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Couverture de la série Ce que les corbeaux nous laissent
Ce que les corbeaux nous laissent

Pas mauvais. C’est l’histoire d’une mère et de ses deux enfants, d’une vengeance en entraînant une autre, de spectres du passé hantant les protagonistes, de difficultés à aller de l’avant suite à un évènement traumatisant, … Bref, une recette classique qui a fait ses preuves et qui, lorsque bien menée, sait généralement me charmer. Ici, malheureusement, je n’ai pas été véritablement touchée ou impactée pour des raisons que j’aborderais après mais je tenais quand-même à commencer par les qualités de l’album et dire que l’incipit, encore une fois bien que classique, n’est pas inintéressant. Le dessin n’est pas à mon goût, trop "lisse" à mes yeux, pas assez marqué pour pleinement résonner avec moi, mais je reconnais le travail des couleurs d'être un minimum intéressant, surtout en ce qui concerne la dimension ésotérique autour des fantômes et de la "magie". Bon, okay, vous le sentez à mon premier paragraphe, même lorsque j'aborde les qualités je finis irrémédiablement par commencer à pinailler sur des défauts. L’œuvre n'est pas mauvaise, vraiment, mais je ne l'ai pas trouvé excellente pour autant. L'évolution de la psyché des personnages est parfois accélérée en quelques cases, la confrontation finale se termine par de longs discours à cœur ouverts qui m'ont semblés malheureusement bien peu naturels et même un peu trop verbeux (disons qu'il y a des détails qu'il me semble bien étrange à révéler à ce moment précis qui sont échangés), le deuil s'avère finalement bien vite oublié une fois la conclusion passée (comme quoi pas besoin d'en faire tout un plat), les personnages analysent et déconstruisent les biais sociaux typiques de leur époque en deux coup de cuillère à pot et le tout se termine sur un happy ending absolu, ... Bref, la base de l'histoire m'intéresse mais j'ai finalement survolé l'intrigue. La psychologie, les relations entre les personnages, sujet central de ce genre de récits, ce qui m'attire justement dans ces intrigues, ne m'a malheureusement pas convaincue. C'est là, dans le fond, je le constate bien, je vois les moments clés de ce genre d'intrigues, mais les personnages ne m'ayant pas semblé avoir véritablement le temps d'évoluer naturellement dans la gestion de leur trauma je n'ai pas trouvé le résultat concluant. Encore une fois, pas mauvais (oui, je me répète, mais j'adore l'humour de répétition), la lecture ne se fait pas dans la douleur, j'aurais juste apprécier un peu... plus. Plus de corps, plus temps, ... plus quoi ! Pas nécessairement grand chose mais un petit plus de rien du tout ! L’œuvre m'a l'air de viser un public adolescent, je ne lui tiens pas pleinement rigueur sur ses aspects trop lisses, mais j'avoue que peu importe la tranche d'âge ciblée je suis d'avis de tout de même faire preuve de qualité et que les œuvres comme celle-ci, sans être mauvaises, ne sont pas vraiment marquante je trouve.

15/12/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Légendaires - Les Chroniques de Darkhell
Les Légendaires - Les Chroniques de Darkhell

Darkhell est le Sorcier Noir, principal antagoniste au début de la série Les Légendaires. Avec cette série dérivée, Patrick Sobral propose un prequel consacré à ses origines, retraçant son parcours depuis un jeune garçon vaillant et un peu rebelle jusqu'au sombre mage qui a bien failli dominer le monde d'Alysia. Le point de départ est simple : Galen, encore enfant, s'empare de l'épée Ténébris, une arme capable de lui offrir un pouvoir immense mais aussi de corrompre son âme s'il en oublie son humanité. Il s'agit clairement d'un prequel pensé avant tout pour les fans, qui joue à la fois sur la découverte d'un passé jusque-là méconnu et sur le plaisir de replonger dans Alysia, cent ans avant les événements de la série principale. Et, à la manière d'un Anakin Skywalker, on se demande comment le jeune Galen deviendra le terrible mage qu'il est censé devenir. Le premier cycle, composé de trois tomes et dessiné par Orpheelin, se situe donc un siècle avant Les Légendaires, alors que Galen est encore enfant. Le second cycle, qui se terminera bientôt en quatre tomes, est illustré par Lowenael et se déroule quelques années plus tard, à l'adolescence du personnage, et vient notamment confirmer une romance dont on devine assez vite qu'elle jouera un rôle clef dans son basculement vers le côté obscur. J'ai préféré le dessin du premier cycle, que je trouve plus mature que celui du second. L'ensemble reste très marqué par une esthétique shonen, dans la continuité graphique de la série principale, avec des couleurs numériques souvent pastel sans être criardes. Le style est efficace et les scènes d'action tiennent globalement bien la route. Le récit est dynamique, riche en action, en humour et en rebondissements, avec un bon sens du rythme et une mise en scène souvent très cinématographique. L'intrigue est accrocheuse, comme dans un bon shonen, et même sans connaître ou maîtriser la série Les Légendaires, on ne se sent pas perdu : les codes restent très classiques. Il est toutefois probable que les fans y trouveront un plaisir supplémentaire, en retrouvant lieux et personnages bien avant l'histoire principale. Les protagonistes fonctionnent dans l'ensemble, même s'ils reposent souvent sur des archétypes connus. La série s'adresse cependant clairement à un public jeune (pré-ados et ados). Même si un lecteur adulte peut y trouver un divertissement honnête, certaines faiblesses m'ont paru un peu trop visibles. Outre des transitions parfois abruptes, plusieurs retournements de situation et d'alliances m'ont semblé assez bancals, voire artificiels. Des antagonistes caricaturalement maléfiques deviennent subitement des alliés œuvrant pour une vision alternative du Bien, des adversaires acharnés comprendront d'un coup leur erreur et s'excuseront platement, tandis que des amis fidèles trahissent sans que leurs changements de convictions soient toujours crédibles. L'ensemble donne parfois l'impression d'un récit cousu de fil blanc, multipliant les péripéties pour impressionner le lecteur au détriment de la cohérence. Les Chroniques de Darkhell reste une série dérivée plutôt convaincante, parfois un peu dense et inégale dans son déroulé, mais portée par une intrigue efficace et un univers généreux. Tout n'est pas irréprochable, notamment ces retournements d'alliances discutables, mais c'est une lecture qui séduira sans aucun doute les amateurs des Légendaires et qui saura divertir correctement les autres.

15/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série The Long Tomorrow
The Long Tomorrow

Un recueil d'histoires qui me semble assez mineur dans l'oeuvre de Moebius, un travail plutôt sur ses jeunes années avec des histoires de Métal Hurlant qui manquent un poil de percutant. Disons qu'en quelques pages, on n'a pas le temps de développer une histoire SF bien aboutie. C'est une sorte de court-métrage de ce que sera L'Incal plus tard. On retrouve aussi de l'humour dans ces pages. Le dessin de cette époque reste une référence.

14/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Dernier week-end de janvier
Dernier week-end de janvier

La couverture ne fait pas trop penser à un album de Vivès, très encré, mais on retrouve bien son style de dessin à l'intérieur. C'est une romance qui se passe à Angoulême pendant le festival, fin janvier. Denis Choupin est un auteur qui arrive le jeudi pour une série de dédicaces, il doit repartir en train samedi soir si possible pour les fiançailles de son fils le dimanche. Mais le hasard d'une rencontre avec une femme, médecin de son état et faisant la file pour son mari amateur de bd, va changer la donne et le sortir de sa léthargie. Un coup de foudre du moins pour lui mais semble-t-il réciproque. Au final une histoire qui peut laisser sceptique sur sa crédibilité mais je trouve que cela fonctionne, l'auteur a aussi de bons dialogues. Il arrive à faire monter la relation lentement au fil des jours, cela joue pas mal sur les silences aussi. Une histoire qui fait tout de même plus de 150 pages mais se lit assez rapidement d'une traite.

14/12/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Kurden People
Kurden People

Voici un récit du peuple kurde à travers la rencontre entre la protagoniste italienne Sonia revenant de vacances depuis la Grèce et un kurde aux yeux bleus. On en profite pour faire un historique de ce peuple réparti sur plusieurs pays, Turquie, Irak etc. On a aussi des petites histoires sur la mythologie. Le dessin est correct, un peu brouillon. Au final cela ne raconte pas grand chose. Un reportage qui ne creuse pas plus que ça selon moi. 2,5/5.

14/12/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Le Carnaval des cadavres
Le Carnaval des cadavres

Mike Mignola (Hellboy) signe ici un recueil d'histoires courtes fantastiques et folkloriques. Les contes proposés n'ont pas de lien entre eux, les personnages et les lieux n'ont pas de rapport entre eux. La seule ressemblance tient dans l'univers sombre dans lequel se déroule ces histoires. Des mondes moyenâgeux, ou l'on va croiser des aventuriers, des sorcières, le diable, des squelettes et autres joyeuses créatures du même acabit. Mike Mignola dit dans la postface : "Les idées ne manquaient pas, trop d'idées et pas de structures". C'est exactement ça. Ces contes regorgent d'idées mais il manque à l'ensemble un peu de profondeur. Les histoires sont inégales, et dans l'ensemble on sent qu'elles sont juste le prétexte à mettre sur papier quelques idées que l'auteur avait dans sa tête. Mais en l'absence de développement, certaines histoires sont assez quelconques. Par contre, il y en a une ou deux très sympas. A commencer par la première où un anti-héros va se retrouver malgré lui à la tête d'un grand pouvoir, simplement parce qu'il a gagné une partie de quilles, jouée avec des os contre des squelettes. Bonne idée plutôt rigolote, l'entrée en matière est réussie. La suite est moins convaincante. Au final c'est pas désagréable, mais la plupart de ces courtes histoires sont oubliées avant même la fin de l'album. Un pas mal sans plus, plutôt 2,5/5.

14/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Une saison en Egypte
Une saison en Egypte

Comme d'autres avis, j'ai trouvé cette lecture bien, et puis c'est à peu près tout ... J'aime beaucoup le travail graphique de Claire Fauvel, dont je découvre la bibliographie petit à petit. C'est le dessin qui donne l'atmosphère à la BD, retranscrivant l’Égypte et son désert dans des pages qui prennent le temps de poser des pleines cases qui parsèment le récit. Récit qui, par contre, est assez étrangement rythmé. Il parle d'un jeune russe malade qui se rend en Égypte, pour soigner son corps mais surtout son âme malade. L'âme russe, donc. Le récit est curieux, avec un début qui semble se poser sur son voyage et son mensonge de poète, puis le récit bascule avec la rencontre de cette belle femme avant de partir sur une recherche à travers le désert. Dans l'ensemble, les relations se tissent entre les personnages. C'est bien amenés, rien n'est acquis jusqu'au bout et la fin n'est pas évidente au début de l'aventure. Sauf que le revers de la médaille, c'est que l'histoire reste assez anecdotique au final. J'ai lu avec plaisir, mais je pense que j'oublierais trop rapidement cette histoire qui ne laisse pas d'instant mémorable en tête. C'est juste une jolie aventure en Égypte avec une fin sympathique qui reste sur le ton "léger" de l'histoire. Je n'en tire pas plus qu'une jolie promenade et je crois bien que c'est déjà suffisant pour une lecture. Dommage qu'il n'y ait pas le petite ajout qui fasse basculer vers plus !

13/12/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Beneath The Trees - Where Nobody Sees
Beneath The Trees - Where Nobody Sees

Cet BD assez glaçante sur le fond est particulièrement colorée et guillerette sur la forme. Le dessin présente des personnages à têtes d'animaux, bien joufflus et patauds qui laissent imaginer une dégoulinade de bons sentiments. La transparence de l'aquarelle avec le léger modelé des ombres au gris de Payne, le plaisir de représenter tous les détails du quotidien : tout cela rapproche l'ambiance générale de celle d'un livre pour enfant où tu pourrais designer chaque objet en faisant deviner le mot à un tout jeune enfant... Mais dès la page 11, tu comprends que tu ne pourras pas faire lire ça à ton gamin. Une intrigue très simple finalement mais plutôt inattendue, une tension gore, des meurtres en série... c'est prenant mais la construction manque de solidité, c'est surtout l'ambiance qui est réussie. La fin est beaucoup plus convenue que le démarrage. Sans doute parce que la psychologie des personnages n'est pas si creusée qu'elle le pourrait. Les seconds rôles sont réduits à une masse de gentils nounours sans histoire ou des psychopathes dissimulés. Les deux rôles principaux sont des horribles meurtriers en série et l'auteur ne cherche pas à expliquer vraiment cette violence sans but. En réalité on est face d'une histoire absurde, on ne peut pas en tirer ni de morale ni non plus de plaisir si ce n'est celui d'avoir été berné à la page 11. (Même si tout est déjà là sur la couverture) Cela suit sans doute un modèle américain du film gore qui ne m'attire pas a priori. Le lecteur est accompagné par une voix off qui suit la pensée bizarre du personnage principal mais sans aucune trace d'humour (rien à voir avec "C'est arrivé près de chez vous" qui pourrait se définir comme un scary movie à la belge et avant tout le monde en 1992). Pour autant, je pense que ce mauvais tour me restera en mémoire.

13/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Les Derniers jours d'un immortel
Les Derniers jours d'un immortel

Une BD étrange, qui n'a pas été sans me rappeler le livre de Frank Herbert "L'étoile et le fouet" qui parle lui aussi de l'incommunication entre êtres fondamentalement différents. Et si la BD présente pas mal de situations similaires, notamment une enquête permettant de comprendre ce qu'il en est de l'impossibilité de comprendre une autre espèce sans s'intéresser à tout ce qui le concerne (physiologie, culture, histoire ...) il est aussi vraie que la BD est étrangement dispersée. L'histoire de la BD est lente, assez lente pour explorer plusieurs choses qui ne seront jamais vraiment développées, puisque le propos reste centré sur cet immortel, ses questionnements intérieurs et son enquête sur ces créatures étranges qui ne parviennent pas à communiquer. Sauf qu'il y a la question de son ami qui est mort sans l'avoir revu, sa copine qui le questionne sur son immobilité physiologique et qui semble avoir d'autres questionnements pas vraiment développés autour de la sexualité (que j'avoue ne pas avoir compris ni intégré au reste), et d'autres petits détails (comme la perception de l'art ou la question de la mémoire). Et franchement, je ne suis pas sur d'avoir compris le final, qui s'arrête sur une considération qu'il n'est pas facile de relier à tout le reste. Son immortalité s'arrête, pourquoi ? Qu'il puisse revivre pleinement ? En dehors de ces questions, la BD est plutôt bien réalisée. Il y a de nombreuses thématiques qui parsèment l'ouvrage, notamment l'impossibilité de se comprendre qui touche évidemment des espèces différentes mais reste aussi palpable au niveau humain. On sent la difficulté de comprendre sincèrement l'autre, de savoir si ce qu'on comprend est réellement ce que l'autre veut dire, etc ... Le personnage principal reste aussi intéressant avec ses doutes qu'on comprend à demi-mot, sa vie qui semble si chaotique. Bref, une BD intéressante mais pas complètement aboutie, qui m'a paru trop cryptique sur certains points mais globalement bien gérée dans l'ensemble. Une lecture que je recommande tout de même !

13/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 3/5
Couverture de la série Le Mari de mon frère
Le Mari de mon frère

Le dessin n'est pas terrible mais il ratisse large. Et l'histoire me parait idéale pour montrer que l'homosexualité ne fait pas des personnes concernées des gens pires que les autres, et que cerise sur le gâteau, on ne devient pas gay parce qu'on fréquente l'ancien compagnon de son frère décédé. Pour cela, il me semble bien que l'ingénu soit vraiment ingénu. Celui qui apprend ne sait vraiment rien : on prend les choses à zéro. Cela fait écho à tous les romans d'apprentissage type Perceval qui voyant des chevaliers croit croiser des anges ! De façon plus moderne, dans Les gouttes de dieu, un des héros ne connaît rien de rien au vin, vraiment rien… Cependant, ici il n'est pas question de pratiquer la chevalerie, la dégustation ou… l'homosexualité. Non, il s'agit de comprendre rétrospectivement son frère qui était gay, et pour cela, de s'informer sur l'homosexualité ! C'est un apprentissage autour d'une relation manquée et de la mémoire, ce qui sous des abords un peu lisse sature tout de même le récit de tristesse. Heureusement, il y a la fillette ! Avec son regard d'enfant, elle ne voit pas de mal à ce qu'on s'aime de façon non hétérosexuelle. Et puis pour elle, le géant canadien est un peu distrayant, il faut le dire ! Je ne trouve pas qu'avoir choisi une fillette soit lâche, type un garçon pourrait vouloir devenir, au secours, un inverti ! Je signale que les femmes existent, eh oui, et que si on suit la logique voir des homos rend homo, elle pourrait avoir l'idée de se lancer dans le saphisme. Non mais ! En fait, je pense que c'est une fillette par soucis d'équilibrer. Ce personnage : un enfant face aux adultes, une fille face aux garçons. L'équilibre, ça compte, surtout en Orient, le ying et le yang, le ciel et la terre, les saisons n'y sont pas que des motifs décoratifs. Touche finale, je pense que la bd se coule certes dans la lutte plus générale des droits des minorités mais fait aussi ressortir la tradition du Japon en rien hostile à l'homosexualité décriée par les Occidentaux quand ils l'ont vue tout à fait assumée dans le pays, même si par désir de ne pas prendre la tête du lecteur novice, on n'en dit rien. A chaque œuvre suffit sa peine, ici, on dégrossit !

13/12/2025 (modifier)