Cartland

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 10 avis)

Angoulême 1988 : Alfred meilleur album pour le tome 8 Après la terrible mort de sa femme indienne, le trappeur Jonathan Cartland est poussé malgré lui dans des aventures dont il ne sort pas toujours indemne... Une saga prenante et humaine, en décalage avec les classiques du western.


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Jonathan Cartland n'est qu'un paisible trappeur jusqu'au jour où sa vie bascule : sa femme Petite Neige, qui vient de lui donner un fils, est assassinée. Passé le goût de la vengeance, Cartland s'engage comme éclaireur de l'armée américaine et part à la découverte des espaces sauvages de l'ouest. Ce western tout à fait particulier est en plus un témoignage qui fait foi d'hommage au peuple indien. Cartland échappe aux conventions du "cow-boy", c'est un personnage qui lutte et doute, apportant ainsi une dimension supplémentaire à cette série. Le rythme de parution depuis 1974 est d'environ un album tous les 2 ans.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1975
Statut histoire Une histoire par tome 10 tomes parus

Couverture de la série Cartland © Dargaud 1975
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 10 avis)
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11/05/2002 | dut
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L'avatar du posteur Tomdelapampa

Je n’ai lu que les 8 premiers tomes mais j’en garde un très bon souvenir de jeunesse. Sans atteindre les sommets du genre, cette série n’en reste pas moins agréable à suivre et mérite le coup d’œil pour les gros amateurs de western. A mes yeux, Jonathan Cartland se place comme un alternative heureuse à Blueberry ou Buddy Longway, les auteurs s’en inspirant pas mal pour leur création. Nous aurons droit à des aventures en un tome menées par un dessin (et couleurs) qui ne cessera de s’améliorer au fil des parutions. Le ton et le fond des histoires vont vers la tolérance et le héros m’est apparu fort attachant (avec sa moustache blonde), il doutera et évoluera, un côté humain appréciable. Chaque album lu m’aura bien marqué, je trouve que la série prend son envol à compter du 3ème. Une série tout à fait recommandable et injustement méconnue, elle fait son âge mais elle n’a pas à rougir honteusement face à d’autres classiques comme Comanche ou Durango. Et je la préférais grandement à Mac Coy ou Nevada Hill qui partageaient la même collection.

07/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je surnote peut-être, mais j’arrondis aux quatre étoiles pour le plaisir des nombreuses lectures des albums de cette série, que j’avais adorée lorsque je l’avais découverte, adolescent, en bibliothèque. Je possède les albums, et les relis de loin en loin. Toujours avec plaisir – sans doute moins qu’au départ, je suis devenu plus exigent et ai muri, mais j’y trouve encore mon bonheur. Paru dans les années 1970, elle est clairement influencée par les westerns crépusculaires des années précédentes à Hollywood. Ceux qui éclairaient d’une lumière plus crue et réaliste le massacre des Indiens et le racisme qui le sous-tendait (« Little Big Man » ou « Soldat bleu » par exemple). Mais aussi des westerns plus contemplatifs comme « Jérémiah Jonhson », dont l’influence se fait aussi sentir sur Buddy Longway, publiée à la même époque, voire sur La Saga du Grizzli. J’aime bien cette veine du western, qui s’écarte du spaghetti, pour mettre en avant une ambiance quasi planante, naturaliste. Même s’il faut dire que peu à peu les intrigues s’écartent un peu de cet aspect contemplatif (sans complètement l’éliminer). Les scénarios de Laurence Harlé sont assez variés. Nous suivons Jonathan Cartland (trappeur proche des Indiens) durant les décennies 1850-1860. Souvent recruté comme guide, il est mêlé à pas mal d’aventures. Classiques parfois (« Le trésor de la femme araignée » m’a fait penser au diptyque des « Monts de la superstition » de Blueberry), parfois plus originales (comme le diptyque voyant une sorte de Louis II de Bavière bâtir un château en plein territoire Cheyenne). Harlé donne un traitement de plus en plus baroque à ces aventures, avec des incursions dans le fantastique. A noter que si une partie de la série se déroule au moment de la guerre de Sécession, celle-ci n’est qu’évoquée, et ne sert pas de décor ou de dynamiteur à l’histoire. Le dessin de Blanc-Dumont, un peu brouillon au départ, se bonifie pour devenir très bon – même si les personnages sont un peu statiques parfois. Mais les décors naturels, les chevaux sont franchement réussis (c’est un autre point commun avec Derib). On a donc souvent droit aux grands espaces – même si un des meilleurs albums de la série, « Silver Canyon », se déroule dans un quasi huis-clos. C’est en tout cas une des belles réussites de la collection « Western » de chez Dargaud, avec Mac Coy. A redécouvrir si ce n’est déjà fait.

02/09/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai trouvé cette série moyenne. En gros, il y a des bonnes idées, des bonnes scènes et de bons personnages...mais je n'arrive pas à trouver la série passionnante. Il faut que si j'ai aimé certains personnages, ce n'est pas le cas du héros qui me laisse indifférent et du coup j'en avais rien à foutre de l'espèce de parcours initiatique qu'il subit. Il faut dire que j'ai été un peu dérouté par le ton de la série qui est plus lent et voir même un peu contemplatif. Quand on est habitué comme moi à des western d'actions comme Blueberry et Mac Coy, ce change d'atmosphère est étonnant. Peut-être qu'un jour durant une relecture je vais mieux accrocher. En ce qui concerne le dessin, je le trouve moyen dans le premier tome, mais Blanc-Dumont s'améliore rapidement et c'est intéressant de voir l'évolution de son dessin au fil des ans. Je ne suis pas un gros fan de son style, mais au moins ce n'est pas figé. J'ai lu les trois intégrales et je fus déçu du peu de rédactionnels pour présenter la série. En gros, il y a 4 pages dans la dernière intégrale et dans le second il y a un texte hommage sur Laurence Harle qui venait de décédée. C'est d'ailleurs étrange de voir cette scénariste un peu oubliée de nos jours vu que c'était une des rares femmes de la BD franco-belge des années 70-80. Est-ce que c'est parce qu'elle ne scénarisait pas à temps plein ou c'est un signe que Cartland est une série oubliée de nos jours ?

07/07/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce genre de western archi crépusculaire est typique de ce milieu d'années 70, où à travers ce personnage de trappeur et d'éclaireur, le western n'a plus rien d'héroïque, et se tourne vers la réflexion. Une nouvelle dimension s'ajoute à l'édifice d'un genre qui a été trituré à toutes les sauces à l'écran, puis en BD. Ici, plus rien à voir avec Jerry Spring, mais on note cependant que les concurrents comme Blueberry et Comanche ont su sentir le vent tourner dans cette décennie où Hollywood remettait son genre fétiche en question, car le western en BD suit à la trace le western à l'écran, et la mode du western psychologique a donné de belles séries, c'est le cas ici. Tout commence le jour où l'épouse de Cartland (une squaw Oglala) est massacrée par des pillards. Brisé, il s'engage comme éclaireur pour l'armée : c'est le début d'une longue errance à travers les espaces sauvages. Western humaniste, mais violent parfois, son personnage principal est un anti-héros idéaliste qui regarde les événements se dérouler sans toujours réellement participer à l'action, il adopte une certaine distance et n'est pas le justicier type de l'Ouest, gardant ainsi son individualité. C'est un héros meurtri, au profil introspectif, qui prend au fil des albums une indéniable consistance. Le scénariste étant une femme, elle offre de nombreux portraits de femmes parfois troublantes qui croisent la route du héros ; l'une d'elles connaîtra une véritable déchéance. M. Blanc-Dumont illustre ce beau western tantôt avec vigueur, tantôt avec un trait plus hiératique, mais toujours avec élégance et finesse ; il y assouvit également sa passion des chevaux en dessinant de magnifiques équidés. En tout cas, sur l'ensemble de la série, j'adore son rendu graphique d'une belle pureté. Les scénarios de Laurence Harlé sont très documentés, volontairement lents et baroques, le comble pour un western, mais sources d'atmosphère. Un western très sous-estimé, parce que n'étant pas formaté comme les séries habituelles du genre, je le recommande, c'est une belle collection d'albums à garder et à relire.

03/07/2013 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur McClure

Il est des BD, comme des films ou des musiques, qui marquent à jamais votre vie, votre imaginaire. Cartland en fait partie pour moi. J'ai découvert cette série trop jeune, et j'ai mis tout naturellement un long moment avant de me l'approprier. Lorsque je l'ai lue la première fois, elle entrait en concurrence directe avec le lieutenant à la myrtille, et ma capacité de compréhension et de lecture à différents degrés a fait que Cartland a alors perdu le match à plate couture. Me restait en mémoire alors le surnaturel d'une part et les seins lourds du personnage féminin de Silver Canyon. J'ai relu plus tard avec un grand plaisir cette fois cette série et j'y ai trouvé une profondeur psychologique des personnages et des situations que je n'avais pas décelé alors. Ma récente relecture m'amène aujourd'hui à fortement noter cette BD, qui est vraiment un must dans la profondeur et les fêlures de notre héros. Les clichés du western sont ici fouillés, disséqués, pour mieux éviter d'enfoncer les portes ouvertes et nous donner une version plus travaillée des mythes de l'ouest. Graphiquement, même si cela porte le poids des ans et le style graphique typique 70's notamment sur les premiers tomes, on est malgré tout dans la qualité et un travail vraiment bien ficelé, des personnages aux décors. A conseiller à tous, vraiment.

25/02/2012 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 4/5

"Cartland" est une superbe série dont le point de départ peut dérouter : revisiter avec une dimension psychologique les archétypes du western. Cette préoccupation typique des années 70 (la première histoire date de 74) n'apparaît pas tout de suite. Le premier album très classique tant dans le dessin que l'écriture nous présente Jonathan Cartland, trappeur au grand coeur, confronté au racisme d'un officier envers les indiens et auquel il ne peut que s'opposer. Dès le second album, tout bascule. Marié à une squaw, celle-ci est sauvagement assassinée, ce qui traumatise Cartland et le plonge dans l'alcoolisme, abandonnant à sa belle-famille son fils qu'il mettra longtemps à retrouver. Le ton est donné. Laurence Harlé va dès lors orchestrer le parcours initiatique de son personnage, confronté et fasciné au gré de ses aventures par une impressionnante galerie de femmes : affranchie et dominatrice ("Le fantôme de Wah-Kee"), intouchable ("le trésor de la femme-araignée"), torturée ("la rivière du vent", "les doigts du chaos"), éperdue ("silver canyon"), etc. qui vont révéler à lui-même Jonathan et l'opposer à des hommes, rivaux ou non, dont la personnalité est tout aussi fouillée. Découverte aussi de différentes cultures, essentiellement indiennes, avec un réel souci de réalisme, magnifiquement rendu par Michel Blanc-Dumont. Le dessinateur s'affranchit rapidement de toute influence, oubliant les influences de maître Giraud et son style "elliptique", pour un trait fouillé et précis, rendant parfaitement les décors de l'ouest nord-américain. La richesse des personnages est rendue aussi par leur physique très recherché. L'un des meilleurs albums de la série, "Les survivants de l'ombre", où l'on ne rencontre aucun personnage féminin (capacité de renouvellement de la scénariste), prouve le talent de Blanc-Dumont pour créer un décor avec un côté contemplatif. Il faut avoir vu se mouvoir dans cette histoire les personnages dans des monts enneigés, comme il faut avoir vu les images morbides qui s'imposent à l'un des personnages marqués, par la guerre pour sentir un vent glacé vous fouetter le visage ou un délicieux frisson vous parcourir. Nous avons là le sommet de l'oeuvre de l'illustrateur. Toutes ces qualités tissent les liens d'intrigues solidement construites et fascinantes. Certains décors ou détails créent des ambiances insolites qui ajoutent à la richesse de cette série, qui par son originalité se révèle indispensable bien au-delà des amateurs de western.

23/03/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Il y a un (tout petit) peu de Buddy Longway dans le début de ces aventures : Cartland est un trappeur qui va s'éprendre d'une charmante squaw. Mais là où Buddy va suivre une vie plus constructive, Cartland -qui a ausi un enfant- va trouver sa femme assassinée. Il va alors s'engager comme éclaireur dans l'armée américaine. Postulat de départ dramatique pour une série qui débute dans le mensuel Lucky Luke n° 4 de Juin 1974. Cartland ?... Une belle et grande fresque qui rend une sorte d'hommage à cet Ouest sauvage et -surtout- à la liberté. Le héros n'est pas une sombre brute prête à dégainer pour un rien. C'est un homme, tout simplement ; un gars fragile dans son style mais qui est épris de justice, cette vraie justice qui faisait alors grand défaut à l'époque. Le dessin ?... J'ai été surpris au départ. J'ai cru y voir une série homonyme de Blueberry ; Blanc-Dumont subissant l'influence graphique de Giraud. Mais son trait -encore hésitant à ses débuts- va s'affiner, s'affermir, faire preuve d'un grand réalisme graphique. A l'instar de Blueberry ou de Durango, Jonathan Cartland est une très bonne réussite qui combine des scénarios solides, bien structurés, combinés à un graphisme de haute tenue. J'apprécie. Beaucoup. Ma cote réelle :3,5/5

26/11/2006 (modifier)
Par Switch
Note: 4/5

Cartland est, à mon humble avis, une série trop injustement méconnue et sous-évaluée. Certes d'aucuns diront que ce n'est pas Blueberry, mais je crois qu'il s'agit ici d'un faux procès car les univers de ces 2 séries sont diamétralement opposés. Les comparer reviendrait à mettre sur un même plan "Rio Bravo" et "Jeremiah Johnson". Si ces 2 films appartiennent bien au même genre, il s'agit là de leur unique similitude. Et pourtant chacun d'eux peut être considéré comme un classique du Western. A ce titre, je considère Cartland comme un classique de la "Bd western". Les dessins de Blanc-Dumont sont splendides et les scénarii sont dans l'ensemble prenants et fort bien amenés. Je crois que cette série a pris le parti de l'authenticité et du réalisme, loin de l'Imagerie d'Epinal véhiculée par Blueberry, ici les personnages sont tantôts faibles, lâches ou héroïques, tout dépend des circonstances. Les auteurs, à travers les pérégrinations et le parcours initiatique de Jonathan Cartland, trappeur de son état, nous présentent avant tout une image sans concession de la vie de ces pionniers, avec l'insalubrité caractéristique de cette époque, les préjugés et le racisme anti-indien, la difficile survie au quotidien. En conclusion, si vour recherchez la grande aventure avec le héros à la gueule carrée qui flingue tout ce qui bouge, passez votre chemin ce n'est pas le but de cette série. Cependant vous rateriez quelque chose!!! A noter le réédition en intégrale (le 1er volume vient de sortir regroupant les 4 premiers tomes)

08/08/2004 (modifier)
Par Gevaudan
Note: 4/5

Je ne suis pas un très grand fan de la BD de western, plus par méconnaissance du sujet qu'autre chose mais les aventures de Jonathan Cartland m'ont bien plu. Le style de Blanc Dumont est très précis et fouillé. Les costumes, décors et le contexte en général sont très étudiés. L'ensemble souffre peut-être de ce fait d'une certaine lourdeur, mais on a visiblement affaire à quelqu'un qui sait manier un crayon à la perfection. Les scénarios ne sont pas tous des chefs d'oeuvre, mais certains d'entre eux ("le Fantôme de Wah Kee", "les Doigts du Chaos", "Silver Canyon") recèlent une originalité, mêlant souvent un peu d'érotisme et de fantastique, et aboutissent alors à de grandes réussites. Pour le moins, la série tient la comparaison face à "Blueberry".

01/04/2004 (modifier)
Par dut
Note: 2/5

Un western bien décevant... Non seulement les dessins sont fades, froids mais en plus; l'histoire est peu interressante... bref, on s'ennuie pendant la lecture... Disons qu'en plus, cette bd souffre enormément de la comparaison avec Blueberry, Durango ou encore Comanche... Dommage...

11/05/2002 (modifier)