Les derniers avis (44709 avis)

Par Bruno :)
Note: 3/5
Couverture de la série Neon Genesis Evangelion
Neon Genesis Evangelion

Je n'en ai lu que huit épisodes, n'ayant pas été convaincu par la pertinence de la version papier de cet ovni dramatico-Goldoresque qui, sous sa forme originelle d'Animé, m'a pourtant obsédé et fasciné pendant assez longtemps pour se détacher plutôt nettement sur l'ensemble de mes coups de cœurs d'adulte pour une histoire de S.F. Obsédé par la mise en scène du sujet, si originalement exposé via des ellipses narratives privilégiant l'intime plutôt que l'action : épisodes riches d'intérêts et extrêmement bien présentés, sinon complètement inédits dans le genre ; et imposés autant par les choix artistiques des auteurs que par les circonstances plus prosaïques de la production de la série télévisée. Les nombreux plans fixes, si économiques (!), demeurent l'une des exploitations les plus réussies -et les plus culottés !- d'une contrainte budgétaire dans le genre du dessin animé ; et jouent énormément dans la spécificité du rythme et son unicité si puissante. Fasciné par l'esthétique de l'ensemble, aussi surprenante et déroutante qu'elle semble pour les visages des personnages (pour un spectateur occasionnel du médium Nippon) que séduisante et franchement nouvelle (à l'époque) pour tout ce qui concerne le design, Mécha & Plug-Suit en tête ; et, bien sûr, nos gros Anges, autant belliqueux qu'improbables, bien souvent... La bonne nouvelle, c'est que le Chara-designer de la série Télé assume la partie graphique du Manga imprimé, et le résultat est très réussi : l'élégance de son encrage (ces incroyables courbes "en creux" ?!) si délicat nous permet d'admirer ses réalisations en prenant tout notre temps et, même si cela change un peu radicalement le ton du récit en comparaison de l'Animé, les personnages bénéficient tous d'une palette bien plus étendue quant au rendu de leurs expressions. Du très beau travail qui ne peut que ravir le fan original. Les couvertures, magnifiques, font vraiment regretter le format : heureusement, il y a les Art-Books ! Là où l'approche est un peu plus délicate, c'est que ce médium-ci offre d'avantage de "temporalité" au récit et, fatalement, l'auteur s'en sert pour essayer d'enrichir ses scènes ; notamment au travers de nombreux dialogues qui, non seulement exposent bien trop "l'action" en cours (classique pour un Manga, dont la traduction est souvent très littérale...) mais, surtout, tendent à transformer un peu-beaucoup la perception que l'on a des héros ; quitte à les éloigner assez radicalement de leur incarnation originelle. Le procédé est, de mon point de vue, dommageable aux relations entretenues par ces derniers (alors qu'elles sont si subtilement exposées dans l'Animé) et, à mon grand regret, définitivement fatal pour Shinji et Rei. Incroyablement bavards (un comble pour cette dernière !), deux des principaux personnages s'en trouvent carrément transformés et, dans le cas de Shinji, la métamorphose est plutôt rédhibitoire : l'adolescent inhibé/dépressif, mais pourtant concerné et hyper-sensible, devient ainsi une sorte de provocateur passif/agressif moyennement sympathique dont les réactions sont beaucoup moins faciles à suivre. L'histoire en elle-même s'éloigne de l'atmosphère expérimentale/psychologique originelle en essayant d’approfondir l'intrigue S.F. constituée par l'existence des Anges ; mais le fourre-tout (flou !) du sujet semble trop vaste pour fédérer d'avantage qu'une simple curiosité passagère -et ça demeure quand même très racoleur côté dramaturgie (la face de gâteau d'anniversaire de Kaworu et le régime si spécial de Gendo...!) sans amener plus d'éclaircissements que la série Télé qui, au demeurant et étant donnée sa fin abrégée complètement surréaliste mais particulièrement raccord avec la volonté très anticonformiste de ses auteurs, se suffisait finalement à elle-même. Un travail de qualité, néanmoins : pour les aficionados collectionneurs.

16/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Motörhead - La Naissance du groupe le plus bruyant du monde
Motörhead - La Naissance du groupe le plus bruyant du monde

Qui n'a jamais entendu parler de Lemmy Kilmister et de son groupe emblématique, Motörhead ? Que l'on en soit fan ou pas, il s'agit là d'un groupe incontournable qui, par son approche et sa sincérité, a influencé un nombre impressionnant de musiciens de la scène rock. Cet album se consacre à la première partie de la carrière de Lemmy Kilmister et se clôture alors que Motörhead commence seulement à connaitre le succès. Plus qu'une biographie analytique, il s'applique surtout à nous dévoiler la caractère hautement sex, drugs & rock'n'roll de Lemmy et de ses compagnons. C'est d'ailleurs Lemmy Kilmister (du moins son personnages dans le comics) qui se charge de la narration, revenant sur les principales étapes de sa jeunesse et de ses débuts comme roadie puis musicien. Si sa sincérité, le respect qu'il affichait tant pour son public que pour ses roadies, et sa rage de réussir sont admirables, on ne peut cependant pas dire que le personnage ressorte grandi de cet album. Ses excès, la manière dont il considérait les femmes (juste du sexe, pas d'attaches), son comportement au quotidien en font un symbole de la face sombre des rockeurs. La mise en image privilégie les grandes illustrations. Le dessin (réalisé par une équipe de dessinateurs et de coloristes) est très homogène et de bonne qualité. On reconnait assez aisément les différents protagonistes et les décors nous replongent bien dans une époque et les lieux visités. Pas mal, en résumé. un peu léger pour que je monte ma note un cran plus haut mais il s'agit d'une évocation assez réussie de l'état d'esprit général de Lemmy Kilmister et de ses galères des premières années. Si vous ne connaissez pas le personnage, c'est une bonne première approche (à compléter avec une écoute de quelques uns de ses titres emblématiques).

16/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Ogres
Ogres

Sympathique histoire, très blockbuster dans son style, qui joue dans un cadre très classique de fantasy. Disons que ça ne vole pas plus haut que ça mais que ça ne descend jamais dans les abysses non plus. L'histoire est intéressante, pourvue de quelques rebondissements sympathiques et d'une trame qui se déroule jusqu'à un final attendu mais efficace. Il y a de l'action, de l'humour, des jeux de mots sympathiques, quelques passages qui m'ont bien amusés, un zeste d'érotisme parce qu'on reste chez Soleil, et puis l'ensemble se tient. Je ne dirais pas que c'est formidable mais ce n'est clairement pas honteux. On passe un bon moment dans l'histoire, on en sort amusé et divertit, mais sans aucun réel plus. Je pense que ce n'est pas le genre d'histoire qui attends autre chose que ce pur moment de divertissement. Le dessin est sympathique et je reconnais une certaine patte au dessinateur. Il s'est fait efficace dans la narration, mais j'ai parfois eu l'impression qu'il s'est limité à un gaufrier traditionnel qui ne permets pas de réellement laisser libre cours à son inventivité. En somme, une bonne série de divertissement, pas recommandée mais qui saura divertir son public.

16/04/2024 (modifier)
Couverture de la série So I'm a Spider, so what?
So I'm a Spider, so what?

Je ne pensais pas tant accrocher à ce manga, j’ai enchaîné les tomes sans lassitude et avec un certain plaisir. Une idée de base classique pour un isekai (réincarnation dans un monde de Fantasy) mais avec pas mal d’éléments farfelus qui pimentent un peu l’affaire. Si l’histoire s’attache principalement à notre héroïne, elle ne sera pas la seule terrienne dans ce nouveau monde, en effet sa classe complète (prof inclus) a subi le même destin. Nous en découvrirons quelques-uns au cours de l’aventure. Mais la bonne idée du scénario n’est pas de les réincarner systématiquement dans un corps humain, en plus d’intégrer un gros côté RPG. Nous suivrons ainsi la réincarnation de l’héroïne dans le corps d’une araignée ?! Une idée saugrenue qui peut faire tiquer mais finalement je me suis très facilement prêté au jeu. Le dessin est sympa, ça ne manque pas d’humour mais c’est surtout l’évolution de notre araignée qui est agréable à suivre. Malgré des débuts difficiles, elle gagnera vite en statistiques et compétences pour se confronter à ce nouveau monde dangereux, je trouve cette partie cliché mais bien rendue, un petit plaisir coupable d’autant si vous êtes amateurs du genre. Bon après, il y a bien quelques défauts inhérents au genre, c’est anecdotique et pas bien profond comme histoire, et surtout ça se traîne bien. Il faudra attendre 10 tomes avant de voir notre araignée quitter son labyrinthe et avoir enfin des interactions (et nouveaux enjeux) avec le monde extérieur… il était temps de passer à autre chose que de la survie, reste que l’aventure est bien relancée. Je n’en conseille absolument pas l’achat mais du divertissement honnête. A essayer si vous aimez le genre, j’ai trouvé ça plus marrant et original que d’autres isekai lus.

16/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série K une jolie comète
K une jolie comète

J'ai découvert Efix avec son Putain d'usine et je me suis trouvé devant cette BD que j'ai décidé de lire pour voir. Et effectivement, c'est court mais c'est bon ! Sur une trentaine de pages, pas plus, dans des cases grandes et pas toujours encombrée de texte, l'auteur raconte une histoire d'amour simple. Elle l'aime, elle a 22 ans, il l'aime, il est marié. Il a 37 ans, elle est excentrique. Elle aime la vie, ils s'aiment. Et puis voila. C'est court, c'est rempli de petits moments forts, le genre de moments qu'on a envie de voir dans une histoire d'amour certes joli mais tout de même triste, qui ne peut pas bien finir. C'est joliment raconté, donc, mais court. Un écueil qui m'empêche de noter plus large, parce que même si c'est bien, on est quand même assez vite au bout de la lecture et c'est dommage. Aurait-on pu avoir plus ? Pas sur. Mais c'est déjà très bien comme ça, je n'en demande pas plus. Un bon moment de lecture me suffit.

16/04/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Horizons obliques
Horizons obliques

Beaucoup de choses m’ont attiré dans cet album : ses chouettes couvertures VO minimalistes (voir sur le site de Image Comics), sa thématique, le petit mot de François Schuiten sur la couverture VF, et surtout le dessin. Je commencerai par ce dernier : le graphisme est absolument superbe. Il est fin et détaillé, tantôt réaliste, tantôt géométrique voire psychédéliques, et j’en ai pris plein les mirettes. La représentation des dimensions parallèles fait preuve d’une créativité remarquable. Par contre je reste plus circonspect sur le scenario. La narration est contemplative et légère en texte, et ressemble plutôt à une promenade onirique dans des espaces étranges (mondes parallèles ? virtuels ?). Les 4 premiers chapitres sont vite lus et n’expliquent pas grand-chose, alors que le cinquième, beaucoup plus dense, conclut l’histoire en fournissant subitement toutes les explications. Ces dernières sont pour le moins vagues et alambiquées, et je ressors de ma lecture avec plus de questions que de réponses. Un dénouement pas vraiment satisfaisant en ce qui me concerne. Je me demande aussi ce que viennent faire les IA dans cette histoire, j’ai eu l’impression que l’auteur voulait surfer sur cette thématique à la mode. « Horizons obliques » est un ovni graphique, une balade contemplative dans des univers superbement mis en image… mais le scenario m’a laissé sur ma faim. 2/5 pour l’histoire, 4/5 pour le dessin. Un auteur à suivre cependant (« Horizons obliques » est la première BD de Richard Blake !)

16/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Germaine Cellier - L'Audace d'une parfumeuse
Germaine Cellier - L'Audace d'une parfumeuse

Je ne connais quasiment rien au monde des parfums (pour tout dire, les parfums me donnent mal à la tête alors je les évite autant que les personnes parfumées) et je n'avais jamais entendu le nom de Germaine Cellier. Cette BD m'a donc tout appris sur le sujet et c'est avec intérêt que j'ai découvert le métier de créateur de parfums ainsi que la carrière de cette créatrice à succès. Et je dois dire que j'ai été intéressé. A la manière des sommeliers capable de reconnaitre toutes les saveurs et odeurs d'un vin, le métier de nez capable de distinguer toutes les différentes composantes d'un parfum ou d'une odeur m'épate : j'ai un bon odorat mais je suis bien incapable de dire "ça, ça sent telle fleur mélangée à telle autre senteur, etc...". Et j'ai apprécié de suivre le parcours initialement très scientifique de la jeune apprenti parfumeuse avant qu'elle accède au succès. Un fois le début de la célébrité atteint toutefois, j'ai trouvé le personnage de moins en moins attachant. Elle avait indéniablement du talent dans son domaine mais sa vie semble alors devenir juste la fréquentation de la jet-set du moment ponctuée de sortie de ses nouveaux parfums tous bien accueillis. La voir prendre le thé en grande tenue avec des petits gâteaux gourmands durant la seconde guerre mondiale m'a un peu choqué par exemple : elle ne fréquentait pas la plèbe et ne semblait pas trop souffrir de l'occupation visiblement. En outre, son caractère semble s'être fait de plus en plus intransigeant et autoritaire au fil des ans, du moins, c'est l'impression que m'a donné cette BD. Si on peut saluer en elle la pionnière d'avoir été la première femme parfumeuse à succès, ça ne la rend pour autant très sympathique semble-t-il. La mise en scène de cette biographie en BD a l'avantage d'être suffisamment rythmée pour ne pas ennuyer et ne pas une énumération de faits et de dates, mais elle ne se fait pas toujours très claire pour autant. Sur le plan de sa vie privée notamment, j'ai eu souvent du mal à savoir si elle était en couple avec untel ou untel, ce qui m'a rendu par exemple peu compréhensible le passage où celui qui semble être le propriétaire de l'appartement qu'elle a occupé durant la guerre revient d'Angleterre et semble s'engueuler avec elle parce qu'elle y vit avec un autre homme : c'était vraiment son appartement à lui ? Ils étaient en couple avant la guerre ? Je ne saurai même pas le dire. En définitive, c'est une biographie instructive et qui se lit bien grâce à un bon rythme et un dessin plaisant. J'ai découvert une célébrité française qui m'était inconnue, j'ai appris beaucoup de choses sur le métier de créateur de parfum et ça m'a même donné envie d'essayer de repérer les senteurs dans les parfums à ma disposition. Mais en contrepartie la narration manque parfois de clarté et elle ne m'a pas rendu le personnage de Germaine Cellier très sympathique.

15/04/2024 (modifier)
Par Ju
Note: 3/5
Couverture de la série Kiki de Montparnasse
Kiki de Montparnasse

C'est marrant, quand j'ai lu cette bd, j'ai enchainé, avant ou après, avec Anaïs Nin - Sur la mer des mensonges, que j'avais acheté en même temps, et j'avais assez largement préféré cette dernière. Néanmoins, quelques temps après (je ne suis pas hyper assidu sur le postage d'avis), je ne me souviens plus du tout de Anaïs Nin mais plutôt bien de Kiki. J'ai trouvé la lecture assez longue et parfois ennuyeuse, les déboires de Kiki ne me passionnant au final qu'assez peu. Néanmoins, j'ai aimé l'esprit de cette bd, et l'état d'esprit de l'héroïne, très libre et qui voulait, pour le dire en des termes modernes, "kiffer sa vie". J'ai aussi beaucoup aimé la plongée dans l'univers de ces années folles, avec la multitude de personnes, d'artistes qui gravitent tour à tour autour d'elle. Moi qui ne connaissait rien à cette période, et assez peu d'artistes dans ceux qui sont nommés, ou alors juste de nom, je me suis surpris à chercher plus en détail les oeuvres des artistes décrits dans ce livre, et à lire assidûment les petits textes à la fin de la bd qui rappellent succinctement la vie de ceux-ci. Cette bd est une vitrine sur cette période, celle des années folles, et le portrait qui en est fait est assez sympathique, et on sent un regard attendri de Catel et Bocquet sur cette période insouciante, tellement différente d'aujourd'hui. Bon faut pas se leurrer, c'est quand même une catégorie ultra favorisée / privilégiée qui passait une bonne partie de son temps en beuveries, fêtes et à se droguer, mais ces fêtes sont rendues sympas, et on a presque envie de se retrouver projeté à cette époque, juste pour voir comment c'était., Le dessin est joli, sans être fabuleux à mes yeux. J'ai trouvé que les personnages, notamment masculins, n'étaient pas tous très reconnaissables, mais ça reste à la marge et cela ne dérange absolument pas la lecture. . Au final et pour résumer, j'ai aimé l'ambiance de la bd mais ai moins été accroché par l'histoire, que j'ai trouvé longuette (368 pages quand même).

14/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L’Illusion magnifique
L’Illusion magnifique

Une sorte de roman graphique d'aventure dans le cadre du New York des années 30 et plus particulièrement du monde des premiers créateurs de comics de super-héros. L'héroïne est une jeune femme issue d'une famille miséreuse du Kansas et qui débarque dans la grande ville dans l'espoir d'y vivre une vie meilleure, avec comme seul bagage une passion pour les pulp comics et un certain talent pour l'imagination. Son parcours sera complexe, en partie influencé par le parti communiste qu'elle rejoint suite à l'aide qu'une militante et future amie lui apporte à son arrivée, par l'amour qu'elle est éprouvera pour une belle danseuse rencontrée plus tard (et aussi par le fait qu'elle soit lesbienne dans un milieu qui ne l'acceptait pas encore vraiment), et par le combat acharné qu'elle va mener pour se faire une place dans le monde très masculin des créateurs de comics et plus particulièrement de ces super-héros dont la culture vient tout juste de naïtre. Ce combat se mêlera à celui de son premier associé et dessinateur, un immigré italien présentant les stéréotypes du genre, vantard et un peu roublard, mais finalement lui aussi complexe et dépendant d'elle car incapable d'imaginer une bonne histoire. Graphiquement, c'est un style un peu naïf, au trait rond, clair et plaisant à lire. Sur le plan narratif, c'est très lisible et agréable, même si les premières pages laissent un peu le doute sur ce qui est de l'ordre de la réalité ou du rêve. J'ai aimé cette plongée dans le New York de cette époque et le milieu des créateurs de comics. Cela a un côté légèrement documentaire sur comment cela se passait à l'époque, mais c'est avant tout l'aventure de l'héroïne que l'on suit avec la curiosité de voir comment elle va évoluer et comment elle va s'en sortir dans ce milieu et dans la vie en général.

14/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Prince alchimiste
Le Prince alchimiste

Décidément, le genre Isekai est très à la mode en ce moment, ces histoires où un Japonais de notre temps est réincarné dans un monde de fantasy... même quand ça n'apporte pas grand chose au récit comme ici. En effet, ce manga raconte l'histoire du troisième prince d'un petit royaume miséreux qui apprend l'alchimie et va l'utiliser avec brio pour redonner la gloire à son pays. Qu'il s'agisse d'un Japonais réincarné ne sert que de prétexte à expliquer comment il a pu acquérir aussi vite ses talents d'alchimiste : simplement parce que le concept d'alchimie dans ce monde ressemble à la logique de la programmation informatique et qu'il était codeur dans sa vie d'avant. Un petit cheat-code pour faire avancer plus vite l'intrigue, quoi. Mais ce rapport à son ancienne vie n'est plus utilisé dès la fin du premier tome, et pour le reste l'histoire aurait pu très bien être une simple récit de fantasy avec un héros juste particulièrement doué. Et le résultat d'ensemble manque d'accroche. Certes le dessin est très bon. Ils sont deux à s'y être attelé, sans qu'on voit qui a fait quoi, et le résultat est très soigné, très maîtrisé. Certes la narration est également sans faute, avec une mise en scène claire et un rythme correct, voire même parfois un brin rapide. Mais rien ne vient différencier cette histoire des nombreux autres Isekai. Et surtout la série manga en quatre tomes n'est presque qu'un avant-goût du récit d'ensemble, le reste étant resté à l'état de roman et pas adapté, peut-être par manque de succès du manga. Car hormis la mise en place du début du développement de son pays par le héros, qui se solde au final par juste l'apport de sel et de nourriture basique, et l'acceptation du héros par tout son peuple et comme nouveau roi, l'intrigue ne va pas plus loin. On nous promet le risque de guerres avec les pays voisins, le besoin de développer l'armée, mais cela sera pour une autre histoire. Seule petite originalité dans cette histoire, la relation entre le héros et la jeune chevalière qui lui sert de garde du corps et de championne. Celle-ci s'amourache assez rapidement du héros et c'est appréciable de voir enfin une femme prendre les devants sur le plan amoureux dans un shonen, même si la relation entre ces deux là reste compliquée jusqu'au bout. Pour autant, cette série n'est pas mal, mais pas vraiment captivante et elle laisse sur un sentiment d'inachevé quand vient la fin du dernier tome.

05/06/2022 (MAJ le 14/04/2024) (modifier)