Un album à lire pour son esthétique et l'intelligence du propos.
Dytar mêle avec brio les deux cultures avec de superbes trouvailles graphiques. Ça vaut sans souci la lecture, il m'a cependant manqué un peu d'émotion pour être transporté complètement par le récit. La fiction cède le pas au documentaire. Ça devient une caractéristique de Dytar, pas étonnant qu'il ait intitulé une de ses premières œuvres Le Sourire des Marionnettes : il y a un petit côté pantin qui s'agite (parfois en vain) dans ses personnages que l'auteur, en artisan doué, anime sous nos yeux, qui sursaute une dernière fois avant son " nomiquizpan ".
Avec Dytar, la vie ressemble souvent à un théâtre d'ombres, un brin désincarné, très cérébral, mais toujours intéressant et graphiquement épatant. Je n'ai pas vibré pour cet album, mais c'est un des livres de l'année malgré tout.
Si vous aimez les œuvres sur l'histoire des Mexicas, le roman" Azteca " de Jennings est à lire.
Note réelle : 3,5.
4/5 pour la réalisation, un bon 3/5 pour le plaisir éprouvé lors de la lecture.
On reste dans le même gros délire que pour Valhalla Hotel, avec des personnages bien allumés, une intrigue improbable, des gros flingues et des grosses caisses. Le second degré est de mise et l’humour lourdingue omniprésent.
Pour ceux qui n’auraient pas lu Valhalla Hotel, il vaut vraiment mieux commencer par là car ce second cycle est construit sur les bases du premier, et si les personnages ont évolué (10 ans se sont écoulé entre Valhalla Hotel et Valhalla Bunker) savoir d’où ils viennent et ce qui leur est arrivé précédemment est presqu’indispensable pour comprendre cette nouvelle intrigue.
Au niveau du dessin, Fabien Bedouel nous offre un travail conforme à nos espérances. C’est caricatural, expressif, coloré, explosif, dynamique, joyeux.
Pas de mauvaise surprise pour ce premier tome mais rien d’exceptionnel non plus. On est en pays de connaissance. Ceux qui ont kiffé Valhalla Hotel devraient apprécier ce nouvel opus. Les autres resteront à quai.
Pour ma part, j’aime bien… même si parfois c’est quand même bien lourdingue.
Petite mise à jour après lecture du tome 2 pour dire qu'il n'y avait pas besoin d'en faire une : c'est toujours aussi con lourdingue dynamique et jouissif. Pas de mauvaise surprise.
Delcourt continue sa collection d'albums à couverture rouge de biographies des dirigeants modernes controversés. Ici, il s'agit du dictateur chinois Xi Jinping.
Je connais un peu l'histoire moderne de la Chine, mais pas celle de son actuel président. Disons que j'ai beaucoup appris sur la vie de Xi, mais que son parcours ne m'a pas surpris : sa famille tombe en disgrâce sous Mao, les choses vont mieux s'arranger lorsque Deng Xiaoping prend le pouvoir et libéralise tout. Comme tout bon fils de révolutionnaire, Xi va profiter du népotisme et gravir les échelons un par un jusqu'à devenir le numéro un du parti communiste chinois. On voit aussi les problèmes de la Chine (corruptions généralisées, luttes de pouvoirs, pollutions) ainsi que les accomplissements de Xi depuis qu'il est au pouvoir. Ce qui frappe le plus est que la Chine semble revenir au temps de Mao avec Xi qui réussit à annuler plusieurs mesures de Deng, notamment le fait qu'on ne pouvait pas faire plus que deux membres de suites comme président de la Chine. Il faut dire aussi qu'il glorifie Mao et comme chef autoritaire qui se respecte il aime bien se tourner vers des figures du passé pour en faire des figures de propagande. On voit aussi que ces dernières années, la Chine n’est plus aussi invincible qu’elle veut paraitre avec les problèmes intérieurs qui s’acculent, mais le scénariste ne fait pas de pronostic pour le futur car cela peut se terminer autant en faveur qu’en défaveur pour Xi.
C'est bien résumé et clair la plupart du temps (l'organisation du pouvoir chinois est parfois un peu dur à comprendre vu qu'on ne suit que Xi, il y a donc des gens puissants qui semblent parfois sortir de nulle part), mais le tout manque quand même de dynamisme. Il faut dire que je ne suis pas un grand fan du dessin, mais au moins c'est lisible. Le sujet est passionnant, mais l'album en lui-même ne l'est pas trop. Un documentaire dont je recommande l'emprunt à la bibliothèque pour les fans de géopolitique.
L’histoire concoctée par Pelaez se laisse lire agréablement, même si elle n’est pas toujours facile à « cerner ». En effet, elle mélange et alterne différents « genres », commençant sur du roman graphique, avec cette petite fille qui, ayant perdu sa mère, se réfugie dans ses rêves, et commence à parler avec un épouvantail. Puis, peu à peu, le fantastique s’invite, en même temps que le polar, tout tournant autour de cet épouvantail.
C’est un peu déroutant, mais on s’y fait quand même au bout d’un moment, même si l’aspect polar semble un peu se greffer artificiellement (ça n’est pas la partie qui m’a le plus plu). C’est que la narration est assez fluide et plaisante, plutôt avare de mots, assez légère – dans tous les sens du terme.
Mais j’ai surtout aimé le dessin de Sénégas, lui aussi très léger. Parfois minimaliste, parfois fourmillant de détails (même si les décors sont souvent escamotés), avec un rendu proche de la gravure parfois. Un Noir et Blanc usant de hachures plus ou moins rageuses, j’ai bien apprécié ce travail, qui accompagne bien les êtres écorchés, les situations ambiguës, l’ambivalence de certains personnages.
Note réelle 3,5/5.
2.5
Une autre BD qui dénonce la violence faite aux femmes, un thème décidément à la mode ces temps-ci. Le fait que ce thème a déjà été abordé par d'autres auteurs fait en sorte que cela devient tout de même un peu dur de renouveler le thème et il y a la compétition avec les meilleurs œuvres du genre.
L'impression que j'ai eue en lisant l'album est que le scénario ne fait pas trop le poids contre d'autres bandes dessinées qui dénonçaient mieux la condition de la femme. Le scénario se lit trop vit et il est trop léger pour être mémorable. Le scénario est cousu de fil blanc et je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal.
C'est pas vraiment mauvais, ça se laisse lire, mais elle souffre de la comparaison avec des œuvres plus puissantes qui approfondissaient plus le sujet de la violence faite aux femmes. Là j'ai pratiquement eu l'impression d'avoir lu la première partie d'un scénario et qu'ensuite on passait direct à la fin. Le dessin est pas trop mal sans plus. Une BD qui ne sort pas du lot.
Des histoires de bras-cassés, de personnages loin de l'image glorieuse des héros, de rejetés, normalement ça me parle.
J'ai grandi avec l'univers du Krosmoz, je connais le lore et tout le toutim, normalement je devrais passer un bon moment (ou à la rigueur un petit moment nostalgique).
Dans les faits je n'ai pas été pleinement convaincue.
Déjà je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Trop simples, pas assez développés au delà de leur gimmick - et par là j'entends qu'iels sont tous résumé-e-s à leur aspect contradictoire. Un guerrier sanguinaire hématophobe, une soigneuse pacifiste et bonne enfant arrondissant ses fins de mois en tant que pole danseuse, un enutrof (peuple caractérisé par son avarice) prêchant une vision plus égalitaire du monde, ... Bref, on comprend très vite que l'on suit des personnages ne rentrant pas dans les cases dans lesquelles on s'attendrait à les trouver. Mais le problème que j'ai avec ça c'est que finalement ces personnages ne sont réduits qu'à ça, ne se développent pas vraiment. À l'exception de deux qui ont véritablement une évolution narrative à savoir le chien fantômatique sarcastique et la sadida (peuple très fusionnel avec la nature)... grosse. Détail notable de ce personnage parce qu'on va nous le répéter à tire la rigot. Ça et le fait qu'elle soit moche (lol). Et potentiellement gay aussi (mais ça je ne suis pas sûre d'avoir bien compris si c'est ce qui était sous entendu). Ce personnage en prend pour son grade tout du long, et même si on peut relativiser ça sur le fait que les personnages ne sont pas des modèles à suivre, j'avoue que la voir se faire insulter en boucle sans vraiment que qui ce soit remette ça en question est plus que lassant. Que le chien ne la lâche pas sur le sujet, pourquoi pas, il est présenté comme un petit con cynique d'entrée de jeu et il y a un pseudo-rapprochement émotionnel entre les deux sur la fin, mais le fait que cela soit constant et jamais contredit m'a personnellement génée.
Ensuite, le texte. L'histoire est classique au possible mais pas nécessairement mauvaise. La base est bonne et je reconnais de bons passages (comme la rencontre avec le Maître Bolet ou encore tout le conflit avec les pirates sur la fin), mais les dialogues en eux-mêmes sont vraiment pauvres je trouve. Trop d'exposition maladroite, trop de dialogues artificiels. J'ai même noté un oubli : les wabbits, peuple de lapins humanoïde ne sachant pas prononcer les R, voient l'un de leur représentant ici prononcer un "sur" sans problème.
Bref, une histoire pas mauvaise sur son concept mais qui m'a parue être écrite un peu par dessus la jambe.
Le dessin est vraiment loin d'être ma came. Je ne le qualifierai pas de laid, il a un style suffisamment marqué pour que je me doute qu'il sache toucher des gens, mais moi il me laisse profondément de marbre.
Je n'irais pas jusqu'au "mauvais", je peux accepter ne pas avoir été la cible de l'œuvre, en tout cas j'ai survolé cette lecture et n'en garderai pas grand souvenir.
(Note réelle 2,5)
J'ai lu la version d'origine en noir et blanc. N'ayant pas lu de quoi ça parlait avant, j'ai été surpris de voir qu'il s'agissait de harcèlement scolaire. Joe se fait brutaliser et racketter par un autre garçon Jason. On ne sait pas trop pourquoi, à cause des parents un peu particuliers de Joe ? En tout cas Joe ne se confie à personne de ces brimades ce qui est étonnant. Pour éviter de croiser son harceleur dans le bus scolaire, il coupe par la forêt et tombe un jour sur un orignal majestueux. La fin se révèle aussi cruelle envers Jason et on ne sait trop quoi penser. Qu'aurait-on fait dans pareille situation ?
Le dessin est simple et rapidement exécuté, peu de textes, dans un format assez petit comme un manga. Un bon ouvrage de Max de Radiguès.
« End roll » est un mot wasei-eigo qui signifie « générique de fin » m'apprend Google.
Kantetsu le scénariste est parti visiblement sur des idées similaires à Prison Lab qu'il a fait précédemment. C'est une histoire de harcèlement scolaire qui conduit une jeune fille au suicide. Effectivement le manga commence "par la fin" avec le suicide et les obsèques de la fille, son frère est présent. Un ange lui apparait soudainement et lui propose un marché pour retrouver ceux qui ont poussé sa soeur vers la mort et en contre-partie la ressusciter. Une sorte de pacte faustien.
Il va alors revivre une boucle temporelle en tant que professeur sous un pseudonyme dans l'école de sa soeur et tenter de comprendre qui est responsable du suicide parmi les élèves. Sauf que s'il se trompe dans son enquête, on repart sur une nouvelle boucle et il perd un peu d'espérance de vie au passage. L'ange lui permet aussi d'avoir certains pouvoirs ou jokers comme dans un jeu vidéo.
Je ne connais pas cet éditeur qui semble récent. Quelques fautes d'orthographe dans le premier tome. Même dans le résumé j'ai du corriger plusieurs fautes dans un si petit texte. Ça ne fait pas sérieux.
Si on fait abstraction du postulat de départ avec l'ange etc. cela se laisse lire et en 3 tomes seulement on a une histoire complète.
Quand le bouquin (« petit » pavé de 288 pages…) nous arrive dans les mains, la première réaction est proche de l’émerveillement. Un titre intrigant (qui s’expliquera à la lecture), une couverture réussie, un beau travail éditorial de Glénat, et un graphisme tout en explosion de couleurs, souvent proche de l’art pictural (évoquant David Hockney dont il revendique l’influence dans le récit).
Encore jeune dessinateur de trente ans et quelques, David Combet signe ici sa première œuvre (semi-autobiographique ?) en tant qu’auteur complet. La narration se déploie autour de deux axes narratifs parallèles : le quotidien d’artiste du jeune Pierre, natif des Alpes, écumant les soirées lyonnaises en quête de reconnaissance », et ses souvenirs d’enfance centrés sur les parties de chasse avec son père, qui visiblement ont laissé des traces peu confortables dans sa psyché d’artiste.
C'est ainsi que le lecteur va suivre Pierre enfant (« Caillou ») sous la houlette de papa et son collègue Edouard dans des randonnées alpines (en mode chasse-pêche-nature et tradition), où il se sentait écartelé entre son admiration pour la flore et la faune alpines et sa réticence d’avoir à empoigner un fusil pour viser des proies sous la pression du paternel. On devine que sa sensibilité d’artiste ne s’accordait guère avec les injonctions viriles et culpabilisantes d’un père (« tu seras un vrai bonhomme, mon fils, ou tu ne seras pas ») dont les certitudes vont se fissurer au fil du récit, en raison d'une mauvaise passe conjugale. Et ce passé amer continue à hanter sa vie d’adulte à Lyon (cette cité très plaisante que l’on reconnaît facilement à travers les nombreuses références graphiques) où l’on assiste aux errances du gamin devenu grand, décidé à vivre sa vie d’artiste gay dans l’anonymat de la grande ville, espérant pourquoi pas provoquer le début d’une carrière couronnée de succès… mais le poids d’une enfance brimée dans ses aspirations peut-il vraiment s’alléger dans un milieu où priment l’apparence et l’arrogance, bien symbolisées par le personnage de Simon Chevalier ?
Côté dessin, c’est un feu d’artifice sous le signe de l’arc-en-ciel – ce qui, vu la thématique, est pour le moins approprié… David Combet aime les couleurs, ça se voit et c’est joli quand on aime ça. La référence à David Hockney est explicite, et en effet, l’auteur a opté pour une approche très picturale. La représentation de Lyon et des paysages alpins est très plaisante, même si on sera peut-être un peu moins convaincu par les visages à l’expressivité très appuyée. Mais globalement, le rendu visuel est plaisant, et on sent une certaine gourmandise de la part de Combet à croquer la vie comme le monde environnant.
Quant au récit, il a clairement une fonction exutoire, celle d’évoquer les blessures morales de l’auteur, ce qu’il fait à travers le personnage de Pierre. On ressent également cette volonté d’être exhaustif, de représenter toute l’échelle des émotions chez ses personnages, qu’il s’agisse des visages et des postures. Cette particularité a pour inconvénient d’étirer la narration, ce qui donne lieu à quelques longueurs dont on ne saisit pas toujours la pertinence. On peut également regretter le traitement psychologique un peu superficiel des autres personnages, l’action étant centrée uniquement autour de Pierre.
En résumé, « La Mise à mort du tétras lyre » se lit comme la quête initiatique d’un homme, qu’il soit le double ou non de l’auteur, pour trouver les clés de sa libération et de son épanouissement. Avec ce récit très personnel et authentique, David Combet peut être satisfait du travail accompli, même si la narration, un rien inaboutie, aurait mérité davantage de rigueur. On ne peut nier qu’il y a chez lui un potentiel à raconter les choses, mais ce livre est peut-être arrivé un peu tôt. L’impression finale est d’avoir dégusté un vin un peu jeune qui n’aurait pas eu le temps de vieillir.
Hors les murs est une bande dessinée publiée par la Réunion des Musées Nationaux, issue d'une collaboration entre le musée du Grand Palais, une vingtaine de commissaires, conservateurs et artistes, le Centre pénitentiaire Sud Francilien, et plusieurs détenus volontaires. Ensemble, ils ont imaginé une exposition artistique au sein même de la prison. Sous la direction d'un commissaire d'exposition, un comité de détenus a choisi les œuvres à présenter et défini le message qu'ils souhaitaient transmettre : celui du voyage et de l'ouverture sur le monde, en contraste avec leur enfermement. Le projet s'est accompagné de rencontres avec des artistes, conférenciers et restaurateurs venus partager leurs savoirs sur l'art et le fonctionnement des musées.
Cendrine Borzycki, invitée à assister à plusieurs de ces séances, en a tiré ce récit documentaire. Elle y montre que la culture peut franchir les murs, tout en dévoilant les coulisses concrètes d'une exposition, bien loin de la simple installation de tableaux.
L'ouvrage se veut avant tout instructif. Il documente à la fois le milieu carcéral, la démarche muséale et l'état d'esprit des participants. Le dessin de Borzycki, proche du croquis, privilégie la spontanéité à la virtuosité. Son trait simple et ses teintes sobres confèrent à l'ensemble une élégance discrète, mais le graphisme peut paraître sommaire. En revanche, la lecture reste fluide et les dialogues, vivants, donnent de l'épaisseur aux détenus, souvent curieux et réfléchis. Ils rappellent d'ailleurs eux-mêmes qu'ils ne représentent qu'une minorité : la plupart des prisonniers n'ont montré aucun intérêt pour le projet, et ceux-là ne figurent pas dans le livre.
Malgré son intérêt documentaire, le récit perd un peu de souffle après son introduction. Les comptes rendus de réunions et les visites de musées manquent de dynamisme, et la frustration s'accentue lorsque l'exposition finale n'est jamais montrée. La bande dessinée se conclut en renvoyant à une page web que je n'ai pas trouvée, sans doute disparue il y a quelques années, laissant le lecteur sans image du résultat si ce n'est quelques planches de la BD montrant les prototypes visuels de ce à quoi elle pourrait ressembler lors de sa préparation.
Hors les murs est un témoignage sincère et instructif sur la rencontre entre art et détention, mais dont la lecture reste un peu aride et inachevée. Une belle idée, plus enrichissante que réellement captivante.
Note : 2.5/5
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Les Sentiers d'Anahuac
Un album à lire pour son esthétique et l'intelligence du propos. Dytar mêle avec brio les deux cultures avec de superbes trouvailles graphiques. Ça vaut sans souci la lecture, il m'a cependant manqué un peu d'émotion pour être transporté complètement par le récit. La fiction cède le pas au documentaire. Ça devient une caractéristique de Dytar, pas étonnant qu'il ait intitulé une de ses premières œuvres Le Sourire des Marionnettes : il y a un petit côté pantin qui s'agite (parfois en vain) dans ses personnages que l'auteur, en artisan doué, anime sous nos yeux, qui sursaute une dernière fois avant son " nomiquizpan ". Avec Dytar, la vie ressemble souvent à un théâtre d'ombres, un brin désincarné, très cérébral, mais toujours intéressant et graphiquement épatant. Je n'ai pas vibré pour cet album, mais c'est un des livres de l'année malgré tout. Si vous aimez les œuvres sur l'histoire des Mexicas, le roman" Azteca " de Jennings est à lire. Note réelle : 3,5. 4/5 pour la réalisation, un bon 3/5 pour le plaisir éprouvé lors de la lecture.
Valhalla Bunker
On reste dans le même gros délire que pour Valhalla Hotel, avec des personnages bien allumés, une intrigue improbable, des gros flingues et des grosses caisses. Le second degré est de mise et l’humour lourdingue omniprésent. Pour ceux qui n’auraient pas lu Valhalla Hotel, il vaut vraiment mieux commencer par là car ce second cycle est construit sur les bases du premier, et si les personnages ont évolué (10 ans se sont écoulé entre Valhalla Hotel et Valhalla Bunker) savoir d’où ils viennent et ce qui leur est arrivé précédemment est presqu’indispensable pour comprendre cette nouvelle intrigue. Au niveau du dessin, Fabien Bedouel nous offre un travail conforme à nos espérances. C’est caricatural, expressif, coloré, explosif, dynamique, joyeux. Pas de mauvaise surprise pour ce premier tome mais rien d’exceptionnel non plus. On est en pays de connaissance. Ceux qui ont kiffé Valhalla Hotel devraient apprécier ce nouvel opus. Les autres resteront à quai. Pour ma part, j’aime bien… même si parfois c’est quand même bien lourdingue. Petite mise à jour après lecture du tome 2 pour dire qu'il n'y avait pas besoin d'en faire une : c'est toujours aussi con lourdingue dynamique et jouissif. Pas de mauvaise surprise.
Xi Jinping - L'Empereur du silence
Delcourt continue sa collection d'albums à couverture rouge de biographies des dirigeants modernes controversés. Ici, il s'agit du dictateur chinois Xi Jinping. Je connais un peu l'histoire moderne de la Chine, mais pas celle de son actuel président. Disons que j'ai beaucoup appris sur la vie de Xi, mais que son parcours ne m'a pas surpris : sa famille tombe en disgrâce sous Mao, les choses vont mieux s'arranger lorsque Deng Xiaoping prend le pouvoir et libéralise tout. Comme tout bon fils de révolutionnaire, Xi va profiter du népotisme et gravir les échelons un par un jusqu'à devenir le numéro un du parti communiste chinois. On voit aussi les problèmes de la Chine (corruptions généralisées, luttes de pouvoirs, pollutions) ainsi que les accomplissements de Xi depuis qu'il est au pouvoir. Ce qui frappe le plus est que la Chine semble revenir au temps de Mao avec Xi qui réussit à annuler plusieurs mesures de Deng, notamment le fait qu'on ne pouvait pas faire plus que deux membres de suites comme président de la Chine. Il faut dire aussi qu'il glorifie Mao et comme chef autoritaire qui se respecte il aime bien se tourner vers des figures du passé pour en faire des figures de propagande. On voit aussi que ces dernières années, la Chine n’est plus aussi invincible qu’elle veut paraitre avec les problèmes intérieurs qui s’acculent, mais le scénariste ne fait pas de pronostic pour le futur car cela peut se terminer autant en faveur qu’en défaveur pour Xi. C'est bien résumé et clair la plupart du temps (l'organisation du pouvoir chinois est parfois un peu dur à comprendre vu qu'on ne suit que Xi, il y a donc des gens puissants qui semblent parfois sortir de nulle part), mais le tout manque quand même de dynamisme. Il faut dire que je ne suis pas un grand fan du dessin, mais au moins c'est lisible. Le sujet est passionnant, mais l'album en lui-même ne l'est pas trop. Un documentaire dont je recommande l'emprunt à la bibliothèque pour les fans de géopolitique.
Épouvantail
L’histoire concoctée par Pelaez se laisse lire agréablement, même si elle n’est pas toujours facile à « cerner ». En effet, elle mélange et alterne différents « genres », commençant sur du roman graphique, avec cette petite fille qui, ayant perdu sa mère, se réfugie dans ses rêves, et commence à parler avec un épouvantail. Puis, peu à peu, le fantastique s’invite, en même temps que le polar, tout tournant autour de cet épouvantail. C’est un peu déroutant, mais on s’y fait quand même au bout d’un moment, même si l’aspect polar semble un peu se greffer artificiellement (ça n’est pas la partie qui m’a le plus plu). C’est que la narration est assez fluide et plaisante, plutôt avare de mots, assez légère – dans tous les sens du terme. Mais j’ai surtout aimé le dessin de Sénégas, lui aussi très léger. Parfois minimaliste, parfois fourmillant de détails (même si les décors sont souvent escamotés), avec un rendu proche de la gravure parfois. Un Noir et Blanc usant de hachures plus ou moins rageuses, j’ai bien apprécié ce travail, qui accompagne bien les êtres écorchés, les situations ambiguës, l’ambivalence de certains personnages. Note réelle 3,5/5.
Une nuit avec toi
2.5 Une autre BD qui dénonce la violence faite aux femmes, un thème décidément à la mode ces temps-ci. Le fait que ce thème a déjà été abordé par d'autres auteurs fait en sorte que cela devient tout de même un peu dur de renouveler le thème et il y a la compétition avec les meilleurs œuvres du genre. L'impression que j'ai eue en lisant l'album est que le scénario ne fait pas trop le poids contre d'autres bandes dessinées qui dénonçaient mieux la condition de la femme. Le scénario se lit trop vit et il est trop léger pour être mémorable. Le scénario est cousu de fil blanc et je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal. C'est pas vraiment mauvais, ça se laisse lire, mais elle souffre de la comparaison avec des œuvres plus puissantes qui approfondissaient plus le sujet de la violence faite aux femmes. Là j'ai pratiquement eu l'impression d'avoir lu la première partie d'un scénario et qu'ensuite on passait direct à la fin. Le dessin est pas trop mal sans plus. Une BD qui ne sort pas du lot.
L'Ile de Lorose
Des histoires de bras-cassés, de personnages loin de l'image glorieuse des héros, de rejetés, normalement ça me parle. J'ai grandi avec l'univers du Krosmoz, je connais le lore et tout le toutim, normalement je devrais passer un bon moment (ou à la rigueur un petit moment nostalgique). Dans les faits je n'ai pas été pleinement convaincue. Déjà je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Trop simples, pas assez développés au delà de leur gimmick - et par là j'entends qu'iels sont tous résumé-e-s à leur aspect contradictoire. Un guerrier sanguinaire hématophobe, une soigneuse pacifiste et bonne enfant arrondissant ses fins de mois en tant que pole danseuse, un enutrof (peuple caractérisé par son avarice) prêchant une vision plus égalitaire du monde, ... Bref, on comprend très vite que l'on suit des personnages ne rentrant pas dans les cases dans lesquelles on s'attendrait à les trouver. Mais le problème que j'ai avec ça c'est que finalement ces personnages ne sont réduits qu'à ça, ne se développent pas vraiment. À l'exception de deux qui ont véritablement une évolution narrative à savoir le chien fantômatique sarcastique et la sadida (peuple très fusionnel avec la nature)... grosse. Détail notable de ce personnage parce qu'on va nous le répéter à tire la rigot. Ça et le fait qu'elle soit moche (lol). Et potentiellement gay aussi (mais ça je ne suis pas sûre d'avoir bien compris si c'est ce qui était sous entendu). Ce personnage en prend pour son grade tout du long, et même si on peut relativiser ça sur le fait que les personnages ne sont pas des modèles à suivre, j'avoue que la voir se faire insulter en boucle sans vraiment que qui ce soit remette ça en question est plus que lassant. Que le chien ne la lâche pas sur le sujet, pourquoi pas, il est présenté comme un petit con cynique d'entrée de jeu et il y a un pseudo-rapprochement émotionnel entre les deux sur la fin, mais le fait que cela soit constant et jamais contredit m'a personnellement génée. Ensuite, le texte. L'histoire est classique au possible mais pas nécessairement mauvaise. La base est bonne et je reconnais de bons passages (comme la rencontre avec le Maître Bolet ou encore tout le conflit avec les pirates sur la fin), mais les dialogues en eux-mêmes sont vraiment pauvres je trouve. Trop d'exposition maladroite, trop de dialogues artificiels. J'ai même noté un oubli : les wabbits, peuple de lapins humanoïde ne sachant pas prononcer les R, voient l'un de leur représentant ici prononcer un "sur" sans problème. Bref, une histoire pas mauvaise sur son concept mais qui m'a parue être écrite un peu par dessus la jambe. Le dessin est vraiment loin d'être ma came. Je ne le qualifierai pas de laid, il a un style suffisamment marqué pour que je me doute qu'il sache toucher des gens, mais moi il me laisse profondément de marbre. Je n'irais pas jusqu'au "mauvais", je peux accepter ne pas avoir été la cible de l'œuvre, en tout cas j'ai survolé cette lecture et n'en garderai pas grand souvenir. (Note réelle 2,5)
Orignal
J'ai lu la version d'origine en noir et blanc. N'ayant pas lu de quoi ça parlait avant, j'ai été surpris de voir qu'il s'agissait de harcèlement scolaire. Joe se fait brutaliser et racketter par un autre garçon Jason. On ne sait pas trop pourquoi, à cause des parents un peu particuliers de Joe ? En tout cas Joe ne se confie à personne de ces brimades ce qui est étonnant. Pour éviter de croiser son harceleur dans le bus scolaire, il coupe par la forêt et tombe un jour sur un orignal majestueux. La fin se révèle aussi cruelle envers Jason et on ne sait trop quoi penser. Qu'aurait-on fait dans pareille situation ? Le dessin est simple et rapidement exécuté, peu de textes, dans un format assez petit comme un manga. Un bon ouvrage de Max de Radiguès.
Endroll back
« End roll » est un mot wasei-eigo qui signifie « générique de fin » m'apprend Google. Kantetsu le scénariste est parti visiblement sur des idées similaires à Prison Lab qu'il a fait précédemment. C'est une histoire de harcèlement scolaire qui conduit une jeune fille au suicide. Effectivement le manga commence "par la fin" avec le suicide et les obsèques de la fille, son frère est présent. Un ange lui apparait soudainement et lui propose un marché pour retrouver ceux qui ont poussé sa soeur vers la mort et en contre-partie la ressusciter. Une sorte de pacte faustien. Il va alors revivre une boucle temporelle en tant que professeur sous un pseudonyme dans l'école de sa soeur et tenter de comprendre qui est responsable du suicide parmi les élèves. Sauf que s'il se trompe dans son enquête, on repart sur une nouvelle boucle et il perd un peu d'espérance de vie au passage. L'ange lui permet aussi d'avoir certains pouvoirs ou jokers comme dans un jeu vidéo. Je ne connais pas cet éditeur qui semble récent. Quelques fautes d'orthographe dans le premier tome. Même dans le résumé j'ai du corriger plusieurs fautes dans un si petit texte. Ça ne fait pas sérieux. Si on fait abstraction du postulat de départ avec l'ange etc. cela se laisse lire et en 3 tomes seulement on a une histoire complète.
La Mise à mort du tétras lyre
Quand le bouquin (« petit » pavé de 288 pages…) nous arrive dans les mains, la première réaction est proche de l’émerveillement. Un titre intrigant (qui s’expliquera à la lecture), une couverture réussie, un beau travail éditorial de Glénat, et un graphisme tout en explosion de couleurs, souvent proche de l’art pictural (évoquant David Hockney dont il revendique l’influence dans le récit). Encore jeune dessinateur de trente ans et quelques, David Combet signe ici sa première œuvre (semi-autobiographique ?) en tant qu’auteur complet. La narration se déploie autour de deux axes narratifs parallèles : le quotidien d’artiste du jeune Pierre, natif des Alpes, écumant les soirées lyonnaises en quête de reconnaissance », et ses souvenirs d’enfance centrés sur les parties de chasse avec son père, qui visiblement ont laissé des traces peu confortables dans sa psyché d’artiste. C'est ainsi que le lecteur va suivre Pierre enfant (« Caillou ») sous la houlette de papa et son collègue Edouard dans des randonnées alpines (en mode chasse-pêche-nature et tradition), où il se sentait écartelé entre son admiration pour la flore et la faune alpines et sa réticence d’avoir à empoigner un fusil pour viser des proies sous la pression du paternel. On devine que sa sensibilité d’artiste ne s’accordait guère avec les injonctions viriles et culpabilisantes d’un père (« tu seras un vrai bonhomme, mon fils, ou tu ne seras pas ») dont les certitudes vont se fissurer au fil du récit, en raison d'une mauvaise passe conjugale. Et ce passé amer continue à hanter sa vie d’adulte à Lyon (cette cité très plaisante que l’on reconnaît facilement à travers les nombreuses références graphiques) où l’on assiste aux errances du gamin devenu grand, décidé à vivre sa vie d’artiste gay dans l’anonymat de la grande ville, espérant pourquoi pas provoquer le début d’une carrière couronnée de succès… mais le poids d’une enfance brimée dans ses aspirations peut-il vraiment s’alléger dans un milieu où priment l’apparence et l’arrogance, bien symbolisées par le personnage de Simon Chevalier ? Côté dessin, c’est un feu d’artifice sous le signe de l’arc-en-ciel – ce qui, vu la thématique, est pour le moins approprié… David Combet aime les couleurs, ça se voit et c’est joli quand on aime ça. La référence à David Hockney est explicite, et en effet, l’auteur a opté pour une approche très picturale. La représentation de Lyon et des paysages alpins est très plaisante, même si on sera peut-être un peu moins convaincu par les visages à l’expressivité très appuyée. Mais globalement, le rendu visuel est plaisant, et on sent une certaine gourmandise de la part de Combet à croquer la vie comme le monde environnant. Quant au récit, il a clairement une fonction exutoire, celle d’évoquer les blessures morales de l’auteur, ce qu’il fait à travers le personnage de Pierre. On ressent également cette volonté d’être exhaustif, de représenter toute l’échelle des émotions chez ses personnages, qu’il s’agisse des visages et des postures. Cette particularité a pour inconvénient d’étirer la narration, ce qui donne lieu à quelques longueurs dont on ne saisit pas toujours la pertinence. On peut également regretter le traitement psychologique un peu superficiel des autres personnages, l’action étant centrée uniquement autour de Pierre. En résumé, « La Mise à mort du tétras lyre » se lit comme la quête initiatique d’un homme, qu’il soit le double ou non de l’auteur, pour trouver les clés de sa libération et de son épanouissement. Avec ce récit très personnel et authentique, David Combet peut être satisfait du travail accompli, même si la narration, un rien inaboutie, aurait mérité davantage de rigueur. On ne peut nier qu’il y a chez lui un potentiel à raconter les choses, mais ce livre est peut-être arrivé un peu tôt. L’impression finale est d’avoir dégusté un vin un peu jeune qui n’aurait pas eu le temps de vieillir.
Hors les murs - Journal d'un voyage immobile
Hors les murs est une bande dessinée publiée par la Réunion des Musées Nationaux, issue d'une collaboration entre le musée du Grand Palais, une vingtaine de commissaires, conservateurs et artistes, le Centre pénitentiaire Sud Francilien, et plusieurs détenus volontaires. Ensemble, ils ont imaginé une exposition artistique au sein même de la prison. Sous la direction d'un commissaire d'exposition, un comité de détenus a choisi les œuvres à présenter et défini le message qu'ils souhaitaient transmettre : celui du voyage et de l'ouverture sur le monde, en contraste avec leur enfermement. Le projet s'est accompagné de rencontres avec des artistes, conférenciers et restaurateurs venus partager leurs savoirs sur l'art et le fonctionnement des musées. Cendrine Borzycki, invitée à assister à plusieurs de ces séances, en a tiré ce récit documentaire. Elle y montre que la culture peut franchir les murs, tout en dévoilant les coulisses concrètes d'une exposition, bien loin de la simple installation de tableaux. L'ouvrage se veut avant tout instructif. Il documente à la fois le milieu carcéral, la démarche muséale et l'état d'esprit des participants. Le dessin de Borzycki, proche du croquis, privilégie la spontanéité à la virtuosité. Son trait simple et ses teintes sobres confèrent à l'ensemble une élégance discrète, mais le graphisme peut paraître sommaire. En revanche, la lecture reste fluide et les dialogues, vivants, donnent de l'épaisseur aux détenus, souvent curieux et réfléchis. Ils rappellent d'ailleurs eux-mêmes qu'ils ne représentent qu'une minorité : la plupart des prisonniers n'ont montré aucun intérêt pour le projet, et ceux-là ne figurent pas dans le livre. Malgré son intérêt documentaire, le récit perd un peu de souffle après son introduction. Les comptes rendus de réunions et les visites de musées manquent de dynamisme, et la frustration s'accentue lorsque l'exposition finale n'est jamais montrée. La bande dessinée se conclut en renvoyant à une page web que je n'ai pas trouvée, sans doute disparue il y a quelques années, laissant le lecteur sans image du résultat si ce n'est quelques planches de la BD montrant les prototypes visuels de ce à quoi elle pourrait ressembler lors de sa préparation. Hors les murs est un témoignage sincère et instructif sur la rencontre entre art et détention, mais dont la lecture reste un peu aride et inachevée. Une belle idée, plus enrichissante que réellement captivante. Note : 2.5/5