l’ordinaire et que, avec une économie de moyen, il parvenait à lier « l’intime », le personnel, et « l’historique ».
Il se trouve que Sandrine Revel était à New-York au moment des attentats – elle avait même visité les World Trade Center deux jours avant les attentats qui vont détruire les tours et tuer des centaines de personnes.
C’est un événement inouï et dramatique, qui va télescoper chez elle un autre drame : elle venait de perdre un frère, et le « fantôme » de celui-ci ne cesse de la hanter, de l’accompagner dans ses réflexions. C’est sans doute ce qui fait que le drame collectif est ici vécu et présenté de façon original, et quelque peu décalé, poétique. Mais ce traitement rend la lecture agréable. Ça n’est pas seulement un documentaire, ça tourne au roman graphique et le mélange des deux fonctionne bien ici.
Une lecture très rapide, mais plaisante.
Je me retrouve dans l’avis de gruizzli, pour les points positifs et le petit bémol. Comme lui j’avais un chouia plus apprécié l’album Le Chat du kimono, dans lequel j’avais trouvé un peu plus de poésie, un côté conte un peu plus décalé.
Mais ça reste quand même une lecture très plaisante. Le fil rouge est assez banal (un concours de bravaches, qui cherchent à montrer à l’autre qu’il peut proposer le meilleur thé).
Mais la narration est fluide, légère, agréable. Et Pena ajoute au récit de base quelques petits à-côtés sympathique.
A commencer par son dessin. Un Noir et Blanc agréable, parfois rehaussé de rouge (avec quelques touches de fantastique à ce moment).
Et une pincée de polar (Sherlock Holmes fait quelques apparitions), de menus rebondissements qui densifient quelque peu l’histoire de base, en particulier au tour du personnage d’Alice.
Je pensai que j'allais trouver ça pathétique mais en fait ces chats sont tellement mimis. Le dessin est bien maîtrisé, pas si facile de dessiner de beaux chats. Bien joué de la part de l'auteur, Hawkman, un pseudo j'imagine, cette revisite de l'apocalypse zombie avec des chats qui transforment les humains en chats à leur tour par simple contact. L'un des derniers humains de ce monde est un ancien tenancier de bar à chats et qui ne se remet pas de plus pouvoir les caresser. L'auteur glisse quelques anecdotes savantes sur les chats au passage.
Bien sûr Romero est une influence assumée. Dans le même genre il y avait Walking Cat, une série en 3 tomes. Mais de mémoire l'humour est plus présent ici. Je n'ai pu récupérer que 2 tomes à ce jour mais la suite me tente.
Il s'agit d'histoires courtes et loufoques qui tournent autour du dandysme et mettent en scène Dorian Gray et son amie duchesse.
Stanislas Gros m'a avoué en festival qu'il avait concocté cette BD avec la documentation inutilisée accumulée lors de la préparation de son "Portrait de Dorian Gray".
Le ton y est très différent, sans aucune tension dramatique.
Je vois le "Dandy illustré" comme une sorte d'exutoire à la noirceur du "Portrait", un défouloir maîtrisé techniquement.
Stanislas Gros possède un humour sophistiqué et poétique qui, sans être hilarant, m'a régulièrement fait sourire.
Le mobilier et les tenues des personnages sont soignés dans un style art nouveau du plus bel effet, accentué par la quasi-absence de décors et quelques touches de couleur.
C'est étrange à quel point j'ai lu plusieurs histoires d'ados qui se bourrent la gueule dernièrement. Ici l'héroïne n'a que 13 ans, vit seule car son père travaille loin (ou a une double vie ?) et elle commence par taper dans le mini-bar. Puis elle se promène régulièrement avec une bouteille de whisky dans le cartable. Elle ne fréquente plus trop l'école finalement et alors qu'elle erre sur un muret rencontre un jeune garçon qui doit avoir 16 ans et est aussi émancipé, vivant de petits trafics. Un bon ensemble, restant réaliste et servi par un beau dessin noir et blanc.
Le 1/5 est un peu sévère bien que j'avoue que j'ai eu un certain mal à rentrer dans cette histoire. Si c'est une pure autobiographie, qu'est-ce que c'est sordide la vie de cette enfant qui n'est pas gâtée par une mère complètement barge et un beau-père qui la méprise ouvertement et lui attribue l'échec de la relation avec sa mère. En grandissant les vexations continuent. L'alcool devient une bouée de secours, à l'instar de sa mère régulièrement bourrée. La jeune Goglu va retrouver son père biologique qui vit dans le Canada anglophone isolé dans une forêt. Au début ils ont un peu de mal à se comprendre comme elle a grandi côté Québec francophone. Je viens de voir dans Wikipédia que l'autrice canadienne par ailleurs musicienne serait morte à seulement 35 ans.
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Air - Sous un ciel moins gris
Un diptyque qui démarre mieux qu'il ne finit. La mise en place est très sympa, l'univers intéressant, la partie graphique suit ... et puis arrive malheureusement un 2eme tome qui ne va pas au bout des promesses. Forcément, ça ternit bien le ressenti final. Dommage. Lecture sympa de médiathèque tout de même, ça reste honnête mais il y avait tellement matière à mieux faire. Je retiendrai un background qui me plaît mais sacrifié dans les enjeux et avec un méchant bien ridicule (du moins bien loupé dans ses motivations). Tout ça manque de profondeur mais ça reste pas foncièrement désagréable à lire.
Paf & Hencule
Trash, politiquement incorrect et humour noir se mêlent dans les gags de ces deux personnages, un chien et un chat à la filiation évidente avec Pif et Hercule. Dans le premier tome, ce sont deux médecins atroces, absolument dépourvus de morale, enchaînant les blagues qui piétinent méthodiquement tout ce que la civilisation humaine s'est efforcée de considérer comme un minimum de décence. Tout est assumé : pas de leçon, pas de contre-morale, pas de bienveillance cachée sous l'humour noir, juste deux personnages qui traversent le pire de l'humain comme si de rien n'était. Dans le second tome, on prend les mêmes et on recommence en les plaçant cette fois dans le rôle variable de soldats ou de policiers. Je ne suis pas amateur d'humour trash et de vulgarité, mais j'avoue avoir ri quelques fois avec cette série. Ces recueils de strips ne sont finalement ni aussi dangereux ni aussi transgressifs qu'ils pourraient le laisser craindre, mais ils restent suffisamment vachards pour provoquer un plaisir un peu honteux. Le côté provocateur est très assumé, n'hésitant pas à plonger dans le racisme primaire, le sexisme ou la pure immoralité. On hésite régulièrement entre l'éclat de rire et le léger malaise. Si l'on excepte l'histoire longue introduite au milieu du premier tome, les gags en trois cases imposent le rythme sec des comic strips qui colle bien à ces punchlines glaciales. Le graphisme va dans le même sens, avec son trait volontairement bancal et presque brouillon, tendance underground, donnant à ces héros des airs d'abrutis filiformes qui débitent l'inhumain avec un calme désarmant, ce qui rappelle un peu l'esprit de Ruppert et Mulot. Tout est fait pour associer l'humour grinçant au sentiment de malaise léger. Certains strips sont très drôles par leur sécheresse, d'autres sont plus poussifs, d'autres encore tirent tellement sur la corde trash que ça devient plus bête que méchant. Toutefois, malgré une certaine variété des situations, les gags finissent par tourner un peu en rond et plus les pages se déroulent, plus il devient rare de rire autant qu'au départ. En ce sens, le second tome m'a moins enthousiasmé que le premier. L'épisode plus long (Satin au Congo) inclus dans le premier tome casse aussi le rythme et ressemble à un ajout moins convaincant greffé après coup à l'album. J'ai trouvé ça plus drôle et plus inventif que je l'imaginais et j'ai passé un plutôt bon moment, même si l'enthousiasme s'est étiolé au fil de ma lecture et de l'évaporation de l'inspiration des auteurs. Ce n'est pas révolutionnaire et j'ai lu plus choquant comme BD, mais c'est un défouloir sympa si on aime l'humour grinçant et la provocation gratuite.
L'Ami Fritz
Ah, l'ami Fritz, tout une légende en Alsace celui-là ! Inspiré d'un roman célèbre au XIXè siècle qui connu une grande heure de gloire après l'annexion de 1870 comme personnage typique alsacien. C'est devenu suffisamment légendaire pour être ensuite repris en réel, puisque tout les ans à Marlenheim, depuis les années 70, se tient son mariage en chair et en os, incarné par des acteurs en costume. Une petite fête locale célèbre qui vaut le détour. Ce personnage et cette histoire sont donc alsaciens dans l'âme, et si le sujet vous intéresse les deux auteurs d'origine ont fait de nombreux écrits autour de l'Alsace du XIXè. Quant à la BD en elle-même, que vaut-elle ? Eh bien, c'est une adaptation d'histoire du XIXè, quoi. Le dessin est sympathique et tente de retranscrire l'ambiance de village de l'époque, avec les costumes bien évidemment. C'est plutôt bien fait, même si j'ai noté des erreurs dans les proportions et les perspectives plusieurs fois, tout comme le traitement des couleurs en aplat fait parfois assez fade. C'est du dessin qui fait assez basique mais convient, en somme. Pour l'histoire, on suit assez fidèlement le roman d'origine. C'est une histoire de célibataire qui tombe amoureux, lui qui prêchait le bonheur dans la solitude. C'est une histoire qui va dans le sens qu'on imagine, tout comme le déroulé reste sans grande surprise. Ça vaut surtout pour les détails annexes, très typés alsaciens et qui font folklorique. On notera aussi la volonté de faire de l'Alsace le plus bel endroit du monde, tout comme il y a une volonté de faire de l'Alsace une terre d'accueil de toutes les confessions, qui s'entendent à merveille. On est dans une histoire classique, assez datée dans le style et le déroulé. En somme, une BD qui raconte l'histoire de ce jeune homme devenu référence locale pour l'Alsace. Si vous vous intéressez à la région et à son histoire notamment folklorique, la BD est intéressante à découvrir. Sinon, vous pouvez passer votre chemin, c'est loin d'être indispensable.
La Loterie
Cette BD dit ce qui fonde les sociétés, lire l'œuvre de René Girard, pour ceux que ça intéresse. Problème, on devine ce qui va arriver dès les premières pages, autre problème, on n'a pas d'explication sur le fait de savoir pourquoi cela arrive ici et de cette manière… Si ce flou était voulu pour ajouter de le force expressive, on le verrait, ici, il n'y a qu'un vide, une carence. On ne fait qu'attendre l'inévitable, aidé par les superbes images, dans le style Hopper, d'attente. Cela fait quand même beaucoup, beaucoup d'attente, tout ça : images et scénario, ce qui fait que l'œuvre se laisse lire une fois mais pas deux.
Le 11e Jour
Des albums sur les attentats du 11 septembre 2001 à New-York (et Washington), il commence à en avoir pas mal. Mais j’ai trouvé que celui-ci sortait de l’ordinaire et que, avec une économie de moyen, il parvenait à lier « l’intime », le personnel, et « l’historique ». Il se trouve que Sandrine Revel était à New-York au moment des attentats – elle avait même visité les World Trade Center deux jours avant les attentats qui vont détruire les tours et tuer des centaines de personnes. C’est un événement inouï et dramatique, qui va télescoper chez elle un autre drame : elle venait de perdre un frère, et le « fantôme » de celui-ci ne cesse de la hanter, de l’accompagner dans ses réflexions. C’est sans doute ce qui fait que le drame collectif est ici vécu et présenté de façon original, et quelque peu décalé, poétique. Mais ce traitement rend la lecture agréable. Ça n’est pas seulement un documentaire, ça tourne au roman graphique et le mélange des deux fonctionne bien ici. Une lecture très rapide, mais plaisante.
Tea Party
Je me retrouve dans l’avis de gruizzli, pour les points positifs et le petit bémol. Comme lui j’avais un chouia plus apprécié l’album Le Chat du kimono, dans lequel j’avais trouvé un peu plus de poésie, un côté conte un peu plus décalé. Mais ça reste quand même une lecture très plaisante. Le fil rouge est assez banal (un concours de bravaches, qui cherchent à montrer à l’autre qu’il peut proposer le meilleur thé). Mais la narration est fluide, légère, agréable. Et Pena ajoute au récit de base quelques petits à-côtés sympathique. A commencer par son dessin. Un Noir et Blanc agréable, parfois rehaussé de rouge (avec quelques touches de fantastique à ce moment). Et une pincée de polar (Sherlock Holmes fait quelques apparitions), de menus rebondissements qui densifient quelque peu l’histoire de base, en particulier au tour du personnage d’Alice.
Nyaight of the Living Cat
Je pensai que j'allais trouver ça pathétique mais en fait ces chats sont tellement mimis. Le dessin est bien maîtrisé, pas si facile de dessiner de beaux chats. Bien joué de la part de l'auteur, Hawkman, un pseudo j'imagine, cette revisite de l'apocalypse zombie avec des chats qui transforment les humains en chats à leur tour par simple contact. L'un des derniers humains de ce monde est un ancien tenancier de bar à chats et qui ne se remet pas de plus pouvoir les caresser. L'auteur glisse quelques anecdotes savantes sur les chats au passage. Bien sûr Romero est une influence assumée. Dans le même genre il y avait Walking Cat, une série en 3 tomes. Mais de mémoire l'humour est plus présent ici. Je n'ai pu récupérer que 2 tomes à ce jour mais la suite me tente.
Le Dandy illustré
Il s'agit d'histoires courtes et loufoques qui tournent autour du dandysme et mettent en scène Dorian Gray et son amie duchesse. Stanislas Gros m'a avoué en festival qu'il avait concocté cette BD avec la documentation inutilisée accumulée lors de la préparation de son "Portrait de Dorian Gray". Le ton y est très différent, sans aucune tension dramatique. Je vois le "Dandy illustré" comme une sorte d'exutoire à la noirceur du "Portrait", un défouloir maîtrisé techniquement. Stanislas Gros possède un humour sophistiqué et poétique qui, sans être hilarant, m'a régulièrement fait sourire. Le mobilier et les tenues des personnages sont soignés dans un style art nouveau du plus bel effet, accentué par la quasi-absence de décors et quelques touches de couleur.
Le Muret
C'est étrange à quel point j'ai lu plusieurs histoires d'ados qui se bourrent la gueule dernièrement. Ici l'héroïne n'a que 13 ans, vit seule car son père travaille loin (ou a une double vie ?) et elle commence par taper dans le mini-bar. Puis elle se promène régulièrement avec une bouteille de whisky dans le cartable. Elle ne fréquente plus trop l'école finalement et alors qu'elle erre sur un muret rencontre un jeune garçon qui doit avoir 16 ans et est aussi émancipé, vivant de petits trafics. Un bon ensemble, restant réaliste et servi par un beau dessin noir et blanc.
Susceptible
Le 1/5 est un peu sévère bien que j'avoue que j'ai eu un certain mal à rentrer dans cette histoire. Si c'est une pure autobiographie, qu'est-ce que c'est sordide la vie de cette enfant qui n'est pas gâtée par une mère complètement barge et un beau-père qui la méprise ouvertement et lui attribue l'échec de la relation avec sa mère. En grandissant les vexations continuent. L'alcool devient une bouée de secours, à l'instar de sa mère régulièrement bourrée. La jeune Goglu va retrouver son père biologique qui vit dans le Canada anglophone isolé dans une forêt. Au début ils ont un peu de mal à se comprendre comme elle a grandi côté Québec francophone. Je viens de voir dans Wikipédia que l'autrice canadienne par ailleurs musicienne serait morte à seulement 35 ans.