Un album qui se laisse lire, plutôt agréablement, mais qui ne m’a pas enthousiasmé plus que ça. En tout cas pas autant que je ne l’espérais au départ.
Le dessin et la colorisation sont plaisants. Classiques, efficaces et fluides.
L’intrigue titille la curiosité, mais ne prend finalement pas l’ampleur escomptée. Certes, on ne sombre pas dans une surenchère de n’importe quoi comme souvent dans ce type de récit. Mais c’est quand même très décousu, pas toujours très clair à suivre. Les aller-retours temporels n’apportent pas ici quelque chose de suffisamment original ou solide pour me satisfaire pleinement. Et la fin laisse quand même en suspens pas mal de questions.
Chacun des spin-off de Valkyrie Apocalypse est consacré à l'un des héros humains que l'on y croise. Cette fois-ci c'est un Jack l'Eventreur un peu particulier qui nous est présenté, puisqu'il n'est pas le tueur en série que l'on connaît, mais qu'il le tue assez rapidement dans ce premier tome, avant de reprendre son surnom et d'en faire... autre chose.
Sa particularité est de pouvoir voir, littéralement, les émotions et le caractère de ses interlocuteurs sous formes de taches de couleurs sur leurs corps. Concept intéressant (même si présent dans d'autres mangas), qui va certainement nous permettre des histoires autrement plus intéressantes que celles concernant Lü Bu, héros d'un autre spin-off, réduit à une sorte de guerrier assoiffé de combats. Jack a d'ailleurs d'autres talents, qui se révèlent au fil de ses affrontements avec d'autres personnages.
Sans être particulièrement virtuose, le travail graphique de Keita iizuka est plutôt agréable à l'œil, attiré par le gore mais sans en faire trop, cela donne un aspect visuel un peu inédit. dans ce genre d'histoire. Je lirai la suite avec intérêt.
C'est dommage, j'aurais voulu apprécier plus cette BD. J'ai bien aimé le dessin, en rondeur mais assez typique des dessins de blog-bd de l'époque, à mon gout. De même, j'aime beaucoup l'idée de base, raconter les déboire d'une jeune femme dans ses tentatives de drague et dans sa jeunesse scolaire. Le tout enrobé par une mise en situation amusante de sa vie.
Mais voila, la BD est dans ce genre d'entre-deux que beaucoup de BD autobiographique ont, malheureusement : elle reste trop floue dans son déroulé. Au début, je pensais vraiment que la BD irait quelque part de précis, mais au fur et à mesure de la lecture, alors que la BD partait un peu en tout sens, j'ai commencé à douter. Et la fin n'est pas satisfaisante en proposant une ouverture certes sympathique mais qui ne va pas dans l'idée de conclure. En fin de compte, la BD est surtout un aller-retour incessant entre le passé et le présent, mélangeant un début sur la question de genre et une suite sur la succession de râteau qu'elle se mange.
Ce qui est dommage, c'est que la BD respire la sincérité et la fraicheur. C'est drôle, souvent d'ailleurs, et ça a l'intérêt de présenter ces n-ièmes sessions de drague d'un point de vue féminin et surtout avec une bonne grosse dose d'auto-dérision qui va parfaitement au récit. C'est aussi une capsule de rappel des années collège/lycée, avec tout ces moments de réflexion qui vont trop loin, de regards de loin et de toutes les difficultés d'aborder les autres ...
En fait, j'aime bien la BD et ce qu'elle raconte. C'est amusant, sans prétention et avec pas mal d'humour, on ne passe pas un mauvais moment. Maintenant ça manque d'une trame claire, d'une direction finale et d'un propos qui engloberait l'ensemble pour dépasser ce stade, d'où ma note qui reste entre deux.
Découverte par hasard et tardivement, cette série est plutôt une bonne surprise. Je serais moins enthousiaste que certains, mais la lecture est plutôt sympathique.
Parsemée de touches d’humour – glissées dans certains dialogues – la série développe en fait un récit plein d’aventures, à l’ancienne. Démarrée sur les toits de Paris (Bastos est un voleur constamment poursuivi par la police), l’intrigue se déporte rapidement en Russie, que l’on va traverser pour vivre des aventures au grand air, qui ont des airs de western sibérien.
C’est assez rythmé, puisant aux sources de romans d’aventure historique classiques, ou à celle de certains films de De Brocca je trouve, même si Bastos est moins virevoltant que Belmondo, et s’il n’est pas accompagné par une jolie pépée, mais par un Samoyède grassouillet, Zakousky donc (qui n’apparait que vers la fin du premier tome).
La narration est dynamique, on ne s’ennuie pas donc.
Le dessin de Tranchand est globalement bon, lui aussi dynamique, dans un style franco-belge caricatural bien fichu. La colorisation fait elle plus son âge et est souvent un peu baveuse.
Une série un peu oubliée, un peu difficile à rencontrer, mais qui se laisse lire agréablement.
Sokal propose une étrange histoire autour de la mer et des légendes de marins, tout en en profitant pour fustiger la bêtise humaine et poser une note de poésie écologique. Beau programme, malheureusement un peu trop lisse à mon gout.
C'est un diptyque assez complexe à noter. D'un côté je suis réceptif à son côté poétique et l'aspect écologique tout comme l'ambiance de récit du 19e, entre Jules Verne et L'île du docteur Moreau, alors que la science progresse et que les frontières de l'inconnu reculent, mais qu'on garde espoir de voir quelque chose d'inexplicable.
Mais d'un autre côté, le récit est assez linéaire et plusieurs choses vont assez vite et se dilue dans une fin dont le climax est à la fois trop tôt et assez mou. La résolution avec les "méchants" est non seulement rapide mais semble aussi très facile. En fait, l'intervention des protagonistes n'était pas nécessaire. De fait, c'est finalement une histoire centrée sur autre chose et j'avoue que ça donne l'impression de deux trames narratives assez mal mélangées qui se croisent. Je comprend le sens des deux et ce n'est pas comme si rien ne les liait mais l'ensemble fait vraiment deux parties bien distinctes. C'est dommage, le lien aurait pu être plus clair et évident.
La BD n'est pas mauvaise et Sokal n'a rien à prouver sur son dessin toujours aussi bon. C'est une BD au message écologiste, ou tout au moins respectueux de la nature, avec des humains bien représentatifs de notre connerie habituelle, tout en essayant de faire une histoire au relent du 19è, tant dans ses propos que dans sa narration. C'est joli, mais trop dispersée à mon gout.
Un manga barré, mais dont le scénario est pour l'instant pas très original si comme moi on a déjà lu des séries du même genre.
Alors encore une fois le personnage masculin principal est un type un peu loser qui n'a pas de succès avec les femmes et dont le but ultime dans la vie est d'avoir un petite fille. Puis un jour apparait une femme et ensuite plusieurs autres qui sont toutes sexy et aiment le héros. Elles ont toutes des personnalités excentriques et elles transforment le rêve du héros en cauchemar parce qu'il doit maintenant s'occuper d'elles et elles causent toujours des problèmes.
Il y a des bons gags, notamment à cause du dessin réaliste. Cela crée un décalage hilarant lorsque les personnages font des conneries alors que le style du dessin est sérieux. Les visages sont très expressifs. Il y a quand même un truc qui me dérange: les héroïnes sont des femmes sexy, mais hormis celle qui est intelligente, elles agissent comme des enfants et le héros lui-même agit comme un parent qui doit éduquer des enfants en bas âge...Disons que je trouve cela tout de même un peu malsain de voir des femmes aussi infantiliser utilisé pour du fanservice. Et puis les scènes sexy ne le sont pas trop parce que pour une raison que j'ignore les japonais aiment bien montrer les fluides corporels du corps. J'ai pas trop envie de voir un baiser remplit de bave.
Le premier tome se termine sur une fin en suspense où on voit que ses filles étranges ne sont pas aussi innocentes qu'elles paraissent. Ça donne un peu envie de voir ce que le récit va développer par la suite vu que pour l'instant on est plus dans l'introduction des différents éléments du scénario.
Catherine Gauthier a 37 ans. Elle n'a pas d'enfants et n'en aura sans doute jamais. Ce n'est ni tout à fait un choix, ni complètement un hasard : c'est simplement ainsi. De là naît sa réflexion sur la pression sociale poussant les femmes à devenir mères, et sur la place d'une femme sans enfant dans la société.
Ce roman graphique, profondément introspectif, aborde la condition féminine avec sensibilité. L'autrice illustre son propos à travers des dessins hyperréalistes d'une grande finesse, parfois si précis qu'on les croirait photographiques, notamment dans le rendu des yeux, des lèvres ou des cheveux. Même si la narration repose surtout sur une voix off, les images soutiennent efficacement le récit, donnant à l'ensemble la cohérence d'une véritable bande dessinée plutôt que celle d'un simple livre illustré.
La réflexion n'a rien de neuf. J'ai déjà croisé d'autres œuvres traitant du même sujet, sans me souvenir lesquelles. L'album explore les questions classiques de la maternité refusée ou manquée, du regard social, et de la culpabilité qui en découle. Le cas de l'autrice a ceci de particulier qu'elle n'a jamais vraiment décidé de ne pas avoir d'enfant : l'occasion ne s'est simplement pas présentée. Au fil de ses pensées, elle dresse aussi le portrait de plusieurs femmes sans enfants, chacune avec son propre rapport à ce choix ou à ce non-choix, entre regrets et motivations.
L'album ne cherche pas à délivrer de message ni à trancher. Il évoque surtout le doute, la complexité des émotions et la pression, souvent silencieuse, que la société exerce sur celles qui ne deviennent pas mères. Intéressant et sincère, mais j'aurais aimé une réflexion plus approfondie et des pistes plus riches à explorer.
2.5
Gotham by Gaslight est un des DC Elseworlds (c'est à dire des histoires se passant dans des univers alternatifs où tout peut arriver) les plus connus et maintenant il y a une suite... avec de nouveaux auteurs alors que bon tant qu'à faire une suite pourquoi avec au moins le scénariste original ? Il faut dire aussi que le récit original ne m'a pas trop marqué, mais j'étais tout de même un peu curieux de voir ce que donnait la suite.
On ressent l'influence des vieux pulps (notamment Lovecraft) dans le scénario et je dois dire que je ne sais pas trop quoi penser du récit. Il faut dire qu'il y a plusieurs intrigues parallèles qui donnent un récit un peu décousu. On retrouve un défaut récurrent de ce type de récits: j'ai l'impression qu'on veut mettre autant de personnages possible parce qu'en plus d'avoir des personnages tirés de Batman, il y en a aussi de Superman et il y a Wonder Woman, le premier Green Lantern et sans doute d'autres que je ne connais pas... Ça peut être amusant pour certains de voir les versions du 19ème siècle des personnages de DC Comics, mais j'aimerais bien que ça soit utilisé de façon un peu plus pertinente. Le scénario en lui-même se laisse lire, mais ne m'a pas passionné et je ne pense pas lire la suite. Le dessin est correct, mais ce genre de style me laisse indifférent.
Une série sympathique, qui utilise assez bien le riche contexte historique de l’Europe du XIIIème siècle (accessoirement une des périodes qui m’intéressent le plus). La remise en cause « par la base » des comportements et préceptes ecclésiastiques, avec la Cathares (qui ne sont pas les premiers à le faire, et on peut trouver une filiation entre les Cathares et le premier protestantisme de Luther), la volonté du roi de France et de certains seigneurs du nord du royaume d’étendre leurs possessions (avec la bataille de Muret comme point d’orgue), voilà qui donne immanquablement à tout récit se situant dans cette première moitié du XIIIème siècle matière à actions.
A ce contexte bien exploité – jusqu’aux buchers de Montségur, Delalande a ajouté comme fil conducteur des personnages inventés, comme le héros, troubadour ballotté par les évènements, impliqué à son corps défendant dans une affaire qui le dépasse (deux premiers tomes), pour ensuite – après un hiatus de plusieurs années et dans un second temps/cycle de deux tomes – devenir prédicateur Parfait, ayant rejoint l’hérésie cathare.
Globalement ça se laisse lire agréablement. D’abord parce que le contexte m’intéresse et qu’il est plutôt bien retranscrit/utilisé. Ensuite par ce que le dessin de Lambert – parfois un peu statique, se révèle, dans un style réaliste très classique, vraiment bon, et agréable à l’œil. Les décors en particulier sont plutôt chouettes.
Par contre, petit bémol, la narration est parfois un peu trop alourdie par un texte trop abondant.
Note réelle 3,5/5.
Jens Harder est un auteur qui m’a bluffé à plusieurs reprises. Avec son Gilgamesh (Harder), mais surtout avec sa série Alpha... directions / Beta... civilisations/Gamma... visions. Je suis donc a priori intéressé par tout ce qu’il peut publier.
Ce « Leviathan » est clairement moins ambitieux que les séries précédentes, sur le fond et sur la forme. Mais ça reste quand même un album original et captivant, en tout cas j’y ai trouvé mon compte.
Entièrement muette (seul quelques textes en tête de chapitres accompagnent ce récit), cette histoire mélange les genres et les influences. La Bible, la littérature (« Moby Dick en tête), les illustrations et légendes médiévales sont convoquées pour donner vie à ce qui peut surgir des fonds marins, ces forces que l’homme ne dominera jamais, qu’il a même parfois du mal à représenter, à imaginer. Les baleines en tête, mais les forces de la nature ont ici le dessus sur l’homme (le Titanic rejoint au fond des mers le cadavre d’une baleine géante).
Le récit est parfois difficile à suivre, certaines transitions ne sont pas forcément très claires. Mais globalement cette lecture – rapide au demeurant – se révèle plaisante, avec une certaine poésie, un souffle épique, que le dessin d’Harder accompagne agréablement. Je pense qu’on apprécie mieux cet album en introduction de l’œuvre de Harder, « Gilgamesh » ou « Alpha/Beta/Gamma » étant clairement d’un autre calibre (mais elles lui sont aussi postérieures). Du coup, moi qui ai lu ces séries avant ce « Leviathan », je reste légèrement sur ma faim en comparaison. Mais ça reste un album à redécouvrir quand même.
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Un album qui se laisse lire, plutôt agréablement, mais qui ne m’a pas enthousiasmé plus que ça. En tout cas pas autant que je ne l’espérais au départ. Le dessin et la colorisation sont plaisants. Classiques, efficaces et fluides. L’intrigue titille la curiosité, mais ne prend finalement pas l’ampleur escomptée. Certes, on ne sombre pas dans une surenchère de n’importe quoi comme souvent dans ce type de récit. Mais c’est quand même très décousu, pas toujours très clair à suivre. Les aller-retours temporels n’apportent pas ici quelque chose de suffisamment original ou solide pour me satisfaire pleinement. Et la fin laisse quand même en suspens pas mal de questions.
Valkyrie Apocalypse - L'Affaire Jack l'Eventreur
Chacun des spin-off de Valkyrie Apocalypse est consacré à l'un des héros humains que l'on y croise. Cette fois-ci c'est un Jack l'Eventreur un peu particulier qui nous est présenté, puisqu'il n'est pas le tueur en série que l'on connaît, mais qu'il le tue assez rapidement dans ce premier tome, avant de reprendre son surnom et d'en faire... autre chose. Sa particularité est de pouvoir voir, littéralement, les émotions et le caractère de ses interlocuteurs sous formes de taches de couleurs sur leurs corps. Concept intéressant (même si présent dans d'autres mangas), qui va certainement nous permettre des histoires autrement plus intéressantes que celles concernant Lü Bu, héros d'un autre spin-off, réduit à une sorte de guerrier assoiffé de combats. Jack a d'ailleurs d'autres talents, qui se révèlent au fil de ses affrontements avec d'autres personnages. Sans être particulièrement virtuose, le travail graphique de Keita iizuka est plutôt agréable à l'œil, attiré par le gore mais sans en faire trop, cela donne un aspect visuel un peu inédit. dans ce genre d'histoire. Je lirai la suite avec intérêt.
Le Mec du milieu
C'est dommage, j'aurais voulu apprécier plus cette BD. J'ai bien aimé le dessin, en rondeur mais assez typique des dessins de blog-bd de l'époque, à mon gout. De même, j'aime beaucoup l'idée de base, raconter les déboire d'une jeune femme dans ses tentatives de drague et dans sa jeunesse scolaire. Le tout enrobé par une mise en situation amusante de sa vie. Mais voila, la BD est dans ce genre d'entre-deux que beaucoup de BD autobiographique ont, malheureusement : elle reste trop floue dans son déroulé. Au début, je pensais vraiment que la BD irait quelque part de précis, mais au fur et à mesure de la lecture, alors que la BD partait un peu en tout sens, j'ai commencé à douter. Et la fin n'est pas satisfaisante en proposant une ouverture certes sympathique mais qui ne va pas dans l'idée de conclure. En fin de compte, la BD est surtout un aller-retour incessant entre le passé et le présent, mélangeant un début sur la question de genre et une suite sur la succession de râteau qu'elle se mange. Ce qui est dommage, c'est que la BD respire la sincérité et la fraicheur. C'est drôle, souvent d'ailleurs, et ça a l'intérêt de présenter ces n-ièmes sessions de drague d'un point de vue féminin et surtout avec une bonne grosse dose d'auto-dérision qui va parfaitement au récit. C'est aussi une capsule de rappel des années collège/lycée, avec tout ces moments de réflexion qui vont trop loin, de regards de loin et de toutes les difficultés d'aborder les autres ... En fait, j'aime bien la BD et ce qu'elle raconte. C'est amusant, sans prétention et avec pas mal d'humour, on ne passe pas un mauvais moment. Maintenant ça manque d'une trame claire, d'une direction finale et d'un propos qui engloberait l'ensemble pour dépasser ce stade, d'où ma note qui reste entre deux.
Bastos et Zakousky
Découverte par hasard et tardivement, cette série est plutôt une bonne surprise. Je serais moins enthousiaste que certains, mais la lecture est plutôt sympathique. Parsemée de touches d’humour – glissées dans certains dialogues – la série développe en fait un récit plein d’aventures, à l’ancienne. Démarrée sur les toits de Paris (Bastos est un voleur constamment poursuivi par la police), l’intrigue se déporte rapidement en Russie, que l’on va traverser pour vivre des aventures au grand air, qui ont des airs de western sibérien. C’est assez rythmé, puisant aux sources de romans d’aventure historique classiques, ou à celle de certains films de De Brocca je trouve, même si Bastos est moins virevoltant que Belmondo, et s’il n’est pas accompagné par une jolie pépée, mais par un Samoyède grassouillet, Zakousky donc (qui n’apparait que vers la fin du premier tome). La narration est dynamique, on ne s’ennuie pas donc. Le dessin de Tranchand est globalement bon, lui aussi dynamique, dans un style franco-belge caricatural bien fichu. La colorisation fait elle plus son âge et est souvent un peu baveuse. Une série un peu oubliée, un peu difficile à rencontrer, mais qui se laisse lire agréablement.
Aquarica
Sokal propose une étrange histoire autour de la mer et des légendes de marins, tout en en profitant pour fustiger la bêtise humaine et poser une note de poésie écologique. Beau programme, malheureusement un peu trop lisse à mon gout. C'est un diptyque assez complexe à noter. D'un côté je suis réceptif à son côté poétique et l'aspect écologique tout comme l'ambiance de récit du 19e, entre Jules Verne et L'île du docteur Moreau, alors que la science progresse et que les frontières de l'inconnu reculent, mais qu'on garde espoir de voir quelque chose d'inexplicable. Mais d'un autre côté, le récit est assez linéaire et plusieurs choses vont assez vite et se dilue dans une fin dont le climax est à la fois trop tôt et assez mou. La résolution avec les "méchants" est non seulement rapide mais semble aussi très facile. En fait, l'intervention des protagonistes n'était pas nécessaire. De fait, c'est finalement une histoire centrée sur autre chose et j'avoue que ça donne l'impression de deux trames narratives assez mal mélangées qui se croisent. Je comprend le sens des deux et ce n'est pas comme si rien ne les liait mais l'ensemble fait vraiment deux parties bien distinctes. C'est dommage, le lien aurait pu être plus clair et évident. La BD n'est pas mauvaise et Sokal n'a rien à prouver sur son dessin toujours aussi bon. C'est une BD au message écologiste, ou tout au moins respectueux de la nature, avec des humains bien représentatifs de notre connerie habituelle, tout en essayant de faire une histoire au relent du 19è, tant dans ses propos que dans sa narration. C'est joli, mais trop dispersée à mon gout.
Super Ball Girls
Un manga barré, mais dont le scénario est pour l'instant pas très original si comme moi on a déjà lu des séries du même genre. Alors encore une fois le personnage masculin principal est un type un peu loser qui n'a pas de succès avec les femmes et dont le but ultime dans la vie est d'avoir un petite fille. Puis un jour apparait une femme et ensuite plusieurs autres qui sont toutes sexy et aiment le héros. Elles ont toutes des personnalités excentriques et elles transforment le rêve du héros en cauchemar parce qu'il doit maintenant s'occuper d'elles et elles causent toujours des problèmes. Il y a des bons gags, notamment à cause du dessin réaliste. Cela crée un décalage hilarant lorsque les personnages font des conneries alors que le style du dessin est sérieux. Les visages sont très expressifs. Il y a quand même un truc qui me dérange: les héroïnes sont des femmes sexy, mais hormis celle qui est intelligente, elles agissent comme des enfants et le héros lui-même agit comme un parent qui doit éduquer des enfants en bas âge...Disons que je trouve cela tout de même un peu malsain de voir des femmes aussi infantiliser utilisé pour du fanservice. Et puis les scènes sexy ne le sont pas trop parce que pour une raison que j'ignore les japonais aiment bien montrer les fluides corporels du corps. J'ai pas trop envie de voir un baiser remplit de bave. Le premier tome se termine sur une fin en suspense où on voit que ses filles étranges ne sont pas aussi innocentes qu'elles paraissent. Ça donne un peu envie de voir ce que le récit va développer par la suite vu que pour l'instant on est plus dans l'introduction des différents éléments du scénario.
Je pense que j'en aurai pas
Catherine Gauthier a 37 ans. Elle n'a pas d'enfants et n'en aura sans doute jamais. Ce n'est ni tout à fait un choix, ni complètement un hasard : c'est simplement ainsi. De là naît sa réflexion sur la pression sociale poussant les femmes à devenir mères, et sur la place d'une femme sans enfant dans la société. Ce roman graphique, profondément introspectif, aborde la condition féminine avec sensibilité. L'autrice illustre son propos à travers des dessins hyperréalistes d'une grande finesse, parfois si précis qu'on les croirait photographiques, notamment dans le rendu des yeux, des lèvres ou des cheveux. Même si la narration repose surtout sur une voix off, les images soutiennent efficacement le récit, donnant à l'ensemble la cohérence d'une véritable bande dessinée plutôt que celle d'un simple livre illustré. La réflexion n'a rien de neuf. J'ai déjà croisé d'autres œuvres traitant du même sujet, sans me souvenir lesquelles. L'album explore les questions classiques de la maternité refusée ou manquée, du regard social, et de la culpabilité qui en découle. Le cas de l'autrice a ceci de particulier qu'elle n'a jamais vraiment décidé de ne pas avoir d'enfant : l'occasion ne s'est simplement pas présentée. Au fil de ses pensées, elle dresse aussi le portrait de plusieurs femmes sans enfants, chacune avec son propre rapport à ce choix ou à ce non-choix, entre regrets et motivations. L'album ne cherche pas à délivrer de message ni à trancher. Il évoque surtout le doute, la complexité des émotions et la pression, souvent silencieuse, que la société exerce sur celles qui ne deviennent pas mères. Intéressant et sincère, mais j'aurais aimé une réflexion plus approfondie et des pistes plus riches à explorer.
Batman - Gotham by Gaslight 1893
2.5 Gotham by Gaslight est un des DC Elseworlds (c'est à dire des histoires se passant dans des univers alternatifs où tout peut arriver) les plus connus et maintenant il y a une suite... avec de nouveaux auteurs alors que bon tant qu'à faire une suite pourquoi avec au moins le scénariste original ? Il faut dire aussi que le récit original ne m'a pas trop marqué, mais j'étais tout de même un peu curieux de voir ce que donnait la suite. On ressent l'influence des vieux pulps (notamment Lovecraft) dans le scénario et je dois dire que je ne sais pas trop quoi penser du récit. Il faut dire qu'il y a plusieurs intrigues parallèles qui donnent un récit un peu décousu. On retrouve un défaut récurrent de ce type de récits: j'ai l'impression qu'on veut mettre autant de personnages possible parce qu'en plus d'avoir des personnages tirés de Batman, il y en a aussi de Superman et il y a Wonder Woman, le premier Green Lantern et sans doute d'autres que je ne connais pas... Ça peut être amusant pour certains de voir les versions du 19ème siècle des personnages de DC Comics, mais j'aimerais bien que ça soit utilisé de façon un peu plus pertinente. Le scénario en lui-même se laisse lire, mais ne m'a pas passionné et je ne pense pas lire la suite. Le dessin est correct, mais ce genre de style me laisse indifférent.
Le Dernier Cathare
Une série sympathique, qui utilise assez bien le riche contexte historique de l’Europe du XIIIème siècle (accessoirement une des périodes qui m’intéressent le plus). La remise en cause « par la base » des comportements et préceptes ecclésiastiques, avec la Cathares (qui ne sont pas les premiers à le faire, et on peut trouver une filiation entre les Cathares et le premier protestantisme de Luther), la volonté du roi de France et de certains seigneurs du nord du royaume d’étendre leurs possessions (avec la bataille de Muret comme point d’orgue), voilà qui donne immanquablement à tout récit se situant dans cette première moitié du XIIIème siècle matière à actions. A ce contexte bien exploité – jusqu’aux buchers de Montségur, Delalande a ajouté comme fil conducteur des personnages inventés, comme le héros, troubadour ballotté par les évènements, impliqué à son corps défendant dans une affaire qui le dépasse (deux premiers tomes), pour ensuite – après un hiatus de plusieurs années et dans un second temps/cycle de deux tomes – devenir prédicateur Parfait, ayant rejoint l’hérésie cathare. Globalement ça se laisse lire agréablement. D’abord parce que le contexte m’intéresse et qu’il est plutôt bien retranscrit/utilisé. Ensuite par ce que le dessin de Lambert – parfois un peu statique, se révèle, dans un style réaliste très classique, vraiment bon, et agréable à l’œil. Les décors en particulier sont plutôt chouettes. Par contre, petit bémol, la narration est parfois un peu trop alourdie par un texte trop abondant. Note réelle 3,5/5.
Leviathan (Jens Harder)
Jens Harder est un auteur qui m’a bluffé à plusieurs reprises. Avec son Gilgamesh (Harder), mais surtout avec sa série Alpha... directions / Beta... civilisations/Gamma... visions. Je suis donc a priori intéressé par tout ce qu’il peut publier. Ce « Leviathan » est clairement moins ambitieux que les séries précédentes, sur le fond et sur la forme. Mais ça reste quand même un album original et captivant, en tout cas j’y ai trouvé mon compte. Entièrement muette (seul quelques textes en tête de chapitres accompagnent ce récit), cette histoire mélange les genres et les influences. La Bible, la littérature (« Moby Dick en tête), les illustrations et légendes médiévales sont convoquées pour donner vie à ce qui peut surgir des fonds marins, ces forces que l’homme ne dominera jamais, qu’il a même parfois du mal à représenter, à imaginer. Les baleines en tête, mais les forces de la nature ont ici le dessus sur l’homme (le Titanic rejoint au fond des mers le cadavre d’une baleine géante). Le récit est parfois difficile à suivre, certaines transitions ne sont pas forcément très claires. Mais globalement cette lecture – rapide au demeurant – se révèle plaisante, avec une certaine poésie, un souffle épique, que le dessin d’Harder accompagne agréablement. Je pense qu’on apprécie mieux cet album en introduction de l’œuvre de Harder, « Gilgamesh » ou « Alpha/Beta/Gamma » étant clairement d’un autre calibre (mais elles lui sont aussi postérieures). Du coup, moi qui ai lu ces séries avant ce « Leviathan », je reste légèrement sur ma faim en comparaison. Mais ça reste un album à redécouvrir quand même.