Un récit plaisant, bien mis en images par Lax, qui mêle habilement Grande et petite histoire, essentiellement dans le Paris de l’occupation.
Une mère discrète – mais qui va risquer sa vie pour sauver des persécutés (Allemands, puis Juifs), un père qui adule son fils aîné champion cycliste mais qui rejette son fils cadet handicapé (même si vers la fin le manichéisme s’atténue), tout côtoyant le gratin des officiers d’occupation, un frère handicapé mais qui est plein de vie, et qui va devenir un journaliste plein de verve et un résistant, et le héros, champion cycliste pour qui le Vel’ d’Hiv est une seconde maison, voilà pour le casting.
Les choix, les compromissions qui s’imposent plus ou moins durant l’occupation, avec ce que cela peut révéler chez chacun, tout cela est bien montré par Lax, même s’il le fait un peu rapidement.
Car cet album est aussi un hommage au cyclisme de l’époque, aux forçats de la route et surtout des planches, des 6 jours, qui gagnaient à la force des jarrets l’admiration, quelques sous. Le petit dossier final confirme en tout cas que Lax s’est documenté, et qu’il connait et admire ces « sportifs ».
Une lecture agréable.
Féministe militante, Liv Strömquist se livre ici à une attaque en règle de la famille nucléaire – papa, maman et les enfants. Elle essaie de faire comprendre aux femmes comment se pas se laisser forcément convaincre par ce modèle dominant.
Pour ce faire, elle prend pour exemple des personnages célèbres, mâles bien entendu et détestables avec leurs épouses respectives. Ce ne devait pas être difficile à trouver, il doit y avoir l’embarras du choix à mon avis.
L’auteure utilise ensuite des arguments variés pour montrer que ce modèle de famille n’est pas le seul possible et qu’il se fait assez souvent au détriment de l’épanouissement féminin. Ça passe par les exemples d’homosexualité chez les animaux et bien d’autres.
Même si je trouve que sur le fond, Liv a raison et que le modèle patriarcal n’est pas le saint Graal qu’on nous vante, sa démonstration est un peu brouillonne. Je n’y ai pas retrouvé la rigueur qu’elle témoignait dans "L’Origine du Monde" où elle cernait son sujet avec force démonstration.
Ce n’est pas si mal néanmoins pour aider à décortiquer la façon dont la pression sociale a longtemps fait accepter, voire désirer, aux femmes un modèle qui finalement les désavantage et les efface.
Heureusement, les choses évoluent. Mais je fais confiance à l’auteure pour en garder encore sous le coude !
Quant à son univers graphique, elle reste fidèle à elle-même, pas vraiment esthétique mais peu importe, plutôt efficace.
Je reste dubitatif après la lecture de cette série consacrée à l'urgence climatique. Si je prends son côté généraliste je préfère Le Monde sans fin de Jancovici et si j'axe ma lecture sur un côté plus spécialisé je préfère de loin La Malédiction du pétrole de Jean-Pierre Pécau.
J'ai tout de même trouvé cette lecture riche mais il y a de nombreux points qui m'ont insatisfaits. Tout d'abord je trouve que les auteurs utilisent beaucoup trop un argumentaire d'autorité en multipliant les citations hors de leur contexte. Légitimes ou pas, je ne suis pas expert mais je suis immédiatement réticent sur cette forme de présentation.
Ensuite l'ouvrage a été conçu en pleine pandémie du Covid 19, ce qui se ressent au niveau de la réflexion des auteurs. Sur ce point je n'adhère pas à leur point de vue. En effet je ne vois pas une grande différence entre l'avant et l'après Covid dans la vie de tous les jours. De plus quand Lécroart écrit (p 26) "On est sidéré par le manque d'anticipation de nos gouvernements face à ce virus." Je trouve cela un peu facile voire populiste après la bataille.
Enfin les auteurs tirent à boulets rouges sur deux sujets : le pétrole et l'agriculture intensive. Je ne suis pas climatosceptique et il est incontestable que leurs effets sont nocifs à un statuquo climatique. Malheureusement je trouve que la présentation de l'expansion du pétrole et de ce type d'agriculture uniquement présentée pour des raisons financières est un peu rapide et superficielle.
Enfin puisque les auteurs mettent l'accent sur les gaz à effet de serre, je ne comprends pas qu'ils n'approfondissent pas l'épisode de la couche d'ozone et des CFC, sujet premier de la fin des années 80 .
Ainsi les solutions présentées ( en Ouganda, en Inde, au Cambodge) restent des exemples éparses. Mais pour intéressants qu'ils soient, la multiplication des exemples ne forment pas une théorie.
Je sais que mes enfants auront à gérer ce défit qui aura de multiples ramifications (pollution, immigration, partage des compétences, notion de souveraineté...).Cette série , trop tournée vers le passé à mon goût, ne me donne pas de vision réaliste sur le futur. C'est ma déception.
Une lecture qui reste instructive mais bien en deçà de mes attentes.
Après avoir lu cette BD, j'avoue ne pas vraiment savoir ce que j'ai ressenti. Tout d'abord les dessins m'ont un peu dérangé, (mais ce n'est qu'une question de gout très personnel) et j'ai en même temps été happée par les couleurs que je trouve vraiment belles.
L'histoire d'Eva commence d'une façon un peu brutale. Elle décide de tout quitter pour s'installer sur une île afin de vivre une expérience différente qui l'a rapproche de l'essentiel, de la nature.
J'ai beaucoup aimé le début sur l'île. Eva tente d'apprivoiser son nouvel environnement. Nous ressentons avec elle ses réussites et ses échecs. Je pense que ce passage aurait mérité plus de longueur et de prendre le temps de vivre avec elle encore un peu plus longtemps.
J'ai beaucoup moins aimé la suite, avec le méchant bateau qui va venir détruire la faune et la flore aquatique. C'est évidemment un sujet très intéressant à traiter mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de cliché ce qui fait que j'ai fini par trouver l'héroïne un peu énervante.
Le gros molosse qui éjecte Eva du bateau. le "chef" qui passe par un peu tout les clichés aussi, jusqu'à leurs vêtements.
Pour finir, j'ai trouvé beaucoup plus apprécié la fin, que j'ai trouvé bien emmenée.
J'avais vraiment adoré ma lecture de ZaÎ ... mon premier livre de Fabcaro ce qui m'a poussé à me jeter goulument sur ses autres productions. C'est probablement une erreur pour ma façon de lire. En effet je retrouve un schéma narratif et humoristique qui se ressemble beaucoup trop d'album en album. L'effet de surprise est passé et avec lui le charme de l'écriture très déjantée de l'auteur.
Ainsi dans Moon River je n'ai pas été surpris ni par de nombreux gags ou dialogues ni par la construction générale de la série. On y trouve toujours cette alternance d'un récit loufoque aux dialogues déphasés et de phases d'autodérision plus ou moins factices.
Comme j'aime bien donner du sens à ce que je lis, j'ai aimé une idée de départ bien trouvée avec un hypothétique parallèle à l'affaire Weinstein où les stars féminines hollywoodiennes devaient souvent passer par un épisode de "bites sur la joue".
Malheureusement après cette alléchante amorce, je trouve que le scénario tourne assez vite en rond et reste très superficiel.
Le graphisme reste égal d'une série à l'autre avec ces visages contrits dans un minimum de décors. Toutefois cela correspond bien à l'esprit entièrement humour de la série.
Une série qui se lit facilement et rapidement mais qui ne m'a pas fait vibrer.
Étrange album que celui-ci !
Il n’y a pas vraiment d’intrigue, ça part un peu dans tous les sens. Nous suivons un vieux type aigri et à moitié fou, incarnant la mauvaise conscience des États-Unis, dans la peau de leur allégorie, Oncle Sam donc.
Celui-ci, à travers les siècles, rappelle les horreurs commises au nom de la bannière étoilée. Les deux premiers tiers de l’album sont à la fois jouissifs, amusants, et étonnant. En effet, c’est assez rare de voir un comics dézinguer à ce point, et aussi systématiquement, les valeurs et la société américaine. Je dois dire que Darnall est exhaustif, et n’oublie aucun travers ! La noirceur, le cynisme sont donc au rendez-vous, on suit cette vision au vitriol de l’histoire américaine avec délectation, et parfois circonspection : où veut-il en venir au final ?
Et c’est un peu là que le bât blesse. En effet, dans les dernières pages, ça devient un peu de la bouillie, comme si Darnall n’avait pas su conclure son pamphlet. C’est dommage.
Le dessin de Ross est très lisible. Hyper réaliste, proche parfois dans le rendu de la photo (je pense que des photos retravaillées ont même été utilisées dans certaines cases), il accentue le côté à la fois « réaliste » et dénonciation d’un réel frelaté.
A emprunter à l’occasion.
Le dessin de Norma est très classique et représentatif de ce qui se faisait dans cette collection historique Vécu. C’est lisible et agréable, sans être original. Je note juste quelques erreurs de perspective – surtout dans le premier tome – donnant une sorte de plan incliné derrière certains personnages (ces défauts sont corrigés par la suite). La colorisation est un peu baveuse et moins précise dans le troisième tome (où Norma officie tout seul).
Giroud, qui développait des récits historiques dans des univers très variés, nous place ici dans le dernier quart du XVIIème siècle, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. L’intrigue est bien menée, mêlant habilement reconstitution historique et complots, avec des aventures maritimes au long cours.
J’ai juste du mal à croire qu’un bateau planté sur le récif y reste aussi longtemps après s’être échoué, sans qu’il soit disloqué. Et j’ai trouvé les multiples rebondissements vers la fin un peu brutaux, tout s’enchaine rapidement pour conclure « dans les temps ».
Mais c’est une honnête série historique, dans la bonne moyenne de la collection Vécu.
J’ai un ressenti un peu bizarre au sortir de cette lecture. Les auteurs dézinguent à tour de bras les politiciens véreux et arrivistes, les dirigeants d’entreprises de médias et d’armement magouilleurs, les stars du show-biz flagorneurs, le copinage des « élites », la fraude, la Françafrique (et à fric), le cynisme éhonté des « puissants », des « médiatiques », la complicité des médias de connivence, avec interviews complaisantes, etc.
Au travers du dessin de Julien /cdm, et des dialogues de Lindringue, on reconnait sans peine pas mal de personnages (BHL par exemple – plutôt bien caricaturé), certains médias (les Blanchard font penser immanquablement aux Dassault). Et cette dénonciation au vitriol des compromissions, du déni de démocratie, reprend bien ce que j’ai l’habitude de lire (sur un autre ton) dans le Canard enchainé ou le Monde diplomatique.
Mais voilà, sans que je puisse forcément préciser pourquoi, je reste sur ma faim. C’est peut-être justement trop monocorde, ça tourne un peu trop à la farce, et du coup ça désamorce au final en partie la charge. Et émousse peut-être en partie l’humour, en tombant dans une certaine facilité.
Mais bon, la lecture n’est pas désagréable. Mais ça reste dispensable, alors que le sujet est pourtant a priori important et intéressant.
Je viens "d'hériter" du tome quatre...
Bon, une note sympa parce que les dialogues d'Alexandre Astier, c'est du balaise et qu'ils arrivent à me faire rire, malgré le découpage laborieux des cases, qui joue énormément contre leur efficacité comique. Choix très étrange, d'ailleurs, que ce graphisme presque figuratif et cartoony pour les traits des personnages (qu'on reconnait assez bien, n'empêche !). Graphisme qui, même en fermant les yeux sur son complet manque de dynamisme (classique, pour le coup...), ne peut que nuire à la démarche absurde du récit : rien n'est fait pour mettre en valeur les réparties, ou même "l'action" ; mais je me répète. Un choix plus "tranché" de ce côté-là aurait beaucoup mieux traduit l'esprit à la fois corrosif et futile de la série télé.
Vraiment une drôle d'idée, ce mix.
Voilà une BD "feel good".
Elle nous raconte en effet, de façon romancée, une tranche de vie de l'artiste Maud Lewis, connue pour sa vie d'ascète, son style naïf et son caractère résilient. Son handicap moteur, développé dans son enfance suite à une grave maladie, l'a empêché de se déplacer normalement. Mais qu'importe, ce qui comptait pour elle c'était de pouvoir peindre la nature qui l'entourait et vivre dans l'amour de son mari dans leur maisonnette en Nouvelle-Ecosse. Cette BD lui rend un hommage modeste, à son image, en mettant des couleurs, des sourires et du positivisme dans toutes les pages. Ce n'est pas passionnant, mais cet hommage permet d'en savoir un peu plus -même si c'est romancé- sur cette artiste qui eut beaucoup de succès de son vivant.
Le scénario de Mathieu Siam bénéficie du dessin d'Emeline Grolleau, à ma connaissance une débutante après avoir sorti "Mon petit orteil m'a dit" en financement participatif en 2021. Son trait fin, lui aussi naïf, correspond bien à l'univers pictural de Lewis, tout en faisant preuve d'une belle expressivité des traits des ses personnages. J'espère pouvoir voir d'autres albums de sa plume dans le futur.
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L'Ecureuil du Vel d'Hiv
Un récit plaisant, bien mis en images par Lax, qui mêle habilement Grande et petite histoire, essentiellement dans le Paris de l’occupation. Une mère discrète – mais qui va risquer sa vie pour sauver des persécutés (Allemands, puis Juifs), un père qui adule son fils aîné champion cycliste mais qui rejette son fils cadet handicapé (même si vers la fin le manichéisme s’atténue), tout côtoyant le gratin des officiers d’occupation, un frère handicapé mais qui est plein de vie, et qui va devenir un journaliste plein de verve et un résistant, et le héros, champion cycliste pour qui le Vel’ d’Hiv est une seconde maison, voilà pour le casting. Les choix, les compromissions qui s’imposent plus ou moins durant l’occupation, avec ce que cela peut révéler chez chacun, tout cela est bien montré par Lax, même s’il le fait un peu rapidement. Car cet album est aussi un hommage au cyclisme de l’époque, aux forçats de la route et surtout des planches, des 6 jours, qui gagnaient à la force des jarrets l’admiration, quelques sous. Le petit dossier final confirme en tout cas que Lax s’est documenté, et qu’il connait et admire ces « sportifs ». Une lecture agréable.
I'm every woman
Féministe militante, Liv Strömquist se livre ici à une attaque en règle de la famille nucléaire – papa, maman et les enfants. Elle essaie de faire comprendre aux femmes comment se pas se laisser forcément convaincre par ce modèle dominant. Pour ce faire, elle prend pour exemple des personnages célèbres, mâles bien entendu et détestables avec leurs épouses respectives. Ce ne devait pas être difficile à trouver, il doit y avoir l’embarras du choix à mon avis. L’auteure utilise ensuite des arguments variés pour montrer que ce modèle de famille n’est pas le seul possible et qu’il se fait assez souvent au détriment de l’épanouissement féminin. Ça passe par les exemples d’homosexualité chez les animaux et bien d’autres. Même si je trouve que sur le fond, Liv a raison et que le modèle patriarcal n’est pas le saint Graal qu’on nous vante, sa démonstration est un peu brouillonne. Je n’y ai pas retrouvé la rigueur qu’elle témoignait dans "L’Origine du Monde" où elle cernait son sujet avec force démonstration. Ce n’est pas si mal néanmoins pour aider à décortiquer la façon dont la pression sociale a longtemps fait accepter, voire désirer, aux femmes un modèle qui finalement les désavantage et les efface. Heureusement, les choses évoluent. Mais je fais confiance à l’auteure pour en garder encore sous le coude ! Quant à son univers graphique, elle reste fidèle à elle-même, pas vraiment esthétique mais peu importe, plutôt efficace.
Urgence climatique
Je reste dubitatif après la lecture de cette série consacrée à l'urgence climatique. Si je prends son côté généraliste je préfère Le Monde sans fin de Jancovici et si j'axe ma lecture sur un côté plus spécialisé je préfère de loin La Malédiction du pétrole de Jean-Pierre Pécau. J'ai tout de même trouvé cette lecture riche mais il y a de nombreux points qui m'ont insatisfaits. Tout d'abord je trouve que les auteurs utilisent beaucoup trop un argumentaire d'autorité en multipliant les citations hors de leur contexte. Légitimes ou pas, je ne suis pas expert mais je suis immédiatement réticent sur cette forme de présentation. Ensuite l'ouvrage a été conçu en pleine pandémie du Covid 19, ce qui se ressent au niveau de la réflexion des auteurs. Sur ce point je n'adhère pas à leur point de vue. En effet je ne vois pas une grande différence entre l'avant et l'après Covid dans la vie de tous les jours. De plus quand Lécroart écrit (p 26) "On est sidéré par le manque d'anticipation de nos gouvernements face à ce virus." Je trouve cela un peu facile voire populiste après la bataille. Enfin les auteurs tirent à boulets rouges sur deux sujets : le pétrole et l'agriculture intensive. Je ne suis pas climatosceptique et il est incontestable que leurs effets sont nocifs à un statuquo climatique. Malheureusement je trouve que la présentation de l'expansion du pétrole et de ce type d'agriculture uniquement présentée pour des raisons financières est un peu rapide et superficielle. Enfin puisque les auteurs mettent l'accent sur les gaz à effet de serre, je ne comprends pas qu'ils n'approfondissent pas l'épisode de la couche d'ozone et des CFC, sujet premier de la fin des années 80 . Ainsi les solutions présentées ( en Ouganda, en Inde, au Cambodge) restent des exemples éparses. Mais pour intéressants qu'ils soient, la multiplication des exemples ne forment pas une théorie. Je sais que mes enfants auront à gérer ce défit qui aura de multiples ramifications (pollution, immigration, partage des compétences, notion de souveraineté...).Cette série , trop tournée vers le passé à mon goût, ne me donne pas de vision réaliste sur le futur. C'est ma déception. Une lecture qui reste instructive mais bien en deçà de mes attentes.
La Brute et le Divin
Après avoir lu cette BD, j'avoue ne pas vraiment savoir ce que j'ai ressenti. Tout d'abord les dessins m'ont un peu dérangé, (mais ce n'est qu'une question de gout très personnel) et j'ai en même temps été happée par les couleurs que je trouve vraiment belles. L'histoire d'Eva commence d'une façon un peu brutale. Elle décide de tout quitter pour s'installer sur une île afin de vivre une expérience différente qui l'a rapproche de l'essentiel, de la nature. J'ai beaucoup aimé le début sur l'île. Eva tente d'apprivoiser son nouvel environnement. Nous ressentons avec elle ses réussites et ses échecs. Je pense que ce passage aurait mérité plus de longueur et de prendre le temps de vivre avec elle encore un peu plus longtemps. J'ai beaucoup moins aimé la suite, avec le méchant bateau qui va venir détruire la faune et la flore aquatique. C'est évidemment un sujet très intéressant à traiter mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de cliché ce qui fait que j'ai fini par trouver l'héroïne un peu énervante. Le gros molosse qui éjecte Eva du bateau. le "chef" qui passe par un peu tout les clichés aussi, jusqu'à leurs vêtements. Pour finir, j'ai trouvé beaucoup plus apprécié la fin, que j'ai trouvé bien emmenée.
Moon River
J'avais vraiment adoré ma lecture de ZaÎ ... mon premier livre de Fabcaro ce qui m'a poussé à me jeter goulument sur ses autres productions. C'est probablement une erreur pour ma façon de lire. En effet je retrouve un schéma narratif et humoristique qui se ressemble beaucoup trop d'album en album. L'effet de surprise est passé et avec lui le charme de l'écriture très déjantée de l'auteur. Ainsi dans Moon River je n'ai pas été surpris ni par de nombreux gags ou dialogues ni par la construction générale de la série. On y trouve toujours cette alternance d'un récit loufoque aux dialogues déphasés et de phases d'autodérision plus ou moins factices. Comme j'aime bien donner du sens à ce que je lis, j'ai aimé une idée de départ bien trouvée avec un hypothétique parallèle à l'affaire Weinstein où les stars féminines hollywoodiennes devaient souvent passer par un épisode de "bites sur la joue". Malheureusement après cette alléchante amorce, je trouve que le scénario tourne assez vite en rond et reste très superficiel. Le graphisme reste égal d'une série à l'autre avec ces visages contrits dans un minimum de décors. Toutefois cela correspond bien à l'esprit entièrement humour de la série. Une série qui se lit facilement et rapidement mais qui ne m'a pas fait vibrer.
Uncle Sam
Étrange album que celui-ci ! Il n’y a pas vraiment d’intrigue, ça part un peu dans tous les sens. Nous suivons un vieux type aigri et à moitié fou, incarnant la mauvaise conscience des États-Unis, dans la peau de leur allégorie, Oncle Sam donc. Celui-ci, à travers les siècles, rappelle les horreurs commises au nom de la bannière étoilée. Les deux premiers tiers de l’album sont à la fois jouissifs, amusants, et étonnant. En effet, c’est assez rare de voir un comics dézinguer à ce point, et aussi systématiquement, les valeurs et la société américaine. Je dois dire que Darnall est exhaustif, et n’oublie aucun travers ! La noirceur, le cynisme sont donc au rendez-vous, on suit cette vision au vitriol de l’histoire américaine avec délectation, et parfois circonspection : où veut-il en venir au final ? Et c’est un peu là que le bât blesse. En effet, dans les dernières pages, ça devient un peu de la bouillie, comme si Darnall n’avait pas su conclure son pamphlet. C’est dommage. Le dessin de Ross est très lisible. Hyper réaliste, proche parfois dans le rendu de la photo (je pense que des photos retravaillées ont même été utilisées dans certaines cases), il accentue le côté à la fois « réaliste » et dénonciation d’un réel frelaté. A emprunter à l’occasion.
Pieter Hoorn
Le dessin de Norma est très classique et représentatif de ce qui se faisait dans cette collection historique Vécu. C’est lisible et agréable, sans être original. Je note juste quelques erreurs de perspective – surtout dans le premier tome – donnant une sorte de plan incliné derrière certains personnages (ces défauts sont corrigés par la suite). La colorisation est un peu baveuse et moins précise dans le troisième tome (où Norma officie tout seul). Giroud, qui développait des récits historiques dans des univers très variés, nous place ici dans le dernier quart du XVIIème siècle, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. L’intrigue est bien menée, mêlant habilement reconstitution historique et complots, avec des aventures maritimes au long cours. J’ai juste du mal à croire qu’un bateau planté sur le récif y reste aussi longtemps après s’être échoué, sans qu’il soit disloqué. Et j’ai trouvé les multiples rebondissements vers la fin un peu brutaux, tout s’enchaine rapidement pour conclure « dans les temps ». Mais c’est une honnête série historique, dans la bonne moyenne de la collection Vécu.
Business is business
J’ai un ressenti un peu bizarre au sortir de cette lecture. Les auteurs dézinguent à tour de bras les politiciens véreux et arrivistes, les dirigeants d’entreprises de médias et d’armement magouilleurs, les stars du show-biz flagorneurs, le copinage des « élites », la fraude, la Françafrique (et à fric), le cynisme éhonté des « puissants », des « médiatiques », la complicité des médias de connivence, avec interviews complaisantes, etc. Au travers du dessin de Julien /cdm, et des dialogues de Lindringue, on reconnait sans peine pas mal de personnages (BHL par exemple – plutôt bien caricaturé), certains médias (les Blanchard font penser immanquablement aux Dassault). Et cette dénonciation au vitriol des compromissions, du déni de démocratie, reprend bien ce que j’ai l’habitude de lire (sur un autre ton) dans le Canard enchainé ou le Monde diplomatique. Mais voilà, sans que je puisse forcément préciser pourquoi, je reste sur ma faim. C’est peut-être justement trop monocorde, ça tourne un peu trop à la farce, et du coup ça désamorce au final en partie la charge. Et émousse peut-être en partie l’humour, en tombant dans une certaine facilité. Mais bon, la lecture n’est pas désagréable. Mais ça reste dispensable, alors que le sujet est pourtant a priori important et intéressant.
Kaamelott
Je viens "d'hériter" du tome quatre... Bon, une note sympa parce que les dialogues d'Alexandre Astier, c'est du balaise et qu'ils arrivent à me faire rire, malgré le découpage laborieux des cases, qui joue énormément contre leur efficacité comique. Choix très étrange, d'ailleurs, que ce graphisme presque figuratif et cartoony pour les traits des personnages (qu'on reconnait assez bien, n'empêche !). Graphisme qui, même en fermant les yeux sur son complet manque de dynamisme (classique, pour le coup...), ne peut que nuire à la démarche absurde du récit : rien n'est fait pour mettre en valeur les réparties, ou même "l'action" ; mais je me répète. Un choix plus "tranché" de ce côté-là aurait beaucoup mieux traduit l'esprit à la fois corrosif et futile de la série télé. Vraiment une drôle d'idée, ce mix.
Maud Lewis - Toute en couleurs
Voilà une BD "feel good". Elle nous raconte en effet, de façon romancée, une tranche de vie de l'artiste Maud Lewis, connue pour sa vie d'ascète, son style naïf et son caractère résilient. Son handicap moteur, développé dans son enfance suite à une grave maladie, l'a empêché de se déplacer normalement. Mais qu'importe, ce qui comptait pour elle c'était de pouvoir peindre la nature qui l'entourait et vivre dans l'amour de son mari dans leur maisonnette en Nouvelle-Ecosse. Cette BD lui rend un hommage modeste, à son image, en mettant des couleurs, des sourires et du positivisme dans toutes les pages. Ce n'est pas passionnant, mais cet hommage permet d'en savoir un peu plus -même si c'est romancé- sur cette artiste qui eut beaucoup de succès de son vivant. Le scénario de Mathieu Siam bénéficie du dessin d'Emeline Grolleau, à ma connaissance une débutante après avoir sorti "Mon petit orteil m'a dit" en financement participatif en 2021. Son trait fin, lui aussi naïf, correspond bien à l'univers pictural de Lewis, tout en faisant preuve d'une belle expressivité des traits des ses personnages. J'espère pouvoir voir d'autres albums de sa plume dans le futur.