Green Witch Village

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

New York, 1959. Tabatha s'apprête à vivre une nouvelle journée de jeune citadine, entre ses deux colocataires et ses recherches d'emploi. Sauf que Tabatha n'est plus Tabatha. Son corps est à présent possédé par l'esprit d'une femme de 2025... qui se demande bien comment elle a pu atterrir là.


Histoires d'espions Lewis Trondheim New York Nouveautés BD, comics et manga Signé Voyages dans le temps

Mais pas le temps de reprendre ses esprits, il va falloir survivre à cette époque étrange, et à son sexisme permanent. Et puis il y a cette histoire de terroristes nazis et de bombe atomique qui menace de détruire la ville...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Septembre 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Green Witch Village © Le Lombard 2025
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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02/10/2025 | Hervé
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Par Josq
Note: 3/5
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Bon, je crois que j'en attendais plus... C'est une bande dessinée tout à fait sympathique que nous concocte ici Lewis Trondheim, et elle se lit très agréablement. L'hommage aux comics américains des années 50 fonctionne tout à fait, au moins graphiquement. Franck Biancarelli nous offre un dessin très soigné, très élégant, et dans la pure veine des comics de la grande époque. Là-dessus, l'hommage est vraiment réussi, et Green Witch Village se lit très bien. Du côté du scénario, c'est tout de même un peu léger... Les auteurs nous expliquent en fin d'album qu'ils ont respecté les contraintes de l'époque pour faire des pages qui se lisent de manière Autonomes, un mot à prendre avec beaucoup de guillemets, puisqu'évidemment, le récit serait incompréhensible, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte au récit, puisque le tout se lit vraiment comme un album normal (d'autant qu'il n'y a pas toujours d'ellipses entre deux pages, contrairement à ce qui est dit). Et puis, surtout, ce n'est pas comme si Trondheim ne nous avait pas déjà fait le coup avec Mickey's Craziest Adventures et surtout l'excellent "Donald Happiest Adventures", où le concept était bien mieux utilisé. En tous cas, je voyais clairement ce qu'il apportait à l'histoire. Le récit se déroule donc de manière tout à fait fluide, et j'ai apprécié la lecture, mais sans trop voir où nous menait le récit. Comme l'événement déclencheur n'est jamais expliqué, il apparaît plus comme un prétexte facile à mettre en place un récit qui ne repose que sur la crédulité du lecteur qui acceptera l'idée d'un événement aussi saugrenu sans broncher. Le récit d'espionnage fonctionne à peu près, lui, mais sans avoir recours à aucune ficelle qui surprendra un tant soit peu le lecteur. Ce qui fait que j'ai lu ces 90 pages avec intérêt, mais en me demandant systématiquement quand la surprise débarquerait dans le scénario. Réponse : jamais, puisque le seul élément vraiment intrigant du récit reste sans aucune réponse. Et sûrement pas dans cette charge ultra-convenue contre le patriarcat et le sexisme ordinaire dans les États-Unis des années 50, qu'on a déjà vu mille fois, mais qui a au moins le mérite de ne pas être excessivement lourde, Trondheim sachant faire preuve d'un certain équilibre quand il le faut. Bref, rien qui mérite qu'on s'attarde plus que de raison sur cet album, si ce n'est le beau dessin et l'aspect rétro toujours très agréable. Cela dit, rien qui mérite non plus qu'on jette cet album à la poubelle. Si je l'ai trouvé facile et manquant de surprise, je n'ai jamais détesté le lire, et j'en suis sorti avec la sensation d'avoir lu un récit frais et sympathique. Mais un récit dont j'aurais sans doute oublié l'existence dans quelque jour.

17/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Tout m'attirait dans cette BD, et je n’ai pas su y résister. Le décor fascinant du New York des années 50, dessiné avec élégance et minutie, ce cadre historique évoquant l'apogée des États-Unis en pleine Guerre froide, une trame de départ mêlant voyage temporel, possible histoire de fantômes et quelques références à la culture pop, comme cette Tabatha au minois d'Audrey Hepburn qui joue le rôle d'une jolie sorcière qu'on imagine facilement bien aimée… Tout semblait réuni pour me plaire. Sans oublier Trondheim au scénario, gage d’une intrigue dense, intelligente et souvent drôle. Même si je suis d'ordinaire peu friand des récits d’espionnage, tout le reste m'a conquis. Graphiquement, j'ai été séduit dès les premières pages, puis franchement impressionné en découvrant le dossier graphique en fin d'album. J'aimais déjà la finesse du trait, le sens du détail, la mise en scène claire et soignée. Les couleurs, sobres et volontairement classiques, jouent sur des aplats sans dégradés, avec parfois des teintes inattendues (notamment ces violets qui rappellent par instants l'ambiance d'un Watchmen). Mais apprendre que chaque planche avait été pensée pour pouvoir être découpée en strips indépendants, avec une grande vignette d'ouverture et une chute à la fin, m'a encore plus bluffé : cette contrainte, pourtant lourde, ne se ressent jamais à la lecture puisque je ne m'en étais même pas rendu compte. La fluidité narrative reste totale. L'album se révèle en fait un hommage aux comics hebdomadaires américains des années 50. Ce format feuilletonesque donne à l'ensemble un charme rétro et une énergie singulière. L'histoire, à la fois légère et mystérieuse, combine des thématiques très diverses, enquête, fantastique et espionnage dans une harmonie étonnante. Entre le secret du voyage temporel, la présence du fantôme et la menace d'un possible attentat nucléaire, les fils narratifs s'entrecroisent habilement sans jamais se perdre. Le tout est porté par une héroïne vive et moderne, dont le féminisme avant l'heure vient heurter une Amérique encore très patriarcale. Son esprit, son humour et son aplomb en font un personnage immédiatement attachant. J'ai passé un excellent moment avec cet album dense, intelligent et visuellement superbe. À la fois hommage et réinvention, il réussit le rare équilibre entre divertissement et profondeur. C'est une œuvre complète, maîtrisée dans ses moindres détails, et dont la lecture laisse un vrai sentiment de satisfaction, comme si l'on avait retrouvé un classique oublié.

07/10/2025 (modifier)
Par Hervé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Hervé

C’est presque par hasard que j’ai découvert l’existence de cette bande dessinée, et pourtant je scrute attentivement les sorties des albums qui pourraient m’intéresser. Ce qui a attiré mon attention, c’est tout d’abord la couverture, superbe au demeurant et qui, vous le découvrirez à la lecture, reprend l’ensemble des protagonistes de ce récit. Le dessin de Biancarelli est vraiment excellent et le dessinateur rend hommage ici aux comics des années 50 (les Sunday pages), à la fois dans la mise en page (voir le dossier en fin d’album) et le style de dessin. C’est d’ailleurs le dessin de Biancarelli qui m’a fait pencher vers l’achat de l’album. Certains cadrages audacieux sont à souligner. Quant au scénario de Lewis Trondheim , il n’est pas en reste. Il mêle habilement histoire d'espionnage, de nazis, sur fond de guerre froide et d'affrontement entre la CIA et le KGB. Certes, un côté fantastique est présent mais il ne m’a pas gêné. Et puis de « Au coeur Temps » (série des années 60) à « Nimitz », j’adore tout ce qui touche au paradoxe temporel. Même l’histoire avec le fantôme s’intègre sans problème dans le récit. Mais ce qui est assez réjouissant dans cet album est le décalage entre l’attitude de Tabatha et les us et coutumes de la fin des années 50 (misogynie, technologie etc). La pagination est importante (94 pages) mais vu la mise en page utilisée, (avec presque une chute en fin de page), le lecteur doit prendre son temps pour mieux apprécier cet album. Une très belle lecture pour moi, en tout cas, et mon coup de cœur pour cette rentrée. Je le relirai sans aucun doute.

02/10/2025 (modifier)