Les derniers avis (47355 avis)

Couverture de la série Comment réussir sa migration clandestine
Comment réussir sa migration clandestine

L’auteur algérien Salim Zerrouki (que je découvre avec cet album) a pris le parti de traiter un sujet d’actualité de plus en plus présent en BD de façon relativement originale. En effet, il va user d’humour noir, d’un cynisme détourné, de situations caricaturales – encore que, on espère qu’elles le sont au moins en partie ? – pour nous montrer l’envers du décor des migrants clandestins cherchant à quitter l’Afrique pour rejoindre une Europe fantasmée. Dès les premières histoires courtes nous sommes fixés. Cette « méthode du parfait petit migrants » n’est ni un guide ni un catalogue sérieux, mais une dénonciation « par la bande » d’horreurs qui elles sont hélas bien réelles. Car sous couvert d’humour, ce sont bien des réalités tangibles qui nous sont montrées : noyades, maltraitances diverses (renforcées si vous êtes noirs !), complicité hypocrite des Européens qui « délèguent » le contrôle de leurs frontières extérieures – et donc la gestion de ces « flux migratoires » à des États clairement peu respectueux des droits humains (voir la monstrueuse séance de torture aux airs d’expérience SM déjantée sous les yeux d’observateurs européens !). Si l’ensemble est inégal, la lecture est agréable et intéressante. Elle renouvelle un peu le traitement du sujet, et parvient à glisser un peu d’humour dans des histoires très glauques.

13/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Barbarone
Barbarone

Voilà une série que j’ai trouvée déroutante. Déroutante en général. Mais aussi par rapport à ce que je connaissais de l’auteur (et je commence à avoir lu pas mal de Gipi !). En effet, j’ai été surpris de retrouver le nom de Gipi sur cette couverture, qui singe – c’est le cas de le dire ! (même si la planète des singes érotomanes n’apparait que dans les premières pages, puis dans la conclusion de ce tome) – celle de pas mal de feuilletons/pulps des années 1950/60. Une couverture qui, par sa présentation, mais aussi ses « avertissements », me laissait penser que j’allais plonger dans une histoire d’humour déjanté et totalement loufoque, un genre qui n’est a priori pas celui dans lequel Gipi se lance habituellement. Après avoir fini ce premier tome, je dois dire que pas mal de questions restent en suspens. Certes, ça n’est pas un gros délire d’humour débile. Mais les esprits cartésiens et autres amateurs de Franco-Belge classique peuvent s’abstenir. Car le casting est on ne peut plus surprenant. En plus de Barbarone, Terrien dont le vaisseau s’est échoué sur une planète perdue, nous avons une flaque de pisse (si si !), un personnage inclassable, Goggo, sorte de géant simplet (dans le cerveau duquel s’est glissé notre flaque de pisse – si si !), et quelques autres personnages improbable (dont uache, sorte de saucisson sur pattes). Résumer l’intrigue est difficile et peu intéressant. Je ne sais pas si Gipi avait d’emblée l’histoire entière en tête. J’ai eu l’impression de lire parfois quelques improvisations. Quant au dessin, ça reste ce qu’il y a de plus classique ici (mais là aussi ceux qui ne connaissent pas son coup de crayon et ne jurent que par du Franco-Belge classique seront déçus). Mais moi j’aime bien son trait nerveux, son crayonné rageur qui donne un rendu faussement brouillon, mais agréable et très lisible. Au final, c’est un album très surprenant, qui va interroger ceux qui découvrent l’auteur comme ceux qui le connaissent bien, tant il livre ici quelque chose de foutraque et hors des sentiers battus – y compris par lui-même. A voir ce que ça va donner par la suite…

13/06/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Lebensborn
Lebensborn

Un album qui met en lumière un aspect peu connu de la seconde guerre mondiale, la création de pouponnières par le IIIe Reich afin de peupler son empire d'enfants aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Les fameux Lebensborn, ils étaient situés principalement en Norvège et en Allemagne. Un programme de purification aryenne chapeauté par la SS. Un album qui n'est pas présenté sous la forme d'un documentaire, mais par le biais d'une enquête familiale initiée par la mère de l'autrice, elle est née dans un Lebensborn en Norvège. Elle va retrouver de la famille et découvrir que son père était un SS. Un récit bien construit, il m'a permis de m'instruire sur ces maternités de la honte et de m'attacher à tout ce petit monde qui gravite autour de la mère d'Isabelle Maroger. Par contre, malgré cet attachement, il m'a manqué de l'émotion pour être complètement comblé. Un témoignage historique nécessaire pour faire connaître cette facette du nazisme. Le dessin d'Isabelle Maroger est simple, expressif et va à l'essentiel. Pas d'esbroufes. Une ligne fluide, elle manque cependant de dynamisme. Une colorisation en adéquation avec ce style graphique. Une mise en page aérée. Très sympa. Lecture conseillée.

13/06/2025 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Horizon Zero Dawn
Horizon Zero Dawn

Je réalise bien que les adaptations de jeux vidéo en BD sont rarement de qualité, mais j’ai beaucoup aimé le jeu « Horizon Zero Dawn », les critiques des comics sont plutôt bonnes, et surtout, l’équipe de Guerrilla Games a contribué à l’adaptation. Anne Toole est une des scénaristes du jeu, il est donc prometteur de la retrouver dans le même rôle sur ces 2 volumes. Le premier tome se concentre sur le personnage de Talanah, leader du pavillon des grands chasseurs. J’ai trouvé l’histoire assez convenue et peu marquante, et le graphisme de Ann Maulina est sympa mais un peu trop typé manga pour moi. Par contre le deuxième tome m’a plus plu… il se penche sur le personnage d’Érend, un des plus intéressant et attachant du jeu, et sur le destin tragique de sa soeur. Le style graphique m’a aussi plus enchanté. Ces 2 tomes n’ont aucun intérêt si nous n’avez pas joué au jeu, mais je suis content de ma lecture, qui m’a permis de revisiter ce monde passionnant… Il ne me reste plus qu’à jouer au deuxième épisode, « Horizon Forbidden West ».

13/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Soldats de Salamine
Les Soldats de Salamine

Cette œuvre devrait toucher bien plus les lecteurs d'origine espagnole. Ce n'est pas mon cas mais j'aime l'histoire et j'ai lu plusieurs ouvrages sur la guerre civile espagnole. José Pablo Garcia adapte en BD un roman de Javier Cercas qui a eu un certain succès en Espagne. Comme le dit Javier qui est mis en scène dans la BD, il s'agit moins d'un roman que d'une histoire réelle d'un épisode minime mais très symbolique de la fin de la guerre. L'écrivain Rafael Sanchez Mazas est un intellectuel co-fondateur de la Phalange et théoricien du fascisme espagnol. A ce titre ses conseils et écrits vont participer au coup d'état contre la République ce qui va mener à la guerre. Plusieurs fois interpellé, il s'en tire grâce à des amitiés de l'autre camp ( Prieto). Arrêté à Barcelone, il fuit lors de son exécution et doit la vie à un soldat républicain qui le laisse partir. Cet épisode et ses suites fait de Mazas un héros à la fin de la guerre. Cercas s'empare de cette notion de héros pour démêler le vrai du faux du récit de Mazas . De fil en aiguille le récit s'équilibre en retrouvant le soldat républicain. C'est donc un minuscule épisode puisque le sort de la guerre est réglé. Pourtant cela accroche vite grâce au côté romanesque de la situation. En effet pendant ces quelques jours, Mazas va trouver du secours auprès de plusieurs soldats républicains désabusés et avides de retrouver la paix. C'est comme si les auteurs voulaient mettre en avant la vérité historique dans un esprit de réconciliation dans cette guerre fratricide. Le récit se partage en trois parties: une mise en place du projet, la lecture historique et la conclusion du soldat républicain. Le scénario est bien construit autour de ces différents genres historiques, journalistique et romanesques. Malgré trois parties très différentes Garcia réussit à construire un récit cohérent imprégné d'une ambiance où l'humour et la dérision sont présentes pour alléger un sujet toujours sensible en Espagne. Le graphisme est assez simple avec une forte économie de couleurs. Cela reste toutefois plaisant à lire même si la narration textuelle domine largement. Une lecture un peu "niche" qui intéressera les passionnés d'histoire en dehors des familles d'origine espagnole.

13/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Pillow Man - L'Homme de nos rêves
Pillow Man - L'Homme de nos rêves

Voila une série amusante qui fait passer un agréable moment de lecture détente. Stéphane Grodet propose un scénario feel good sur un thématique assez peu visitée, l'importance du sommeil. Le pauvre Jean sorte de gros nounours looser de la vie compétitive habituelle devient un winner de la douceur dans une activité inattendue: faire bien dormir de richissimes clientes accablées par le stress de la vie moderne. Toutefois un partage d'intimité même sans sexe, est quelque chose de particulièrement difficile à gérer. L'auteur traite le sujet d'une façon humoristique et légère. Il installe une ambiance bon enfant où tous les personnages sont attachants. J'aurais préféré la dénomination de Doudou Man qui convient mieux à la richesse du personnage. Le graphisme de Théo Calméjane travaille sur un dessin simple qui privilégie l'expressivité des personnages aux détails qui l'entoure. Sa gestion de l'espace explique surement la pagination importante pour une histoire somme toute simple sans rebondissement inattendu. La narration reste linéaire et très fluide procurant une lecture agréable pour un très large public. Enfin j'ai beaucoup apprécié la mise en couleur très douce qui convient parfaitement à l'esprit de la BD. Une comédie sympa qui vide la tête des soucis de la journée sans autre prétention que de passer un bon moment à l'image du personnage de Jean. Objectif réalisé. Un bon 3

13/06/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Là où dorment les géants
Là où dorment les géants

Cette BD m'a séduit essentiellement pour son graphisme. Et dans une moindre mesure pour son sujet et la manière dont il est traité. C'est peut-être sa naïveté, qui la destinerait plutôt à un public ado (n'était-ce son thème), ainsi que son manque de souffle qui lui interdit une meilleure note. Oui, le dessin de Maurane Mazars est joli, parfois splendide. A plusieurs reprises, j'ai songé à La Saga de Grimr de Jérémie Moreau, ou au travail de Brecht Evans. En tous cas moi, ça me plait beaucoup. Le dessin est à lui seul un motif de voyage, ce qui est plutôt appréciable pour une BD. L'histoire est sympa et s'accroche à des thématiques auxquelles je suis d'ordinaire aisément sensible, telles que la famille, l'alchimie, la nature... Le ton est celui du conte, ce qui colle bien à la forme adoptée, est traite de questions d'actualité, notamment la place de la science dans la société. C'est probablement le ton un peu naïf à mon goût qui vient tempérer mon enthousiasme, ainsi qu'une absence de rebondissement. J'ai un peu le sentiment que, dans une certaine mesure, ce côté un peu naïf gomme les effets de surprise. Certains personnages restent également un peu anecdotiques. C'est le cas d'Achillée dont le rôle est accessoire, si ce n'est inutile. A part ça, c'est une très jolie BD qui m'a permis de faire connaissance avec une jeune autrice de talent.

13/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Blood Moon (Lowreader présente)
Blood Moon (Lowreader présente)

J’ai globalement bien aimé le dessin et la colorisation de Bones. Un rendu moderne et noir assez agréable. Pas hyper travaillé, mais quelque chose qui passe très bien et convient au genre de série B dans lequel semble s’inscrire ce récit. Le récit justement. Au départ de la SF pure, dans une version un peu glauque de l’exploitation des ressources lunaires, qui bascule assez rapidement dans un thriller/polar plutôt violent. Pas hyper original, mais ça se laisse lire sans problème. Jusqu’au dernier quart de l’album, où là j’ai clairement été déçu. D’une part la « secte » ne m’a pas du tout convaincu. Mais en plus la fin est trop brutale, et m’a laissé sur ma faim. A emprunter à l’occasion, mais la fin, expédiée, m’a donné l’impression d’avoir été bâclée, comme si l’auteur n’avait pas d’idée claire de la conclusion à donner à son intrigue. Note réelle 2,5/5.

12/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Abyss
Abyss

C’est une histoire qui se déroule dans un lieu indéfini. Ou plutôt dans un enfer difficile à localiser. Situé le long du Styx (ce qui le relierait au monde grec antique, Charon est aussi évoqué en fin d’album), avec des décors et des ruines grandioses qui ont, elles, des allures plutôt médiévales. Nous visitons cet espace en suivant l’héroïne, Héloïse (ici accompagné du seul autre personnage identifié, Hector), comme Dante usait de Virgile comme guide dans sa Divine Comédie. Pour le moment l’intrigue garde une grande part de mystère, je ne sais pas trop où Snö (auteur que je découvre ici) veut nous amener, à la suite d’Héloïse, sa mission n’étant pas très claire. La colorisation très sombre, les décors crépusculaires des ruines infernales (certaines cases m’ont fait penser à ce que Bec a pu représenter dans Sanctuaire), les monstres hideux et mystérieux qui hantent ces paysages désolés, tout relève davantage du fantastique que de la Fantasy, quand bien même elle serait « dark » (c’est en tout cas dans cette catégorie que j’aurais classé la série – sous réserve des développement ultérieurs). C’est un tome introductif plutôt taiseux, qui se laisse lire. Mais j’attends la suite pour me faire une idée précise. Dans tous les sens du terme, il y a encore trop de zones d’ombre.

12/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Mères anonymes
Mères anonymes

J'avais bien aimé la suite de cette série sur les nouveaux pères. Malheureusement je me suis senti bien moins impliqué dans la lecture proposée par les autrices. Pourtant la thématique de la parentalité est un sujet qui me touche beaucoup mais je suis resté extérieur à nombre des thématiques exposées. Gwendoline Raisson utilise pourtant un angle d'attaque intéressant en soulignant que la maternité n'est pas toujours ( souvent ?) un long fleuve tranquille. Même si l'autrice balaye de nombreux sujets j 'ai trouvé le schéma répétitif. L'humour est présent via le graphisme de Magali Le Huche ( que j'apprécie beaucoup) mais là encore j'ai à peine souri. Personnellement je le vois comme un rendez-vous manqué. Je reste sur la même note mais ici c'est un petit 3

12/06/2025 (modifier)