Marcinelle 1956

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Le quotidien d’une mine en Belgique, à quelques mois de l’accident tragique qui la frappe au cours de l’été 1956.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Au fond de la mine... Ecritures Les ritals Wallonie

Marcinelle, Belgique, 8 août 1956. Parce qu’un wagonnet de charbon a été mal encagé dans un ascenseur, un incendie se déclare accidentellement au charbonnage Le Bois du Cazier. Il déclenche une catastrophe : 262 hommes de la mine y laissent la vie. À travers l’itinéraire de l’un de ces mineurs, Pietro, immigré italien, Sergio Salma retrace avec justesse et sensibilité les quelques mois qui ont précédé ces événements tragiques et le quotidien de cette communauté de travail. Pietro, pourtant marié et père de famille, croise la route d’une femme qui va dévier le cours de son existence… Il manquera même une journée de travail. Marcinelle 1956 raconte aussi comment et pourquoi Pietro n’est pas allé au charbonnage ce jour d’août… Bien connu des lecteurs pour sa série jeunesse Nathalie et lui-même originaire de cette région, Sergio Salma signe ici une histoire forte, inspirée par des personnages authentiques. Son œuvre la plus personnelle.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Août 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Marcinelle 1956 © Casterman 2012
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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10/09/2012 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

On est ici entre certains albums de Baru (tout ce qui concerne l’immigration italienne dans les bassins houillers) et d’autres de Loyer (qui a publié plusieurs séries comme Les Mangeurs de Cailloux ou sur un sujet encore plus proche car lié à une catastrophe Sang noir - La catastrophe de Courrières). Comme pour les œuvres citées, on sent bien que Sergio Salma – même s’il a romancé une partie de cette histoire – vit les choses de l’intérieur, qu’il connait un sujet parce qu’il en a été témoin et au moins en partie acteur (en tout cas pour le côté immigration italienne en Belgique). La lecture de cet album n’est pas désagréable, et Salma en fait un hommage aux 260 mineurs tués dans cet accident. Même s’il affirme dans le dossier final (très bien fichu pour comprendre le contexte) que cet accident n’est que le décor de son histoire inventée. Or, celle-ci souffre de quelques longueurs, et la vie de ce mineur italien qui, suite à quelques circonstances, va rencontrer une femme belge le faisant sortir de son train train familial, n’est pas très palpitante. Au final, c’est une lecture sympathique, mais l’histoire aurait sans doute gagné à être quelque peu élagué et dynamisée.

26/02/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Cet ouvrage est instructif mais pas vraiment passionnant. Il est instructif parce qu'il nous présente la vie des immigrés italiens venus travailler dans les mines belges dans les années 50. C'est intéressant de voir les conditions de travail des mineurs d'une part mais aussi leurs vies de famille quand ils se retrouvent entre immigrés dans les villes champignons créées de toutes pièces pour eux. C'est aussi intéressant de découvrir les circonstances du drame qui s'est déroulé dans la mine du Bois du Cazier en 1956, tragédie dont je ne connaissais rien. J'ai au passage apprécié le dessin de Sergio Salma pour traiter un tel thème. Il a un style proche de celui qu'il utilise pour ses séries jeunesse telles que Nathalie et cette rondeur et bonhomie du trait permet d'atténuer la difficulté de la vie des mineurs et du drame. Je craignais un dessin sombre et ombrageux qui aurait plombé l'ambiance dès les premières pages ; c'est heureusement loin d'être le cas. Et puis j'ai aimé le petit dossier en fin d'album décrivant plus en détails la situation de l'époque et les conséquences du drame de Marcinelle. Par contre, cette lecture ne m'a pas passionné. La vie familiale et la tentation d'aller voir ailleurs du héros ne sont pas captivantes. Je n'ai pas réussi à franchement m'attacher au personnage et l'ennui a légèrement pointé son nez en ce qui me concerne. Puis ensuite j'ai trouvé assez superficielle la façon dont le drame autour duquel tourne l'ouvrage a été traité et décrit. On ne le voit finalement presque que de l'extérieur, avec la foule des proches qui s'inquiètent et les secours qui arrivent. J'aurais aimé le voir de l'intérieur, comprendre mieux ce qu'avaient vécu les mineurs et comment la plupart avait fini par succomber. On n'en voit finalement pas beaucoup plus que ce que les spectateurs de l'époque ont appris via les journaux et les photos. Au final, tout cela ne m'a guère marqué alors que je pense que sur de telles thématiques, il y avait peut-être matière à faire un récit plus profond et plus émotionnel.

21/06/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Marcinelle 1956 : voilà bien un titre qui résonne d’une manière particulière dans l’oreille de la plupart des Belges. En effet, ce titre évoque l’une des plus grandes tragédies minières survenues dans le plat pays. En voyant le nom de Sergio Salma, je pensais découvrir au fil des pages des personnages issus de son propre passé. Il n’en est cependant rien. Nous avons droit ici à un récit fictif qui use du cadre bien réel du charbonnage et de la catastrophe de Marcinelle pour évoquer la difficile vie des mineurs mais aussi les problèmes d’intégration, de communication des immigrés et leurs choix dans le processus d’intégration. L’histoire est bien menée, facile à suivre, accessible pour de jeunes lecteurs, instructive pour tous. Le trait de Sergio Salma est immédiat et très lisible. Le cadre est reproduit avec un profond souci de véracité et les difficultés rencontrées par le héros et ses compagnons nous sont, elles aussi, exposées avec simplicité et clarté. L’ensemble se lit rapidement et avec plaisir… mais je n’ai pas ressenti cette petite émotion supplémentaire qui m’aurait incité à accorder plus qu’un 3/5. Peut-être le livre est-il finalement plus adapté à un jeune lectorat (12-15 ans), de ce point de vue. Pour son côté instructif et la facilité avec laquelle j’ai lu l’album, je ne peux qu’en conseiller la lecture… et même l’achat si le sujet vous intéresse. Pas mal du tout !

10/09/2012 (modifier)