Les Indes fourbes

Note: 4.1/5
(4.1/5 pour 31 avis)

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Vulgaire escroc de bas étage vivant dans le Madrid du XVIIe siècle, Pablos décide de quitter l'Espagne pour s'embarquer à destination des colonies. Il y découvre un Nouveau Monde où tout est possible, même s'élever sur l'échelle sociale... Changeant d'identité comme de lieu, Pablos devient tour à tour esclave, noble, explorateur, traître... Des geôles espagnoles aux sommets de la Cordillère des Andes en passant par les méandres de l'Amazone, il connaît la gloire et la misère dans une épopée grandiose. Son but ? Voyons, la mythique El Dorado, bien sûr !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Août 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Indes fourbes © Delcourt 2019
Les notes
Note: 4.1/5
(4.1/5 pour 31 avis)
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28/08/2019 | Josq
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Par Charly
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Charly

"Les Indes fourbes" est une bande dessinée qui m'a totalement captivé et diverti dès la première page jusqu'à la dernière. Écrit par Alain Ayroles et illustré par Juanjo Guarnido, ce chef-d'œuvre est une ode à l'aventure, à l'humour et à l'imagination débordante. L'intrigue de "Les Indes fourbes" est ingénieuse et pleine de rebondissements. On y suit les péripéties de don Pablos de Ségovie, un jeune homme rusé et débrouillard, embarqué malgré lui dans une quête aux dimensions épiques. Le scénario est riche en surprises et en retournements de situation, et on ne peut s'empêcher de tourner les pages pour découvrir ce qui attend notre héros atypique. L'un des points forts de cette bande dessinée réside dans ses personnages charismatiques et hauts en couleur. Don Pablos est un protagoniste attachant et plein de ressources, dont les répliques savoureuses ne manquent pas de faire sourire. Les autres personnages qui croisent sa route sont tout aussi mémorables, chacun avec sa personnalité unique et ses motivations propres. On se laisse entraîner avec enthousiasme dans cet univers foisonnant de détails et d'émotions. L'aspect visuel de "Les Indes fourbes" est un véritable régal pour les yeux. Juanjo Guarnido, célèbre pour son travail sur Blacksad, offre ici des illustrations d'une beauté époustouflante. Chaque planche est soigneusement dessinée, avec une maîtrise technique et un sens du détail qui donnent vie aux décors, aux costumes et aux expressions des personnages. Les couleurs chatoyantes viennent magnifier l'ensemble, créant une atmosphère à la fois vivante et envoûtante. Mais ce qui fait de "Les Indes fourbes" une œuvre exceptionnelle, c'est sa capacité à mêler différents genres avec brio. On retrouve des éléments de l'aventure épique, de la comédie, du drame et même de la satire sociale. L'humour est omniprésent et se manifeste à travers des dialogues percutants, des situations loufoques et des jeux de mots savoureux. Cette combinaison réussie des genres confère à la bande dessinée une originalité qui la distingue et lui confère un attrait universel. En conclusion, "Les Indes fourbes" est une véritable pépite de la bande dessinée. Son scénario ingénieux, ses personnages mémorables et son esthétique remarquable en font une lecture captivante et divertissante. Que vous soyez un passionné d'aventure, un amateur d'humour ou simplement un amateur de belles illustrations, cette BD saura vous charmer et vous transporter dans un voyage palpitant à travers les pages. Ne passez pas à côté de cette incroyable aventure !

16/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je me suis vraiment régalé à la lecture de cette montagne d'amoralité presque jubilatoire de 160 pages. Comme d'habitude, Ayroles a su construire un scénario original et captivant. Je ne m'appesantirai pas sur la richesse de sa mise en scène au risque de dévoiler l'un des plus forts attraits de l'ouvrage. Je préfère souligner l'équilibre exquis du personnage de Pablos entre empathie et répulsion. À travers ce personnage mi burlesque mi tragique c'est une métaphore très bien imaginée d'une partie de l'histoire européenne. Cette charge contre la colonisation et ses horreurs, ignominies ou injustices nous rappelle qu'une partie de la richesse de l'Europe s'est faite au détriment de populations qui n'avaient pas mérité cette situation. Mais le mérite n'a rien à voir avec cela me direz-vous. Bien sûr Ayroles pousse la caricature à son degré extrême et aucun de ses personnages n'a l'âme nécessaire pour adoucir les souffrances de ces pauvres gens. Il faut bien dire que, sous une caricature humoristique, les auteurs sont probablement très proches du profil des soudards qui ont agi dans ces contrées. L'action se passe au Pérou mais on imagine assez facilement la même chose au Congo, en Australie, en Indonésie ou au Sahara. Le graphisme de Guarnido sait mettre en valeur la magnificence des paysages andins. Les détails sont nombreux et précis et nous renvoient à une juste description de l'architecture espagnole ou inca de la région de Cuzco. Mais la force du graphisme est le dynamisme de la gestuelle et des expressions des différents personnages du récit. Entre le comique de certaines situations et le tragique des massacres, les auteurs nous ballotent à leur gré entre des sentiments contradictoires. C'est vraiment très bien fait. J'ai une minuscule réserve sur l'épilogue qui par son invraisemblance amoindrit pour moi la démonstration des horreurs possibles. Cet épilogue me renvoie au film Kagemusha d'Akira Kurosawa qui traitait le sujet avec plus de justesse. Cela reste une lecture très agréable, assez rapide malgré les 160 pages qui proposent aventure et réflexion.

22/11/2022 (modifier)
Par karibou79
Note: 5/5
L'avatar du posteur karibou79

4.5 Avec un duo d'auteurs de cette trampe, on ne prend pas beaucoup de risque en se lançant dans ce gros album (qui aurait pu être vendu en plusieurs tomes comme les 3 parties composant le récit; top pour éviter la frustration des délais de parution), graphisme et narration tapent très haut. Et chose rare, on le relit pour reprendre de zéro et voir si tout correspond avec la fin. Et on le relit rien que pour admirer ces belles planches colorées. Et on le relit en raison du bon souvenir avant de le prêter à quelqu'un en le prévenant bien de ne pas feuilleter l'album pour ne pas gâcher le plaisir. Car oui, c'est un plaisir de suivre ce filou attachant qui vous attacherait pour mieux vous détrousser. Et encore plus grâce à Ayrolle qui adopte un style moins lyrique et bavard que d'autres séries qu'il a écrites. Et en plus, la couverture est si belle que vous pourriez encadrer l'album et le suspendre.

23/12/2021 (modifier)
Par Loupgris
Note: 4/5

Cette BD m'avait attiré l’œil de par son format car elle ne passe pas inaperçu dans les rayons. Quand ensuite j'ai vu les auteurs, alors là je me suis dit il faut la lire, surtout que c'est un one shot donc n'hésitons pas. Le scénario est fort sympathique (sans être monstrueux), on reconnaît bien le talent d'Ayrolles dans le style et sa façon de nous accrocher avec des une histoire simple mais dont on veut absolument savoir la suite. Au niveau du dessin, c'est de très bonne qualité, les couleurs sont belles, colle au style de la BD. Toutefois, je trouve qu'on atteint pas les sommets de Blacksad mais cela reste très agréable pour les yeux. Au final, une très bonne BD, plaisante. La collaboration entre les 2 auteurs n'atteint peut-être pas les sommets espérés mais cela reste un très bon moment de lecture.

22/12/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Benjie

Cet album est un régal pour les yeux et pour l’esprit. C’est très bien écrit, le scénario est vif et maîtrisé, et le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la dernière page (même si la fin est un peu précipitée). Pablos de Ségovie est un personnage truculent qui a plus d’un tour dans son sac et peu de scrupules pour parvenir à ses fins. Un précepte hérité de son père guide sa vie : « Tu ne travailleras point ! ». Les petites escroqueries de sa jeunesse ne l’ayant pas mené bien loin, il embarque pour le Nouveau Monde. Et c’est là que l’Aventure commence… C’est intelligent, drôle et plein d’imagination. Les références à la littérature sont bien trouvées et celles qui font renvoient à la peinture espagnole sont bien vues et intéressantes. Le récit est ponctué de réflexions pertinentes sur la société : la pauvreté, le pouvoir de l’argent ou le ridicule de l’étiquette chez les Grands d’Espagne… Le scénario est découpé en trois chapitres à la pagination importante qui donne tout l’espace nécessaire au développement de l’intrigue. Le lecteur est entraîné vers une série de fausses pistes qui fonctionnent très bien : on les suit sans se poser de questions. Ayroles et Guarnido sont deux auteurs de grand talent tant pour le scénario que pour le dessin. Ils nous donnent un album bien équilibré et même s’il y a quelques baisses de rythme de temps en temps, c’est vraiment un très bon moment de lecture.

28/11/2021 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Les indes fourbes, c'est sans doute le livre qui m'a redonné envie de lire de la bande dessinée après un très, très long creux. Emprunté sans même en avoir entendu parler et sans avoir vu les auteurs (on ne se moque pas, au fond !), c'était la très belle couverture et le format imposant de l'album qui m'avaient attiré. A la lecture, j'ai adoré la première partie. Quand est venue la deuxième, j'ai un peu décroché, ça commençait à faire un peu longuet. Et comme je devais rendre ce livre rapidement, la troisième est passée trop rapidement. Mais cette histoire restait en toile de fond dans mes pensées, et quelques mois plus tard je suis retourné en librairie acheter l'album. Et oui, rien que pour ça on est déjà sur un album qui pour moi est remarquable, toutes les lectures n'incitant pas, et de loin, à une relecture ou un achat. Les indes fourbes, donc, après une relecture plus calme, c'est un magnifique dessin, et une histoire joliment intriquée. La première partie, la plus longue, nous livre le récit de Pablos, qui tel un Keyser Söze, se retrouve entre les mains de l'Alguazil majeur, seigneur peu tendre et peu enclin à entendre son récit. Il sera pourtant pris dans les rets du talent de narrateur de Pablos, et le lecteur avec lui. On y aura droit au récit de la vie de Pablos, par Pablos, un récit picaresque au goût d'aventure, nous amenant - au bout d'un long chemin et de moultes détours - à l'Eldorado. Mais si vous vous rappelez de Usual Suspects, vous savez que maintenant va arriver une deuxième partie du récit, et avec elle la vérité. Et en effet, on a droit à une magnifique relecture du récit fort enjolivé de Pablos. Puis une troisième partie entraînera Pablos au bout du bout de son leitmotiv. Les indes fourbes, c'est une lecture dense et riche, c'est l'histoire d'un coquin qui cherche à ne pas crever, à s'éloigner autant que possible de sa condition miséreuse, c'est ce principe poussé jusqu'à l'outrance pour parvenir à cette conclusion inévitable et pourtant absurde, c'est un dessin magnifique de Guarnido, c'est des pages sur lesquelles on revient pour vérifier la cohérence de l'ensemble, c'est une construction littéraire, un conte, une fable, un roman picaresque, et c'est aussi des rires devant les situations et les rebondissements énormes et les mines improbables des protagonistes. Une excellente découverte pour moi, donc, et dont je sais que je la relirai plusieurs fois avec beaucoup de plaisir.

24/05/2021 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

La bande dessinée me casse les roubignolles actuellement. Ce n'est un secret probablement pour personne. Je passe beaucoup moins de temps à lire et donc à venir chroniquer par ici pour x raisons qui je l'espère s'estomperont. Pourtant il était difficile en 2019 de passer au travers de cette grosse sortie de rentrée. Pensez-donc, une œuvre à 4 mains du dessinateur de Blacksad, série devenue très rapidement culte par la seule force de ses dessins animaliers détaillés de toute beauté d'une part et d'autre part du scénariste d'autres séries remarquables avec également des bestioles douées de paroles dont je ne vais pas vous faire l'affront de vous les citer naïvement. Si vous n'avez pas lu Garulfo ou De Capes et de.... OUPS ! Je l'ai dit ! Et bien arrêtez la lecture de mon humble critique pour vous gorger des bons mots de Maître Ayroles dans les titres qui ont fait la gloire de ce grand monsieur. Les autres ont surement donc lu Les Indes Fourbes et n'ont pas attendu aussi longtemps que moi pour avoir leur avis. Mais qu'importe, je vais enfin donner le mien qui peut se résumer en peu de choses : pourquoi ai-je attendu autant de temps pour lire ce petit bijou ? (d'autant que je le possède depuis sa sortie ahem). Et surtout, comment ai-je pu ne pas être spoilé bêtement de cette intrigue à tiroirs ce qui aurait probablement bien gâché cette lecture vierge de tout ressenti. Car je ne peux que conseiller, non même de recommander à la plupart des âmes curieuses et tout aussi vierges que moi de se jeter sans aucune retenue dans ce récit sans aucune influence extérieure, quelle qu'elle soit. Les auteurs laissent déjà bien trop d'indices parsemés par ici ou par cela. On retrouve l'intérêt du papa d'Eusèbe le lapin pour les mises en scène théâtrales et autres farces dignes de Molière. Le récit des tristes mésaventures de Pablos qui constitue le premier acte et une bonne partie du récit (un copieux 160 pages livré en un seul tome complet) n'est qu'une mise en bouche où l'humour de la situation se dispute au ridicule et à la cruauté des hommes. Désirant faire fortune en Amérique du Sud que l'on appelait encore les Indes au XVIIème siècle, notre malandrin n'a décidément pas beaucoup de chance ou du moins c'est ce que l'on suppose. En quête d'un Eldorado qui pourrait établir sa gloire, Pablos va rencontrer tout un tas de personnages qui vont l'élever ou le rabaisser. La mise en scène en histoires imbriquées pourrait être pénible à suivre mais Ayrolles qui insuffle un tel souffle et un tel rythme qu'il est difficile de couper sa lecture. Et lorsqu'arrivent les second et troisième actes bien plus courts mais ô combien jubilatoires, on arrive en fin de lecture avec le sourire aux lèvres et surtout l'envie de tout relire immédiatement pour déceler certaines fourberies. Ai-je parlé du dessin ? Non mais il est magnifique. Guarnido prouve en deux temps trois mouvements qu'il peut dessiner autre chose que des polars félins et il le fait très bien (sa double page en aquarelle regorge de détails de toute beauté) et ne faiblit jamais. On sent ces deux auteurs s'amuser énormément. Peu importe certaines ficelles scénaristiques, j'ai passé un excellent moment et vous savez quoi ? Oubliez ma première phrase. ^^

18/05/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
L'avatar du posteur Solo

Le dessin et les deux tiers du scénario m'embarque avec excitation… C’est simplement l’épilogue qui m’empêchera de scander une réussite totale. J’ai totalement aimé suivre ce héros gueux et manipulateur et chercher à débusquer le fin mot de l’histoire avant qu’il nous soit révélé. Tout est tellement bien monté, la surprise est bien là à la première lecture. Il est presque impossible de deviner ce qui va se passer du début à la fin. Vraiment j’ai tout dévoré jusqu’au bout et j’ai pris plaisir sur toute ma lecture… A part… A part la fin, qui manquera un peu de tact pour moi. A la sortie de mes multiples lectures, je retiens essentiellement la « première » aventure du héros plus que les autres qui suivront. Ce qui me laisse à penser que l’histoire est un peu déséquilibrée et que je ne ressens pas la montée en puissance, mais plutôt un léger désintérêt sur la fin. Et les dernières planches, bien qu’étonnantes, atteindront le paroxysme de ce qui m’aura décidément déçu. Au final, j’ai toujours ce ressenti que le rythme s’accélère « sous prétexte que » notre héros a fait le plus dur, scénaristiquement. Mais personnellement, j’ai surtout l’impression que les auteurs se devaient de boucler avec un one-shot, pas plus. Pour autant, impossible de limiter ma critique à *** tellement le dessin est d’une richesse et d’un style où je m’y retrouve complètement. Comparativement à Blacksad, on profite de la patte de Guarnido pour créer une ambiance digne de l’époque et de l’intrigue. Impossible de laisser un *** alors que les auteurs réussissent à nous faire aimer un héros qui est, mine de rien, parmi les pires espèces humaines que l’on puisse rencontrer dans une société. Mais voilà, juste dommage que les derniers chapitres s’accélèrent et marquent un point final qui, pour une fois, me paraît être un peu hâtif. Cela a pour conséquence d’avoir quelque chose tiré par les cheveux alors qu’un véritable développement (un deuxième tome quoi) aurait rendu l’ensemble plus équilibré. Quoi qu’il en soit, c’est définitivement une lecture que je recommande, qui plait et peut se savourer à tout âge !

01/05/2021 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

J’aime beaucoup le travail des deux auteurs (bon, surtout De Cape et de Crocs en fait), mais je dois malheureusement avouer plutôt me retrouver dans les avis négatifs, notamment ceux de Agecanonix et Grimouille. Je me suis ennuyé lors de la lecture du premier chapitre, avant d’être agréablement surpris par la pirouette scénaristique du début de deuxième chapitre… mais après ça, l’histoire devient plus nébuleuse, j’ai eu du mal à tout réconcilier, avant de me prendre un autre retournement de situation dans la tronche, vraiment tiré par les cheveux cette fois-ci… et au final, j’ai moi aussi l’impression que cette double pirouette est la pièce de résistance de cette album (au même titre que la fin du film « le 6eme sens », si vous voyez ce que je veux dire), et que j’étais sensé m’extasier devant la prouesse narrative. Bon, mon avis semble dur, j’ai beaucoup aimé le dessin, et certains passages ont réussi à me captiver… mais sur la longueur (160 pages quand même), j’ai souvent galéré. Une petite déception donc… « pas mal », sans plus.

20/02/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai toujours appris à me méfier des avis dithyrambiques sur des Bd qui rallient un enthousiasme collectif ; certaines Bd le valent comme Blacksad ou Murena, d'autres comme Lanfeust de Troy ne le valent pas. C'est pas parce qu'un scénariste vedette et un virtuose du crayon s'associent que ça doit obligatoirement être sensationnel, même si bien sûr c'est un atout considérable. Ils peuvent se planter. Alors, "les Indes fourbes", est-ce encore une Bd surcotée ou est-ce justifié ? je répondrais oui et non, disons qu'elle n'atteint pas pour moi le statut de chef-d'oeuvre que le battage médiatique laissait espérer. D'ailleurs, ça m'énerve tous ces engouements autour d'une Bd (et c'est pareil au cinéma, quand c'est autour d'un gros blockbuster), parfois on en fait des tonnes, ça crée une attente énorme, et souvent on est déçu. Dans le cas présent, je ne me suis pas ennuyé, c'est une fresque sur fond historique qui occasionne un plaisir de lecture, j'ai juste envie de nuancer un peu tout ça. Les imbrications d'épisodes narratifs m'ont paru un peu de trop, la forme narrative peut dérouter un peu par son côté ambivalent entre le conteur en voix off et le récit en lui-même, ce qui fait que les différentes périodes de la vie de Pablos vont parfois trop vite. Et d'autre part, si par moments, on a envie de prendre Pablos en affection, on ne s'attache pas à lui, ni a aucun autre personnage d'ailleurs, car il côtoie tellement de gens qui ne font que passer et croiser sa route, qu'on n'a pas le temps de s'intéresser à eux. On ne s'intéresse qu'à l'aventure contée, à son aspect rocambolesque et souvent savoureux, de même que l'époque choisie est intéressante, mais c'est elle qui porte le lecteur, les péripéties, les rebondissements séduisent en premier lieu, enfin moi c'est comme ça que je l'ai ressentie. De ce fait, il faut bien suivre le déroulement du récit, tout ce que raconte Pablos est un déroulé de son parcours bien rempli, mais pas d'un seul tenant, il y a plusieurs tranches de vie qui s'additionnent les unes aux autres et qui forment un tout jusqu'à la chute surprenante. Il faut donc lire ce récit d'une seule traite et ne pas le lire en 2 ou 3 fois, au risque de perdre un peu le fil de l'histoire. Cet aspect m'a un peu gêné, car c'est quand même 160 pages. Sinon, je reste positif, le portrait de ce vaurien au parcours chaotique qui le mène vers un destin exceptionnel reste une aventure ébouriffante et picaresque dans ce XVIIème siècle bien restitué, c'est une Bd très plaisante à lire, mais qui encore une fois, ne valait sans doute pas tout ce battage, c'est une très bonne Bd, point final. Quant au dessin, il est d'une beauté renversante, un vrai travail d'artiste, ces pleines pages et ces pages sans dialogues sont une vraie splendeur, souvent remplies de petits détails qui sont intéressants à scruter. D'autant plus qu'on n'est guère habitué à voir Guarnido dessiner des visages humains, je suis ravi de voir qu'il n'est pas voué qu'à dessiner des personnages animaliers, tout comme je suis ravi de le voir changer d'univers en quittant l'univers sombre du roman noir pour la fresque historique.

12/02/2021 (modifier)