Les derniers avis (46611 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série En territoire ennemi
En territoire ennemi

Une autobiographie centrée sur un sujet dur et intime : une relation amoureuse toxique qui a duré de nombreuses années et dont 2 enfants sont nés. C'est l'histoire de Carole, jeune étudiante en arts pas très sure d'elle et marquée par une éducation catholique qu'elle a rejetée. Aux Beaux-Arts, elle rencontre un gars charismatique et tous les deux tombent amoureux, au point qu'elle devienne accro au personnage et à leur vie de couple qui se renferme sur elle-même. Mais peu à peu, ce dernier laisse apparaitre des comportements toxiques, refusant de se remettre en question, rejetant toutes ses fautes sur les autres et virant de plus en plus misogyne, paranoïaque et extrémiste au fil des années, notamment sous l'influence des discours complotistes et racistes de certains réseaux sociaux. Le pire étant qu'au moment où elle envisage de le quitter, Carole tombe enceinte de lui et qu'elle se retrouve mère d'enfants qu'elle a du mal à assumer car ils lui rappellent trop ce qu'elle déteste dans son compagnon et dans le virilisme qu'elle subit. C'est un sujet cruel et dont on sort assez déprimé car on voit peu de solutions pour ne pas que ces enfants ressortent pourris par cette jeunesse, l'influence de leur père et l'incapacité de leur mère à les en sortir. Par chance, l'autrice met cela en image d'une manière légère et chaleureuse qui adoucit la noirceur du propos. Son trait est simple d'aspect mais il est très propre et j'aime beaucoup la manière dont elle réalise sa colorisation. Il y a de l'esthétisme dans cette simplicité, et une belle fluidité dans la lecture. L'histoire aussi coule très bien. On s'attache bien à l'héroïne et on se méfie d'emblée de son compagnon. La manière dont la situation se dégrade entre eux est bien mise en scène, avec juste ce qu'il faut pour comprendre pourquoi elle n'a pas pu fuir assez tôt et a laissé tant d'années de sa vie et de celle de ses enfants être gâchées. On comprend l'impact de son éducation sur cela, quelles parts de la société ont contribué à faire de son compagnon ce qu'il est devenu, et comment ses propres enfants pourraient suivre le même chemin. Cela fait un peu peur et on en ressort frustré de voir que rien ne vient arrêter cette progression. C'est touchant mais en même temps j'ai été gêné par le message final qui semble accuser les hommes en général, sous ce terme de virilisme qui associe le sexe masculin à l'oppression. Cette oppression et cet extrémisme ne sont pas spécifiquement masculins même si évidemment les traditions patriarcales y contribuent, et ceux qui les combattent pas uniquement féminines. De voir donc assimiler sexe masculin et virilisme oppressif m'a un peu agacé, comme une généralisation abusive des choses. C'est d'autant plus regrettable que tout au long de l'album, le message de l'autrice est nettement plus mesuré, montrant bien que c'est avant tout le comportement maladif de son compagnon qui est au cœur de cela, et que même si une frange extrême qui sévit sur les réseaux sociaux pousse à cela, la majorité des autres hommes qu'elle a côtoyées n'étaient pas ainsi, bien au contraire. Et elle montre aussi que c'est l'éducation de sa mère qui l'a poussée à tolérer des choses qu'elle n'aurait jamais dû tolérer, et que c'est sa lâcheté à quelques moments clés qui ont amené à la naissance de ses enfants et à l'éducation vérolée qu'ils vont recevoir : je ne porte là aucun jugement car c'est déjà assez terrible comme ça, j'espère le meilleur pour ses enfants et qu'elle-même retrouve le bonheur, mais c'est ce qu'elle m'a fait ressentir à la lecture de son récit. Bref, c'est une BD bien faite et qui amène à la réflexion sur des sujets durs de société et de couple. J'ai apprécié sa sincérité, la fluidité de sa mise en scène et la justesse de son propos, si j'omets le message conclusif que je trouve trop amalgamant.

04/02/2025 (modifier)
Par Charly
Note: 3/5
Couverture de la série Berceuse assassine
Berceuse assassine

L’histoire est construite de manière originale : chaque tome adopte le point de vue d’un personnage différent. Cela donne un effet intéressant, surtout dans les deux premiers tomes où l’on découvre peu à peu les pensées et les intentions des protagonistes. On est plongé dans un univers sombre, un polar noir avec des personnages malmenés par la vie. Mais le troisième tome m’a moins convaincu. Il semble trop éloigné des deux premiers, ce qui casse un peu la dynamique. Cette BD parle de rancoeur, de violence et de désespoir. On suit un couple qui se déteste, où chacun nourrit des idées noires contre l’autre. L’ambiance est pesante, parfois oppressante. Il y a aussi une réflexion sur la vengeance et la manière dont les choix de chacun façonnent leur destin. Le côté psychologique est bien développé, mais certains aspects de l’histoire restent assez classiques pour un thriller. Telenko, le chauffeur de taxi, est un homme fatigué et stressé par sa vie. Sa femme, Martha, est tout aussi amère et blessée. Ce sont des personnages complexes, ni totalement bons ni totalement mauvais. On comprend leur colère et leur tristesse, même si leurs décisions sont parfois extrêmes. Dans les deux premiers tomes, on s’attache à eux malgré leurs défauts. Mais l’arrivée d’un troisième personnage dans le dernier tome m’a semblé moins pertinente. Le style graphique est très réussi. Le noir et blanc, rehaussé de touches de jaune, donne une ambiance unique et colle parfaitement au ton du récit. Cela renforce le côté froid et urbain de l’histoire. Les visages sont expressifs, et on ressent bien la tension à travers le trait précis de Ralph Meyer. C’est un vrai point fort de cette BD. J’ai trouvé cette BD intéressante et bien construite, mais elle ne m’a pas totalement marqué. J’ai aimé les deux premiers tomes, qui offrent une belle immersion dans l’histoire, mais le dernier m’a un peu perdu. Le dessin, en revanche, est excellent et apporte beaucoup à l’ambiance générale.

04/02/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Pierre de Coubertin
Pierre de Coubertin

Une biographie sur l'inventeur des jeux olympiques modernes à savoir Pierre de Coubertin. On retrouve les défauts récurrents des biographies en BD, à savoir qu'on saute d'une année à l'autre et des éléments intéressants qui mériteraient d'être plus approfondis ne sont que survolés (je pense surtout au racisme de Coubertin qu'on voit au final peu contrairement à sa misogynie). Il y a tout de même des défauts que les auteurs évitent : ils ne mettent pas leur sujet sur un piédestal et montrent qu'il avait des défauts et qu'une partie de sa pensée a très mal vieilli, et aussi le dessin est agréable et dynamique, ce n'est pas un dessin réaliste froid et sans personnalité qui semble sortir d'un studio comme c'est le cas avec plusieurs biographies en BD. J'ai bien aimé découvrir les premières décennies des jeux olympiques qui étaient bien différents de ce qui se fait aujourd'hui et aussi qui n'avaient pas le même engouement de la part du public ou des autorités locales (les jeux de Paris en 1900 ont reçu peu de publicité...tout le contraire de ceux de 2024 !). C'est un album qui se lit agréablement à défaut d'être marquant.

03/02/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Sissi - Une femme au-delà du conte de fées
Sissi - Une femme au-delà du conte de fées

2.5 J'ai connu le personnage historique de Sissi via le dessin animé français des années 90. J'aimais bien le regarder petit, mais en y pensant profondément, l'animation n'est pas terrible et le coté historique est un peu n'importe quoi. Je pense que je ne m'étais même pas rendu compte que Sissi avait réellement existé jusqu'à ce que ma mère me mentionne l'existence des films. J'étais bien content d'avoir une biographie qui montre la vraie vie tragique de Sissi, mais j'ai trouvé le résultat moyen. Il y a des scènes que j'ai bien aimées, surtout celles qui parlaient de politique et montraient bien la situation de l'époque. Malheureusement, il y a des passages qui ne m'ont pas du tout intéressé. La pauvre Sissi semble s'ennuyer souvent et moi aussi je me suis un peu ennuyé. Le dessin est bon, mais c'est plus un dessin que j'aime mieux en illustration parce qu'en art séquentiel cela donne une narration un peu lourde alors qu'il aurait du être plus dynamique. Un album à emprunter à la bibliothèque pour découvrir la vie de Sissi loin des clichés de contes de fées.

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Garnimos
Les Garnimos

J’ai lu les deux premiers tomes (seuls disponibles dans ma médiathèque). J’en ressors avec un sentiment mitigé, mais globalement satisfait. En tout cas concernant le public cible, plutôt jeune, c’est de l’humour adapté. Un peu cynique, un peu noir, avec de grosses couches d’humour lourdingue. Ces aventures pour de rire des animaux de la savane (pour le premier tome) ou de la jungle (pour le suivant), se laissent lire (le changement de cadre n’influe pas sur les protagonistes, toujours les mêmes). Le dessin de Dav est très simple, mais expressif et globalement efficace. Il participe de la réussite de certains gags. L’ensemble est inégal, et un peu répétitif au niveau des gags. En particulier celui du piaf un peu con qui essaye de becqueter un ver de terre, et qui se retrouve immanquablement choper et étranglé par un carnivore (souvent le croco). C’est d’ailleurs ce struggle for life qui est au cœur des histoires, chacun étant le prédateur de l’autre à un moment, et herbivores cohabitant parfois sans problème avec des carnivores. Certaines scènes – surtout dans le deuxième tome – m’ont fait penser à La Jungle en folie – en plus « jeune public », mais aussi, étrangement, en plus déjanté. Même si, public cible oblige – ça reste quand même assez gentil. Une lecture d’emprunt, à lire en famille. Rien d’inoubliable, mais il y a des gags qui peuvent fonctionner au-delà du jeune public.

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Les 5 Terres - Demeus Lor
Les 5 Terres - Demeus Lor

Autant je suis tombé dans la marmite avec la série mère, autant ici je dis pas mieux que PAco avec cette première déclinaison. Demeus Lor n’est pas le personnage le plus charismatique du 1er cycle mais je n’étais pas non plus réfractaire à la suite de ses aventures. Why not j’ai envi de dire ? Ça partait bien avec un graphisme agréable (j’aime bien Sylvain Guinebaud) et dans la veine de ce que propose J. Lereculey. Par contre, un peu loin fan des couleurs que j’ai trouvé moins naturelles (étonnant puisqu’on retrouve le même coloriste ?!). L’action se situe sur une petite île du royaume d’Angleon pendant l’invasion des ours sur les félins (chronologiquement entre le 2eme et 3eme cycle pour ceux qui suivent). L’île sera vite sous la coupe des envahisseurs puis nous verrons comment s’organise la « cohabitation » entre belligérants, neutres et collabos. L’idée est intéressante et plutôt bien exploitée, il y a un petit côté Antigone dans le fond qui me plait bien. Sauf que je sais pas, il manque un truc pour rendre la lecture vraiment passionnante (je mets la barre haut) : pas désagréable mais un peu trop mou, les personnages vous laisseront froids, on ressent le côté étriqué du one-shot. Donc forcément ça souffre de la comparaison avec son aîné. Sympa, ça enrichit l’univers mais on peut faire l’impasse.

03/02/2025 (modifier)
Par Charly
Note: 3/5
Couverture de la série Evergreen
Evergreen

L’histoire parle du passage à l’âge adulte et des relations compliquées qui vont avec. Il y a un mélange de sentiments et de sexualité, ce qui donne un ton particulier au récit. J’ai trouvé que certaines scènes étaient bien amenées, avec un vrai effort pour donner un peu de profondeur aux personnages. Mais d’un autre côté, certaines situations sont trop rapides ou peu développées, ce qui m’a laissé sur ma faim. Ce manga parle de l’adolescence, des souvenirs et des relations humaines, mais il va aussi dans des directions plus dérangeantes. Le mélange entre innocence et sexualité est intéressant, mais parfois maladroit. J’ai eu du mal à savoir si l’histoire voulait être sérieuse ou juste provoquer. J’ai bien aimé que les personnages aient des émotions et des doutes. Ils ne sont pas plats et réagissent de manière crédible aux situations. Mais certains comportements m’ont dérangé, surtout dans les relations entre eux. On sent qu’il y a une volonté de raconter une histoire plus profonde que juste du sexe, mais ce n’est pas toujours réussi. Le dessin est très soigné. Les visages sont expressifs, les scènes sont bien détaillées et le style est agréable à regarder. Les scènes de sexe sont très travaillées, ce qui peut être un point fort pour ceux qui aiment ce genre. Mais parfois, j’aurais aimé que l’attention aux détails serve aussi les moments plus calmes de l’histoire. J’ai trouvé ce manga intéressant mais pas parfait. Il y a de bonnes idées, une ambiance particulière et des dessins réussis. Par contre, certains choix m’ont dérangé et l’histoire aurait pu être mieux construite. C’est un manga qui peut plaire, mais qui ne conviendra pas à tout le monde.

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Still Sick
Still Sick

Still sick, c'est une romance saphique sur fond de travail en entreprise, de création artistique, de blessures passées, de peur, de pression, de passion, … En fait, je pourrais même dire que c'est une histoire méta sur la création d'un manga, de l'idée à la publication en passant par toutes les autres étapes de création (y compris le doute et les embûches), sur fond de romance saphique. Makoto est une employée sérieuse et compétente, cheffe d'équipe efficace, mais qui a un secret qu'elle ne partage à personne : elle dessine des doujinshis, des mangas amateurs, sur ses ships saphiques préférés. Pour faire simple : Makoto dessine du yuri. Mais son secret vole en éclat le jour où Akane, une collègue de travail, tombe sur elle lors d'une convention. Catastrophe, Makoto ne sait pas quoi faire de cette personne qui se montre dès lors très envahissante, d'autant plus qu'elle a une peur presque maladive d'être proche d'autres femmes. Voilà, une prémisse assez prometteuse (je ne vous ai pas non plus révéler un autre point important de l'intrigue concernant Akane, que l'on apprend mine de rien assez vite, mais je vous laisserai le découvrir à l'occasion). L'histoire est simple mais efficace. J'avais peur au début qu'Akane soit un peu trop envahissante et que l'on glisse vers le cliché de la "lesbienne harceleuse" que l'on peut trouver mine de rien assez souvent dans certains yuris, mais en fait non. Son comportement insistant est "expliqué", pointé du doigt par Makoto et surtout évolue. L'évolution de la relation entre les deux est assez intéressante. Sans vous en dire trop, leur relation ne sera pas une ligne droite, ça va souvent s'éloigner et se rapprocher de nouveau, Akane va particulièrement se montrer têtue et difficile à plusieurs moments, mais je trouve ça assez humain. En tout cas les raisons de son comportement chaotique et souvent nocif est justifié et plutôt réaliste je trouve. Bref, une histoire d'amour classique mais assez réaliste, des personnages au premier abord fantasques mais qui se révèlent plus complexes qu'il n'y parait, un propos filé sur les coulisses de la création d'un manga, … Une bonne histoire, je peux en recommander la lecture. Je note un petit défaut d'édition, cela dit : dans le tome 3, les chapitres 15 et 16 se répètent deux fois de suite. Au début j'ai cru que je devenais folle, mais non, il y a bien eu une répétition de ces deux chapitres. Je ne sais pas s'il s'agit d'une erreur contenue ou si tous les exemplaires sont ainsi, j'avoue ne pas avoir voulu acheter d'autres tomes pour vérifier, mais cela m'a tout de même paru bizarre.

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série La Saga du Grizzli
La Saga du Grizzli

J'aime bien me replonger dans les séries vintages des années 70. Dans cet album Auclair propose deux histoires de trappeurs en relation avec un animal précis: un loup et un ours. Ce sont des scénarii d'aventures faits pour une identification forte en direction des jeunes garçons lecteurs de l'époque. En effet les trappeurs ont des origines françaises avec un lien fort avec des tribus indiennes. La personnalité des trappeurs n'est pas aussi poussée que dans une série comme Buddy Longway puisque les récits tiennent en peu de planches ( 15 et 25). Le récit sur l'ours est d'ailleurs présenté en épisodes sans que ce soit réellement justifié. Les deux scénarios sont très simples voire simplistes par moment. Ce qui m'a surpris , ce sont les directions opposées données au final de chacune des histoires. En effet pour le loup, le trappeur se fait ami ami à la façon d'une relation de type Croc Blanc. Par contre j'ai eu plus de mal avec l'esprit du récit sur le Grizzli. J'ai deux réserves importantes sur le scenario. Premièrement quelle est la légitimité de la chasse de Yann ? Pourquoi vouloir tuer l'ours et pas le loup? Ensuite le déroulé est presque insultant pour les chasseurs indiens qui échouent lamentablement à 5 alors que le Blanc s'en sort avec sa "bite et son couteau"? Mouais malgré l'astuce finale je n'ai pas été convaincu. Le graphisme très daté de cette époque est très recherché surtout pour les décors et les paysages. On sent l'amorce d'une réflexion écologique sur la relation homme-nature. Une curiosité pour amateur de vieilles série avec un bon graphisme et un scénario assez convenu. 3 pour le graphisme soigné.

03/02/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Porteurs d'artefacts
Les Porteurs d'artefacts

Tiens, voilà une nouvelle série signée Ludo Danjou, scénariste fan de mythologies et de fantasy qui se faisait un peu trop rare ces derniers temps. Il nous revient donc avec une série avec et pour des adolescents. les Porteurs d'artefacts sont des jeunes pris en charge par l'aide sociale à l'enfance qui se retrouvent embarqués dans de drôles d'aventures, dans des mondes différents. L'influence du jeu de rôle est très présente dans ce premier tome, avec des références assez marquées (et un glossaire en fin de tome au cas où l'on ne serait pas trop au fait du vocabulaire associé). Les personnages sont sympathiques, un brin caricaturaux, mais dans un récit de ce type, ça passe. Les origines du monde où se retrouve le groupe d'enfants sont -un peu- explicitées à la fin, mais cet épisode permet de mettre la série sur d'autres rails que la "simple" aventure pour ados. Nul doute que le scénariste va développer ça par la suite. Je suis curieux de voir comment il va développer l'évocation de l'ASE, car c'est un milieu très particulier, très dur, qui mériterait d'être exploré plus souvent dans la fiction. Dans le tome 2 nos deux héros sont rejoints par un troisième porteurs d'artefacts, et on en apprend un peu plus sur les pouvoirs de Redouane, enfin de son artefact personnel. Un nouveau personnage, lui aussi emblématique du jeu de rôle, dont on sent qu'il doit prendre de l'importance par la suite. Ce deuxième tome se place dans la droite ligne du premier, avec cet alliage entre ambiance jdr, fine observation des pensées des adolescents et un arrière-plan où la réalité des enfants placés n'est pas éludée. Il faut dire que Ludo Danjou est responsable périscolaire et a exercé au sein de l'aide sociale à l'enfance. Graphiquement l'Italienne Chiara Iacobelli fait un boulot informatisé très agréable à l’œil, même si elle me semble manquer encore de maturité dans les proportions de ses personnages, et son envie de faire des cadrages volontairement décalés. Un petit reproche : la grotte est beaucoup trop éclairée... Mais j'ai hâte de lire la suite des aventures d'Elie and co. Dans le tome 2 elle fait un très bon boulot sur ses personnages, mais aussi les monstres ; on sent qu'elle s'éclate dans l'univers de fantasy mis en place par son scénariste. C'est un peu le genre de pitch que j'aurais aimé lire ou écrire étant adolescent ou jeune adulte : des jeunes un peu libres de leurs mouvements sans être marginaux, qui vivent des trucs aussi improbables que palpitants. On note que les deux premiers tomes forment un diptyque assez plaisant.

28/12/2023 (MAJ le 03/02/2025) (modifier)