Les derniers avis (48219 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Il déserte - Georges ou la vie sauvage
Il déserte - Georges ou la vie sauvage

En 1962, Georges De Caunes, père d'Antoine et célèbre présentateur télé et radio, déjà habitué aux expéditions polaires ou amazoniennes, décide de se lancer dans une aventure aussi radicale qu'intime : vivre un an en totale solitude sur un îlot désert du Pacifique, avec pour seules compagnies son chien et l'émission radio quotidienne qu'il doit enregistrer pour raconter son expérience. Il cherche à rompre avec son quotidien, à se retrouver, et à vivre une aventure qu'il imagine dans l'esprit de Robinson Crusoé, figure qui nourrit son imaginaire littéraire. Sauf que Robinson est un personnage de fiction, et que l'île où Georges choisit de s'isoler, Eiao, dans l'archipel des Marquises, est un caillou aride presque sans ombre. L'épreuve sera bien plus rude qu'il ne l'avait imaginée. Le récit mêle aventure et introspection. Il montre l'intimité de Georges face à la solitude, au doute, à la douleur, et à la dureté de l'île. Et il dévoile aussi celle d'Antoine de Caunes, qui tente de redécouvrir son père à travers ses souvenirs et ses carnets intimes, tout en s'interrogeant sur la relation entre un fils et un père capable de s'éloigner de manière aussi abrupte et prolongée. Au départ, c'est la curiosité qui m'a poussé à découvrir ce parcours : je ne connaissais pas vraiment Georges, sinon comme figure médiatique, et encore moins comme père d'une personnalité que j'apprécie. Puis l'appel de l'aventure a pris le relais : j'avais vraiment envie de voir comment une année de solitude totale, coupée du monde, pouvait se dérouler, sans doute influencé moi aussi par les récits de naufragés à la Robinson. Mais la brutalité de l'expérience apparaît dès les premières pages, et le récit devient très vite un combat intérieur ponctué de rêves, de cauchemars et d'hallucinations. Xavier Coste le traduit avec un graphisme aux couleurs intenses et à l'ambiance presque onirique, dominée par des oranges puissants qui évoquent sans cesse la chaleur écrasante de l'île. Son trait crée une atmosphère singulière qui accentue le caractère irréel, voire surréel, de l'épreuve, et donne l'impression que le temps se dilate à l'infini. En parallèle, le récit bascule peu à peu vers quelque chose de plus intime, parfois au prix de quelques longueurs qui le rendent moins prenant à mes yeux. J'ai été intéressé par l'expérience en elle-même, presque d'un point de vue scientifique, mais je suis resté moins sensible à l'aspect émotionnel et à la réflexion sur la relation père-fils. Je n'ai pas vraiment réussi à cerner cet homme ni à m'en sentir proche.

24/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 3/5
Couverture de la série Y Le Dernier Homme
Y Le Dernier Homme

Les dessins sont assez bons pour ne pas faire obstacle au récit. Problème, ils ne sont ni beaux, ni dramatiques, et n'ont pas de style ! Mais l'idée, excellente, est assez bien menée pour qu'on lise avec plaisir jusqu'à la fin. Qu'on relise ? Eh, n'exagérons pas : les dessins n'en donnent aucune envie. Bien sûr, il y a de l'aventure, des poursuites, sans quoi on perdrait pas mal de lecteurs ! L'essentiel ? Que ces passages obligés soient bien menés. Vraiment, une idée qui persiste quand on l'a lu, parce qu'on n'est pas dans une histoire de zombie : la menace paraît vraisemblable. Angoissant ? Eh bien, il y a peut-être une issue : https://www.france24.com/fr/%C3%A9co-tech/20230311-quand-la-g%C3%A9n%C3%A9tique-permet-%C3%A0-deux-souris-m%C3%A2les-de-procr%C3%A9er Il est possible que la technique soit un jour applicable à l'être humain. Bien sûr l'article parle des personnes stériles et des couples homosexuels ! Mais il me parait encore plus important que cela puisse servir à la survie de notre espèce. Après tout, qui peut dire si la stérilité ne va pas encore se développer ? Ou bien un scénario comme dans la BD ?

23/11/2025 (modifier)
Couverture de la série La Duelliste
La Duelliste

A peine ont-ils fini leur série Thrace, que Trifogli (scénario et dessin) et Celestini (couleurs) remettent le couvert, pour une autre série historique. Mais cette fois-ci on a quitté la Rome antique, pour la France du XVIIIème siècle. Plutôt emballé par « Thrace », c’est avec beaucoup d’envie que je me suis plongé dans cette nouvelle série, elle aussi prévue en trois tomes. Je ne sais par contre pas encore si, comme pour « Thrace », il y aura une version plus hard publiée en parallèle chez Tabou – même si l’on peut aisément deviner où des scènes plus scabreuses pourraient se loger. Le dessin de Trifogli est toujours aussi élégant. Efficace, fluide et agréable à l’œil. Et son compère Celestini à la colorisation sait lui aussi bien y faire. Quant à l’intrigue, si elle n’est pas follement originale, elle est bien menée. Ce tome inaugural plante bien le décor, présente bien les personnages qui vont animer la suite, avec des intrigues et quiproquos mêlés. La vengeance préparée par l’héroïne Françoise, qui se déguise en homme et prend des leçons d’escrime pour se venger de l’homme qui a tué son père en duel, rappelle un peu en les renouvelant, quelques films de cape et d’épée. Pour le moment la narration est plaisante, et on accepte de bonne grâce quelques facilités (c’est fou les hasards qui vont faire se croiser Françoise, sa sœur, et le tueur de leur père (ainsi que sa maîtresse et son fils). Ledit fils incognito, prend des leçons d’escrime au même endroit que Françoise, qui elle se grime en homme… Du déjà-vu mais ici c’est bien amené. A voir donc pour la suite. Mais pour le moment, Trifogli réussit bien à passer des intrigues de la Rome antique au Paris de Louis XV. ******************** Le deuxième tome est dans la lignée du premier. D'abord un dessin et une colorisation très agréables, et qui dégage souvent une grande sensualité (Trifogli/Trif sait très bien y faire dans ce domaine !). Ensuite une histoire dans laquelle les nombreux rebondissements dynamisent l'intrigue - autour de la vraie personnalité de chacun, des liens qui peuvent les unir ou les désunir, des haines qui peuvent naître. Trifogli reste dans quelque chose de classique, en partie déjà-vu. Mais c'est très bien fait, on s'attache aux personnages - et à cette série.

06/02/2025 (MAJ le 23/11/2025) (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série La Fillette de l'enfer
La Fillette de l'enfer

Deuxième album de Hideshi Hino que je lis et je l'ai lu parce que c'était le mieux noté sur le site. Le résultat est pas mal et c'est meilleur que ''Serpent rouge''. L'histoire est simple et efficace : un bébé étrange avec une tête horrible est abandonné et au fil des ans elle devient une fillette sauvage dangereuse. J'ai bien aimé ce récit qui tombe moins dans le grand-guignolesque que 'Serpent rouge' et d'autres mangas d'horreur. L'histoire est bien racontée, ça se tient et on ne tombe jamais dans le ridicule. Il y a même d'autres émotions que l'horreur qui se dégagent de l'album parce que la pauvre fillette a une vie bien triste et la fin a réussi à m'émouvoir. Cela dit, le scénario est trop léger pour être mémorable à mes yeux. Le genre d'album à emprunter à la bibliothèque si on veut découvrir le manga d'horreur ou qu'on est tout simplement fan du genre.

23/11/2025 (modifier)
Par hypo
Note: 3/5
Couverture de la série Sur la piste de Blueberry
Sur la piste de Blueberry

Ce que j'aimais le plus dans Blueberry, c’était l'histoire. Des intrigues à tendance assez boulimique effectivement, mais où la trame gardait tout son sens. Plein de clins d'oeil, de détails, des rebondissements vraiment excitants. Bref, du grand art. Et le dessin de Moebius qui s'affine avec le temps. Blueberry est , pour moi, la quintessence absolue de la bande dessinée, la rencontre de 2 des plus grand génies dans leur domaine, une synergie parfaite qui m'a laissé vide une fois la série terminée, avide et désespéré de trouver des oeuvres chatouillant les mêmes "fibres", recherche infructueuse pour l'instant, à ma grande tristesse. But I digress. la on garde plutot la partie dessin, l'histoire (ou plutot les histoires) est assez secondaire. la plupart s'effectuent sur une quatraine-quintette de pages. ca tient plus de la fanfiction je trouve. rien de bien transcendant . Si comme moi vous cherchez le génie de Ralph Meyer dans une des histoires, vous allez être déçu ; son travail se limite à un simple dessin dans les dernières pages, c'est tout. Bref, une gentille anthologie de plusieurs auteurs, et surtout Blueberry dessiné par des artistes à la patte bien distincte. Ça ne me semble pas valoir les 21.50 euros demandés, mais j'ai conscience que mes priorités ne s'alignent pas forcement avec celles des aficionados de la BD. D'un point de vue contemplatif, cette BD fera sûrement de l'oeil aux amateurs de bons dessins. Je sais que bcp ont adore la continuation de la série au travers de la trilogie de "Mister blueberry". Personnelement, au delà du dessin indubitablement très bon, j'ai trouve que cette suite était d'une ignominie sans nom, détruisant tout ce que Charlier avait construit, et reléguant de surcroit le héros dans un rôle passif , un rôle d'alcoolique peureux, et une absence de volonté et de résilience peu congruentes avec le personnage qu'on a connu pendant 24 tomes. Étrange. Je mets 3/5 pour l'effort et à des fins d'objectivation, mais si ça ne tenait qu'à moi je lui donnerais plutôt un 2.5 voire 2/5. Au passage, je regrette le système de notation sur bdtheque. 5 notes/valeurs ne suffisent pas. Contrairement a spooky, je ne suis pas certain d'avoir compris ce que Pearl avait fait/dit , et je ne sais ou poser la question.

23/11/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Nuit retrouvée
La Nuit retrouvée

Une histoire courte, sans rebondissement, bien observée, bien racontée . Une mère révèle à sa fille un moment de sa vie audacieux qu'elle avait presque occulté parce qu'il ne correspondait pas à l'image qu'elle donne habituellement. Cela m'a touché parce que cela met en lumière notre tendance à persévérer dans une apparence qui rassure autant les autres que nous-même. Ce qui ne cadre pas, on ne veut pas le voir. Nous sommes hétéroclites et nous essayons de créer un personnage vraisemblable, racontable. Ici les autrices mettent au jour une petite partie de ce qui est caché sous le voile de notre belle construction raisonnable. Le dessin et la couleur très vive sont un peu surprenants au départ mais se révèlent très adaptées finalement, en montrant les détails touchants qui révèlent des gestes et des choix et donnent des clefs pour situer les personnages. La maison landaise sous les immenses pins, les fauteuils en plastic blanc sur la terrasse en grosses pierres irrégulières, les vélos appuyés à l'intérieur du garage, les hortensias contre le mur de l'entrée. Je ressors touchée mais effectivement il ne faut pas attendre un récit haletant et complexe, c'est juste le battant d'un volet qui s'ouvrirait après des années resté fermé. Ça donne de l'air.

22/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Flic - L'histoire vraie du journaliste qui a infiltré la police
Flic - L'histoire vraie du journaliste qui a infiltré la police

J’avais un peu suivi le buzz médiatique qui avait suivi la parution du bouquin – buzz tout relatif, tant les scandales évoqués dans cette enquête n’ont finalement pas donné grand-chose en matière de suites judiciaires et de réforme en profondeur. Cet album adapte la longue enquête en immersion de Valentin Gendrot dans un commissariat parisien. Et ce qu’il nous montre est édifiant. La formation minuscule de beaucoup de policiers (j’ai ainsi appris qu’il a divers statuts – et donc temps de formation (et rémunération…) – différents. Mais aussi et surtout (et cela est une des conséquences du point précédent) une banalisation de certains comportements : racisme, violence, politique du chiffre, etc. Et ce dans une totale impunité, au point qu’on peut parler de problème systémique, et non de « brebis galeuses » ou de « bavures ». C’est un documentaire à charges, mais circonstancié, rien n’a été inventé. Hélas. Cette violence, soutenue par la hiérarchie – tant qu’elle est tournée essentiellement contre certaines catégories (immigrés, jeunes des cités, contestataires, etc.), et par les pouvoirs politiques (Darmanin, ou Macron), pose des questions concernant l’intégrité de la démocratie. L’enquête est intéressante, la narration factuelle. Pas emballante, mais fluide. Le dessin de Chavant est lisible, même s’il n’est pas obligatoirement ma tasse de thé. J’ai été surpris qu’il utilise des personnages animaliers (tous des félins). Je ne suis pas sûr que ce soit ici une bonne idée. Si sur Blacksad ça fonctionne (avec le dessin de Guarnido en plus, il faut dire), sur un documentaire, et non un récit imaginaire, ça peut avoir tendance à diminuer la charge du documentaire, alors que les faits sont tout ce qu’il y a de réels.

22/11/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série La Vallée des oubliées
La Vallée des oubliées

Un western qui reprend tous les poncifs du genre. Un cavalier solitaire au passé trouble qui ne rêve que de vengeance. Il croisera sur sa route un arapaho et sera recueilli blessé par une communauté de femmes. Des femmes à l'abri des hommes dans cette vallée cachée où elles ont bâti un fortin, leur refuge. Elles ne reçoivent la visite que d'un vieux colporteur qui les approvisionne en articles de première nécessité. Un scénario prévisible, sans surprises et tiré par les cheveux pour cette histoire de vengeance. Une narration un peu bancale et trop verbeuse par moment. La touche d'originalité reste donc cette tribu de femmes qui ont souffert sous le joug des hommes. Pierre Dubois introduit les Raiders de Quantrill dans le rôle des salopards de service, ces partisans pro-confédérés qui combattirent pendant la guerre de Sécession. Un récit qui se laisse lire mais qui ne me restera pas en mémoire. On fera aussi un petit tour par la ville de Warlock, une référence à "L'homme aux colts d'or" d'Edward Dmytryk avec le formidable Henry Fonda. Côté dessin, Alain Henriet s'en tire plutôt bien malgré quelques scènes improbables dans leur construction. Les superbes couleurs d'Usagi mettent en valeur son trait lisible et précis. Une mise en page dynamique qui permet de profiter des paysages du grand Ouest. Un 3 étoiles généreux. Oups j'ai oublié, un western très violent.

22/11/2025 (modifier)
Couverture de la série I hate fairyland
I hate fairyland

En un mot comme en cent, cette bd est FUN. Franchement on rigole bien à sa lecture et c'est graphiquement très réussi. Cependant, car il y a un "cependant", un petit scénario aurait été le bienvenu. Et c'est là que ça pêche. On s'amuse bien dans cette ambiance bublegum-féérique-bazooka, mais au bout d'un moment on aimerait bien avoir une histoire un peu mieux construite, travaillée, qui évolue. Un peu d'inquiétude pour l'héroïne, et une psychologie plus complexe aurait ajouté du corps à l'ensemble à mon goût. Après ça reste fun et ça se lit très bien !

22/11/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série L'Odeur du fer
L'Odeur du fer

Une atmosphère originale surtout grâce au dessin noir et blanc, dans une stylisation inhabituelle. La division des genres est indiscernable pour beaucoup de personnages et cela contribue aussi à ce léger trouble pas désagréable et peu courant dans le fantasy. L'ambiance et le ressort dramatique m'ont fait pensé à deux BD. D'abord à Traquemage pour ce monde où les guerriers et les magiciens foutent le bordel alors que le reste du monde essaye simplement de survivre à leurs conneries, mais ici avec beaucoup moins d'humour. Et ensuite à Poisson à Pattes, de Blonk ( moins connu) pour un pseudo moyen-age, glauque et sanguinolant, aux personnages volontairement peu séduisants, comme si le drame devait tenir sans la puissance expressive des visages. Mais ce défit est assez difficile à tenir, les dialogues ne sont pas assez travaillés pour pouvoir remplacer les expressions des visages, ici ultra-simplifiés ( sans nez, comment sexprimer ?). Je ne sais pas qui se cache derrière Bathroom Quest (quel pseudo !) Mais on sent que ça bouillonne dans son cerveau, et il en sortira quelque chose... Le dessin essaye différentes voies, du minimal, à de beaux morceaux de bravoure ( le démon du trône ou le panorama de la capitale). Le senario, sur le mode d'un road movie fantasy, reste attachant et agréable même si l'histoire des personnages avant le cours des événements n'est pas assez campée pour que l'identification puisse réellement se faire. Bref une autrice à tenir à l'œil et une belle ( première ?) expérience éditoriale en solo.

22/11/2025 (modifier)