Du bourrin, du n’importe quoi souvent, les dialogues et les rafales claquent à tout va. C’est souvent bête et con, mais dans le genre divertissement pas prise de tête, voilà une série qui propose quelque chose d’assez amusant.
Les premières pages donnent le ton, avec des dialogues très drôles, percutants, une chouette entame. La suite est plus inégale au niveau des dialogues – même si régulièrement des échanges jouissifs nous raccrochent aux personnages et à l’intrigue.
Car, en sus de dialogues très dynamiques, nous avons là quelques beaux spécimens d’abrutis, de déjantés (mais alors graves !), réunis dans tout petit périmètre perdu au cœur des États-Unis.
Et surtout régulièrement l’action prend le relai des dialogues, pour nous proposer une surenchère de mitraillages, avec un arsenal improbable.
Car tout ici est exagéré. De la connerie humaine (mention spéciale au shériff) en passant par l’histoire (souvent très très loufoque – avec ce bunker souterrain où une caricature de Frau nazie se prend pour une Frankenstein hitlérienne, créant la future race supérieure victorieuse, à base de cochon…), des bastons et courses poursuites (du Mad Max débile), rien n’est épargné au lecteur.
Un lecteur qui doit accepter pas mal de facilités scénaristiques, une succession de révélations elles aussi improbables dans le dernier tome à propos des protagonistes. C’est sans doute un peu trop, et le dernier tome est moins équilibré, jouant trop sur le dézingage à tout va.
Mais, globalement, c’est un très bon divertissement, une série B qui abuse des clichés (grosse nazie vicieuse, flic débile, ploucs dégénérés, un vieux fou vivotant dans une grange et quelques caravanes avec de quoi équipé un régiment de forces spéciales, etc.), mais qui ne se prend jamais au sérieux, l’humour faisant passer à peu près tout.
Un gros défouloir recommandé en tout cas.
Je pense que l’aspect fantastique aurait pu être évité, il est ici de trop (l’homme porc, les « pouvoirs » de la gamine sur la fin…).
Note réelle 3,5/5.
J’ai été touché par ce récit même si je lui reproche quelques petits détails qui m’empêchent de lui accorder une autre note qu’un simple « pas mal ».
Débarrassons-nous directement de ces détails :
- J’ai eu du mal à « lire » certaines illustrations. Trop sombres, trop fouillis, trop énigmatiques, elles gâchent quelque peu la bonne impression laissée par d’autres planches que je trouve tout simplement magnifiques ;
- Le thème central du personnage féminin atteint d’une maladie incurable est complété en fin d’album par deux autres thématiques. Si je comprends encore l’intérêt de la première (et la parallèle que l’on peut faire entre cette maladie et l’extinction de masse dans laquelle nous sommes), la thématique de l’homosexualité m’est apparue clairement inutile. Si, à une époque, un héros de bande dessinée se devait d’être roux ou d’avoir un ami roux, aujourd’hui, dans les romans graphiques réalisés par une autrice, le personnage central se doit d’être lesbien. Et ce genre de stéréotype, à force, ça saoule. D’autant plus que, dans le cas présent, les préférences sexuelles de l’héroïne n’ont aucun intérêt et n’influencent en rien les thématiques de fond.
Mais, à côté de ça, j’ai vraiment bien aimé ce récit. Je l’ai trouvé très bien écrit (la scénariste est romancière à l’origine et cela se ressent). L’absence de dialogues devient une force et la narration renforce le sentiment pour le lecteur d’être à l’intérieur de la tête du personnage central, et d’ainsi mieux la comprendre (même quand elle agit comme une vraie conne).
Les illustrations sont souvent très belles même si très sombres. Il y a beaucoup d’images de nature et d’arbres sur lesquelles je me suis arrêté (parfois pour bien les « comprendre », c’est vrai, mais souvent aussi pour les admirer).
Un bel ouvrage. Pas parfait mais vraiment pas mal.
Cette BD est l'adaptation d'un livre pour enfants de Tomi Ungerer. Elle raconte l'histoire d'un petit garçon ronchon qui en a assez que sa mère le couve et le traite comme un bébé. Il se considère désormais comme grand et estime avoir le droit d'être désagréable avec elle pour qu'elle le laisse tranquille. Cette colère, il l'emmène aussi à l'ecole, où elle l'entraine dans une bagarre avec le caïd de sa classe, qui se moquait de lui sur ce sujet.
C'est une histoire mignonne, à la morale juste. Les personnages sont des chats anthropomorphes, ce qui apporte une dose bienvenue de légèreté et d'humour, évitant le piège d'un conte moralisateur trop réaliste ou appuyé pour de jeunes lecteurs. On s'amuse notamment des pâtés de souris et autres spécialités très félines de cet univers. Pour le reste, il s'agit bien de la transposition d'un monde très humain.
Le dessin de Mathieu Sapin évoque celui de certains livres illustrés pour la jeunesse, comme les ouvrages de Roald Dahl illustrés par Quentin Blake, et fonctionne bien avec le genre et le public visé.
Le petit héros n'est pas très attachant au départ, tant sa colère et son mépris envers sa mère le rendent antipathique, mais c'est précisément le cœur du propos. L'intrigue apporte une réponse appropriée à ce comportement et se conclut de manière apaisante, ramenant le sourire.
C'est donc un album plutôt réussi et bien adapté aux jeunes lecteurs, auquel il peut offrir une piste de réflexion sur un sujet qui peut les concerner : vouloir grandir sans pour autant faire de peine a son entourage.
Une histoire qui se laisse lire agréablement, dans un Paris du XVIIème siècle dont on ne voit presque que les « bas-fonds ». La cour des miracles a ici certains points qui la rendent plus crasseuse et moins « ridicule » que celle véhiculée par les navets des films « Angélique ».
Quelques facilités, une vérité historique distordue mais on l’accepte. C’est assez rythmé et donc c’est une lecture globalement plaisante. Le dessin est lui aussi plutôt sympathique – même si inégal et pas toujours très clair (dans les scènes de bagarre/bataille essentiellement).
Mais à part ce dessin pas toujours suffisamment lisible, d’autres détails m’ont un peu chiffonné. Le troisième tome est clairement moins intéressant et réussi. Le camp retranché constitué par les gueux en plein Paris (et le fait qu’ils aient cru pouvoir le défendre face à l’armée de Louis XIV), c’est quand même trop improbable. Comme il est encore moins crédible de voir ces gueux s’emparer du château de Saint-Germain et de la squatter en le saccageant pendant toute une nuit, sans être arrêtés ou gênés par les gardes. Je n’y ai pas cru un instant.
Une série d’aventures historiques qui se laisse lire, dans un Paris du Grand siècle fantasmé, avec pour une fois un Louis XIV – pourtant dans la grande période de sa vie – dépassé et ridiculisé par des gueux. Mais je pense que le scénario aurait dû veiller à ne pas trop s’écarter d’une réalité crédible – puisqu’après tout l’ancrage historique est quasi revendiqué.
Série qui a réussi à m'intéresser un peu au ménage ! Recycle les histoires de sacrifice à un monstre et les Mille et une nuit, le dragon n'attend pas d'histoire mais est curieux de voir en quoi son gourbi et celui d'autres créatures magiques va être transformé par la fée du logis. Meilleure série, je trouve, que celle du bandit se mettant à La voie du tablier.
J'apprécie que les Japonais soient prêts à s'intéresser à tout, à condition et pour le faire parfaitement. Mais ici, on a en plus le dragon, et il est bien digne d'être un dragon : il a du caractère. D'ailleurs, la nonne aussi. Il me semble que les héros japonais soient souvent presque béni oui-oui au début, débordant d'enthousiasme, mais s'il y a quelque chose qu'ils ne supportent pas, gare à l'opposant ! Le dragon le découvre bien assez tôt, mais ne sévit pas : je le soupçonne de se rendre compte qu'il s'ennuyait ferme avant l'arrivée de la nonne.
Il y a tellement eu d'adaptations sur tous les supports connus et inimaginables du classique de H.G. Wells qu'on peut se poser la question d'une nouvelle version. C'est pourtant original dans le sens qu'il s'agit d'un duo d'auteurs japonais qui s'y collent cette fois en essayant tout à la fois d'être respectueux du cadre occidental.
On reste pourtant assez éloigné du travail de Gou Tanabe : le trait s'apparent à un shônen ou plutôt un seinen classique avec un soin exemplaire apporté à la représentation de l'envahisseur martien et de ses drôles de machines.
Et il ne faut pas se fier au trait enfantin au premier abord car le récit se veut très violent, choquant et sanglant d'une certaine manière avec ces humains décimés par dizaines sur l'ensemble des pages des 3 tomes de ce récit.
Même si on s'éloigne sur pas mal de points des pages du roman, l'adaptation reste très fidèle dans ses grands pourtours et conserve une noirceur qui peut surprendre qui n'aurait jamais lu l'oeuvre matricielle d'origine. Le point de vue oscille entre un point de vue humain passif et réducteur (échelle réduite) au grand spectacle offert par les tripodes et leurs méfaits sur une terre devenue un bête terrain de jeu destructeur.
Je ne suis pas certain de vouloir m'y replonger car la conclusion arrive un poil trop rapidement et différents passages deviennent redondants comme si les auteurs souhaitaient étirer un récit inutilement par une répétition de péripéties similaires. Reste un sympathique moment de lecture sans avoir réellement avoir l'envie d'y revenir pour une relecture plus tard.
A noter que l'édition est superbe avec ces tomes noirs cartonnés bardés de bonus assez intéressants (interviews et croquis appuyant sur la sincérité des auteurs sur un projet atypique). Rien que pour cela, il est intéressant de retenir cette guerre des mondes bien moins académique que les autres adaptations que j'ai pu apercevoir sur ce site.
Un western de qualité, porté par un récit d’aventure volontairement lent et apaisé. La quête de paternité se double d’une réflexion sur le sens et la fin de vie, traitée avec douceur et retenue. La narration reste linéaire, classique, mais cohérente avec le ton crépusculaire de l’ensemble.
Le dessin, expressif et atypique pour le genre western, détonne au premier abord mais s’impose progressivement. Il apporte une sensibilité particulière au récit et renforce sa dimension humaine plutôt que spectaculaire. Une lecture maîtrisée, plus introspective que épique.
Bon, je vais tenter de faire l'avis le plus neutre possible. C'est assez difficile, vu qu'il s'agit d'une BD autobiographique sur un sujet sensible et que ce que je peux directement en dire, c'est avant tout que je ne me sens pas concerné par celui-ci.
Ma critique doit être scindée en deux parties, puisqu'il y aura mon avis et un avis plus généraliste. Et je garde ce dernier pour la fin.
Parce que ma perception de la BD est la suivante : sympa mais trop long. C'est une autobiographie totalement honnête, complète sur les questions de genre qu'a vécu Maia Kobabe et toutes les difficultés qu'ille a vécu. On verra son enfance, son adolescence, toutes les phases de questionnements de sa vie jusqu'à l'âge adulte. Et si j'ai apprécié la première partie (globalement jusqu'au départ à la fac), je dois bien avouer que la suite est lassante. Les questionnements sont redondants, les problématiques reviennent et il n'y a pas vraiment de fin ou d'achèvement. Ce qui donne un aspect brouillon à l'ensemble, une sorte de pot-pourri de tout ce qu'ille a vécue sans vraiment de clarté ou de fil conducteur. Ce qui est dommage, puisque j'étais assez peu intéressé par ce qu'il se passait une fois la moitié du livre.
Niveau dessin c'est assez classique, doux à l’œil mais pas spécialement marquant. Les décors ne sont pratiquement pas présent, ce sont de grands aplats de couleurs qui forment le fond, tandis que les cases se déroulent avec beaucoup de texte. Pas le plus beau à voir, mais très clair et lisible.
Voila pour mon avis personnel, qui essaye d'être le plus honnête sur mon ressenti de lecture qui reste dans le mouais, intéressé mais pas convaincu.
Maintenant, qu'en est-il pour un avis plus généraliste ? Eh bien que cette BD devrait être partagé en grand nombre pour faire vivre et découvrir de l'intérieur la question de genre que subissent les enfants queer. En le voyant de l'intérieur, peut-être que plus de gens comprendront les souffrances entrainées par ces questions, les problématiques qu'elles posent et les questions qu'elles soulèvent. Je ne suis pas concerné par ces questions que je vois de loin parce que je m'y intéresse, mais je n'ai aucun doute que cette BD parlera profondément à des personnes directement concernées. Et cela, je crois que c'est ce qui compte vraiment. Mon avis n'est pas intéressant ici, il faut plutôt se demander ce qui est important. Et la santé mentale de beaucoup de gens peut dépendre de telles lectures qui permettent de comprendre, mais surtout de constater qu'on est pas seul avec ses questions.
Je terminerais donc sur cet avis : une BD à partager au grand nombre, qui touchera ceux qu'elle doit toucher, et qui n'est pas déplaisante pour les autres. Donc à faire lire !
Cette série propose une relecture sérieuse et appliquée de la légende arthurienne, avec un récit dense qui prend le temps de poser son univers et ses enjeux. Le scénario est solide, bien construit, mais peine à réellement captiver sur la durée. L’ensemble reste intéressant à suivre sans jamais atteindre un niveau d’implication émotionnelle marquant.
Le dessin se montre plaisant et maîtrisé, avec une recherche artistique évidente. Toutefois, malgré cette qualité formelle, il peine à installer une atmosphère forte ou véritablement immersive. L’univers est crédible, respectueux de la légende de Bretagne, mais reste plus illustratif que réellement habité.
Au final, il s’agit d’une bonne série, agréable et cohérente, qui séduira les amateurs de mythes arthuriens traités avec sérieux. Elle manque cependant d’un souffle ou d’une identité suffisamment forte pour s’imposer comme un cycle de bande dessinée majeur.
En fin d’album, une mise au point d’un historien, et un entretien avec l’auteur permettent de mieux connaitre le contexte, l’histoire de la région, mais aussi le processus créatif de l’auteur. Cela complète très bien l’album.
Cela permet aussi de mieux comprendre le récit qui, je dois bien l’avouer, m’est resté parfois obscur.
En effet, la narration est un peu décousue, voire brouillonne. Et le traitement graphique (malgré ses belles qualités) ne fait qu’accentuer cette relative difficulté à suivre le récit, les protagonistes.
Graphiquement c’est très original, puisque l’auteur use de gravures pour le récit et la présentation des personnages. Le rendu est donc attrayant – mais aussi, je l’ai dit, parfois difficile à déchiffrer.
Reste que cet album m’a appris pas mal de chose sur porto Rico (je n’en connaissais pas grand-chose il faut dire), sur l’action des États-Unis dans ce qui, présenté parfois comme le futur 51ème État de l’Union, n’est en fait ni plus ni moins qu’une colonie. Et le contexte de la guerre froide dans lequel se déroule le récit ne fait qu’exacerber la violence et l’intransigeance du « soutien » américain au pouvoir portoricain face aux révoltés.
Un album intéressant, visuellement original et attractif, mais qui m’a quand même quelque peu laissé sur ma faim.
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Valhalla Hotel
Du bourrin, du n’importe quoi souvent, les dialogues et les rafales claquent à tout va. C’est souvent bête et con, mais dans le genre divertissement pas prise de tête, voilà une série qui propose quelque chose d’assez amusant. Les premières pages donnent le ton, avec des dialogues très drôles, percutants, une chouette entame. La suite est plus inégale au niveau des dialogues – même si régulièrement des échanges jouissifs nous raccrochent aux personnages et à l’intrigue. Car, en sus de dialogues très dynamiques, nous avons là quelques beaux spécimens d’abrutis, de déjantés (mais alors graves !), réunis dans tout petit périmètre perdu au cœur des États-Unis. Et surtout régulièrement l’action prend le relai des dialogues, pour nous proposer une surenchère de mitraillages, avec un arsenal improbable. Car tout ici est exagéré. De la connerie humaine (mention spéciale au shériff) en passant par l’histoire (souvent très très loufoque – avec ce bunker souterrain où une caricature de Frau nazie se prend pour une Frankenstein hitlérienne, créant la future race supérieure victorieuse, à base de cochon…), des bastons et courses poursuites (du Mad Max débile), rien n’est épargné au lecteur. Un lecteur qui doit accepter pas mal de facilités scénaristiques, une succession de révélations elles aussi improbables dans le dernier tome à propos des protagonistes. C’est sans doute un peu trop, et le dernier tome est moins équilibré, jouant trop sur le dézingage à tout va. Mais, globalement, c’est un très bon divertissement, une série B qui abuse des clichés (grosse nazie vicieuse, flic débile, ploucs dégénérés, un vieux fou vivotant dans une grange et quelques caravanes avec de quoi équipé un régiment de forces spéciales, etc.), mais qui ne se prend jamais au sérieux, l’humour faisant passer à peu près tout. Un gros défouloir recommandé en tout cas. Je pense que l’aspect fantastique aurait pu être évité, il est ici de trop (l’homme porc, les « pouvoirs » de la gamine sur la fin…). Note réelle 3,5/5.
Dix ans
J’ai été touché par ce récit même si je lui reproche quelques petits détails qui m’empêchent de lui accorder une autre note qu’un simple « pas mal ». Débarrassons-nous directement de ces détails : - J’ai eu du mal à « lire » certaines illustrations. Trop sombres, trop fouillis, trop énigmatiques, elles gâchent quelque peu la bonne impression laissée par d’autres planches que je trouve tout simplement magnifiques ; - Le thème central du personnage féminin atteint d’une maladie incurable est complété en fin d’album par deux autres thématiques. Si je comprends encore l’intérêt de la première (et la parallèle que l’on peut faire entre cette maladie et l’extinction de masse dans laquelle nous sommes), la thématique de l’homosexualité m’est apparue clairement inutile. Si, à une époque, un héros de bande dessinée se devait d’être roux ou d’avoir un ami roux, aujourd’hui, dans les romans graphiques réalisés par une autrice, le personnage central se doit d’être lesbien. Et ce genre de stéréotype, à force, ça saoule. D’autant plus que, dans le cas présent, les préférences sexuelles de l’héroïne n’ont aucun intérêt et n’influencent en rien les thématiques de fond. Mais, à côté de ça, j’ai vraiment bien aimé ce récit. Je l’ai trouvé très bien écrit (la scénariste est romancière à l’origine et cela se ressent). L’absence de dialogues devient une force et la narration renforce le sentiment pour le lecteur d’être à l’intérieur de la tête du personnage central, et d’ainsi mieux la comprendre (même quand elle agit comme une vraie conne). Les illustrations sont souvent très belles même si très sombres. Il y a beaucoup d’images de nature et d’arbres sur lesquelles je me suis arrêté (parfois pour bien les « comprendre », c’est vrai, mais souvent aussi pour les admirer). Un bel ouvrage. Pas parfait mais vraiment pas mal.
Pas de baiser pour maman
Cette BD est l'adaptation d'un livre pour enfants de Tomi Ungerer. Elle raconte l'histoire d'un petit garçon ronchon qui en a assez que sa mère le couve et le traite comme un bébé. Il se considère désormais comme grand et estime avoir le droit d'être désagréable avec elle pour qu'elle le laisse tranquille. Cette colère, il l'emmène aussi à l'ecole, où elle l'entraine dans une bagarre avec le caïd de sa classe, qui se moquait de lui sur ce sujet. C'est une histoire mignonne, à la morale juste. Les personnages sont des chats anthropomorphes, ce qui apporte une dose bienvenue de légèreté et d'humour, évitant le piège d'un conte moralisateur trop réaliste ou appuyé pour de jeunes lecteurs. On s'amuse notamment des pâtés de souris et autres spécialités très félines de cet univers. Pour le reste, il s'agit bien de la transposition d'un monde très humain. Le dessin de Mathieu Sapin évoque celui de certains livres illustrés pour la jeunesse, comme les ouvrages de Roald Dahl illustrés par Quentin Blake, et fonctionne bien avec le genre et le public visé. Le petit héros n'est pas très attachant au départ, tant sa colère et son mépris envers sa mère le rendent antipathique, mais c'est précisément le cœur du propos. L'intrigue apporte une réponse appropriée à ce comportement et se conclut de manière apaisante, ramenant le sourire. C'est donc un album plutôt réussi et bien adapté aux jeunes lecteurs, auquel il peut offrir une piste de réflexion sur un sujet qui peut les concerner : vouloir grandir sans pour autant faire de peine a son entourage.
La Cour des Miracles
Une histoire qui se laisse lire agréablement, dans un Paris du XVIIème siècle dont on ne voit presque que les « bas-fonds ». La cour des miracles a ici certains points qui la rendent plus crasseuse et moins « ridicule » que celle véhiculée par les navets des films « Angélique ». Quelques facilités, une vérité historique distordue mais on l’accepte. C’est assez rythmé et donc c’est une lecture globalement plaisante. Le dessin est lui aussi plutôt sympathique – même si inégal et pas toujours très clair (dans les scènes de bagarre/bataille essentiellement). Mais à part ce dessin pas toujours suffisamment lisible, d’autres détails m’ont un peu chiffonné. Le troisième tome est clairement moins intéressant et réussi. Le camp retranché constitué par les gueux en plein Paris (et le fait qu’ils aient cru pouvoir le défendre face à l’armée de Louis XIV), c’est quand même trop improbable. Comme il est encore moins crédible de voir ces gueux s’emparer du château de Saint-Germain et de la squatter en le saccageant pendant toute une nuit, sans être arrêtés ou gênés par les gardes. Je n’y ai pas cru un instant. Une série d’aventures historiques qui se laisse lire, dans un Paris du Grand siècle fantasmé, avec pour une fois un Louis XIV – pourtant dans la grande période de sa vie – dépassé et ridiculisé par des gueux. Mais je pense que le scénario aurait dû veiller à ne pas trop s’écarter d’une réalité crédible – puisqu’après tout l’ancrage historique est quasi revendiqué.
Le Dragon et la Nonne
Série qui a réussi à m'intéresser un peu au ménage ! Recycle les histoires de sacrifice à un monstre et les Mille et une nuit, le dragon n'attend pas d'histoire mais est curieux de voir en quoi son gourbi et celui d'autres créatures magiques va être transformé par la fée du logis. Meilleure série, je trouve, que celle du bandit se mettant à La voie du tablier. J'apprécie que les Japonais soient prêts à s'intéresser à tout, à condition et pour le faire parfaitement. Mais ici, on a en plus le dragon, et il est bien digne d'être un dragon : il a du caractère. D'ailleurs, la nonne aussi. Il me semble que les héros japonais soient souvent presque béni oui-oui au début, débordant d'enthousiasme, mais s'il y a quelque chose qu'ils ne supportent pas, gare à l'opposant ! Le dragon le découvre bien assez tôt, mais ne sévit pas : je le soupçonne de se rendre compte qu'il s'ennuyait ferme avant l'arrivée de la nonne.
La Guerre des Mondes (Ihara)
Il y a tellement eu d'adaptations sur tous les supports connus et inimaginables du classique de H.G. Wells qu'on peut se poser la question d'une nouvelle version. C'est pourtant original dans le sens qu'il s'agit d'un duo d'auteurs japonais qui s'y collent cette fois en essayant tout à la fois d'être respectueux du cadre occidental. On reste pourtant assez éloigné du travail de Gou Tanabe : le trait s'apparent à un shônen ou plutôt un seinen classique avec un soin exemplaire apporté à la représentation de l'envahisseur martien et de ses drôles de machines. Et il ne faut pas se fier au trait enfantin au premier abord car le récit se veut très violent, choquant et sanglant d'une certaine manière avec ces humains décimés par dizaines sur l'ensemble des pages des 3 tomes de ce récit. Même si on s'éloigne sur pas mal de points des pages du roman, l'adaptation reste très fidèle dans ses grands pourtours et conserve une noirceur qui peut surprendre qui n'aurait jamais lu l'oeuvre matricielle d'origine. Le point de vue oscille entre un point de vue humain passif et réducteur (échelle réduite) au grand spectacle offert par les tripodes et leurs méfaits sur une terre devenue un bête terrain de jeu destructeur. Je ne suis pas certain de vouloir m'y replonger car la conclusion arrive un poil trop rapidement et différents passages deviennent redondants comme si les auteurs souhaitaient étirer un récit inutilement par une répétition de péripéties similaires. Reste un sympathique moment de lecture sans avoir réellement avoir l'envie d'y revenir pour une relecture plus tard. A noter que l'édition est superbe avec ces tomes noirs cartonnés bardés de bonus assez intéressants (interviews et croquis appuyant sur la sincérité des auteurs sur un projet atypique). Rien que pour cela, il est intéressant de retenir cette guerre des mondes bien moins académique que les autres adaptations que j'ai pu apercevoir sur ce site.
Ghost Kid
Un western de qualité, porté par un récit d’aventure volontairement lent et apaisé. La quête de paternité se double d’une réflexion sur le sens et la fin de vie, traitée avec douceur et retenue. La narration reste linéaire, classique, mais cohérente avec le ton crépusculaire de l’ensemble. Le dessin, expressif et atypique pour le genre western, détonne au premier abord mais s’impose progressivement. Il apporte une sensibilité particulière au récit et renforce sa dimension humaine plutôt que spectaculaire. Une lecture maîtrisée, plus introspective que épique.
Genre Queer
Bon, je vais tenter de faire l'avis le plus neutre possible. C'est assez difficile, vu qu'il s'agit d'une BD autobiographique sur un sujet sensible et que ce que je peux directement en dire, c'est avant tout que je ne me sens pas concerné par celui-ci. Ma critique doit être scindée en deux parties, puisqu'il y aura mon avis et un avis plus généraliste. Et je garde ce dernier pour la fin. Parce que ma perception de la BD est la suivante : sympa mais trop long. C'est une autobiographie totalement honnête, complète sur les questions de genre qu'a vécu Maia Kobabe et toutes les difficultés qu'ille a vécu. On verra son enfance, son adolescence, toutes les phases de questionnements de sa vie jusqu'à l'âge adulte. Et si j'ai apprécié la première partie (globalement jusqu'au départ à la fac), je dois bien avouer que la suite est lassante. Les questionnements sont redondants, les problématiques reviennent et il n'y a pas vraiment de fin ou d'achèvement. Ce qui donne un aspect brouillon à l'ensemble, une sorte de pot-pourri de tout ce qu'ille a vécue sans vraiment de clarté ou de fil conducteur. Ce qui est dommage, puisque j'étais assez peu intéressé par ce qu'il se passait une fois la moitié du livre. Niveau dessin c'est assez classique, doux à l’œil mais pas spécialement marquant. Les décors ne sont pratiquement pas présent, ce sont de grands aplats de couleurs qui forment le fond, tandis que les cases se déroulent avec beaucoup de texte. Pas le plus beau à voir, mais très clair et lisible. Voila pour mon avis personnel, qui essaye d'être le plus honnête sur mon ressenti de lecture qui reste dans le mouais, intéressé mais pas convaincu. Maintenant, qu'en est-il pour un avis plus généraliste ? Eh bien que cette BD devrait être partagé en grand nombre pour faire vivre et découvrir de l'intérieur la question de genre que subissent les enfants queer. En le voyant de l'intérieur, peut-être que plus de gens comprendront les souffrances entrainées par ces questions, les problématiques qu'elles posent et les questions qu'elles soulèvent. Je ne suis pas concerné par ces questions que je vois de loin parce que je m'y intéresse, mais je n'ai aucun doute que cette BD parlera profondément à des personnes directement concernées. Et cela, je crois que c'est ce qui compte vraiment. Mon avis n'est pas intéressant ici, il faut plutôt se demander ce qui est important. Et la santé mentale de beaucoup de gens peut dépendre de telles lectures qui permettent de comprendre, mais surtout de constater qu'on est pas seul avec ses questions. Je terminerais donc sur cet avis : une BD à partager au grand nombre, qui touchera ceux qu'elle doit toucher, et qui n'est pas déplaisante pour les autres. Donc à faire lire !
Excalibur - Chroniques
Cette série propose une relecture sérieuse et appliquée de la légende arthurienne, avec un récit dense qui prend le temps de poser son univers et ses enjeux. Le scénario est solide, bien construit, mais peine à réellement captiver sur la durée. L’ensemble reste intéressant à suivre sans jamais atteindre un niveau d’implication émotionnelle marquant. Le dessin se montre plaisant et maîtrisé, avec une recherche artistique évidente. Toutefois, malgré cette qualité formelle, il peine à installer une atmosphère forte ou véritablement immersive. L’univers est crédible, respectueux de la légende de Bretagne, mais reste plus illustratif que réellement habité. Au final, il s’agit d’une bonne série, agréable et cohérente, qui séduira les amateurs de mythes arthuriens traités avec sérieux. Elle manque cependant d’un souffle ou d’une identité suffisamment forte pour s’imposer comme un cycle de bande dessinée majeur.
Et l'île s'embrasa
En fin d’album, une mise au point d’un historien, et un entretien avec l’auteur permettent de mieux connaitre le contexte, l’histoire de la région, mais aussi le processus créatif de l’auteur. Cela complète très bien l’album. Cela permet aussi de mieux comprendre le récit qui, je dois bien l’avouer, m’est resté parfois obscur. En effet, la narration est un peu décousue, voire brouillonne. Et le traitement graphique (malgré ses belles qualités) ne fait qu’accentuer cette relative difficulté à suivre le récit, les protagonistes. Graphiquement c’est très original, puisque l’auteur use de gravures pour le récit et la présentation des personnages. Le rendu est donc attrayant – mais aussi, je l’ai dit, parfois difficile à déchiffrer. Reste que cet album m’a appris pas mal de chose sur porto Rico (je n’en connaissais pas grand-chose il faut dire), sur l’action des États-Unis dans ce qui, présenté parfois comme le futur 51ème État de l’Union, n’est en fait ni plus ni moins qu’une colonie. Et le contexte de la guerre froide dans lequel se déroule le récit ne fait qu’exacerber la violence et l’intransigeance du « soutien » américain au pouvoir portoricain face aux révoltés. Un album intéressant, visuellement original et attractif, mais qui m’a quand même quelque peu laissé sur ma faim.