L’album nous propose, dans une forme qui mélange roman graphique et quasi documentaire, de suivre la radicalisation de certaines personnes après mai 1968, dans la mouvance de « l’ultra gauche », cette gauche réellement extrême (contrairement à ce que certains média set politiques cherchent à nous faire croire de Mélenchon aujourd’hui…), ces hommes et femmes qui ont cru « le grand soir » tout prêt d’advenir.
Les auteurs ont déjà publié des séries romancées autour de ces sujets, la vie politique, les barbouzeries, la traque des « gauchistes/maoïstes », mais ici ils ont donné une coloration un peu plus documentaire à leur récit, avec des faits et des personnages que l’on peut aussi rencontrer dans L'Escamoteur, sorti l’année dernière.
Le récit se laisse lire, n’est pas inintéressant. On voit que les auteurs se sont documentés, l’arrière-plan et les mécanismes de radicalisation sont bien décrits, comme le sont les procédés hypocrites et plus que borderline des services spéciaux, SAC et autres organisations policières (avec des calculs politiques qui donnent envie de vomir – mais c’est autre chose).
Si le sujet m’intéresse, et qu’il est globalement bien présenté, plusieurs choses m’ont quand même un peu gêné. D’abord j’aurais préféré un angle purement documentaire (mais c’est affaire de goût) plutôt que cet entre-deux.
Ensuite le dessin de Wachs – une sorte de crayonné amélioré en Noir et Blanc avec diverses nuances de gris n’est pas désagréable, mais il est aussi terne, et certains personnages au début sont difficiles à différencier.
Note réelle 3,5/5.
L’album nous propose un documentaire/reportage, sous le couvert d’une sorte de roman graphique. Il reprend l’enquête/étude menée par Sébastien Carcelle, qui adapte lui-même celle-ci.
Plusieurs thématiques se croisent dans cet album, qui nous donne à voir le travail d’un chercheur doctorant, qui mêle pour son étude anthropologie, ethnologie et recherche sur l’agroécologie, en observant sur le terrain d’une région déshéritée du Brésil divers personnes ou collectifs, mais aussi en accompagnant des chercheurs et travailleurs sociaux brésiliens.
Un autre aspect est très présent – il occupe même le cœur de l’album – c’est la politique : les soubresauts autour de l’accession au pouvoir de Bolsonaro (et les manœuvres pour rendre inéligible Lula da Silva), alors que la quasi-totalité des interlocuteurs du chercheur français sont proches du Parti des Travailleurs (PT) de Lula. Il est vrai que l’agroécologie s’oppose frontalement aux intérêts des tenants de l’agrobusiness et de l’agriculture intensive : certains passages en montrent les effets.
L’album se laisse lire facilement, même si je l’ai parfois trouvé un peu trop « léger », comme si on hésitait entre le documentaire solide et aride et l’histoire plus « personnelle » du chercheur.
J’avais déjà croisé le dessin de Laurent Houssin, mais dans des séries bien moins sérieuses, en tout cas franchement marquées humour, noir ou con. Ici, avec son style moderne et simple, il nous propose quelque chose de très lisible. J’ai juste été surpris par l’utilisation parcimonieuse de la couleur, qui s’invite de temps en temps, sans que j’aie pu comprendre la logique de ces choix.
Encore une figure historique féminine que je ne connaissais pas. Invisibilisation des femmes ou inculture crasse de ma part ? Vous me direz, je ne me vexerai pas.
Hannah Arendt est une philosophe et politologue du XXe siècle. Née en Allemagne et de confession juive, sa vie fut on se doute mouvementée.
La biographie suit trois étapes clefs de son cheminement de vie : sa jeunesse et ses études à Berlin, puis avec le régime hitlérien sa fuite à Paris et finalement l’ultime fuite vers New-York suite à l’avancée des troupes allemandes.
Ce sont surtout les chapitres à Berlin et New-York qui permettent au lecteur de comprendre l’évolution de ses idées politiques et philosophiques. Et on y voit surtout tout l’environnement dans lequel elle a passé ses années universitaires et les échanges qui ont pu nourrir sa réflexion. Une multitude d’intellectuels et d’artistes défilent, Einstein, Chagall..., Mais surtout son professeur Heidegger avec lequel elle nouera une relation amoureuse. Curieuse relation entre elle la juive et lui séduit par l’idéologie nazie.
On retrouve, après sa fuite en Amérique, toute l’intelligentsia à laquelle Hannah participe. Elle y obtient un poste à l’université et retrouve toute une communauté avec laquelle elle peut partager et développer ses idées politiques sur les régimes totalitaires.
Curieusement, même si leur relation est terminée, elle ne remettra jamais en cause son admiration pour Heidegger et continuera à le défendre.
C’est surtout sur cette partie de la biographie qu’on pourra avoir un aperçu, mais visiblement succinct, de son travail philosophique et de réflexion politique.
Un peu léger donc, mais l’ouvrage a eu le mérite de me faire découvrir cette penseuse. D’autant que la partie graphique, même si ce n’est pas ma tasse de thé d’habitude, m’a paru bien adaptée au sujet, avec des personnages reconnaissables. Pas mal donc.
Pfiou, ça y est je suis arrivé au bout des 12 tomes de ce manga... Mais que ce fut long...
Pourtant l'idée de départ est très bonne et j'ai dévoré les premiers tomes qui installent les personnages et l'idée conductrice à savoir, le fait de débarrasser le monde de tous ses meurtriers et voyous peut-il s’apparenter à de la justice ou à de simples meurtres ? Et ce nouveau monde ainsi créé serait-il meilleur ?
Mais ensuite, l'histoire s'enlise et la narration est d'une telle lourdeur que j'avais parfois envie de sauter des pages pour aller plus vite dans ma lecture. J'ai notamment trouvé interminables et répétitives les scènes où les protagonistes réfléchissent aux différentes hypothèses : "Si L-Kira a contacté X-Kira pour dire au 3ème Kira de tuer des gens, alors L-Kira ne peut pas être Light". LOURD, dis-je...
De plus, certains personnages ne sont vraiment pas crédibles avec une mention spéciale pour Near qui est capable de réfléchir comme un astrophysicien tout en jouant avec des figurines en plastique et un train électrique... La surenchère depuis le personnage de L qui avait déjà un comportement et des manières très décalés par rapport à son intelligence hors norme en devient un peu ridicule. Mais bon, la série étant un succès, il a fallu étirer au delà du 6ème tome...
Enfin, j'aurais peut-être préféré une fin moins convenue quitte à faire triompher le mal, Light Yagami méritant nettement mieux que cette fin rapide après 12 tomes.
Côté dessin, c'est plutôt bien réalisé dans la plus pure tradition des mangas. Les scènes sont habilement découpées, bien que le texte est parfois un peu trop présent entre les dialogues et les pensées des différents personnages.
Un petit 3/5 pour l'excellente idée de départ et pour le dessin.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 12/20
2.5
Je ne sais pas trop quoi penser de cet album qui a des qualités et des défauts.
Le début est prenant et j'aime bien le contexte historique de l'intrigue: l'Indochine avec toutes les magouilles du temps des colonies. J'ai vraiment bien le premier tiers de l'album, mais au fil des pages j'ai commencé à être moins enthousiaste. Il y a trop de sous-intrigues et le récit tire en longueur. Lorsque j'ai lu sur un autre site que le roman de base fait 700 pages que la bande dessinée est un résumé condensé, ben je pense qu'il y a des bonnes chances que j'aurais jamais fini l'œuvre original ! En tout cas, lorsqu'on arrive enfin à la fin j'en avais plus grand chose à foutre de cette famille et de ses secrets.
Le dessin de De Metter est toujours aussi élégant, mais je le trouve trop froid. Lorsqu'il y avait des scènes plus émotives, je ne ressentais rien du tout.
C’est je crois la première publication d’Alex, mais c’est le dernier album de lui qu'il me restait à lire. Et j’en suis sorti une nouvelle fois conquis. Même si, comme souvent, le scénario léger fait qu’on traverse cette lecture très rapidement.
Mais Alex, dans le genre particulier des BD de cul, propose à ses lecteurs quelque chose d’original. En effet, là encore, ce n’est pas une bimbo, jeune et à forte poitrine, mais plutôt une femme mûre (ici la quarantaine), « ordinaire » (sans que cet adjectif ait quelque chose de péjoratif) que nous suivons.
Et, même si ici l’homme et la femme que nous suivons quasi exclusivement (seuls quelques rares personnages secondaires apparaissent furtivement) ont des pratiques qui sortent de l’ordinaire (la femme est exhibitionniste et tout chez elle est filmé, elle ne cache rien de son intimité), Alex nous les rend familier et « normaux », presque banals.
Et du coup le scénario – un peu maigre hélas – passe très bien, c’est fluide, crédible, on peut s’attacher aux personnages.
Et les amateurs du genre ne seront pas déçus. En effet, Alex a un très bon coup de crayons, les scènes de sexe sont émoustillantes, avec un dessin au rendu presque hyperréaliste parfois.
Et la colorisation, au trait un peu granuleux, accentue le côté « réaliste » et des personnages – en tout cas j’aime bien le travail de cet auteur.
Vite lu donc, mais avec plaisir, c’est un auteur qui n’a jamais eu besoin de sexes et de poitrines gonflés pour développer une forte sensualité.
Je sais que pour le moment on n'a droit qu'à un premier tome introductif, mais j'ai l'impression que ma note ne va pas trop changer au fil des tomes au vu de ce que je pense de la plupart des productions de Xavier Dorrison.
Pour moi, c'est un scénariste efficace, mais je ne suis pas très fan de son style d'écriture. Lorsque je lis un de ses albums, j'ai souvent l'impression de regarder un blockbuster formaté d'Hollywood et ce fut encore le cas ici. Le sujet de départ, mettre en avant les gardes du corps du général De Gaulle, est bonne, étant donné que c'est un homme d'état qu'on a essayé d'assassiner plusieurs fois, mais le traitement de cette idée est un peu trop cliché. Dans la réalité, un des gardes du corps du général a été remplacé en cours de route par un autre alors on va avoir une intrigue où le nouveau est plus professionnel que les trois autres et cela va créer des tensions. Le nouveau va aussi finir par coucher avec une femme sexy dans une scène qui fait plus penser à James Bond qu'à la réalité.
Le scénario reste sympathique à lire et le dessin est très bon (réaliste sans être figé), mais c'est trop cliché pour que je trouve ça passionnant à lire. Les personnages sont trop souvent réduits à des stéréotypes comme la voisine pro-Algérie française peu commode. Je vais peut-être lire la suite par curiosité, mais vu le nombre de tomes annoncés je pense qu'il y a des chances pour que j'abandonne avant la fin.
Un documentaire sur le leader Kim Jong-Un qui m'a un peu déçu.
En effet, je pensais que ça serait une biographie détaillée de sa vie comme ça a été le cas ces dernières années avec Poutine, Erdogan et Jinping alors qu'au final la vie de Kim Jong-Un ne prend qu'une partie de l'album. L'autrice parle de différents aspects de la vie en Corée du Nord et aussi en Corée du Sud. J'ai l'impression que vu que la Corée du Nord est un pays très secret, c'est beaucoup plus dur de faire un album complet sur le sujet comparé à d'autres dictatures.
L'album est décousu et se nourrit des entrevues que l'autrice a réussi à avoir durant la conception de cette album. Ainsi on peut passer d’un type qui a connu un demi-frère de Kim Jong-Un à une réfugiée nord-coréenne. L’autrice parle aussi un peu de sa vie et si cela peut amener des scènes intéressantes, comme l'endoctrinent anti-communiste durant le temps de la dictature en Corée du Sud, il y a d'autres scènes qui m'ont semblé superflues. L'album n'est pas totalement inintéressant, car on apprend des choses, mais il ne faut pas s'attendre à un album qui approfondit tout ce qui se passe au niveau politique et social en Corée du Nord et d'ailleurs je me demande même si c'est possible tellement ce pays est ultra-surveillé.
Un recueil d’histoires courtes qui se situe dans une honnête mais petite moyenne du genre.
Le dessin de Matunta est agréable, mais conviendrait plus à quelque chose de plus humoristique (à la Dany), avec son trait semi caricatural.
Quant aux histoires elles-mêmes, on peut reconnaître à Matunta la volonté de construire un scénario avec une petite chute plus ou moins surprenante, ça n’est pas qu’un empilement de scènes de sexe. Le résultat n’est pas toujours réussi, mais ça passe la plupart du temps, avec quelques thèmes qui reviennent (le fétichisme en particulier, certains fantasmes).
Note réelle 2,5/5.
Je reste très partagé sur cet album. D’un côté j’ai aimé le risque et la réalisation, de l’autre je m’interroge encore sur la finalité.
Je suis un invétéré de la patte graphique de Brüno, rien à dire sur ce point et c’est ce qui sauve vraiment ce tome au final. Le parti pris de ne pas faire une aventure classique de notre héros me plaît bien aussi, c’est un peu ce que j’attend de ce type d’exercice.
Je suis parti confiant dans ma lecture, j’ai aimé les 1ers chapitres avant de déchanter en quittant la dernière page. J’aurai aimé que les différents courts récits s’entrecroisent d’avantages et réservent surtout une surprise finale … il n’en sera rien.
Appollo décline des instantanés de l’Ouest avec Luke en témoin, c’est certes pas désagréables à suivre mais ça m’est apparu un peu vain. Les références ou clins d’œil (réels ou à l’univers de Morris) m’ont largement échappé, comme la volonté d’ancrer historiquement notre héros dans l’Ouest sauvage.
Perso le dossier final ne m’a fait ni chaud ni froid.
2,5
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Le grand soir - Une histoire de l'extrême gauche française
L’album nous propose, dans une forme qui mélange roman graphique et quasi documentaire, de suivre la radicalisation de certaines personnes après mai 1968, dans la mouvance de « l’ultra gauche », cette gauche réellement extrême (contrairement à ce que certains média set politiques cherchent à nous faire croire de Mélenchon aujourd’hui…), ces hommes et femmes qui ont cru « le grand soir » tout prêt d’advenir. Les auteurs ont déjà publié des séries romancées autour de ces sujets, la vie politique, les barbouzeries, la traque des « gauchistes/maoïstes », mais ici ils ont donné une coloration un peu plus documentaire à leur récit, avec des faits et des personnages que l’on peut aussi rencontrer dans L'Escamoteur, sorti l’année dernière. Le récit se laisse lire, n’est pas inintéressant. On voit que les auteurs se sont documentés, l’arrière-plan et les mécanismes de radicalisation sont bien décrits, comme le sont les procédés hypocrites et plus que borderline des services spéciaux, SAC et autres organisations policières (avec des calculs politiques qui donnent envie de vomir – mais c’est autre chose). Si le sujet m’intéresse, et qu’il est globalement bien présenté, plusieurs choses m’ont quand même un peu gêné. D’abord j’aurais préféré un angle purement documentaire (mais c’est affaire de goût) plutôt que cet entre-deux. Ensuite le dessin de Wachs – une sorte de crayonné amélioré en Noir et Blanc avec diverses nuances de gris n’est pas désagréable, mais il est aussi terne, et certains personnages au début sont difficiles à différencier. Note réelle 3,5/5.
Sertao - en quête d'agroécologie au Brésil
L’album nous propose un documentaire/reportage, sous le couvert d’une sorte de roman graphique. Il reprend l’enquête/étude menée par Sébastien Carcelle, qui adapte lui-même celle-ci. Plusieurs thématiques se croisent dans cet album, qui nous donne à voir le travail d’un chercheur doctorant, qui mêle pour son étude anthropologie, ethnologie et recherche sur l’agroécologie, en observant sur le terrain d’une région déshéritée du Brésil divers personnes ou collectifs, mais aussi en accompagnant des chercheurs et travailleurs sociaux brésiliens. Un autre aspect est très présent – il occupe même le cœur de l’album – c’est la politique : les soubresauts autour de l’accession au pouvoir de Bolsonaro (et les manœuvres pour rendre inéligible Lula da Silva), alors que la quasi-totalité des interlocuteurs du chercheur français sont proches du Parti des Travailleurs (PT) de Lula. Il est vrai que l’agroécologie s’oppose frontalement aux intérêts des tenants de l’agrobusiness et de l’agriculture intensive : certains passages en montrent les effets. L’album se laisse lire facilement, même si je l’ai parfois trouvé un peu trop « léger », comme si on hésitait entre le documentaire solide et aride et l’histoire plus « personnelle » du chercheur. J’avais déjà croisé le dessin de Laurent Houssin, mais dans des séries bien moins sérieuses, en tout cas franchement marquées humour, noir ou con. Ici, avec son style moderne et simple, il nous propose quelque chose de très lisible. J’ai juste été surpris par l’utilisation parcimonieuse de la couleur, qui s’invite de temps en temps, sans que j’aie pu comprendre la logique de ces choix.
Les Trois Vies de Hannah Arendt
Encore une figure historique féminine que je ne connaissais pas. Invisibilisation des femmes ou inculture crasse de ma part ? Vous me direz, je ne me vexerai pas. Hannah Arendt est une philosophe et politologue du XXe siècle. Née en Allemagne et de confession juive, sa vie fut on se doute mouvementée. La biographie suit trois étapes clefs de son cheminement de vie : sa jeunesse et ses études à Berlin, puis avec le régime hitlérien sa fuite à Paris et finalement l’ultime fuite vers New-York suite à l’avancée des troupes allemandes. Ce sont surtout les chapitres à Berlin et New-York qui permettent au lecteur de comprendre l’évolution de ses idées politiques et philosophiques. Et on y voit surtout tout l’environnement dans lequel elle a passé ses années universitaires et les échanges qui ont pu nourrir sa réflexion. Une multitude d’intellectuels et d’artistes défilent, Einstein, Chagall..., Mais surtout son professeur Heidegger avec lequel elle nouera une relation amoureuse. Curieuse relation entre elle la juive et lui séduit par l’idéologie nazie. On retrouve, après sa fuite en Amérique, toute l’intelligentsia à laquelle Hannah participe. Elle y obtient un poste à l’université et retrouve toute une communauté avec laquelle elle peut partager et développer ses idées politiques sur les régimes totalitaires. Curieusement, même si leur relation est terminée, elle ne remettra jamais en cause son admiration pour Heidegger et continuera à le défendre. C’est surtout sur cette partie de la biographie qu’on pourra avoir un aperçu, mais visiblement succinct, de son travail philosophique et de réflexion politique. Un peu léger donc, mais l’ouvrage a eu le mérite de me faire découvrir cette penseuse. D’autant que la partie graphique, même si ce n’est pas ma tasse de thé d’habitude, m’a paru bien adaptée au sujet, avec des personnages reconnaissables. Pas mal donc.
Death Note
Pfiou, ça y est je suis arrivé au bout des 12 tomes de ce manga... Mais que ce fut long... Pourtant l'idée de départ est très bonne et j'ai dévoré les premiers tomes qui installent les personnages et l'idée conductrice à savoir, le fait de débarrasser le monde de tous ses meurtriers et voyous peut-il s’apparenter à de la justice ou à de simples meurtres ? Et ce nouveau monde ainsi créé serait-il meilleur ? Mais ensuite, l'histoire s'enlise et la narration est d'une telle lourdeur que j'avais parfois envie de sauter des pages pour aller plus vite dans ma lecture. J'ai notamment trouvé interminables et répétitives les scènes où les protagonistes réfléchissent aux différentes hypothèses : "Si L-Kira a contacté X-Kira pour dire au 3ème Kira de tuer des gens, alors L-Kira ne peut pas être Light". LOURD, dis-je... De plus, certains personnages ne sont vraiment pas crédibles avec une mention spéciale pour Near qui est capable de réfléchir comme un astrophysicien tout en jouant avec des figurines en plastique et un train électrique... La surenchère depuis le personnage de L qui avait déjà un comportement et des manières très décalés par rapport à son intelligence hors norme en devient un peu ridicule. Mais bon, la série étant un succès, il a fallu étirer au delà du 6ème tome... Enfin, j'aurais peut-être préféré une fin moins convenue quitte à faire triompher le mal, Light Yagami méritant nettement mieux que cette fin rapide après 12 tomes. Côté dessin, c'est plutôt bien réalisé dans la plus pure tradition des mangas. Les scènes sont habilement découpées, bien que le texte est parfois un peu trop présent entre les dialogues et les pensées des différents personnages. Un petit 3/5 pour l'excellente idée de départ et pour le dessin. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 12/20
Le Grand Monde
2.5 Je ne sais pas trop quoi penser de cet album qui a des qualités et des défauts. Le début est prenant et j'aime bien le contexte historique de l'intrigue: l'Indochine avec toutes les magouilles du temps des colonies. J'ai vraiment bien le premier tiers de l'album, mais au fil des pages j'ai commencé à être moins enthousiaste. Il y a trop de sous-intrigues et le récit tire en longueur. Lorsque j'ai lu sur un autre site que le roman de base fait 700 pages que la bande dessinée est un résumé condensé, ben je pense qu'il y a des bonnes chances que j'aurais jamais fini l'œuvre original ! En tout cas, lorsqu'on arrive enfin à la fin j'en avais plus grand chose à foutre de cette famille et de ses secrets. Le dessin de De Metter est toujours aussi élégant, mais je le trouve trop froid. Lorsqu'il y avait des scènes plus émotives, je ne ressentais rien du tout.
La Chambre de verre
C’est je crois la première publication d’Alex, mais c’est le dernier album de lui qu'il me restait à lire. Et j’en suis sorti une nouvelle fois conquis. Même si, comme souvent, le scénario léger fait qu’on traverse cette lecture très rapidement. Mais Alex, dans le genre particulier des BD de cul, propose à ses lecteurs quelque chose d’original. En effet, là encore, ce n’est pas une bimbo, jeune et à forte poitrine, mais plutôt une femme mûre (ici la quarantaine), « ordinaire » (sans que cet adjectif ait quelque chose de péjoratif) que nous suivons. Et, même si ici l’homme et la femme que nous suivons quasi exclusivement (seuls quelques rares personnages secondaires apparaissent furtivement) ont des pratiques qui sortent de l’ordinaire (la femme est exhibitionniste et tout chez elle est filmé, elle ne cache rien de son intimité), Alex nous les rend familier et « normaux », presque banals. Et du coup le scénario – un peu maigre hélas – passe très bien, c’est fluide, crédible, on peut s’attacher aux personnages. Et les amateurs du genre ne seront pas déçus. En effet, Alex a un très bon coup de crayons, les scènes de sexe sont émoustillantes, avec un dessin au rendu presque hyperréaliste parfois. Et la colorisation, au trait un peu granuleux, accentue le côté « réaliste » et des personnages – en tout cas j’aime bien le travail de cet auteur. Vite lu donc, mais avec plaisir, c’est un auteur qui n’a jamais eu besoin de sexes et de poitrines gonflés pour développer une forte sensualité.
Les Gorilles du Général
Je sais que pour le moment on n'a droit qu'à un premier tome introductif, mais j'ai l'impression que ma note ne va pas trop changer au fil des tomes au vu de ce que je pense de la plupart des productions de Xavier Dorrison. Pour moi, c'est un scénariste efficace, mais je ne suis pas très fan de son style d'écriture. Lorsque je lis un de ses albums, j'ai souvent l'impression de regarder un blockbuster formaté d'Hollywood et ce fut encore le cas ici. Le sujet de départ, mettre en avant les gardes du corps du général De Gaulle, est bonne, étant donné que c'est un homme d'état qu'on a essayé d'assassiner plusieurs fois, mais le traitement de cette idée est un peu trop cliché. Dans la réalité, un des gardes du corps du général a été remplacé en cours de route par un autre alors on va avoir une intrigue où le nouveau est plus professionnel que les trois autres et cela va créer des tensions. Le nouveau va aussi finir par coucher avec une femme sexy dans une scène qui fait plus penser à James Bond qu'à la réalité. Le scénario reste sympathique à lire et le dessin est très bon (réaliste sans être figé), mais c'est trop cliché pour que je trouve ça passionnant à lire. Les personnages sont trop souvent réduits à des stéréotypes comme la voisine pro-Algérie française peu commode. Je vais peut-être lire la suite par curiosité, mais vu le nombre de tomes annoncés je pense qu'il y a des chances pour que j'abandonne avant la fin.
Mon ami Kim Jong-un
Un documentaire sur le leader Kim Jong-Un qui m'a un peu déçu. En effet, je pensais que ça serait une biographie détaillée de sa vie comme ça a été le cas ces dernières années avec Poutine, Erdogan et Jinping alors qu'au final la vie de Kim Jong-Un ne prend qu'une partie de l'album. L'autrice parle de différents aspects de la vie en Corée du Nord et aussi en Corée du Sud. J'ai l'impression que vu que la Corée du Nord est un pays très secret, c'est beaucoup plus dur de faire un album complet sur le sujet comparé à d'autres dictatures. L'album est décousu et se nourrit des entrevues que l'autrice a réussi à avoir durant la conception de cette album. Ainsi on peut passer d’un type qui a connu un demi-frère de Kim Jong-Un à une réfugiée nord-coréenne. L’autrice parle aussi un peu de sa vie et si cela peut amener des scènes intéressantes, comme l'endoctrinent anti-communiste durant le temps de la dictature en Corée du Sud, il y a d'autres scènes qui m'ont semblé superflues. L'album n'est pas totalement inintéressant, car on apprend des choses, mais il ne faut pas s'attendre à un album qui approfondit tout ce qui se passe au niveau politique et social en Corée du Nord et d'ailleurs je me demande même si c'est possible tellement ce pays est ultra-surveillé.
Contrôle de peau lisse
Un recueil d’histoires courtes qui se situe dans une honnête mais petite moyenne du genre. Le dessin de Matunta est agréable, mais conviendrait plus à quelque chose de plus humoristique (à la Dany), avec son trait semi caricatural. Quant aux histoires elles-mêmes, on peut reconnaître à Matunta la volonté de construire un scénario avec une petite chute plus ou moins surprenante, ça n’est pas qu’un empilement de scènes de sexe. Le résultat n’est pas toujours réussi, mais ça passe la plupart du temps, avec quelques thèmes qui reviennent (le fétichisme en particulier, certains fantasmes). Note réelle 2,5/5.
Dakota 1880
Je reste très partagé sur cet album. D’un côté j’ai aimé le risque et la réalisation, de l’autre je m’interroge encore sur la finalité. Je suis un invétéré de la patte graphique de Brüno, rien à dire sur ce point et c’est ce qui sauve vraiment ce tome au final. Le parti pris de ne pas faire une aventure classique de notre héros me plaît bien aussi, c’est un peu ce que j’attend de ce type d’exercice. Je suis parti confiant dans ma lecture, j’ai aimé les 1ers chapitres avant de déchanter en quittant la dernière page. J’aurai aimé que les différents courts récits s’entrecroisent d’avantages et réservent surtout une surprise finale … il n’en sera rien. Appollo décline des instantanés de l’Ouest avec Luke en témoin, c’est certes pas désagréables à suivre mais ça m’est apparu un peu vain. Les références ou clins d’œil (réels ou à l’univers de Morris) m’ont largement échappé, comme la volonté d’ancrer historiquement notre héros dans l’Ouest sauvage. Perso le dossier final ne m’a fait ni chaud ni froid. 2,5