L’histoire se laisse lire. Pas forcément ma came au départ (le dessin et l’intrigue), je me suis laissé embarquer plutôt facilement.
J’avais découvert le nom – ou plutôt le pseudo – de l’auteur dans l’album d’Ami Inintéressant Open Space, dans lequel il faisait une courte apparition, en mêlant déjà monde médiéval et société contemporaine.
Ici, c’est une intrigue qui est ancrée dans un moyen-âge relativement classique dans sa trame générale, avec des touches fantastiques (mais elles aussi liées aux pensées médiévales voire antiques) : présence de dragons, de Blemmyes. La particularité de Tamos le Thermos est ici qu’il y ajoute des aspects tout à fait contemporains : les personnages utilisent des moyens de transport modernes : scooter, voire hélicoptère pour la fée/sorcière (je soupçonne l’auteur d’avoir eu une réminiscence de « Peau d’âne »…).
L’autre particularité de l’histoire est qu’elle tourne pas mal autour des questions de genre : le personnage principal, Isabeau, le « chevalier imberbe » donc, est ambigu quant à son sexe, et l’auteur ne lève pas vraiment cette ambiguïté, bien au contraire, il l’entretient, au grand dam de certains personnages hypocrites et/ou censeurs. Du coup l’homosexualité peut aussi être envisagée, puisqu'il connait une histoire d'amour avec une belle dame, Radeguonde (surnommée "Radis")
En face, un chevalier outrancièrement machiste, voire masculiniste, accessoirement mari de "Radis" et cousin d'Isabeau, et une religieuse improbable (qui elle aussi relève d’une certaine ambiguïté, puisqu’elle dirige la messe, ce que seul un homme pouvait faire).
Bon, le dessin est hésitant, assez minimaliste, et l’intrigue n’est pas hyper fouillée. Mais ça se laisse lire, c’est dynamique, et assez original finalement. Disons que ça n’est pas un album sur lequel je me serais rué, mais je ne regrette pas mon emprunt.
Une histoire d'amour (en tout cas propre), un questionnement sommes toute simple sur les qualités et fonctions de l'art, le contraste du banal quotidien et de l'arrivée du fantastique pour aborder métaphoriquement son sujet du rapport qu'a l'art avec les intentions et émotions qu'ils se doit de procurer chez son public, … Simple, convenu on pourrait même dire, mais suffisamment bien exécuté pour que l'album fasse mouche.
Une sirène ne se sentant pas à sa place chez ses paires et désireuse de découvrir le monde et ses merveilles tombe un beau jour par hasard sur Gélinet, un jeune peintre sans talent apparent qui va décider de faire d'elle sa muse. Ses nouveaux tableaux font fureur, la gloire lui monte à la tête, Gélinet se révèle être un crétin pédant et nombriliste incapable de vraiment comprendre ce qui fait de quelque chose de l'art (ou en tout cas ce qui fait vraiment le beau, comme valeur de propagateur d'émotion chez les personnes qui l'observe). Notre sirène va rapidement comprendre que ce qu'elle recherchait ne se trouvait pas dans le strass et les paillettes mais dans quelque chose de plus simple, qui lui parle vraiment, quelque chose qui la touche, alors, désormais enfermée à Paris chez Gélinet, la sirène développe le mal du pays - ou le mal de mer, si vous me permettez les jeux de mots vaseux.
Comme dit en introduction le récit n'est pas révolutionnaire, à déjà été écrit de nombreuses fois et de pleins de façon différentes, mais, comme dans son joli propos, la simplicité fait mouche, parvient à procurer des émotions (aussi simples et petites soient-elles), et n'est-ce pas finalement-là la quintessence de l'art : de transmettre et faire ressentir ?
Simple mais joli, surtout grâce au dessin de Zanzim que je trouve très joli avec son petit côté crayonné.
Voila une lecture qui ne m'a pas entièrement convaincu malgré l'esprit pétillant de l'autrice. Cette suite de portraits féminins à l'allure féministe se laisse lire malgré quelques réserves. Je n'ai pas trouvé la narration très fluide. "Elle fait ci puis elle fait ça" dans une suite de cases qui manquent de liant à mes yeux. Au bout de deux portraits la lecture m'a commencé à devenir fastidieuse. Ensuite le caractère biographique me semble aléatoire. Peu ou pas de dates, pas de source ni de référence, ce qui pour les portrait les plus anciens me conduit à m'interroger quelle est la part historique de la légende. Ensuite le texte est souvent très lourd avec une vision contemporaine de l'autrice qui sort le récit de son contexte.
Le dessin reste assez minimaliste et essaye d'introduire une dose d'humour à laquelle j'ai été peu sensible.
Ce n'est pas ma lecture préférée de cette autrice. Un petit 3
Très bien dessiné et bons dialogues. Pour l'histoire, on verra : en somme, il se passe bien peu de choses, et on reste à la surface, comme dans tout album d'exposition ! Pour le positionnement politique, il faut aussi attendre : on n'est pas à l'abri de quelques retournements, même si écrire sur les gorilles du général prédispose au gaullisme le plus affirmé. Je ne vois pour ma part pas de racisme anti arabe. Si on le déduit du fait qu'on n'assiste pas à des scènes de torture, je dirais : patience ! Il est bien plus habile de ne les montrer que lors du putsch des généraux d'Alger, en disant qu'on en a déjà fait avant, cependant, pour la vérité historique. Oui, il faut réserver la dénonciation de cet abus à la montée de la violence et à la rupture avec Paris. Dramatisation oblige ! Et en plus, cela montrera d'autant plus la victoire du Général comme celle du sauveur et homme providentiel, grand homme et en plus bénin et gracieux soit le point de vue de l'œuvre. D'ailleurs, j'aime mieux une narration affirmant franchement son point de vue qu'une où on ne tenterait pas d'être objectif mais où on ferait semblant.
Je pense que ça doit être le moins bon album du duo Fabcaro-Erre que j'ai lu jusqu'à présent.
Cela reste tout de même correct si comme moi on aime leur humour con et absurde. J'ai rigolé plusieurs fois, mais en même temps le scénario en lui-même n'est pas génial. C'est encore une fois l'histoire de deux cons bien cons qui se retrouvent malgré eux dans une aventure extraordinaire. Il y a un côté parodie des vieux récits coloniaux qui m'a semblé mieux exploité ailleurs comme avec ''Inanna Djoun'' ou les deux films d'OSS 117 de Michel Hazanavicius.
Bref, cela sent un peu le réchauffé et je pense que le principal problème est que les auteurs se dépeignent de manière tellement caricaturale que cela finit par perdre de la crédibilité et ça devient lourd. Je sais que ce qui compte le plus dans une BD humoristique c'est l'humour, mais voilà même si j'ai rigolé je trouve que le scénario manque d'intérêt et de dynamisme.
Bonne BD, un récit vivant et touchant, un style graphique pointu et recherché nous immergeant dans l’histoire du narrateur d’origine afghane.
En soi une bonne bd .
Le seul hic, des longueurs dans l’histoire faisant ressentir au lecteur une certaine hâte quand à l’écriture du script.
Beaucoup de sauts dans le temps/retours en arrière, ce qui peut rendre l'histoire dure à suivre pour certains.
Malgré cela Hazara Blues reste une bonne bd avec un récit riche et poignant.
J’ai lu la série dans la récente intégrale publiée par Tabou. Si les premières pages m’ont clairement attiré, j’ai trouvé le procédé un peu répétitif au bout d’un moment, et je pense que j’aurais presque eu le même ressenti que Ro, avec ces très nombreux voyages dans le temps de Marie, projetée violemment dans toutes les époques, chez tous les inventeurs, cette rencontre ne durant généralement pas longtemps (à peine le temps pour Marie , suite à divers dialogues et jeux de mots, de souffler une invention célèbre au futur « découvreur » et d’avoir une relation torride, puisqu’elle bascule dans un autre endroit dès que l’invention se concrétise). Bref, je trouvais ça répétitif.
Mais la lecture de cette intégrale – que je conseille toutefois de lire par petits bouts pour éviter cet aspect répétitif – s’avère en fait plus intéressante, puisqu’après l’équivalent d’un album, les saynètes se développent un peu plus, une intrigue prend corps (et pa seulement celui de Marie!), tout en gardant les fondamentaux, à savoir une Marie plus que gironde, frénétique et obsédée de sexe, qui se fait trousser par tous les cerveaux du monde. Enfin pas forcément par le cerveau, hein.
Si tous les dialogues ne font pas mouche, le ton primesautier aère le récit, globalement plaisant, inégal, mais suffisamment rigolo pour plaire. Avec un arrière-plan érotique plaisant lui aussi, même si c’est plus suggéré que montré.
J’aime bien ici le dessin de Katia Even, avec des personnages proches de ceux d’Arthur de Pins, et une Marie toute en formes – et en forme !
Sont aussi agréables les fins de chapitres/albums, dans lesquels une Marie transformée en professeur aguicheuse relève les anachronismes utilisés, et rétablit certaines vérités historiques concernant les vrais inventeurs.
A noter que plus que le derrière de l’Histoire, c’est surtout celui des inventions et des inventeurs qui nous est montré – en plus de celui de Marie bien sûr !
Une lecture sympathique.
C’est sans doute un album à réserver en priorité – et exclusivement ? – aux amateurs habituels de l’auteur.
En effet, tout au long de ce récit introspectif, autobiographique et qui fait presque figure d’auto-analyse, Tronchet creuse dans son passé, familial essentiellement, pour trouver les fondements de l’homme qu’il est devenu, refaisant vivre en parti à rebours certains moments, en glissant au fil des pages de nombreuses références à pas mal de ses plus ou moins anciens albums, livrant ainsi certaines clés, faisant des clins d’œil (ou plutôt nous apprenant lé réalité de certains clins d’œil à l’époque de la publication de ses albums).
Pour le gros lecteur de Tronchet que je suis, c’est amusant et/ou éclairant de comprendre toutes ses allusions à sa mère, à certains moments cruciaux de sa vie – allusions qui évidemment ne pouvaient être comprises hors de son cercle d’intime à l’époque.
Tous ces clins d’œil, et un ton léger, sans prétention, rendent la lecture agréable, voire intéressante, alors que ce pan autobiographique de l’oeuvre de Tronchet, qu’il développe pas mal depuis quelques temps, n’est pas ce que je préfère de son travail (je suis plus friand de ses personnages caustiques, ses séries humoristiques).
Pour ceux qui ne connaissent ni l’auteur ni ses précédentes séries, ça risque peut-être d’être moins intéressant, je ne sais pas…
Dès les premières planches, on est plongé dans une ambiance sombre et électrique, celle des bas-fonds de New York, où se mêlent désillusion, violence et une certaine poésie du désespoir. Ça me plait ! Et je le dis tout de go, l’atmosphère est sans doute le point fort de cette série : on y sent l’odeur du bitume, la chaleur étouffante des nuits sans sommeil, le bruit des néons qui clignotent sur des visages marqués par la vie. J’aime cet univers. Cela ne peut que vous rappeler le cinéma noir, où chaque personnage semble porter un lourd secret. Tout est réuni pour une lecture d’une traite mais cela n’a pas été le cas !
L’histoire est complexe, parfois déroutante. J’ai dû relire certaines planches pour comprendre et avancer. L’intrigue est ambitieuse, peut-être un peu trop. Elle multiplie les personnages, les flashbacks et les intrigues secondaires, au point de me sentir un peu perdu. Les transitions entre les époques et les points de vue ne sont pas toujours fluide. Et j’avoue que sur la fin j’ai laissé tomber et j’ai survolé les dernières planches.
Dommage car le dessin est plutôt bon. Le trait nerveux, expressif, est parfaitement adapté à l’univers sombre et brut de l’histoire. Cette rugosité graphique est un vrai plus. Cette ambiance sauve la mise de cette série.
note 2,5
Cette collection alterne le bon et le moins bon mais je l'apprécie assez. L'œuvre de Dumas est universellement connue comme le prouve son importance dans l'excellent "Slumdog Millionnaire". C'est habituel dans cette collection, le déroulé du récit respecte bien la trame de l'œuvre originale. Comme nous sommes dans un récit d'aventure et d'action cela convient bien à la façon manga . Ainsi cette multiplication de scènes remuantes permet aux auteurs japonais de s'affranchir d'une langue recherchée et d'une contextualisation trop fine de l'histoire. Par exemple, c'est franchement dommage que le traducteur se soit permis d'effacer le mot "ferret" qui reste indubitablement associé à cette œuvre et appartient à l'histoire culturelle française.
Le graphisme est classique avec des personnages adultes ( Rochefort, le cardinal) bien travaillés. Certains autres ont toujours l'air de gamins de 15 ans. Ma plus grande réserve est sur la constructions des scènes de duels qui sont graphiquement incompréhensibles et inabouties.
Une lecture correcte sans plus.
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Le Chevalier Imberbe
L’histoire se laisse lire. Pas forcément ma came au départ (le dessin et l’intrigue), je me suis laissé embarquer plutôt facilement. J’avais découvert le nom – ou plutôt le pseudo – de l’auteur dans l’album d’Ami Inintéressant Open Space, dans lequel il faisait une courte apparition, en mêlant déjà monde médiéval et société contemporaine. Ici, c’est une intrigue qui est ancrée dans un moyen-âge relativement classique dans sa trame générale, avec des touches fantastiques (mais elles aussi liées aux pensées médiévales voire antiques) : présence de dragons, de Blemmyes. La particularité de Tamos le Thermos est ici qu’il y ajoute des aspects tout à fait contemporains : les personnages utilisent des moyens de transport modernes : scooter, voire hélicoptère pour la fée/sorcière (je soupçonne l’auteur d’avoir eu une réminiscence de « Peau d’âne »…). L’autre particularité de l’histoire est qu’elle tourne pas mal autour des questions de genre : le personnage principal, Isabeau, le « chevalier imberbe » donc, est ambigu quant à son sexe, et l’auteur ne lève pas vraiment cette ambiguïté, bien au contraire, il l’entretient, au grand dam de certains personnages hypocrites et/ou censeurs. Du coup l’homosexualité peut aussi être envisagée, puisqu'il connait une histoire d'amour avec une belle dame, Radeguonde (surnommée "Radis") En face, un chevalier outrancièrement machiste, voire masculiniste, accessoirement mari de "Radis" et cousin d'Isabeau, et une religieuse improbable (qui elle aussi relève d’une certaine ambiguïté, puisqu’elle dirige la messe, ce que seul un homme pouvait faire). Bon, le dessin est hésitant, assez minimaliste, et l’intrigue n’est pas hyper fouillée. Mais ça se laisse lire, c’est dynamique, et assez original finalement. Disons que ça n’est pas un album sur lequel je me serais rué, mais je ne regrette pas mon emprunt.
La Sirène des pompiers
Une histoire d'amour (en tout cas propre), un questionnement sommes toute simple sur les qualités et fonctions de l'art, le contraste du banal quotidien et de l'arrivée du fantastique pour aborder métaphoriquement son sujet du rapport qu'a l'art avec les intentions et émotions qu'ils se doit de procurer chez son public, … Simple, convenu on pourrait même dire, mais suffisamment bien exécuté pour que l'album fasse mouche. Une sirène ne se sentant pas à sa place chez ses paires et désireuse de découvrir le monde et ses merveilles tombe un beau jour par hasard sur Gélinet, un jeune peintre sans talent apparent qui va décider de faire d'elle sa muse. Ses nouveaux tableaux font fureur, la gloire lui monte à la tête, Gélinet se révèle être un crétin pédant et nombriliste incapable de vraiment comprendre ce qui fait de quelque chose de l'art (ou en tout cas ce qui fait vraiment le beau, comme valeur de propagateur d'émotion chez les personnes qui l'observe). Notre sirène va rapidement comprendre que ce qu'elle recherchait ne se trouvait pas dans le strass et les paillettes mais dans quelque chose de plus simple, qui lui parle vraiment, quelque chose qui la touche, alors, désormais enfermée à Paris chez Gélinet, la sirène développe le mal du pays - ou le mal de mer, si vous me permettez les jeux de mots vaseux. Comme dit en introduction le récit n'est pas révolutionnaire, à déjà été écrit de nombreuses fois et de pleins de façon différentes, mais, comme dans son joli propos, la simplicité fait mouche, parvient à procurer des émotions (aussi simples et petites soient-elles), et n'est-ce pas finalement-là la quintessence de l'art : de transmettre et faire ressentir ? Simple mais joli, surtout grâce au dessin de Zanzim que je trouve très joli avec son petit côté crayonné.
Culottées
Voila une lecture qui ne m'a pas entièrement convaincu malgré l'esprit pétillant de l'autrice. Cette suite de portraits féminins à l'allure féministe se laisse lire malgré quelques réserves. Je n'ai pas trouvé la narration très fluide. "Elle fait ci puis elle fait ça" dans une suite de cases qui manquent de liant à mes yeux. Au bout de deux portraits la lecture m'a commencé à devenir fastidieuse. Ensuite le caractère biographique me semble aléatoire. Peu ou pas de dates, pas de source ni de référence, ce qui pour les portrait les plus anciens me conduit à m'interroger quelle est la part historique de la légende. Ensuite le texte est souvent très lourd avec une vision contemporaine de l'autrice qui sort le récit de son contexte. Le dessin reste assez minimaliste et essaye d'introduire une dose d'humour à laquelle j'ai été peu sensible. Ce n'est pas ma lecture préférée de cette autrice. Un petit 3
Les Gorilles du Général
Très bien dessiné et bons dialogues. Pour l'histoire, on verra : en somme, il se passe bien peu de choses, et on reste à la surface, comme dans tout album d'exposition ! Pour le positionnement politique, il faut aussi attendre : on n'est pas à l'abri de quelques retournements, même si écrire sur les gorilles du général prédispose au gaullisme le plus affirmé. Je ne vois pour ma part pas de racisme anti arabe. Si on le déduit du fait qu'on n'assiste pas à des scènes de torture, je dirais : patience ! Il est bien plus habile de ne les montrer que lors du putsch des généraux d'Alger, en disant qu'on en a déjà fait avant, cependant, pour la vérité historique. Oui, il faut réserver la dénonciation de cet abus à la montée de la violence et à la rupture avec Paris. Dramatisation oblige ! Et en plus, cela montrera d'autant plus la victoire du Général comme celle du sauveur et homme providentiel, grand homme et en plus bénin et gracieux soit le point de vue de l'œuvre. D'ailleurs, j'aime mieux une narration affirmant franchement son point de vue qu'une où on ne tenterait pas d'être objectif mais où on ferait semblant.
À la poursuite du trésor de Décalécatán
Je pense que ça doit être le moins bon album du duo Fabcaro-Erre que j'ai lu jusqu'à présent. Cela reste tout de même correct si comme moi on aime leur humour con et absurde. J'ai rigolé plusieurs fois, mais en même temps le scénario en lui-même n'est pas génial. C'est encore une fois l'histoire de deux cons bien cons qui se retrouvent malgré eux dans une aventure extraordinaire. Il y a un côté parodie des vieux récits coloniaux qui m'a semblé mieux exploité ailleurs comme avec ''Inanna Djoun'' ou les deux films d'OSS 117 de Michel Hazanavicius. Bref, cela sent un peu le réchauffé et je pense que le principal problème est que les auteurs se dépeignent de manière tellement caricaturale que cela finit par perdre de la crédibilité et ça devient lourd. Je sais que ce qui compte le plus dans une BD humoristique c'est l'humour, mais voilà même si j'ai rigolé je trouve que le scénario manque d'intérêt et de dynamisme.
Hazara Blues
Bonne BD, un récit vivant et touchant, un style graphique pointu et recherché nous immergeant dans l’histoire du narrateur d’origine afghane. En soi une bonne bd . Le seul hic, des longueurs dans l’histoire faisant ressentir au lecteur une certaine hâte quand à l’écriture du script. Beaucoup de sauts dans le temps/retours en arrière, ce qui peut rendre l'histoire dure à suivre pour certains. Malgré cela Hazara Blues reste une bonne bd avec un récit riche et poignant.
Le Petit derrière de l'Histoire
J’ai lu la série dans la récente intégrale publiée par Tabou. Si les premières pages m’ont clairement attiré, j’ai trouvé le procédé un peu répétitif au bout d’un moment, et je pense que j’aurais presque eu le même ressenti que Ro, avec ces très nombreux voyages dans le temps de Marie, projetée violemment dans toutes les époques, chez tous les inventeurs, cette rencontre ne durant généralement pas longtemps (à peine le temps pour Marie , suite à divers dialogues et jeux de mots, de souffler une invention célèbre au futur « découvreur » et d’avoir une relation torride, puisqu’elle bascule dans un autre endroit dès que l’invention se concrétise). Bref, je trouvais ça répétitif. Mais la lecture de cette intégrale – que je conseille toutefois de lire par petits bouts pour éviter cet aspect répétitif – s’avère en fait plus intéressante, puisqu’après l’équivalent d’un album, les saynètes se développent un peu plus, une intrigue prend corps (et pa seulement celui de Marie!), tout en gardant les fondamentaux, à savoir une Marie plus que gironde, frénétique et obsédée de sexe, qui se fait trousser par tous les cerveaux du monde. Enfin pas forcément par le cerveau, hein. Si tous les dialogues ne font pas mouche, le ton primesautier aère le récit, globalement plaisant, inégal, mais suffisamment rigolo pour plaire. Avec un arrière-plan érotique plaisant lui aussi, même si c’est plus suggéré que montré. J’aime bien ici le dessin de Katia Even, avec des personnages proches de ceux d’Arthur de Pins, et une Marie toute en formes – et en forme ! Sont aussi agréables les fins de chapitres/albums, dans lesquels une Marie transformée en professeur aguicheuse relève les anachronismes utilisés, et rétablit certaines vérités historiques concernant les vrais inventeurs. A noter que plus que le derrière de l’Histoire, c’est surtout celui des inventions et des inventeurs qui nous est montré – en plus de celui de Marie bien sûr ! Une lecture sympathique.
Le Cahier à spirale
C’est sans doute un album à réserver en priorité – et exclusivement ? – aux amateurs habituels de l’auteur. En effet, tout au long de ce récit introspectif, autobiographique et qui fait presque figure d’auto-analyse, Tronchet creuse dans son passé, familial essentiellement, pour trouver les fondements de l’homme qu’il est devenu, refaisant vivre en parti à rebours certains moments, en glissant au fil des pages de nombreuses références à pas mal de ses plus ou moins anciens albums, livrant ainsi certaines clés, faisant des clins d’œil (ou plutôt nous apprenant lé réalité de certains clins d’œil à l’époque de la publication de ses albums). Pour le gros lecteur de Tronchet que je suis, c’est amusant et/ou éclairant de comprendre toutes ses allusions à sa mère, à certains moments cruciaux de sa vie – allusions qui évidemment ne pouvaient être comprises hors de son cercle d’intime à l’époque. Tous ces clins d’œil, et un ton léger, sans prétention, rendent la lecture agréable, voire intéressante, alors que ce pan autobiographique de l’oeuvre de Tronchet, qu’il développe pas mal depuis quelques temps, n’est pas ce que je préfère de son travail (je suis plus friand de ses personnages caustiques, ses séries humoristiques). Pour ceux qui ne connaissent ni l’auteur ni ses précédentes séries, ça risque peut-être d’être moins intéressant, je ne sais pas…
Volunteer
Dès les premières planches, on est plongé dans une ambiance sombre et électrique, celle des bas-fonds de New York, où se mêlent désillusion, violence et une certaine poésie du désespoir. Ça me plait ! Et je le dis tout de go, l’atmosphère est sans doute le point fort de cette série : on y sent l’odeur du bitume, la chaleur étouffante des nuits sans sommeil, le bruit des néons qui clignotent sur des visages marqués par la vie. J’aime cet univers. Cela ne peut que vous rappeler le cinéma noir, où chaque personnage semble porter un lourd secret. Tout est réuni pour une lecture d’une traite mais cela n’a pas été le cas ! L’histoire est complexe, parfois déroutante. J’ai dû relire certaines planches pour comprendre et avancer. L’intrigue est ambitieuse, peut-être un peu trop. Elle multiplie les personnages, les flashbacks et les intrigues secondaires, au point de me sentir un peu perdu. Les transitions entre les époques et les points de vue ne sont pas toujours fluide. Et j’avoue que sur la fin j’ai laissé tomber et j’ai survolé les dernières planches. Dommage car le dessin est plutôt bon. Le trait nerveux, expressif, est parfaitement adapté à l’univers sombre et brut de l’histoire. Cette rugosité graphique est un vrai plus. Cette ambiance sauve la mise de cette série. note 2,5
Les Trois Mousquetaires (Russkey)
Cette collection alterne le bon et le moins bon mais je l'apprécie assez. L'œuvre de Dumas est universellement connue comme le prouve son importance dans l'excellent "Slumdog Millionnaire". C'est habituel dans cette collection, le déroulé du récit respecte bien la trame de l'œuvre originale. Comme nous sommes dans un récit d'aventure et d'action cela convient bien à la façon manga . Ainsi cette multiplication de scènes remuantes permet aux auteurs japonais de s'affranchir d'une langue recherchée et d'une contextualisation trop fine de l'histoire. Par exemple, c'est franchement dommage que le traducteur se soit permis d'effacer le mot "ferret" qui reste indubitablement associé à cette œuvre et appartient à l'histoire culturelle française. Le graphisme est classique avec des personnages adultes ( Rochefort, le cardinal) bien travaillés. Certains autres ont toujours l'air de gamins de 15 ans. Ma plus grande réserve est sur la constructions des scènes de duels qui sont graphiquement incompréhensibles et inabouties. Une lecture correcte sans plus.