Je ne connaissais pas Miguel Nunez, dont la vie et les combats sont au centre de cette biographie/autobiographie (en effet l’album s’inspire de l’autobiographie de Nunez, les auteurs ayant décidé d’ajouter pas mal de choses/planches biographiques pour compléter le tout). Mais c’est un personnage hautement estimable, qui a fait preuve d’une grande force de caractère, d’une obstination, et d’un courage à toute épreuve, échappant plusieurs fois miraculeusement à la mort, mais endurant torture et longues périodes d’emprisonnement, fuyant les policiers franquistes dès qu’il était en liberté.
Au travers de son témoignage, c’est un pan de la guerre d’Espagne qui est éclairé, mais aussi de la longue période qui va suivre sous le joug de Franco.
Rien de nouveau du point de vue général, mais un nouveau témoignage à charge contre les dérives fascistes. Et surtout la mise en lumière d’un héros « ordinaire », oublié de l’Histoire, mais qui n’a jamais trahi ses idéaux de jeunesse.
La narration est assez dépassionnée, et le dessin en Noir et Blanc – inégal, mais intéressant – accompagne bien le récit. Un glossaire/dossier final complète très bien la lecture. On sent que les auteurs – par ailleurs amis de Nunez – partagent les idées de celui-ci. On sent aussi que les éditions Otium sont elles aussi engagées – très à gauche et pour la défense des idées et de l’image de ceux qui se sont battus et se battent contre les divers avatars du fascisme.
Si elle n’est pas forcément captivante, la lecture est en tout cas intéressante – et recommandable pour ceux que le sujet intéresse.
Commençons par ce qui est réussi et plaisant du début à la fin : le dessin. Vrancken nous propose quelque chose d’assez chouette à regarder (je trouve la colorisation de Vercouter un chouia moins réussie : elle lisse parfois un peu trop les détails).
Par contre l’intrigue m’a clairement moins convenu. Elle se laisse lire, mais j’ai rapidement été un peu perdu par tous ces personnages, ces divers lieux visités. Le départ est hyper classique et déjà vu, avec cet archéologue, ces recherches nazies dans les années 1930-1940. Avec des allusions ésotériques, ou à l’histoire juive et les textes de Flavius Josèphe. Le tout centré sur le Proche-Orient, et les intrigues liées à la seconde guerre mondiale, mais aussi aux prémices de la création d’Israël.
Tout ceci a déjà été pas mal traité en BD (par Micheluzzi dans Marcel Labrume par exemple), et donne un arrière-plan des plus fournis. Mais ici je n’ai pas trouvé palpitante cette lecture. La faute essentiellement à une intrigue assez fouillis, sans être non plus captivante. La faute surtout à une narration qui manque singulièrement de rythme.
Je suis resté sur ma faim en tout cas.
Note réelle 2,5/5.
Deuxième adaptation du récit de Perceval que je lis en peu de temps, ce qui ne va pas manquer de faire un comparatif entre les deux récits, évidemment. Même si je dois dire directement que par rapport au récit dans Perceval (Bruneau), le roman arthurien porte ici une autre considération et une thématique bien distincte, que l'autrice a intégré à la légende de base de Perceval.
Cette BD n'est donc pas une adaptation stricto-sensu de la légende surtout connue par Chrétien de Troyes, mais une réadaptation brodant sur la ligne directrice de l'histoire dont presque tout les points importants sont rappelés ici. Mais chacun détourné d'une autre façon, abordant l'histoire comme une métaphore de l'impulsivité de la jeunesse qui se brule dans des actions souvent inconsidérées et sans se soucier des conséquences de ses actes sur le monde. Perceval part à l'aventure sur un coup de tête, ne se soucie aucunement des différentes personnes qu'il croise et ignore son identité jusqu'à un final qui lie certains personnages ensemble. Ce final est la quête de la maturité, l'identité de Perceval arrive enfin et qui pourra désormais vivre en tant qu'adulte accompli, conscient d'avoir un impact sur le monde.
Cette idée est originale et permet de traiter un sujet annexe de la légende, ce que j'apprécie toujours. Les relectures et réinterprétations de mythes sont une très bonne façon d'exprimer notre monde par une vieille histoire. Cela dit, je n'ai pas été transcendé non plus. La faute à un dessin assez sommaire à mon gout et qui a une froideur dans le trait qui ne va pas spécialement avec le sujet. J'étais un peu frustré du trait qui m'a semblé bien moins beau que celui de Chevalier Gambette. Le comparatif est peut-être injuste mais la lecture des deux en peu de temps m'empêche de me l'enlever de la tête.
Une BD sympathique mais sur laquelle je ne reviendrais pas, j'en suis presque sur.
The Player who can't level up est l'un des premiers webtoons que j'ai lus, par curiosité pour découvrir ce medium. Il se déroule dans un univers quasiment identique au webtoon plus célèbre qu'est Solo Leveling, à savoir une Terre contemporaine où d'étranges portails sont apparus permettant à des aventuriers d'aller affronter des monstres comme dans les niveaux d'un jeu vidéo. Seuls certains élus peuvent franchir ces portails, et parmi eux encore plus rares sont ceux qui ont acquis d'incroyables pouvoirs et sont devenus riches et célèbres en progressant dans ces mondes de fantasy. Gygyu, lui, pensait pouvoir sortir de la misère en devenant un jour un de ces "players", mais il a vite déchanté en découvrant qu'il était physiquement incapable de progresser et dépasser le niveau 1. Jusqu'au jour où il met la main sur une, puis deux armes extraordinaires qui vont lui permettre de devenir légendaire malgré ce handicap initial.
C'est clairement une publication destinée aux geeks amateurs de manga, de webtoons et de jeux vidéo, plus particulièrement les MMORPG. Son pitch, très typique dans ce domaine, rappelle un isekai où un humain contemporain vit des aventures de fantasy dans des mondes parallèles. Sauf qu'ici, tout est organisé : une véritable industrie s'est mise en place sur Terre pour soutenir ces combattants et exploiter les richesses qu'ils rapportent des donjons. Le concept central de cette série, c'est que le héros reste coincé au niveau 1 malgré des années d'expérience. Ce handicap disparaît cependant très vite avec l'apparition de ces épées qui le rendent presque du jour au lendemain aussi puissant que les plus grands combattants humains. Un bon gros cheat code bien aidé par le scenarium.
Au début, c'est fun : voir celui qui était méprisé devenir super fort, rabattre leur caquet aux arrogants et épater tout le monde contre des ennemis toujours plus puissants a un côté défoulant. Mais l'idée s'essouffle rapidement et il ne se passe plus grand chose de réellement captivant, d'autant que, comme dans beaucoup de webtoons, le rythme narratif est étiré à l'extrême pour durer le plus longtemps possible.
Graphiquement, on retrouve le style typique des webtoons : très informatique, froid, avec des personnages mis en avant sur des décors sans substance. Il faut toutefois reconnaître que c'est ici plutôt soigné, avec de bonnes couleurs et une mise en scène assez efficace. L'adaptation du format numérique au format manga est également correcte, avec beaucoup de cases par page : on évite ainsi la narration trop aérée qui fait tourner les pages trop vite, même si on ressent parfois que certaines cases ont été un peu trop rapetissées par rapport à leur version originale.
Concrètement, ce n'est pas une série que je conseillerais d'acheter : elle s'épuise trop vite et déçoit sur la durée. En revanche, pour découvrir l'univers des webtoons, lire un ou deux tomes peut être une approche intéressante.
Note : 2,5/5
Cet album m'a immédiatement rappelé un autre volume anniversaire consacré à un héros de western : Les Amis de Buddy Longway. Pour les 10 ans du personnage de Derib, de grands noms de la BD franco-belge lui rendaient hommage à travers des histoires courtes qui l'intégraient à leurs univers respectifs. Ici, ce sont les 60 ans de Blueberry qui sont célébrés, avec des auteurs contemporains, dont plusieurs spécialistes du western, qui proposent chacun leur vision du personnage, suivis de quelques illustrations en fin d'ouvrage. À noter que, hormis celle où Michel Blanc-Dumont fait se rencontrer Blueberry et son héros Cartland, les autres récits restent solidement ancrés dans l'univers de Charlier et Giraud, en cherchant avant tout à retrouver l'esprit de la série, parfois même son souffle graphique.
Comme souvent avec ce type d'hommage collectif, le résultat ne peut qu'être variable. Certaines histoires manquent un peu de relief, d'autres séduisent moins par leur dessin, et quelques-unes laissent une impression agréable mais fugace. À l'inverse, plusieurs contributions sont vraiment réussies : des planches superbes qui soutiennent sans rougir la comparaison avec Giraud, des récits qui s'inscrivent parfaitement dans la continuité de la série et lui ajoutent même un soupçon de profondeur en s'intercalant subtilement entre deux tomes... mais je dois admettre que je ne suis sans doute pas assez passionné par Blueberry pour en savourer pleinement toutes les nuances.
Au final, c'est un bel hommage, soigné et cohérent, qui ne comporte pas de véritable faux pas. Il m'a néanmoins laissé un peu à distance : plaisant, souvent très beau, mais d'une portée limitée.
Raja est une fresque épique en trois tomes qui nous plonge au IVe siècle av. J.-C., à l'époque où Kautilya, redoutable guerrier et stratège, rêve de devenir le souverain unique capable d'unifier le sous-continent indien. L'histoire, riche en action et en grand spectacle, évoque autant les récits mythologiques comme Gilgamesh ou la vie de Bouddha que certains mangas stratégiques à la Bokko (Stratège), où un seul homme bouleverse le monde grâce à sa force, son intelligence et son audace.
Le cadre est particulièrement intéressant : l'Inde est alors morcelée en une multitude de royaumes, tandis que les conquêtes d'Alexandre le Grand, brièvement évoquées, influencent les événements. Kautilya, maître d'armes surdoué au service d'un prince, affiche une ambition démesurée. Présenté comme un héros quasi mythologique, il refuse même le trône que lui offre son roi, préférant conquérir l'Inde par ses propres moyens. Le récit enchaîne ainsi les démonstrations de sa force, de son génie tactique et de son audace, face à d'autres figures hors du commun qu'il surpasse immanquablement.
Cette exagération assumée, typique du manga, pourra rebuter certains lecteurs mais donne aussi au récit un souffle grandiloquent et un rythme soutenu, permettant à l'histoire de s'achever en seulement trois volumes. En définitive, l'ensemble se lit avec plaisir : derrière les excès, on découvre un contexte historique indien soigné et dépaysant, qui donne à cette aventure héroïque un charme certain.
Par contre, je reste un peu circonspect sur le conclusion de la série. Elle se termine en 3 tomes mais elle ne clôt vraiment pas l'intrigue et je n'arrive pas à comprendre si c'est volontaire ou si c'est le résultat d'un manque de succès éditorial. C'est comme si les aventures de nos héros s'arrêtaient en cours de route, certes après avoir clos une dernière péripétie mais sans avoir ne serait-ce que commencer à affronter l'antagoniste principal et atteint l'objectif clé que le héros s'est posé depuis le début de la série. Bref, je suis un peu perplexe, même si j'ai passé un moment agréable.
Un titre qui m’a direct fait penser à Et à la fin, ils meurent, cette terminologie commune nous amène bien sûr dans l’univers des contes mais le traitement sera ici bien différent.
Ne cherchez pas ici une quelconque analyse, de sérieux ou autre, le présent album n’est uniquement là que pour nous dérider les rictus.
A travers différentes histoires courtes (4 à 5 pages), Mab nous propose « la suite » des aventures de héros de contes en les confrontant à leurs progénitures.
Les différents récits sont un peu inégaux mais je ressors satisfait de ma lecture. En fait, il n’y a que celui avec le petit Poucet (le dernier) qui ne m’a pas emballé, les autres sont bons avec quelques pépites (Boucle d’or, Tarzan et le chaperon rouge).
L’humour est versatile mais dans l’ensemble bien vu, ça reste gentillet mais il ne faut pas être allergique au genre trashouille ou grossier. En tous cas il fait des merveilles dans les 3 récits cités plus haut.
Le dessin accentue et accompagne parfaitement la gaudriole, il y a plein de petits détails sympas (rien que la couverture).
Alors certes, pas l’album du siècle, mais si vous aimez les contes ou les détournements un peu cons, bah Go. Je ne mets pas de coup de cœur mais j’ai encore en tête les 3, 4 gags/situations qui m’ont fait hurler de rire.
Une série pas trop mal, mais qui manque vraiment d'originalité.
En fait, il y a une idée assez originale qui m'a bien surpris, mais le reste sent un peu trop le déjà-vu. On est encore dans une œuvre de fiction japonaise qui se passe dans un monde médiéval de style européen avec de la magie, la réincarnation d'une sainte, des dragons, des elfes, des aristocrates...Si la série était sortie il y a 10 ans j'aurais peut-être trouvé le scénario plus passionnant à lire, mais là j'ai trop lu ou vu de séries avec le même décor qu'il faut vraiment que le scénario soit très bon pour me passionner, et ici c'est juste correct. Dommage parce que c'est bien amusant de voir des riches connards se faire péter la gueule et pour une fois on dénonce l'esclavage, mais bon le scénario est tout de même un peu répétitif. J'aime bien Scarlett et son frère, mais la plupart des personnages me laissent un peu indifférent.
Au niveau de la romance, je ne suis pas trop fan de ce que je vois. La sainte qui est à peine adolescente tombe amoureuse du frère de l'héroïne qui est adulte. De ce que j'ai lu, cela reste tout de même acceptable parce que seule la sainte semble amoureuse et il ne fait rien de dégoûtant avec elle, mais bon j'aime juste pas trop cette intrigue là. Je comprends que c'est pour les adolescentes qui ont sûrement le même âge que la sainte et qui rêvent de jeunes hommes matures et gentils, et comme je suis moi-même un homme adulte ben ça ne me parle pas. Le pire reste quand même le prince, qui est le petit ami potentiel de Scarlett, qui fait partie des personnages masculins de shojos avec une personnalité envahissante que je trouve horripilante. J'ai juste envie que Scarlett le frappe jusqu'à ce qu'il meure !
Le dessin est pas mal et dynamique. En gros, c'est pas le pire shojo et il y a des qualités...mais son univers peu original me laisse un peu indifférent.
La Grande Histoire de la Grande Guerre comporte des milliers de petites histoires. Thibault Rougès, jeune auteur bordelais, s'est intéressé à celle du camp du Courneau, installé à l'époque près d'Arcachon, et conçu pour recevoir en hivernage des milliers de tirailleurs sénégalais, dont les rangs s'éclaircissaient à grande vitesse dans les champs de bataille du nord et de l'est de la France. n climat plus clément était censé leur permettre de se reposer avant de repartir au combat. Mais la tuberculose commença là aussi à opérer des coupes sombres (sans mauvais jeux de mots). C'est ainsi que Beckadou, venu du Sénégal, décide de s'échapper, sans même savoir dans quelle direction partir dans cette forêt des Landes alors encore plus dense que maintenant.
Thibault Rougès, dont c'est le premier album, a choisi le noir et blanc pour raconter cette histoire, dont la moitié est sans dialogue. On suit juste Beackadou dans ses errances forestières, d'abord tout seul, puis poursuivi par quelques paysans locaux après avoir dérobé un bout de pain dans une maison de la Teste. Il va payer de sa vie ce modeste larcin, et ce ne fut pas la mascarade de procès qui s'en suivit qui permit de le réhabiliter. Rougès lui rend donc hommage, et à travers li, il rend aussi hommage aux dizaines de milliers de tirailleurs qui ont été enrôlée, embarqués, instruits sur l'art militaire à des milliers de kilomètres de chez eux, pris dans un conflit qui ne les concernait en rien.
Il y a de très belles planches dans cet album, avec des endroits bordelais emblématiques, ainsi que la nature sauvage du Bassin d'Arcachn et des alentours. Le style est encore un peu naïf, on sent que le dessinateur n'a pas encore atteint sa maturité graphique, notamment dans les anatomies et la mise en scène, cependant il y a déjà de belles choses.
C'est émouvant, instructif (il y a de longs textes sur la guerre et les tirailleurs sénégalais en fin d'album), et quand même plaisant à l'oeil.
Je me retrouve très bien dans l’avis d’Agecanonix. En effet, comme lui, je suis passionné par l’univers et les cultures amérindiens. Et, comme lui, j’ai été quelque peu rebuté par le dessin, qui reste lisible, mais qui n’est pas franchement ma tasse de thé.
L’originalité de cette série, c’est le fait que l’accent soit mis sur les liens unissant Amérindiens et nature – ou plutôt espèces animales. Avec pas mal de planches liées à la création du monde, mais aussi et surtout aux divinités animales, leurs pouvoirs, les moyens de se les concilier, etc. J’aime bien a priori cet aspect.
Un angle d’attaque qui mêle récit réaliste classique et fantastique, lorsque apparaissent ces divinités. Hélas, j’ai trouvé que ça basculait de plus en plus dans du fantastique pur, au point d’en faire trop à mon goût, en particulier dans le cinquième et dernier tome, où cela sature un peu trop le récit.
Pour le reste, c’est une série agréable à suivre, avec une narration très aérée (pas mal de cases muettes, finalement peu de texte).
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Mille vies en plus
Je ne connaissais pas Miguel Nunez, dont la vie et les combats sont au centre de cette biographie/autobiographie (en effet l’album s’inspire de l’autobiographie de Nunez, les auteurs ayant décidé d’ajouter pas mal de choses/planches biographiques pour compléter le tout). Mais c’est un personnage hautement estimable, qui a fait preuve d’une grande force de caractère, d’une obstination, et d’un courage à toute épreuve, échappant plusieurs fois miraculeusement à la mort, mais endurant torture et longues périodes d’emprisonnement, fuyant les policiers franquistes dès qu’il était en liberté. Au travers de son témoignage, c’est un pan de la guerre d’Espagne qui est éclairé, mais aussi de la longue période qui va suivre sous le joug de Franco. Rien de nouveau du point de vue général, mais un nouveau témoignage à charge contre les dérives fascistes. Et surtout la mise en lumière d’un héros « ordinaire », oublié de l’Histoire, mais qui n’a jamais trahi ses idéaux de jeunesse. La narration est assez dépassionnée, et le dessin en Noir et Blanc – inégal, mais intéressant – accompagne bien le récit. Un glossaire/dossier final complète très bien la lecture. On sent que les auteurs – par ailleurs amis de Nunez – partagent les idées de celui-ci. On sent aussi que les éditions Otium sont elles aussi engagées – très à gauche et pour la défense des idées et de l’image de ceux qui se sont battus et se battent contre les divers avatars du fascisme. Si elle n’est pas forcément captivante, la lecture est en tout cas intéressante – et recommandable pour ceux que le sujet intéresse.
Les Enfants du ciel
Commençons par ce qui est réussi et plaisant du début à la fin : le dessin. Vrancken nous propose quelque chose d’assez chouette à regarder (je trouve la colorisation de Vercouter un chouia moins réussie : elle lisse parfois un peu trop les détails). Par contre l’intrigue m’a clairement moins convenu. Elle se laisse lire, mais j’ai rapidement été un peu perdu par tous ces personnages, ces divers lieux visités. Le départ est hyper classique et déjà vu, avec cet archéologue, ces recherches nazies dans les années 1930-1940. Avec des allusions ésotériques, ou à l’histoire juive et les textes de Flavius Josèphe. Le tout centré sur le Proche-Orient, et les intrigues liées à la seconde guerre mondiale, mais aussi aux prémices de la création d’Israël. Tout ceci a déjà été pas mal traité en BD (par Micheluzzi dans Marcel Labrume par exemple), et donne un arrière-plan des plus fournis. Mais ici je n’ai pas trouvé palpitante cette lecture. La faute essentiellement à une intrigue assez fouillis, sans être non plus captivante. La faute surtout à une narration qui manque singulièrement de rythme. Je suis resté sur ma faim en tout cas. Note réelle 2,5/5.
Perceval
Deuxième adaptation du récit de Perceval que je lis en peu de temps, ce qui ne va pas manquer de faire un comparatif entre les deux récits, évidemment. Même si je dois dire directement que par rapport au récit dans Perceval (Bruneau), le roman arthurien porte ici une autre considération et une thématique bien distincte, que l'autrice a intégré à la légende de base de Perceval. Cette BD n'est donc pas une adaptation stricto-sensu de la légende surtout connue par Chrétien de Troyes, mais une réadaptation brodant sur la ligne directrice de l'histoire dont presque tout les points importants sont rappelés ici. Mais chacun détourné d'une autre façon, abordant l'histoire comme une métaphore de l'impulsivité de la jeunesse qui se brule dans des actions souvent inconsidérées et sans se soucier des conséquences de ses actes sur le monde. Perceval part à l'aventure sur un coup de tête, ne se soucie aucunement des différentes personnes qu'il croise et ignore son identité jusqu'à un final qui lie certains personnages ensemble. Ce final est la quête de la maturité, l'identité de Perceval arrive enfin et qui pourra désormais vivre en tant qu'adulte accompli, conscient d'avoir un impact sur le monde. Cette idée est originale et permet de traiter un sujet annexe de la légende, ce que j'apprécie toujours. Les relectures et réinterprétations de mythes sont une très bonne façon d'exprimer notre monde par une vieille histoire. Cela dit, je n'ai pas été transcendé non plus. La faute à un dessin assez sommaire à mon gout et qui a une froideur dans le trait qui ne va pas spécialement avec le sujet. J'étais un peu frustré du trait qui m'a semblé bien moins beau que celui de Chevalier Gambette. Le comparatif est peut-être injuste mais la lecture des deux en peu de temps m'empêche de me l'enlever de la tête. Une BD sympathique mais sur laquelle je ne reviendrais pas, j'en suis presque sur.
The Player who can't level up
The Player who can't level up est l'un des premiers webtoons que j'ai lus, par curiosité pour découvrir ce medium. Il se déroule dans un univers quasiment identique au webtoon plus célèbre qu'est Solo Leveling, à savoir une Terre contemporaine où d'étranges portails sont apparus permettant à des aventuriers d'aller affronter des monstres comme dans les niveaux d'un jeu vidéo. Seuls certains élus peuvent franchir ces portails, et parmi eux encore plus rares sont ceux qui ont acquis d'incroyables pouvoirs et sont devenus riches et célèbres en progressant dans ces mondes de fantasy. Gygyu, lui, pensait pouvoir sortir de la misère en devenant un jour un de ces "players", mais il a vite déchanté en découvrant qu'il était physiquement incapable de progresser et dépasser le niveau 1. Jusqu'au jour où il met la main sur une, puis deux armes extraordinaires qui vont lui permettre de devenir légendaire malgré ce handicap initial. C'est clairement une publication destinée aux geeks amateurs de manga, de webtoons et de jeux vidéo, plus particulièrement les MMORPG. Son pitch, très typique dans ce domaine, rappelle un isekai où un humain contemporain vit des aventures de fantasy dans des mondes parallèles. Sauf qu'ici, tout est organisé : une véritable industrie s'est mise en place sur Terre pour soutenir ces combattants et exploiter les richesses qu'ils rapportent des donjons. Le concept central de cette série, c'est que le héros reste coincé au niveau 1 malgré des années d'expérience. Ce handicap disparaît cependant très vite avec l'apparition de ces épées qui le rendent presque du jour au lendemain aussi puissant que les plus grands combattants humains. Un bon gros cheat code bien aidé par le scenarium. Au début, c'est fun : voir celui qui était méprisé devenir super fort, rabattre leur caquet aux arrogants et épater tout le monde contre des ennemis toujours plus puissants a un côté défoulant. Mais l'idée s'essouffle rapidement et il ne se passe plus grand chose de réellement captivant, d'autant que, comme dans beaucoup de webtoons, le rythme narratif est étiré à l'extrême pour durer le plus longtemps possible. Graphiquement, on retrouve le style typique des webtoons : très informatique, froid, avec des personnages mis en avant sur des décors sans substance. Il faut toutefois reconnaître que c'est ici plutôt soigné, avec de bonnes couleurs et une mise en scène assez efficace. L'adaptation du format numérique au format manga est également correcte, avec beaucoup de cases par page : on évite ainsi la narration trop aérée qui fait tourner les pages trop vite, même si on ressent parfois que certaines cases ont été un peu trop rapetissées par rapport à leur version originale. Concrètement, ce n'est pas une série que je conseillerais d'acheter : elle s'épuise trop vite et déçoit sur la durée. En revanche, pour découvrir l'univers des webtoons, lire un ou deux tomes peut être une approche intéressante. Note : 2,5/5
Sur la piste de Blueberry
Cet album m'a immédiatement rappelé un autre volume anniversaire consacré à un héros de western : Les Amis de Buddy Longway. Pour les 10 ans du personnage de Derib, de grands noms de la BD franco-belge lui rendaient hommage à travers des histoires courtes qui l'intégraient à leurs univers respectifs. Ici, ce sont les 60 ans de Blueberry qui sont célébrés, avec des auteurs contemporains, dont plusieurs spécialistes du western, qui proposent chacun leur vision du personnage, suivis de quelques illustrations en fin d'ouvrage. À noter que, hormis celle où Michel Blanc-Dumont fait se rencontrer Blueberry et son héros Cartland, les autres récits restent solidement ancrés dans l'univers de Charlier et Giraud, en cherchant avant tout à retrouver l'esprit de la série, parfois même son souffle graphique. Comme souvent avec ce type d'hommage collectif, le résultat ne peut qu'être variable. Certaines histoires manquent un peu de relief, d'autres séduisent moins par leur dessin, et quelques-unes laissent une impression agréable mais fugace. À l'inverse, plusieurs contributions sont vraiment réussies : des planches superbes qui soutiennent sans rougir la comparaison avec Giraud, des récits qui s'inscrivent parfaitement dans la continuité de la série et lui ajoutent même un soupçon de profondeur en s'intercalant subtilement entre deux tomes... mais je dois admettre que je ne suis sans doute pas assez passionné par Blueberry pour en savourer pleinement toutes les nuances. Au final, c'est un bel hommage, soigné et cohérent, qui ne comporte pas de véritable faux pas. Il m'a néanmoins laissé un peu à distance : plaisant, souvent très beau, mais d'une portée limitée.
Raja
Raja est une fresque épique en trois tomes qui nous plonge au IVe siècle av. J.-C., à l'époque où Kautilya, redoutable guerrier et stratège, rêve de devenir le souverain unique capable d'unifier le sous-continent indien. L'histoire, riche en action et en grand spectacle, évoque autant les récits mythologiques comme Gilgamesh ou la vie de Bouddha que certains mangas stratégiques à la Bokko (Stratège), où un seul homme bouleverse le monde grâce à sa force, son intelligence et son audace. Le cadre est particulièrement intéressant : l'Inde est alors morcelée en une multitude de royaumes, tandis que les conquêtes d'Alexandre le Grand, brièvement évoquées, influencent les événements. Kautilya, maître d'armes surdoué au service d'un prince, affiche une ambition démesurée. Présenté comme un héros quasi mythologique, il refuse même le trône que lui offre son roi, préférant conquérir l'Inde par ses propres moyens. Le récit enchaîne ainsi les démonstrations de sa force, de son génie tactique et de son audace, face à d'autres figures hors du commun qu'il surpasse immanquablement. Cette exagération assumée, typique du manga, pourra rebuter certains lecteurs mais donne aussi au récit un souffle grandiloquent et un rythme soutenu, permettant à l'histoire de s'achever en seulement trois volumes. En définitive, l'ensemble se lit avec plaisir : derrière les excès, on découvre un contexte historique indien soigné et dépaysant, qui donne à cette aventure héroïque un charme certain. Par contre, je reste un peu circonspect sur le conclusion de la série. Elle se termine en 3 tomes mais elle ne clôt vraiment pas l'intrigue et je n'arrive pas à comprendre si c'est volontaire ou si c'est le résultat d'un manque de succès éditorial. C'est comme si les aventures de nos héros s'arrêtaient en cours de route, certes après avoir clos une dernière péripétie mais sans avoir ne serait-ce que commencer à affronter l'antagoniste principal et atteint l'objectif clé que le héros s'est posé depuis le début de la série. Bref, je suis un peu perplexe, même si j'ai passé un moment agréable.
Et ils eurent beaucoup d'emmerdes !
Un titre qui m’a direct fait penser à Et à la fin, ils meurent, cette terminologie commune nous amène bien sûr dans l’univers des contes mais le traitement sera ici bien différent. Ne cherchez pas ici une quelconque analyse, de sérieux ou autre, le présent album n’est uniquement là que pour nous dérider les rictus. A travers différentes histoires courtes (4 à 5 pages), Mab nous propose « la suite » des aventures de héros de contes en les confrontant à leurs progénitures. Les différents récits sont un peu inégaux mais je ressors satisfait de ma lecture. En fait, il n’y a que celui avec le petit Poucet (le dernier) qui ne m’a pas emballé, les autres sont bons avec quelques pépites (Boucle d’or, Tarzan et le chaperon rouge). L’humour est versatile mais dans l’ensemble bien vu, ça reste gentillet mais il ne faut pas être allergique au genre trashouille ou grossier. En tous cas il fait des merveilles dans les 3 récits cités plus haut. Le dessin accentue et accompagne parfaitement la gaudriole, il y a plein de petits détails sympas (rien que la couverture). Alors certes, pas l’album du siècle, mais si vous aimez les contes ou les détournements un peu cons, bah Go. Je ne mets pas de coup de cœur mais j’ai encore en tête les 3, 4 gags/situations qui m’ont fait hurler de rire.
Princesse Puncheuse
Une série pas trop mal, mais qui manque vraiment d'originalité. En fait, il y a une idée assez originale qui m'a bien surpris, mais le reste sent un peu trop le déjà-vu. On est encore dans une œuvre de fiction japonaise qui se passe dans un monde médiéval de style européen avec de la magie, la réincarnation d'une sainte, des dragons, des elfes, des aristocrates...Si la série était sortie il y a 10 ans j'aurais peut-être trouvé le scénario plus passionnant à lire, mais là j'ai trop lu ou vu de séries avec le même décor qu'il faut vraiment que le scénario soit très bon pour me passionner, et ici c'est juste correct. Dommage parce que c'est bien amusant de voir des riches connards se faire péter la gueule et pour une fois on dénonce l'esclavage, mais bon le scénario est tout de même un peu répétitif. J'aime bien Scarlett et son frère, mais la plupart des personnages me laissent un peu indifférent. Au niveau de la romance, je ne suis pas trop fan de ce que je vois. La sainte qui est à peine adolescente tombe amoureuse du frère de l'héroïne qui est adulte. De ce que j'ai lu, cela reste tout de même acceptable parce que seule la sainte semble amoureuse et il ne fait rien de dégoûtant avec elle, mais bon j'aime juste pas trop cette intrigue là. Je comprends que c'est pour les adolescentes qui ont sûrement le même âge que la sainte et qui rêvent de jeunes hommes matures et gentils, et comme je suis moi-même un homme adulte ben ça ne me parle pas. Le pire reste quand même le prince, qui est le petit ami potentiel de Scarlett, qui fait partie des personnages masculins de shojos avec une personnalité envahissante que je trouve horripilante. J'ai juste envie que Scarlett le frappe jusqu'à ce qu'il meure ! Le dessin est pas mal et dynamique. En gros, c'est pas le pire shojo et il y a des qualités...mais son univers peu original me laisse un peu indifférent.
Déraciné - Un tirailleur en fuite
La Grande Histoire de la Grande Guerre comporte des milliers de petites histoires. Thibault Rougès, jeune auteur bordelais, s'est intéressé à celle du camp du Courneau, installé à l'époque près d'Arcachon, et conçu pour recevoir en hivernage des milliers de tirailleurs sénégalais, dont les rangs s'éclaircissaient à grande vitesse dans les champs de bataille du nord et de l'est de la France. n climat plus clément était censé leur permettre de se reposer avant de repartir au combat. Mais la tuberculose commença là aussi à opérer des coupes sombres (sans mauvais jeux de mots). C'est ainsi que Beckadou, venu du Sénégal, décide de s'échapper, sans même savoir dans quelle direction partir dans cette forêt des Landes alors encore plus dense que maintenant. Thibault Rougès, dont c'est le premier album, a choisi le noir et blanc pour raconter cette histoire, dont la moitié est sans dialogue. On suit juste Beackadou dans ses errances forestières, d'abord tout seul, puis poursuivi par quelques paysans locaux après avoir dérobé un bout de pain dans une maison de la Teste. Il va payer de sa vie ce modeste larcin, et ce ne fut pas la mascarade de procès qui s'en suivit qui permit de le réhabiliter. Rougès lui rend donc hommage, et à travers li, il rend aussi hommage aux dizaines de milliers de tirailleurs qui ont été enrôlée, embarqués, instruits sur l'art militaire à des milliers de kilomètres de chez eux, pris dans un conflit qui ne les concernait en rien. Il y a de très belles planches dans cet album, avec des endroits bordelais emblématiques, ainsi que la nature sauvage du Bassin d'Arcachn et des alentours. Le style est encore un peu naïf, on sent que le dessinateur n'a pas encore atteint sa maturité graphique, notamment dans les anatomies et la mise en scène, cependant il y a déjà de belles choses. C'est émouvant, instructif (il y a de longs textes sur la guerre et les tirailleurs sénégalais en fin d'album), et quand même plaisant à l'oeil.
Washita
Je me retrouve très bien dans l’avis d’Agecanonix. En effet, comme lui, je suis passionné par l’univers et les cultures amérindiens. Et, comme lui, j’ai été quelque peu rebuté par le dessin, qui reste lisible, mais qui n’est pas franchement ma tasse de thé. L’originalité de cette série, c’est le fait que l’accent soit mis sur les liens unissant Amérindiens et nature – ou plutôt espèces animales. Avec pas mal de planches liées à la création du monde, mais aussi et surtout aux divinités animales, leurs pouvoirs, les moyens de se les concilier, etc. J’aime bien a priori cet aspect. Un angle d’attaque qui mêle récit réaliste classique et fantastique, lorsque apparaissent ces divinités. Hélas, j’ai trouvé que ça basculait de plus en plus dans du fantastique pur, au point d’en faire trop à mon goût, en particulier dans le cinquième et dernier tome, où cela sature un peu trop le récit. Pour le reste, c’est une série agréable à suivre, avec une narration très aérée (pas mal de cases muettes, finalement peu de texte).