Si je n’ai jamais lu de Maigret (mais je les connais via des téléfilms), j’ai par contre lu plusieurs romans « durs » de Simenon, c’est clairement la partie de son œuvre qui m’attire le plus.
Je ne connaissais pas ce roman-ci, mais j’ai plutôt apprécié ma lecture. Il ne faut pas y chercher un quelconque suspens policier, une enquête fouillée pleine de rebondissements. Non, au contraire, et même si une tension s’installe et qu’un crime est commis, il n’est pas le point de départ de l’intrigue, mais sa conclusion.
Et c’est surtout l’ambiance qui est intéressante, plus que l’intrigue elle-même. Une ambiance pesante, avec des paysages tristes et embrumés en toile de fond. Et un personnage central énigmatique, qui porte le deuil, qui semble déborder de négativité. Vaguement manipulatrice, même si finalement ça n’est pas si évident et linéaire que ça semblait l’être de prime abord.
Une affaire d’ambiance essentiellement donc, il faut accepter cette histoire sans vrai rythme. Une lecture intéressante en tout cas.
Une lecture globalement assez plaisante, qui conviendra sans doute aux amateurs du genre fantasy.
L’univers créé par Dysart est relativement original. Assez post-apocalyptique, en tout cas très noir, et extrêmement violent (et cela va crescendo jusqu’au final qui ménage quelques rebondissements, mais pas les principaux protagonistes).
La narration est agréable et fluide, même si la lecture de certaines cases n’est pas toujours aisée. C’est le cas lorsque les orcs parlent (un langage inventé, mais pas traduit), et surtout lorsque Andune s’exprime (la police de caractère est difficile à déchiffrer).
Le dessin est lisible, du comics moderne classique, plutôt dans le haut du panier du genre. C’est davantage la colorisation qui m’a surpris. En effet, si l’ambiance est des plus noires, les couleurs sont au contraire pétantes. Mais ce contraste fonctionne plutôt bien.
Dans un genre pas mal balisé, cet album s’en sort bien. De la Dark Fantasy bien fichue.
Troisième album que je lis autour des aventures de Ferdinand Tirancourt. Le personnage sert à Pelaez de prétexte à « visiter » le monde et ses points chauds. Ici il est plus en retrait.
Car, même s’il reste un personnage central, c’est bien le maelstrom des révolutions mexicaines qui est au cœur du récit, avec la lutte entre Pancho Villa d’une part, et l’armée mexicaine et un corps expéditionnaire américain d’autre part.
Du coup on s’écarte peut-être du sujet ou des ambiances initiales, mais avec ces aventures exotiques, on a une sorte de western tardif assez rythmé, classique, pas inintéressant.
La fin nous ramène à la France de la fin de la Première guerre mondiale – un retour aux sources en quelque sorte, alors que le personnage de Ferdinand a gagné en épaisseur – et est devenu aussi plus sympathique que ce qu’on devinait de lui au début de « Pinard de guerre », même s’il reste un indécrottable magouilleur, toujours borderline.
Le dessin de Porcel est dynamique et agréable. On a là une série de one-shots qui renouvelle le thème/personnage central de façon plaisante.
Je ne suis toujours pas convaincu de la nécessité – autre que mercantile – d’étirer la série Thorgal avec moult spin-off ou séries dérivées. Mais ma curiosité a été piquée avec cette « collection » Thorgal- Saga, et je lis les albums au fur et à mesure de leurs sorties.
Cette collection est très inégale, m’a rarement satisfait. Cet album se situe dans une très honnête moyenne.
Le dessin d’Aouamri, s’il n’égale pas celui de Rosinski (et s’il est plus inégal), se révèle quand même intéressant et très agréable.
L’intrigue se range elle aussi dans la lignée de ce que Van Hamme proposait, en particulier avec cette idée de « cité mouvante » aux airs de piège vicieux et magique. Elle se laisse lire agréablement.
Mais plusieurs choses m’ont un peu laissé sur ma faim. D’abord une conclusion qui évacue trop facilement et brutalement les personnages secondaires (en plus d’amener trop rapidement le happy-end – pour Thorgal, dont on sait forcément qu’il va s’en sortir).
Ensuite, le méchant n’est pas très réussi ici, avec un rôle finalement mineur.
Enfin, point de détail, j’ai trouvé la police un peu trop grosse parfois, le texte envahissant un peu trop certaines cases.
Un album à emprunter à l’occasion.
Un des premiers albums du duo Jim et Fredman, réalisé à une époque où ils avaient encore assez d'inspiration pour remplir ces BD d'humour qui ont fait leur succès à la fin des années 1990. L'album s'intéresse à la famille, en particulier aux proches un peu envahissants ou franchement pénibles. Je dois dire que je ne me suis pas senti très concerné par les situations (ma famille comme ma belle-famille ne ressemblent pas vraiment aux caricatures présentes ici), mais j'ai trouvé les gags plutôt bien construits, parfois prévisibles mais globalement efficaces. Le dessin très dynamique et expressif de Fredman fonctionne vraiment bien et donne du rythme même quand l'humour me touche moins. Les couleurs pastel, typiques du dessinateur, ajoutent un charme indéniable et rendent la lecture agréable.
Bref, ce n'est pas un chef-d'oeuvre de l'humour, mais c'est un album plutôt réussi, amusant et porté par un graphisme qui joue pour beaucoup dans son efficacité.
Décidément, Cosimo Ferri ne lâche plus les grands classiques de la mythologie grecque ! Après Achille et Ulysse, il nous propose sa vision du héros Héraclès.
Ferri est un amateur d’Histoire, et se documente solidement pour ses séries « antiques ». Ça se voit. Je dirais que je l’ai trouvé trop fidèle aux récits d’origine. En tout cas je m’attendais à ce qu’il s’en écarte un peu plus, tout du moins qu’il développe des récits annexes.
Ça n’est pas le cas, et nous suivons donc, de façon sans doute un chouia trop linéaire et « sec », la geste du héros (qui accomplit dans cet album inaugural ses quatre premiers « travaux ». C’est donc un récit très classique, qui suit la trame connue, et le fait très bien, de façon fluide et agréable (malgré les petites frustrations évoquées plus hauts).
Classique aussi le dessin de Ferri. Un peu trop avare de détails pour les décors, peu développés, il est vraiment très bon pour les personnages – masculins ou féminins (je ne sais pas s’il a prévu chez Tabou une série parallèle plus érotique ?). Ce dessin très plaisant plaira aux amateurs de l’auteur, mais aussi à ceux qu’Héraclès et la mythologie grecque intéressent : c’est la version simple et fidèle d’un passionné qu’il nous est donné de lire ici.
J’avais découvert les deux auteurs avec l’album La Chair des dieux. Je les retrouve sur un projet une nouvelle fois lié à une divinité, mais celle-ci égyptienne (après les divinités nordiques).
Le dessin de Winona est plutôt chouette (malgré quelques menus défauts pour certains visages. Cela ressemble à des crayonnés rehaussés à l’aquarelle. C’est parfois assez gras et chargé, tout en étant réellement très beau. Mais, comme pour La Chair des dieux, je me prends à penser qu’un travail uniquement en Noir et Blanc m’attirerait davantage encore (sa colorisation me satisfait un peu moins). Un dessin très sensuel en tout cas, Winona jouant souvent sur un érotisme latent.
L’intrigue d’Emka est pour le moment un peu obscure, pas toujours facile à suivre. Il mêle vie des dieux et celle des Égyptiens. Mais, après tout, les deux étaient sans doute imbriquées, la frontière entre les deux univers était probablement moins claire que ce que nous pensons aujourd’hui.
C’est ainsi qu’Emka propose à la fois une « biographie » d’Isis, mais aussi une vision quelque peu fantasmée, fantastique, de l’Égypte ancienne.
A voir donc ce que ça donnera dans le tome suivant, qui conclura la série. Pour le moment, l’Égypte d’Emka et de Winona possède suffisamment de mystères et de sensualité pour me donner envie de connaitre cette suite.
Je suis comme beaucoup de parents qui ont une ado , le partage de la lecture de Lou fut un must. Perso j'ai un ressenti mitigé sur la série: très bien au début puis un fléchissement. Quoiqu'il en soit la découverte chez mon libraire des deux premiers tomes de la saison 2 a impliqué leur achat immédiat.
Je suis surpris de constater le peu d'engouement sur le site pour une série qui se classe dans le top jeunesse pour sa saison 1. En effet un seul avis cinq années après sa première parution, c'est étonnant.
Je dois avouer que je n'ai pas été convaincu par cette suite. Bien sûr l'auteur exploite à fond une Lou qui a du mal à trouver sa place dans ce passage à la vie d'adulte. Le problème est que le vide qu'elle expérimente envahit de manière trop forte le scénario pour devenir un abîme de superficialité. Lou se retrouve vide dans des études imprécises, vide dans sa vie relationnelle ou dans ses objectifs. On retrouve une personne attachante mais qui se complait dans la facilité: hop un appart en centre ville, hop aucun problème de frais de scolarité, hop j'expérimente toutes les marques de bière que je cuve pendant les cours ( quand j'y vais), hop un héritage venu du ciel ( sans impôt en plus). Pour ma nièce de 19 ans qui a passé tout son temps derrière une caisse de supermarché pour payer ses frais de scolarité, le personnage de Lou est un rêve inaccessible.
Le T2 abandonne le schéma d'un épisode pour une année scolaire afin de contracter l'espace et le temps autour d'une première expérience à la fois professionnelle et festive. Ici encore tout est bien qui finit bien dans un monde où les difficultés restent de surface.
Il reste un graphisme très épuré et maitrisé qui séduira encore les fans de première heure. Perso je trouve que la mise en couleur se prêtait mieux à des épisodes collèges que la période fac.
Un petit 3
2.5
Une comédie romantique qui m'a semblé correcte sans plus.
Il y a des moments sympathiques et l'histoire est un peu plus originale que la moyenne des bandes dessinées de ce genre, mais je n'ai pas été très passionné par le récit. Il faut dire que les personnages évoluent dans un environnement qui ne m'intéresse pas du tout. J'ai trouvé qu'il y avait des longueurs (cela m'a tout de même pris un peu de temps avant de voir où Zidrou voulait en venir avec son scénario) et j'ai pas ressenti beaucoup d'émotions, ce qui est un gros défaut pour un récit censé me donner des émotions positives. Bon, au moins le scénario m'a semblé moins léger que d'autres one-shot scénarisés par Zidrou, qui tiennent sur deux lignes.
Il reste le dessin qui est vraiment très bon et va parfaitement à ce type de BD.
Attention, cette BD s'adresse clairement aux nostalgiques des Livres dont Vous Etes le Héros des années 80 et 90, et plus précisément aux amateurs de la série Défis Fantastiques. A l'origine, The Trolltooth Wars est un roman de Steve Jackson paru en 1989, au moment où le genre était à son apogée. Il propose une histoire indépendante située en Allansia, le continent où se déroulent la plupart des Défis Fantastiques. Le récit, censé précéder les livres, réunit des personnages et éléments majeurs de La Citadelle du Chaos, Le Sorcier de la Montagne de Feu, La Créature Venue du Chaos, ainsi que quelques références à d'autres titres, dont le sorcier Yaztromo. Ce roman a été adapté en comics en 2017, et c'est cette adaptation que le Scriptarium vient de publier en France.
Grand fan de LDVELH mais moins attaché aux Défis Fantastiques, je me suis plongé dans cette BD avec une curiosité teintée de nostalgie, sans attendre un chef-d'oeuvre, juste un plaisir régressif. Et au final, ce n'est pas mauvais du tout.
Le dessin, très comics indé fantasy, manque d'ambition pour les décors (dommage pour ceux qui espéraient admirer l'Allansia), mais reste efficace. La narration graphique, quant à elle, fonctionne bien.
L'histoire n'est pas très complexe mais elle possède un vrai charme, notamment grâce au plaisir de retrouver des lieux et des figures marquantes des livres. Le coeur du récit met en scène un conflit entre trois grands antagonistes issus des oeuvres de Steve Jackson, dont l'incontournable Sorcier de la Montagne de Feu. Le héros, un guerrier brutal mais neutre, sert idéalement d'avatar au lecteur-joueur, et il est accompagné d'un serviteur plus fin et spirituel qui apporte un contraste appréciable. Ce duo, ainsi que les antagonistes et personnages secondaires, constitue le vrai point fort de l'album : les personnages sont bien écrits, crédibles, dotés de dialogues réussis, et l'ensemble se suit avec plaisir. Les péripéties, sans être étonnantes, sont prenantes, portées par un rythme vif et de nombreuses ellipses qui donnent l'impression que beaucoup de choses se passent. On relève tout de même quelques incohérences par rapport aux livres d'origine, puisque certains évènements empêchent des actions que les lecteurs-joueurs étaient censés accomplir eux-mêmes, mais cela reste secondaire.
Ma seule vraie déception concerne la conclusion : trop rapide, trop facile, presque expédiée. Un danger disparaît sans que l'on assiste à la scène, et l'autre est réglé sans grande difficulté par le héros. J'ai davantage apprécié le chemin que l'arrivée.
L'édition française est soignée : un bel album cartonné, assez épais, avec quelques bonus intéressants, dont une carte d'ouverture (pas très jolie, mais appréciable) et des descriptions détaillées des lieux et personnages. Le lettrage des bulles de dialogues et onomatopées est cependant assez informatique et pas toujours très gracieux, dommage. Et il a manqué une relecture aussi puisque j'ai noté un mot manquant dans une bulle.
En bref, c'est une BD surtout destinée aux vrais passionnés des Défis Fantastiques. Ce sont les références qui donnent tout son intérêt au récit, et sans elles on passerait à côté de la plupart de ses qualités. Avec une fin moins abrupte et des décors plus soignés, j'aurais trouvé l'ensemble très bien.
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La Maison du canal
Si je n’ai jamais lu de Maigret (mais je les connais via des téléfilms), j’ai par contre lu plusieurs romans « durs » de Simenon, c’est clairement la partie de son œuvre qui m’attire le plus. Je ne connaissais pas ce roman-ci, mais j’ai plutôt apprécié ma lecture. Il ne faut pas y chercher un quelconque suspens policier, une enquête fouillée pleine de rebondissements. Non, au contraire, et même si une tension s’installe et qu’un crime est commis, il n’est pas le point de départ de l’intrigue, mais sa conclusion. Et c’est surtout l’ambiance qui est intéressante, plus que l’intrigue elle-même. Une ambiance pesante, avec des paysages tristes et embrumés en toile de fond. Et un personnage central énigmatique, qui porte le deuil, qui semble déborder de négativité. Vaguement manipulatrice, même si finalement ça n’est pas si évident et linéaire que ça semblait l’être de prime abord. Une affaire d’ambiance essentiellement donc, il faut accepter cette histoire sans vrai rythme. Une lecture intéressante en tout cas.
L'Île aux orcs
Une lecture globalement assez plaisante, qui conviendra sans doute aux amateurs du genre fantasy. L’univers créé par Dysart est relativement original. Assez post-apocalyptique, en tout cas très noir, et extrêmement violent (et cela va crescendo jusqu’au final qui ménage quelques rebondissements, mais pas les principaux protagonistes). La narration est agréable et fluide, même si la lecture de certaines cases n’est pas toujours aisée. C’est le cas lorsque les orcs parlent (un langage inventé, mais pas traduit), et surtout lorsque Andune s’exprime (la police de caractère est difficile à déchiffrer). Le dessin est lisible, du comics moderne classique, plutôt dans le haut du panier du genre. C’est davantage la colorisation qui m’a surpris. En effet, si l’ambiance est des plus noires, les couleurs sont au contraire pétantes. Mais ce contraste fonctionne plutôt bien. Dans un genre pas mal balisé, cet album s’en sort bien. De la Dark Fantasy bien fichue.
Pillard de guerre
Troisième album que je lis autour des aventures de Ferdinand Tirancourt. Le personnage sert à Pelaez de prétexte à « visiter » le monde et ses points chauds. Ici il est plus en retrait. Car, même s’il reste un personnage central, c’est bien le maelstrom des révolutions mexicaines qui est au cœur du récit, avec la lutte entre Pancho Villa d’une part, et l’armée mexicaine et un corps expéditionnaire américain d’autre part. Du coup on s’écarte peut-être du sujet ou des ambiances initiales, mais avec ces aventures exotiques, on a une sorte de western tardif assez rythmé, classique, pas inintéressant. La fin nous ramène à la France de la fin de la Première guerre mondiale – un retour aux sources en quelque sorte, alors que le personnage de Ferdinand a gagné en épaisseur – et est devenu aussi plus sympathique que ce qu’on devinait de lui au début de « Pinard de guerre », même s’il reste un indécrottable magouilleur, toujours borderline. Le dessin de Porcel est dynamique et agréable. On a là une série de one-shots qui renouvelle le thème/personnage central de façon plaisante.
Thorgal Saga - La Cité mouvante
Je ne suis toujours pas convaincu de la nécessité – autre que mercantile – d’étirer la série Thorgal avec moult spin-off ou séries dérivées. Mais ma curiosité a été piquée avec cette « collection » Thorgal- Saga, et je lis les albums au fur et à mesure de leurs sorties. Cette collection est très inégale, m’a rarement satisfait. Cet album se situe dans une très honnête moyenne. Le dessin d’Aouamri, s’il n’égale pas celui de Rosinski (et s’il est plus inégal), se révèle quand même intéressant et très agréable. L’intrigue se range elle aussi dans la lignée de ce que Van Hamme proposait, en particulier avec cette idée de « cité mouvante » aux airs de piège vicieux et magique. Elle se laisse lire agréablement. Mais plusieurs choses m’ont un peu laissé sur ma faim. D’abord une conclusion qui évacue trop facilement et brutalement les personnages secondaires (en plus d’amener trop rapidement le happy-end – pour Thorgal, dont on sait forcément qu’il va s’en sortir). Ensuite, le méchant n’est pas très réussi ici, avec un rôle finalement mineur. Enfin, point de détail, j’ai trouvé la police un peu trop grosse parfois, le texte envahissant un peu trop certaines cases. Un album à emprunter à l’occasion.
Comment supporter la famille
Un des premiers albums du duo Jim et Fredman, réalisé à une époque où ils avaient encore assez d'inspiration pour remplir ces BD d'humour qui ont fait leur succès à la fin des années 1990. L'album s'intéresse à la famille, en particulier aux proches un peu envahissants ou franchement pénibles. Je dois dire que je ne me suis pas senti très concerné par les situations (ma famille comme ma belle-famille ne ressemblent pas vraiment aux caricatures présentes ici), mais j'ai trouvé les gags plutôt bien construits, parfois prévisibles mais globalement efficaces. Le dessin très dynamique et expressif de Fredman fonctionne vraiment bien et donne du rythme même quand l'humour me touche moins. Les couleurs pastel, typiques du dessinateur, ajoutent un charme indéniable et rendent la lecture agréable. Bref, ce n'est pas un chef-d'oeuvre de l'humour, mais c'est un album plutôt réussi, amusant et porté par un graphisme qui joue pour beaucoup dans son efficacité.
Héraclès (Ferri)
Décidément, Cosimo Ferri ne lâche plus les grands classiques de la mythologie grecque ! Après Achille et Ulysse, il nous propose sa vision du héros Héraclès. Ferri est un amateur d’Histoire, et se documente solidement pour ses séries « antiques ». Ça se voit. Je dirais que je l’ai trouvé trop fidèle aux récits d’origine. En tout cas je m’attendais à ce qu’il s’en écarte un peu plus, tout du moins qu’il développe des récits annexes. Ça n’est pas le cas, et nous suivons donc, de façon sans doute un chouia trop linéaire et « sec », la geste du héros (qui accomplit dans cet album inaugural ses quatre premiers « travaux ». C’est donc un récit très classique, qui suit la trame connue, et le fait très bien, de façon fluide et agréable (malgré les petites frustrations évoquées plus hauts). Classique aussi le dessin de Ferri. Un peu trop avare de détails pour les décors, peu développés, il est vraiment très bon pour les personnages – masculins ou féminins (je ne sais pas s’il a prévu chez Tabou une série parallèle plus érotique ?). Ce dessin très plaisant plaira aux amateurs de l’auteur, mais aussi à ceux qu’Héraclès et la mythologie grecque intéressent : c’est la version simple et fidèle d’un passionné qu’il nous est donné de lire ici.
Isis - Les mystères dévoilés
J’avais découvert les deux auteurs avec l’album La Chair des dieux. Je les retrouve sur un projet une nouvelle fois lié à une divinité, mais celle-ci égyptienne (après les divinités nordiques). Le dessin de Winona est plutôt chouette (malgré quelques menus défauts pour certains visages. Cela ressemble à des crayonnés rehaussés à l’aquarelle. C’est parfois assez gras et chargé, tout en étant réellement très beau. Mais, comme pour La Chair des dieux, je me prends à penser qu’un travail uniquement en Noir et Blanc m’attirerait davantage encore (sa colorisation me satisfait un peu moins). Un dessin très sensuel en tout cas, Winona jouant souvent sur un érotisme latent. L’intrigue d’Emka est pour le moment un peu obscure, pas toujours facile à suivre. Il mêle vie des dieux et celle des Égyptiens. Mais, après tout, les deux étaient sans doute imbriquées, la frontière entre les deux univers était probablement moins claire que ce que nous pensons aujourd’hui. C’est ainsi qu’Emka propose à la fois une « biographie » d’Isis, mais aussi une vision quelque peu fantasmée, fantastique, de l’Égypte ancienne. A voir donc ce que ça donnera dans le tome suivant, qui conclura la série. Pour le moment, l’Égypte d’Emka et de Winona possède suffisamment de mystères et de sensualité pour me donner envie de connaitre cette suite.
Lou ! Sonata
Je suis comme beaucoup de parents qui ont une ado , le partage de la lecture de Lou fut un must. Perso j'ai un ressenti mitigé sur la série: très bien au début puis un fléchissement. Quoiqu'il en soit la découverte chez mon libraire des deux premiers tomes de la saison 2 a impliqué leur achat immédiat. Je suis surpris de constater le peu d'engouement sur le site pour une série qui se classe dans le top jeunesse pour sa saison 1. En effet un seul avis cinq années après sa première parution, c'est étonnant. Je dois avouer que je n'ai pas été convaincu par cette suite. Bien sûr l'auteur exploite à fond une Lou qui a du mal à trouver sa place dans ce passage à la vie d'adulte. Le problème est que le vide qu'elle expérimente envahit de manière trop forte le scénario pour devenir un abîme de superficialité. Lou se retrouve vide dans des études imprécises, vide dans sa vie relationnelle ou dans ses objectifs. On retrouve une personne attachante mais qui se complait dans la facilité: hop un appart en centre ville, hop aucun problème de frais de scolarité, hop j'expérimente toutes les marques de bière que je cuve pendant les cours ( quand j'y vais), hop un héritage venu du ciel ( sans impôt en plus). Pour ma nièce de 19 ans qui a passé tout son temps derrière une caisse de supermarché pour payer ses frais de scolarité, le personnage de Lou est un rêve inaccessible. Le T2 abandonne le schéma d'un épisode pour une année scolaire afin de contracter l'espace et le temps autour d'une première expérience à la fois professionnelle et festive. Ici encore tout est bien qui finit bien dans un monde où les difficultés restent de surface. Il reste un graphisme très épuré et maitrisé qui séduira encore les fans de première heure. Perso je trouve que la mise en couleur se prêtait mieux à des épisodes collèges que la période fac. Un petit 3
La Crevette
2.5 Une comédie romantique qui m'a semblé correcte sans plus. Il y a des moments sympathiques et l'histoire est un peu plus originale que la moyenne des bandes dessinées de ce genre, mais je n'ai pas été très passionné par le récit. Il faut dire que les personnages évoluent dans un environnement qui ne m'intéresse pas du tout. J'ai trouvé qu'il y avait des longueurs (cela m'a tout de même pris un peu de temps avant de voir où Zidrou voulait en venir avec son scénario) et j'ai pas ressenti beaucoup d'émotions, ce qui est un gros défaut pour un récit censé me donner des émotions positives. Bon, au moins le scénario m'a semblé moins léger que d'autres one-shot scénarisés par Zidrou, qui tiennent sur deux lignes. Il reste le dessin qui est vraiment très bon et va parfaitement à ce type de BD.
La Guerre de la Dent-du-Troll
Attention, cette BD s'adresse clairement aux nostalgiques des Livres dont Vous Etes le Héros des années 80 et 90, et plus précisément aux amateurs de la série Défis Fantastiques. A l'origine, The Trolltooth Wars est un roman de Steve Jackson paru en 1989, au moment où le genre était à son apogée. Il propose une histoire indépendante située en Allansia, le continent où se déroulent la plupart des Défis Fantastiques. Le récit, censé précéder les livres, réunit des personnages et éléments majeurs de La Citadelle du Chaos, Le Sorcier de la Montagne de Feu, La Créature Venue du Chaos, ainsi que quelques références à d'autres titres, dont le sorcier Yaztromo. Ce roman a été adapté en comics en 2017, et c'est cette adaptation que le Scriptarium vient de publier en France. Grand fan de LDVELH mais moins attaché aux Défis Fantastiques, je me suis plongé dans cette BD avec une curiosité teintée de nostalgie, sans attendre un chef-d'oeuvre, juste un plaisir régressif. Et au final, ce n'est pas mauvais du tout. Le dessin, très comics indé fantasy, manque d'ambition pour les décors (dommage pour ceux qui espéraient admirer l'Allansia), mais reste efficace. La narration graphique, quant à elle, fonctionne bien. L'histoire n'est pas très complexe mais elle possède un vrai charme, notamment grâce au plaisir de retrouver des lieux et des figures marquantes des livres. Le coeur du récit met en scène un conflit entre trois grands antagonistes issus des oeuvres de Steve Jackson, dont l'incontournable Sorcier de la Montagne de Feu. Le héros, un guerrier brutal mais neutre, sert idéalement d'avatar au lecteur-joueur, et il est accompagné d'un serviteur plus fin et spirituel qui apporte un contraste appréciable. Ce duo, ainsi que les antagonistes et personnages secondaires, constitue le vrai point fort de l'album : les personnages sont bien écrits, crédibles, dotés de dialogues réussis, et l'ensemble se suit avec plaisir. Les péripéties, sans être étonnantes, sont prenantes, portées par un rythme vif et de nombreuses ellipses qui donnent l'impression que beaucoup de choses se passent. On relève tout de même quelques incohérences par rapport aux livres d'origine, puisque certains évènements empêchent des actions que les lecteurs-joueurs étaient censés accomplir eux-mêmes, mais cela reste secondaire. Ma seule vraie déception concerne la conclusion : trop rapide, trop facile, presque expédiée. Un danger disparaît sans que l'on assiste à la scène, et l'autre est réglé sans grande difficulté par le héros. J'ai davantage apprécié le chemin que l'arrivée. L'édition française est soignée : un bel album cartonné, assez épais, avec quelques bonus intéressants, dont une carte d'ouverture (pas très jolie, mais appréciable) et des descriptions détaillées des lieux et personnages. Le lettrage des bulles de dialogues et onomatopées est cependant assez informatique et pas toujours très gracieux, dommage. Et il a manqué une relecture aussi puisque j'ai noté un mot manquant dans une bulle. En bref, c'est une BD surtout destinée aux vrais passionnés des Défis Fantastiques. Ce sont les références qui donnent tout son intérêt au récit, et sans elles on passerait à côté de la plupart de ses qualités. Avec une fin moins abrupte et des décors plus soignés, j'aurais trouvé l'ensemble très bien.