Bon, je crois que j'en attendais plus... C'est une bande dessinée tout à fait sympathique que nous concocte ici Lewis Trondheim, et elle se lit très agréablement. L'hommage aux comics américains des années 50 fonctionne tout à fait, au moins graphiquement. Franck Biancarelli nous offre un dessin très soigné, très élégant, et dans la pure veine des comics de la grande époque. Là-dessus, l'hommage est vraiment réussi, et Green Witch Village se lit très bien.
Du côté du scénario, c'est tout de même un peu léger... Les auteurs nous expliquent en fin d'album qu'ils ont respecté les contraintes de l'époque pour faire des pages qui se lisent de manière Autonomes, un mot à prendre avec beaucoup de guillemets, puisqu'évidemment, le récit serait incompréhensible, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte au récit, puisque le tout se lit vraiment comme un album normal (d'autant qu'il n'y a pas toujours d'ellipses entre deux pages, contrairement à ce qui est dit). Et puis, surtout, ce n'est pas comme si Trondheim ne nous avait pas déjà fait le coup avec Mickey's Craziest Adventures et surtout l'excellent "Donald Happiest Adventures", où le concept était bien mieux utilisé. En tous cas, je voyais clairement ce qu'il apportait à l'histoire.
Le récit se déroule donc de manière tout à fait fluide, et j'ai apprécié la lecture, mais sans trop voir où nous menait le récit. Comme l'événement déclencheur n'est jamais expliqué, il apparaît plus comme un prétexte facile à mettre en place un récit qui ne repose que sur la crédulité du lecteur qui acceptera l'idée d'un événement aussi saugrenu sans broncher. Le récit d'espionnage fonctionne à peu près, lui, mais sans avoir recours à aucune ficelle qui surprendra un tant soit peu le lecteur. Ce qui fait que j'ai lu ces 90 pages avec intérêt, mais en me demandant systématiquement quand la surprise débarquerait dans le scénario. Réponse : jamais, puisque le seul élément vraiment intrigant du récit reste sans aucune réponse. Et sûrement pas dans cette charge ultra-convenue contre le patriarcat et le sexisme ordinaire dans les États-Unis des années 50, qu'on a déjà vu mille fois, mais qui a au moins le mérite de ne pas être excessivement lourde, Trondheim sachant faire preuve d'un certain équilibre quand il le faut.
Bref, rien qui mérite qu'on s'attarde plus que de raison sur cet album, si ce n'est le beau dessin et l'aspect rétro toujours très agréable. Cela dit, rien qui mérite non plus qu'on jette cet album à la poubelle. Si je l'ai trouvé facile et manquant de surprise, je n'ai jamais détesté le lire, et j'en suis sorti avec la sensation d'avoir lu un récit frais et sympathique. Mais un récit dont j'aurais sans doute oublié l'existence dans quelque jour.
Une lecture sympa, rafraichissante. Emilie Tronchon s’est calée dans la peau d’un jeune adolescent (de 10-11 ans), qui se livre dans son journal de façon naturelle et amusante.
Tout sonne juste dans les sujets abordés, les mots employés. Et on s’attache à ce petit bonhomme, ses histoires d’amitié, d’amour, de haine, de dégoût, ses aventures à deux balles, ses rencontres, ses découvertes. Le ton employé est plaisant, enjoué, même quand Samuel broie du noir ou bougonne.
Le dessin est minimaliste, très peu de décors, des corps réduits au minimum le plus souvent. Ce qui n’empêche pas le récit d’être clair à suivre. Avec une économie de moyens, Tronchon parvient à nous faire passer plein d’émotions.
En bas de pages, un petit personnage sert de flip book. Cela rappelle que cet album est adapté d’un projet animé diffusé sur Arte visiblement (je ne l’ai pas vu et ne le connaissais pas).
Note réelle 3,5/5.
Eh bien, je découvre ici Marc Cuadrado dans un registre très différent des séries comiques que je connais de lui ! En effet, on est là sur du roman graphique, semble-t-il autobiographique, lui jouant le rôle d’accompagnant/mari de Tanie, une femme qui a perdu une bonne partie de ses capacités visuelles.
Mais une femme que cette « gêne » (puisqu’elle ne veut pas être cataloguée – et traitée – comme une handicapée) n’empêche pas de vivre sa vie. Bien au contraire, cela nourrit son dynamisme, la pousse à développer moult stratégies pour « contourner » et ainsi « évacuer » le « problème », quitte à rendre chèvre son mari, qui a du mal à suivre le rythme parfois.
Femme indépendante, grand-mère poule, avec une vie sociale active (tout au long de l’album nous la voyons préparer une conférence sur l’art : elle qui a du mal à distinguer pas mal de chose, va discourir – et brillamment sur l’art, la révolution des couleurs au début du XXème siècle…
La narration est fluide (avec un peu d’humour et d’auto-dérision), agréable, comme le dessin (même s’il ne développe souvent que les personnages en gros plan ou en plan serré). On sent en tout cas toute l’admiration, la tendresse de l’auteur pour le personnage qu’est devenue sa compagne.
Note réelle 3,5/5.
Un titre à la Tolkien, mais on est bien dans une série SF.
Une série dont la lecture a été parfois laborieuse, mais qui globalement est intéressante.
L’intrigue est relativement originale, et, après qu’on l’ait finie, on s’aperçoit qu’elle est assez ambitieuse. Peut-être trop. Ou alors la construction est-elle un chouia trop complexe. En tout cas j’ai souvent eu du mal à suivre l’intrigue.
En effet, il y a de multiples va-et-vient entre différents protagonistes, différents lieux – et, je l’ai compris très tardivement, entre différentes époques – ce qui fait qu’il est parfois difficile d’assimiler tout ce qui se passe.
Pour le reste, l’histoire mêle complots pour le pouvoir politique, pour le contrôle de certains artefacts, invasion d’un peuple extérieur, piraterie, etc. En sus d’une intrigue assez riche, il y a beaucoup de personnages.
Mais bon, une fois accroché par l’histoire, et en faisant l’effort de s’accrocher aux diverses péripéties et aux enjeux multiples, c’est une série qui est prenante, rythmée, et qui m’a plu.
Dessin et colorisation sont lisibles, mais un peu inégaux. C’est un style qui n’est a priori pas ma came (un peu trop « simpliste », manquant de détails et nuances), mais, là aussi, je m’y suis fait.
Note réelle 3,5/5.
Scott McCloud nous a déjà initié à l'art de raconter la BD en BD (cf L'Art Invisible).
Ici, il s'associe à la dessinatrice Raina Telgemeier pour nous offrir une fiction, l'histoire de quatre ados aux affinités différentes et qui, sous l'impulsion de la documentaliste du CDI de leur collège vont créer leur propre bande dessinée
J'ai trouvé le propos très inspirant et bourré de conseils avisés concernant les émotions à faire passer à travers les postures des personnages, ou la liberté sans limite du support. "La seule règle d'or de la bande dessinée, c'est qu'il n'y en a pas".
J'ai été moins séduite par le dessin, que j'ai trouvé un poil caricatural
Voilà une nouvelle série de fantasy tirant sur le mode des jeux RPG. Rien de bien neuf de ce côté là, pourtant, j'avoue m'être laissé tranquillement embarquer.
Noon est un jeune homme qui a toujours voulu être un aventurier. Pourtant, malgré sa rigueur et son obstination, il a échoué à toutes les écoles d'aventuriers existantes. Que ce soit sorcier, guerrier, voleur ou encore guérisseur, il n'a jamais réussi à en sortir diplômé. Pour autant, toujours prompt à rendre service et de bonne humeur, Noon reste positif et est très apprécié de ses concitoyens. La guilde de sa ville à même créé une catégorie de missions "zéro" qu'il peut ainsi réaliser pour se sentir aventurier... Pourtant, un jour, il va sauver la Princesse Lynneburg du Royaume de Clays d'une attaque d'un terrible minotaure. De ce jour elle n'aura de cesse de devenir son apprentie, lui qui ne pensait être qu'un bon à rien.
Alors oui, le pitch de départ est très loin d'être original, mais la qualité de la narration et de découpage des planches donne toute la fluidité à ce début d'histoire. Noon est aussi un personnage attachant, et on se surprend à attendre le développement de ses aventures.
A découvrir.
Venant de la part d'Olivier Ka, je me doutais qu'il fallait s'attendre à quelque chose de surprenant en terme d'histoire pour enfant. Et en effet, il y a un petit twist à cette histoire qui part de manière très très simple.
Comme le disait Mac Arthur, la morale de cette histoire pour enfant est surprenante et c'est une très bonne chose. Le début est assez classique avec ce gamin dans un petit village qui ne comprend pas bien ce que fait son papa. Et qui va découvrir un petit être bien différent ... L'histoire est assez rapide alors je préférerais ne rien en dire. Mais j'ai bien aimé le fait qu'elle n'aille pas du tout dans le sens qui semblait tout tracé par ce début d'histoire. De même, j'ai interprété cette histoire de rêve et cauchemar comme une métaphore du pouvoir. On peut ainsi tout faire, y compris nos pires cauchemar ...
La BD est servie par un dessin sympathique qui fait très bien le travail. C'est coloré et dynamique, ça colle très bien au récit. Une lecture sympathique pour les plus jeunes !
A voir le dessin on a l'impression d'être dans ces pages de strips du début du XXème siècle à l'instar de Little Nemo. Un côté gravure fort joli, Léviathan le bébé de l'histoire est quant à lui souvent représenté sans visage ce qui est plus simple à dessiner. Il est accompagné d'un chat. Une histoire à hauteur de bébé, particulièrement avancé pour son âge, du moins dans sa tête et son imaginaire car dans la vraie vie ses parents n'entendent que quelques onomatopées.
Pourtant l'auteur Peter Blegvad, un nom qu'on croirait inventé, a réalisé cela dans les années 1990. Cela a bien été publié de manière hebdomadaire dans le journal britannique The Independent. Alors c'est parfois inégal, le but n'est pas forcément d'être drôle. Cela joue sur différentes situations de découvertes de l'enfant. C'est parfois sur plusieurs parties et pas un seul strip. Le tout est assez poétique. L'ouvrage est assez épais tout de même, à feuilleter de temps en temps en y piochant quelques pensées.
Couto est un auteur brésilien, dont c’est je crois la première œuvre que je lis. Mais il y a ici une inspiration plutôt argentine : la tour de Babel m’a fait penser à Borges, et surtout la trame générale, qui joue à plusieurs reprises sur les rêves – et sur l’ambiguïté « qui rêve de qui » ? – m’a fait penser à une jolie nouvelle de Cortazar.
Pour le reste, on est dans de le Science-Fiction pure, très marquée par son époque (années 1980), avec un récit assez noir, pessimiste. Quelque chose qui fait aussi penser à ce que pouvaient publier les Humanos (Caza en particulier).
J’ai eu du mal à lier le premier chapitre avec la suite et, plus généralement, l’album souffre de certaines ellipses, de raccourcis dommageables. Sans doute aurait-il fallu développer un peu l’intrigue, pour la densifier, et la rendre plus intelligible. De la même façon, la psychologie – et l’histoire des personnages auraient gagné à être étoffées.
Le dessin est réaliste et globalement bon, avec un Noir et Blanc que j’ai bien aimé.
Un album – et un auteur – pas courants. A l’occasion je jetterai un œil sur ce qu’il a pu faire ailleurs.
Note réelle 2,5/5.
Rahan n'est pas vraisemblable, et alors ? Il s'agit clairement d'un héros comme Tarzan dont il se démarque car errant, quand Tarzan reste en principe chez lui, préhistorique et non en relation avec le monde moderne, blond et non brun. Oui, quand on crée un nouveau personnage, un nouvel univers, il faut se différencier.
Rahan invente tout ? Invraisemblable, mais qui a pu le croire bien longtemps ? C'est en somme une convention…. Par contre, on peut essayer de s'inspirer de son ingéniosité, et cela allait bien avec le gadget du Pif éponyme.
Tous les préhistoriques n'étaient pas idiot, mais un autre problème est que les sorciers sont souvent félons, cela fait religion complot de prêtres : délicieusement désuet, comme idée. A part quelques sorciers, il y a quelques groupes pas idiots, mais il est vrai que c'est toujours le héros qui règle les problèmes, on est loin d'une aventure de Corto où il n'a fait que regarder des combats aériens ! Le dessin n'est pas parfait mais dynamique, si on le critique, que dire, par exemple, de ceux des superhéros ? J'aime bien l'idée que Rahan cherche le soleil, et qu'il fasse tournoyer son coutelas pour se diriger vers de nouvelles aventures.
Comme theThe Promised Neverland en moins intellectuel, une bien bonne série pour les jeunes !
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Green Witch Village
Bon, je crois que j'en attendais plus... C'est une bande dessinée tout à fait sympathique que nous concocte ici Lewis Trondheim, et elle se lit très agréablement. L'hommage aux comics américains des années 50 fonctionne tout à fait, au moins graphiquement. Franck Biancarelli nous offre un dessin très soigné, très élégant, et dans la pure veine des comics de la grande époque. Là-dessus, l'hommage est vraiment réussi, et Green Witch Village se lit très bien. Du côté du scénario, c'est tout de même un peu léger... Les auteurs nous expliquent en fin d'album qu'ils ont respecté les contraintes de l'époque pour faire des pages qui se lisent de manière Autonomes, un mot à prendre avec beaucoup de guillemets, puisqu'évidemment, le récit serait incompréhensible, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte au récit, puisque le tout se lit vraiment comme un album normal (d'autant qu'il n'y a pas toujours d'ellipses entre deux pages, contrairement à ce qui est dit). Et puis, surtout, ce n'est pas comme si Trondheim ne nous avait pas déjà fait le coup avec Mickey's Craziest Adventures et surtout l'excellent "Donald Happiest Adventures", où le concept était bien mieux utilisé. En tous cas, je voyais clairement ce qu'il apportait à l'histoire. Le récit se déroule donc de manière tout à fait fluide, et j'ai apprécié la lecture, mais sans trop voir où nous menait le récit. Comme l'événement déclencheur n'est jamais expliqué, il apparaît plus comme un prétexte facile à mettre en place un récit qui ne repose que sur la crédulité du lecteur qui acceptera l'idée d'un événement aussi saugrenu sans broncher. Le récit d'espionnage fonctionne à peu près, lui, mais sans avoir recours à aucune ficelle qui surprendra un tant soit peu le lecteur. Ce qui fait que j'ai lu ces 90 pages avec intérêt, mais en me demandant systématiquement quand la surprise débarquerait dans le scénario. Réponse : jamais, puisque le seul élément vraiment intrigant du récit reste sans aucune réponse. Et sûrement pas dans cette charge ultra-convenue contre le patriarcat et le sexisme ordinaire dans les États-Unis des années 50, qu'on a déjà vu mille fois, mais qui a au moins le mérite de ne pas être excessivement lourde, Trondheim sachant faire preuve d'un certain équilibre quand il le faut. Bref, rien qui mérite qu'on s'attarde plus que de raison sur cet album, si ce n'est le beau dessin et l'aspect rétro toujours très agréable. Cela dit, rien qui mérite non plus qu'on jette cet album à la poubelle. Si je l'ai trouvé facile et manquant de surprise, je n'ai jamais détesté le lire, et j'en suis sorti avec la sensation d'avoir lu un récit frais et sympathique. Mais un récit dont j'aurais sans doute oublié l'existence dans quelque jour.
Le Journal de Samuel
Une lecture sympa, rafraichissante. Emilie Tronchon s’est calée dans la peau d’un jeune adolescent (de 10-11 ans), qui se livre dans son journal de façon naturelle et amusante. Tout sonne juste dans les sujets abordés, les mots employés. Et on s’attache à ce petit bonhomme, ses histoires d’amitié, d’amour, de haine, de dégoût, ses aventures à deux balles, ses rencontres, ses découvertes. Le ton employé est plaisant, enjoué, même quand Samuel broie du noir ou bougonne. Le dessin est minimaliste, très peu de décors, des corps réduits au minimum le plus souvent. Ce qui n’empêche pas le récit d’être clair à suivre. Avec une économie de moyens, Tronchon parvient à nous faire passer plein d’émotions. En bas de pages, un petit personnage sert de flip book. Cela rappelle que cet album est adapté d’un projet animé diffusé sur Arte visiblement (je ne l’ai pas vu et ne le connaissais pas). Note réelle 3,5/5.
Dans ses yeux
Eh bien, je découvre ici Marc Cuadrado dans un registre très différent des séries comiques que je connais de lui ! En effet, on est là sur du roman graphique, semble-t-il autobiographique, lui jouant le rôle d’accompagnant/mari de Tanie, une femme qui a perdu une bonne partie de ses capacités visuelles. Mais une femme que cette « gêne » (puisqu’elle ne veut pas être cataloguée – et traitée – comme une handicapée) n’empêche pas de vivre sa vie. Bien au contraire, cela nourrit son dynamisme, la pousse à développer moult stratégies pour « contourner » et ainsi « évacuer » le « problème », quitte à rendre chèvre son mari, qui a du mal à suivre le rythme parfois. Femme indépendante, grand-mère poule, avec une vie sociale active (tout au long de l’album nous la voyons préparer une conférence sur l’art : elle qui a du mal à distinguer pas mal de chose, va discourir – et brillamment sur l’art, la révolution des couleurs au début du XXème siècle… La narration est fluide (avec un peu d’humour et d’auto-dérision), agréable, comme le dessin (même s’il ne développe souvent que les personnages en gros plan ou en plan serré). On sent en tout cas toute l’admiration, la tendresse de l’auteur pour le personnage qu’est devenue sa compagne. Note réelle 3,5/5.
L'Anneau des 7 Mondes
Un titre à la Tolkien, mais on est bien dans une série SF. Une série dont la lecture a été parfois laborieuse, mais qui globalement est intéressante. L’intrigue est relativement originale, et, après qu’on l’ait finie, on s’aperçoit qu’elle est assez ambitieuse. Peut-être trop. Ou alors la construction est-elle un chouia trop complexe. En tout cas j’ai souvent eu du mal à suivre l’intrigue. En effet, il y a de multiples va-et-vient entre différents protagonistes, différents lieux – et, je l’ai compris très tardivement, entre différentes époques – ce qui fait qu’il est parfois difficile d’assimiler tout ce qui se passe. Pour le reste, l’histoire mêle complots pour le pouvoir politique, pour le contrôle de certains artefacts, invasion d’un peuple extérieur, piraterie, etc. En sus d’une intrigue assez riche, il y a beaucoup de personnages. Mais bon, une fois accroché par l’histoire, et en faisant l’effort de s’accrocher aux diverses péripéties et aux enjeux multiples, c’est une série qui est prenante, rythmée, et qui m’a plu. Dessin et colorisation sont lisibles, mais un peu inégaux. C’est un style qui n’est a priori pas ma came (un peu trop « simpliste », manquant de détails et nuances), mais, là aussi, je m’y suis fait. Note réelle 3,5/5.
La Bande des bédémaniacs
Scott McCloud nous a déjà initié à l'art de raconter la BD en BD (cf L'Art Invisible). Ici, il s'associe à la dessinatrice Raina Telgemeier pour nous offrir une fiction, l'histoire de quatre ados aux affinités différentes et qui, sous l'impulsion de la documentaliste du CDI de leur collège vont créer leur propre bande dessinée J'ai trouvé le propos très inspirant et bourré de conseils avisés concernant les émotions à faire passer à travers les postures des personnages, ou la liberté sans limite du support. "La seule règle d'or de la bande dessinée, c'est qu'il n'y en a pas". J'ai été moins séduite par le dessin, que j'ai trouvé un poil caricatural
I parry everything
Voilà une nouvelle série de fantasy tirant sur le mode des jeux RPG. Rien de bien neuf de ce côté là, pourtant, j'avoue m'être laissé tranquillement embarquer. Noon est un jeune homme qui a toujours voulu être un aventurier. Pourtant, malgré sa rigueur et son obstination, il a échoué à toutes les écoles d'aventuriers existantes. Que ce soit sorcier, guerrier, voleur ou encore guérisseur, il n'a jamais réussi à en sortir diplômé. Pour autant, toujours prompt à rendre service et de bonne humeur, Noon reste positif et est très apprécié de ses concitoyens. La guilde de sa ville à même créé une catégorie de missions "zéro" qu'il peut ainsi réaliser pour se sentir aventurier... Pourtant, un jour, il va sauver la Princesse Lynneburg du Royaume de Clays d'une attaque d'un terrible minotaure. De ce jour elle n'aura de cesse de devenir son apprentie, lui qui ne pensait être qu'un bon à rien. Alors oui, le pitch de départ est très loin d'être original, mais la qualité de la narration et de découpage des planches donne toute la fluidité à ce début d'histoire. Noon est aussi un personnage attachant, et on se surprend à attendre le développement de ses aventures. A découvrir.
Pieter et le Lokken
Venant de la part d'Olivier Ka, je me doutais qu'il fallait s'attendre à quelque chose de surprenant en terme d'histoire pour enfant. Et en effet, il y a un petit twist à cette histoire qui part de manière très très simple. Comme le disait Mac Arthur, la morale de cette histoire pour enfant est surprenante et c'est une très bonne chose. Le début est assez classique avec ce gamin dans un petit village qui ne comprend pas bien ce que fait son papa. Et qui va découvrir un petit être bien différent ... L'histoire est assez rapide alors je préférerais ne rien en dire. Mais j'ai bien aimé le fait qu'elle n'aille pas du tout dans le sens qui semblait tout tracé par ce début d'histoire. De même, j'ai interprété cette histoire de rêve et cauchemar comme une métaphore du pouvoir. On peut ainsi tout faire, y compris nos pires cauchemar ... La BD est servie par un dessin sympathique qui fait très bien le travail. C'est coloré et dynamique, ça colle très bien au récit. Une lecture sympathique pour les plus jeunes !
Le Livre de Léviathan
A voir le dessin on a l'impression d'être dans ces pages de strips du début du XXème siècle à l'instar de Little Nemo. Un côté gravure fort joli, Léviathan le bébé de l'histoire est quant à lui souvent représenté sans visage ce qui est plus simple à dessiner. Il est accompagné d'un chat. Une histoire à hauteur de bébé, particulièrement avancé pour son âge, du moins dans sa tête et son imaginaire car dans la vraie vie ses parents n'entendent que quelques onomatopées. Pourtant l'auteur Peter Blegvad, un nom qu'on croirait inventé, a réalisé cela dans les années 1990. Cela a bien été publié de manière hebdomadaire dans le journal britannique The Independent. Alors c'est parfois inégal, le but n'est pas forcément d'être drôle. Cela joue sur différentes situations de découvertes de l'enfant. C'est parfois sur plusieurs parties et pas un seul strip. Le tout est assez poétique. L'ouvrage est assez épais tout de même, à feuilleter de temps en temps en y piochant quelques pensées.
L'Aigle et le Serpent
Couto est un auteur brésilien, dont c’est je crois la première œuvre que je lis. Mais il y a ici une inspiration plutôt argentine : la tour de Babel m’a fait penser à Borges, et surtout la trame générale, qui joue à plusieurs reprises sur les rêves – et sur l’ambiguïté « qui rêve de qui » ? – m’a fait penser à une jolie nouvelle de Cortazar. Pour le reste, on est dans de le Science-Fiction pure, très marquée par son époque (années 1980), avec un récit assez noir, pessimiste. Quelque chose qui fait aussi penser à ce que pouvaient publier les Humanos (Caza en particulier). J’ai eu du mal à lier le premier chapitre avec la suite et, plus généralement, l’album souffre de certaines ellipses, de raccourcis dommageables. Sans doute aurait-il fallu développer un peu l’intrigue, pour la densifier, et la rendre plus intelligible. De la même façon, la psychologie – et l’histoire des personnages auraient gagné à être étoffées. Le dessin est réaliste et globalement bon, avec un Noir et Blanc que j’ai bien aimé. Un album – et un auteur – pas courants. A l’occasion je jetterai un œil sur ce qu’il a pu faire ailleurs. Note réelle 2,5/5.
Rahan
Rahan n'est pas vraisemblable, et alors ? Il s'agit clairement d'un héros comme Tarzan dont il se démarque car errant, quand Tarzan reste en principe chez lui, préhistorique et non en relation avec le monde moderne, blond et non brun. Oui, quand on crée un nouveau personnage, un nouvel univers, il faut se différencier. Rahan invente tout ? Invraisemblable, mais qui a pu le croire bien longtemps ? C'est en somme une convention…. Par contre, on peut essayer de s'inspirer de son ingéniosité, et cela allait bien avec le gadget du Pif éponyme. Tous les préhistoriques n'étaient pas idiot, mais un autre problème est que les sorciers sont souvent félons, cela fait religion complot de prêtres : délicieusement désuet, comme idée. A part quelques sorciers, il y a quelques groupes pas idiots, mais il est vrai que c'est toujours le héros qui règle les problèmes, on est loin d'une aventure de Corto où il n'a fait que regarder des combats aériens ! Le dessin n'est pas parfait mais dynamique, si on le critique, que dire, par exemple, de ceux des superhéros ? J'aime bien l'idée que Rahan cherche le soleil, et qu'il fasse tournoyer son coutelas pour se diriger vers de nouvelles aventures. Comme theThe Promised Neverland en moins intellectuel, une bien bonne série pour les jeunes !