Acheté à la sortie du musée de peinture de Grenoble, enthousiasmée par ma vision de diverses estampes de toutes techniques depuis des xylographies de Dürer à des lithographies de Daumier en passant par des eaux-fortes de Rembrandt et de plein d'illustres inconnus talentueux dont... ce peintre et illustrateur/graveur célèbre en son temps ( le XIXème) Daubigny .
Rien de lyrique ou de dramatique, c'est une petite vie bien proprette et pleine de générosité avec un dessin attachant, qui serait peut-être brouillon s'il n'y avait la couleur... Bien sentie, elle évoque les aléas de la météo dans laquelle se complet ce peintre de la nature, dans la nature. Voyez la couverture, c'est fichtrement réussi tout de même !
Donc, c'est une histoire instructive et sympathique, on a envie de savoir la suite, et puis voilà . Empruntez-le à la bibliothèque, si vous aimez la peinture ou le XIXème siècle, ça vous parlera.
Le Passeur de Lagunes est une très jolie bande dessinée entièrement à l'aquarelle avec des planches tout simplement superbes. Le choix de l'aquarelle est parfait pour dépeindre les couleurs d'un ciel bien gris qui se diluent dans les eaux troubles des lagunes entourant Venise. L'environnement est l'élément qui cadre le plus fortement cette oeuvre dans laquelle on est constamment sur l'eau, et en permanence dans ce no man's land aquatique. On navigue autour de Venise mais jamais véritablement dans Venise. Et si on ne verra jamais ces images emblématique façon carte postale de la cité italienne si touristique, c'est que les environnements dépeints sont urbains: des ports, des docks, des anciennes usines, des magasins... Un environnement bétonné et terne dans lequel une jeunesse cosmopolite s'ennuie. Et comme on peut l'imaginer: le cocktail "glande + manque d'argent" conduit rapidement la bande dont fait partie Paolo, jeune héros de cette histoire, à dealer des pilules roses sensées effacer "tous les trucs négatifs qu'on a dans la tête". Évidemment les choses vont mal se passer le récit évolue du coté du polar sur fonds de passeurs de clandestins et de mafia locale.
Un polar assez lent dans sa construction et on pourrait parler de polar d'ambiance voir contemplatif. L'intrigue n'a je trouve qu'assez peu d'importance tant les décors et l'atmosphère qui se dégagent de ce récit priment. De nombreuses planches sont sans texte et invitent juste à la contemplation. La répétition de ces respirations sur un livre plutôt épais (presque 230 pages), donne à l'ensemble un ton et un rythme très lents qui invitent à la rêverie et à la contemplation. J'ai vraiment aimé ces moments là et c'est l'aspect le plus réussi de ce livre. Il y a bien des poursuites en bateaux, de la bagarre, des coups de feu mais ce n'est pas qui reste une fois la lecture terminée.
Je pense que le récit est volontairement ouvert sur un certain nombres de points et on ne sait pas bien si le récit s'inscrit dans nos jours ou dans un avenir proche et assez sombre. Il y a de nombreux autres points qui restent assez vagues - certainement à dessein - et cela ne gène en rien la lecture, tant qu'on est prêt à se laisser porter pour les aquarelles sublimes de Piero Macola. Dessin: 4/5. Histoire: 3/5
C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe. Ce proverbe pourrait résumer l'approche de ce one-shot, puisqu'il s'agit d'une revisite du conte du Petit Poucet. Un matériau de base ultra rodé comme point de départ donc, et une transposition plutôt sympathique en forme de fait divers contemporain. Une fratrie de 7 garçons décide de fuir, emmenée par le plus petit des frères, pensant que le père veut tous les tuer. ll faut dire que les parents limite "kassos" sont véritablement flippants. Les enfants au contraire ont l'air très équilibrés malgré cet environment familial compliqué et les frangins affichent une belle complicité. Le petit Yann (le petit Poucet) est vraiment très mignon et très attachant. Il
J'ai trouvé le dessin vraiment très agréable, très lisible. J'ai adoré les couleurs et les ambiances aussi. L'ensemble fonctionne très bien et visuellement tout est très cohérent avec ce récit en forme de conte revisité.
C'est plus du coté de l'histoire que j'ai trouvé que ca pèchait un peu. La fin notamment qui, sans tomber complètement à plat, manque un peu de sel. J'aurai peut être aimé que L'Enfant Océan s'affranchisse plus du conte original (ce qu'il commence à faire d'ailleurs à un moment) et vole plus de ses propres ailes. J'ai trouvé cette conclusion peut être un peu sage, le conte d'origine étant beaucoup plus sombre, plus effrayant. Cela dit elle convient bien à une lecture avec les plus petits et c'est sans doute à eux que s'adresse principalement cette histoire.
Une lecture sympa. Sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas, mais qui se révèle relativement originale, sur un sujet plutôt rebattu.
C’est une histoire de mafieux assez traditionnelle, se déroulant de la fin des années 1930 au début des années 1960, à Chicago et New-York surtout (avec une fin à Marseille liée à la French Connection). Tout ce qui est lié à la mafia est classique, sans trop de surprise, et finalement traité presque de façon soft, par évocation indirecte.
La partie la plus originale, au cœur de l’intrigue, ce sont les relations unissant les deux héros. Un jeune immigré italien, pris sous son aile (et dans son lit) par un polonais, chef mafieux de Chicago tombé en disgrâce, qui va tout lui apprendre. Les deux hommes vont nouer une relation homosexuelle (fort rare dans ce milieu ! Et fort dangereuse pour eux d’ailleurs). L’évolution de leur relation, avec une inversion progressive de la hiérarchie et des liens de dépendance – jusqu’à une fin plutôt bien amenée constitue le principal intérêt de cette histoire.
Le dessin est simple et globalement fluide. Je ne suis par contre pas fan du rendu proche du manga pour visages et certaines expressions (et des traits de visages peu développés).
Un recueil d'histoire par Junji Ito qui date des années 2000 sauf la dernière qui est plus récente et date de 2017. À noter que l'on retrouve l'histoire de la graisse qui était déjà parue dans ''Les Chefs-d'œuvre de Junji Ito'' et les autres histoires ne sont pas des rééditions, du moins dans les mangas d'Ito parus chez cet éditeur.
Ceux qui connaissent l'auteur ne vont pas être déroutés par ce qu'ils vont trouver dans ce recueil, parce que c'est du pur Ito avec ses qualités et ses défauts. On retrouve quelques thèmes récurrents, comment les gens qui sont obsédés par quelque chose pour une raison inexplicable. Les histoires sont pas trop mal à défaut d'être mémorables. Il y a souvent ce truc agaçant chez Ito, qui est que trop souvent on dirait qu'il n'y a pas vraiment de fin, le fantastique s'arrête soudainement parce que le récit est fini et c'est tout. Malgré tout, cela se laisse lire et Ito montre qu'il a beaucoup d'imagination. Je suis juste pas un gros fan de lui, mais cela va plaire à sa fanbase qui veut tout acheter de lui.
Une suite qui ne dit pas son nom à l'album Sprague. On y retrouve tout le charme de cet univers menacé par de mystérieuses herbes bleues.
Au scénario : Rodolphe (Rodolphe Daniel Jacquette) prof de lettres et grand amateur de R. L. Stevenson dont il a publié une biographie. Il a notamment collaboré avec le brésilien Leo (Luiz Eduardo de Oliveira) pour les séries Europa, Amazonie, Namibia ou encore Kenya.
À la planche à dessin, Olivier Roman, connu pour l'adaptation en BD des aventures fantastiques de Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain.
Le duo n'en est pas à son coup d'essai puisqu'ils avaient déjà travaillé ensemble sur l'album Sprague (2022).
Le marin céleste se déroule d'ailleurs sur la même planète et nous finirons même dans la baie de Sprague.
Toutefois ce Marin céleste peut être lu indépendamment de Sprague : c'est plus un autre moment qu'une véritable suite.
L'album est colorié par Denis Béchu, celui qui a notamment travaillé avec François Boucq sur le remarquable New York Cannibals.
Nous voici sur une planète qui ressemble un peu à la notre mais pas tout à fait, mais on ne sait quand et on ne sait où.
Nous retrouvons donc là toute l'ambiance de Sprague : un univers médiéval, teinté de diverses machineries volantes (un peu dans l'esprit steam punk mais en plus écolo et sans la vapeur).
Nous allons suivre le marin céleste dans l'une de ces machines : Popeye une sorte de colporteur qui vole de village en village pour proposer sa camelote aux habitants, des articles plus ou moins authentiques puisque c'est son amie Prune qui lui répare, bricole ou contrefait la marchandise.
Jusque là tout va bien et l'on profite de cette douce imagerie bon enfant.
Mais ce petit monde s'affole à l'apparition invasive de mystérieuses herbes bleues qui prolifèrent et dévorent tout sur leur passage.
« [...] Les herbes !
Ces foutues saloperies bleues qui nous envahissent ... T'es pas au courant ?
Ces saletés poussent à tout vitesse et sont capables de te bloquer une roue ou de s'entortiller dans un moteur ! »
? On ne peut qu'être séduit par le petit monde sympathique et bon enfant qui s'invente sous nos yeux.
Le dessin clair et précis de Roman compte pour beaucoup dans le charme indéniable de cet univers.
? Pour autant, l'histoire va s'avérer un peu décevante. Plusieurs pistes sont ouvertes sans être complètement explorées (d'étranges insectes géants, les Grands Anciens, un vieux grimoire mystérieux, ...) et le lecteur restera un peu sur sa faim. Un reproche qui avait déjà été adressé à l'album initial Sprague.
Tout cela reste trop gentil et conviendra mieux à de jeunes lecteurs.
C'est un peu comme si les auteurs avaient hésité à donner une véritable suite à l'album précédent et n'avaient pas oser se lancer dans une plus longue série.
L'univers et les mystères de Sprague méritent d'être creusés, étoffés, approfondis, ... on attend !
Il y a des choses intéressantes dans cette histoire, et dans les dialogues, mais j’ai trouvé l’ensemble un peu confus, jouant sur trop de facilités, et finalement toutes les diatribes – justifiées – contre la société actuelle sont comme aseptisées par cette naïveté, et le manque de crédibilité de certaines parties fait perdre une partie de l’intérêt de l’ensemble.
De fait, je pense que l’album s’adresse avant tout à des adolescents, qui seront peut-être moins regardants que moi, et qui pourront plus facilement s’identifier aux personnages (ado ou très jeunes adultes pour la plupart).
Aïda est la fille d’une présentatrice vedette de la télé, superficielle et qui la délaisse, elle côtoie d’autres jeunes de la grande bourgeoisie, très prétentieux et faussement rebelles. Mais Aïda va, suite à quelques hasards, rencontrer et être conquise par un groupe de jeunes activistes, agissant sous le nom de « Virus » en menant des actions coups de poings médiatiques contre les travers de la société de consommation.
La narration est rythmée, et, si le dessin est un peu brinquebalant, je l’ai globalement aimé, comme je me suis fait à la colorisation tranchée où tous les tons de rouge et rose dominent.
Mais les personnages sont trop caricaturaux : que ce soit les copains d’Aïda, ou ses nouveaux amis (la scène où chacun présente sa famille en est l’illustration, ils incarnent tous un manque affectif ou une blessure différente, comme si un catalogue devait en entier être exploité !).
De plus pas mal de choses manquent de crédibilité : en particulier les membres du « Virus » semblent pouvoir voler, sont bien plus mobiles que les vieux Yamakasi ! Ils bénéficient aussi longtemps d’une immunité, ou d’une incompétence suite à leurs interventions (souvent aussi improbables, comme ces projections de milliers de cameras dans les rues !), jusqu’au moment où, d’un coup, ils sont tous arrêtés – pour être relâchés de façon incompréhensible, tout ceci menant aux happy-end et autres réconciliations de la fin.
Bref, pas ma came, je ne suis pas le cœur de cible. Mais cet album peut davantage plaire à un jeune lectorat je pense, d’où ma notation relativement généreuse (je serais presque proche du deux étoiles pour mon ressenti réel).
Note réelle 2,5/5.
J'ai toujours le même ressenti avec les l'œuvres de Pascal Rabaté. J'ai souvent du mal à adhérer à sa vision des événements.
Ici encore j'ai trouvé la lecture bien banale. Rabaté n'a évidemment pas vécu cette période historique et la bibliographie sur laquelle se base son récit va dans le sens unique de cette débandade qui ridiculise un peu facilement l'armée française. Les images proposées ont été mille fois vues dans des documentaires sur le sujet. Rien de très nouveau. De plus Rabaté introduit de nombreux combats nocturnes assez improbables compte tenu de la stratégie de combat des JU 87. La narration est fluide mais j'y ai retrouvé de nombreuses scènes déjà vues ou lues ailleurs comme le racisme des allemands vis à vis des coloniaux, les cochons anthropophages, la ferme isolée tenue par des femmes …
Comme il n'y a pratiquement pas d'action une grande partie de la narration tient dans un texte qui fait la part belle à la désillusion avec des intonations modernes.
Rabaté choisit un graphisme sur le mode minimaliste qui privilégie l'expression des visages ainsi que leur diversité. L'auteur maîtrise parfaitement ses cadrages, ses ombrages et sa mise en scène ce qui fournit une narration textuelle vive malgré le peu d'actions dynamiques.
Enfin le final est assez énigmatique tombant comme un cheveu sur la soupe sans une connaissance plus fine de la psychologie et du vécu du personnage.
Une lecture mi figue mi raisin encore une fois pour moi avec cet auteur.
Découvrir une nouvelle œuvre de Marc-Antoine Mathieu est toujours à double tranchant. Il y a l'aspect grisant d'entrer une nouvelle fois dans son univers si particulier, si fascinant. Et il y a la crainte d'aller plus du côté de ses essais ratés (Otto, l'homme réécrit) que de ses coups de maître (Julius Corentin Acquefacques, évidemment). Je dirais qu'ici, on est un peu entre les deux, même si on penche plus du côté de ses œuvres réussies.
L'univers est très proche de Julius Corentin Acquefacques, voire est exactement le même (un "Akfak" est mentionné un moment). Le dessin est du Mathieu tout ce qu'il y a de plus classique, et l'univers graphique auquel il a recours est connu. On se retrouve assez bien dans cette sorte d'extrapolation poussée à l'absurde de notre société. Nous sommes dans un monde régi par une sorte d'entité mystérieuse, où tous les hommes qui se promènent dans la ville sont dépendants d'une sorte de petite boîte noire qui leur dicte leur conduite. Évidemment, le parallèle est transparent, ce qui rend la lecture plutôt agréable, car on comprend bien ou MAM veut nous emmener.
Et en même temps, n'est-ce pas là la limite de l'œuvre ? Certains parallèles sont parfois géniaux (ces boîtes noires qui happent l'identité des gens, ce transfert de la mémoire vers des boîtes informatiques qui entraînent l'amnésie des humains), et prennent en plus une résonance particulière à l'heure du développement sauvage et massif de l'IA. Mais ce discours n'est-il pas un discours vraiment facile ? C'est toujours très convenu de dénoncer les murs que les hommes construisent entre eux, et Mémoire morte n'entre jamais en profondeur dans cet aspect du sujet. Ce qui donne un peu l'impression de ces discours creusards d'hommes politiques qui ne veulent fâcher personne et s'attaquent aux murs et frontières bâties entre les hommes sans jamais en analyser les causes et proposer de solutions concrètes...
Sur l'aspect "dépendance vis-à-vis du numérique", le discours vu d'aujourd'hui est relativement convenu, mais pour le coup, pour une bande dessinée de 2000, il devait l'être beaucoup moins à l'époque. Et surtout, j'aime bien ce rapport que fait l'auteur entre la manière dont on confie notre mémoire à l'informatique, ce qui, finalement, nous fait perdre tout souvenir, jusqu'à en perdre le langage.
Et à ce titre, la phrase qui clôt le récit est véritablement glaçante, tant elle est lourde de sens, et tant elle, au moins, n'a pris aucune ride...
Dès les premières pages, on se sent embarqué. La narration en voix off est ultra-efficace, et tout le côté "film noir/comédie policière des années 50" est plutôt bien fait (jusqu'au logo Delcourt sur la 1re page qui parodie le logo Gaumont de 1948). Il y a de jolies punchlines, les personnages sont bien brossés, et les prémisses du récit extrêmement intrigantes. Sans compter que le nombre réduit de cases par planche fait de cette bande dessinée un tourne-pages digne de ce nom !
Bref, la magie opère indéniablement. On est pris et on n'a qu'une envie, arriver au fin mot de l'histoire, surtout que les avis qu'on trouve ici et là nous vendent tous un twist impossible à prévoir !
Et de fait, ils ont globalement raison. Seulement, c'est là que tout s'effondre... Sans être une catastrophe absolue, le twist est d'une facilité que n'égale que son manque total de vraisemblance (sans parler d'une assez forte chute dans le mauvais goût). Je n'arrive pas du tout à y croire. Alors certes, on serait dans une pure comédie parodique qui jouerait la carte de l'absurde, ça aurait pu très bien passer. Peut-être les plus cinéphiles se souviendraient-ils de l'hilarant Un Cadavre au dessert (avec rien de moins que Truman Capote, David Niven, Maggie Smith, Alec Guinness, Peter Sellers, Elsa Lanchester et James Cromwell !), qui s'amusait à abattre les cartes les plus délirantes pour finir par nous emmener dans un festival de grand n'importe quoi absolument réjouissant.
Ici, le twist m'a vraiment fait penser à ce film, sauf que le ton n'y est pas assez absurde pour nous faire accepter n'importe quel twist. Ou alors il aurait fallu l'étoffer pour le rendre plus crédible...
Cela ne signifie pas que La Cage aux cons soit une mauvaise bande dessinée. Mais je dois bien avouer qu'elle n'est pas du tout aussi marquante que je l'aurais souhaité. Reste le souvenir d'une lecture plaisante, très bien écrite et assez bien menée, mais dont, à la réflexion, j'aurais préféré ne pas lire la fin.
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Le Jardin de Daubigny
Acheté à la sortie du musée de peinture de Grenoble, enthousiasmée par ma vision de diverses estampes de toutes techniques depuis des xylographies de Dürer à des lithographies de Daumier en passant par des eaux-fortes de Rembrandt et de plein d'illustres inconnus talentueux dont... ce peintre et illustrateur/graveur célèbre en son temps ( le XIXème) Daubigny . Rien de lyrique ou de dramatique, c'est une petite vie bien proprette et pleine de générosité avec un dessin attachant, qui serait peut-être brouillon s'il n'y avait la couleur... Bien sentie, elle évoque les aléas de la météo dans laquelle se complet ce peintre de la nature, dans la nature. Voyez la couverture, c'est fichtrement réussi tout de même ! Donc, c'est une histoire instructive et sympathique, on a envie de savoir la suite, et puis voilà . Empruntez-le à la bibliothèque, si vous aimez la peinture ou le XIXème siècle, ça vous parlera.
Le Passeur de lagunes
Le Passeur de Lagunes est une très jolie bande dessinée entièrement à l'aquarelle avec des planches tout simplement superbes. Le choix de l'aquarelle est parfait pour dépeindre les couleurs d'un ciel bien gris qui se diluent dans les eaux troubles des lagunes entourant Venise. L'environnement est l'élément qui cadre le plus fortement cette oeuvre dans laquelle on est constamment sur l'eau, et en permanence dans ce no man's land aquatique. On navigue autour de Venise mais jamais véritablement dans Venise. Et si on ne verra jamais ces images emblématique façon carte postale de la cité italienne si touristique, c'est que les environnements dépeints sont urbains: des ports, des docks, des anciennes usines, des magasins... Un environnement bétonné et terne dans lequel une jeunesse cosmopolite s'ennuie. Et comme on peut l'imaginer: le cocktail "glande + manque d'argent" conduit rapidement la bande dont fait partie Paolo, jeune héros de cette histoire, à dealer des pilules roses sensées effacer "tous les trucs négatifs qu'on a dans la tête". Évidemment les choses vont mal se passer le récit évolue du coté du polar sur fonds de passeurs de clandestins et de mafia locale. Un polar assez lent dans sa construction et on pourrait parler de polar d'ambiance voir contemplatif. L'intrigue n'a je trouve qu'assez peu d'importance tant les décors et l'atmosphère qui se dégagent de ce récit priment. De nombreuses planches sont sans texte et invitent juste à la contemplation. La répétition de ces respirations sur un livre plutôt épais (presque 230 pages), donne à l'ensemble un ton et un rythme très lents qui invitent à la rêverie et à la contemplation. J'ai vraiment aimé ces moments là et c'est l'aspect le plus réussi de ce livre. Il y a bien des poursuites en bateaux, de la bagarre, des coups de feu mais ce n'est pas qui reste une fois la lecture terminée. Je pense que le récit est volontairement ouvert sur un certain nombres de points et on ne sait pas bien si le récit s'inscrit dans nos jours ou dans un avenir proche et assez sombre. Il y a de nombreux autres points qui restent assez vagues - certainement à dessein - et cela ne gène en rien la lecture, tant qu'on est prêt à se laisser porter pour les aquarelles sublimes de Piero Macola. Dessin: 4/5. Histoire: 3/5
L'Enfant océan
C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe. Ce proverbe pourrait résumer l'approche de ce one-shot, puisqu'il s'agit d'une revisite du conte du Petit Poucet. Un matériau de base ultra rodé comme point de départ donc, et une transposition plutôt sympathique en forme de fait divers contemporain. Une fratrie de 7 garçons décide de fuir, emmenée par le plus petit des frères, pensant que le père veut tous les tuer. ll faut dire que les parents limite "kassos" sont véritablement flippants. Les enfants au contraire ont l'air très équilibrés malgré cet environment familial compliqué et les frangins affichent une belle complicité. Le petit Yann (le petit Poucet) est vraiment très mignon et très attachant. Il J'ai trouvé le dessin vraiment très agréable, très lisible. J'ai adoré les couleurs et les ambiances aussi. L'ensemble fonctionne très bien et visuellement tout est très cohérent avec ce récit en forme de conte revisité. C'est plus du coté de l'histoire que j'ai trouvé que ca pèchait un peu. La fin notamment qui, sans tomber complètement à plat, manque un peu de sel. J'aurai peut être aimé que L'Enfant Océan s'affranchisse plus du conte original (ce qu'il commence à faire d'ailleurs à un moment) et vole plus de ses propres ailes. J'ai trouvé cette conclusion peut être un peu sage, le conte d'origine étant beaucoup plus sombre, plus effrayant. Cela dit elle convient bien à une lecture avec les plus petits et c'est sans doute à eux que s'adresse principalement cette histoire.
Rivages lointains
Une lecture sympa. Sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas, mais qui se révèle relativement originale, sur un sujet plutôt rebattu. C’est une histoire de mafieux assez traditionnelle, se déroulant de la fin des années 1930 au début des années 1960, à Chicago et New-York surtout (avec une fin à Marseille liée à la French Connection). Tout ce qui est lié à la mafia est classique, sans trop de surprise, et finalement traité presque de façon soft, par évocation indirecte. La partie la plus originale, au cœur de l’intrigue, ce sont les relations unissant les deux héros. Un jeune immigré italien, pris sous son aile (et dans son lit) par un polonais, chef mafieux de Chicago tombé en disgrâce, qui va tout lui apprendre. Les deux hommes vont nouer une relation homosexuelle (fort rare dans ce milieu ! Et fort dangereuse pour eux d’ailleurs). L’évolution de leur relation, avec une inversion progressive de la hiérarchie et des liens de dépendance – jusqu’à une fin plutôt bien amenée constitue le principal intérêt de cette histoire. Le dessin est simple et globalement fluide. Je ne suis par contre pas fan du rendu proche du manga pour visages et certaines expressions (et des traits de visages peu développés).
Carnage
Un recueil d'histoire par Junji Ito qui date des années 2000 sauf la dernière qui est plus récente et date de 2017. À noter que l'on retrouve l'histoire de la graisse qui était déjà parue dans ''Les Chefs-d'œuvre de Junji Ito'' et les autres histoires ne sont pas des rééditions, du moins dans les mangas d'Ito parus chez cet éditeur. Ceux qui connaissent l'auteur ne vont pas être déroutés par ce qu'ils vont trouver dans ce recueil, parce que c'est du pur Ito avec ses qualités et ses défauts. On retrouve quelques thèmes récurrents, comment les gens qui sont obsédés par quelque chose pour une raison inexplicable. Les histoires sont pas trop mal à défaut d'être mémorables. Il y a souvent ce truc agaçant chez Ito, qui est que trop souvent on dirait qu'il n'y a pas vraiment de fin, le fantastique s'arrête soudainement parce que le récit est fini et c'est tout. Malgré tout, cela se laisse lire et Ito montre qu'il a beaucoup d'imagination. Je suis juste pas un gros fan de lui, mais cela va plaire à sa fanbase qui veut tout acheter de lui.
Le Marin céleste
Une suite qui ne dit pas son nom à l'album Sprague. On y retrouve tout le charme de cet univers menacé par de mystérieuses herbes bleues. Au scénario : Rodolphe (Rodolphe Daniel Jacquette) prof de lettres et grand amateur de R. L. Stevenson dont il a publié une biographie. Il a notamment collaboré avec le brésilien Leo (Luiz Eduardo de Oliveira) pour les séries Europa, Amazonie, Namibia ou encore Kenya. À la planche à dessin, Olivier Roman, connu pour l'adaptation en BD des aventures fantastiques de Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain. Le duo n'en est pas à son coup d'essai puisqu'ils avaient déjà travaillé ensemble sur l'album Sprague (2022). Le marin céleste se déroule d'ailleurs sur la même planète et nous finirons même dans la baie de Sprague. Toutefois ce Marin céleste peut être lu indépendamment de Sprague : c'est plus un autre moment qu'une véritable suite. L'album est colorié par Denis Béchu, celui qui a notamment travaillé avec François Boucq sur le remarquable New York Cannibals. Nous voici sur une planète qui ressemble un peu à la notre mais pas tout à fait, mais on ne sait quand et on ne sait où. Nous retrouvons donc là toute l'ambiance de Sprague : un univers médiéval, teinté de diverses machineries volantes (un peu dans l'esprit steam punk mais en plus écolo et sans la vapeur). Nous allons suivre le marin céleste dans l'une de ces machines : Popeye une sorte de colporteur qui vole de village en village pour proposer sa camelote aux habitants, des articles plus ou moins authentiques puisque c'est son amie Prune qui lui répare, bricole ou contrefait la marchandise. Jusque là tout va bien et l'on profite de cette douce imagerie bon enfant. Mais ce petit monde s'affole à l'apparition invasive de mystérieuses herbes bleues qui prolifèrent et dévorent tout sur leur passage. « [...] Les herbes ! Ces foutues saloperies bleues qui nous envahissent ... T'es pas au courant ? Ces saletés poussent à tout vitesse et sont capables de te bloquer une roue ou de s'entortiller dans un moteur ! » ? On ne peut qu'être séduit par le petit monde sympathique et bon enfant qui s'invente sous nos yeux. Le dessin clair et précis de Roman compte pour beaucoup dans le charme indéniable de cet univers. ? Pour autant, l'histoire va s'avérer un peu décevante. Plusieurs pistes sont ouvertes sans être complètement explorées (d'étranges insectes géants, les Grands Anciens, un vieux grimoire mystérieux, ...) et le lecteur restera un peu sur sa faim. Un reproche qui avait déjà été adressé à l'album initial Sprague. Tout cela reste trop gentil et conviendra mieux à de jeunes lecteurs. C'est un peu comme si les auteurs avaient hésité à donner une véritable suite à l'album précédent et n'avaient pas oser se lancer dans une plus longue série. L'univers et les mystères de Sprague méritent d'être creusés, étoffés, approfondis, ... on attend !
Aïda
Il y a des choses intéressantes dans cette histoire, et dans les dialogues, mais j’ai trouvé l’ensemble un peu confus, jouant sur trop de facilités, et finalement toutes les diatribes – justifiées – contre la société actuelle sont comme aseptisées par cette naïveté, et le manque de crédibilité de certaines parties fait perdre une partie de l’intérêt de l’ensemble. De fait, je pense que l’album s’adresse avant tout à des adolescents, qui seront peut-être moins regardants que moi, et qui pourront plus facilement s’identifier aux personnages (ado ou très jeunes adultes pour la plupart). Aïda est la fille d’une présentatrice vedette de la télé, superficielle et qui la délaisse, elle côtoie d’autres jeunes de la grande bourgeoisie, très prétentieux et faussement rebelles. Mais Aïda va, suite à quelques hasards, rencontrer et être conquise par un groupe de jeunes activistes, agissant sous le nom de « Virus » en menant des actions coups de poings médiatiques contre les travers de la société de consommation. La narration est rythmée, et, si le dessin est un peu brinquebalant, je l’ai globalement aimé, comme je me suis fait à la colorisation tranchée où tous les tons de rouge et rose dominent. Mais les personnages sont trop caricaturaux : que ce soit les copains d’Aïda, ou ses nouveaux amis (la scène où chacun présente sa famille en est l’illustration, ils incarnent tous un manque affectif ou une blessure différente, comme si un catalogue devait en entier être exploité !). De plus pas mal de choses manquent de crédibilité : en particulier les membres du « Virus » semblent pouvoir voler, sont bien plus mobiles que les vieux Yamakasi ! Ils bénéficient aussi longtemps d’une immunité, ou d’une incompétence suite à leurs interventions (souvent aussi improbables, comme ces projections de milliers de cameras dans les rues !), jusqu’au moment où, d’un coup, ils sont tous arrêtés – pour être relâchés de façon incompréhensible, tout ceci menant aux happy-end et autres réconciliations de la fin. Bref, pas ma came, je ne suis pas le cœur de cible. Mais cet album peut davantage plaire à un jeune lectorat je pense, d’où ma notation relativement généreuse (je serais presque proche du deux étoiles pour mon ressenti réel). Note réelle 2,5/5.
La Déconfiture
J'ai toujours le même ressenti avec les l'œuvres de Pascal Rabaté. J'ai souvent du mal à adhérer à sa vision des événements. Ici encore j'ai trouvé la lecture bien banale. Rabaté n'a évidemment pas vécu cette période historique et la bibliographie sur laquelle se base son récit va dans le sens unique de cette débandade qui ridiculise un peu facilement l'armée française. Les images proposées ont été mille fois vues dans des documentaires sur le sujet. Rien de très nouveau. De plus Rabaté introduit de nombreux combats nocturnes assez improbables compte tenu de la stratégie de combat des JU 87. La narration est fluide mais j'y ai retrouvé de nombreuses scènes déjà vues ou lues ailleurs comme le racisme des allemands vis à vis des coloniaux, les cochons anthropophages, la ferme isolée tenue par des femmes … Comme il n'y a pratiquement pas d'action une grande partie de la narration tient dans un texte qui fait la part belle à la désillusion avec des intonations modernes. Rabaté choisit un graphisme sur le mode minimaliste qui privilégie l'expression des visages ainsi que leur diversité. L'auteur maîtrise parfaitement ses cadrages, ses ombrages et sa mise en scène ce qui fournit une narration textuelle vive malgré le peu d'actions dynamiques. Enfin le final est assez énigmatique tombant comme un cheveu sur la soupe sans une connaissance plus fine de la psychologie et du vécu du personnage. Une lecture mi figue mi raisin encore une fois pour moi avec cet auteur.
Mémoire morte
Découvrir une nouvelle œuvre de Marc-Antoine Mathieu est toujours à double tranchant. Il y a l'aspect grisant d'entrer une nouvelle fois dans son univers si particulier, si fascinant. Et il y a la crainte d'aller plus du côté de ses essais ratés (Otto, l'homme réécrit) que de ses coups de maître (Julius Corentin Acquefacques, évidemment). Je dirais qu'ici, on est un peu entre les deux, même si on penche plus du côté de ses œuvres réussies. L'univers est très proche de Julius Corentin Acquefacques, voire est exactement le même (un "Akfak" est mentionné un moment). Le dessin est du Mathieu tout ce qu'il y a de plus classique, et l'univers graphique auquel il a recours est connu. On se retrouve assez bien dans cette sorte d'extrapolation poussée à l'absurde de notre société. Nous sommes dans un monde régi par une sorte d'entité mystérieuse, où tous les hommes qui se promènent dans la ville sont dépendants d'une sorte de petite boîte noire qui leur dicte leur conduite. Évidemment, le parallèle est transparent, ce qui rend la lecture plutôt agréable, car on comprend bien ou MAM veut nous emmener. Et en même temps, n'est-ce pas là la limite de l'œuvre ? Certains parallèles sont parfois géniaux (ces boîtes noires qui happent l'identité des gens, ce transfert de la mémoire vers des boîtes informatiques qui entraînent l'amnésie des humains), et prennent en plus une résonance particulière à l'heure du développement sauvage et massif de l'IA. Mais ce discours n'est-il pas un discours vraiment facile ? C'est toujours très convenu de dénoncer les murs que les hommes construisent entre eux, et Mémoire morte n'entre jamais en profondeur dans cet aspect du sujet. Ce qui donne un peu l'impression de ces discours creusards d'hommes politiques qui ne veulent fâcher personne et s'attaquent aux murs et frontières bâties entre les hommes sans jamais en analyser les causes et proposer de solutions concrètes... Sur l'aspect "dépendance vis-à-vis du numérique", le discours vu d'aujourd'hui est relativement convenu, mais pour le coup, pour une bande dessinée de 2000, il devait l'être beaucoup moins à l'époque. Et surtout, j'aime bien ce rapport que fait l'auteur entre la manière dont on confie notre mémoire à l'informatique, ce qui, finalement, nous fait perdre tout souvenir, jusqu'à en perdre le langage. Et à ce titre, la phrase qui clôt le récit est véritablement glaçante, tant elle est lourde de sens, et tant elle, au moins, n'a pris aucune ride...
La Cage aux cons
Dès les premières pages, on se sent embarqué. La narration en voix off est ultra-efficace, et tout le côté "film noir/comédie policière des années 50" est plutôt bien fait (jusqu'au logo Delcourt sur la 1re page qui parodie le logo Gaumont de 1948). Il y a de jolies punchlines, les personnages sont bien brossés, et les prémisses du récit extrêmement intrigantes. Sans compter que le nombre réduit de cases par planche fait de cette bande dessinée un tourne-pages digne de ce nom ! Bref, la magie opère indéniablement. On est pris et on n'a qu'une envie, arriver au fin mot de l'histoire, surtout que les avis qu'on trouve ici et là nous vendent tous un twist impossible à prévoir ! Et de fait, ils ont globalement raison. Seulement, c'est là que tout s'effondre... Sans être une catastrophe absolue, le twist est d'une facilité que n'égale que son manque total de vraisemblance (sans parler d'une assez forte chute dans le mauvais goût). Je n'arrive pas du tout à y croire. Alors certes, on serait dans une pure comédie parodique qui jouerait la carte de l'absurde, ça aurait pu très bien passer. Peut-être les plus cinéphiles se souviendraient-ils de l'hilarant Un Cadavre au dessert (avec rien de moins que Truman Capote, David Niven, Maggie Smith, Alec Guinness, Peter Sellers, Elsa Lanchester et James Cromwell !), qui s'amusait à abattre les cartes les plus délirantes pour finir par nous emmener dans un festival de grand n'importe quoi absolument réjouissant. Ici, le twist m'a vraiment fait penser à ce film, sauf que le ton n'y est pas assez absurde pour nous faire accepter n'importe quel twist. Ou alors il aurait fallu l'étoffer pour le rendre plus crédible... Cela ne signifie pas que La Cage aux cons soit une mauvaise bande dessinée. Mais je dois bien avouer qu'elle n'est pas du tout aussi marquante que je l'aurais souhaité. Reste le souvenir d'une lecture plaisante, très bien écrite et assez bien menée, mais dont, à la réflexion, j'aurais préféré ne pas lire la fin.