Holy shit !!! Le monde libre va mal ! Mais le monde, il a besoin de rire. Alors l'Amérique bien d'chez nous, elle envoie Bill Baroud à la rescousse !
Bras armé de la patrie du Big Mac, notre agent se targue de pouvoir se retenir 47 minutes entre les bras - et les jambes - des plus belles pépées que la Terre ait porté. C'est beaucoup plus que la moyenne nationale selon les statistiques. Hélas, c'est sans compter sur les interruptions du président par message interposé : tatouage inopiné au dos d'une conquête, mérou bavard dans l'assiette, constellation par nuit étoilée, ou plus extravagant, par fax. La nation n'attend pas pour les hommes de la trempe de Bill Baroud...
Paru à la fin des 90's dans Fluide glacial, Bill Baroud est une sorte de Philip Marlowe aussi trapu qu'improbable, exagérément dévoué à la bannière étoilée. Envoyé aux 4 coins du globe, la mine renfrognée, il ne desserre jamais la mâchoire face aux adversaires du monde libre. Parodiant le style hardboiled du polar noir, l'humour se veut potache, l'univers absurde. Ainsi, dans l'esprit de détournement qui caractérise la revue, notre espion croisera un Claude François survolté autant que des lutins communistes, qu'un ersatz de Hulk gitane au bec, ou qu'un Pifou vétéran des barbouzes. Glop-glop ! C'est tout juste si Garcimore et Tatayet ne pointeraient pas le bout de leur nez au cours d'une mission-gag.
L'intégrale* regroupe les 4 tomes de la série. Les 3 premiers sont dans le plus pur esprit Fluide de l'époque (Blutch, Gaudelette, Goossens...). Des histoires courtes dans un noir et blanc tout en dégradé de gris. Le style gros nez du Larcenet des débuts est déjà là. Gras et pataud, il traduit en réalité toute une panoplie d'expressions dans un défilé de tronches et de situations pas possibles.
Le 4ème tome est différent et revient sur les origines d'un espion en herbe. Visuellement proche du style rond et clair des Cosmonautes du futur, l'univers y est aussi plus quotidien, l'humour plus terre à terre, voire politique. À l'image de la ségrégation qui sert de toile de fond. L'auteur délaissant peu à peu l'absurde, pour au final, adopter un ton critique inédit.
Reste que le Larcenet de cette époque n'est pas Édika ou Carlos Giménez. Si ses histoires flirtent avec le non-sens, elles se heurtent trop souvent à un plafond de verre. Ses chutes finissant invariablement à plat. Un sentiment encore accentué par le cadre semi-réaliste du dernier tome qui, en dépit d'une tonalité contestataire revigorante, s'inscrit mal dans la continuité loufoque de la série.
*Petit format à petit prix pour cette intégrale, qui ne nuit en rien à la lisibilité des planches et l'expérience de lecture.
Les premières planches ne sont franchement pas bien flamboyantes en terme d’humour, je me retrouve bien dans l’avis de greg (le coup du FBI pfff) et m’inquiétais grandement de la suite …
Suite, qui sans non plus totalement décoller (on va pas se mentir), s’est avérée cependant nettement plus amusante. Finalement je rejoins le ressenti de Noirdésir sur ma lecture.
C’est inégal niveau rire mais finalement pas trop mal une fois chopé le rythme de croisière, il faut aimer l’absurde et le bien con, j’y ai suffisamment trouvé mon compte pour ne pas conspuer.
L’exercice est difficile et il m’a semblé que les auteurs s’en sortaient dans l’ensemble plutôt bien. Ils arrivent à tenir leur récit (pour moi comme une histoire complète) en jouant sur la chronologie et autres running gags récurrents, entre-temps ça mouline x clins d’œil autour de classiques de la culture populaire : E.T., les slasheurs, beep-beep et le coyote … même les village people y passent (très bon gag au passage).
Pas émerveillé mais satisfait.
Je crois que c'est le premier album de cette collection que je lis. J'ai commencé par un sujet qui a priori m'intéressait beaucoup. Si factuellement la lecture du documentaire est instructive, la partie proprement BD, et par là même la globalité de l'album, m'ont quelque peu laissé sur ma faim.
L'album alterne texte et documents (photographiques généralement) sous la houlette d'un spécialiste, et passages en BD, souvent très courts, illustrant la période traitée dans la partie documentaire.
La biographie en elle-même est classique, chronologique. Presque trop sage par rapport au bonhomme.
Le grand nombre de dessinateurs/coloristes, aux styles très différents, n'aide pas. En tout cas c'est quelque chose que je n'aime généralement pas dans un même album.
Inégal et un peu quelconque pour la partie BD, l'album vaut essentiellement pour sa partie proprement documentaire.
Tina, une jeune collégienne mexicaine au quotidien sans histoires, voit sa vie basculer le jour où elle apprend que sa mère a disparu en affrontant une entité maléfique qui dévore et efface les récits humains. Elle découvre alors que sa grand-mère dirige une organisation secrète chargée de protéger l’humanité contre cette créature. Aux côtés de celle-ci, et malgré l’alliance improbable avec sa pire ennemie du collège, Tina va avoir un rôle à jouer dans ce fantastique combat millénaire.
C'est une drôle de série jeunesse que voilà. Proposée dans un petit format souple évoquant le manga, elle mêle une esthétique franco-belge teintée d’influences de l’animation, à un cadre géographique résolument américain et plus précisément mexicain. Cet ancrage culturel se traduit par des références au Día de los Muertos puis ensuite à la mythologie aztèque. Le dessin, vif et expressif, séduit par son dynamisme, même s’il se révèle parfois un peu avare en décors. L'héroïne, sa copine et la grand-mère ont un look très sympa, plein de personnalité dans leur genre et leurs habits.
L’intrigue adopte un ton volontiers décalé, mêlant péripéties périlleuses et touches de loufoquerie dignes d’un cartoon. Ce mélange des registres crée une atmosphère singulière, mais aussi un certain déséquilibre : la narration, souvent hachée, peine à trouver un rythme fluide, et les transitions entre les scènes manquent parfois de clarté. Cette mise en scène un peu brouillonne peut freiner l’immersion, sans pour autant compromettre la compréhension globale du récit, qui reste accessible à un large public.
Malgré ces quelques défauts de structure, la série se distingue par la richesse de son univers, l’originalité de ses personnages et une histoire qui ose sortir des sentiers battus. Elle a aussi le mérite de tenir en seulement deux tomes, offrant une aventure complète sans s’étirer inutilement. Une lecture rafraîchissante, à la croisée des cultures et des genres, qui plaira peut-être un peu plus aux plus jeunes mais qui reste divertissante pour les adultes.
2.5
J'avais bien aimé l'adaptation de 1984 de Xavier Coste, mais j'étais un peu sceptique à l'idée d'une suite parce que le roman se suffit à lui-même. Je n'ai donc pas été surpris parce le résultat.
Le dessin de Coste est toujours aussi bon et il sait comment faire une mise en scène, mais au final le scénario est moyen. Il y a quelques scènes qui surnagent du lot, mais la plupart du temps on a surtout droit à des choses qu'il y avait déjà dans le roman de base donc cette suite n'apporte pas grand chose de nouveau et ne se distingue pas assez du matériel de base pour justifier vraiment son existence.
Ça se laisse lire, mais ce n'est pas très passionnant à lire.
Je ressors de la lecture de cette série avec un avis mitigé, mais globalement positif.
A part le début dans le Paris fripon des années folles, Mangin nous amène rapidement dans les landes irlandaises, ses brumes, ses vieux châteaux, et bien sûr ses légendes. Un cadre qu'elle exploite bien pour développer une intrigue jouant sur une certaine poésie, un merveilleux fantastique assez classique, mais agréable.
Le rythme est longtemps lent, langoureux, accompagnant le lecteur dans une impression de rêverie. Ça s'accélère quelque peu sur la fin.
Mais surtout Mangin ajoute de la SF à partir du début du troisième tome, compliquant un peu l'intrigue. Je n'ai pas été convaincu outre mesure par cet aspect.
Le dessin de Mangin est assez statique, avec des personnages et surtout des décors "allongés " comme étirés.
La colorisation est très adaptée au récit, et donne à l'ensemble un rendu fantastique-merveilleux proche de l'illustration pas désagréable.
Une lecture inégale, mais globalement plaisante.
Rien d'extraordinaire dans cette histoire, qui frôle même la guimauve sur le happy end final, sans l'atteindre réellement.
Mais c'est une lecture plaisante, agréable et fluide.
D'abord grâce au dessin de Bonin. J'aime beaucoup son trait fin, presque stylisé. J'aime aussi beaucoup sa colorisation, qui convient parfaitement aux décors des années 1960. Il a d'ailleurs très bien su retranscrire cette époque.
Je craignais que cette histoire de femme capable de rendre les gens heureux serait trop "facile " mais, comme pour le final déjà évoqué, Bonin à su déjouer ces écueils. Ça reste du romantique feel good, mais ça passe. Avec quelques réflexions intéressantes (même si pas approfondies) sur la création artistique.
Une lecture sympathique.
Daytripper raconte les morts de Brás de Oliva Domingos, écrivain brésilien.
Les morts car les auteurs ont imaginé leur héros mourir à plusieurs âge de la vie.
L'idée est excellente car pour un livre qui traite de la mort, je trouve que cela donne une très belle ode à la vie.
Finalement ils nous rappellent toute la fragilité de cette dernière, nous enjoignent à profiter d'elle car elle peut s'arrêter à n'importe quel moment.
Les dialogues sont épurés et de nombreux sentiments passent par l'expression des yeux des protagonistes.
Graphiquement le dessin n'est pas tout le temps remarquable mais il reste appréciable et globalement réussi.
Les couleurs sont chaudes, très brésiliennes, ce qui tranche avec la froideur de la mort.
Mon seul petit bémol pourrait venir du découpage des chapitres, les auteurs ayant décidé de ne pas les "ranger" dans l'ordre chronologique.
J'ai trouvé que Daytripper changeait de ce que l'on pouvait voir d'habitude.
Mais il n'a pas su complètement m'embarquer pour que je monte ma note.
Cela reste un très bel ouvrage
J'ai lu un bon nombre des livres d'Antoine de Saint-Exupéry mais je ne connais presque rien de sa vie intime. La série de Philippe Girard comble une partie de cette lacune. L'auteur nous propose une courte période de la biographie du couple Antoine et son épouse Consuelo pendant deux semaines au Canada. Le couple, très célèbre, était exilé temporairement à NY pour que l'aviateur plaide la cause de la France combattante et invite le Président américain à s'engager contre l'Allemagne. Invités à Montréal et Québec, Antoine y continue son plaidoyer pour soutenir la lutte à travers plusieurs conférences.- Ces quelques jours permettent à Girard de nous décrire un Saint-Ex avec ses forces et ses faiblesses, une vie de couple difficile et tendue, un homme public sûr de lui et de sa notoriété mais beaucoup moins glamour une fois les portes de la chambre d'hôtel refermée. Mais la surprise majeure est que ce sont les rencontres faites dans ce court voyage qui vont servir de support à la création du "Petit Prince". Le scénario suit pas à pas ce court voyage et semble s'étayer sur une bibliographie solide proposée en fin d'ouvrage.
Le graphisme propose un dessin classique un peu vintage dans un style Jacobs assez figé. Par contre le découpage et la mise en page sont très modernes avec beaucoup de recherche et de variétés.
Une lecture intéressante avec un bon équilibre entre l'histoire, la littérature et l'intime. Un bon 3
Ce n'est pas une bonne BD en tant que tel, surtout parce que le scénario est confus. En revanche c'est une histoire vraie, avec des personnages intrigants, intéressante parce qu'elle dépasse ce qu'on aurait pu imaginer. Ou en tout cas, si ça avait été une fiction, on aurait trouvé cette configuration too much. Et pourtant ...
A la mort de son père, Marie découvre qu'il avait gardé pour elle et son frère des lettres et des photos anciennes. Sa mère lui dévoile à cette occasion que ceux qu'elle avait toujours pris pour ses grands parents biologiques étaient en fait les parents d'adoption de leur père. Ses parents biologiques étaient juifs émigrés de Lituanie et d'Ukraine, et pendant la seconde guerre mondiale, il sont morts dans les camps.
Ces révélations déjà assez bouleversantes, vont se doubler d'autres encore plus incongrues, d'ordre familiales et sentimentales. Toutes ces découvertes sont émaillées de photos d'archives et de fac-similés de lettres entre les protagonistes.
Même si nos familles n'ont pas eu le même sort, on retrouve les modes vestimentaires, les façons de poser, les clins d’œil du destin qui font que nos enfants trouvent un appartement à 100m de là où ont habité nos parents, bref toutes ces choses explorées par Jung... Ce médecin psychiatre suisse qui a cherché à décrypter les liens familiaux qui se transmettent dans notre inconscient. J'ai retrouvé dans ces générations nées au début du XXème siècle cette habitude voire cette injonction au secret, comme s'il allait résoudre le problème. La chape de plomb de la bienséance, a empêché plusieurs générations d'assumer les écarts par rapport à la norme, et a entretenu la honte pour toutes sortes d'actes qui aujourd'hui deviennent de l'ordre du possible. Je suis sûre que vous avez vous aussi dans votre arbre généalogique des branches silencieuses qui cachent des drames (liaisons hors mariage, viols, violences, vols, injustices, héritages illégitimes...) Et c'est le mal de cette époque qui est ressuscité dans cet album.
Le dessin est étonnant, au premier abord il a un coté maladroit et figé, mais la recherche de ressemblance familiale dans les visages et quand même très réussie, je trouve ; et les couleurs chaudes choisies, sans être gaies, sont agréables à l’œil.
Quelle que soit votre histoire familiale, je pense que vous retrouverez des parts de vous-même dans ces destins incroyables. Donc : à emprunter à la bibliothèque avant d'acheter ou d'offrir à des membres de votre famille pour discuter ensemble devant de vieilles photos.
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Bill Baroud
Holy shit !!! Le monde libre va mal ! Mais le monde, il a besoin de rire. Alors l'Amérique bien d'chez nous, elle envoie Bill Baroud à la rescousse ! Bras armé de la patrie du Big Mac, notre agent se targue de pouvoir se retenir 47 minutes entre les bras - et les jambes - des plus belles pépées que la Terre ait porté. C'est beaucoup plus que la moyenne nationale selon les statistiques. Hélas, c'est sans compter sur les interruptions du président par message interposé : tatouage inopiné au dos d'une conquête, mérou bavard dans l'assiette, constellation par nuit étoilée, ou plus extravagant, par fax. La nation n'attend pas pour les hommes de la trempe de Bill Baroud... Paru à la fin des 90's dans Fluide glacial, Bill Baroud est une sorte de Philip Marlowe aussi trapu qu'improbable, exagérément dévoué à la bannière étoilée. Envoyé aux 4 coins du globe, la mine renfrognée, il ne desserre jamais la mâchoire face aux adversaires du monde libre. Parodiant le style hardboiled du polar noir, l'humour se veut potache, l'univers absurde. Ainsi, dans l'esprit de détournement qui caractérise la revue, notre espion croisera un Claude François survolté autant que des lutins communistes, qu'un ersatz de Hulk gitane au bec, ou qu'un Pifou vétéran des barbouzes. Glop-glop ! C'est tout juste si Garcimore et Tatayet ne pointeraient pas le bout de leur nez au cours d'une mission-gag. L'intégrale* regroupe les 4 tomes de la série. Les 3 premiers sont dans le plus pur esprit Fluide de l'époque (Blutch, Gaudelette, Goossens...). Des histoires courtes dans un noir et blanc tout en dégradé de gris. Le style gros nez du Larcenet des débuts est déjà là. Gras et pataud, il traduit en réalité toute une panoplie d'expressions dans un défilé de tronches et de situations pas possibles. Le 4ème tome est différent et revient sur les origines d'un espion en herbe. Visuellement proche du style rond et clair des Cosmonautes du futur, l'univers y est aussi plus quotidien, l'humour plus terre à terre, voire politique. À l'image de la ségrégation qui sert de toile de fond. L'auteur délaissant peu à peu l'absurde, pour au final, adopter un ton critique inédit. Reste que le Larcenet de cette époque n'est pas Édika ou Carlos Giménez. Si ses histoires flirtent avec le non-sens, elles se heurtent trop souvent à un plafond de verre. Ses chutes finissant invariablement à plat. Un sentiment encore accentué par le cadre semi-réaliste du dernier tome qui, en dépit d'une tonalité contestataire revigorante, s'inscrit mal dans la continuité loufoque de la série. *Petit format à petit prix pour cette intégrale, qui ne nuit en rien à la lisibilité des planches et l'expérience de lecture.
Chapatanka
Les premières planches ne sont franchement pas bien flamboyantes en terme d’humour, je me retrouve bien dans l’avis de greg (le coup du FBI pfff) et m’inquiétais grandement de la suite … Suite, qui sans non plus totalement décoller (on va pas se mentir), s’est avérée cependant nettement plus amusante. Finalement je rejoins le ressenti de Noirdésir sur ma lecture. C’est inégal niveau rire mais finalement pas trop mal une fois chopé le rythme de croisière, il faut aimer l’absurde et le bien con, j’y ai suffisamment trouvé mon compte pour ne pas conspuer. L’exercice est difficile et il m’a semblé que les auteurs s’en sortaient dans l’ensemble plutôt bien. Ils arrivent à tenir leur récit (pour moi comme une histoire complète) en jouant sur la chronologie et autres running gags récurrents, entre-temps ça mouline x clins d’œil autour de classiques de la culture populaire : E.T., les slasheurs, beep-beep et le coyote … même les village people y passent (très bon gag au passage). Pas émerveillé mais satisfait.
Jimi Hendrix en BD
Je crois que c'est le premier album de cette collection que je lis. J'ai commencé par un sujet qui a priori m'intéressait beaucoup. Si factuellement la lecture du documentaire est instructive, la partie proprement BD, et par là même la globalité de l'album, m'ont quelque peu laissé sur ma faim. L'album alterne texte et documents (photographiques généralement) sous la houlette d'un spécialiste, et passages en BD, souvent très courts, illustrant la période traitée dans la partie documentaire. La biographie en elle-même est classique, chronologique. Presque trop sage par rapport au bonhomme. Le grand nombre de dessinateurs/coloristes, aux styles très différents, n'aide pas. En tout cas c'est quelque chose que je n'aime généralement pas dans un même album. Inégal et un peu quelconque pour la partie BD, l'album vaut essentiellement pour sa partie proprement documentaire.
La Famille Tango
Tina, une jeune collégienne mexicaine au quotidien sans histoires, voit sa vie basculer le jour où elle apprend que sa mère a disparu en affrontant une entité maléfique qui dévore et efface les récits humains. Elle découvre alors que sa grand-mère dirige une organisation secrète chargée de protéger l’humanité contre cette créature. Aux côtés de celle-ci, et malgré l’alliance improbable avec sa pire ennemie du collège, Tina va avoir un rôle à jouer dans ce fantastique combat millénaire. C'est une drôle de série jeunesse que voilà. Proposée dans un petit format souple évoquant le manga, elle mêle une esthétique franco-belge teintée d’influences de l’animation, à un cadre géographique résolument américain et plus précisément mexicain. Cet ancrage culturel se traduit par des références au Día de los Muertos puis ensuite à la mythologie aztèque. Le dessin, vif et expressif, séduit par son dynamisme, même s’il se révèle parfois un peu avare en décors. L'héroïne, sa copine et la grand-mère ont un look très sympa, plein de personnalité dans leur genre et leurs habits. L’intrigue adopte un ton volontiers décalé, mêlant péripéties périlleuses et touches de loufoquerie dignes d’un cartoon. Ce mélange des registres crée une atmosphère singulière, mais aussi un certain déséquilibre : la narration, souvent hachée, peine à trouver un rythme fluide, et les transitions entre les scènes manquent parfois de clarté. Cette mise en scène un peu brouillonne peut freiner l’immersion, sans pour autant compromettre la compréhension globale du récit, qui reste accessible à un large public. Malgré ces quelques défauts de structure, la série se distingue par la richesse de son univers, l’originalité de ses personnages et une histoire qui ose sortir des sentiers battus. Elle a aussi le mérite de tenir en seulement deux tomes, offrant une aventure complète sans s’étirer inutilement. Une lecture rafraîchissante, à la croisée des cultures et des genres, qui plaira peut-être un peu plus aux plus jeunes mais qui reste divertissante pour les adultes.
Journal de 1985
2.5 J'avais bien aimé l'adaptation de 1984 de Xavier Coste, mais j'étais un peu sceptique à l'idée d'une suite parce que le roman se suffit à lui-même. Je n'ai donc pas été surpris parce le résultat. Le dessin de Coste est toujours aussi bon et il sait comment faire une mise en scène, mais au final le scénario est moyen. Il y a quelques scènes qui surnagent du lot, mais la plupart du temps on a surtout droit à des choses qu'il y avait déjà dans le roman de base donc cette suite n'apporte pas grand chose de nouveau et ne se distingue pas assez du matériel de base pour justifier vraiment son existence. Ça se laisse lire, mais ce n'est pas très passionnant à lire.
L'Héritage d'Emilie
Je ressors de la lecture de cette série avec un avis mitigé, mais globalement positif. A part le début dans le Paris fripon des années folles, Mangin nous amène rapidement dans les landes irlandaises, ses brumes, ses vieux châteaux, et bien sûr ses légendes. Un cadre qu'elle exploite bien pour développer une intrigue jouant sur une certaine poésie, un merveilleux fantastique assez classique, mais agréable. Le rythme est longtemps lent, langoureux, accompagnant le lecteur dans une impression de rêverie. Ça s'accélère quelque peu sur la fin. Mais surtout Mangin ajoute de la SF à partir du début du troisième tome, compliquant un peu l'intrigue. Je n'ai pas été convaincu outre mesure par cet aspect. Le dessin de Mangin est assez statique, avec des personnages et surtout des décors "allongés " comme étirés. La colorisation est très adaptée au récit, et donne à l'ensemble un rendu fantastique-merveilleux proche de l'illustration pas désagréable. Une lecture inégale, mais globalement plaisante.
Du bout des doigts
Rien d'extraordinaire dans cette histoire, qui frôle même la guimauve sur le happy end final, sans l'atteindre réellement. Mais c'est une lecture plaisante, agréable et fluide. D'abord grâce au dessin de Bonin. J'aime beaucoup son trait fin, presque stylisé. J'aime aussi beaucoup sa colorisation, qui convient parfaitement aux décors des années 1960. Il a d'ailleurs très bien su retranscrire cette époque. Je craignais que cette histoire de femme capable de rendre les gens heureux serait trop "facile " mais, comme pour le final déjà évoqué, Bonin à su déjouer ces écueils. Ça reste du romantique feel good, mais ça passe. Avec quelques réflexions intéressantes (même si pas approfondies) sur la création artistique. Une lecture sympathique.
Daytripper (au jour le jour)
Daytripper raconte les morts de Brás de Oliva Domingos, écrivain brésilien. Les morts car les auteurs ont imaginé leur héros mourir à plusieurs âge de la vie. L'idée est excellente car pour un livre qui traite de la mort, je trouve que cela donne une très belle ode à la vie. Finalement ils nous rappellent toute la fragilité de cette dernière, nous enjoignent à profiter d'elle car elle peut s'arrêter à n'importe quel moment. Les dialogues sont épurés et de nombreux sentiments passent par l'expression des yeux des protagonistes. Graphiquement le dessin n'est pas tout le temps remarquable mais il reste appréciable et globalement réussi. Les couleurs sont chaudes, très brésiliennes, ce qui tranche avec la froideur de la mort. Mon seul petit bémol pourrait venir du découpage des chapitres, les auteurs ayant décidé de ne pas les "ranger" dans l'ordre chronologique. J'ai trouvé que Daytripper changeait de ce que l'on pouvait voir d'habitude. Mais il n'a pas su complètement m'embarquer pour que je monte ma note. Cela reste un très bel ouvrage
Le Prince des oiseaux de haut vol
J'ai lu un bon nombre des livres d'Antoine de Saint-Exupéry mais je ne connais presque rien de sa vie intime. La série de Philippe Girard comble une partie de cette lacune. L'auteur nous propose une courte période de la biographie du couple Antoine et son épouse Consuelo pendant deux semaines au Canada. Le couple, très célèbre, était exilé temporairement à NY pour que l'aviateur plaide la cause de la France combattante et invite le Président américain à s'engager contre l'Allemagne. Invités à Montréal et Québec, Antoine y continue son plaidoyer pour soutenir la lutte à travers plusieurs conférences.- Ces quelques jours permettent à Girard de nous décrire un Saint-Ex avec ses forces et ses faiblesses, une vie de couple difficile et tendue, un homme public sûr de lui et de sa notoriété mais beaucoup moins glamour une fois les portes de la chambre d'hôtel refermée. Mais la surprise majeure est que ce sont les rencontres faites dans ce court voyage qui vont servir de support à la création du "Petit Prince". Le scénario suit pas à pas ce court voyage et semble s'étayer sur une bibliographie solide proposée en fin d'ouvrage. Le graphisme propose un dessin classique un peu vintage dans un style Jacobs assez figé. Par contre le découpage et la mise en page sont très modernes avec beaucoup de recherche et de variétés. Une lecture intéressante avec un bon équilibre entre l'histoire, la littérature et l'intime. Un bon 3
La Promesse (de Lattre)
Ce n'est pas une bonne BD en tant que tel, surtout parce que le scénario est confus. En revanche c'est une histoire vraie, avec des personnages intrigants, intéressante parce qu'elle dépasse ce qu'on aurait pu imaginer. Ou en tout cas, si ça avait été une fiction, on aurait trouvé cette configuration too much. Et pourtant ... A la mort de son père, Marie découvre qu'il avait gardé pour elle et son frère des lettres et des photos anciennes. Sa mère lui dévoile à cette occasion que ceux qu'elle avait toujours pris pour ses grands parents biologiques étaient en fait les parents d'adoption de leur père. Ses parents biologiques étaient juifs émigrés de Lituanie et d'Ukraine, et pendant la seconde guerre mondiale, il sont morts dans les camps. Ces révélations déjà assez bouleversantes, vont se doubler d'autres encore plus incongrues, d'ordre familiales et sentimentales. Toutes ces découvertes sont émaillées de photos d'archives et de fac-similés de lettres entre les protagonistes. Même si nos familles n'ont pas eu le même sort, on retrouve les modes vestimentaires, les façons de poser, les clins d’œil du destin qui font que nos enfants trouvent un appartement à 100m de là où ont habité nos parents, bref toutes ces choses explorées par Jung... Ce médecin psychiatre suisse qui a cherché à décrypter les liens familiaux qui se transmettent dans notre inconscient. J'ai retrouvé dans ces générations nées au début du XXème siècle cette habitude voire cette injonction au secret, comme s'il allait résoudre le problème. La chape de plomb de la bienséance, a empêché plusieurs générations d'assumer les écarts par rapport à la norme, et a entretenu la honte pour toutes sortes d'actes qui aujourd'hui deviennent de l'ordre du possible. Je suis sûre que vous avez vous aussi dans votre arbre généalogique des branches silencieuses qui cachent des drames (liaisons hors mariage, viols, violences, vols, injustices, héritages illégitimes...) Et c'est le mal de cette époque qui est ressuscité dans cet album. Le dessin est étonnant, au premier abord il a un coté maladroit et figé, mais la recherche de ressemblance familiale dans les visages et quand même très réussie, je trouve ; et les couleurs chaudes choisies, sans être gaies, sont agréables à l’œil. Quelle que soit votre histoire familiale, je pense que vous retrouverez des parts de vous-même dans ces destins incroyables. Donc : à emprunter à la bibliothèque avant d'acheter ou d'offrir à des membres de votre famille pour discuter ensemble devant de vieilles photos.